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Le gouvernement tchadien a engagé un vaste chantier de transformation numérique pour moderniser ses services publics et renforcer la transparence. Le pays prévoit d’investir 1,5 milliard de dollars d’ici 2030, avec pour priorité la dématérialisation des procédures et la digitalisation des secteurs stratégiques.

La secrétaire d’État au Pétrole, aux Mines et à la Géologie, Khadidja Hassane Abdoulaye (photo), a annoncé mercredi 17 septembre le lancement imminent d’un système numérique dédié à la gestion des activités minières sur l’ensemble du territoire. Prévu pour le vendredi 19 septembre, l’outil vise à centraliser la délivrance des titres miniers, sécuriser les zones d’exploration et d’exploitation, et offrir un accès en temps réel à l’information pour les investisseurs et les citoyens.

« Le lancement et l’opérationnalisation de cet outil constituent une avancée significative dans notre volonté de moderniser et de sécuriser la gestion des ressources minières nationales. Il s’agit d’un engagement fort en faveur de la transparence, de la bonne gouvernance et de la valorisation durable de nos richesses », a déclaré Khadidja Hassane Abdoulaye.

La mise en place du cadastre minier numérique s’inscrit dans un vaste chantier de réformes destiné à assainir le secteur extractif. Ces dernières années, le Tchad a adopté des ajustements juridiques et techniques afin d’aligner son cadre réglementaire sur les standards internationaux et de rendre son secteur minier plus attractif. Aujourd’hui, ce secteur ne représente qu’environ 1 % du PIB, mais le gouvernement ambitionne de porter cette part à 5 % d’ici 2030.

À l’échelle continentale, plusieurs pays africains tels que la RDC, le Gabon ou encore le Burkina Faso ont déjà introduit des cadastres miniers numériques afin de limiter les fraudes, de sécuriser les investissements et d’augmenter les recettes fiscales. Le Tchad suit donc une tendance visant à accroître la transparence et la compétitivité dans la gestion des ressources naturelles.

Au-delà de l’investissement, ce projet est aussi perçu comme un levier de bonne gouvernance. Pour les investisseurs, il garantit un meilleur accès aux données et une réduction des risques liés aux conflits fonciers. Pour les citoyens, il incarne une promesse de transparence accrue et une gestion plus équitable des richesses nationales, dans un contexte où le pays cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 19 septembre 2025 10:44 Written by

Engagée dans une modernisation accélérée de son économie, l’Algérie mise sur le numérique comme levier stratégique. Un nouveau projet vient renforcer cette dynamique, inscrit dans la feuille de route de transformation digitale à l’horizon 2030.

Le Fonds national d’investissement (FNI) a annoncé le mardi 16 septembre la signature d’une convention avec un consortium de quatre entreprises du secteur numérique : Optimum Télécom Algérie (Djezzy), IT-DEV Spa, Inet Spa et Smart Test Spa. L’initiative vise à poser les bases de la création d’un pôle technologique dans le pays.

« Ce pôle a pour vocation de devenir un acteur majeur de la numérisation, principalement dans le secteur des finances, en fédérant les compétences, les infrastructures et les filiales technologiques et participations détenues par le FNI », précise le Fonds.

Selon le communiqué du FNI, le pôle permettra d’intégrer des solutions numériques dans les activités du secteur financier, et à accompagner les institutions publiques et les entreprises dans leur transformation numérique, afin de renforcer l’offre de services modernes, accessibles et performants pour les citoyens et les entreprises. Le FNI souligne que ce projet représente un tournant stratégique pour son rôle dans l’écosystème numérique national, afin de garantir la cohérence, l’optimisation et la mutualisation des ressources.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de transformation numérique 2030 en cours d’élaboration. Cette stratégie place la gouvernance numérique au cœur de ses priorités. Elle intervient dans un contexte où l’Algérie multiplie les projets numériques pour moderniser son administration et stimuler l’innovation. Ces dernières années, le pays a renforcé ses infrastructures de télécommunications, élargi la couverture 4G à plus de 85 % de la population et lancé plusieurs programmes de formation aux compétences numériques pour les jeunes et les entreprises. Le pôle technologique devrait capitaliser sur ces acquis pour créer un écosystème structuré, capable de mutualiser les ressources et de valoriser l’expertise locale.

Une fois opérationnel, le pôle devrait faciliter l’optimisation des investissements technologiques, accélérer l’innovation dans les services numériques et attirer des acteurs régionaux et internationaux. L’initiative pourrait également jouer un rôle clé dans le développement économique, en favorisant l’émergence de solutions adaptées aux besoins du secteur financier, tout en renforçant la compétitivité des start-up et entreprises algériennes sur le marché numérique.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 18 septembre 2025 10:34 Written by

En février, le Sénégal a dévoilé le New Deal Technologique, une stratégie ambitieuse de transformation numérique. Cette vision commence à se concrétiser avec le déploiement progressif de projets visant à moderniser l’administration.

Le Sénégal prévoit de mettre en œuvre dès décembre la première phase de sa plateforme nationale d’interopérabilité des données. Le projet, lancé en avril 2025 par le gouvernement, vise à fluidifier et à sécuriser les échanges d’informations entre ministères, agences publiques et structures privées.

Selon le Comité de Coordination (COCOOR), réuni le mardi 16 septembre pour évaluer l’état d’avancement du chantier, cette plateforme permettra dans un premier temps d’accélérer le versement des aides sociales aux familles vulnérables, de renforcer la transparence dans la gestion publique et de faciliter les démarches administratives pour les citoyens et les entreprises. « L’interopérabilité n’est pas seulement une innovation technique, c’est un levier pour moderniser la gouvernance et stimuler l’innovation dans l’écosystème numérique », indique le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique et de l’Agenda Sénégal 2050, qui ambitionnent de moderniser l’administration, d’optimiser les ressources publiques et de positionner le pays comme un hub numérique régional. Ces dernières années, Dakar a multiplié les réformes pour numériser ses services publics, notamment avec la plateforme Senegal Services, la généralisation de l’e-gouvernement et la dématérialisation progressive des procédures administratives.

Avec un taux de pénétration d’Internet estimé à environ 70 % en janvier 2025 et une forte progression de l’adoption du mobile money, l’interopérabilité pourrait transformer l’expérience des usagers et accroître la confiance dans l’administration numérique. Elle devrait également ouvrir de nouvelles perspectives aux start-up locales, grâce à l’accès sécurisé et standardisé aux données publiques.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 18 septembre 2025 10:12 Written by

Le Maroc s’est donné le pari de réussir la prochaine Coupe d’Afrique des nations qu’il organise. Pour y parvenir, il déploie un ensemble de dispositifs technologiques et d’infrastructures modernisées afin de fluidifier l’accueil et la gestion des flux pendant l’événement.

La Confédération africaine de football (CAF) prévoit de lancer le jeudi 25 septembre l’application mobile « Yalla », conçue pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui se déroulera du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc. Cette innovation vise à transformer l’expérience des spectateurs et à centraliser l’accès aux services essentiels liés à l’événement.

Selon la CAF, l’application permettra de centraliser la billetterie, l’hébergement et le calendrier des matchs. Chaque détenteur de billet devra s’inscrire pour obtenir un Fan ID via l’application, garantissant un accès fluide aux stades et aux fan zones. Les visiteurs pourront également compléter et suivre en ligne leur demande de e-Visa. L’outil fournira en outre des mises à jour en temps réel, des contenus personnalisés ainsi que des informations sur la sécurité et les directives locales, afin de faciliter l’intégration des spectateurs étrangers pendant la compétition.

Le lancement de Yalla s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large de déploiement des nouvelles technologies pour assurer le bon déroulement de la CAN. Plus tôt dans l’année, le Maroc avait présenté le plan « Décollage 2025 », destiné à moderniser ses aéroports et à améliorer l’expérience des voyageurs grâce au système d’information SMART AIRPORT, qui assure la surveillance en temps réel des infrastructures, l’optimisation des flux de visiteurs et la collecte de données. Par ailleurs, le déploiement de la 5G prévu pour novembre fera de la CAN le premier test grandeur nature de cette technologie sur le territoire marocain.

Toutes ces initiatives devraient non seulement garantir le bon déroulement de la compétition, mais également préparer la Coupe du monde de football 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal. Elles devraient également permettre d’améliorer l’expérience des voyageurs et de renforcer la coordination et l’exploitation des données à l’échelle nationale.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 17 septembre 2025 10:21 Written by

Le rapport révèle que sur les pays africains étudiés, plusieurs affichent une progression notable par rapport à l’édition précédente, notamment le Maroc, le Sénégal et la Namibie. Toutefois, les écarts restent marqués entre la première économie africaine et le Niger, dernier au niveau continental et mondial.

Maurice, le Maroc et l’Afrique du Sud sont les pays africains les plus innovants en 2025, selon le classement publié le mardi 16 septembre par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) dans son rapport « Global Innovation Index 2025: Innovation at a Crossroads ».

L’étude analyse les performances en matière d’innovation de 139 pays à travers le monde. Elle s’appuie sur 80 indicateurs regroupés en sept piliers, allant des institutions au capital humain et à la recherche, en passant par les infrastructures, la sophistication des marchés et des entreprises, ainsi que les résultats en matière de connaissances, de technologies et de créativité.

Les dix économies africaines les plus innovantes

Avec un 53ᵉ rang mondial, Maurice confirme son rôle de leader régional. Selon le rapport, l’île s’appuie sur des institutions solides, un système éducatif performant et une politique favorable aux investissements, qui renforcent sa capacité d’innovation.

Le Maroc, qui se hisse au 57ᵉ rang, enregistre sa meilleure performance historique. Cette progression est le fruit de politiques soutenues dans les énergies renouvelables, l’industrialisation et le numérique. L’Afrique du Sud, de son côté, occupe la 61ᵉ place mondiale. Elle conserve sa position de moteur régional grâce à son réseau d’universités de renom et à un écosystème de recherche et développement très actif.

Derrière ce trio de tête, les Seychelles (75ᵉ) progressent grâce à la digitalisation des services publics et à leur engagement en faveur du développement durable. La Tunisie (76ᵉ) maintient sa place parmi les économies les plus innovantes du continent, grâce à la qualité de son capital humain et à la vitalité de son secteur technologique.

L’Égypte (86ᵉ) s’affirme quant à elle comme un hub numérique en Afrique du Nord, avec un écosystème entrepreneurial en pleine expansion. Le Botswana (87ᵉ) continue d’avancer, misant sur la stabilité de sa gouvernance et le développement de la finance et des services.

Le Sénégal (89ᵉ) se distingue en tant que « surperformant » par rapport à son niveau de développement, grâce notamment à la vitalité de son écosystème de start-up et à l’essor du capital-risque. La Namibie (91ᵉ) connaît également une progression notable, soutenue par des investissements dans l’éducation et des réformes institutionnelles. Enfin, le Cap-Vert (95ᵉ), porté par l’essor des services mobiles et des initiatives gouvernementales favorisant l’entrepreneuriat technologique, malgré un recul relatif dans le classement mondial par rapport à l’année précédente.

Si aucun pays africain ne figure encore dans le Top 50 mondial, le rapport met en évidence des signaux positifs. Plusieurs économies, à l’image du Maroc, du Sénégal ou de la Namibie, affichent des dynamiques ascendantes et renforcent la diversité des moteurs de l’innovation sur le continent.

À l’échelle internationale, la Suisse, la Suède et les États-Unis occupent les trois premières places du classement, confirmant leur statut d’économies les plus innovantes de la planète.

Samira Njoya

Classement des pays africains les plus innovants en 2025

1-Maurice (53e rang mondial)

2-Maroc (57e)

3-Afrique du Sud (61e)

4-Seychelles (75e)

5-Tunisie (76e)

6-Egypte (86e)

7-Botswana (87e)

8-Sénégal (89e)

9-Namibie (91e)

10-Cap-Vert (95e)

11-Ghana (101e)

12-Kenya (102e)

13-Rwanda (104e)

14-Nigeria (105e)

15-Côte d’Ivoire (110e)

16-Zambie (112e)

17-Algérie (115e)

18-Cameroun (116e)

19-Togo (117e)

20-Bénin (118e)

21-Madagascar (120e)

22-Tanzanie (121e)

23-Ouganda (124e)

24-Malawi (125e)

25-Burkina Faso (126e)

26-Burundi (127e)

27-Mozambique (128e)

28-Zimbabwe (129e)

29-Mauritanie (131e)

30-Lesotho (132e)

31-Guinée (133e)

32-Ethiopie (134e)

33-Mali (135e)

34-République du Congo (137e)

35-Angola (138e)

36-Niger (139e)

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Posted On mercredi, 17 septembre 2025 08:52 Written by

Face à la pénurie de médecins et à l’isolement des villages africains, la télémédecine ouvre une nouvelle voie. Grâce aux technologies numériques, des start-up locales conçoivent des solutions pour rapprocher les soins des populations rurales longtemps laissées pour compte.

En Afrique subsaharienne, environ 57 % de la population vit en milieu rural, soit près de 700 millions de personnes. Dans certains pays comme le Burundi, cette proportion dépasse 85 %. Ces zones isolées sont souvent confrontées à une pénurie d’infrastructures sanitaires, à un manque de professionnels qualifiés et à un accès limité aux soins spécialisés. Selon l’OMS, la région connaîtra une pénurie de 6,1 millions de travailleurs de la santé d’ici 2030, soit une hausse de 45 % par rapport à 2013. Conséquence : des décès évitables, des diagnostics tardifs et une pression accrue sur les hôpitaux urbains.

Des start-up innovent pour rapprocher les soins des villages isolés

La télémédecine, qui recouvre la téléconsultation, la télésurveillance, la téléexpertise ou encore la téléassistance, utilise les technologies de l’information pour offrir des soins à distance. Elle permet de dépasser les barrières géographiques et logistiques, et d’apporter une réponse concrète aux communautés éloignées des centres de santé.

Plusieurs start-up africaines s’imposent sur ce terrain. Au Kenya, Ilara Health fournit aux cliniques rurales des outils de diagnostic abordables, permettant aux médecins d’effectuer des examens de qualité sans infrastructures lourdes. Une approche similaire est développée au Cameroun par Waspito, qui relie patients et praticiens via une application mobile, offrant consultations vidéo, livraison de médicaments et accès à des tests de laboratoire.

Dans les villages reculés du Tchad, Telemedan installe des kiosques solaires de télémédecine, garantissant des consultations accessibles même là où les infrastructures font défaut. Au Ghana, Diagnosify exploite l’intelligence artificielle pour détecter précocement les maladies de la peau et orienter les patients vers des dermatologues, étendant ainsi l’accès à des soins spécialisés jusque dans les zones les plus isolées.

Les gouvernements, de leur côté, commencent à intégrer l’e-santé dans leurs politiques publiques, souvent avec le soutien de partenaires comme la Banque mondiale ou l’OMS. Digitalisation des registres médicaux, plateformes officielles de téléconsultation ou formation en ligne des agents de santé s’ajoutent ainsi aux initiatives locales, pour renforcer durablement les systèmes de santé.

Enjeux et défis de la télémédecine en Afrique rurale

La télémédecine dans les déserts médicaux africains se heurte toutefois à plusieurs obstacles. La connectivité demeure insuffisante dans de nombreuses zones. En 2024, 57 % des habitants des zones urbaines en Afrique utilisaient Internet, contre seulement 23 % dans les zones rurales, selon l’Union internationale des télécommunications. À cette fracture numérique s’ajoutent le manque de formation des professionnels de santé et des patients, la persistance de croyances traditionnelles qui freinent l’adoption des technologies, ainsi que l’absence de cadres solides pour protéger les données médicales.

Mais au-delà de ces difficultés, les enjeux sont considérables. La télémédecine constitue une opportunité pour repenser l’organisation des soins, en désengorgeant les hôpitaux urbains et en rapprochant la médecine des zones reculées. Elle pourrait contribuer à réduire les inégalités d’accès à la santé, en garantissant à chaque patient, quel que soit son lieu de résidence, un suivi médical de qualité.

Investir dans les start-up de l’e-santé apparaît alors comme un levier essentiel. Ces jeunes pousses, grâce à leur ancrage local, conçoivent des solutions adaptées aux réalités du terrain : applications accessibles sur téléphones basiques, kiosques solaires, plateformes en langues locales. En comblant les manques laissés par les structures traditionnelles, elles réduisent la distance entre praticiens et patients, et offrent un relais vital pour les populations les plus isolées.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 16 septembre 2025 10:53 Written by

La recrudescence des cyberattaques pousse la CNSS à revoir entièrement ses systèmes numériques. L’institution veut désormais renforcer significativement la protection des données sensibles de millions de salariés et d’entreprises.

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) du Maroc a lancé un appel d’offres international évalué à 40 millions de dirhams (4,4 millions USD), destiné à renforcer sa cybersécurité à la suite d’une série d’attaques informatiques ayant compromis des données sensibles. L’initiative vise à moderniser les systèmes numériques de l’institution et à sécuriser les informations personnelles de millions de salariés et d’entreprises affiliées à la CNSS.

L’appel d’offres se décline en deux volets complémentaires. La première enveloppe, de 6 millions de dirhams, est destinée à accélérer le projet global de transformation numérique de l’institution. La seconde, estimée entre 19,99 et 39,98 millions de dirhams, concerne l’acquisition d’expertises spécialisées, la mise en place de solutions techniques avancées et le déploiement de systèmes de sécurité conformes à la loi 09-08 sur la protection des données personnelles.

Le cahier des charges impose des garanties strictes, incluant la destruction des fichiers après exécution des contrats, l’interdiction de tout usage non autorisé des données et l’adoption de méthodologies agiles pour assurer l’efficacité des dispositifs.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par la fragilité des infrastructures numériques marocaines face à la montée des cybermenaces. L’attaque massive du 8 avril menée par le groupe Jabaroot avait compromis les données de près de 500 000 entreprises et deux millions de salariés. Une seconde intrusion, signalée en septembre, souligne la vulnérabilité persistante des systèmes et met en lumière l’absence d’une architecture de sécurité robuste et proactive, malgré l’importance stratégique de la CNSS dans la protection sociale nationale.

Ce projet vise à renforcer de manière significative la résilience numérique de la CNSS et à restaurer la confiance des assurés sociaux. En sécurisant ses systèmes, l’institution pourra garantir un traitement plus fiable des données et assurer la continuité de services essentiels tels que l’Assurance maladie obligatoire (AMO), destinée aux ménages défavorisés et aux non-actifs. Cette initiative viendra en outre compléter les actions déjà engagées par le gouvernement sur le plan juridique et réglementaire pour protéger les infrastructures publiques et privées face à la montée des cybermenaces.

Samira Njoya

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Posted On mardi, 16 septembre 2025 07:53 Written by

En juillet dernier, deux protocoles d’accord non contraignants dans le domaine du numérique et de la digitalisation des services publics ont été signés entre le gouvernement ivoirien et la société G42 Presight des Émirats arabes unis.

La ministre d’État, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto-Lamizana, a obtenu des Émirats arabes unis une promesse de financement de 95 millions USD. La signature d’une lettre d’intention est prévue d’ici mi-octobre, en vue d’une libération effective des fonds avant la fin de l’année. L’information a été annoncée le dimanche 14 septembre par l’Agence ivoirienne de presse.

Ce financement, qui sera encadré par un comité de pilotage conjoint, prévoit plusieurs projets structurants : la construction d’un datacenter modulaire et d’un cloud souverain, la création d’un centre d’excellence en intelligence artificielle et en innovation, ainsi que le renforcement du système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’État (SIGFAE) grâce à l’intégration d’agents intelligents. L’objectif est d’accélérer la transformation numérique de l’administration, tout en améliorant la gestion des ressources humaines et la qualité des services publics.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par la volonté du gouvernement ivoirien de renforcer la gouvernance et de se positionner comme un acteur technologique majeur en Afrique de l’Ouest. Elle traduit également l’importance croissante de la coopération entre Abidjan et Abu Dhabi, qui s’étend désormais à des secteurs stratégiques comme l’innovation numérique, la cybersécurité et l’intelligence artificielle.

Si elle se concrétise, l’initiative pourrait renforcer le rôle de la Côte d’Ivoire comme centre d’excellence en technologies et innovation administrative en Afrique de l’Ouest. Elle devrait également favoriser la formation des talents et l’insertion professionnelle des jeunes, y compris aux Émirats arabes unis. Toutefois, la réussite du projet reposera sur la mise en œuvre rigoureuse des réformes annoncées et sur la capacité à sécuriser et pérenniser ces infrastructures face aux défis de la souveraineté numérique et de la cybersécurité.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 16 septembre 2025 07:50 Written by

L’intelligence artificielle s’impose progressivement comme un levier de modernisation dans de nombreux secteurs, allant de la santé aux transports.

Les autorités algériennes veulent intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans les services de l’aéroport international d’Alger à partir du mois de décembre prochain. Cette initiative de modernisation vise à hisser la qualité des services au niveau des standards internationaux des grands aéroports.

Elle a été annoncée le dimanche 14 septembre par Mokhtar Mediouni, PDG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA), lors d’une conférence de presse, rapportée par l’agence Algérie Presse Service (APS). Les nouveautés comprennent la reconnaissance faciale, les scanners corporels, le voyage sans contact et les portiques intelligents. Selon M. Mediouni, ces technologies permettront une exploitation optimale des espaces de l’aéroport (hall, parkings, zones d’embarquement) et faciliteront les procédures d’entrée et de sortie des passagers.

La numérisation s’inscrit dans une volonté de transformer l’aéroport international d’Alger en « un hub régional grâce à ses atouts, notamment au regard de la position stratégique de l'Algérie proche de l'Europe, en faisant un point de transit majeur pour le transport des voyageurs et des marchandises dans le monde ». L’ambition est également de hisser la plateforme au rang de hub africain de premier plan, en tant que passerelle reliant les voyageurs du continent à l’Asie, l’Amérique et l’Europe, tout en leur offrant des prestations modernes.

Pour rappel, l’aéroport international d’Alger est le principal aéroport du pays. Les autorités avaient anticipé un trafic d’environ 10 millions de passagers en 2024, après avoir enregistré 7,3 millions en 2023 et 6,5 millions en 2022. Il occupe également une place centrale dans la stratégie d’expansion africaine et mondiale de la compagnie aérienne nationale Air Algérie.

En avril 2025, l’entreprise publique a annoncé le lancement, à partir de l’hiver prochain, de nouvelles lignes directes vers six destinations en Afrique et en Asie, notamment Guangzhou (Chine), Kuala Lumpur (Malaisie), N’Djamena (Tchad), Zanzibar (Tanzanie), Libreville (Gabon) et Addis-Abeba (Éthiopie). Fin 2024, Air Algérie desservait déjà 25 destinations africaines, avec un flux de 179 000 passagers.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 15 septembre 2025 10:19 Written by

Le Tchad reste parmi les pays les moins avancés en matière de services publics numériques. Cette situation met en évidence l’urgence de renforcer l’accès aux services et d’accélérer la transformation numérique pour plus d’efficacité et d’inclusion.

Le pays entend moderniser ses services administratifs liés aux transports grâce à un système numérique intégré. La question a été au cœur des échanges lors d’une réunion présidée le mardi 9 septembre par la ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Météorologie nationale, Fatima Goukouni Weddeye (photo), consacrée à la numérisation des prestations financières relevant de son département.

Le projet vise à centraliser l’ensemble des services offerts par le ministère en un point unique. Seront notamment concernés : la délivrance des cartes grises, des permis de conduire, des fiches techniques, des licences et agréments de transport, ainsi que la Lettre de Voiture Obligatoire (LVO). L’objectif est de faciliter l’accès aux services, assurer la traçabilité des opérations et réduire les délais et coûts pour les usagers et les entreprises.

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique nationale plus large de modernisation de l’administration publique et de digitalisation des services publics. Le Tchad a déjà engagé plusieurs projets dans ce cadre, notamment la dématérialisation partielle des procédures administratives et la mise en place de plateformes numériques pour le suivi des documents officiels.

Malgré ces efforts, le pays reste en retard en matière de services numériques. Selon l’ONU, le Tchad affiche un E-Government Development Index (EGDI) de 0,1785 sur 1 en 2024, le classant 189ᵉ sur 193 pays. Cette faible performance souligne l’urgence d’accélérer la transformation numérique pour rendre les services publics plus accessibles, efficaces et fiables.

Le déploiement d’un système numérique intégré pourrait répondre à plusieurs enjeux majeurs pour le pays. Il permettrait de réduire les coûts et la complexité des démarches administratives, de limiter la fraude et les pertes de documents, et de renforcer l’efficacité du secteur des transports. À terme, cette transition numérique contribuerait à renforcer la compétitivité des acteurs économiques et à faciliter l’accès aux services pour les citoyens, tout en consolidant la transparence et la fiabilité des opérations publiques.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 12 septembre 2025 08:10 Written by
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