Face aux défis liés à la fraude et à la gestion des recettes portuaires, la Somalie rend obligatoire l’ECTN, système électronique de suivi des marchandises déjà adopté dans plus de vingt pays africains.
La Somalie renforce sa gouvernance portuaire avec l’entrée en vigueur du caractère obligatoire de l’Electronic Cargo Tracking Note (ECTN). Depuis fin septembre, ce dispositif, introduit en février 2023, est obligatoire pour toutes les importations et exportations transitant par les ports du pays, conformément à un avis du ministère des Ports et des Transports maritimes.
Désormais, les importateurs doivent obtenir un ECTN via la plateforme officielle ctnsomalia.com avant toute opération de chargement ou de déchargement, et le numéro doit figurer sur le connaissement. Toute marchandise dépourvue de certificat électronique valide sera rejetée. Le gouvernement avertit que les contrevenants s’exposent à des amendes, à la saisie des biens, à la suspension de licences ou à des poursuites pénales selon la législation en vigueur.
Conçu pour améliorer la transparence des flux commerciaux, renforcer la sécurité maritime et lutter contre la fraude, l’ECTN joue aussi un rôle de recentralisation stratégique. Il met fin à la gestion exclusive que le Somaliland, le Puntland et le Jubbaland exerçaient sur les recettes portuaires, jusque-là perçues sans supervision directe du gouvernement fédéral.
Bien que l’ECTN soit en place depuis 2023, son application demeurait partielle et variable selon les ports. Sa généralisation inscrit la Somalie dans une dynamique continentale, plus de 24 pays africains imposant déjà ce type de certificat électronique pour réduire les pertes fiscales et améliorer le contrôle douanier.
En rendant l’ECTN incontournable, la Somalie veut uniformiser la gestion portuaire, combler les failles de traçabilité et reprendre la maîtrise de circuits commerciaux longtemps fragmentés. Une mesure d’autant plus stratégique que les ports somaliens assurent l’entrée de près de 95 % des biens consommés dans le pays et constituent l’une des principales sources de recettes publiques non fiscales, essentielles au financement de l’État.
Samira Njoya
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