C’est en mai 2024 que le Kenya a lancé l’élaboration de sa stratégie nationale d’IA. Fruit de consultations multisectorielles et d’un appui international, ce document figure désormais parmi les stratégies nationales d’IA élaborées en Afrique, aux côtés de celles du Nigeria, du Rwanda et de l’Algérie. 

Le Kenya a publié sa première stratégie nationale d’intelligence artificielle pour la période 2025-2030. Le document trace les contours d’une vision claire pour une adoption de l’IA éthique, inclusive et tournée vers l’innovation. Il s’inscrit dans le programme plus large de transformation numérique du pays et adresse des signaux forts aux entreprises technologiques internationales, attentives à l’évolution des cadres réglementaires sur les marchés émergents. 

Cette stratégie, bien que conçue à l’échelle nationale, reflète une dynamique plus large : l’adaptation des normes internationales de gouvernance de l’IA aux contextes émergents. Elle articule les ambitions de Nairobi autour de plusieurs axes, dont les infrastructures, la souveraineté des données, les cas d’usage sectoriels et l’innovation responsable. Elle esquisse également les grandes lignes d’une future législation. 

La gouvernance des données est l’un des axes majeurs du texte. Le Kenya affiche son intention de bâtir un écosystème d’IA fondé sur des référentiels locaux, dans le respect de la confidentialité, de la cybersécurité et des principes éthiques. Ce choix pourrait impliquer de nouvelles contraintes pour les multinationales opérant via des infrastructures en nuage ou des flux transfrontaliers de données, notamment en matière de localisation ou de consentement. 

Les secteurs ciblés sont ceux où l’IA peut avoir un impact rapide et structurant : santé, agriculture, services financiers, administration publique. Des cas d’usage comme les diagnostics assistés, la médecine personnalisée ou l’automatisation des services administratifs sont identifiés comme prioritaires, avec une attention particulière à la gestion des risques éthiques. 

La stratégie prévoit par ailleurs le développement d’une infrastructure numérique nationale robuste, appuyée sur des partenariats public-privé. Centres de données, ressources en nuage et pôles de recherche technologique seront au cœur de cette transformation. Ces investissements pourraient ouvrir des débouchés commerciaux importants, tout en suscitant de nouvelles exigences en matière de conformité, notamment pour les fournisseurs de cloud et les opérateurs télécoms. 

Bien que le texte n’ait pas de portée juridique immédiate, il trace les contours d’un futur cadre de régulation de l’IA au Kenya. La stratégie aborde des thèmes sensibles comme la classification des risques, la surveillance réglementaire ou encore la gouvernance algorithmique. 

Avec ce document, le Kenya entend s’imposer comme un acteur clé du débat africain sur l’IA. Alors que d’autres pays du continent comme le Nigeria, le Rwanda ou l’Algérie ont déjà adopté leurs propres stratégies nationales, Nairobi veut affirmer sa vision, renforcer ses partenariats internationaux et anticiper les normes à venir. La stratégie s’aligne ainsi sur plusieurs initiatives continentales, notamment celles portées par l’Union africaine, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ou l’Alliance Africa Smart.

Le défi sera d’opérationnaliser cette vision. Le succès pourrait dépendre de la capacité à mobiliser des investissements publics et privés, à établir une gouvernance ouverte mais rigoureuse, et à renforcer les compétences locales, notamment par la formation, la recherche et le développement de pôles technologiques. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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En marge du Forum sur l'investissement direct étranger numérique (#DFDIForum) qui s'est tenu récemment à Islamabad au Pakistan, Mariam Hamadou Ali, ministre déléguée chargée de l’Économie numérique et de l’Innovation de Djibouti, a rencontré le mardi 29 avril Deemah AlYahya, secrétaire générale de l’Organisation de la coopération numérique (OCN). Cette rencontre a permis d'examiner les moyens de renforcer la coopération numérique entre Djibouti et l'OCN, réaffirmant leur engagement commun en faveur de l'accélération de la transformation numérique inclusive.

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Dans sa nouvelle stratégie numérique, le Sénégal place la santé numérique parmi ses priorités. L’adoption de nouvelles orientations politiques vise à renforcer et structurer les initiatives déjà engagées. 

Le Sénégal dispose désormais d’un cadre politique de santé numérique, destiné à structurer la numérisation du secteur médical. Validé le lundi 28 avril par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, ce document vise à intégrer les technologies numériques dans les services de santé, tout en améliorant leur gouvernance et leur efficacité. 

S’exprimant sur ce nouveau cadre, le ministre a insisté sur la nécessité de mieux coordonner les multiples initiatives numériques déjà en cours, souvent mises en œuvre de manière dispersée. L’un des objectifs majeurs est d’éviter les chevauchements et d’optimiser les efforts. Il a également souligné l’urgence d’un cadre juridique robuste, indispensable pour garantir la sécurité et la confidentialité des données de santé des citoyens. 

Dans cette dynamique, un projet de loi sur la santé numérique est en cours de finalisation. Il sera prochainement soumis au Secrétariat général du gouvernement. Ce texte vise à encadrer formellement l’usage des technologies dans le système de santé, en définissant des règles claires pour la collecte, le stockage et l’exploitation des données médicales. 

Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du Projet d’accélération de l’économie numérique (PAEN), financé par la Banque mondiale à hauteur de 150 millions de dollars jusqu’en 2028. Le PAEN vise notamment à renforcer la connectivité haut débit, résiliente face aux aléas climatiques, et à encourager l’adoption des services publics en ligne, dont le Dossier patient informatisé (DPI). 

Le programme prévoit, dès cette année, l’extension du Dossier patient informatisé (DPI) à six régions supplémentaires, après une phase pilote menée dans plusieurs établissements de Dakar, dont les hôpitaux Abass Ndao et Thierno Birahim Ndao, ainsi que le centre de santé Khadim Rassoul et le poste de santé HLM Fass. 

Malgré ces avancées, plusieurs défis demeurent. L’un des enjeux majeurs sera d’éviter que la numérisation n’accentue les inégalités d’accès aux soins, notamment dans les zones rurales ou mal connectées. La démocratisation des outils numériques, l’inclusion des populations les plus vulnérables et la formation du personnel de santé seront déterminants pour réussir cette transition. 

La réussite de cette transformation devrait aussi s'appuyer sur une gouvernance rigoureuse des données de santé, afin de préserver la confiance des citoyens dans ces nouveaux systèmes. Son succès dépendra ainsi de sa capacité à allier innovation, équité et sécurité. 

Samira Njoya

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À l’heure où les transactions en ligne connaissent une expansion fulgurante en Afrique, la Tanzanie s’engage dans un processus d’adaptation de sa fiscalité numérique. L’objectif est de capter les revenus générés par les plateformes, qu’elles soient locales ou étrangères. 

Entre juillet 2024 et mars 2025, le gouvernement tanzanien a collecté 192,78 milliards de shillings tanzaniens (environ 71,5 millions de dollars) de recettes fiscales auprès de 1820 entreprises opérant en ligne, principalement dans le secteur des paris numériques. Ces chiffres ont été partagés au Parlement le mercredi 29 avril par le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Exaud Kigahe (photo). 

À cette même occasion, le responsable gouvernemental a annoncé que la Tanzanie finalise actuellement une stratégie nationale de commerce électronique. Cette feuille de route vise à adapter le cadre réglementaire aux évolutions du marché numérique et à maximiser les recettes fiscales générées par ce secteur en plein essor. 

Parmi les mesures clés, la stratégie prévoit de renforcer les infrastructures des technologies de l'information et de la communication, de réviser les politiques publiques et les réglementations en vigueur, ainsi que d’améliorer les services de communication, de transport et de logistique. Elle met également l’accent sur la sécurisation des transactions en ligne et la sensibilisation du public à l’adoption des plateformes numériques. 

Cette stratégie viendra s’articuler avec le dispositif fiscal déjà en place pour encadrer les services numériques. Depuis juillet 2022, la Tanzanie applique une taxe sur les services numériques (DST) de 2 % aux fournisseurs non-résidents de services électroniques, en plus d’une retenue à la source de 3 % pour les plateformes facilitant les échanges. Ces services sont également soumis à la TVA à un taux de 18 %. Ce cadre vise à assurer que les revenus générés localement, notamment par des acteurs étrangers, soient imposés équitablement. 

En misant sur cette stratégie, les autorités espèrent stimuler l’usage du commerce en ligne, renforcer la collecte fiscale et lutter contre les activités numériques non déclarées. L’enjeu pour les autorités sera désormais de consolider cette croissance tout en encadrant les risques associés au secteur numérique, en particulier dans des domaines sensibles tels que les jeux d’argent en ligne. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Avec ce partenariat stratégique, le Sénégal se donne les moyens de transformer ses zones industrielles en centres de compétitivité numérique. L’objectif est d’intégrer des solutions innovantes et durables pour renforcer la productivité, l’efficacité énergétique et l’attractivité du secteur industriel. 

Le pays ambitionne de faire de ses zones industrielles des moteurs de transformation numérique. Le lundi 28 avril 2025, l’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI) et Orange Business Sénégal, filiale B2B du groupe SONATEL, ont signé une convention de partenariat stratégique visant à équiper les pôles industriels du pays de services digitaux de nouvelle génération. 

L’alliance vise à transformer les sites industriels en plateformes intelligentes, connectées, durables et compétitives, à même de répondre aux exigences de l’industrie 4.0. Orange Business apportera son expertise sur des volets clés comme la fibre optique, les réseaux privés, les services cloud et la cybersécurité. Cet accord va encore plus loin. Il prévoit également le déploiement de solutions de gestion énergétique intelligente, d’éclairage public connecté, de sécurité et de mobilité au sein des sites industriels. 

Le partenariat inclut aussi un accompagnement des entreprises dans leur transition numérique. Des cas d’usage concrets autour de l’Internet des Objets (IoT), de la blockchain, de l’intelligence artificielle (IA) ou encore de la maintenance prédictive seront proposés pour moderniser les outils de production. Un comité stratégique ainsi qu’un dispositif de suivi-évaluation seront mis en place pour assurer la bonne exécution des projets. 

Ce chantier s’inscrit dans la dynamique de l’Agenda de Transformation Économique Sénégal 2050, qui place le numérique au cœur des leviers de croissance et de compétitivité du pays. Il répond également à un contexte régional marqué par une concurrence accrue entre les pays d’Afrique de l’Ouest pour attirer les investissements industriels. Dans cette bataille stratégique, le développement de zones industrielles connectées et performantes pourrait offrir au Sénégal un avantage déterminant. 

Le secteur industriel pèse environ 25 % du PIB sénégalais. En l’outillant avec des technologies de pointe, le pays espère améliorer sa productivité, fluidifier la logistique, optimiser la consommation énergétique et renforcer la traçabilité des chaînes de valeur. Le numérique devient ainsi un levier stratégique pour bâtir une industrie plus résiliente, plus compétitive et tournée vers l’avenir. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Parmi les chantiers stratégiques engagés par le Sénégal, la santé numérique s’impose comme une priorité. Un an après le lancement du PAENS, les résultats sont jugés encourageants avec plusieurs projets déjà opérationnels. 

Le Sénégal a lancé six projets majeurs pour accélérer la numérisation de son système de santé, a annoncé, lundi 28 avril, Ibrahima Khaliloulah Dia, directeur de la Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de la santé (CSSDOS). Cette initiative vise à transformer la gouvernance sanitaire du pays en s’appuyant sur des solutions technologiques innovantes. 

Les projets concernent la mise en œuvre du dossier patient informatisé, le développement de la télémédecine, la création d’un Système d’information hospitalier (SIH), d’un Système d’information géographique en santé (SIGS), ainsi que la numérisation de la gestion des médicaments et des activités communautaires. Un sixième axe, consacré à la gouvernance numérique, vient structurer l’ensemble. 

« À ce jour, deux hôpitaux, un centre de santé et un poste de santé utilisent le dossier patient numérique, totalisant plus de 127 000 patients enregistrés, plus de 355 000 prestations financières et plus de 66 000 actes médicaux », a précisé Ibrahima Khaliloulah Dia. 

Ces avancées s’inscrivent dans le cadre du Projet d’accélération de l’économie numérique au Sénégal (PAENS), en cohérence avec la stratégie numérique nationale, le New Deal Technologique. La santé y occupe une place centrale, au même titre que l’éducation et l’administration. L’objectif est double : renforcer l’accès équitable aux soins et positionner le pays comme un leader régional en matière de santé numérique. 

À l’horizon 2034, les autorités visent notamment une couverture santé entièrement numérisée, un recours accru à la télémédecine pour limiter les évacuations coûteuses, ainsi qu’une prise de décision fondée sur des données fiables et en temps réel. Selon les objectifs fixés par la CSSDOS, d’ici la fin de l’année, 20 % des centres de santé devront adopter le dossier médical numérique, 30 % des structures sanitaires seront connectées à Internet, et 1,5 million de Sénégalais, dont 50 % de femmes, disposeront d’un espace de santé numérique sécurisé. Par ailleurs, 2000 actes de télémédecine réglementés devront être réalisés. 

Samira Njoya

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Le gouvernement congolais accorde une attention particulière à la cybersécurité dans le cadre de ses ambitions de transformation numérique. À cet égard, un budget de 1,3 million de dollars a été attribué à l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information pour l’année 2025. 

L’Agence de régulation des postes et des communications électroniques du Congo (ARPCE) a signé un protocole d’accord avec l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) le vendredi 25 avril. Les deux parties entendent conjuguer leurs efforts pour renforcer la sécurité des réseaux et du cyberespace national. 

Ce protocole vise à optimiser la gestion des incidents de cybersécurité et à encourager le partage d’informations entre les deux institutions. Il inclut notamment l’échange sécurisé d’informations sur les incidents et menaces émergentes, la coordination des actions face aux incidents touchant les opérateurs télécoms, la création d’un comité paritaire pour une concertation continue, ainsi que le renforcement des capacités techniques et le développement de protocoles d’intervention conjoints. 

« Ce partenariat s’est inscrit dans une vision plus large : celle d’un Congo numérique, résilient et souverain. Il a témoigné de notre engagement commun à construire un espace numérique de confiance, condition sine qua non du développement de notre économie numérique », a déclaré Louis-Marc Sakala (photo, à droite), directeur général de l’ARPCE. C’est d’ailleurs dans cette optique que le gouvernement a attribué un budget de 1,3 million de dollars aux activités de l’ANSSI en 2025. En octobre 2024, l’exécutif avait déjà organisé un séminaire de formation sur la cybersécurité à l’endroit des corps judiciaires et de répression. 

Pour le moment, le Congo est classé comme un pays de quatrième zone en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». La catégorie Tier 4 regroupe des « pays ayant obtenu un score global d’au moins 20/100, montrant un engagement de base en matière de cybersécurité ». Le pays se débrouille bien dans les volets de cadre législatif et de coopération. Toutefois, il doit redoubler d’efforts en ce qui concerne les mesures techniques, l’organisation et le développement des capacités, avec des scores respectifs de 0,3/20, 3,9/20 et 0,72/20. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Pour répondre aux nouveaux enjeux de cybersécurité, le gouvernement ivoirien a entrepris une réforme de son arsenal juridique numérique, marquée par une redéfinition des compétences en matière de sécurité des systèmes d’information. 

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, le jeudi 24 avril, le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2024-950 du 30 octobre 2024 relative à la sécurisation de l’espace numérique. Présenté par le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Konaté, ce texte modernise le cadre juridique des échanges électroniques et renforce les dispositifs de cybersécurité en Côte d’Ivoire. 

Le changement principal porte sur l’abrogation de l’article 50 de la loi n°2013-546, qui confiait à l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC (ARTCI) la responsabilité de la sécurité des réseaux, de l’audit et de la certification des systèmes d’information, ainsi que de la délivrance des certificats électroniques. Désormais, ces prérogatives sont transférées à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), organisme spécialisé dans la cybersécurité. 

En parallèle, les articles 3 et 17 de l’ordonnance n°2017-500, relatifs aux échanges électroniques entre les citoyens et les administrations, sont modifiés pour remplacer les références à l’ARTCI par celles à « l’organisme compétent », désignant l’ANSSI. 

L’ANSSI est désormais chargée d’assurer la protection des réseaux et des systèmes d’information de l’État et des infrastructures critiques, de coordonner les réponses aux incidents de cybersécurité, de réaliser des audits de sécurité, de certifier les systèmes d’information, ainsi que de délivrer des certificats électroniques aux acteurs établis en Côte d’Ivoire. Elle a également pour mission de sensibiliser les administrations et les opérateurs économiques aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité.  

Ce transfert de responsabilités vise à mieux protéger l’espace numérique ivoirien en s’appuyant sur un acteur dédié et techniquement spécialisé. Il s’agit également d’assurer une meilleure interconnexion des systèmes d’information publics, dans un cadre garantissant la transparence, la neutralité technologique et la sécurité. La ratification de cette ordonnance ouvre ainsi la voie à la mise en œuvre de politiques publiques numériques renforcées, dans un environnement juridique plus cohérent et aligné sur les standards internationaux en matière de cybersécurité. 

Samira Njoya

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Le gouvernement rwandais place la numérisation du secteur de la santé parmi ses priorités. L’objectif est d’améliorer l'efficacité du système tout en offrant des services de santé plus accessibles et de meilleure qualité.

Le Rwanda prévoit d’éliminer les dossiers médicaux physiques dans tous ses établissements de santé publique au profit de la plateforme numérique e-Ubuzima d’ici la fin de l’année 2025. Cette initiative vise à moderniser le système de santé en permettant la synchronisation des données des patients à travers tous les centres de santé du pays. Ainsi, les professionnels de la santé et les patients auront un accès en temps réel aux informations médicales, améliorant ainsi la qualité des soins.

Développée dans le cadre du programme national de transformation numérique, e-Ubuzima représente une avancée majeure dans la modernisation du secteur. Ce système inclut une application mobile permettant aux patients de localiser les établissements de santé, de choisir leur médecin et de prendre rendez-vous directement via leur téléphone. Actuellement, e-Ubuzima est déployé dans 15 districts du pays, couvrant plus de 60 hôpitaux de district, 500 centres de santé et des milliers de postes de santé communautaires.

Cependant, plusieurs obstacles demeurent pour garantir une adoption nationale réussie. Selon Data Reportal, en janvier 2025, le nombre d’utilisateurs d’Internet au Rwanda était de 4,93 millions, soit un taux de pénétration de 34,2 %. Bien que le taux de possession de téléphones mobiles soit élevé, à environ 97,8 %, selon l'Autorité de régulation des services publics du Rwanda (RURA), la connectivité Internet reste limitée, ce qui représente un défi pour le déploiement uniforme de la plateforme e-Ubuzima à l’échelle nationale.

De plus, la mise en œuvre de ce système exige que chaque centre de santé soit équipé d’au moins 25 ordinateurs et d'une connexion Internet stable, ce qui demeure un obstacle important dans certaines régions du pays. Par ailleurs, la culture numérique des professionnels de santé plus âgés reste un autre défi. Beaucoup d’entre eux manquent de compétences informatiques et nécessiteront donc des programmes de formation adaptés pour garantir une adoption fluide de la technologie.

En dépit de ces défis, le gouvernement rwandais continue de mettre en place des solutions pour pallier les difficultés d’accès. Le Rwanda prévoit de lancer un hôpital virtuel basé sur la télémédecine, permettant aux patients de consulter des médecins à distance via une plateforme en ligne. Ce modèle innovant vise à compenser la rareté des médecins dans certaines zones rurales et à faciliter l'accès aux soins. Le gouvernement envisage également de distribuer des smartphones aux agents de santé des zones rurales d’ici juin 2025, facilitant ainsi l’utilisation des outils numériques pour la gestion des soins et la communication.

Samira Njoya

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Tout comme de nombreux pays africains, la Mauritanie multiplie les efforts de coopération pour sa transformation numérique. Le pays s’est récemment rapproché du Sénégal, de l’Algérie, d’Oman, du Japon et de l’Allemagne. 

Le gouvernement mauritanien veut renforcer sa coopération avec l’Union européenne dans le domaine de la transformation numérique. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre, le jeudi 24 avril, entre Ahmed Salem Bede (photo, a droite), ministre de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration, et une délégation de l’Union européenne menée par Joaquín Tasso Vilallonga, ambassadeur de l’Union européenne en Mauritanie. 

Au cours des discussions, l’accent a été mis sur la transformation numérique dans le secteur de la santé et la modernisation de l’administration. Cette rencontre peut s’inscrire dans le cadre des efforts de coopération du gouvernement mauritanien pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation numérique 2022-2025, qui vise à faire du numérique un véritable levier de développement socioéconomique. Au cours des derniers mois, le gouvernement s’est notamment rapproché de l’Union internationale des télécommunications, des Nations Unies, du Sénégal, de l’Algérie, d’Oman, du Japon et de l’Allemagne. 

En janvier dernier, le gouvernement mauritanien a lancé un projet baptisé Digital-Y, financé à hauteur de 4 millions d’euros et réalisé en partenariat avec la coopération allemande. Ce projet a pour but d’intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social. 

Si les discussions aboutissent, l’Union européenne pourrait soutenir la Mauritanie à travers sa stratégie d’investissement Global Gateway, qui ambitionne de favoriser la double transition numérique et écologique et d’offrir des connexions fiables et pérennes aux pays partenaires. L’Union européenne accompagne plusieurs initiatives, dont la construction d’un centre de données à Nouakchott et la liaison du pays à un nouveau câble sous-marin en fibre optique. La Banque européenne d’investissement finance ce dernier projet à hauteur de 25 millions d’euros, soit environ 16,4 millions de dollars. 

À ce jour, la Mauritanie occupe la 165e position sur 193 à l’indice de développement de l’e-gouvernement établi par les Nations Unies en 2024. Son score de 0,3491 sur 1 reste inférieur aux moyennes continentale (0,4247) et mondiale (0,6382), traduisant des défis persistants en matière de numérisation des services publics. 

Il convient toutefois de rappeler que le renforcement de la coopération entre l’Union européenne et la Mauritanie, notamment dans les domaines de la santé numérique et de la modernisation de l’administration, n’en est pour le moment qu’au stade des discussions. Aucun nouvel accord n’a été signé ni même annoncé entre les deux parties. Il faudra donc attendre de futurs développements pour pouvoir se prononcer sur les perspectives et l’impact potentiel. 

Isaac K. Kassouwi

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