En marge de la 3e édition du salon de la tech et des start-up en Afrique, Gitex Africa, la Fédération royale marocaine de football, l’Université Mohammed VI Polytechnique, le ministère de l’Économie et celui de la Transition numérique ont signé le lundi 14 avril une convention. L’initiative vise à initier 200 000 jeunes footballeurs aux outils numériques.
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Depuis des années, le Gabon accorde une place de choix au numérique. Le nouveau chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, souhaite poursuivre cette dynamique et hisser le pays au rang des leaders technologiques d’Afrique grâce à des réformes ambitieuses et des investissements ciblés.
Brice Clotaire Oligui Nguema (photo) a été élu président de la République gabonaise, le dimanche 13 avril, après avoir dirigé le pays en tant que président de la Transition depuis le coup d’État militaire d’août 2023. Dans son programme politique articulé autour de six grands piliers, le triptyque « logements, infrastructures de transport et numériques » constitue le troisième axe prioritaire, soulignant l’importance accordée au numérique dans la construction d’un Gabon moderne et prospère.
Conscient du rôle structurant du numérique dans le développement économique et social, le nouveau président en fait un levier de transformation. Il ambitionne de moderniser les infrastructures, de garantir un accès équitable à Internet et de positionner le Gabon comme un hub technologique en Afrique centrale.
L’un des axes majeurs de cette vision est l’accélération du déploiement de la fibre optique à travers le pays. L’objectif affiché est de généraliser la couverture haut débit, notamment dans les zones rurales encore mal desservies, afin de réduire la fracture numérique. La connectivité est perçue comme un droit fondamental : chaque Gabonais devra pouvoir accéder à une connexion rapide, fiable et à coût abordable, qu’il soit un citoyen, une administration ou une entreprise.
Selon les données de DataReportal, le Gabon comptait 1,84 million d’internautes au début de l’année 2025, soit un taux de pénétration de 71,9 %. Le gouvernement ambitionne de porter ce taux à 100 %, en renforçant les infrastructures et en assurant l’accessibilité des services numériques dans tout le pays.
Par ailleurs, la construction de datacenters nationaux figure parmi les priorités du gouvernement pour garantir la souveraineté numérique. Ces infrastructures stratégiques permettront de stocker localement les données sensibles de l’État et de soutenir le développement d’un écosystème numérique dynamique. La construction du premier centre de données a été confiée en 2023 à l’entreprise indienne Shapoorji-Pallonji.
Le soutien à l’entrepreneuriat numérique et à l’innovation locale constitue un autre chantier d’envergure. Le programme présidentiel prévoit la création de pôles d’innovation et d’incubateurs technologiques, à l’image du Centre Gabonais de l’Innovation, pour accompagner les start-up dans leur croissance. L’accès au financement, aux marchés publics et aux opportunités d’affaires sera facilité, tout comme la création d’espaces de coworking modernes, afin de stimuler l’innovation et les synergies entre acteurs de l’écosystème tech.
La numérisation de l’administration publique fait également partie des réformes prioritaires. En modernisant des institutions clés comme la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le gouvernement entend renforcer l’efficacité des services, la transparence dans la gestion des fonds publics et la satisfaction des usagers. Une plateforme numérique dédiée aux services publics devrait être lancée dès le premier semestre 2025, avec pour objectif de dématérialiser les démarches administratives et de lutter contre les lenteurs et la corruption.
Cette stratégie numérique s’inscrit dans une ambition plus large de refondation de l’État. Elle repose sur la mise en place d’outils de traçabilité des dépenses publiques, la rigueur dans la planification et l’exécution des projets, ainsi qu’une professionnalisation accrue de la fonction publique. Depuis près de cinq ans, le secteur numérique contribue à environ 5 % du PIB gabonais. Le gouvernement espère doubler cette part à moyen terme, en stimulant les investissements, l’innovation et la création d’emplois dans le secteur.
À l’échelle régionale, le Gabon fait figure de bon élève. En 2024, il affichait un indice d’adoption des TIC de 74,7 sur 100, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), se classant au 10e rang continental. En matière d’e-gouvernement, il occupe la 15e place africaine, avec un indice de développement de l’administration numérique de 0,5741, d’après les Nations unies.
À travers cette approche intégrée, Brice Clotaire Oligui Nguema souhaite faire du numérique un pilier du renouveau gabonais. Son ambition est de bâtir un écosystème technologique souverain, innovant et inclusif, capable de générer une croissance durable, de créer des opportunités pour la jeunesse et de renforcer la transparence dans la gouvernance publique.
Samira Njoya
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En marge de la 28ᵉ session de la Commission des Nations unies pour la science et la technologie au service du développement (CSTD), tenue du 7 au 11 avril à Genève, la ministre burkinabè de la Transition digitale, Aminata Zerbo/Sabane, a rencontré la secrétaire générale de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Doreen Bogdan-Martin. Les échanges ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale, en particulier sur le développement des infrastructures numériques et le renforcement des compétences locales, dans un contexte national marqué par des défis sécuritaires.
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Starlink s’apprête à pénétrer un marché somalien de l’Internet encore largement sous-exploité. À ce jour, ce marché est principalement desservi par des opérateurs télécoms locaux tels que Hormuud, Somtel, Amtel, SomLink, Golis et TeleSom.
L’Autorité nationale des communications de Somalie (NCA) a annoncé, le dimanche 13 avril, avoir attribué une licence d’exploitation au fournisseur d’accès à Internet par satellite Starlink. Les autorités somaliennes estiment que l’arrivée de la filiale de la société américaine SpaceX du milliardaire Elon Musk contribuera à renforcer la couverture Internet dans le pays, notamment dans les zones rurales où l’accès reste très limité.
On April 13, 2025, the National Communications Authority of Somalia (@SomaliaNCA) officially granted operational license approval to @Starlink for launching its services in Somalia. 1/5#Somalia #DigitalSomalia #Connectivity pic.twitter.com/sGDcIJBCzC
— NCA Somalia (@SomaliaNCA) April 13, 2025
« L’arrivée de Starlink en Somalie marque une étape importante dans nos efforts pour réduire la fracture numérique dans notre pays. Ce partenariat bénéficiera particulièrement aux populations et aux institutions des zones rurales, où l’accès à Internet est très limité », a déclaré Mustafa Yasin Sheikh (photo, à droite), directeur général de la NCA, lors de la cérémonie de signature de la licence.
Starlink s’appuie sur une constellation de satellites en orbite basse pour fournir ses services Internet. Cette technologie répond aux recommandations de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) pour une couverture universelle en Afrique subsaharienne. L'organisation rappelle que la région présente certains des terrains les plus complexes pour les réseaux terrestres, notamment des forêts tropicales, des déserts et des chaînes de montagnes. « Même dans les zones rurales et faiblement peuplées, le coût et la complexité du déploiement de réseaux mobiles ou filaires classiques renforcent la nécessité de solutions alternatives de connectivité », a ajouté la GSMA.
En 2023, près de la moitié des quelque 18,4 millions d’habitants de la Somalie n’étaient toujours pas couverts par un réseau 4G, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Les technologies 3G et 2G atteignaient respectivement 80 % et 90 % de la population. Malgré cela, le taux de pénétration d’Internet dans le pays était de seulement 27,6 %.
Malgré tout le potentiel que représente Starlink, sa contribution à la réduction de la fracture numérique en Somalie dépendra largement de l’accessibilité financière du service pour les populations. Si les tarifs spécifiques à la Somalie n’ont pas encore été communiqués, l’exemple du Kenya voisin donne un aperçu des coûts possibles : l’abonnement mensuel standard y est fixé à 6500 shillings kényans (environ 50 dollars), auxquels s’ajoute un kit de connexion vendu à 49 900 shillings.
Si les tarifs appliqués en Somalie s’alignent sur ceux pratiqués au Kenya, le service pourrait s’avérer coûteux pour la majorité des Somaliens. En effet, les 50 $ mensuels pour accéder au service dépassent le revenu national brut (RNB) par habitant mensuel du pays, estimé à 49,1 $ selon les données de la Banque mondiale. L’UIT recommande que les dépenses mensuelles en services Internet ne dépassent pas 2 % du RNB par habitant. Actuellement, les Somaliens consacrent en moyenne 5,3 % du RNB par habitant aux services vocaux et Internet mobiles, et jusqu’à 80 % pour l’Internet fixe.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En République démocratique du Congo (RDC), la numérisation des secteurs clés est au cœur du Plan national du numérique, qui arrive à échéance fin 2025. Le secteur électrique, pilier du développement socio-économique, n’échappe pas à cette dynamique de transformation.
La Société nationale d’électricité (SNEL), entreprise publique en charge de la production, de la transmission et de la distribution de l’électricité en RDC, a signé, le jeudi 10 avril à Kinshasa, un protocole d’accord avec la firme technologique chinoise Huawei. Cet accord vise la transformation numérique des services électriques du pays.
#RDC: Un protocole d'accord,a été signé, jeudi,entre la Société nationale d'électricité (SNEL) et la Société technologique chinoise Huawei pour la transformation numérique des services électriques en République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué de l'opérateur… pic.twitter.com/gNZbH4iDHf
— acp.cd (@acprdcongo) April 11, 2025
Selon l'Agence congolaise de presse, le partenariat repose sur quatre axes principaux. Le premier concerne l’extension de la capacité et de la couverture du réseau de fibre optique, afin de garantir une interconnexion plus fluide sur l’ensemble du territoire. Le deuxième axe porte sur la modernisation des infrastructures de distribution électrique, avec l’introduction de compteurs intelligents, de points de vente digitalisés et de systèmes de communication pour les équipes d’intervention sur le terrain.
Le troisième pilier prévoit le développement de centres de données performants et la mise en place d’un système de surveillance des lignes de transport ainsi que des postes de transformation. Enfin, le projet intègre des sous-stations intelligentes et des cabines de distribution innovantes, assorties de services numériques à forte valeur ajoutée.
Ce partenariat s’inscrit dans la vision du président Félix Antoine Tshisekedi de moderniser les infrastructures stratégiques du pays. Il répond également aux objectifs du Plan national du numérique horizon 2025, qui vise à renforcer les capacités techniques et numériques du secteur public congolais. À l’approche de la fin de ce plan, les autorités redoublent d’efforts pour numériser les entreprises publiques, améliorer la qualité des services et renforcer la transparence. Ce partenariat reflète l’intérêt croissant des entreprises technologiques, notamment chinoises, pour le marché congolais, où Huawei renforce progressivement sa présence à travers des projets structurants.
En misant sur l’extension du réseau de fibre optique, l’introduction de compteurs intelligents et le développement d’infrastructures numériques comme les centres de données, l’initiative ouvre la voie à une gestion plus intelligente et plus efficace de l’électricité. Elle pourrait également faciliter la prise de décision en temps réel, améliorer la transparence des services et jeter les bases d’un écosystème énergétique plus connecté.
Samira Njoya
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Les autorités rwandaises ont signé la semaine dernière un protocole d’accord avec Visa, l’entreprise américaine de technologies financières. L’objectif de cette collaboration à venir est de faire progresser le commerce électronique, l'identité numérique, les paiements numériques et l'écosystème fintech du pays.
This afternoon on the sidelines of the Global AI Summit on Africa, PS @yves_Iradukunda - on behalf of @RwandaICT - signed a Memorandum of Understanding with @Visa.
— Ministry of ICT and Innovation | Rwanda (@RwandaICT) April 4, 2025
The MoU underscores collaboration in advancing Rwanda's e-commerce, digital ID, digital payments, and fintech… pic.twitter.com/Qt5dFfDyr2
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Face à l’urbanisation rapide des villes africaines, le transport durable devient une priorité. La mobilité verte, portée par l'innovation numérique, est un levier clé pour répondre aux défis environnementaux et sociaux du continent.
La Poste de Côte d'Ivoire, opérateur national des services postaux, et la société chinoise Caftrade, spécialisée dans les solutions logistiques numériques, ont signé, le mardi 8 avril, un partenariat autour de GO'POST, une solution intégrée de mobilité et de logistique verte. Présentée lors d’une cérémonie présidée par le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Ibrahim Konaté (photo, au centre), cette initiative combine VTC électriques, livraison express écologique et services numériques pour moderniser le transport urbain tout en répondant aux défis environnementaux.
### 🚀 La Poste de Côte d’Ivoire et CafTrade lancent GO’POST : une révolution verte dans la mobilité et la logistique !
— La Poste de Côte d'Ivoire (@posteciv) April 9, 2025
Ce mardi 8 avril 2025, sous l’impulsion du Ministre de la Transition Numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, La Poste de Côte d’Ivoire a… pic.twitter.com/BNmXmAh7EC
« Le lancement de GO'POST illustre la volonté du gouvernement de faire du numérique un levier de modernisation de l’administration, d’inclusion économique et sociale, mais aussi un moteur de croissance pour les jeunes entrepreneures. Nous mettons en œuvre les directives du président de la République concernant la modernisation de la Poste, afin de proposer des services qui contribuent à l’inclusion numérique, comme en témoigne cette initiative », a déclaré Kalil Ibrahim Konaté.
Le projet s'articule autour de trois axes principaux : un service de transport de passagers via des VTC électriques, une offre de livraison express écologique à destination des particuliers et des professionnels, ainsi qu’une solution de paiement mobile interopérable. La phase pilote prévoit le déploiement de 100 voitures et 200 motos électriques, en prélude à une extension nationale.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de transition énergétique et numérique croissantes sur le continent. En Afrique, le marché des véhicules électriques est en pleine expansion. Selon une étude de Mordor Intelligence, il est estimé à 15,8 milliards USD en 2024 et pourrait atteindre 25,4 milliards USD d’ici 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 10,2 %. Ce dynamisme reflète une prise de conscience accrue des enjeux environnementaux, mais aussi une volonté d’investir dans des solutions durables et intelligentes, notamment en matière de transport urbain et de services connectés.
Le lancement de GO'POST pourrait avoir un impact significatif sur le paysage économique et social ivoirien. En plus de contribuer à la réduction des émissions polluantes, le projet devrait générer de nouveaux emplois dits « verts », favoriser l’essor de l’entrepreneuriat numérique, et renforcer l’inclusion financière grâce à des solutions de paiement mobile accessibles. En intégrant des outils technologiques à la mobilité, cette initiative ouvre la voie à un écosystème plus résilient, durable et inclusif.
Samira Njoya
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La modernisation des secteurs d'activité clés est au cœur du New Deal Technologique, la stratégie numérique du Sénégal. L’ouverture aux données géospatiales s’inscrit dans cette dynamique, visant à renforcer la gestion des ressources, l’innovation et l’efficacité des politiques publiques.
Le gouvernement sénégalais a officiellement lancé, le mardi 8 avril à Dakar, le Géoportail national. La nouvelle plateforme vise à rendre les données géospatiales accessibles à tous dans le but d’assurer une meilleure gouvernance des territoires, favoriser la transparence, l’innovation et l’inclusivité dans la gestion des données publiques.
« La transformation numérique n’est plus un choix, c’est une exigence. Les données géospatiales doivent désormais être accessibles en temps réel, non seulement aux communautés d’experts, mais aussi aux citoyens et aux entrepreneurs dans leurs activités quotidiennes. En intégrant pleinement les données géospatiales à la dynamique numérique, l’État bâtit une administration plus agile, plus efficace et résolument tournée vers les citoyens », a déclaré Isidore Diouf, directeur général de Sénégal Numérique SA.
La plateforme, accessible via www.geosenegal.gouv.sn, a été conçue dans le cadre du Plan National de Géomatique (PNG) et du projet SEN Spatial. Elle bénéficie du soutien de partenaires techniques, dont l’Ambassade de France. Le portail met à disposition des données géospatiales sur plusieurs secteurs clés, tels que l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’économie bleue, les services sociaux de base, l’environnement et la biodiversité, ainsi que les infrastructures et l’aménagement du territoire. Il propose également des informations sur les activités et formations dans le domaine de la géomatique.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, la stratégie numérique qui place la modernisation du système d’information public au cœur de ses priorités. Dans ce cadre, Sénégal Numérique SA, en tant qu’acteur principal dans la mise en œuvre de la politique numérique nationale, a mobilisé son infrastructure technique pour assurer la résilience, la disponibilité et la sécurisation des données de la plateforme GéoSénégal.
À travers cette démarche, le Sénégal entend poser les bases d’une gouvernance numérique intégrée, où les données territoriales jouent un rôle structurant aux côtés d’autres référentiels stratégiques comme l’identité numérique. Cette initiative fait écho au lancement récent du tout premier satellite sénégalais, GAINDESAT-1A, dont la mission est d'observer la Terre et d'enrichir les capacités de gestion territoriale du pays. L’objectif global est de renforcer la coordination interinstitutionnelle et d’accélérer la numérisation des services publics.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement ghanéen cherche à accélérer la transformation numérique de tous les secteurs de l’économie. En décembre 2024, l’exécutif a entamé une révision de sa politique des TIC dans l’éducation afin de l’actualiser et de répondre aux nouveaux défis du secteur.
La numérisation de la gestion des ressources foncières est essentielle pour plus d’efficacité. C’est ce qu’a déclaré Emmanuel Armah-Kofi Buah (photo), ministre des Terres et des Ressources naturelles, le mardi 8 avril, lors d’une visite à la Commission des terres. Le processus, estimé à 165 millions $, vise à transformer un système jugé trop lent, complexe et vulnérable.
« Lors de mes échanges […] avec la direction de la Commission, j’ai appris que 90 % des activités de la Commission sont encore réalisées manuellement. Le système actuel est trop lent, complexe et vulnérable. Je suis convaincu que la numérisation accélérera les processus d’arpentage et de cartographie, facilitera la localisation des terrains, réduira la paperasse et, au final, favorisera la mobilisation des recettes de l’État », a déclaré le ministre.
Cette démarche est appuyée par l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui estime que la transformation numérique des systèmes d’administration foncière peut apporter des avantages considérables lorsqu’elle est menée de manière responsable. Elle pourrait dynamiser les marchés fonciers, améliorer les recettes gouvernementales liées aux terrains et stimuler la croissance économique grâce à l’innovation. Elle renforcerait également la transparence et l’égalité entre les acteurs, limitant ainsi les risques de corruption.
La numérisation des ressources foncières fait partie des ambitions du gouvernement ghanéen, qui cherche à exploiter les technologies numériques pour soutenir la croissance économique, moderniser les services publics et garantir un accès équitable aux outils numériques. Des projets de numérisation, notamment dans le secteur éducatif, sont également en cours.
Cependant, la mise en œuvre de cette transformation pourrait être freinée par des défis financiers liés à la mobilisation des 165 millions $ nécessaires. « L’infrastructure peut être largement invisible, considérée comme acquise, ou simplement mal comprise par les décideurs clés. Pour être entretenus sur le long terme, les LAS [systèmes d’administration foncière, Ndlr] nécessitent des plans systématiques et unifiés alignés sur les priorités nationales », souligne le rapport « Funding digital transformation of land administration » publié par la FAO en 2022.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les marchés publics en Afrique sont souvent entachés par l’opacité, les retards et la corruption. Le numérique constitue une solution efficace en automatisant les procédures, en renforçant la transparence et en facilitant l’accès équitable aux appels d’offres.
Réuni en Conseil des ministres le mercredi 9 avril, le gouvernement béninois a validé la mise en place d’un système dématérialisé pour la commande publique. Cette décision vise à simplifier les procédures, accroître l’efficience de la passation des marchés et garantir une meilleure transparence dans l’attribution des contrats publics. Pour ce faire, les textes encadrant les marchés publics ont été révisés, et les ministres concernés sont chargés de veiller à leur application effective.
Selon le Conseil des ministres, « au-delà de l’évolution technologique dont les avantages sont irréfutables, la digitalisation de la commande publique va générer d’importants gains et progrès profitables tant aux soumissionnaires qu’aux autorités contractantes ».
Cette mesure s’inscrit dans un contexte où le Bénin intensifie ses efforts en matière de transformation numérique. Depuis 2016, plus de 1000 services publics ont été numérisés, dont 210 entièrement dématérialisés, permettant aux citoyens d’effectuer diverses démarches administratives en ligne. Par ailleurs, le ministère du Numérique et de la Digitalisation prévoit un budget de 29,03 milliards FCFA (environ 48,6 millions de dollars) pour l’année 2025, soit une augmentation de 19,3 % par rapport à 2024, destiné à soutenir ces initiatives de modernisation. D’autres secteurs devraient être modernisés dans les mois à venir.
La numérisation de la commande publique devrait permettre au Bénin de renforcer la transparence, de rationaliser les processus et de réduire les risques de pratiques opaques. En automatisant les procédures et en centralisant les données, elle facilitera l’accès des soumissionnaires à l’information, améliorera l’égalité de traitement entre les candidats et limitera les marges d’interprétation dans l’analyse des offres. Cette approche pourra également contribuer à raccourcir les délais de passation, à améliorer la traçabilité des décisions et à générer des économies budgétaires. À terme, elle devrait renforcer la redevabilité des autorités contractantes et créer un climat de confiance propice aux investissements et à la compétitivité.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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