Le Malawi cherche à généraliser l’usage du numérique alors que 82 % des Malawites n’utilisent pas encore Internet. Parmi les facteurs à prendre en compte figure la disponibilité de contenus en ligne utiles et pertinents pour les populations locales.
Le Fonds du service universel (USF) du Malawi a attribué des subventions d’une valeur totale de 63,4 millions de kwachas malawites (36 700 $) à cinq créateurs de contenus numériques. L’initiative vise, selon les autorités, à encourager la création et la croissance de contenus locaux afin de refléter les réalités malawites et valoriser le développement du pays.
« L’USF identifie les lacunes dans le secteur des communications, et l’une des plus critiques est l’absence de contenus locaux riches, pertinents et engageants. C’est pour cela que nous avons lancé l’Initiative de développement de contenus numériques locaux, afin de permettre aux Malawites de créer et d’accéder à des contenus qui reflètent leur histoire et leur culture », a déclaré Daud Suleman, directeur général de l’Autorité de régulation des communications du Malawi (MACRA).
Au-delà de la valorisation culturelle, cette initiative a de quoi stimuler l’adoption d’Internet dans le pays. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), les taux d’adoption d’Internet mobile sont généralement plus élevés dans les marchés où l’écosystème numérique est dynamique et propose des contenus et services en ligne localisés, adaptés aux besoins des utilisateurs.
Parfois, la simple disponibilité d’un service dans la langue locale suffit à favoriser son utilisation. Dans d’autres cas, la demande se concentre sur des contenus répondant à des besoins spécifiques, comme les transferts d’argent, l’agriculture ou encore la santé. Par exemple, la plateforme « Mobile Connectivity Index » de la GSMA a donné un score 25 sur 100 au Malawi en ce qui concerne la pertinence des contenus produits par rapport à la population.
Pour rappel, le taux de pénétration d’Internet au Malawi était de 18 % en 2023, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Toutefois, la disponibilité de contenus locaux, bien qu’essentielle, ne saurait à elle seule suffire à connecter les 82 % de la population encore exclus du monde numérique. D’autres facteurs d’adoption entrent en jeu, notamment l’accessibilité financière des appareils compatibles, le coût des forfaits Internet, les compétences numériques de base, ainsi que la couverture et la qualité du réseau.
Isaac K. Kassouwi
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La modernisation de l'administration en Algérie fait partie des priorités de la stratégie numérique 2030, en cours de finalisation. Dans ce cadre, les travaux publics amorcent leur transition pour améliorer la gestion, le suivi et l'efficacité des projets d'infrastructure.
Le ministère algérien des Travaux publics et des Infrastructures de base prévoit le lancement prochain d’un portail numérique et d’un système d’information centralisé pour le suivi des projets d’infrastructure à travers le pays. L’annonce a été faite le samedi 19 juillet à Alger par le ministre Lakhdar Rekhroukh (photo), à l’occasion d’une journée d’étude sur l’efficacité des dépenses publiques dans le secteur.
« Ce système constituera un véritable tableau de bord facilitant la prise de décisions instantanées, afin d’améliorer la performance dans la réalisation », a déclaré le ministre. Il a précisé que la plateforme numérique permettra de suivre avec précision chaque étape des projets, aussi bien au niveau central que local, en offrant une vision globale en temps réel sur l’état d’avancement des travaux.
Concrètement, les deux outils numériques permettront de détecter rapidement les retards ou les dépassements de coûts, tout en fournissant des données exploitables aux différents niveaux de décision. Ce système sera accessible aux responsables administratifs, aux ingénieurs de projet, aux organes de contrôle financier, ainsi qu’aux parties prenantes locales, afin d'assurer un pilotage plus efficace et plus transparent des projets.
La démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de numérisation de la commande publique, amorcée depuis plusieurs années en Algérie. Elle intervient dans un contexte où le secteur des infrastructures fait face à de multiples défis, notamment des retards chroniques, des hausses imprévues des coûts, et une faible transparence dans le suivi des projets. Ces problèmes freinent la performance des investissements publics et pèsent sur le budget de l’État.
La plateforme développée par la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), bras technique du Trésor public, intègre des indicateurs de performance, des outils de reporting automatisés et permet de lier les dépenses aux progrès réels sur le terrain.
En rendant l’information accessible de manière centralisée et instantanée, le système numérique devrait permettre de mieux maîtriser les coûts, respecter les délais et renforcer la transparence dans l’utilisation des fonds publics. Il s’agit également de poser les bases d’une gouvernance plus efficace des investissements et d’améliorer la qualité globale des infrastructures livrées.
Samira Njoya
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Dans la région MEA, Orange est présent dans 17 pays, dont 16 en Afrique. Actuellement, l’entreprise fournit des services d’Internet par fibre dans dix marchés.
En 2024, le parc d’abonnés à l’Internet par fibre optique d’Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a atteint 1,4 million, selon le rapport de responsabilité sociétale 2024 de l’entreprise, paru le 3 juillet. Ce chiffre représente une croissance de 28 % par rapport à 2023.
Si l’entreprise n’explique pas clairement le moteur de cette croissance, elle a révélé avoir investi 1,4 milliard de dollars dans son réseau dans la région au cours de l’année. Cela comprend à la fois les réseaux fixe et mobile, ainsi que les technologies de dernière génération. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de transformation numérique marqué par une demande croissante en connectivité à haut débit, aussi bien chez les entreprises que chez les particuliers. Pour répondre à cette demande, l'entreprise couvrait déjà 4,9 millions de foyers par la fibre optique dans la région fin 2024.
« Pour Orange, créer de la valeur durable, c’est tout d’abord permettre au plus grand nombre d’accéder à la connectivité, un service numérique essentiel. Pour cela, nous déployons et opérons des réseaux fixe et mobile à l’échelle mondiale, en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Aux entreprises, aux opérateurs et aux fournisseurs de contenu, nous offrons un réseau mondial optimisé et des solutions de connectivité de nouvelle génération », a déclaré le groupe Orange dans son rapport annuel intégré 2024.
Orange considère le haut débit fixe (ADSL, fibre, réseau radio) comme l’un de ses principaux moteurs de croissance en Afrique et au Moyen-Orient. Par exemple, dans un article publié en juillet 2024, la société annonçait un investissement de 125 millions d’euros (145,5 millions $) dans les réseaux fixes d’ici 2025, pour raccorder à la fibre 800 000 foyers supplémentaires et atteindre un total de 1,3 millions de clients fibre dans la zone. Entre 100 et 200 millions d'euros étaient également prévus pour renforcer l’infrastructure de la connectivité internationale, notamment les câbles sous-marins.
Pour rappel, Orange fournit des services d’Internet par fibre dans dix pays d’Afrique et du Moyen-Orient : le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Libéria, l’Égypte, le Maroc, la Jordanie et la RDC. Le parc d’Internet fixe comprend également 1,6 million de foyers bénéficiant d’un accès fixe sans fil 4G ou 5G, et près d’un million de foyers connectés à l’ADSL.
Le chiffre d’affaires du haut débit fixe dans la région a crû de 19,5 % entre 2023 et 2024. Cela a permis à la branche OMEA d’Orange d’enregistrer un revenu total de 7683 millions d’euros, soit une hausse de 11,1 % par rapport à 2023. La région a compté pour 19 % du chiffre d’affaires total du groupe.
Isaac K. Kassouwi
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Face à la prolifération des faux diplômes et aux lenteurs administratives, la RDC mise sur le numérique et la blockchain pour restaurer la confiance dans son système éducatif.
La République démocratique du Congo a officiellement lancé « e-Diplôme », une plateforme numérique destinée à dématérialiser et sécuriser l’émission des diplômes d’État grâce à la technologie blockchain. L’annonce a été faite à l'issue du Conseil des ministres tenu le vendredi 18 juillet à Kinshasa.
« La plateforme e-Diplôme constitue un tournant décisif dans la modernisation du système éducatif congolais. Cette avancée majeure vers la transparence, la modernisation et la souveraineté numérique positionne le système éducatif de la RDC comme un modèle de gouvernance en Afrique centrale », a déclaré le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe (photo, à droite).
Accessible via la plateforme www.schoolap.cd, le système introduit une gestion centralisée, numérique et hautement sécurisée des diplômes d’État. Chaque titre académique sera enregistré et authentifié par la technologie blockchain, permettant une vérification immédiate en ligne par les diplômés, les employeurs, les universités ou encore les ambassades. Le dispositif garantit aussi un archivage permanent, à l’abri des pertes de données et de la détérioration physique.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la fraude aux diplômes reste un défi majeur pour les institutions éducatives congolaises et africaines en général. Elle intervient dans le cadre plus large des réformes engagées par le gouvernement pour moderniser l’administration publique et promouvoir la souveraineté numérique, notamment par la numérisation des services essentiels.
En supprimant la dépendance aux documents papier et aux processus manuels, e-Diplôme devrait permettre de fluidifier les échanges entre les administrations éducatives, les établissements et les recruteurs. Le dispositif devrait réduire les délais de vérification, limiter les erreurs humaines et simplifier les démarches des diplômés. À l’échelle du marché du travail, il devrait également contribuer à restaurer la crédibilité des titres délivrés en RDC et freiner la circulation des faux diplômes, souvent responsables d’un climat de méfiance et d’obstacles à l’insertion professionnelle.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux défis de la transformation numérique, les partenariats stratégiques entre pays deviennent essentiels pour partager expertises, technologies et bonnes pratiques. En Afrique, cette coopération permet d’accélérer la modernisation des services publics et le renforcement des capacités.
En marge de la 60ᵉ session du conseil d’administration du Centre africain de formation et de recherche en administration pour le développement (CAFRAD), tenue le mardi 15 juillet à Rabat, le ministre camerounais de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Lé (photo, à droite), a été reçu en audience par son homologue marocaine, Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à gauche), chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration.
Lors de cet entretien, les deux responsables ont convenu de renforcer la coopération entre le Cameroun et le Maroc dans le domaine de la transformation numérique des administrations publiques. Parmi les pistes de collaboration évoquées figure l’organisation future d’assises africaines sur la modernisation de l’administration, en mettant particulièrement l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) comme levier de performance, de transparence et d’efficacité dans la gouvernance publique.
Cette rencontre s’inscrit dans la mise en œuvre des réformes administratives engagées au Cameroun. À cet effet, le pays a lancé début 2025 le progiciel AIGLES (Application informatique de gestion logique des effectifs et de la solde), un outil numérique intégré qui permet de centraliser la gestion des carrières et de la solde des agents publics. Ce système, salué pour sa capacité à rationaliser la gestion des ressources humaines dans l’administration, incarne les efforts du gouvernement pour numériser les processus internes.
Le Maroc, qui se positionne comme l’un des pays africains les plus avancés en matière d’intelligence artificielle et de e-gouvernement, pourrait jouer un rôle clé dans l’accompagnement technique du Cameroun, en partageant son expertise dans la dématérialisation des services publics, le développement de systèmes intelligents et la formation des agents de l’État.
Le Cameroun reste en effet confronté à des défis en matière de gouvernance numérique. Selon le rapport 2024 des Nations Unies sur le développement de l’administration en ligne (E-Government Development Index), le pays se classe 155ᵉ sur 193, avec un indice de 0,4294, bien en dessous de la moyenne mondiale, établie à 0,6382. Ce partenariat avec le Maroc pourrait ainsi représenter une opportunité stratégique pour rattraper ce retard et inscrire durablement l’administration camerounaise dans l’ère du numérique intelligent.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En février, les autorités tunisiennes ont signé un accord avec leurs homologues coréens dans divers domaines. L’optimisation de la plateforme citoyenne du pays nord-africain faisait partie des deals.
Les autorités tunisiennes ont optimisé la version 2018 de plateforme numérique e-People Tunisia pour permettre aux citoyens de communiquer plus facilement avec l’administration. Cette mise à niveau s’est effectuée dans le cadre d’un accord signé en février 2025 avec l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA).
La plateforme permet aux citoyens de soumettre directement leurs doléances, suggestions ou plaintes aux administrations publiques. Ils peuvent ainsi se connecter, choisir le ministère ou service concerné, envoyer leur message, et recevoir une réponse dans un délai préétabli. Le système inclut également un mécanisme de suivi des requêtes et de notifications, garantissant un traitement plus transparent des demandes.
Sur la plateforme, il est aussi possible de dénoncer des cas de corruption, de faire des suggestions aux autorités ou encore d’accéder à diverses données. Elle s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique de l’administration tunisienne dans le cadre du programme de modernisation de l'État.
Notons que la Tunisie fait partie des meilleurs élèves en matière d’e-administration. Selon les Nations unies, le pays affichait en 2024 un score de 0,6935 à l’indice mondial de l’administration en ligne (EGDI), un score au-dessus de la moyenne mondiale qui s’était établie à 0,6382 cette année-là.
Cette nouvelle version d’e-People Tunisia renforce la capacité des agents publics à traiter les demandes et élargit la plateforme à d'autres canaux digitaux. En permettant aux Tunisiens de mieux faire entendre leur voix, elle s’impose un outil de revalorisation de la relation entre l’État et ses citoyens, à l’ère du numérique.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Comme de nombreux pays africains, la Somalie mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Récemment, le pays s’est rapproché de l’Union internationale des télécommunications (UIT), entre autres.
Le gouvernement somalien souhaite renforcer sa coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) afin d’accélérer sa transformation numérique. Un protocole d’accord a été signé en ce sens entre les deux parties, le mercredi 16 juillet à Mogadiscio.
Selon Lionel Laurens, représentant résident du PNUD en Somalie, cet accord servira de base au développement de la gouvernance numérique, de l’innovation, de la formation du capital humain et des infrastructures des services publics électroniques.
Ce rapprochement avec le PNUD s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération engagée par le gouvernement pour « favoriser le progrès technologique et l’inclusion numérique » dans le cadre de son développement socio-économique. Début juillet, les autorités somaliennes avaient déjà réaffirmé leur volonté de collaborer avec la communauté internationale lors d’un événement tenu en Suisse. Des échanges ont notamment eu lieu avec des représentants de l’Union internationale des télécommunications, de la Malaisie, de l’Arabie saoudite et de Djibouti.
Les discussions avaient porté sur plusieurs axes : inclusion numérique, renforcement des compétences numériques des jeunes et des fonctionnaires, gouvernance numérique, développement des télécommunications, investissement dans les technologies avancées et cybersécurité.
Pour l’instant, la Somalie reste l’un des pays les moins avancés dans le domaine du numérique. Elle occupe la 191ᵉ place sur 193, au classement 2024 de l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies, avec un score de 0,1468 sur 1, contre une moyenne de 0,4247 pour l’Afrique et de 0,6382 au niveau mondial. Le pays est également classé au niveau 4 sur 5 dans l’édition 2024 du Global Cybersecurity Index de l’UIT, avec un score global de 37,38 sur 100, signalant d’importants besoins en matière de capacités techniques, juridiques et humaines.
M. Laurens a réaffirmé l’engagement du PNUD à soutenir activement le gouvernement fédéral, et en particulier le ministère des Télécommunications, qualifié d’acteur clé de la transition numérique dans le pays. Mais il ne s’agit pour l’heure que d’un protocole d’accord. Les prochaines étapes permettront d’évaluer concrètement les retombées de cette coopération.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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De plus en plus de gouvernements misent sur les chatbots pour moderniser leur communication et améliorer l’accès des citoyens à l’information publique. Cette tendance marque une volonté d’instaurer une relation plus directe, interactive et continue entre l’État et la population.
Le gouvernement gabonais a annoncé, mardi 15 juillet, le lancement de Missamou, un assistant virtuel accessible via Facebook Messenger. Présenté comme le premier chatbot dédié à la communication gouvernementale dans le pays, Missamou permet aux citoyens de poser des questions, de consulter les actualités officielles, d’accéder aux services publics disponibles et de s’informer sur les procédures administratives, en temps réel, 24h/24.
Reposant sur des technologies de traitement automatique du langage naturel (NLP), Missamou est conçu pour comprendre les requêtes formulées en langage courant et y répondre instantanément, en s’appuyant sur des bases de données officielles. Cette approche permet de fluidifier les échanges avec l’administration, tout en désengorgeant les canaux traditionnels comme les centres d’appels ou les guichets physiques.
Ce déploiement s’inscrit dans une stratégie plus large de transformation numérique de l’administration gabonaise, fondée sur les principes de transparence, d’ouverture des données et d’inclusion numérique. En choisissant une plateforme populaire comme Facebook Messenger, l’exécutif vise une adoption massive, notamment par les jeunes, qui représentent la majorité des utilisateurs de réseaux sociaux dans le pays.
Avec Missamou, le Gabon ambitionne de renforcer la diffusion de l’information institutionnelle, de simplifier l’accès aux services publics et de stimuler la participation citoyenne. Cette initiative s’inscrit dans une tendance régionale plus large. En 2023, le Bénin a lancé GPT-BJ, un assistant conversationnel plus avancé, conçu pour répondre aux questions complexes portant sur les principaux textes juridiques béninois (Code général des impôts, Code du travail, Code du numérique, Code pénal, etc.). Développé par l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), GPT-BJ a été salué comme un outil innovant d’accès au droit et d’appui à la bonne gouvernance.
Le Gabon emboîte ainsi le pas à ces expériences prometteuses, en explorant les potentiels de l’intelligence artificielle pour une gouvernance plus connectée, proactive et centrée sur l’usager.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La digitalisation des services de protection sociale transforme l’accès aux soins, améliorant la qualité, la transparence et l’inclusion. En modernisant les outils numériques, les systèmes sociaux deviennent plus efficaces, accessibles et mieux adaptés aux besoins des populations vulnérables.
La Caisse Nationale de Solidarité en Santé (CNASS), régime d’assurance maladie volontaire à vocation sociale en Mauritanie, a annoncé le mardi 15 juillet la signature d’une convention de coopération avec l’Agence Numérique de l’État (AN-ETAT). L’initiative marque le début d’un partenariat en faveur de la transformation numérique du système de protection sociale du pays.
Signature d’une convention CNASS ✍🏽 AN-ETAT
— Caisse Nationale de Solidarité en Santé-CNASS (@CNASSMauritanie) July 15, 2025
La CNASS et l’Agence Numérique de l’État unissent leurs forces pour accélérer la transformation numérique du système de santé.
- Infrastructure digitale⁰- Solutions modernes⁰- Inclusion numérique pour tous#Mauritanie #Cnass #Santé pic.twitter.com/ncHsJ9JzNH
Selon le communiqué de la CNASS, la convention vise plusieurs objectifs concrets, parmi lesquels le renforcement et la sécurisation de son infrastructure numérique, l’adoption de solutions modernes pour améliorer l’accès et la qualité des services, ainsi que le partage d’expertises technologiques entre les deux institutions. L’objectif commun est d’assurer une inclusion numérique renforcée, notamment en intégrant les populations peu familiarisées avec les outils digitaux.
Cette collaboration s’inscrit dans un contexte national de transformation accélérée des services publics. Pour la CNASS, elle s’intègre pleinement dans sa future stratégie de numérisation 2025–2030, actuellement en cours d’élaboration. Cette stratégie vise à améliorer la qualité des services rendus, renforcer la coordination avec les prestataires de soins, assurer une meilleure traçabilité des prestations et répondre plus efficacement aux besoins des populations vulnérables.
En Mauritanie, la CNASS constitue un levier central de la politique de protection sociale, en particulier pour l’extension de la couverture santé aux travailleurs du secteur informel. En s’alliant à l’Agence Numérique de l’État, l’organe opérationnel chargé de déployer la politique nationale de numérisation, elle franchit une nouvelle étape vers une gestion plus efficiente, transparente et interconnectée.
À terme, ce partenariat devrait permettre de fluidifier les services, accroître la fiabilité des données et renforcer la transparence dans la gestion de l’assurance maladie. Il devrait également améliorer l’expérience des assurés en facilitant l’accès à distance aux prestations, tout en posant les bases d’une protection sociale plus inclusive, moderne et durable pour l’ensemble des Mauritaniens.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Institut panafricain de politique économique révèle que chaque année, l’Afrique produit environ 2,5 millions de tonnes de déchets électroniques. Face à ce défi, Orange renforce ses actions en faveur de l’économie circulaire à travers la collecte et le reconditionnement de téléphones.
En 2024, Orange Afrique et Moyen-Orient a intensifié ses actions en faveur de l’économie circulaire en collectant l’équivalent de 284 000 téléphones mobiles usagés, représentant 28,5 % des ventes annuelles du groupe dans la région. L’information est issue du Rapport de Responsabilité Sociétale 2024, qui détaille les efforts du groupe pour réduire son empreinte environnementale tout en favorisant un accès plus équitable au numérique.
Intitulé « Cultiver l’impact », le rapport souligne que cette initiative s’inscrit dans le programme « Re » du groupe Orange et a permis de récupérer 43,5 tonnes de matériel électronique destinées au reconditionnement ou au recyclage.
Déployée dans cinq pays — la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso, l’Égypte et la Jordanie — cette démarche repose sur un modèle structuré autour de quatre axes : la collecte, la réparation, le reconditionnement et le recyclage. En Afrique de l’Ouest, Orange s’appuie notamment sur son partenariat avec les Ateliers du Bocage, une entreprise sociale française spécialisée dans la gestion des équipements électroniques usagés. En Égypte et en Jordanie, c’est à travers le programme « Re » que l’opérateur organise la récupération des appareils.
Les téléphones en état de fonctionnement sont remis à neuf et remis sur le marché à des prix plus accessibles. En Égypte, plus de 10 % des terminaux vendus par Orange en 2024 étaient des appareils reconditionnés. Le programme est également actif au Sénégal et au Maroc, où la demande pour ce type de produits est en forte croissance. Pour les équipements irréparables, les composants sont soigneusement démantelés et orientés vers des filières spécialisées de valorisation, conformément aux normes environnementales.
L’économie circulaire mise également sur les box Internet. Selon le rapport, 172 000 box ont été collectées en 2024, dont 115 000 reconditionnées. Cette opération a permis d’éviter l’émission de 2800 tonnes de CO₂ équivalents, soit l’équivalent de 150 fois le tour de l’Afrique en voiture, selon les estimations fournies par Orange.
Parallèlement, l’opérateur mène des campagnes de sensibilisation auprès de ses clients et de ses collaborateurs, tout en renforçant son réseau de points de collecte dans ses agences, notamment en Côte d’Ivoire, en Égypte et en Jordanie. L’objectif affiché est double : réduire les déchets électroniques tout en facilitant l’accès aux équipements numériques à moindre coût, dans une région où le taux d’équipement reste encore inférieur à la moyenne mondiale.
Selon la GSMA, le coût d’un smartphone d’entrée de gamme représente en moyenne 18 % du revenu mensuel pour les pays à revenus faibles et intermédiaires, mais atteint jusqu’à 39 % pour les 40 % les plus pauvres, et 51 % pour les 20 %.
Avec ces actions, Orange affirme sa volonté de devenir un acteur moteur de l’économie circulaire dans les télécoms, en alliant innovation, responsabilité environnementale et inclusion numérique. Le programme « Re », qui fait partie intégrante de sa stratégie RSE, devrait continuer à s’étendre à d’autres filiales du groupe en Afrique et au Moyen-Orient dans les années à venir.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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