Face à la prolifération des faux diplômes et aux lenteurs administratives, la RDC mise sur le numérique et la blockchain pour restaurer la confiance dans son système éducatif.
La République démocratique du Congo a officiellement lancé « e-Diplôme », une plateforme numérique destinée à dématérialiser et sécuriser l’émission des diplômes d’État grâce à la technologie blockchain. L’annonce a été faite à l'issue du Conseil des ministres tenu le vendredi 18 juillet à Kinshasa.
« La plateforme e-Diplôme constitue un tournant décisif dans la modernisation du système éducatif congolais. Cette avancée majeure vers la transparence, la modernisation et la souveraineté numérique positionne le système éducatif de la RDC comme un modèle de gouvernance en Afrique centrale », a déclaré le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe (photo, à droite).
Accessible via la plateforme www.schoolap.cd, le système introduit une gestion centralisée, numérique et hautement sécurisée des diplômes d’État. Chaque titre académique sera enregistré et authentifié par la technologie blockchain, permettant une vérification immédiate en ligne par les diplômés, les employeurs, les universités ou encore les ambassades. Le dispositif garantit aussi un archivage permanent, à l’abri des pertes de données et de la détérioration physique.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la fraude aux diplômes reste un défi majeur pour les institutions éducatives congolaises et africaines en général. Elle intervient dans le cadre plus large des réformes engagées par le gouvernement pour moderniser l’administration publique et promouvoir la souveraineté numérique, notamment par la numérisation des services essentiels.
En supprimant la dépendance aux documents papier et aux processus manuels, e-Diplôme devrait permettre de fluidifier les échanges entre les administrations éducatives, les établissements et les recruteurs. Le dispositif devrait réduire les délais de vérification, limiter les erreurs humaines et simplifier les démarches des diplômés. À l’échelle du marché du travail, il devrait également contribuer à restaurer la crédibilité des titres délivrés en RDC et freiner la circulation des faux diplômes, souvent responsables d’un climat de méfiance et d’obstacles à l’insertion professionnelle.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux défis de la transformation numérique, les partenariats stratégiques entre pays deviennent essentiels pour partager expertises, technologies et bonnes pratiques. En Afrique, cette coopération permet d’accélérer la modernisation des services publics et le renforcement des capacités.
En marge de la 60ᵉ session du conseil d’administration du Centre africain de formation et de recherche en administration pour le développement (CAFRAD), tenue le mardi 15 juillet à Rabat, le ministre camerounais de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Lé (photo, à droite), a été reçu en audience par son homologue marocaine, Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à gauche), chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration.
Lors de cet entretien, les deux responsables ont convenu de renforcer la coopération entre le Cameroun et le Maroc dans le domaine de la transformation numérique des administrations publiques. Parmi les pistes de collaboration évoquées figure l’organisation future d’assises africaines sur la modernisation de l’administration, en mettant particulièrement l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) comme levier de performance, de transparence et d’efficacité dans la gouvernance publique.
Cette rencontre s’inscrit dans la mise en œuvre des réformes administratives engagées au Cameroun. À cet effet, le pays a lancé début 2025 le progiciel AIGLES (Application informatique de gestion logique des effectifs et de la solde), un outil numérique intégré qui permet de centraliser la gestion des carrières et de la solde des agents publics. Ce système, salué pour sa capacité à rationaliser la gestion des ressources humaines dans l’administration, incarne les efforts du gouvernement pour numériser les processus internes.
Le Maroc, qui se positionne comme l’un des pays africains les plus avancés en matière d’intelligence artificielle et de e-gouvernement, pourrait jouer un rôle clé dans l’accompagnement technique du Cameroun, en partageant son expertise dans la dématérialisation des services publics, le développement de systèmes intelligents et la formation des agents de l’État.
Le Cameroun reste en effet confronté à des défis en matière de gouvernance numérique. Selon le rapport 2024 des Nations Unies sur le développement de l’administration en ligne (E-Government Development Index), le pays se classe 155ᵉ sur 193, avec un indice de 0,4294, bien en dessous de la moyenne mondiale, établie à 0,6382. Ce partenariat avec le Maroc pourrait ainsi représenter une opportunité stratégique pour rattraper ce retard et inscrire durablement l’administration camerounaise dans l’ère du numérique intelligent.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En février, les autorités tunisiennes ont signé un accord avec leurs homologues coréens dans divers domaines. L’optimisation de la plateforme citoyenne du pays nord-africain faisait partie des deals.
Les autorités tunisiennes ont optimisé la version 2018 de plateforme numérique e-People Tunisia pour permettre aux citoyens de communiquer plus facilement avec l’administration. Cette mise à niveau s’est effectuée dans le cadre d’un accord signé en février 2025 avec l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA).
La plateforme permet aux citoyens de soumettre directement leurs doléances, suggestions ou plaintes aux administrations publiques. Ils peuvent ainsi se connecter, choisir le ministère ou service concerné, envoyer leur message, et recevoir une réponse dans un délai préétabli. Le système inclut également un mécanisme de suivi des requêtes et de notifications, garantissant un traitement plus transparent des demandes.
Sur la plateforme, il est aussi possible de dénoncer des cas de corruption, de faire des suggestions aux autorités ou encore d’accéder à diverses données. Elle s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique de l’administration tunisienne dans le cadre du programme de modernisation de l'État.
Notons que la Tunisie fait partie des meilleurs élèves en matière d’e-administration. Selon les Nations unies, le pays affichait en 2024 un score de 0,6935 à l’indice mondial de l’administration en ligne (EGDI), un score au-dessus de la moyenne mondiale qui s’était établie à 0,6382 cette année-là.
Cette nouvelle version d’e-People Tunisia renforce la capacité des agents publics à traiter les demandes et élargit la plateforme à d'autres canaux digitaux. En permettant aux Tunisiens de mieux faire entendre leur voix, elle s’impose un outil de revalorisation de la relation entre l’État et ses citoyens, à l’ère du numérique.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Comme de nombreux pays africains, la Somalie mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Récemment, le pays s’est rapproché de l’Union internationale des télécommunications (UIT), entre autres.
Le gouvernement somalien souhaite renforcer sa coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) afin d’accélérer sa transformation numérique. Un protocole d’accord a été signé en ce sens entre les deux parties, le mercredi 16 juillet à Mogadiscio.
Selon Lionel Laurens, représentant résident du PNUD en Somalie, cet accord servira de base au développement de la gouvernance numérique, de l’innovation, de la formation du capital humain et des infrastructures des services publics électroniques.
Ce rapprochement avec le PNUD s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération engagée par le gouvernement pour « favoriser le progrès technologique et l’inclusion numérique » dans le cadre de son développement socio-économique. Début juillet, les autorités somaliennes avaient déjà réaffirmé leur volonté de collaborer avec la communauté internationale lors d’un événement tenu en Suisse. Des échanges ont notamment eu lieu avec des représentants de l’Union internationale des télécommunications, de la Malaisie, de l’Arabie saoudite et de Djibouti.
Les discussions avaient porté sur plusieurs axes : inclusion numérique, renforcement des compétences numériques des jeunes et des fonctionnaires, gouvernance numérique, développement des télécommunications, investissement dans les technologies avancées et cybersécurité.
Pour l’instant, la Somalie reste l’un des pays les moins avancés dans le domaine du numérique. Elle occupe la 191ᵉ place sur 193, au classement 2024 de l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies, avec un score de 0,1468 sur 1, contre une moyenne de 0,4247 pour l’Afrique et de 0,6382 au niveau mondial. Le pays est également classé au niveau 4 sur 5 dans l’édition 2024 du Global Cybersecurity Index de l’UIT, avec un score global de 37,38 sur 100, signalant d’importants besoins en matière de capacités techniques, juridiques et humaines.
M. Laurens a réaffirmé l’engagement du PNUD à soutenir activement le gouvernement fédéral, et en particulier le ministère des Télécommunications, qualifié d’acteur clé de la transition numérique dans le pays. Mais il ne s’agit pour l’heure que d’un protocole d’accord. Les prochaines étapes permettront d’évaluer concrètement les retombées de cette coopération.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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De plus en plus de gouvernements misent sur les chatbots pour moderniser leur communication et améliorer l’accès des citoyens à l’information publique. Cette tendance marque une volonté d’instaurer une relation plus directe, interactive et continue entre l’État et la population.
Le gouvernement gabonais a annoncé, mardi 15 juillet, le lancement de Missamou, un assistant virtuel accessible via Facebook Messenger. Présenté comme le premier chatbot dédié à la communication gouvernementale dans le pays, Missamou permet aux citoyens de poser des questions, de consulter les actualités officielles, d’accéder aux services publics disponibles et de s’informer sur les procédures administratives, en temps réel, 24h/24.
Reposant sur des technologies de traitement automatique du langage naturel (NLP), Missamou est conçu pour comprendre les requêtes formulées en langage courant et y répondre instantanément, en s’appuyant sur des bases de données officielles. Cette approche permet de fluidifier les échanges avec l’administration, tout en désengorgeant les canaux traditionnels comme les centres d’appels ou les guichets physiques.
Ce déploiement s’inscrit dans une stratégie plus large de transformation numérique de l’administration gabonaise, fondée sur les principes de transparence, d’ouverture des données et d’inclusion numérique. En choisissant une plateforme populaire comme Facebook Messenger, l’exécutif vise une adoption massive, notamment par les jeunes, qui représentent la majorité des utilisateurs de réseaux sociaux dans le pays.
Avec Missamou, le Gabon ambitionne de renforcer la diffusion de l’information institutionnelle, de simplifier l’accès aux services publics et de stimuler la participation citoyenne. Cette initiative s’inscrit dans une tendance régionale plus large. En 2023, le Bénin a lancé GPT-BJ, un assistant conversationnel plus avancé, conçu pour répondre aux questions complexes portant sur les principaux textes juridiques béninois (Code général des impôts, Code du travail, Code du numérique, Code pénal, etc.). Développé par l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), GPT-BJ a été salué comme un outil innovant d’accès au droit et d’appui à la bonne gouvernance.
Le Gabon emboîte ainsi le pas à ces expériences prometteuses, en explorant les potentiels de l’intelligence artificielle pour une gouvernance plus connectée, proactive et centrée sur l’usager.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La digitalisation des services de protection sociale transforme l’accès aux soins, améliorant la qualité, la transparence et l’inclusion. En modernisant les outils numériques, les systèmes sociaux deviennent plus efficaces, accessibles et mieux adaptés aux besoins des populations vulnérables.
La Caisse Nationale de Solidarité en Santé (CNASS), régime d’assurance maladie volontaire à vocation sociale en Mauritanie, a annoncé le mardi 15 juillet la signature d’une convention de coopération avec l’Agence Numérique de l’État (AN-ETAT). L’initiative marque le début d’un partenariat en faveur de la transformation numérique du système de protection sociale du pays.
Signature d’une convention CNASS ✍🏽 AN-ETAT
— Caisse Nationale de Solidarité en Santé-CNASS (@CNASSMauritanie) July 15, 2025
La CNASS et l’Agence Numérique de l’État unissent leurs forces pour accélérer la transformation numérique du système de santé.
- Infrastructure digitale⁰- Solutions modernes⁰- Inclusion numérique pour tous#Mauritanie #Cnass #Santé pic.twitter.com/ncHsJ9JzNH
Selon le communiqué de la CNASS, la convention vise plusieurs objectifs concrets, parmi lesquels le renforcement et la sécurisation de son infrastructure numérique, l’adoption de solutions modernes pour améliorer l’accès et la qualité des services, ainsi que le partage d’expertises technologiques entre les deux institutions. L’objectif commun est d’assurer une inclusion numérique renforcée, notamment en intégrant les populations peu familiarisées avec les outils digitaux.
Cette collaboration s’inscrit dans un contexte national de transformation accélérée des services publics. Pour la CNASS, elle s’intègre pleinement dans sa future stratégie de numérisation 2025–2030, actuellement en cours d’élaboration. Cette stratégie vise à améliorer la qualité des services rendus, renforcer la coordination avec les prestataires de soins, assurer une meilleure traçabilité des prestations et répondre plus efficacement aux besoins des populations vulnérables.
En Mauritanie, la CNASS constitue un levier central de la politique de protection sociale, en particulier pour l’extension de la couverture santé aux travailleurs du secteur informel. En s’alliant à l’Agence Numérique de l’État, l’organe opérationnel chargé de déployer la politique nationale de numérisation, elle franchit une nouvelle étape vers une gestion plus efficiente, transparente et interconnectée.
À terme, ce partenariat devrait permettre de fluidifier les services, accroître la fiabilité des données et renforcer la transparence dans la gestion de l’assurance maladie. Il devrait également améliorer l’expérience des assurés en facilitant l’accès à distance aux prestations, tout en posant les bases d’une protection sociale plus inclusive, moderne et durable pour l’ensemble des Mauritaniens.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Institut panafricain de politique économique révèle que chaque année, l’Afrique produit environ 2,5 millions de tonnes de déchets électroniques. Face à ce défi, Orange renforce ses actions en faveur de l’économie circulaire à travers la collecte et le reconditionnement de téléphones.
En 2024, Orange Afrique et Moyen-Orient a intensifié ses actions en faveur de l’économie circulaire en collectant l’équivalent de 284 000 téléphones mobiles usagés, représentant 28,5 % des ventes annuelles du groupe dans la région. L’information est issue du Rapport de Responsabilité Sociétale 2024, qui détaille les efforts du groupe pour réduire son empreinte environnementale tout en favorisant un accès plus équitable au numérique.
Intitulé « Cultiver l’impact », le rapport souligne que cette initiative s’inscrit dans le programme « Re » du groupe Orange et a permis de récupérer 43,5 tonnes de matériel électronique destinées au reconditionnement ou au recyclage.
Déployée dans cinq pays — la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso, l’Égypte et la Jordanie — cette démarche repose sur un modèle structuré autour de quatre axes : la collecte, la réparation, le reconditionnement et le recyclage. En Afrique de l’Ouest, Orange s’appuie notamment sur son partenariat avec les Ateliers du Bocage, une entreprise sociale française spécialisée dans la gestion des équipements électroniques usagés. En Égypte et en Jordanie, c’est à travers le programme « Re » que l’opérateur organise la récupération des appareils.
Les téléphones en état de fonctionnement sont remis à neuf et remis sur le marché à des prix plus accessibles. En Égypte, plus de 10 % des terminaux vendus par Orange en 2024 étaient des appareils reconditionnés. Le programme est également actif au Sénégal et au Maroc, où la demande pour ce type de produits est en forte croissance. Pour les équipements irréparables, les composants sont soigneusement démantelés et orientés vers des filières spécialisées de valorisation, conformément aux normes environnementales.
L’économie circulaire mise également sur les box Internet. Selon le rapport, 172 000 box ont été collectées en 2024, dont 115 000 reconditionnées. Cette opération a permis d’éviter l’émission de 2800 tonnes de CO₂ équivalents, soit l’équivalent de 150 fois le tour de l’Afrique en voiture, selon les estimations fournies par Orange.
Parallèlement, l’opérateur mène des campagnes de sensibilisation auprès de ses clients et de ses collaborateurs, tout en renforçant son réseau de points de collecte dans ses agences, notamment en Côte d’Ivoire, en Égypte et en Jordanie. L’objectif affiché est double : réduire les déchets électroniques tout en facilitant l’accès aux équipements numériques à moindre coût, dans une région où le taux d’équipement reste encore inférieur à la moyenne mondiale.
Selon la GSMA, le coût d’un smartphone d’entrée de gamme représente en moyenne 18 % du revenu mensuel pour les pays à revenus faibles et intermédiaires, mais atteint jusqu’à 39 % pour les 40 % les plus pauvres, et 51 % pour les 20 %.
Avec ces actions, Orange affirme sa volonté de devenir un acteur moteur de l’économie circulaire dans les télécoms, en alliant innovation, responsabilité environnementale et inclusion numérique. Le programme « Re », qui fait partie intégrante de sa stratégie RSE, devrait continuer à s’étendre à d’autres filiales du groupe en Afrique et au Moyen-Orient dans les années à venir.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur numérique en Afrique constitue un frein majeur à la croissance économique. En Côte d’Ivoire, des initiatives se multiplient pour former les jeunes aux métiers du numérique et renforcer l’écosystème technologique national.
La Côte d’Ivoire va accueillir dans les prochains mois le premier campus Ynov en Afrique subsaharienne. C’est ce que prévoit l’accord signé entre le Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB), situé à Grand-Bassam, et le groupe français Ynov Campus, spécialiste de la formation aux métiers du numérique.
Le partenariat, officialisé en marge de la première édition de l’Ivoire Tech Forum, organisée du mercredi 9 au vendredi 11 juillet à Abidjan, vise à former une nouvelle génération de talents numériques ivoiriens et ouest-africains dans des domaines clés tels que le développement web, la data science, le design numérique, l’audiovisuel, la cybersécurité ou encore l’intelligence artificielle.
Un second accord signé avec la Fondation Magic System prévoit quant à lui la création de la VITIB Digital Academy, une académie numérique avec pour objectif de renforcer les compétences numériques locales, favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et stimuler l’employabilité dans les filières numériques d’avenir.
Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du plan de développement ambitieux du VITIB, qui abrite déjà 96 entreprises, 5 datacenters, un guichet unique pour les formalités d’implantation des entreprises. Son plan stratégique 2023–2028, estimé à 180 milliards FCFA (320 millions), vise à transformer le site en une ville intelligente intégrée, avec pour ambition de créer 40 000 emplois et attirer 1,6 milliard USD d’investissements.
Dans un contexte de transformation numérique accélérée, la Côte d’Ivoire entend ainsi se doter d’un vivier de compétences qualifiées, capable de répondre aux standards internationaux. Dans les prochaines années, selon les projections du ministère de la Transition numérique, le pays devrait former massivement des professionnels dans les secteurs de la cybersécurité, du cloud computing, de la gestion des données, de la programmation avancée ou encore de l’IA appliquée aux services publics et aux industries. La montée en compétences est désormais une priorité nationale pour soutenir la croissance des start-up, favoriser la souveraineté numérique et garantir une intégration active dans l’économie numérique régionale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique s’accélère en Côte d’Ivoire avec le renforcement des partenariats internationaux. L’innovation technologique, notamment autour du Big Data et de l’intelligence artificielle, s’affirme comme un levier stratégique pour moderniser les services publics et soutenir le développement économique.
En marge de la première édition de l’Ivoire Tech Forum, organisée du mercredi 9 au vendredi 11 juillet à Abidjan, le gouvernement ivoirien a signé deux protocoles d’accord non contraignants avec la société G42 Presight, filiale du conglomérat technologique émirati G42, spécialisée dans l’analyse de données massives et l’intelligence artificielle.
Ces accords portent, d’une part, sur la mise en place d’un cadre de collaboration pour la réforme et la numérisation de l’administration publique, signé avec le ministère d’État chargé de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, et, d’autre part, sur le développement d’une stratégie nationale du numérique, en partenariat avec le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation.
Cette initiative intervient à un moment stratégique, alors que la Stratégie nationale de développement numérique (SNDN) de la Côte d’Ivoire arrive à échéance en 2025. Lancée il y a cinq ans, cette stratégie visait à renforcer l’inclusion digitale, la cybersécurité et le développement des infrastructures numériques. Elle a notamment permis le déploiement de plus de 5207 km de fibre optique, la mise en place de plusieurs guichets uniques de services publics en ligne, ainsi que l’opérationnalisation de l’Agence nationale de la cybersécurité.
En matière d’intelligence artificielle, le pays s’est également doté d’une stratégie dédiée à la gestion des données, visant à bâtir une administration plus performante, accessible et résiliente, capable de relever les défis de la gouvernance numérique du XXIᵉ siècle.
Bien que non contraignants, ces protocoles posent les bases d’une coopération technologique renforcée entre Abidjan et Abu Dhabi. À travers cette alliance, la Côte d’Ivoire entend tirer parti de l’expertise de G42 Presight, qui a déjà accompagné des projets en Égypte et au Rwanda en matière de Big Data, d’IA et de gouvernance intelligente. L’objectif est d’améliorer la qualité des services publics, accroître la transparence de l’action publique et optimiser la prise de décision au sein de l’État.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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