L'Algérie compte renforcer l'interconnexion numérique entre les secteurs de la Justice et des Finances. Le Garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa et le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred ont rencontré la Haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud, le dimanche 16 mars à Alger. La réunion a porté sur l'échange de données en temps réel pour améliorer l’efficacité administrative et la transparence. Une initiative qui vise à moderniser les services publics et à faciliter les procédures judiciaires et financières.
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À l’instar de nombreux pays africains, le gouvernement burkinabé considère le numérique comme un levier essentiel de développement socioéconomique. Il mise sur la connectivité des administrations publiques pour optimiser les services offerts aux citoyens.
Le gouvernement burkinabé a engagé plus de 18 milliards FCFA (30 millions de dollars) dans le développement des infrastructures numériques. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo (photo, à gauche), lors de son discours devant l’Assemblée législative de transition le vendredi 14 mars. Ces investissements ont permis des avancées notables, notamment dans le secteur des télécommunications.
Selon le Premier ministre, plus de 3 milliards FCFA ont été engagés par l’État pour accompagner les opérateurs à rétablir les réseaux dans les zones jadis touchées par l'insécurité. Cela a permis l’extension des réseaux de communication électronique à 44 nouvelles localités en zones blanches, améliorant ainsi l’accès à Internet et aux services télécoms.
Du côté de l’administration, 104 nouveaux bâtiments ont été connectés au Réseau informatique national de l'administration publique (RESINA), portant le nombre total de bâtiments publics interconnectés à 2947. En matière d’hébergement des données, le gouvernement s’est engagé, au nom de la souveraineté numérique et pour renforcer les capacités nationales, dans un processus de construction de deux mini datacenters pour une valeur totale de plus de 15 milliards FCFA.
Sur la période 2023-2024, 169 plateformes de procédures administratives ont été dématérialisées, dont 77 sont déjà opérationnelles et 92 autres en cours de déploiement. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie plus vaste, visant à positionner le Burkina Faso comme un acteur clé de l'intégration des TIC en Afrique de l’Ouest. Cependant, malgré ces avancées, le pays fait face à des défis majeurs. Selon le rapport « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 », publié en juin 2024 par l'Union internationale des télécommunications (UIT), le Burkina Faso occupe le 43e rang sur 47 pays africains en termes de développement des TIC, avec un score de 30,1 sur 100.
Une fois que l’ensemble de ces travaux sera achevé, ces investissements devraient permettre au Burkina Faso d’améliorer significativement son accès aux services numériques et de renforcer son autonomie technologique. Le pays pourrait ainsi poser les bases d’un écosystème numérique plus performant et inclusif, en phase avec ses ambitions de modernisation et de développement socioéconomique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L'IA offre à l'Afrique une opportunité majeure pour surmonter ses défis de développement grâce à des solutions innovantes. Des pays comme la Côte d'Ivoire, parmi les plus avertis, mettent en place des initiatives stratégiques pour tirer parti de cette technologie émergente.
La Côte d'Ivoire a présenté le jeudi 13 mars, sa stratégie nationale pour l'intelligence artificielle (IA) et la gouvernance des données. Après huit mois de préparation, le document a été officiellement remis au Premier ministre Beugré Mambé (photo, au centre), en vue de son adoption par le gouvernement et de son lancement prochain. Cette initiative marque un tournant dans la politique numérique du pays.
« Ce lancement marque un jalon important dans notre démarche dynamique et consciencieuse pour la transformation numérique de notre belle Côte d’Ivoire, à l’ère de la quatrième révolution industrielle marquée par des technologies émergentes dont l’intelligence artificielle », a souligné le Robert Beugré Mambé.
Les piliers fondamentaux et un plan d’action ambitieux sur cinq ans
La Stratégie nationale de l’intelligence artificielle de la Côte d'Ivoire repose sur trois piliers fondamentaux. Le premier axe porte sur l'investissement dans les compétences et les infrastructures, notamment par la construction de datacenters et de systèmes de cloud souverains, afin d’héberger et de sécuriser les données locales. Le deuxième pilier est l'inclusion régionale et sociale, visant à garantir que toutes les villes du pays et toutes les couches sociales bénéficient de la transformation numérique. Enfin, le troisième pilier concerne la gouvernance, avec pour objectif d’instaurer un cadre légal et éthique pour le développement de l'IA, afin de garantir des conditions de développement optimales et responsables.
La mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’IA s’étendra sur une période de cinq ans. Parmi les premières actions figurent la création d’un Comité national pour l’IA et la gouvernance des données, qui aura pour mission de superviser les projets concrets visant à évaluer l'impact de l'IA sur des secteurs clés comme l’agriculture, la santé et l’éducation. Un autre projet majeur est la création d’un hub dédié à l’IA, qui comprendra un incubateur pour les start-up et un centre de formation spécialisé dans ce domaine.
Un élément clé de cette stratégie est l'introduction d’un label « Safe IA », destiné à établir un cadre légal et éthique pour le développement des solutions IA en Côte d'Ivoire. De plus, une cartographie des ressources en IA du pays, couvrant aussi bien les infrastructures que les compétences, sera mise en place pour suivre l'évolution du secteur.
La gouvernance des données : un pilier complémentaire
La gouvernance des données constitue un volet complémentaire essentiel de la stratégie, avec un focus sur plusieurs axes clés, à savoir la culture des données, l’éthique, la sécurité et l’interopérabilité des systèmes. La création de datacenters et le renforcement de la connectivité à l’échelle nationale sont au cœur de cette stratégie, visant à assurer une gestion efficace et sécurisée des données. L’objectif est de valoriser les données tout en garantissant un cadre sécurisé pour leur gestion.
À travers cette double stratégie, la Côte d'Ivoire ambitionne de devenir un modèle d'IA inclusive, éthique et responsable, en accélérant sa transformation numérique pour bâtir une nation unie et prospère d’ici 2030. Bien que le montant des investissements nécessaires pour la mise en œuvre de cette stratégie n’ait pas encore été révélé, il est évident que le pays est déterminé à investir dans cette nouvelle technologie pour stimuler son développement.
Une fois mise en œuvre, la Côte d'Ivoire rejoindra le cercle restreint des pays africains ayant lancé une stratégie nationale pour l'intelligence artificielle, parmi lesquels figurent le Bénin, l’Égypte, le Maroc, ainsi que d’autres nations comme le Rwanda, le Sénégal et le Nigéria, qui ont déjà annoncé des préparatifs en vue de l'adoption de l'IA.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Congo souhaite construire une société plus avancée numériquement. Pour y parvenir, il doit moderniser des secteurs clés tels que les télécommunications. Dans cette démarche, le pays cherche à renforcer sa coopération avec des partenaires afin d’accéder à des technologies et des compétences avancées.
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l'Économie numérique, Léon Juste Ibombo (photo, à droite), a reçu en audience le jeudi 13 mars l'ambassadeur de Turquie au Congo, Hilmi Ege Türemen (photo, à gauche). Cette rencontre a permis d'explorer de nouvelles opportunités de coopération dans les domaines des postes, des télécommunications et de l'économie numérique.
« Nous avons abordé les moyens de coopération dans le domaine postal, où un accord est déjà en négociation. La Turquie s'est rapidement adaptée à ces négociations pour finaliser cet accord dans un délai très court. La coopération avec la Turquie représente une opportunité majeure pour notre pays d'accéder à des expertises et des technologies de pointe dans le secteur numérique », a déclaré le ministre Ibombo à l’issue de l’entretien.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays, marqué par de récents échanges entre le président congolais, Denis Sassou N'Guesso, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdoğan. Pour la future collaboration, les deux pays ont convenu de mettre l'accent sur la modernisation du secteur postal, le renforcement des capacités techniques et humaines, ainsi que la coopération en matière de technologies émergentes. L’ambassadeur turc a notamment exprimé l’intérêt de son pays pour l’accueil de stagiaires congolais dans le domaine des télécommunications et le transfert de savoir-faire technologique.
Si les deux pays parviennent à concrétiser des accords, ils devraient permettre d’accélérer la transformation numérique du Congo, en facilitant l’accès à des infrastructures modernes et à des solutions technologiques adaptées aux défis du pays. La Turquie, bien avancée dans le domaine du numérique, a investi massivement dans le développement de l’e-commerce et les services postaux.
En 2022, les transactions en ligne en Turquie ont atteint environ 800 milliards de livres turques (21,86 milliards de dollars), marquant une hausse de 488% par rapport à 2019. Cette croissance est alimentée par une pénétration élevée d'Internet. Selon Datareportal, au début de cette année, 88,3% de la population turque utilisait Internet, tandis que 92,1% des habitants étaient connectés via des appareils mobiles.
En termes de gouvernance numérique, la Turquie occupe la 27e place mondiale selon le classement des Nations unies, avec un indice de 0,8913 sur 1, ce qui démontre un haut niveau de développement dans les services publics dématérialisés. En outre, le pays se distingue par son expertise en cybersécurité et en intelligence artificielle, domaines dans lesquels il est prêt à partager son savoir-faire avec le Congo.
Samira Njoya
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Le gouvernement camerounais souhaite accélérer sa transformation numérique, un processus qui nécessite des investissements. Par exemple, l’exécutif a lancé en 2023 le Projet d’accélération de la transformation numérique, financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions $.
Dans le cadre du projet Promotion de la recherche, de l’innovation et de la culture numérique en Afrique centrale (PRICNAC), l’Union européenne (UE) a investi 1,93 million d’euros (2,09 millions $) pour financer 12 micro-projets au Cameroun sur quatre ans. C’est ce qui ressort de l’atelier de capitalisation du projet, organisé du 10 au 14 mars 2025 à Douala, selon _Investir au Cameroun_.
« Il s’agit d’évaluer ce projet sur les plans quantitatif et qualitatif afin de concevoir un plan de pérennisation permettant à ce type d’initiative de perdurer », a déclaré Alain Kiyindou, directeur régional de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) pour l’Afrique centrale et les Grands Lacs.
Avec un coût global d’environ 5 millions d’euros pour 17 mini-projets répartis dans 8 pays d’Afrique centrale, le PRICNAC a été financé à 15 % par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et à 85 % par l’UE, via le fonds ACP pour l’innovation et son programme de recherche et innovation.
Le projet, qui s’est déroulé de janvier 2021 à janvier 2025, vise à renforcer les capacités en recherche et innovation dans les pays d’Afrique centrale. Il entend consolider les écosystèmes d’innovation et créer des synergies entre l’entrepreneuriat, le numérique et les politiques d’innovation pour favoriser le développement durable et réduire la pauvreté.
Le Cameroun a concentré 70 % des 17 mini-projets du PRICNAC et consommé 60,48 % de son budget. Parmi les projets financés figure Synerime, porté par l’ingénieur camerounais Flavien Kouatcha. Ce projet vise à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes en favorisant les synergies entre les écosystèmes de la recherche, de l’innovation et les entreprises.
Ce projet, financé à hauteur de 150 000 euros, a été mis en œuvre dans trois pays : le Congo, le Cameroun et le Gabon. « Nous avons formé des jeunes entrepreneurs et innovateurs étudiants à enregistrer un brevet, à proposer une solution à une entreprise et à rédiger des contrats avec des entreprises privées, afin que ces dernières puissent adopter leurs solutions », explique Flavien Kouatcha.
Frédéric Nonos
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L'agriculture joue un rôle central dans l'économie du Sénégal, représentant un secteur clé pour une grande partie de la population rurale. Pour répondre aux défis d'efficacité et de transparence dans la gestion des subventions agricoles, le pays s’oriente vers la numérisation.
Le mardi 11 mars, la Société financière internationale (IFC), la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a annoncé sa collaboration avec le gouvernement sénégalais pour un projet ambitieux de numérisation des subventions agricoles. Ce programme, porté par le ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage, vise à améliorer la transparence et l'efficacité de la distribution des aides dans des filières stratégiques comme l’arachide, le maïs, le niébé et le riz.
Le projet repose principalement sur l’assistance technique de l’IFC, qui travaille avec le ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage et ses partenaires pour concevoir et mettre en œuvre un plan de numérisation. L’objectif est de mieux structurer la distribution des intrants agricoles, garantissant une gestion plus efficace et transparente des subventions.
Doté d’un budget estimé à 500 000 dollars, ce projet, approuvé le 29 juillet, vise à renforcer la contribution du secteur agricole aux objectifs de souveraineté alimentaire du Sénégal. La numérisation des paiements sera cruciale pour assurer une distribution rapide et traçable des subventions, apportant un soutien concret aux agriculteurs et stimulant la productivité des filières clés.
En Afrique, les petits exploitants produisent plus de 70 % de l’alimentation et soutiennent des millions de ménages ruraux, selon la Banque africaine de développement. Pourtant, ces exploitants font face à des défis majeurs : accès limité aux intrants abordables, mécanismes de financement insuffisants, services de conseil rares et asymétries d’information sur le marché.
En ligne avec les objectifs de transparence et de modernisation, cette initiative devrait transformer le secteur agricole sénégalais. La numérisation des paiements favorisera une distribution rapide des subventions agricoles, tout en respectant les calendriers culturaux et en améliorant les conditions de vie des petits exploitants agricoles.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
L’écosystème des start-up est en pleine expansion à l’échelle mondiale. En Côte d'Ivoire, le gouvernement veut exploiter cette dynamique pour favoriser l’émergence de start-up innovantes et renforcer l’économie numérique.
Lors du Conseil des ministres du mercredi 12 mars, le gouvernement ivoirien a annoncé la création d’un Comité de labellisation des start-up numériques, sous l’égide du ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation. Cette initiative vise à soutenir les jeunes entreprises technologiques en leur attribuant un label officiel tout en renforçant l’écosystème numérique du pays.
Le Comité de labellisation, selon un communiqué du ministère, aura pour mission d’évaluer et d’attribuer un label aux start-up numériques, sur la base de critères tels que l’innovation, la viabilité économique et leur impact sur l’économie locale. Le comité supervisera également une plateforme numérique destinée à faciliter l’accès des start-up aux services et dispositifs de soutien.
Une fois labellisées, les entreprises seront suivies et contrôlées pour garantir leur conformité avec les exigences du label. Par ailleurs, le comité proposera des ajustements réglementaires afin de faire évoluer le cadre juridique en phase avec les avancées du secteur.
Ce comité s’inscrit dans les efforts du gouvernement ivoirien pour promouvoir les start-up numériques. Selon Partech Africa, les start-up ivoiriennes ont levé 17 millions USD en 2021, 33 millions USD en 2022, 21 millions USD en 2023, et 33 millions USD en 2024. Malgré cette dynamique, elles font face à des défis récurrents tels que l’accès limité aux financements structurés, des difficultés d’accès aux marchés et l’absence d’un cadre normatif clair.
En offrant aux start-up ivoiriennes une meilleure visibilité et un environnement structuré, cette initiative devrait contribuer à renforcer leur compétitivité. À terme, elle vise à développer une économie numérique robuste, créatrice d’emplois et génératrice de valeur ajoutée pour la Côte d’Ivoire.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À la veille des élections de 2021 en Ouganda, le gouvernement a suspendu l’ensemble des plateformes de réseaux sociaux, affirmant vouloir limiter la propagation de la désinformation en ligne. Si la plupart de ces plateformes ont depuis été rétablies, Facebook reste, lui, inaccessible.
Suspendue depuis janvier 2021, la plateforme de réseau social Facebook pourrait bientôt être restaurée en Ouganda. Chris Baryomunsi (photo), ministre des Technologies de l'information et de l'Orientation nationale, a révélé mardi 11 février que les discussions engagées avec la société américaine Meta à cet effet sont sur le point d’aboutir.
Le ministre s’exprimait lors du « CEO-Consumer Forum » organisé par la Commission des communications de l'Ouganda (UCC) à Kampala, où il a rencontré l’équipe de Facebook. Il a déclaré qu’il ne devrait plus y avoir de problème majeur une fois que les deux parties auront trouvé un accord. Toutefois, Facebook devra s’abstenir de se mêler à la politique partisane locale et se contenter de fournir ses services.
« Le problème avec Facebook est survenu lors de la dernière période électorale, lorsque la plateforme a adopté une position partisane dans notre politique locale. […] Une plateforme comme Facebook ne devrait pas prendre parti dans notre politique locale. Lorsqu’ils ont commencé à supprimer les comptes des membres du parti au pouvoir tout en semblant soutenir l’opposition, cela n’était pas acceptable », soutient M. Baryomunsi.
Jusque-là, la situation entre les deux parties n’avait pas beaucoup évolué. En décembre 2022, le président Yoweri Museveni avait déjà déclaré que le gouvernement restaurerait l’accès à Facebook lorsqu’il arrêterait de « jouer des jeux ». « Facebook est arrogant. Ils étaient utilisés pour nous attaquer. Quand nos propres gens ont essayé de répondre, ils nous ont réduits au silence. Cela fait deux ans que Facebook a été chassé de l'Ouganda. Quand j'ai vérifié, les boda-bodas [taxi-motos, Ndlr] et les taxis circulaient toujours ; même les matooke et le lait continuaient d'arriver. J'espère que Facebook sait maintenant qui est aux commandes de l'Ouganda ! », avait-il déclaré.
La restauration de l’accès à Facebook devrait être un soulagement aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. En décembre 2023, l’avocat d’un groupe de PME avait déclaré que la fermeture de Facebook a fait perdre 17,5 millions $ aux entreprises locales. Le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux dans le pays est passé de 3,4 millions en 2021 à 2,4 millions en 2025, selon DataReportal. Par ailleurs, la restauration devrait renforcer la sécurité des populations ougandaises en ligne, étant donné que l’utilisation des VPN pour accéder à la plateforme les expose à des risques de cyberattaques, entre autres.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
L’intégration du numérique transforme l’éducation en la rendant plus accessible, interactive et adaptée aux défis du 21ᵉ siècle. Le Sénégal s’engage pleinement dans cette démarche : un investissement stratégique susceptible de propulser le pays sur la scène internationale dans les années à venir.
Dans un nouvel élan pour moderniser et renforcer le système éducatif sénégalais, le ministère de l’Éducation nationale et la Fondation Sonatel ont signé, le mardi 11 mars, un protocole d'accord visant à soutenir l'amélioration des infrastructures scolaires, à promouvoir l’éducation numérique et à offrir des opportunités d’égalité des chances et d’excellence pour tous.
« Ce partenariat est une occasion unique pour Sonatel de continuer à contribuer activement au développement du pays en mettant à profit son expertise et ses ressources dans le domaine éducatif. Nous sommes convaincus que l’éducation est la clé de l’avenir, et c’est pourquoi nous nous engageons aux côtés du gouvernement pour offrir un avenir meilleur aux générations futures », a déclaré Sékou Dramé (photo, à droite), président du Conseil de la Fondation Sonatel.
Le partenariat prévoit plusieurs initiatives numériques stratégiques. Parmi elles, le programme « Écoles Numériques », qui bénéficiera à 120 écoles élémentaires, fournissant des équipements technologiques modernes et des contenus éducatifs numériques. Cette initiative vise à renforcer l’accès des élèves à l’apprentissage numérique dès le plus jeune âge, en mettant un accent particulier sur les technologies de l'information. Parallèlement, 500 femmes seront formées gratuitement au marketing digital et à la gestion de projets dans 7 Maisons digitales, facilitant ainsi leur insertion dans l’économie numérique. Le programme prévoit également de renforcer l’employabilité des jeunes.
Ce partenariat s'inscrit pleinement dans la mission de la Fondation Sonatel, dédiée à la promotion de l'excellence, de l'égalité des chances et de l'inclusion. Il reflète également la vision du ministère de l’Éducation nationale, qui œuvre pour transformer le système éducatif sénégalais en une société éducative moderne et technologiquement avancée. Le pays travaille également sur une stratégie dotée de 206 millions de dollars visant à moderniser les infrastructures éducatives et intégrer des technologies de pointe.
Ce partenariat fait également écho au « New Deal Technologique », la stratégie numérique du gouvernement, récemment lancée. Celle-ci prévoit la formation de 100 000 diplômés dans le domaine numérique et l’intégration des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) dans tous les cycles éducatifs. La stratégie encourage l’apprentissage par la pratique, avec un accent sur des disciplines comme la robotique, le codage et l'intelligence artificielle (IA).
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Afrique pourrait profiter pleinement de l’IA si elle développait les infrastructures adéquates. Le Burkina Faso souhaite exploiter cette technologie pour impulser son développement, notamment dans des secteurs clés comme la santé et l’éducation, avec une vision d’innovation durable et souveraine.
Le gouvernement burkinabè considère l’intelligence artificielle (IA) comme un levier stratégique pour accélérer le développement numérique et économique national. Le mardi 11 mars, Aminata Zerbo/Sabane, ministre de la Transition numérique, des Postes et des Communications électroniques, a présenté à l’Assemblée législative de Transition (ALT) les progrès réalisés et les actions en cours pour faire de l’IA un pilier du développement technologique.
« Nous travaillons à tirer le maximum de bénéfices de l'IA tout en minimisant les risques. Notre vision est claire : faire du Burkina Faso un hub d'innovation souveraine en IA, développer des solutions adaptées à nos réalités et former une génération de spécialistes capables de rivaliser à l’échelle sous-régionale. Le pays possède les atouts nécessaires pour devenir une référence en matière d’IA dans la sous-région », a déclaré la ministre.
Dans cette optique, plusieurs initiatives concrètes ont été mises en place. Le gouvernement a créé le Secrétariat permanent de l’innovation et de la veille sur les technologies émergentes du numérique (SPIVTEN), un organe chargé d’encadrer et de réguler le développement de l'IA au Burkina Faso. En matière d’infrastructures, le pays a déployé le backbone national et un G-Cloud, assurant l’hébergement sécurisé des données et le calcul haute performance pour les applications d'IA.
Le Burkina Faso mise également sur des solutions numériques intégrant l’IA pour moderniser ses services publics. La plateforme DJAM et des chatbots réglementaires ont été lancés afin d’améliorer l’accès aux services numériques et d’automatiser certaines tâches administratives. Un plan d’action spécifique à l’IA est en cours d’élaboration et sera intégré à la stratégie nationale du numérique, afin de structurer l’essor de cette technologie dans le pays.
Le gouvernement prévoit aussi un volet majeur dédié à la formation et au renforcement des capacités. Grâce au Projet d'Accélération de la Transformation Digitale (PACDIGITAL), un financement important a été mobilisé pour mettre en place des pôles d'excellence en IA et octroyer des bourses d'études pour former une nouvelle génération de spécialistes. Une opération spéciale de recrutement de 100 ingénieurs sera lancée dans les semaines à venir pour une formation intensive en IA et cybersécurité, un élément clé pour développer une expertise locale et renforcer la souveraineté numérique du pays.
D’après une étude de PwC, l’IA pourrait générer 1200 milliards de dollars pour l’Afrique d’ici 2030, augmentant de 5,6 % son PIB en améliorant la productivité dans des secteurs clés comme l’agriculture, la santé, la finance et l’éducation. Pour le Burkina Faso, ces avancées visent à positionner le pays comme un acteur majeur de l’IA en Afrique de l’Ouest, en développant des solutions locales adaptées aux réalités du continent et en stimulant un écosystème numérique compétitif.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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