L’inclusion numérique fait partie des priorités des autorités malgaches. Elles ont lancé en avril 2025 une initiative visant à distribuer 664 000 appareils numériques aux citoyens.
Le gouvernement malgache prévoit d’équiper 22 000 chefs de fokontany (subdivision administrative de base) et chefs d’arrondissement administratif (CAA) de smartphones, dans le cadre de sa stratégie de transformation numérique. À cet effet, l’exécutif a lancé un appel d’offres le mercredi 10 septembre, qui restera ouvert jusqu’au 3 novembre.
Ces smartphones seront accompagnés de batteries externes et de chargeurs solaires. Il est également prévu la formation des bénéficiaires à l’usage des outils et des applications gouvernementales. L’objectif de cette initiative est de renforcer la connectivité numérique et l’accès aux outils technologiques essentiels pour les acteurs administratifs locaux, en particulier dans les zones éloignées, a expliqué le ministère du Développement du numérique dans un communiqué publié le lundi 15 septembre.
Cette démarche fait partie du Projet de connectivité numérique et énergétique pour l’inclusion à Madagascar (DECIM), soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 375 millions de dollars. Le projet vise à accélérer le déploiement de l’Internet et de l’énergie dans les zones mal desservies du pays. Une de ses composantes clés est l’équipement de l’administration publique en terminaux numériques, afin d’améliorer la gestion locale et de rapprocher l’État des citoyens. Ces appareils permettront à chaque représentant local de collecter, transmettre, suivre et agir en temps réel, même en l’absence d’électricité ou de connexion réseau.
L’initiative s’inscrit également dans les ambitions de transformation numérique du gouvernement, présentées dans le Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023–2028. L’exécutif souhaite faire de Madagascar un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique, notamment à travers le développement des télécommunications, de l’e-gouvernement et de l’inclusion numérique. Les autorités tablent ainsi sur une contribution du secteur numérique de 6 % au PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2019.
Pour le moment, Madagascar est classé 168ᵉ mondial sur 193 à l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. En 2024, le pays a enregistré un score de 0,3235 sur 1, en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382).
Isaac K. Kassouwi
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La recrudescence des cyberattaques pousse la CNSS à revoir entièrement ses systèmes numériques. L’institution veut désormais renforcer significativement la protection des données sensibles de millions de salariés et d’entreprises.
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) du Maroc a lancé un appel d’offres international évalué à 40 millions de dirhams (4,4 millions USD), destiné à renforcer sa cybersécurité à la suite d’une série d’attaques informatiques ayant compromis des données sensibles. L’initiative vise à moderniser les systèmes numériques de l’institution et à sécuriser les informations personnelles de millions de salariés et d’entreprises affiliées à la CNSS.
L’appel d’offres se décline en deux volets complémentaires. La première enveloppe, de 6 millions de dirhams, est destinée à accélérer le projet global de transformation numérique de l’institution. La seconde, estimée entre 19,99 et 39,98 millions de dirhams, concerne l’acquisition d’expertises spécialisées, la mise en place de solutions techniques avancées et le déploiement de systèmes de sécurité conformes à la loi 09-08 sur la protection des données personnelles.
Le cahier des charges impose des garanties strictes, incluant la destruction des fichiers après exécution des contrats, l’interdiction de tout usage non autorisé des données et l’adoption de méthodologies agiles pour assurer l’efficacité des dispositifs.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par la fragilité des infrastructures numériques marocaines face à la montée des cybermenaces. L’attaque massive du 8 avril menée par le groupe Jabaroot avait compromis les données de près de 500 000 entreprises et deux millions de salariés. Une seconde intrusion, signalée en septembre, souligne la vulnérabilité persistante des systèmes et met en lumière l’absence d’une architecture de sécurité robuste et proactive, malgré l’importance stratégique de la CNSS dans la protection sociale nationale.
Ce projet vise à renforcer de manière significative la résilience numérique de la CNSS et à restaurer la confiance des assurés sociaux. En sécurisant ses systèmes, l’institution pourra garantir un traitement plus fiable des données et assurer la continuité de services essentiels tels que l’Assurance maladie obligatoire (AMO), destinée aux ménages défavorisés et aux non-actifs. Cette initiative viendra en outre compléter les actions déjà engagées par le gouvernement sur le plan juridique et réglementaire pour protéger les infrastructures publiques et privées face à la montée des cybermenaces.
Samira Njoya
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En juillet dernier, deux protocoles d’accord non contraignants dans le domaine du numérique et de la digitalisation des services publics ont été signés entre le gouvernement ivoirien et la société G42 Presight des Émirats arabes unis.
La ministre d’État, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto-Lamizana, a obtenu des Émirats arabes unis une promesse de financement de 95 millions USD. La signature d’une lettre d’intention est prévue d’ici mi-octobre, en vue d’une libération effective des fonds avant la fin de l’année. L’information a été annoncée le dimanche 14 septembre par l’Agence ivoirienne de presse.
Ce financement, qui sera encadré par un comité de pilotage conjoint, prévoit plusieurs projets structurants : la construction d’un datacenter modulaire et d’un cloud souverain, la création d’un centre d’excellence en intelligence artificielle et en innovation, ainsi que le renforcement du système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’État (SIGFAE) grâce à l’intégration d’agents intelligents. L’objectif est d’accélérer la transformation numérique de l’administration, tout en améliorant la gestion des ressources humaines et la qualité des services publics.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par la volonté du gouvernement ivoirien de renforcer la gouvernance et de se positionner comme un acteur technologique majeur en Afrique de l’Ouest. Elle traduit également l’importance croissante de la coopération entre Abidjan et Abu Dhabi, qui s’étend désormais à des secteurs stratégiques comme l’innovation numérique, la cybersécurité et l’intelligence artificielle.
Si elle se concrétise, l’initiative pourrait renforcer le rôle de la Côte d’Ivoire comme centre d’excellence en technologies et innovation administrative en Afrique de l’Ouest. Elle devrait également favoriser la formation des talents et l’insertion professionnelle des jeunes, y compris aux Émirats arabes unis. Toutefois, la réussite du projet reposera sur la mise en œuvre rigoureuse des réformes annoncées et sur la capacité à sécuriser et pérenniser ces infrastructures face aux défis de la souveraineté numérique et de la cybersécurité.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’intelligence artificielle s’impose progressivement comme un levier de modernisation dans de nombreux secteurs, allant de la santé aux transports.
Les autorités algériennes veulent intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans les services de l’aéroport international d’Alger à partir du mois de décembre prochain. Cette initiative de modernisation vise à hisser la qualité des services au niveau des standards internationaux des grands aéroports.
Elle a été annoncée le dimanche 14 septembre par Mokhtar Mediouni, PDG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA), lors d’une conférence de presse, rapportée par l’agence Algérie Presse Service (APS). Les nouveautés comprennent la reconnaissance faciale, les scanners corporels, le voyage sans contact et les portiques intelligents. Selon M. Mediouni, ces technologies permettront une exploitation optimale des espaces de l’aéroport (hall, parkings, zones d’embarquement) et faciliteront les procédures d’entrée et de sortie des passagers.
La numérisation s’inscrit dans une volonté de transformer l’aéroport international d’Alger en « un hub régional grâce à ses atouts, notamment au regard de la position stratégique de l'Algérie proche de l'Europe, en faisant un point de transit majeur pour le transport des voyageurs et des marchandises dans le monde ». L’ambition est également de hisser la plateforme au rang de hub africain de premier plan, en tant que passerelle reliant les voyageurs du continent à l’Asie, l’Amérique et l’Europe, tout en leur offrant des prestations modernes.
Pour rappel, l’aéroport international d’Alger est le principal aéroport du pays. Les autorités avaient anticipé un trafic d’environ 10 millions de passagers en 2024, après avoir enregistré 7,3 millions en 2023 et 6,5 millions en 2022. Il occupe également une place centrale dans la stratégie d’expansion africaine et mondiale de la compagnie aérienne nationale Air Algérie.
En avril 2025, l’entreprise publique a annoncé le lancement, à partir de l’hiver prochain, de nouvelles lignes directes vers six destinations en Afrique et en Asie, notamment Guangzhou (Chine), Kuala Lumpur (Malaisie), N’Djamena (Tchad), Zanzibar (Tanzanie), Libreville (Gabon) et Addis-Abeba (Éthiopie). Fin 2024, Air Algérie desservait déjà 25 destinations africaines, avec un flux de 179 000 passagers.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux défis de gouvernance et de proximité avec les citoyens, les communes et villes camerounaises explorent le numérique comme levier de modernisation. La numérisation apparaît ainsi comme un outil clé pour améliorer transparence, efficacité et attractivité locale.
L’Association des communes et villes unies du Cameroun (CVUC) a présenté, le jeudi 11 septembre à Yaoundé, son « Programme de digitalisation des communes et villes » (PDCV). Cette initiative vise à moderniser la gestion locale en dotant les collectivités d’outils numériques communs et de services en ligne accessibles aux citoyens.
Le PDCV s’articule autour de quatre axes : une plateforme numérique mutualisée pour les communes et la CVUC, la mise en place d’une offre de services numériques intégrés, le renforcement des compétences numériques des personnels municipaux, ainsi que la coordination du programme et le suivi de sa mise en œuvre. L’objectif affiché est de rendre les municipalités plus transparentes, plus efficaces et mieux connectées avec leurs administrés.
Ce projet s’inscrit dans la stratégie plus large de transformation numérique du Cameroun, qui inclut la dématérialisation progressive des procédures administratives et l’interconnexion des services publics. Dans ce cadre, 374 sites internet communaux ont déjà été développés. Toutefois, pour qu’ils deviennent pleinement opérationnels, un protocole d’entente doit être signé par chaque commune avec la CVUC. À ce jour, 240 municipalités ont franchi cette étape, tandis que 134 n’ont pas encore signé, selon l’association.
À terme, le PDCV devrait accroître la visibilité des communes, faciliter l’accès des citoyens aux services administratifs en ligne et renforcer l’attractivité des territoires pour les investisseurs. Mais plusieurs défis restent à relever : infrastructures TIC insuffisantes, taux de pénétration Internet limité à 41,9 % selon DataReportal, manque de personnel qualifié, instabilité énergétique et faiblesse des ressources financières communales. La réussite du programme dépendra aussi de l’application effective du Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), qui prévoit l’affectation de 15 % des recettes de l’État à la décentralisation.
Il faut noter que le Cameroun reste confronté à des défis en matière de gouvernance numérique. Selon le rapport 2024 des Nations Unies sur le développement de l’administration en ligne (E-Government Development Index), le pays se classe 155ᵉ sur 193, avec un indice de 0,4294, bien en dessous de la moyenne mondiale de 0,6382. Ce programme constitue ainsi une opportunité stratégique pour réduire ce retard et inscrire durablement l’administration camerounaise dans l’ère du numérique intelligent.
Samira Njoya
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Human Marketing Consulting, cabinet de conseil en stratégie et transformation digitale, organise le samedi 20 septembre à l’Hôtel Ibis Rabat Agdal, l’IA Café Round 1. L’événement réunira dirigeants et experts autour de la thématique « Humain et IA : l’alliance qui redéfinit la valeur », avec au programme keynote, ateliers et démonstrations d’agents IA autonomes.
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Doté d’un budget de 150 millions USD, le Projet d’accélération de la transformation digitale reflète la volonté du Burkina Faso de faire des TIC un pilier de son développement, notamment dans le secteur de l’éducation.
Le Burkina Faso poursuit l’intégration du numérique dans son système éducatif. Le Projet d’accélération de la transformation digitale (PACTDIGITAL) piloté par le ministère de l’Économie numérique a présenté le mercredi 10 septembre ses actions d’appui au ministère de l’Enseignement secondaire et de la Formation professionnelle et technique.
Il s’agit notamment de la mise à jour des curricula en télécoms et TIC pour mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi, du lancement d’une plateforme d’apprentissage en ligne, du renforcement des compétences locales en production de contenus multimédias pédagogiques, ainsi que de l’équipement numérique des lycées scientifiques de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Selon Haoua Ouattara/Dama, coordonnatrice du projet, ces actions visent à digitaliser des processus clés du ministère, moderniser les pratiques pédagogiques et ouvrir la voie à de nouveaux métiers liés au digital. Pour le ministre de l’Enseignement secondaire Boubacar Savadogo, cet appui contribuera à améliorer la qualité de la formation et à accroître les ressources humaines qualifiées dans le numérique.
L’initiative entre dans le cadre des ambitions de transformation digitale du gouvernement burkinabè, qui veut mettre le numérique au service de secteurs clés, dont l’éducation. Par exemple, un projet de développement de 95 applications mobiles éducatives a été annoncé en février 2024. L’UNESCO estime que l'apprentissage numérique a le potentiel d'élargir l'accès à l'éducation, d'améliorer les résultats de l'apprentissage et de doter les apprenants des connaissances et compétences dont ils ont besoin pour relever les défis du 21e siècle.
Toutefois, l’intégration des TIC dans l’éducation burkinabè reste confrontée à plusieurs défis. Un diagnostic réalisé en 2023 par les autorités a mis en évidence des difficultés structurelles et techniques. Parmi elles figurent l’insuffisance de cadres de concertation entre les différents acteurs, la faible vulgarisation des actions, ainsi qu’une connectivité Internet encore limitée et coûteuse.
Le rapport pointait également les défauts de fonctionnement du Cloud, la faible couverture des établissements par la fibre optique, le manque de formation adaptée, ou encore le déficit d’équipements informatiques et de matériel logistique.
Isaac K. Kassouwi
Edité par : Feriol Bewa
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Le Tchad reste parmi les pays les moins avancés en matière de services publics numériques. Cette situation met en évidence l’urgence de renforcer l’accès aux services et d’accélérer la transformation numérique pour plus d’efficacité et d’inclusion.
Le pays entend moderniser ses services administratifs liés aux transports grâce à un système numérique intégré. La question a été au cœur des échanges lors d’une réunion présidée le mardi 9 septembre par la ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Météorologie nationale, Fatima Goukouni Weddeye (photo), consacrée à la numérisation des prestations financières relevant de son département.
Le projet vise à centraliser l’ensemble des services offerts par le ministère en un point unique. Seront notamment concernés : la délivrance des cartes grises, des permis de conduire, des fiches techniques, des licences et agréments de transport, ainsi que la Lettre de Voiture Obligatoire (LVO). L’objectif est de faciliter l’accès aux services, assurer la traçabilité des opérations et réduire les délais et coûts pour les usagers et les entreprises.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique nationale plus large de modernisation de l’administration publique et de digitalisation des services publics. Le Tchad a déjà engagé plusieurs projets dans ce cadre, notamment la dématérialisation partielle des procédures administratives et la mise en place de plateformes numériques pour le suivi des documents officiels.
Malgré ces efforts, le pays reste en retard en matière de services numériques. Selon l’ONU, le Tchad affiche un E-Government Development Index (EGDI) de 0,1785 sur 1 en 2024, le classant 189ᵉ sur 193 pays. Cette faible performance souligne l’urgence d’accélérer la transformation numérique pour rendre les services publics plus accessibles, efficaces et fiables.
Le déploiement d’un système numérique intégré pourrait répondre à plusieurs enjeux majeurs pour le pays. Il permettrait de réduire les coûts et la complexité des démarches administratives, de limiter la fraude et les pertes de documents, et de renforcer l’efficacité du secteur des transports. À terme, cette transition numérique contribuerait à renforcer la compétitivité des acteurs économiques et à faciliter l’accès aux services pour les citoyens, tout en consolidant la transparence et la fiabilité des opérations publiques.
Samira Njoya
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En 2024, les réseaux 3G et 4G couvraient respectivement 98,3 % et 93,7 % de la population ivoirienne, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). La 5G, elle, n’a pas encore été déployée commercialement dans le pays.
Le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation pilote jusqu’au jeudi 25 septembre 2025 la 2ᵉ phase du Programme national de connectivité rurale (PNCR), avec l’appui de l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI). Cette étape qui vise à connecter 30 nouvelles localités à l’Internet haut débit, a démarré dans la région du Worodougou où les villages de Yanfissa, Kangana, Kognimansso et Dougbe sont déjà pourvus.
Les régions du Kabadougou, des Grands-Ponts, de la Nawa, du Sud-Comoé, du Nzi, du Guémon, du Cavally, du Poro et du Tchologo sont les prochaines ciblées. L’objectif est de réduire la fracture numérique entre zones urbaines et rurales et de faciliter dans ces dernières l’accès à l’éducation, la santé, le commerce, ainsi que l’inclusion sociale et financière.
« La connectivité rurale est fondamentale dans la vision de la transformation sociale et numérique de la Côte d'Ivoire du Président de la République, Alassane Ouattara : Il voit les technologies et l'innovation comme l'outil par excellence pour accélérer le développement économique et social. C'est porteur de ce projet social du gouvernement que le ministère met en place ce programme national pour assurer que tout citoyen sans considération de la zone où il vit, ait un accès aisé à l'Internet haut débit et aux services du numérique » a indiqué le ministre Kalil Konaté.
Le PNCR s’inscrit aussi dans un plan plus large des autorités ivoiriennes pour faire du pays un hub numérique régional. Selon la plateforme DataHub de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le taux de pénétration d’Internet s'y élève à 52,7% en milieu urbain, contre seulement 24,6% dans les zones rurales. Cette disparité se reflète également dans l'accès des ménages à Internet à domicile, avec 85,7% pour les ménages urbains contre 57,7% à la campagne.
À terme, le programme devrait réduire le gap entre les milieux ruraux et urbains en matière de connectivité, renforcer l’inclusion digitale et favoriser le développement économique local dans des zones jusque-là numériquement isolées. Il pourrait aussi stimuler l’entrepreneuriat, améliorer l’accès aux services publics en ligne et préparer les populations rurales à mieux s’intégrer à l’économie numérique nationale.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Le numérique est perçu comme l’un des principaux leviers de croissance économique de l’Afrique. Selon une étude conjointe de l’IFC et de Google, l’économie numérique continentale pourrait atteindre 712 milliards USD en 2050, soit 8,5 % du PIB continental.
Le Ghana pourrait générer plus de 40 milliards GHS (3,4 milliards USD) et près de 500 000 emplois d’ici 2029 grâce à la numérisation de son économie, selon le rapport « Driven Digital Transformation of the Economy in Ghana » présenté le 3 septembre à Accra par la GSMA. Le document identifie cinq secteurs stratégiques – agriculture, industrie, commerce, transports et administration publique – comme leviers essentiels pour stimuler la croissance et accroître les recettes fiscales.
L’agriculture apparaît comme le secteur le plus porteur, avec un potentiel estimé à 10,5 milliards GHS et 190 000 emplois grâce à l’agriculture de précision et aux services mobiles de vulgarisation. L’industrie présente également un fort potentiel : l’adoption du cloud, de l’intelligence artificielle et de l’automatisation pourrait générer 15 milliards GHS, créer 110 000 emplois et rapporter 2,6 milliards GHS de recettes fiscales supplémentaires.
La modernisation de l’administration, notamment dans le recouvrement fiscal, pourrait augmenter les recettes de 5,8 milliards GHS, en limitant les pertes fiscales et en améliorant l’efficacité des services publics. Le commerce électronique et les plateformes numériques devraient contribuer à hauteur de 5,1 milliards GHS et 60 000 emplois, tandis que la numérisation des transports et de la logistique offrirait un apport de 4,3 milliards GHS et 80 000 postes.
Cette dynamique s’inscrit dans un effort plus large déjà amorcé par les autorités. Le Ghana a lancé cette année le programme RESET, un cadre national visant à créer une « économie numériquement inclusive et fondée sur les données ». Parmi les mesures concrètes : l’abrogation de la taxe sur les transferts électroniques, le lancement du programme One Million Coders pour former de jeunes développeurs, et l’élaboration d’une stratégie numérique globale. Une stratégie nationale d’intelligence artificielle est annoncée pour les prochains jours.
L’industrie mobile, déjà un moteur majeur de l’économie, représente 8 % du PIB, soit 94 milliards GHS. Malgré une couverture 4G de 99 %, 62 % des capacités restent sous-exploitées. Cette dynamique montre que le Ghana dispose d’infrastructures solides sur lesquelles il peut s’appuyer pour accélérer sa transformation numérique, notamment grâce au mobile money et à l’expansion de l’accès à Internet, dont le coût reste accessible, à hauteur de 1,5 % du revenu par habitant.
Cependant, des défis subsistent. La concentration du marché mobile, dominé par MTN, qui concentre plus de 75 % des abonnés, limite la concurrence et freine l’innovation. L’expansion des infrastructures dans les zones rurales, la modernisation du spectre et du Fonds de service universel, ainsi que la clarification des cadres réglementaires, sont nécessaires pour attirer des investissements privés durables. La réussite du plan GSMA et l’atteinte des 40 milliards GHS dépendent de la capacité du Ghana à équilibrer l’accès aux technologies, à stimuler la concurrence et à intégrer pleinement les secteurs stratégiques dans l’économie numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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