La montée en puissance de la connectivité et la transformation numérique des services publics exposent les pays africains à une multiplication des cyberattaques. Au Bénin, l’ASIN contribue à la cybersécurité nationale en recensant les failles et en signalant les incidents liés aux systèmes informatiques.
Au Bénin, l’exécution du code à distance, l’injection SQL, l’authentification défaillante, le contrôle d'accès défaillant et la divulgation d'informations sensibles sont les 5 principales vulnérabilités informatiques critiques. C’est ce qu’indique un rapport de l’Agence des systèmes d’information et du numérique du Bénin publié lors du dernier Cyber Africa Forum.
Le « Rapport de vulnérabilités et d’incidents » met en lumière ce qui constitue une porte d’entrée pour des menaces majeures (vol de données, piratage, etc.). 207 cas de vulnérabilités jugées critiques ont été répertoriés, ce qui représente 23% des vulnérabilités recensées. Les informations s’appuient sur des données recueillies entre 2021 et 2024 par l’équipe nationale de réponse aux incidents de sécurité informatique du Bénin (bjCSIRT), dans le but de proposer des solutions concrètes pour améliorer la protection des systèmes informatiques de l'État.
« Les vulnérabilités identifiées révèlent l’étendue de la surface d’exposition des secteurs touchés et rappellent l’urgence de renforcer l’hygiène numérique à tous les niveaux, des pratiques individuelles aux mécanismes organisationnels » peut-on lire dans le document.
Le contrôle d'accès défaillant
Un défaut qui permet à des utilisateurs non autorisés d’accéder à des données et fonctionnalités sensibles. Selon le bjCSIRT, 19,80% des 207 vulnérabilités critiques recensées, soit 41 cas, concernaient cette faille, souvent due à des configurations négligées dans les applications web.
La divulgation d'informations sensibles
Cette faille liée à 26 cas se rapporte aux erreurs de configuration, fichiers non protégés, messages d’erreur trop détaillés ou encore aux erreurs techniques qui exposent des données confidentielles (mots de passe, emails, documents internes, etc.). Elle expose les utilisateurs au risque de chantage, de fraude ou d’usurpation d’identité.
L’authentification défaillante
Une vulnérabilité se traduisant par les faiblesses dans les systèmes et éléments de connexion, comme les mots de passe faibles. Elle facilite le contournement d’accès ou l’usurpation d’identité. Le bjCSIRT, qui a en recensé 24 cas, recommande l’authentification à deux facteurs (2FA) pour contrer cette faille.
L’exécution du code à distance
Une faille permettant à un hacker de prendre le contrôle d’un serveur à distance. 23 cas ont été identifiés par le bjCSIRT.
L’injection SQL
Une technique de piratage des bases de données via injection de code malveillant, en manipulant les entrées utilisateurs pour accéder, modifier ou supprimer des données de manière non autorisée. Elle permet aux hackers de voler massivement des données.
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Comme de nombreux pays africains, le Maroc mise sur la coopération internationale pour concrétiser ses ambitions de transformation numérique. Ces derniers mois, le royaume s’est rapproché d’une dizaine de pays, dont l’Estonie, 2ᵉ au classement mondial de l’indice de développement de l’e-gouvernement.
Le Maroc entend renforcer sa coopération avec l’Inde dans le domaine de la transformation numérique. La question a été évoquée le mercredi 27 août à Rabat, lors d’une rencontre entre Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à gauche), ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et l’ambassadeur indien Sanjay Rana (photo, à droite). Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts des autorités marocaines pour atteindre les objectifs fixés dans le « Digital Maroc 2030 ».
Dans un communiqué diffusé sur sa page Facebook, le ministère a indiqué que les échanges ont mis en lumière la volonté des deux pays d’approfondir leur partenariat dans les secteurs des technologies et de la transition digitale, en vue d’attirer davantage d’investissements.
Les autorités ambitionnent « de faire du Maroc un hub numérique pour accélérer le développement social et économique » et porter la contribution du secteur du numérique à l’économie à 100 milliards de dirhams (11 milliards USD). Depuis le lancement de la stratégie en septembre 2024, le pays explore des partenariats internationaux pour sa mise en œuvre. Au cours des derniers mois, le royaume s’est notamment rapproché d’entités et pays comme le PNUD, la CEMAC, le Japon, la Banque mondiale, l’Estonie, les États-Unis, l’Union européenne, la Finlande, la Chine, l’Arabie saoudite, le Brésil, Nokia, Onepoint et le Portugal.
Ce que l’Inde peut apporter au Maroc
Dans ce contexte, l’Inde se classe 39ᵉ à l’indice mondial de l’innovation 2024 sur 133 pays, première en Asie du Sud-Est et parmi les pays de la classe moyenne inférieure, alors que le Maroc pointe à la 66ᵉ place mondiale. L’Inde est également l’un des exemples à suivre à l’échelle mondiale en matière de cybersécurité selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), de même que le Maroc, même si ce dernier doit encore faire des efforts en matière de mesures techniques et de développement des capacités.
À l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies, le Maroc devance l’Inde de six places, se classant 90ᵉ en 2024 avec un score de 0,6841 sur 1, contre 0,6678 pour l’Inde. Toutefois, le pays asiatique reste l’un des leaders mondiaux dans le sous-indice des services en ligne (OSI) avec un score de 0,8144 sur 1, contre 0,5754 pour le Maroc, qui est en dessous de la moyenne mondiale. Le pays du Maghreb veut intégrer le top 50 mondial dans cette catégorie d’ici 2030, alors qu’il était 113ᵉ en 2022.
Le Maroc devance légèrement en matière de capital humain, même si aucune des deux nations n’atteint la moyenne mondiale. En revanche, le Maroc domine en matière d’infrastructure télécoms avec un score de 0,8827, contre 0,5700 pour l’Inde, même si ce dernier compte 806 millions d’abonnés à Internet selon DataReportal.
Par ailleurs, l’Inde dispose du plus grand système d’identification biométrique au monde, Aadhaar, largement salué par les institutions internationales. Dans son « E-Government Survey 2024 », l’ONU rappelle que le programme est volontaire, mais que la majorité des 1,33 milliard d’Indiens y ont adhéré depuis plus de dix ans. Chaque citoyen peut obtenir un numéro unique à 12 chiffres donnant accès à environ 700 services publics. Le gouvernement estime que le dispositif a déjà généré plus de 1,2 milliard USD d’économies, notamment grâce aux versements directs d’allocations. Il a également inspiré des innovations comme DigiLocker, une application permettant de stocker en ligne des documents officiels, utilisée par plus de 100 millions de personnes et abritant plus de cinq milliards de fichiers.
Maroc : quelles opportunités pour les entreprises indiennes ?
Les efforts du Maroc pour accélérer le développement de son écosystème numérique ouvrent de multiples perspectives pour les entreprises technologiques internationales, y compris indiennes.
Le pays fait du haut débit une priorité : l’accès à la 4G est en cours de généralisation, tandis que la couverture en fibre optique doit passer de 1,5 million de foyers en 2022 à 5,6 millions en 2030. Le lancement de la 5G est également prévu, avec des licences déjà attribuées aux opérateurs et un objectif de 70 % de couverture nationale d’ici 2030, soutenu par un investissement estimé à 9 milliards USD. Ces chantiers représentent des opportunités pour les fournisseurs de services, les équipementiers et les opérateurs satellites, dans un contexte où des zones blanches subsistent malgré un taux de pénétration déjà de 91 %, selon l’UIT.
Le royaume accorde également une importance à la formation aux compétences numériques afin d’assurer la disponibilité des talents en numérique, en quantité et en compétences, adaptées aux besoins du marché, en activant tous les leviers de production et d’attraction. Ainsi, le pays veut initier 20 000 talents à partir de 2026 avant de passer à 45 000 à partir de 2030. Pour la reconversion, c’est 26 000 à partir de 2026 et 50 000 à partir de 2030. Le pays veut également attirer de nouveaux talents étrangers : 4 000 par an à partir de 2026 et 6 000 dès 2030.
Le Maroc ambitionne de renforcer son attractivité pour les grands acteurs internationaux du numérique. Le pays veut accueillir des hyperscalers spécialisés dans le cloud et les centres de données, et mise sur le développement de l’intelligence artificielle pour accélérer la digitalisation des services publics et privés. L’objectif affiché est d’attirer de nouveaux investisseurs spécialisés en IA et d’ancrer durablement le Maroc comme un hub régional de l’innovation.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Lors de sa visite dans la wilaya de Nâama le mardi 26 août, le ministre algérien de la Poste et des Télécommunications Sid-Ali Zerrouki, a souligné l'urgence de généraliser le paiement électronique pour désengorger les bureaux de poste.
Dans cette optique, 300 nouveaux distributeurs automatiques de billets (DAB) seront installés, avec un plan pour l’installation de 700 autres. Le pays mise aussi sur l'extension de la fibre optique à l’échelle nationale d’ici 2027 pour faciliter l'accès aux services numériques et aux plateformes de paiement.
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Le ministère gabonais des Transports a lancé en début de semaine une application web sécurisée pour la gestion des cartes professionnelles de son personnel. Portée par l'Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF), cette initiative vise à moderniser l'administration, renforcer la transparence et améliorer l'efficacité dans la gestion des ressources humaines.
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Le numérique est au cœur du développement du Burkina Faso. Le pays a lancé une vaste transformation de l’administration et des services publics, visant à moderniser ses infrastructures, renforcer les compétences locales et élargir l’accès aux technologies pour tous.
Le Burkina Faso veut accélérer sa transition numérique pour répondre aux défis de gouvernance et de développement économique. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a présenté le lundi 25 août, douze chantiers structurants qui dessinent la feuille de route du pays. C’était à l’occasion d’un séminaire gouvernemental consacré à la transformation numérique, placé sous le thème « En route pour 2030 ».
Le premier vise à éliminer les zones blanches afin de garantir une couverture nationale en matière de connectivité. Ce chantier s’accompagne d’une volonté affirmée de rapatrier et sécuriser les données, à travers le principe du « zéro donnée à l’extérieur », afin que toutes les informations sensibles soient hébergées localement. Dans la même dynamique, l’exécutif souhaite connecter l’ensemble des bâtiments publics, en instaurant le « zéro bâtiment non connecté », et mettre fin à la dépendance au papier dans l’administration avec l’objectif « zéro papier ».
La numérisation des transactions financières constitue également un pilier central, avec la mise en place du « zéro cash » pour les paiements publics. En parallèle, la cybersécurité est érigée en priorité nationale, via le chantier « zéro infrastructure critique non protégée », destiné à prémunir le pays contre les cybermenaces. Pour renforcer l’efficacité de ces réformes, le gouvernement projette de doter chaque citoyen d’une identité numérique unique, véritable sésame pour accéder aux services publics et financiers.
L’inclusivité figure également parmi les axes majeurs. Le pays veut garantir un accès équitable aux services publics numériques, même dans les zones rurales, tout en développant une masse critique de talents IT à travers la formation de jeunes et de professionnels qualifiés. Cette ambition s’accompagne d’une amélioration de la qualité et de l’accessibilité des services de télécommunications, condition indispensable pour stimuler l’innovation.
Le recours à l’intelligence artificielle est aussi inscrit à l’agenda, avec l’objectif de mettre cette technologie au service des secteurs clés comme l’éducation, la santé et la sécurité. Enfin, la stratégie prévoit une alphabétisation numérique de la population, afin de favoriser l’appropriation des outils numériques et de préparer les Burkinabè à participer pleinement à la nouvelle économie.
Ces douze chantiers s’inscrivent dans la continuité de la Stratégie nationale de développement de l’économie numérique (SN@DEN), visant à faire du numérique un levier de modernisation. Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le nombre de cartes SIM actives sur l’ensemble des trois réseaux de téléphonie mobile a atteint 27,36 millions au deuxième trimestre 2024. Dans le même temps, 18,94 millions d’abonnés étaient connectés à Internet via les technologies mobiles, confirmant le rôle central de la connectivité dans la transformation numérique du pays.
Si ces chiffres témoignent des progrès déjà accomplis, la réussite de la transformation numérique du Burkina Faso dépendra désormais de la capacité du gouvernement à déployer pleinement les douze chantiers définis, de manière coordonnée et inclusive. Cette approche devrait permettre au pays de tirer pleinement parti du numérique comme moteur de développement économique, d’efficacité administrative et d’inclusion sociale.
Samira Njoya
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La mise en place de la plateforme est soutenue par l’Union européenne. Elle s’inscrit dans le cadre d’une enveloppe de 820 millions d’euros destinée à soutenir la transformation numérique au Nigeria.
Le gouvernement nigérian prépare le lancement de la Nigerian Data Exchange Platform (NGDX), une infrastructure numérique visant à centraliser et sécuriser le partage de données entre administrations et entreprises. La plateforme devrait être opérationnelle d’ici fin 2025.
As part of our top priority initiatives — from Project Bridge to 3MTT and Rural Connectivity — we are also delivering the Nigerian Data Exchange Platform (NGDX).
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) August 26, 2025
NGDX will:
1. Enable secure, seamless data sharing across government and business.
2. Unlock innovation,… pic.twitter.com/GbhwrGgIpf
L’initiative a été discutée le lundi 25 août à Abuja, lors d’un atelier réunissant les parties prenantes et des partenaires internationaux, dont l’Union européenne, la Finlande et l’Estonie. Dans un post publié sur X, le ministre de l’Économie numérique, Bosun Tijani (photo, au centre), a expliqué que la NGDX facilitera un partage sécurisé des données entre administration et secteur privé, stimulera l’innovation et la croissance inclusive, et offrira aux citoyens des services plus rapides et fiables, tout en garantissant la protection de la vie privée et la sécurité des données.
Cette plateforme s’inscrit dans le cadre des efforts de transformation numérique du gouvernement nigérian, qui vise à simplifier les démarches administratives, réduire les inefficiences et stimuler l’innovation dans des secteurs comme la santé, l’agriculture, la fintech ou l’éducation. Par exemple, une fois opérationnelle, elle permettra aux citoyens de ne plus avoir à saisir à plusieurs reprises les mêmes informations personnelles pour différentes démarches administratives.
« Nous avons vu comment l’interopérabilité a transformé les services financiers grâce à la NIBSS. La NGDX étendra cette puissance à l’ensemble de notre économie », a déclaré M. Tijani. D’ailleurs, les autorités nigérianes visent une contribution de 22 % des technologies de l’information et de la communication (TIC) au PIB d'ici 2027.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’essor du numérique en Afrique a donné naissance à de nouveaux métiers, dont celui de créateur de contenu. Portée par une jeunesse ultra-connectée et l’explosion des réseaux sociaux, cette activité s’impose désormais comme un moteur émergent de l’économie digitale du continent.
Le marché africain de la création de contenu numérique est évalué à 5,10 milliards USD en 2025 et pourrait atteindre près de 30 milliards USD d’ici 2032, selon les projections du cabinet d’analyse Coherent Market Insights. Avec un taux de croissance annuel estimé à 28,9 %, le continent se positionne parmi les pôles les plus dynamiques de l’économie mondiale des créateurs.
Cette progression est portée par plusieurs facteurs structurants. D’abord, le poids démographique de la jeunesse africaine. Près de 60 % des habitants ont moins de 25 ans, une génération connectée et consommatrice de contenus numériques. Ensuite, la démocratisation de l’accès à Internet et la forte pénétration des smartphones ont ouvert la voie à une explosion de la production de contenus. Enfin, les réseaux sociaux, de Facebook à Instagram en passant par YouTube, servent de catalyseurs à cette économie, rejoints par des plateformes locales telles que Boomplay ou Mdundo, qui renforcent les opportunités de diffusion et de monétisation.
Selon l’étude, le continent compte désormais 17 % des internautes mondiaux et environ 385 millions d’utilisateurs actifs des médias sociaux, soit un taux de pénétration de 27,7 %. Cette dynamique alimente une diversification rapide des modèles économiques : vidéos en ligne, musique, tutoriels, podcasts, campagnes d’influence, mais aussi initiatives entrepreneuriales comme des agences digitales, studios de production ou encore académies de formation au numérique. Certains créateurs parviennent à générer plusieurs milliers de dollars par mois grâce à YouTube, confirmant le potentiel de cette économie.
Toutefois, des défis de taille subsistent. La monétisation demeure inégale. Plus de la moitié des créateurs africains gagnent moins de 62 USD par mois, un revenu très en deçà de leur potentiel. Les faibles tarifs publicitaires pratiqués sur le continent limitent les retombées financières, tandis que la saturation progressive des plateformes, les incertitudes réglementaires et l’absence de mécanismes de soutien structurés freinent l’émergence d’écosystèmes viables.
Pour transformer cet élan en véritable levier économique, l’Afrique devra renforcer les infrastructures numériques, encourager les partenariats entre plateformes et acteurs locaux, et surtout créer des environnements favorables à l’innovation et à la monétisation équitable. Cela passe aussi par une meilleure réglementation, notamment la protection des droits d’auteur, une fiscalité adaptée et une transparence des modèles de rémunération.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En marge de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD9) qui s'est tenue du mercredi 20 au vendredi 22 août , à Yokohama, le CEO de Smart Africa, Lacina Koné, a signé un procès-verbal avec l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), ouvrant la voie à un futur protocole de coopération. Le partenariat vise à renforcer les compétences numériques, stimuler l’innovation et développer les infrastructures pour autonomiser la jeunesse africaine et accélérer la transformation numérique du continent.
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En rendant interopérables les paiements, les Comores souhaitent élargir l’accès aux services financiers, moderniser les transactions et stimuler l’innovation. Une stratégie nationale d’inclusion financière a déjà été lancée pour soutenir cet objectif.
Le fournisseur mondial de solutions de paiement PayLogic a annoncé, le lundi 25 août, la mise en service du système national de paiement aux Comores, le « National Payment Switch ». Cette plateforme interopérable, désormais opérationnelle, vise à réduire la dépendance au cash et à accélérer l’inclusion financière dans le pays.
« La réussite de la solution de paiement nationale aux Comores reflète l’engagement de PayLogic à faire progresser les infrastructures de paiement sécurisées et interopérables sur les marchés émergents. En s’associant aux banques centrales et aux institutions financières, nous aidons à mettre en place des systèmes qui favorisent l’inclusion, l’efficacité et l’innovation financière à long terme », a déclaré Mohamed Mekouar, président exécutif de PayLogic.
Concrètement, la plateforme assure l’interopérabilité entre les banques, les institutions de microfinance et les opérateurs de monnaie mobile. Elle permet d’effectuer des transactions numériques en temps réel : virements, paiements marchands ou transferts de fonds depuis la diaspora afin de réduire la dépendance à l’argent liquide et de faciliter l’accès aux services financiers pour les ménages comme pour les petites entreprises.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui au développement du secteur financier (PADSF) aux Comores soutenu par la Banque mondiale. Elle intervient dans un contexte où l’inclusion financière reste limitée aux Comores. Pour y remédier, la Banque centrale a lancé une politique d’ouverture gratuite de comptes bancaires pour les particuliers ainsi que des transferts d’argent sans frais pour la diaspora. L'objectif est de porter le taux de bancarisation à 50 % d’ici fin 2025.
Toutefois, plusieurs défis subsistent pour assurer le succès du dispositif. La pénétration d’Internet reste faible (35,7 % début 2025), malgré une couverture mobile relativement élevée (77,6 %). La méfiance à l’égard des paiements numériques pourrait également freiner l’adoption. La réussite du projet dépendra enfin de la capacité des acteurs financiers à proposer des services accessibles, abordables et adaptés aux besoins locaux.
Avec ce lancement, les Comores rejoignent une liste croissante de pays ayant choisi PayLogic comme partenaire pour leurs commutateurs de paiement nationaux interopérables, notamment le Lesotho, l’Eswatini, ainsi que six États d’Afrique centrale à travers un commutateur régional.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le programme couvre la période 2025–2028. Outre le Kenya, il touche dix pays d’Afrique subsaharienne que sont le Bénin, le Botswana, le Burundi, la Côte d'Ivoire, l’Éthiopie, le Malawi, le Nigeria, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.
Le Kenya a lancé, le lundi 25 août, le système de cartographie du haut débit Africa Broadband Mapping Systems (Africa BB-Maps), financé à hauteur de 15 millions d’euros par l’Union européenne (UE). Également soutenu par l’Union internationale des télécommunications (UIT), le projet vise à fournir des données harmonisées sur l’infrastructure, la couverture, la qualité de service et l’abordabilité de l’Internet.
Dans un communiqué, l’Autorité des communications (CA) explique que l’Africa BB-Maps doit permettre de mieux orienter les investissements et les politiques publiques en matière de connectivité. « La capacité de lier la cartographie du haut débit à la planification socio-économique nous permettra de prioriser la connectivité pour les zones économiques, les établissements de santé, les pôles agricoles et les centres communautaires, améliorant directement les résultats en matière d’éducation, de santé, de commerce et de gouvernance », a déclaré David Mugonyi, directeur général du régulateur télécoms.
M. Mugonyi a ajouté que la cartographie viendra compléter les réformes en cours visant à accélérer l’attribution du spectre, promouvoir le partage d’infrastructures et réduire le coût de la connectivité. Le gouvernement kényan multiplie déjà les efforts pour généraliser l’accès à Internet dans le cadre de ses ambitions de transformation numérique.
L’exécutif prévoit notamment la pose de plus de 100 000 kilomètres de câbles en fibre optique, la création de 25 000 points d’accès Wi-Fi publics et la mise en place de villages numériques dans chacun des 1 450 districts du pays. En avril 2023, la Banque mondiale s’est engagée à financer la mise en œuvre de la première phase du projet d’accélération de l’économie numérique du Kenya à hauteur de 390 millions USD.
Selon les données de la CA, le Kenya comptait 57,1 millions d’abonnements aux services Internet mobiles à fin mars 2025, dont 44,4 millions en haut débit, ainsi que 1,8 million d’abonnements à l’Internet fixe pour une population estimée à 56,43 millions d’habitants. Toutefois, ces chiffres sont probablement surestimés, car une même personne peut utiliser plusieurs cartes SIM, chacune étant comptabilisée comme un abonnement. La GSMA estime qu’en réalité, environ 35 millions de Kényans restent privés d’accès à l’Internet mobile.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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