L’écosystème des start-up sierra-léonais est en pleine émergence. Il compte des jeunes pousses telles que Easy Solar, Rising Academy, Farmerline Group, Mosabi, MiKashBoks…
Le gouvernement sierra-léonais a annoncé le lundi 1er décembre la signature d’un accord-cadre avec Redsalt Angel Investment Network GmbH (RAIN), un investisseur axé sur l’impact, dédié au soutien des start-up en phase de démarrage et des entreprises sociales dans les pays à faible revenu. Les deux parties entendent cofinancer et accompagner les start-up en phase initiale dans le cadre des défis nationaux d’innovation et des programmes associés.
RAIN a indiqué que ce partenariat permettra de libérer des capitaux, de renforcer les structures de gouvernance et d’accélérer le développement d’entreprises sierra-léonaises à fort potentiel de croissance. L’entreprise dispose par ailleurs d’un partenariat avec l’Orange Digital Center (ODC) via la Fondation Orange. Cette collaboration offrira aux start-up issues de l’ODC un parcours structuré, incluant mentorat, accompagnement vers l’investissement et financement d’amorçage par RAIN.
« Construire un écosystème d’innovation solide nécessite des partenariats alignés, un capital patient et un investissement délibéré dans nos jeunes entrepreneurs. Avec des politiques gouvernementales favorables et des efforts continus de transformation numérique, la Sierra Leone crée les conditions nécessaires pour que l’innovation croisse, que les industries se modernisent et que les entrepreneurs puissent passer à l’échelle », a déclaré Salima Bah (photo, à gauche), ministre de la Communication, de la Technologie et de l’Innovation.
Dans le cadre de sa stratégie nationale de transformation numérique, la Sierra Leone mise sur les jeunes pousses pour développer des solutions répondant aux besoins de la société. « Les idées, prototypes et démonstrations doivent être incubés et accélérés afin de promouvoir la culture des start-up et de soutenir le développement de l’industrie technologique locale. Dans les universités, les espaces gouvernementaux et les institutions privées, une série d’initiatives sera renforcée pour encourager l’innovation chez les jeunes, soutenir les petites et moyennes entreprises et transformer les idées en solutions concrètes », précise le document stratégique.
Parmi ces initiatives figurent les défis d’innovation soutenus par l’État, les concours de présentation d’idées et de projets, les bacs à sable d'innovation (innovation sandboxes) et d’autres dispositifs similaires. Des données, financements et autres formes de soutien seront offerts aux participants comme incitation, avec des ressources provenant principalement du gouvernement et de ses partenaires.
Selon un rapport publié en juin 2025 par Invest Salone, l’écosystème start-up de Sierra Leone doit relever plusieurs défis : un marché restreint et des revenus faibles, une littératie numérique limitée et des infrastructures insuffisantes, surtout en dehors de Freetown, un soutien aux start-up fragmenté et une réglementation incertaine, en particulier pour les services financiers numériques et la blockchain.
Le rapport souligne également que la Sierra Leone ne dispose pas encore d’une loi définissant clairement le statut de start-up, la distinguant d’une PME traditionnelle et fournissant un cadre politique ciblé pour soutenir l’innovation, attirer les investissements et réduire l’incertitude réglementaire. Il ajoute qu’une telle législation permettrait d’aligner les incitations, de simplifier la conformité et de montrer un engagement national fort en faveur d’une économie moderne et technologique.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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