Algérie : une plateforme numérique pour signaler la corruption dans le secteur social

Par : Samira Njoya

Date de création : mercredi, 03 décembre 2025 10:22

L’Algérie lance une plateforme numérique pour faciliter le signalement des pratiques de corruption dans le secteur social, renforcer la transparence et améliorer la confiance des citoyens.

L’Algérie reste confrontée à une corruption structurelle qui affecte durablement le fonctionnement des services publics et la confiance des citoyens. Face à ces défis persistants, les autorités cherchent à renforcer la transparence et à moderniser les mécanismes de gouvernance.

Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine a lancé, le lundi 1er décembre, une plateforme numérique nationale dédiée au signalement de la corruption dans le secteur social. Ce nouvel outil, accessible à la fois sur mobile et sur ordinateur, permet aux citoyens comme aux agents publics de signaler des pratiques suspectes, de joindre des preuves numériques et de suivre l’évolution de leurs déclarations.

S’exprimant lors du lancement, la ministre Soraya Mouloudji (photo) a souligné que cette plateforme « s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et de renforcement de l’intégrité, laquelle repose sur l’éthique de la vie publique, la promotion d’une culture de l’intégrité au sein des institutions et l’amélioration de la transparence dans la gestion des deniers publics ».

Techniquement, la plateforme réunit en un seul espace les outils nécessaires au traitement efficace des signalements : un formulaire structuré pour décrire les faits, un espace pour téléverser des pièces justificatives, la possibilité de déposer une alerte de manière anonyme et un tableau de suivi pour informer l’utilisateur de l’avancement du dossier. L’objectif affiché est d’améliorer la réactivité de l’administration, de raccourcir les délais de traitement et de garantir une traçabilité rigoureuse des signalements.

Le lancement intervient alors que l’Algérie reste confrontée à des défis importants en matière de gouvernance et de transparence. Selon Transparency International, l’Algérie figure à la 107ᵉ place du Corruption Perceptions Index 2024, avec un score de 34 sur 100, ce qui illustre une perception persistante de la corruption au sein du secteur public.

Selon le ministère, près de 9 500 agents ont déjà bénéficié de sessions de sensibilisation et de formation afin de maîtriser l’usage de l’outil et d’adopter une culture de transparence au sein des services publics. Cette montée en compétence est présentée comme une condition essentielle pour assurer la fiabilité du dispositif et garantir la crédibilité des suites données aux signalements.

Si cette plateforme a le potentiel de démocratiser le signalement, d’améliorer la qualité des preuves recueillies et de renforcer la pression publique en faveur d’une action plus efficace contre la corruption, son succès dépendra toutefois de plusieurs facteurs clés : enquêtes sérieuses, protection effective des lanceurs d’alerte et visibilité des résultats des procédures.

Samira Njoya

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