Au Rwanda, un institut formule 5 recommandations pour concrétiser le potentiel du e-commerce africain

Par : Idriss Linge

Date de création : mercredi, 26 janvier 2022 10:53

Selon l’IPAR, un institut d’analyses et de recherches sur les politiques publiques au Rwanda, le processus de digitalisation des activités économiques doit être facilité et simplifié. Un conseil qui vaut pour d’autres pays d’Afrique subsaharienne.

Dans un rapport peu médiatisé sur le rôle du e-commerce dans la reprise économique post-Covid 19, l’institut IPAR-Rwanda a formulé 5 recommandations qui, de son point de vue, permettrait à ce secteur de tenir toutes ses promesses.

La première concerne une révision des frais payés sur les transactions financières via les téléphones portables. Selon l'analyse, des prix plus abordables encourageraient davantage de personnes à réaliser des achats via des canaux digitaux. Un début, selon l'analyse, serait de rendre gratuit les frais sur les petits montants.

Le deuxième conseil est de mettre en place des politiques publiques favorables à l'acquisition et à l'utilisation de smartphones. Dans le cas spécifique du Rwanda, l'institut estime que cette démarche rendrait plus cohérent le plan en cours, qui consiste à connecter les producteurs agricoles du Rwanda. Mais la seule acquisition de smartphones ne suffira pas, il faudra aussi éduquer la population à s'en servir.

Il est aussi question d'engager des discussions sur les tarifs de l'internet. Bien que le Rwanda offre les tarifs parmi les plus bas en Afrique, pour les personnes vivant dans les zones rurales, accéder à la technologie reste un défi économique. L'évolution de nouvelles solutions de connectivité n'arrange pas les choses, car les investissements sur la 4G sont récents et nécessitent un amortissement pour les sociétés qui les exploitent. L’IPAR juge qu'un système de soutien pour les personnes en zones rurales est une approche à explorer.

Les deux dernières recommandations portent sur l'expansion des exportations via le e-commerce, en réduisant le poids des formalités et en apportant un appui aux petites et moyennes entreprises concernées.

Les recommandations de l'IPAR-Rwanda ont été appuyées par une analyse complète des coûts et bénéfices pour l’économie du Rwanda. Mais les questions soulevées sont applicables à plusieurs pays de l'Afrique subsaharienne, hors Afrique du sud.

Selon le plus récent rapport du GSMA (association des opérateurs de mobile) sur la régulation du secteur des télécommunications, les politiques publiques africaines ont, ces dernières années, pris trop de décisions de nature à freiner l’expansion du business autour du digital. Dans plusieurs pays de la région, en effet, les gouvernements trouvent dans le mobile money une opportunité de mobiliser de la ressource fiscale. En fin 2021, la question a fait débat au Cameroun où une taxe de 0,2% a été imposée sur les montant transférés, et aussi au Ghana où la question a même donné lieu à une bagarre entre parlementaires.

Or malgré le développement rapide qu'on lui reconnait, le mobile money en Afrique est loin d'avoir épuisé tout son potentiel de croissance. Selon des données croisées, rendues publiques en 2020 par Google et la Banque Mondiale, le potentiel du e-commerce en Afrique sera de 700 milliards $ à l'horizon 2050.

A cela il faut ajouter que les transferts nationaux et internationaux par le mobile, les opérations de dépôts/retraits, ainsi que les paiements de frais et taxes divers pour des services privés ou publics, devraient encore gonfler ces volumes potentiels.

Idriss Linge

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