Contenus numériques africains : vers une industrie à 30 milliards USD en 2032

Par : Samira Njoya

Date de création : mercredi, 27 août 2025 14:19

L’essor du numérique en Afrique a donné naissance à de nouveaux métiers, dont celui de créateur de contenu. Portée par une jeunesse ultra-connectée et l’explosion des réseaux sociaux, cette activité s’impose désormais comme un moteur émergent de l’économie digitale du continent.

Le marché africain de la création de contenu numérique est évalué à 5,10 milliards USD en 2025 et pourrait atteindre près de 30 milliards USD d’ici 2032, selon les projections du cabinet d’analyse Coherent Market Insights. Avec un taux de croissance annuel estimé à 28,9 %, le continent se positionne parmi les pôles les plus dynamiques de l’économie mondiale des créateurs.

Cette progression est portée par plusieurs facteurs structurants. D’abord, le poids démographique de la jeunesse africaine. Près de 60 % des habitants ont moins de 25 ans, une génération connectée et consommatrice de contenus numériques. Ensuite, la démocratisation de l’accès à Internet et la forte pénétration des smartphones ont ouvert la voie à une explosion de la production de contenus. Enfin, les réseaux sociaux, de Facebook à Instagram en passant par YouTube, servent de catalyseurs à cette économie, rejoints par des plateformes locales telles que Boomplay ou Mdundo, qui renforcent les opportunités de diffusion et de monétisation.

Selon l’étude, le continent compte désormais 17 % des internautes mondiaux et environ 385 millions d’utilisateurs actifs des médias sociaux, soit un taux de pénétration de 27,7 %. Cette dynamique alimente une diversification rapide des modèles économiques : vidéos en ligne, musique, tutoriels, podcasts, campagnes d’influence, mais aussi initiatives entrepreneuriales comme des agences digitales, studios de production ou encore académies de formation au numérique. Certains créateurs parviennent à générer plusieurs milliers de dollars par mois grâce à YouTube, confirmant le potentiel de cette économie.

Toutefois, des défis de taille subsistent. La monétisation demeure inégale. Plus de la moitié des créateurs africains gagnent moins de 62 USD par mois, un revenu très en deçà de leur potentiel. Les faibles tarifs publicitaires pratiqués sur le continent limitent les retombées financières, tandis que la saturation progressive des plateformes, les incertitudes réglementaires et l’absence de mécanismes de soutien structurés freinent l’émergence d’écosystèmes viables.

Pour transformer cet élan en véritable levier économique, l’Afrique devra renforcer les infrastructures numériques, encourager les partenariats entre plateformes et acteurs locaux, et surtout créer des environnements favorables à l’innovation et à la monétisation équitable. Cela passe aussi par une meilleure réglementation, notamment la protection des droits d’auteur, une fiscalité adaptée et une transparence des modèles de rémunération.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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