Le numérique transforme progressivement les processus électoraux en Afrique, en facilitant l’accès aux inscriptions et en renforçant la transparence. L’Éthiopie s’inscrit dans cette dynamique pour moderniser la gestion des candidatures et des électeurs.
L’Éthiopie introduira pour la première fois l’inscription numérique des électeurs et des candidats à l’occasion de ses septièmes élections générales, prévues le 1ᵉʳ juin 2026. L’annonce a été faite le mardi 9 décembre par Melatwork Hailu (photo), présidente de la Commission électorale nationale éthiopienne (NEBE), lors d’un point de presse détaillant les préparatifs du scrutin.
Selon la responsable, les plateformes d’enregistrement numérique sont désormais opérationnelles et les formations des représentants des partis politiques ont débuté. Les candidats pourront s’inscrire via une interface web ou une application mobile, tandis que les électeurs auront le choix entre l’auto‑inscription en ligne et l’inscription assistée dans des centres équipés de tablettes. Pour soutenir ce dispositif, la NEBE a également mis en place un centre d’appels ainsi que des équipes d’assistance technique chargées d’accompagner les usagers rencontrant des difficultés.
Ce virage numérique s’inscrit dans un plan plus large de modernisation de la gestion électorale en Éthiopie. La NEBE affirme vouloir renforcer la transparence, l’efficacité et l’accessibilité du processus, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants, des contraintes logistiques et des attentes fortes en matière de gouvernance. L’introduction d’outils numériques doit permettre de sécuriser les données, d’améliorer le suivi administratif des candidatures et de réduire les retards fréquemment observés lors des inscriptions.
Dans un pays de plus de 135 millions d’habitants, où la mobilité est parfois entravée et où l’accès aux centres administratifs reste limité dans plusieurs régions, l’inscription en ligne pourrait faciliter la participation électorale, notamment dans les zones rurales ou isolées. Cependant, cette modernisation comporte aussi des limites importantes, notamment la faible connectivité dans de vastes zones rurales, les inégalités d’accès aux outils numériques, les risques de cybersécurité et la nécessité de former les usagers à ces nouveaux dispositifs.
À terme, si ce système fonctionne comme prévu, l’Éthiopie pourrait renforcer durablement la fiabilité et l’efficacité de son administration électorale et poser les bases d’une transformation progressive de ses procédures démocratiques.
Samira Njoya
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