Le gouvernement ivoirien a engagé une politique visant à moderniser les services publics. L’interconnexion des plateformes est un élément crucial pour fluidifier les échanges de données et renforcer l’efficacité et la transparence de l’État.
Le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté (photo), a lancé, le jeudi 25 septembre à Abidjan, une plateforme d’interopérabilité de l’administration publique. Cet outil vise à permettre un échange sécurisé, en temps réel, de données entre les systèmes d’information des entités étatiques.
Selon le ministre, cette plateforme doit permettre de rompre avec le fonctionnement en silo des administrations, qui engendre lenteurs et coûts pour l’État comme pour les usagers. Elle constitue un levier central pour simplifier les procédures, améliorer la qualité des services, renforcer la transparence et soutenir l’ambition ivoirienne d’atteindre le « zéro papier » à l’horizon 2030.
La solution retenue, baptisée UXP, est développée par la société estonienne Cybernetica. Open source et adaptable, elle permet aux systèmes d’information de communiquer entre eux et d’échanger en temps réel des données de manière sécurisée. Concrètement, un citoyen n’aura plus à fournir plusieurs fois les mêmes documents à différentes administrations. Une donnée enregistrée par un service pourra être automatiquement partagée avec un autre, avec l’accord de l’usager.
La phase pilote concerne douze structures publiques, parmi lesquelles la Direction générale des impôts, l’Office national de l’état civil et de l’identification (ONECI), la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), la Caisse générale de retraite des agents de l’État (CGRAE), le Centre de promotion des investissements (CEPICI) et le Tribunal de commerce d’Abidjan. Le projet est conduit par la Société nationale de développement informatique (SNDI), dans le cadre de la feuille de route numérique adoptée en 2022 avec l’appui du cabinet estonien Digital Nation.
L’initiative s’inscrit dans la vision du Plan stratégique Côte d’Ivoire 2030, qui place le numérique au cœur de la modernisation et de l’inclusion. À terme, la plateforme pourrait réduire significativement les délais de traitement des démarches, limiter les coûts liés aux doublons administratifs et renforcer la confiance des usagers dans l’administration publique. Elle devra toutefois relever plusieurs défis, notamment l’appropriation de l’outil par l’ensemble des administrations, la sécurisation des données et l’extension progressive à toutes les structures publiques.
Samira Njoya
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