Face aux défis croissants de sécurité et d’efficacité administrative, le Niger engage une modernisation ambitieuse de ses systèmes d’identification, s’appuyant sur les technologies biométriques pour mieux servir ses citoyens.
Le ministre d’État nigérien chargé de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba (photo, à droite), a signé, le vendredi 27 juin à Niamey, deux mémorandums d’entente avec Wissal Samtali (photo, à gauche), directrice de la société libyenne Al Itissan Al-Jadeed, spécialisée dans les solutions biométriques et les systèmes d'identité numérique. Ces accords lancent un partenariat public-privé visant à refondre les documents d’identité du pays.
Signature ce Vendredi 27 juin 2025 à Niamey, de deux mémorandums d'entente entre le Ministre d'État, Ministre de l'Intérieur de la Sécurité Publique et de l'Administration du Territoire, le Général de Division Mohamed Toumba et la Directrice de la société Al Itissan Al-Jadeed… pic.twitter.com/MYAo9k7ib1
— النيجر بالعربية Niger Fr (@NigerAR) June 27, 2025
Le premier protocole prévoit la conception, le financement, la construction et la maintenance d’un système d’émission de passeports biométriques électroniques, fabriqués en polycarbonate et dotés de puces hautement sécurisées. Ces e-passeports permettront une meilleure protection contre la fraude et renforceront la crédibilité des documents de voyage nigériens sur la scène internationale.
Le second mémorandum porte sur l’introduction d’une nouvelle carte nationale d’identité électronique (e-ID), conçue pour être à la fois sécurisée, interopérable et conforme aux standards internationaux. Elle doit faciliter l’identification des citoyens en ligne, réduire les délais administratifs et poser les bases d’une gouvernance numérique plus efficace.
Au-delà de la modernisation administrative, ces initiatives reflètent une volonté de transformation structurelle. Elles visent à bâtir un véritable écosystème numérique, dans lequel les technologies d’identification pourront servir de support à une large gamme de services tels que l’authentification en ligne, les services d’e-gouvernement, l’accès bancaire, les programmes de protection sociale, le contrôle aux frontières, etc.
Toutefois, pour que la nouvelle carte d’identité devienne un levier de développement et d’inclusion, plusieurs défis devront être relevés. Il s’agira notamment de garantir une couverture nationale équitable, de développer un système d’identification numérique robuste et interconnecté, de veiller au respect du cadre juridique régissant l’identification et de garantir la protection des données devenues des ressources stratégiques à l’ère de la quatrième révolution industrielle.
Cette collaboration marque un pas important dans la stratégie de modernisation du Niger, tout en illustrant la montée en puissance de partenariats techniques intra-africains. Pour Wissal Samtali, il s’agit d’un signal fort qui pourrait ouvrir la voie à d’autres initiatives communes entre pays du continent dans le domaine des technologies d’identification.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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