Moussa Bagnon, membre de l’équipe ivoirienne ayant remporté la Sony Talent League en mars dernier a accepté d’échanger avec We Are Tech. Il revient pour nous sur la compétition, ses ambitions dans le secteur de l’animation et des effets spéciaux, mais aussi sur la formation Afro VFX qui lui a permis de se lancer dans ce secteur.

We Are Tech : Quel est votre background ?

Moussa Bagnon : Je suis diplômé en électronique et passionné de digital, de photographie et de vidéo. Je fais partie de la première cohorte d’étudiants ayant participé à la formation Afro VFX, organisée par Orange Côte d’Ivoire en 2022. Cette formation avait pour objectif d’initier des jeunes aux effets spéciaux et à l’animation.

WAT : Avant cette formation, étiez-vous déjà en contact avec les effets spéciaux et l’animation ?

MB : Non. Néanmoins j’ai démarré dans des domaines connexes avec l’infographie et le montage vidéo. Cependant, j’avais une certaine idée des outils qui pouvaient servir à faire de la 3D et de l’animation mais je n’avais aucune compétence dans ces domaines.

WAT : Comment avez-vous rejoint la première cohorte de la formation Afro VFX ?

MB : J’ai entendu parler de la formation à l’Orange Digital Center Côte d’Ivoire, un centre d’accompagnement et de développement de compétences numériques. J’ai participé à Orange Summer Challenge 2021, un stage d’été qui permet à des jeunes de réaliser un projet permettant de résoudre un problème de société. Après j’ai gardé de bonnes relations avec les membres de l’Orange Digital Center Côte d’Ivoire, où je me rendais régulièrement. J’ai par la suite entendu parler d’Afro VFX et j’ai posé ma candidature.

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WAT : Comment s’est déroulé l’apprentissage, lorsque votre candidature a été retenue ?

MB : L’apprentissage a débuté par des MASTERCLASS sur les effets spéciaux. Suite à une sélection, les plus motivés et les plus aptes, amateurs ou débutants, ont été retenus pour suivre la formation certifiante. Les premières séances concernaient le logiciel Maya pour la modélisation et l’animation 3D. Ensuite, nous avons appris la simulation avec des logiciels comme Houdini. Les sessions avaient lieu chaque samedi, en ligne avec différents formateurs et pendant plusieurs semaines.

WAT : Est-ce que la formation a comblé vos attentes ? Notamment sur les compétences que vous recherchiez en animation ?

MB : Effectivement, en participant à Afro VFX, l’objectif recherché, c’était d’être capable de réellement animer et créer des effets spéciaux de manière professionnelle. Je ne peux pas dire que je suis devenu professionnel après cette formation, mais j’ai beaucoup appris sur les bases de ce métier. Nous avons reçu des compétences techniques mais il fallait d’abord apprendre l’écosystème du secteur avec le monde des studios et comment les animateurs collaborent avec eux. En 3 mois, je ne pouvais pas devenir professionnel et me lancer dans la recherche d’emplois en animation parce que c’était juste une initiation. Aussi, je visais des standards internationaux en animation et en effets spéciaux, c’était donc difficile d’atteindre ce niveau en 3 mois. Mais j’ai appris et je continue de me former. On voit déjà des projets d’animation portés par des personnes très talentueuses en Côte d’Ivoire mais je cible vraiment le niveau international donc je veux encore m’améliorer.

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WAT : Pourtant, ces compétences ne vous ont pas empêché, avec d’autres étudiants de la cohorte d’Afro VFX, de remporter en mars la Sony Talent League (concours mondial de numérique) avec « Djossi Heroes », un documentaire d’animation qui utilise vos compétences en animation et en effets spéciaux. Comment en êtes-vous arrivés à participer à une compétition de cette envergure sans pour autant considérer vos compétences comme suffisantes pour les standards internationaux ?

MB : C’est Dedy Bilamba, l’un des cofondateurs du programme Afro VFX, qui nous en a parlé et a partagé le lien de la compétition avec nous. Nous en avons entendu parler à quelques semaines de la première échéance, mais les critères étaient vraiment au niveau des standards internationaux que je visais par exemple. C’était une occasion pour nous de jauger notre niveau actuel. On est partis pour découvrir le concours et mettre en pratique nos nouvelles compétences. On n’imaginait pas réellement gagner le concours. Il fallait d’abord soumettre un pitch et sur les 600 projets présentés, cinq, dont le nôtre, ont été retenus et ensuite il a fallu travailler 10 semaines avec nos mentors pour présenter la version finale.

WAT : Pouvez-vous nous parler du projet qui vous a permis de remporter le tournoi ?

MB : Il s’agit de Djossi Heroes, une série documentaire de 15mn par épisodes qui met en lumière les personnes qui font des petits métiers. Le premier épisode par exemple parle d’une vendeuse d’eau et de son activité. Pour nous ces gens sont des héros du quotidien. Notre travail a consisté à donner vie via des animations, aux ambitions et aux rêves de l’héroïne, pour les faire transparaître dans le documentaire. Avec deux autres étudiants de la cohorte d’Afro VFX et un dessinateur, nous avons collaboré, sous la supervision de nos formateurs qui nous ont aidé à mieux structurer le projet.

WAT : Qu’est ce qui selon vous a attiré la faveur des juges dans Djossi Heroes ?

MB : Les 5 finalistes avaient de beaux projets, mais je pense que c’est l’impact social et des sensibilisations sur l’immigration et d’autres sujets importants que nous avons traités dans les épisodes. C’est plus l’impact du projet qui a attiré le jury de la Sony Talent League.

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WAT : Quelle suite envisagez-vous après cette victoire ?

MB : Pour le moment on continue de travailler sur Djossi Heroes pour l’améliorer mais la prochaine étape consistera à trouver des investisseurs pour le finir et le diffuser à plus grande échelle. En parallèle je continue de me former pour atteindre le niveau de compétences que je recherche. Je veux apporter une contribution à l’amélioration de l’animation et des effets spéciaux en Côte d’Ivoire et pourquoi pas en Afrique.

WAT : Vous envisagez de participer à la prochaine cohorte d’Afro VFX ?

MB : Bien sûr. La première cohorte était plus une initiation qu’autre chose. La deuxième cohorte prévoit une véritable spécialisation et là j’aurai l’opportunité de choisir un domaine bien précis des effets spéciaux. C’est un secteur plus vaste qu’on ne le pense. Il y a des gens qui font du « texturing », des animateurs et des compositeurs. Moi j’aurai la chance de me perfectionner en simulation.

WAT : Vous avez beaucoup évoqué les standards internationaux, est ce que vous pensez que l’Afrique est loin de ce niveau d’exigence en termes d’animation et d’effets spéciaux ?

MB : On arrive petit à petit. Avec ce qu’on voit dans certains pays comme le Nigeria et aussi la Côte d’Ivoire, il y a pas mal de studios qui font du bon travail. On n’est pas aux standards internationaux mais on n’est pas vraiment loin.

WAT : Est-ce que vous pensez qu’il y a une réelle demande de spécialistes de l’animation en Afrique actuellement ?

MB : Je pense qu’il y a un réel besoin parce que le continent produit de plus en plus de contenu, surtout des films d’animations. Et il y a de plus en plus de projets africains de ce genre mais les personnes à l’origine de ces initiatives sont souvent obligées de sous-traiter la partie animation et la confier à des professionnels qui se trouvent hors d’Afrique, pour avoir des animations de qualité. C’est pour cela que la formation est importante. En Afrique nous avons de très belles histoires mais il faut former des animateurs et des spécialistes des effets spéciaux pour aider à mieux les raconter.

WAT : Quel message voulez-vous transmettre aux jeunes qui comme vous souhaitent se lancer dans l’animation et les effets spéciaux ?

MB : Je veux les encourager parce qu’on voit de plus en plus de films d’animations africains sur des plateformes connues comme Netflix et donc on peut dire que le secteur progresse. L’Afrique est très observée par l’extérieur dans ce domaine donc je leur demande de ne pas hésiter. C’est un secteur qui nourrit son homme et qui a de l’avenir. Je voudrais aussi lancer un appel aux autorités des pays africains pour qu’ils soutiennent plus ce domaine qui peut créer de nombreux emplois pour les jeunes ivoiriens et africains.

WAT : Je pense que votre appel sera entendu. Merci pour votre temps.

MB : Merci également à vous

Propos recueillis par Servan Ahougnon

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Du 1er au 2 mars 2023, Orange Digital Academy a accueilli à Abidjan l'initiative Animazones Afro VFX. Le but était d'encourager les femmes à se lancer dans le secteur de l’animation en leur offrant des formations dans ce domaine. Léonce Koné, Manager de Orange Digital Academy a répondu aux question de l’agence Ecofin sur le sujet. 

AE : Pouvez-vous vous présenter pour notre audience ?

Léonce Koné : Je suis Léonce Koné, Manager de l’Orange Digital Academy qui est l’école du code de l’Orange Digital Center. Nous accueillons et dispensons des formations de haut niveau aux métiers du numérique à des jeunes de 18 à 35 ans.

En effet, nous proposons des programmes dédiés visant à fournir les clés à nos jeunes pour le développement de solutions innovantes locales. Pour preuve, à l’issue de cette formation intensive, 75% des jeunes disposent d’opportunités, aussi bien en interne dans nos équipes de développement, qu’en externe au sein d’entreprises partenaires.

AE : Vous avez accueilli l'initiative Animazones Afro VFX qui a permis de donner ou d'améliorer les compétences de 50 femmes en animation 2D/3D et VFX. Pouvez-vous nous dire d'où est venue l'idée de cette formation ? Pourquoi l'avoir orientée vers les femmes ?

LK : Le digital gagne du terrain et le secteur des industries créatives n’est pas en reste. Le 7e art est de plus en plus demandeur de compétences-clés à travers le monde telles que les VFX (« visual effects ») ou l’animation. En tant qu’acteur engagé du digital et ayant une vision globale de tous les applicatifs du digital, nous sommes largement engagés dans la promotion des métiers du numérique, et ce, en particulier auprès des jeunes et des femmes. C’est ainsi qu’Orange et Afro VFX, la première école de formation aux métiers de l’animation 2D et 3D, se sont associés pour la première fois en août 2022 pour créer un programme de formations gratuites en effets spéciaux à destination des jeunes passionnées qui souhaitent se professionnaliser en Côte d’Ivoire. Dans la continuité, cette année, nous avons créé un programme spécial destiné aux femmes « Animazones ». Nous sommes très satisfaits d’avoir permis à 50 d’entre elles de développer des compétences techniques à travers cette initiative.

AE : Comment se sont déroulés les modules et qui sont les professionnels de l'animation que vous avez associés à l'initiative ?

LK : Le programme s’est déroulé sur deux jours, les 1er et 2 mars 2023 en présence de quatre professionnelles de l’animation et de l’audiovisuel, 4 femmes aux parcours inspirants, venues  spécialement du Canada pour transmettre leur expertise. Il s’agit d’Heldden Byumvuhore, responsable RH à Digital Domain, Josée Chapdelaine, Directrice CFX à Rodéo FX, Karine Ntihinyuka, gestionnaire de projet associée à Reel FX, et Mélanie Pango, animatrice 3D à Mikros, toutes, travaillant au sein de grands studios internationaux.

AE : Pensez-vous que ces deux jours sont suffisants pour faire la différence dans les carrières des participantes au programme ?

LK : Ces deux jours sont avant tout une opportunité pour ces jeunes passionnées de découvrir l’univers de l’animation à travers des échanges avec des professionnels, la diffusion de films et quelques sessions d’apprentissage sur des logiciels spécifiques. A l’issue de cette immersion de deux jours, de sensibilisation intensive, elles disposent des bases nécessaires permettant d’appréhender les différents métiers existant dans le monde des effets spéciaux, et de contenus digitaux mis à disposition, nécessaires pour leur formation.

AE : Ces dernières années l'animation africaine a été mise en valeur mais beaucoup plus du côté anglophone du continent. Pensez-vous que la formation soit en cause du côté francophone ?

LK : La formation, effectivement, explique en partie ces différences de maturité. Plus encore, en amont de la formation, un grand travail de sensibilisation autour des métiers de l’animation, reste à fournir et nous nous y attelons, à notre échelle en partenariat avec Afro VFX. D’ailleurs, lors du dernier FESPACO, près de 17 films d’animations ont été proposés et le Mali a remporté le prix de la meilleure série d’animation. Le Festival du Film d’Animation d’Abidjan est d’ailleurs annoncé du 2 au 7 mai prochain.

AE : Comment comptez-vous maintenir le suivi avec les participantes à ces sessions de formation ?

LK : Le suivi est effectivement primordial. Nous le maintenons grâce au réseau formé par ces formations, en l’occurrence grâce à des groupes de discussion en ligne qui ont été créés. Les participantes peuvent poser des questions, partager des ressources et discuter des défis et des opportunités. De plus, d’autres formations seront organisées, ainsi que des événements et ateliers en présentiel ou en distanciel pour les participantes durant lesquelles elles pourront se rencontrer et continuer à développer leurs compétences. Par ailleurs, dans le cadre des partenariats, leurs profils sont partagés avec les différents partenaires, qui ont accompagné le programme AfroVFX, pour la première cohorte de 6 mois. Cela met donc en visibilité les compétences locales sur les métiers de l’animation.

AE : La formation a beaucoup mis en avant les aspects techniques. Orange Digital Academy a-t-il prévu des formations sur la partie créative, notamment la rédaction de scénarios ?

LK : Oui, nous proposons des formations dédiées à la rédaction de scénarios, ainsi que des ateliers et des projets qui permettent aux participants de mettre en pratique leur créativité. Les cours peuvent couvrir des sujets tels que la structure narrative, les personnages, les dialogues et les techniques de narration. Ces programmes offrent l’opportunité de collaboration entre les apprenants de différentes spécialités, tels que des scénaristes, des animateurs et des artistes visuels. Il est important que les programmes de formation en animation couvrent à la fois les aspects techniques et créatifs de la création d'animations, afin de permettre aux participants de développer une compréhension complète du processus de création.

AE : Sachant que la demande de contenu local pour la jeunesse, notamment sur les chaînes africaines, est en hausse, est ce que des dispositions sont déjà prises pour que le travail des participantes, une fois abouti, soit commercialisé ? Avez-vous déjà des partenariats avec des chaînes de télévision ou autres plateformes ?

LK : Je peux citer la TV d’Orange au moyen de laquelle l’opérateur est partenaire des maisons de producteurs en tant que coproducteur. Orange est également partenaire de A+, une chaîne de divertissement panafricaine créé par Canal+. Enfin, au travers sa collaboration avec Afro VFX, Orange bénéficie d’un contact privilégié avec des maisons de production au rayonnement international et au niveau national (Vodoo, AfricaToons etc.) qui ont déjà recruté certains apprenants dans leur effectifs.

AE : Ces dernières années de grosses firmes internationales comme Disney se sont mises à la recherche d'histoires africaines pour différentes plateformes. Seulement, créer du contenu de qualité ne signifie pas forcément pouvoir le faire parvenir aux bonnes personnes pour atteindre la bonne audience. Est-ce que la formation a abordé des aspects liés à la création d'un réseau professionnel et le processus de commercialisation ?

LK : Justement, la création d’un réseau professionnel est l’un des objectif de la formation, d’autant plus qu’il s’est soldé par un concours de scénario, permettant aux grandes entreprises internationales partenaires de l’évènement telles que RodeoFX, d’identifier des personnes ressources, afin de collaborer sur des projets concrets.

La création d'un réseau professionnel et le processus de commercialisation sont des finalités de la formation, car il est essentiel et vital de trouver des opportunités de travail, et cela est inclus dans nos programmes.

AE : Est-ce que l'expérience de la formation de cette année vous a donné des idées pour la prochaine édition ? Y a-t-il des choses que vous prévoyez d'ajouter ou de changer ?

LK : Oui, un constat évident : l’engouement des participants et le nombre élevé d’inscription. Il est donc prévu d’effectuer d’autres sessions identiques d’acculturation et des sessions qui seront progressivement approfondies, afin de faire monter en compétence les participantes.

Entretien réalisé par Servan Ahougnon

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Les femmes entrepreneurs continuent de se heurter à d'importants obstacles pour accéder au financement de leur entreprise. En lançant ce nouveau fonds, les responsables ambitionnent de soutenir les femmes dans leurs efforts pour contribuer à l'évolution de la technologie.

Women in Innovation Fund (WiNFUND), un accélérateur à but non lucratif conçu pour soutenir les entreprises dirigées par des femmes et axées sur les femmes, a annoncé le lundi 27 février le lancement public de la collection WiNFUND NFT Africa, un ensemble d'œuvres d'art numériques uniques conçues par l'artiste rwandaise Christella Bijou.

« WiNFUND est un modèle innovant qui aidera les entrepreneures à se développer en créant une communauté mondiale engagée qui fournira un soutien commercial et un financement par la vente de NFT uniques », a déclaré Patricia O'Hayer, cofondatrice de WiNFUND.

Cofondé par la société de biens de consommation Reckitt et le Health Innovation and Investment Exchange (HIEx), en partenariat avec la Fondation Kofi Annan et la Fondation Ecobank, le nouveau Fonds vise à s'attaquer à deux domaines importants d'inégalité, à savoir l’accès aux soins de santé essentiels, et l’accès aux financements par les femmes 

Ainsi, WiNFUND sera en partie financé par la vente des WiNFUND NFT. Les détenteurs de WiNFUND NFT auront accès à des événements, sur invitation seulement, sur les objectifs de développement durable et seront invités à rejoindre un programme de mentorat pour soutenir directement les femmes entrepreneurs qui réussissent.

Signalons que depuis l'ouverture des candidatures en septembre, WiNFUND en a reçu plus de 300 de femmes entrepreneurs dans sept pays africains. Les candidates présélectionnées recevront un soutien commercial pour les aider à se développer, tandis que les meilleures recevront un financement direct de WiNFUND.

Samira Njoya

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Depuis quelques années, les applications de streaming se multiplient dans le monde. Certaines gloires musicales du continent sont oubliées sur plusieurs plateformes, ce qui a amené des tech entrepreneurs du continent à se lancer également sur ce marché.

Baziks est une solution numérique développée par une start-up congolaise éponyme. Elle permet d’accéder, depuis un smartphone, aux chansons congolaises d’hier et d’aujourd’hui. La start-up, basée à Kinshasa, a été fondée par Baya Ciamala (photo) en 2016. Pour diverses raisons, c’est seulement en 2019 que l’entreprise a été enregistrée ; et elle a véritablement lancé la solution en 2021.

« Baziks, c'est la première application de streaming musical 100% local qui veut combattre la piraterie et promouvoir en même temps l'entrepreneuriat des jeunes, c'est-à-dire que nous allons essayer d'accompagner les artistes pour éduquer la population à arrêter de prendre des copies MP3 dans les coins des rues », a indiqué Baya Ciamala.

L’application est uniquement disponible sur Android. Après téléchargement, vous pouvez y surfer sans pouvoir écouter de la musique. Cette action est consécutive à la souscription à un abonnement ou à l’achat d’un « pass miziki ». Il existe l’abonnement de 0,15 $ qui donne accès au catalogue pour une journée avec de la publicité. Les abonnements hebdomadaire et mensuel valent respectivement 0,75 $ et 2,99 $ et donnent accès à tout le catalogue sans publicité. Il est également possible de personnaliser l’interface, d’obtenir des bonus et aussi des récompenses. Les abonnements se font via Orange Money.

Le pass miziki est une carte qui dispose d’un code caché. Comme l’abonnement, il existe trois catégories de pass : celle de 0,1 $, celle de 0,7 $ et celle de 2,99 $. Il est possible de commander un pass miziki en ligne et de bénéficier d’une livraison électronique ou physique gratuite partout en RDC. Rappelons que le catalogue de la plateforme est 100% musique africaine avec une prédominance des musiques des deux Congo.

Selon les données de Play Store, l’application a déjà été téléchargée par plus d’un millier d’internautes. En 2021, la start-up a remporté le premier prix du Prix Orange de l’entrepreneur social en RDC. Baziks est repartie avec un chèque d’un montant de 6 000 $.

Adoni Conrad Quenum

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Grâce aux plateformes de commerce en ligne, il est possible de vendre des articles à des personnes vivant à l’autre bout du monde. Fort cet atout, une entrepreneure malgache s’est fixée des objectifs élevés pour sa start-up.

Vangovango est une plateforme de commerce électronique développée par une jeune pousse malgache du même nom. Elle permet de vendre en ligne des bijoux ancestraux malgaches faits en matériaux nobles. La start-up a été fondée en 2018 par Diana Chamia Anjarasoa.

« Vangovango Gasy est née d’une envie de mettre en lumière le bracelet ancestral malgache. Mais l’aventure nous a amené à proposer plus que des bracelets mais aussi les autres formes de bijoux (colliers, bagues etc.). Mon objectif initial était de proposer des Vangovango plus modernes. Certes les anciens vangovango sont jolis, d'ailleurs on les propose sur notre boutique en ligne, mais il était nécessaire de proposer de nouvelles créations pour se démarquer », indique Diana Chamia Anjarasoa. Et elle poursuit : « la chance que j’avais, c'est que je sais dessiner et je suis créative, je puise à partir de ma vie, de mon environnement, des fois je fais la chasse à la création en visitant des musées, des vides greniers dans le 5e arrondissement ou Maisons-Laffitte ou chez les vendeurs de grigri au marché de Diego Suarez ».

Diverses photos des produits créés par les artisans de la firme sont exposées sur la boutique en ligne. Ils sont faits en or, en argent ou encore en saphir. Pour faire des courses sur la plateforme, il faudra créer un compte et renseigner les informations personnelles habituelles (nom, prénom, mail, mot de passe). La livraison est offerte après un achat d’un montant de 50 euros.

Il faut néanmoins souligner que les délais de livraison sont plutôt longs. Il varie de 3 à 16 jours d’attente en fonction de la situation géographique. En ce qui concerne le paiement, Vangovango propose plusieurs moyens comme le virement bancaire et PayPal. L’option du paiement différé (achetez maintenant, payez plus tard ; paiement en quatre fois) est également disponible. En 2022, la startupeuse a été sélectionnée parmi les 50 entrepreneurs africains à l’Africa’s Business Heroes.

Adoni Conrad Quenum

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Les jeux vidéo sont un secteur qui enregistre progressivement de la croissance en Afrique. Le domaine de l’e-sport offre aujourd’hui des opportunités de carrière à de millions de jeunes passionnés. Explorer ce nouveau territoire est l’objectif que le gouvernement du Bénin s’est fixé le 24 novembre 2021.

L'Africa Gaming Cup, une compétition internationale regroupant les adeptes de jeux vidéo en Afrique, se déroulera dans les prochains jours au Bénin. Les contours de l’événement qui réunira plusieurs communautés de gamers du Bénin et du continent ont été dévoilés, mercredi 13 avril, au cours d’une conférence de presse donnée  par les organisateurs, Mike Hessabi (photo, à droite), fondateur Nicecactus Gamer, et Médard Djékété (photo, à gauche), président d’Africa Gamers.

« La bonne nouvelle, c’est que la compétition sera lancée officiellement le 23 avril », a déclaré Mike Hessabi. Trois jeux animent cette première édition de l’Africa Gaming Cup qui se déroule en trois phases, selon Médard Djékété. Il s’agit notamment de Clash royal, le jeu mobile e-sport le plus joué au Bénin, Tekken 7, un jeu de référence parmi les jeux de combat, et Battlegrounds Mobile, l’e-sport mobile qui compte parmi les plus répandus à travers le monde.

Après les phases qualificatives régionales et les finales régionales, la finale continentale qui rassemble les meilleures équipes d’Afrique se déroulera en juillet 2022 au Palais des congrès de Cotonou lors d’un week-end de show et d’animations pour consacrer le champion.

Faire du Bénin la plaque tournante de l’e-sport en Afrique. C’est en quelque sorte le leitmotiv des organisateurs de Africa Gaming Cup, exprimé lors d'une sortie médiatique en présence de la ministre du Numérique et de la Digitalisation. L’organisation a reçu l’autorisation du Conseil des ministres pour tenir ce rassemblement d’envergure le 24 novembre 2021.

Le Bénin, avec sa communauté de joueurs qui s’affirment sur le continent africain, dispose des potentialités pour avoir de bons résultats lors de ces rencontres, affirme Mike Hessabi. « Nous avons fait une prospection sur le terrain et nous savons qu’il y a beaucoup de communautés actives au Bénin », a indiqué le directeur de Nicecactus Gamer. Plusieurs jeunes Béninois participent déjà aux gaming cup et glanent des médailles. La plateforme qu’il a fondée prend en charge les jeux sur PC, consoles et appareils mobiles et est capable d’accueillir plus de 2 000 tournois en ligne par mois. 

Ruben Tchounyabe

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Le créateur de Kiroo Games, Olivier Madiba, annonce à ses actionnaires avoir créé « un mélange de technologie et de normes pour absorber le désordre du mobile money africain. Nous sommes les premiers à l'avoir fait ! ».

Selon le Camerounais, la technologie du Mobile Money en Afrique est chaotique : « Chaque telcos ou chaque agrégateur a ses propres règles qui changent même entre les pays. ». Jusqu’ici aucun grand acteur de jeu vidéo opérant en Afrique n’avait réussi à l’intégrer dans sa monétisation et l’industrie avait fini par accepter que ce serait impossible tant qu’il n’y aurait pas un agrégateur universel sur le continent, c’est-à-dire dans une dizaine d’années, explique-t-il.

Pourtant, il en était persuadé, « le mobile money est la clé pour monétiser rapidement le digital en Afrique, comme vous le voyez dans le rapport du GSMA ou les transactions ont atteint 1000 milliards de USD cette année ».

« Nous avons créé un mélange de technologie et de normes pour absorber le désordre du mobile money africain. Chaque joueur en Afrique verra les moyens de paiements disponibles dans son pays et vivra un parcours de paiement adapté. Nous sommes les premiers à y arriver au monde », affirme-t-il.

Le système, encore en phase de tests, devrait être implémenté dans le courant du mois de mai en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso. « Avant notre innovation, un studio devait prendre entre 2 et 4 mois pour intégrer un nouvel API de Mobile Money et des semaines pour mettre à jour. Nous arriverons maintenant intégrer en 2 semaines et faire des mises à jour en quelques heures dès acquisition des API. »

Olivier Madiba confie avoir été déjà contacté par des majors intéressées par son innovation : « Notre capacité à monétiser sur tout le continent à court et moyen terme est maintenant une certitude ».

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En Afrique, les studios de jeux vidéo peinent encore à commercialiser efficacement leurs productions. Des partenariats stratégiques avec divers acteurs de l’écosystème tech et financier leur font défaut. En Éthiopie, une évolution se profile.

Le studio de production de jeux vidéo éthiopien Qene Games a signé, lundi 11 avril, un accord de partenariat avec l’opérateur de téléphonie mobile Ethio Telecom pour mettre ses jeux mobiles à la disposition du marché local. Le partenariat résoudra la difficile équation du paiement à laquelle se heurte cette industrie. Qene Games va s’appuyer sur les solutions Fintech de l’opérateur éthiopien pour faciliter l’accès à ses produits à travers des modalités telles que les abonnements et les achats intégrés.

Pour Dawit Abraham (photo), le président-directeur général de Qene Games, « l’Afrique a un grand potentiel pour devenir un exportateur majeur de jeux et être compétitif dans l’industrie mondiale de la création et du divertissement. Cependant, la première étape que nous devons franchir pour en faire une réalité est de donner aux créateurs africains un accès facile pour vendre leur contenu sur le marché africain ».

Considéré comme étant le premier studio de production des jeux vidéo en Éthiopie, Qene Games compte déjà à son actif des jeux tels que Kukulu, Gebeta et Feta — d’inspiration africaine à travers leurs styles artistiques ou leurs personnages — qui lui ont permis de se distinguer comme la meilleure application de divertissement sur le continent. Kukulu, le tout premier jeu mobile de Qene, sur lequel sera expérimenté en premier le partenariat, est un célèbre jeu mobile qui partage l’aventure d’une poule qui cherche à sauver la vie de son fermier. Il est disponible en quatre langues éthiopiennes.

La collaboration entre Qene Games et Ethio Telecom intervient après la formation en février dernier par dix studios de jeux vidéo africains d’un éditeur continental dénommé le Pan African Gaming Group (PAGG), dont le but est de renforcer l'industrie en créant plus d'opportunités économiques et d'emplois à travers l'Afrique. La crédibilité que recherchent les dix acteurs, parmi lesquels Qene Games, permettra à cette co-entreprise d’acquérir plus de valeur pour monétiser au mieux les productions africaines.

Une fois passée la phase initiale du partenariat avec Ethio Telecom, Qene Games compte mettre l’intégralité de sa production à la disposition du marché local. Pour le studio éthiopien, c’est le premier pas vers la réalisation de son rêve de conquête du marché africain.

Ruben Tchounyabe

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En six ans, l’initiative n’a cessé de se développer avec des ambitions de plus en plus grandes. Elle poursuit sa mission de moderniser la cuisine africaine, la rendre plus attrayante, nutritive et internationale. 

Gabougouni signifie « petite cuisine » en bambara, l’une des langues nationales au Mali. C’est le nom que Dienaba Traoré (photo) a trouvé pour porter son initiative dont l’ambition était de valoriser les recettes culinaires de son pays. La jeune malienne a lancé le blog qui s’y attelle en 2016. Son idée est née de la difficulté que rencontraient des compatriotes installés à l’étranger, même des locaux sans grande expérience dans la cuisine malienne, à trouver des informations sur des plats traditionnels maliens. Des recettes d’autres pays africains ont été ajoutées ensuite face à la demande de nombreux visiteurs.

« Sur cette plateforme j’ai voulu partager avec le monde, la cuisine africaine, spécialement celle du Mali en y ajoutant ma touche personnelle, ainsi que le métissage culinaire qui permet de valoriser les produits du terroir africain », explique-t-elle.

Recettes, vidéos, fiches produits, conseils en nutrition, organisation d’ateliers… Gabougouni regorge de contenus variés. L’initiatrice de la plateforme s’est même donné comme mission de briser les idées reçues selon lesquelles la cuisine africaine est grasse et complexe. La blogueuse retravaille donc les recettes afin qu’elles soient plus attrayantes, faciles à réaliser, plus nutritives.

Dienaba Traoré est une passionnée de cuisine et tout ce qui touche aux aliments depuis son plus jeune âge. Après un bac scientifique, elle poursuit ses études dans le domaine de l’agroalimentaire puis en « qualité hygiène sécurité environnementale et alimentaire » à Dakar. Une voie qui lui a permis de trouver un emploi pendant cinq ans dans une entreprise spécialisée dans la restauration aérienne et l’assistance aéroportuaire.

Grâce à sa persévérance dans la mise en lumière de la cuisine malienne, elle a remporté en 2017 le 3e Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient au Mali. Le blog a gagné en popularité. Il est déjà suivi par plus de 74 000 abonnés sur Facebook.

La fondatrice de gabougouni, qui se présente comme consultante en salubrité des aliments, photographe et styliste culinaire, envisage maintenant de créer une boutique en ligne spécialisée dans la vente des produits agroalimentaires des femmes du Mali et d’Afrique de l’Ouest. Le blog compte aussi offrir des cours de cuisine à distance et en présentiel. Il est aussi question à long terme de mettre en place un « Hub Culinaire » qui sera un espace de coworking entre passionnés de cuisine, professionnels, entreprises agroalimentaires. 

Ruben Tchounyabe

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Fruit de dix années de travail, la sauvegarde informatisée de plus de 40 000 textes anciens, sites historiques, musiques et autres documents culturels précieux du mali est achevée. Une mémoire immatérielle mise à la disposition du monde.

La société américaine Google a dévoilé, jeudi 10 mars, la plateforme numérique Mali Magic. C’est une galerie virtuelle qui donne à découvrir d’un grand éventail de manuscrits, de musique, d'art et de sites patrimoniaux propres au Mali. Cette numérisation, engagée par l’ONG Savama DCI du bibliothécaire Abdel Kader Haidara (photo), avait démarré en 2012 lorsque des groupes armés avaient pris le contrôle du nord du pays, dont la ville de Tombouctou, et commencé à détruire des ouvrages culturels et historiques anciens.

Google Arts & Culture et plusieurs organisations locales et internationales, à l’instar de l’Unesco, ont rejoint le projet en 2014, interpellés par Abdel Kader Haidara (qui avait déjà réussi à faire sortir clandestinement plusieurs manuscrits de Tombouctou) et d'autres acteurs, sur le danger encouru par le patrimoine culturel dans cette partie du pays. Chance Coughenour, responsable de programme et archéologue numérique chez Google Arts & Culture, explique que « les piliers du projet sont les manuscrits, la musique, les monuments et les arts modernes ».

Les documents anciens écrits à l’origine en arabe médiéval ont été traduits en anglais, français, espagnol et arabe moderne pour les rendre plus accessibles. Abdel Kader Haidara souligne : « Ils [les manuscrits] sont plus que des documents historiques importants. Au cœur de l'héritage de la nation ouest-africaine du Mali, ils représentent le long héritage de connaissances écrites et d'excellence académique en Afrique, et ont le potentiel d'inspirer l'apprentissage mondial des actions du passé pour faire face aux problèmes modernes ».

Google Arts & Culture a travaillé en collaboration avec les communautés locales et les experts pour documenter numériquement la richesse de l'art, de l'architecture, de l'érudition et de la tradition musicale et des histoires du pays. Mali Magic a permis de numériser plus de 40 000 manuscrits. Il contient également plus de 50 expositions, dont les premières visites interactives en ligne de certains des sites historiques les plus importants du Mali, des mausolées et des mosquées, notamment les mosquées Sidi Yahia et Djingareyber et le tombeau des Askia qui peuvent tous être visités virtuellement grâce à Google Street View.

Côté musique, un album original, Maliba, de l'auteure-compositrice-interprète malienne Fatoumata Diawara, produit au Mali et écrit sur l'héritage culturel du pays, a été créé exclusivement pour le projet. La collection contient également une multitude de vidéos et d'images qui capturent la scène artistique contemporaine du Mali et présentent certains de ses artistes. 

Ruben Tchounyabe

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