Le gouvernement malgache à travers ce projet et d’autres en cours, ambitionne de faire du pays un modèle sur le continent, en matière d'énergie et d'infrastructures numériques de qualités.

Le projet « Digital and Energy Connectivity for Inclusion in Madagascar » (DECIM) passera devant le conseil d’administration de la Banque mondiale le 30 mars 2023 en vue de son approbation. Le projet financé à hauteur de 400 millions de dollars par la Banque mondiale vise à améliorer de manière significative le taux d’accès à l’électricité et à la connectivité numérique à Madagascar.

Sur Twitter, Marie-Chantal Uwanyiligira, représentante de la Banque mondiale à Madagascar, a déclaré que le projet permettra de « valoriser ces ressources et doubler le taux d’accès à l’électricité à Madagascar de 30 à 66 % d’ici 2030 ».

A Madagascar, la récession induite par la Covid-19 a été le dernier d'une série de chocs subis par le pays, qui ont annulé les gains de croissance économique précédents. Selon la Banque mondiale, l’effondrement des recettes d'exportation et des investissements privés a entraîné une contraction du PIB de 7,1 % et du revenu par habitant de 9,6 %. L'institution de Bretton Woods estime que 2,4 millions de personnes sont passées sous le seuil de pauvreté international en 2020. En conséquence, le taux de pauvreté a atteint un record estimé à 81 % en 2020.

Ainsi, à travers ce projet, le gouvernement envisage de redresser considérablement l’économie du pays. A en croire le ministère du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), le but ultime du projet est de désenclaver les milieux ruraux à travers l’utilisation des appareils solaires et numériques dans les endroits non accessibles aux réseaux ; d’accroître l’alphabétisation numérique mais également offrir de l’énergie solaire et des services numériques aux institutions publiques, les écoles et les hôpitaux.

Samira Njoya

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Cette nouvelle initiative cadre avec les objectifs du gouvernement ivoirien qui ambitionne de faire du pays un hub énergétique dans la sous-région, à l’horizon 2030, avec un mix énergétique de 42 % d’énergies renouvelables.

Orange, l’un des leaders des télécommunications en Côte d'Ivoire, et Butec, un groupe d'ingénierie basé à Dubaï et opérant principalement dans les pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), ont annoncé le mardi 17 janvier la mise en service de la solarisation du Groupement Orange Services (GOS).

Le communiqué rendu public par la maison de téléphonie renseigne que cette solarisation permettra de réduire l’empreinte environnementale du data center Center d’Orange en Côte d'Ivoire, minimiser la part de l’électricité commerciale d’origine non renouvelable et éviter d’avoir recours à des groupes électrogènes consommant du fuel (énergie fossile émettant du CO2).

Soulignant l’importance de cette innovation, Brelotte Ba, directeur général adjoint d’Orange Middle East and Africa, a déclaré que « cette centrale solaire et l’utilisation de l’énergie achetée à la Compagnie Ivoirienne d’Electricité permet d’atteindre un taux d’énergie renouvelable de 48% sur le GOS, en ligne avec les ambitions du Groupe Orange. Nous comptons aller encore plus loin avec la solarisation du data center d'Assabou à Yamoussoukro, qui assurera une couverture de plus de 46% de la consommation du datacenter en journée ».

La centrale utile a plus d’un titre est composée de 781 modules solaires photovoltaïques de dernière génération et fournit au data center une alimentation électrique d’origine renouvelable estimée à 527MWh/an. Son architecture est conçue pour fonctionner 7 jours sur 7 en mode autoconsommation, c’est à dire par l'utilisation directe de l’énergie solaire produite au fil du soleil (en journée) par le data center, ce qui permet de couvrir aujourd’hui 50% de la consommation diurne (7h-18h) du data center. 

A en croire Armand Seya, directeur général Afrique de l’Ouest de Butec Energies & Services, le projet est d'une importance capitale aussi bien pour le groupe Orange que pour Butec « puisqu’en ligne avec ses ambitions de développement des métiers de services à l’énergie en Afrique, plus précisément dans les énergies renouvelables ».

Samira Njoya

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Actif dans le monde des affaires à l’international depuis vingt ans, le cinquantenaire a développé plusieurs entreprises dans divers secteur d'activités. A travers la dernière, il souhaite avoir un plus grand impact social sur la population africaine.

Solofo Rafenombolatiana (photo) est un entrepreneur malgache. Ingénieur en télécommunications, issu de Télécom Bretagne en 1986, il est le président directeur-général de la start-up DizzitUp dont il est l’un des co-fondateurs, avec Cédric Nicolas, Jean-Michel Billaut, Kezar Fidaly et Lawrence Tetrel-Poupart.

Lancée en 2018 à Lomé au Togo, la start-up DizzitUp propose une place de marché internationale à travers laquelle les Africains, où qu’ils se trouvent, peuvent financer, vendre et acheter des produits et des services de première nécessité partout sur le continent. La société satisfait des besoins dans six secteurs que sont : l’énergie renouvelable, alimentation, santé, éducation, tech et services, services financiers.

L’énergie et les services financiers sont les secteurs sur lesquels Solofo Rafenombolatiana a bâti DizzitUp. Dans un entretien accordé à Paris Singularity en 2021, il explique que la société qui est opératrice d’une plateforme « Energy as service » de financement et de vente de produits et services autour de l’énergie renouvelable est née dans son esprit en 2017, après avoir constaté que trente ans après un petit village dans lequel il avait été enseignant n’avait toujours pas d’électricité.

Pour l’homme d’affaires d’une cinquantaine d’années, qui croit que « l’énergie et le système bancaire sont les deux freins au développement de l’Afrique », DizzitUp est également considéré comme une fintech, pour avoir su développer une infrastructure digitale décentralisée et sécurisée de transfert et de paiement instantanés à base de blockchain et de stablecoin, permettant de prendre des commandes et paiement partout dans le monde sans contraintes. 

Diplômé en administration et gestion des affaires à l’ESSEC Business School, Solofo Rafenombolatiana a reçu les honneurs le 28 octobre à Lomé pour DizzitUp, qui été sélectionnée parmi les six finalistes de la cinquième édition de l’Ecobank Fintech Challenge qui a été remporté par Touch and Pay.

Cofondateur et producteur du Nosy Be Jazz Festival à Madagascar, Solofo Rafenombolatiana est un entrepreneur en série qui a fondé Mobiligence SA, une entreprise de création et de gestion de sociétés de développement mobiles, à Paris en 2000. Huit années plus tard, il a lancé Beezbox SAS, éditeur et opérateur parisien de services de réseaux sociaux pour les entreprises.

Fondateur et producteur de Sunny Live Music, une agence de production de concerts et festivals jazz, Solofo Rafenombolatiana a commencé sa carrière professionnelle en 1986 en tant qu’ingénieur support commercial de Wang France. Il est ensuite embauché à Hewlett-Packard comme responsable des ventes et du marketing en 1988.

C’est après un passage à Bull Information Systems entre 1997 et 2000 comme vice-président et directeur général du marché des télécommunications que le Malgache a fondé sa toute première entreprise. Il a continué à travailler en parallèle. De 2003 à 2004, il est vice-président et directeur Mobility Business Unit de Technicolor, ex Thomson. Entre 2011 et 2013, il occupe le poste de directeur marketing et média digital de l’Association française contre les myopathies (AFM-Téléthon). 

Melchior Koba

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En Afrique, l'accès à l'électricité et la gestion de la consommation des flux demeurent une préoccupation majeure . À travers le numérique, des projets sont expérimentés pour faire face aux exigences de la clientèle et aux challenges d’une desserte durable de l’électricité.

La Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) a annoncé le jeudi 22 septembre qu’elle se préparait à déployer de nouveaux compteurs intelligents en Côte d’ivoire. Le pays compte à ce jour plus de 2,8 millions de compteurs télégérés, et l'entreprise ambitionne d'en fournir 100% dans la ville d’Abidjan d’ici 2025. L’annonce a été faite par Ahmadou Bakayoko (photo), directeur général de la CIE, lors de la « Journée de l’Innovation CIE » organisée par l’entreprise pour présenter ses outils de gestion et ses solutions innovantes en vue d’une meilleure expérience client.

« Nous souhaitons vous montrer aujourd’hui notre volonté d’utiliser la technologie chaque jour pour améliorer la vie des Ivoiriens », car « notre engagement au quotidien est de vous fournir une électricité et un service de qualité et contribuer au développement durable de la Côte d’Ivoire », a déclaré Ahmadou Bakayoko.

Le compteur intelligent expérimenté en Côte d’ivoire depuis 2018, permet d’accompagner le client au quotidien dans sa consommation et offre un gain de temps important lié au dépannage à distance. Il a été mis sur pied par l’entreprise pour faciliter la gestion des flux de consommation d'électricité chez le client, mais aussi pour mettre fin aux fraudes d’électricité qui ont fait perdre environ 40 milliards FCFA à la Côte d’Ivoire en 2019.

D’autres projets numériques en cours de la compagnie d’électricité ont été également présentés au public, parmi lesquels le nouveau portail dédié à la digitalisation des demandes de travaux des clients BTP. La plateforme permet la réduction des coupures d’électricité liées aux piochages de câble, la réduction du délai de traitement des demandes, une meilleure anticipation des risques de coupures et l’amélioration de la traçabilité des demandes pour les clients.

Un autre projet en cours tout aussi important est l'utilisation de drones pour optimiser la surveillance du réseau électrique. Cette pratique vise à anticiper les incidents majeurs et prévenir les risques électriques pour les collaborateurs.

Samira Njoya

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Deux des plus grands acteurs du secteur du cloud computing, Amazon Web Services et Google ont renforcé ces derniers mois leur présence en Afrique du Sud. L’objectif est d’établir des centres de données sur le continent africain dans les prochaines années.

Dr Alistair Mokoena, directeur national de Google Afrique du Sud, a annoncé l'ouverture en 2023 d’un centre de données à Cape Town. Dans un entretien publié le vendredi 2 septembre sur le site d'information ITWeb, il affirme que ce centre local prendra en charge les clients de Google Cloud et hébergera des données provenant de tout le continent.

« Nous sommes à un point où le projet d'établir une région de centre de données en Afrique du Sud va se réaliser et ces choses prennent environ deux ans pour se concrétiser. Nous sommes en concurrence avec les meilleurs du monde, et une grande partie de la compétitivité consiste à investir dans les infrastructures », a expliqué le Dr Mokoena.

« Dans le type d'espace dans lequel nous opérons, nous devons disposer d'un centre de données ; nous traitons des données et nous avons des clients de l'informatique dématérialisée qui comptent sur nous pour des services liés aux données », a-t-il ajouté.

Plusieurs initiatives ont été lancées par Google en Afrique ces dernières années. Le géant de la technologie travaille actuellement sur son prochain centre de développement de produits à Nairobi, qui va créer des produits africains et exporter des logiciels de l'Afrique vers le reste du monde. Le 1er septembre, la société a officiellement lancé son nouveau câble Internet sous-marin Equiano, qui relie le Portugal à l'Afrique du Sud.

Ces initiatives sont mises sur pied simultanément avec celles d'Amazon Web Services (AWS). L'autre géant du cloud a ouvert un nouveau bureau à Johannesburg il y a quelques jours. Ce nouveau bureau s'inscrit dans la continuité des investissements croissants d'Amazon en Afrique du Sud, qui ont débuté en 2004. À travers cette nouvelle présence physique, la société veut répondre à la demande croissante des clients et poursuivre son investissement dans la nation arc-en-ciel.

Selon le rapport « Africa Data Center Market - Industry Outlook & Forecast 2022-2027 » de Research and Markets, l’adoption du cloud en Afrique du Sud devrait connaître une croissance annuelle de 25 % et générer jusqu’à 1,5 milliard USD d’ici 2024.

Samira Njoya

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L’Agence française de développement (AFD) et Investisseurs & Partenaires (I&P), une entité d’investissement axé sur l’Afrique subsaharienne, ont annoncé le lundi 18 juillet, en partenariat avec le fonds spécialisé Gaia Impact Fund, le lancement d’I&P Digital Energy. C’est un programme dans lequel la Commission européenne investira 4 millions d’euros et qui a pour but d’accompagner la croissance et le développement de start-up et de petites et moyennes entreprises (PME) africaines proposant des solutions numériques d’accès à une énergie abordable, moderne et stable pour le plus grand nombre.

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La période post-Covid a vu l’accélération de la transformation numérique dans la plupart des pays du continent. Au Gabon, des entrepreneurs ont mis en place une solution technologique en partenariat avec la Société d’électricité et d’eau du Gabon (SEEG).

Orema est une application mobile développée par une start-up gabonaise éponyme. Elle permet de gérer à partir d’un smartphone le compteur électrique prépayé Edan. La start-up a été fondée par Jean Claude Birane Ndiaye et Scarlett Pindji.

Cette idée est née après que Jean Claude Birane Ndiaye s’est rendu compte de la difficulté de recharger des compteurs électriques prépayés en période de pluies, car ceux-ci sont souvent installés à l’extérieur des maisons. L’utilisateur pourra dorénavant, avec son application, vérifier son solde, recharger son compte via mobile money et surveiller en temps réel sa consommation d’énergie à n’importe quel moment de la journée, peu importe la météo.

Avant de pouvoir utiliser l’application, il faudra installer un boîtier au niveau du compteur. C’est ce boîtier qui va conférer au compteur prépayé la fonction intelligente de sorte qu’il pourra être contrôlé depuis l’application Orema et la plateforme web.

Par ailleurs, la start-up a reçu plusieurs récompenses depuis son lancement. Entre autres, elle a remporté le premier prix lors du concours national des meilleurs business dans le numérique en 2020. Elle a rejoint, un an plus tôt, la Société d’incubation numérique du Gabon (SING) pour suivre le programme d'accélération Cohorte Innovation 4.0.

Adoni Conrad Quenum

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La transformation numérique et la transition énergétique préoccupent les autorités algériennes. Elles souhaitent voir à cet effet un plus grand nombre d’entreprises technologiques de ce domaine éclore.

L’accélérateur public de start-up Algeria Venture (A-Venture) et Schlumberger, fournisseur mondial de technologies pour l’industrie de l’énergie, ont signé le mercredi 11 mai une convention de partenariat à Alger. Elle porte sur l’accompagnement en matière d’expertise technologique des start-up qui opèrent dans le domaine de l’énergie.

Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Économie, de la Connaissance et des Start-up, Yacine El-Mahdi Oualid, a indiqué que « le partenariat entre A-Venture et Schlumberger encouragera davantage les start-up et les porteurs de projets innovants dans le secteur de l’énergie, qui est vital pour l’économie nationale ».

Redha Kelkouli (photo, à gauche), le directeur Afrique du Nord de Schlumberger, a expliqué que ce partenariat est « centré sur le concept de l’open innovation, qui permettra à des groupes internationaux, privés ou étatiques ou autres, de collaborer et d’assister les start-up et porteurs d’idées algériens à faire face aux défis futurs de l’Algérie, notamment dans les domaines de la transformation digitale et de la transition énergétique ».

Les start-up et leurs innovations jouent actuellement un rôle important dans l’amélioration de l’accès des populations à divers services essentiels. En Afrique où le déficit en énergie électrique nuit encore grandement aux activités des ménages et des entreprises, les start-up spécialisées dans l’énergie se présentent comme une alternative intéressante. Elles ne cessent d’ailleurs d’attirer un plus grand nombre d’intérêts. Dans son rapport « 2021 Africa Tech Venture Capital », Partech estime que les CleanTech ont attiré 193 millions $ de dollars d’investissement en 2021, en croissance de 30 % sur un an.

Selon Yacine El-Mahdi Oualid, les CleanTech peuvent aussi contribuer à apporter une réponse au défi de la transition énergétique que connaît l’Algérie. À termes, la convention entre A-Ventures et Schlumberger permettra d’exporter l’expertise des start-up algériennes dans la sous-région Afrique du Nord et au-delà. 

Ruben Tchounyabe

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L’Agence Ecofin dresse le bilan et une analyse des levées de fonds des start-up africaines au cours des deux premiers mois de 2022. Une année déjà marquée par une flopée de deals, mais aussi, une hausse des montants reçus, des signaux d'une nouvelle série de records après les performances de l’exercice 2021.

Alors que l’année 2021 s’est conclue par un record absolu en matière de levées de fonds, l’écosystème start-up africain a le vent en poupe en ce début d’année. Après un premier mois de janvier prolifique, Février s'est inscrit dans le même trend des records. Jamais le niveau des investissements n’a été aussi haut sur les deux premiers mois de l’année.

Selon des données combinées de la plateforme Africa : The Big Deal et de l’Agence Ecofin, au moins 1,2 milliard $ ont été déjà levés par les jeunes pousses opérant en Afrique cette année. À titre de comparaison, ce chiffre n’a pas excédé les 400 millions $ en 2021 sur la même période. L’an dernier, il a fallu cinq mois pour atteindre ce niveau d’investissements, et neuf mois en 2020. A ce rythme, les injections de fonds dans les start-up africaines pourraient atteindre plus de 7 milliards $ en 2022, soit près du double des réalisations de 2021.

159 opérations, 2 big deals

La confiance des investisseurs dans l’univers de l’entrepreneuriat et de l'innovation africaine va crescendo. Quelque 159 opérations ont marqué ce début d’année, c’est presque le double du nombre de deals recensés à la même période en 2021 (83 opérations recensées). Les tours d’amorçage continuent de se tailler la part du lion. Et même si les rondes de petites tailles semblent tenir le pari, les opérations plus avancées maintiennent également le cap.

D’abord, les séries A se sont multipliées. On en recense déjà au moins 9. Autre fait intéressant, l’écosystème a battu en deux mois, le record du nombre de séries D sur une année calendaire, avec les opérations du Ghanéen mPharma (35 millions $) qui fournit des médicaments en dépôt aux pharmacies et la fintech nigériane Flutterwave (250 millions $). L’autre opération d’envergure est le tour de table de 100 millions $ d’InstaDeep, la start-up tunisienne, spécialiste de l’intelligence artificielle, qui travaille dans la biotech.

 La fintech toujours en tête

Menée par la licorne nigériane, devenue la plus importante start-up africaine en matière de valorisation, la fintech africaine démarre 2022 sur les chapeaux de roue. Pas moins de 50 opérations sur les 160 dénombrées concernaient les solutions de technologies financières, soit 20 de plus qu’en 2020 à la même période. Les investissements dans le secteur ont franchi la barre des 530 millions $. A la même période en 2021, la fintech n’avait capté que 150 millions $. 

Derrière la fintech, les solutions en matière d’énergie et d’eau sont celles qui ont attiré le plus d’opérations, au total 22 transactions, mais des deals, dans leur grande majorité, de petites tailles pour un total de seulement de 26 millions $. Ce montant reste deux fois plus faible que celui de 2021 (plus de 50 millions $)

 

Des Percées et des baisses

En collectant 91 millions $ en février, le Sud-Africain des communications mobiles et du chat-commerce, Clickatell, a fortement contribué à la percée du secteur des télécoms, média Entertainment. Ce progrès est également à l’actif de Poa Internet, le fournisseur d’accès à Internet kényan qui a annoncé en janvier le premier closing de son tour de financement de 28 millions $, une opération menée par Africa50. Au total, le secteur timide en 2021, a déjà reçu sur les deux premiers mois, en seulement 6 opérations, six fois plus d’investissements que pendant toute l’année 2021. Cependant, certains secteurs comme l’EdTech et le recrutement ou l’e-santé ont perdu du terrain en glissement annuel.

 

 Le Nigeria, la start-up nation africaine

Avec plus de 34% des deals, le Nigeria continue de consolider son hégémonie dans  l’univers start-up africain, drainant trois fois plus d’investissements qu’à fin février 2021.  Les start-up opérant au Nigeria ont reçu au total 392 millions $, soit environ 32% des levées de fonds globaux. Ces financements sont allés dans leur plus grande majorité à la fintech (335 millions $, un peu près de 85%), ce qui représente plus de 70% des fonds levés par le secteur au cours de la période sous-revue.

De leur côté, le Kenya, l’Egypte, l’Afrique du sud, de loin les poursuivants directs de la première économie africaine en termes de PIB, suivent le pas. Ensemble, ces “top start-up nations africaines” concentrent plus de 80% des financements reçus des capital-risqueurs axés sur l’Afrique.

 

 

Qui investit dans les start-up africaines ?

Plus de 320 investisseurs ont déjà participé aux différents cycles de financement des start-up africaines durant ces deux premiers mois de l'année.

Alors que de plus en plus d’investisseurs à travers le monde se tournent vers l’Afrique, ce sont les sociétés américaines de capital-risque qui semblent les plus actives sur le continent. Elles sont citées au moins 180 fois dans les cycles de financement de ce début d’année. La première place revient à l’accélérateur californien Y Combinator qui apparaît dans 14 opérations. L’US African Development Foundation (USADF), nouvellement arrivé sur le marché africain, monte déjà sur la deuxième marche du podium. Les investisseurs asiatiques eux sont menés par le Japon. Le Japonnais Kepple Africa Ventures continue d’étendre ses intérêts sur le continent alors que d’importants acteurs nippons, notamment SoftBank Group font leur première semence sur le continent depuis 2019. 

Au-delà de tout, l’Afrique se finance en partie, en témoigne la présence marquée d’investisseurs africains traditionnels tels que le Mauricien Launch Africa (13 deals en 2022 et 80 depuis 2019), et le Nigerian LoftyInc Capital Management (8 deals, 54 depuis 2019). Aussi, de nouveaux capital-risqueurs comme le Nigerian All On (13 deals) émergent-ils.

 

 

Fiacre E. Kakpo

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Titulaire d’un master en environnement et en gestion des déchets, elle s’est démarquée au fil des ans par son engagement en faveur de la planète. Elle souhaite développer l’intérêt d’un plus grand nombre d’Africains sur la question de pollution plastique.

Edith Kouassi (photo) lutte contre les déchets plastiques en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années. La jeune femme a mis en place, avec la start-up Ecoplast Innov dont elle est la co-fondatrice en 2020, plusieurs initiatives pour arriver à ses fins. Avec Cityzed, l’une de ses solutions basées sur le numérique, elle a conquis le jury du Prix Orange de l'Entrepreneur Social en Afrique et Moyen-Orient 2021 (Poesam). Elle a reçu à cet effet le 3e prix et une somme d’un million  FCFA (plus de 1500 $).

Cityzed est une application de sensibilisation et de formation des ménages, des collectivités et des entreprises au tri sélectif et à la collecte des déchets, explique l’éco-militante ivoirienne. La solution numérique permet également de localiser à Abidjan les ménages dans lesquels des déchets plastiques et pneumatiques peuvent être récupérés. Elle leur donne même la possibilité de suivre le processus de traitement de ces déchets jusqu’au produit fini afin qu’ils voient comment ils sont valorisés (pavés, granulés, briquettes…).

D’ici quelques années, Edith Kouassi et son équipe voudraient transformer plus de 6 000 tonnes de déchets plastiques par an et produire annuellement environ 5 000 tonnes de produits finis. Ces produits sont d’ailleurs vendus sur Cityzed qui a développé un catalogue à travers lequel les populations peuvent se procurer des produits respectueux de l’environnement pour les projets de construction.

La jeune femme, titulaire d’un master en environnement et en gestion des déchets, explique que Cityzed lui a été inspiré de ses expériences de terrain pendant sa formation. Elle indique « qu’au début, ce n’était pas facile de faire la promotion de ce système de collecte et de tri de déchets, mais actuellement les populations ont réussi à comprendre et même à s’intégrer au projet. Malgré tout, mon entreprise rencontre toujours des difficultés en termes de logistique et de fourniture régulière en électricité ».

Pour son combat contre les déchets plastiques en Côte d’Ivoire, Edith Kouassi a déjà reçu plusieurs distinctions. En 2020, elle a été lauréate du Challenge des 1000 entrepreneurs africains invités à participer au sommet Afrique-France ; le prix de l’entrepreneuriat féminin organisé par la Fondation Bénédicte Jeanine Kacou Diagou (BJKD), le prix Alassane Ouattara du jeune entrepreneur émergent. L’Ivoirienne souhaite maintenant étendre son modèle de recyclage à tout le pays et l’exporter dans la sous-région Afrique de l’Ouest. 

Adoni Conrad Quenum

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