L’industrie des start-up a gagné en valeur au cours des dernières années. Avec la transformation numérique accélérée par la Covid-19, ce marché a explosé. Plusieurs acteurs ont décidé d’y investir. On y retrouve de plus en plus de profils atypiques.
Après avoir joué les business angels quelquefois, Blaise Matuidi (photo) s’investit plus fermement dans la tech. Le footballeur français d’origine angolaise a officiellement annoncé, mardi 22 mars, le lancement d’un fonds d’investissement dédié à la tech.
Baptisé Origins, il s’attèlera à soutenir les start-up grand public dans le Web3, les jeux vidéo et les cryptos. Le fonds est le fruit d’une collaboration avec Ilan Abehassera, le patron de Dots, Salomon Aiach, le dirigeant de la branche française du fonds allemand Earlybird, ainsi que de Yohan Benalouane, un ami d'enfance qui joue au club grec football Aris Salonique.
« Cela fait quelques années que je m’intéresse aux technologies. À mon arrivée aux États-Unis, j’ai rencontré Ilan qui m’a alors accompagné dans certains investissements et l’idée nous est venue de créer Origins. Avec l’ensemble des personnalités qui composent ce fonds, et grâce à leur notoriété qui représente aujourd’hui 160 millions de fans, nous pouvons être à l’origine de très belles histoires », affirme Blaise Matuidi, champion du monde de football 2018.
Origins regroupe des personnalités de renommées internationales en son sein. Plus de 50 athlètes investisseurs comme Paulo Dybala, N’Golo Kanté, Olivier Giroud, Presnel Kimpembe, Kingsley Coman, Miralem Pjanic, Antoine Dupont. De nombreuses personnalités du monde économique le soutiennent aussi.
« Les footballeurs ne sont pas du tout investis dans la tech alors que ce sont de grands utilisateurs. Nous allons les aider à investir […] Il faut avoir conscience qu'une carrière de footballeur, c'est court, et il faut penser à l'avenir », déclare Blaise Matuidi qui dit apprendre « tous les jours avec Ilan et Salomon. Ça se fait par étapes, comme quand on a fait sa carrière de footballeur. Maintenant il faut gagner la Coupe du monde des start-up ».
Origins prévoit de prendre des participations comprises entre 100 000 et 500 000 euros dans des projets en phase initiale. Le fonds a déjà réalisé deux investissements. Le premier dans Ugami, « une banque pour gamers », qui leur propose des services financiers et des récompenses. Le deuxième dans Yumon, une plateforme de NFT. Le montant final du fonds n’est pas communiqué.
Muriel Edjo
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Les personnes victimes de violences liées au genre ne bénéficient pas toujours d’une aide. Comme solution, Didier Bacigale et Amisi Musada ont conçu SOS Secours, une application d’alerte et d’assistance aux victimes.
Alors qu’il était encore étudiant, Didier Bacigale a eu l’idée d’une application contre les violences faites aux femmes après avoir constaté que sa voisine, victime de violences conjugales récurrentes, n’était aidée par personne. Il a travaillé à la concrétisation de ce projet avec Amisi Musada (photo) et ensemble, ils ont créé l’application SOS Secours à travers la start-up Yangu. Ils partagent un objectif commun, celui de contribuer en RDC à la protection des femmes contre les violences sexuelles ou sexistes, et celles basées sur le genre.
La start-up qui œuvre dans le domaine des nouvelles technologies a vu le jour en 2019, grâce à l’événement Hackathon RDC Droits Humains, organisé par Internews, qu’elle a remporté avec sa solution SOS Secours. D’après eux, la RDC enregistre chaque jour en moyenne 1 000 cas de violences basées sur le genre. Grâce à leur application, il est désormais possible de prévenir ce fléau, ou de signaler en cas de danger. L’utilisateur secoue son téléphone 5 fois et aussitôt, une alerte et une géolocalisation sont envoyés par message aux proches et à un réseau d’associations locales partenaires de SOS Secours.
Au-delà de l’aide aux victimes, cette application devrait permettre aux différents acteurs qui interviennent sur ce problème d’avoir accès à des informations en temps réel. « Il y a des organisations qui interviennent dans ce domaine, et qui ont montré qu’elles avaient des problèmes d’accès à l’information et surtout sur les statistiques. Il y a peu de statistiques en temps réel, on est obligé de se fier à celles des structures sanitaires qui ont reçu des cas, alors que tous les cas n’arrivent pas dans ces structures », a expliqué Amisi Musada.
En quatre années, le duo d’entrepreneurs a réussi à nouer de nombreux partenariats, parmi lesquelles Internews RDC, l’Institut Français de Bukavu, ainsi que des associations comme Femme au Fone et l'AFEM. Pour le moment, l’application est opérationnelle dans la province du Sud-Kivu où est basée la start-up Yangu. Les fondateurs travaillent à présent sur le lobbying avec des entreprises de télécommunications pour des alertes via messagerie. À l’avenir, ils ambitionnent de généraliser le service à d’autres interventions.
Aïsha Moyouzame
L’ingénieur électronique et informatique ambitionne de faire du Cameroun et de l’Afrique un pôle de technologies innovantes dans les domaines de la cybersécurité. Il porte cette vision depuis cinq ans déjà.
Stéphane Serges Meye-Ba-Ntyam (photo) a remporté, vendredi 18 mars, le prix spécial du président de la République à l’occasion de la 3e édition de la semaine de l’innovation numérique au Cameroun. Le lauréat de cette édition 2021 s’est distingué avec son projet « Meye Protect Antivirus » et empoche la somme de 10 millions FCFA (près de 17 000 $). Grâce à ce financement, le fondateur de la start-up Meyetech-Innovation compte développer davantage son projet, aller à la recherche d’autres financements et renforcer son équipe.
Stéphane Meye développe depuis 2017 la solution « Meye Protect Antivirus ». Le jeune entrepreneur dit qu’il s’est lancé dans ce projet après avoir constaté que le Cameroun perdait beaucoup d'argent — 7 milliards FCFA (12 millions USD) en 2021 selon l'Agence nationale des technologies de l'information et de la communication (ANTIC) — du fait du piratage de données et des attaques informatiques. Selon lui, Meye Protect Antivirus est « le tout premier antivirus africain et le tout premier au monde qui est doté d’une intelligence artificielle ayant la capacité d’immuniser totalement les ordinateurs contre les virus informatiques ».
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en électronique et informatique, obtenu en 2015 avec la mention très bien à l’Institut universitaire de technologie Fotso Victor grâce à la fabrication d’un drone, l’ambition de Stéphane Meye est de faire du Cameroun et de l’Afrique un pôle technologique innovant dans les domaines de cybersécurité, l’aéronautique, la robotique, et la sécurité électronique. C’est dans ces domaines que la start-up dont il est le fondateur s’est orientée.
Stéphane Serges Meye-Ba-Ntyam, qui revendique la certification Microsoft pour sa solution de sécurité informatique, a reçu le 10 mars la somme de 2 500 000 FCFA du gouvernement dans le cadre du fonds d’appui au prototypage porté par l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises (APME). L’innovateur fait partie des premiers bénéficiaires du Plan triennal spécial-jeunes, une initiative gouvernementale qui dote les jeunes entrepreneurs de financement. Parmi ses nombreuses distinctions figure le prix d’innovation Secupol pour l’impact de la cybersécurité dans le monde, décerné en 2019 avec l’accompagnement du ministère de la Défense.
Ruben Tchounyabe
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Mettre leurs compétences au service de la numérisation en RDC, c’est le défi relevé par Justin Mugabe et Othniel Pilipili. Leur start-up SillonBlue Technologies est spécialisée dans le développement des logiciels et applications mobiles.
Justin Mugabe et Othniel Pilipili (photo) ont fait de hautes études respectivement aux États-Unis et en Angleterre. Alors qu’ils étaient destinés à des carrières prometteuses, ils ont fait le choix de revenir dans leur pays d’origine, la République démocratique du Congo, pour y développer un projet d’entrepreneuriat. Ensemble, ils ont fondé SillonBlue Technologies, une start-up spécialisée dans le développement des logiciels et applications mobiles. Le duo d'entrepreneurs partage un objectif commun, celui de préparer les Congolais à la quatrième révolution industrielle et au développement de la science des données, un domaine encore peu exploité dans le pays.
Plutôt que de remettre en cause les conditions sociopolitiques de la RDC, ils ont choisi d’y apporter une solution concrète qui repose sur les nouvelles technologies. Revenir dans leur pays pour contribuer à son développement était devenu pour eux, une réelle motivation. En 2017, ils ont officiellement mis en place leur start-up de technologies numériques. Ingénieurs, développeurs d'applications, administrateurs de bases de données, ou encore testeurs, la start-up dispose d’une équipe expérimentée qui crée des produits numériques à destination des entreprises et des organisations internationales.
D’après les fondateurs, plus de 200 grands commerçants ont déjà profité de leur service dans la seule zone du Nord-Kivu où la start-up est située, et une vingtaine d’organisations ont adopté leur plateforme. La création de leur start-up dans cette partie du pays a déjà permis d’employer une vingtaine de personnes, permettant de lutter à petite échelle contre le chômage. Grâce à leurs solutions numériques, les clients peuvent assurer plusieurs travaux, de l’archivage aux transactions financières en passant par la gestion de magasins en ligne. En touchant pratiquement tous les secteurs d’activité, ils entendent accélérer la numérisation afin de changer le système manuel ou traditionnel encore ancré dans les habitudes de travail.
Toutefois, ils doivent encore faire face à certains obstacles, dont le plus difficile, celui d’impliquer progressivement les autorités à tous les niveaux, par le biais des subventions, de la suppression de taxes pour une start-up encore au début de ses activités.
Aïsha Moyouzame
Christelle Hien Kouame a fondé « Prenez les feuilles », une plateforme en ligne permettant l’accès aux programmes scolaires sous forme de résumés de cours qui sont suivis d’autotests.
Ingénieure en marketing et communication et entrepreneure depuis près d’une dizaine d’années, Christelle Hien Kouame (photo) porte le projet de relever le défi du taux de réussite scolaire grâce au numérique. Elle est à l’origine de la start-up edtech « Prenez les feuilles », qui propose une plateforme éducative pour les élèves en Côte d’Ivoire. Pour concrétiser son projet, elle a investi les fonds de son agence de communication, et présente officiellement sa solution numérique au ministère ivoirien de l’Éducation nationale. Le projet apprécié par les autorités locales a été présenté dans les établissements scolaires, d’abord en mettant à la disposition des élèves, les devoirs et examens.
Ce modèle devenant restrictif, elle a décidé d’élargir son offre en incluant de nouveaux outils d’apprentissage afin de challenger les élèves. « Nous avons alors intégré à la plateforme trois ingrédients importants : la motivation par la récompense en leur offrant des cadeaux pour les quizz et exercices effectués correctement dans un délai imparti, l’aide à l’orientation en parlant de métiers avec des parcours différents, et enfin des petites capsules de culture générale diffusées via le canal WhatsApp », détaille-t-elle.
C’est face au constat d’un taux de réussite d’à peine 40% au baccalauréat, à l’échelle nationale, qu’elle a eu l’idée de ce projet. Au-delà de son rôle éducatif, la plateforme permet aussi de résorber certaines inégalités selon elle. En effet, elle permet aux élèves qui n’ont pas la possibilité d’avoir tous les manuels scolaires, d’avoir accès aux cours et aux différentes matières à partir de leur téléphone portable. L’objectif de « Prenez les feuilles » est donc de donner l’accès aux programmes d’écoles au plus grand nombre. L’application se veut aussi le meilleur outil de préparation des examens scolaires.
Son projet ayant suscité un grand intérêt, est racheté en 2019 par l’entreprise edtech Eneza Education. Un succès en appelant un autre, elle a remporté la 6e édition du Challenge App Afrique pour l’année 2021 d’un montant de 15 000 euros, une compétition qui soutient le développement d’applications numériques dans les TIC, organisé par les médias RFI et France24.
Aujourd’hui, 6 000 élèves utilisent régulièrement la plateforme en ligne, et la version application lancée début mars compte déjà presque 2 000 téléchargements. À l’avenir, Christelle Hien Kouame ambitionne de conquérir d’autres marchés africains en commençant par le Sénégal d'ici 2025.
Aïsha Moyouzame
Entre les prix élevés et le mauvais état de certaines propriétés immobilières dans les villes africaines, les populations éprouvent des difficultés à obtenir un logement décent. Avec sa plateforme Spleet, Akintola Adesanmi facilite la location grâce à une solution de prêts immobiliers.
Ancien chef de produit chez Guaranty Trust Bank Plc, (l’actuel Guarantee Trust Holding Company) et eTranzact, une société de paiement, Akintola Adesanmi (photo, à droite) possède une forte expérience dans le domaine bancaire et la fintech. Depuis 2018, il est à la tête de Spleet, une start-up proposant une plateforme où les populations ont accès à des prêts immobiliers et à un large choix de propriétés. C’est après avoir constaté que la plupart des propriétaires préfèrent recevoir leur bail une fois plutôt que 12 fois par an pour atténuer le risque de défaillance, qu’il a alors décidé de fonder Spleet au Nigeria avec Daniella Ajala (photo, à gauche).
Son objectif est de proposer une solution qui permette aux locataires de trouver des propriétaires compréhensifs. Cependant, alors que Spleet constituait un bon plan pour les locataires, ce n'était pas tout à fait le cas pour les propriétaires. Il a fallu 15 mois à la solution pour intégrer 16 propriétaires et environ 101 espaces sur la plateforme. « La croissance a été lente du côté des propriétaires. Nous ne pouvions tout simplement pas ajouter autant de propriétaires que nous le souhaitions à temps. Mais du côté des locataires, nous avons eu d'excellents taux d'occupation — une moyenne de 90% de taux d'occupation mensuels », a-t-il déclaré à TechCabal.
Il était donc devenu évident que ce modèle ne serait pas viable sur le long terme. Après plus de 3 ans d'efforts pour faire évoluer son marché, Akintola Adesanmi a voulu adapter son offre à la fois aux locataires et aux propriétaires. Pour y parvenir, il a postulé en 2021 au programme d’accélération de MetaProp, une société de capital-risque basée à New York, qui se concentre sur l'industrie des technologies immobilières. Spleet est devenue la première start-up africaine à avoir suivi le programme de 6 mois qui s'est terminé le mois dernier et, le 15 mars, la start-up a annoncé un financement de pré-amorçage de 625 000 dollars dirigé par MetaProp VC avec la participation de plusieurs structures d’investissements.
Le nouveau modèle économique de Spleet permet désormais aux locataires de demander un prêt pour payer la somme totale du loyer, puis d'étaler le remboursement sur un maximum de 12 mois. De cette façon, les locataires peuvent continuer à payer le loyer par mois et les propriétaires qui souhaitent des paiements annuels peuvent également être servis. Cette solution a rapidement conquis de nouveaux clients, et Akintola Adesanmi a pu remonter la pente. Une version bêta de l’offre de Spleet a été lancée ce mois-ci, et elle a déjà enregistré plus de 10 000 dollars de demandes.
À présent, l’entrepreneur entend faire de Spleet la plateforme incontournable pour l'immobilier résidentiel en Afrique, d’autant plus que de nombreux pays africains sont concernés par le problème de déficit de logement, avec des coûts de location parfois très élevés.
Aïsha Moyouzame
En une dizaine d'années à peine, l'ancien jeune innovateur est devenu patron d’une entreprise technologique spécialisée dans la modernisation de l’agriculture. Il a développé de nombreuses solutions qui facilitent le travail et améliore le rendement des agriculteurs.
Au Niger, l’entreprise Tech-Innov a réussi à se bâtir une solide réputation auprès des agriculteurs au cours des neuf dernières années grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Son fondateur Abdou Maman Kané (photo) en a fait une référence nationale et mondiale avec les nombreuses innovations développées pour améliorer le travail et la production des agriculteurs locaux.
L’informaticien et entrepreneur s’est fait connaître en 2011 en remportant la première place du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient avec son système d’irrigation commandé à distance « Télé-irrigation ». Mais cette idée qui lui est venue de sa propre expérience en tant que fils d’agriculteur a germé dans son esprit depuis 2005.
Ses parents, comme plusieurs agriculteurs nigériens, rencontraient souvent des difficultés d’accès à l’eau pour les cultures. Ils peinaient à transporter de l’eau plusieurs fois par jour sur de longues distances pour arroser régulièrement leurs cultures afin d’en préserver la qualité et la quantité. Il a voulu améliorer leurs conditions de travail avec les TIC en mettant un terme à l’arrosage manuel et surtout réduire le gaspillage d’eau de l’arrosage instinctif.
En 2013, Abdou Maman Kané crée Tech-Innov, une entreprise spécialisée dans la promotion et la commercialisation de solutions technologiques agricoles et d’irrigation. C’est à travers elle qu’il commercialise son système Télé-irrigation, un kit matériel et logiciel composé d’un réservoir connecté à une pompe et à un réseau de canalisations installé dans un champ. La pompe est reliée à un boîtier muni d’une carte SIM. L’agriculteur n’a qu’à composer un code depuis son téléphone pour l’activer et déclencher l’arrosage. Les utilisateurs ont également la possibilité d’accéder en temps réel à des informations comme la température, le taux d’humidité, la pluviométrie, la radiation solaire, la vitesse et la qualité de l’air pour savoir quand arroser.
A la suite de Télé-irrigation, l’informaticien a réussi à s’illustrer à travers plusieurs autres innovations comme le bio fertilisant intelligent, le kiosque d’eau potable en milieu rural, l’abreuvage automatique, et la météo mobile. Des réalisations qui lui ont valu de nombreuses distinctions comme le deuxième prix Climat Start-up COP22, le troisième Prix du Jeune entrepreneur social africain de Libreville (2015), le Grand Prix mondial Hassan II de l'Eau (2015), la Médaille de création écologique à Nice (2013), une médaille au Salon international des inventions de Genève (2012).
Ruben Tchounyabe
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En six ans, l’initiative n’a cessé de se développer avec des ambitions de plus en plus grandes. Elle poursuit sa mission de moderniser la cuisine africaine, la rendre plus attrayante, nutritive et internationale.
Gabougouni signifie « petite cuisine » en bambara, l’une des langues nationales au Mali. C’est le nom que Dienaba Traoré (photo) a trouvé pour porter son initiative dont l’ambition était de valoriser les recettes culinaires de son pays. La jeune malienne a lancé le blog qui s’y attelle en 2016. Son idée est née de la difficulté que rencontraient des compatriotes installés à l’étranger, même des locaux sans grande expérience dans la cuisine malienne, à trouver des informations sur des plats traditionnels maliens. Des recettes d’autres pays africains ont été ajoutées ensuite face à la demande de nombreux visiteurs.
« Sur cette plateforme j’ai voulu partager avec le monde, la cuisine africaine, spécialement celle du Mali en y ajoutant ma touche personnelle, ainsi que le métissage culinaire qui permet de valoriser les produits du terroir africain », explique-t-elle.
Recettes, vidéos, fiches produits, conseils en nutrition, organisation d’ateliers… Gabougouni regorge de contenus variés. L’initiatrice de la plateforme s’est même donné comme mission de briser les idées reçues selon lesquelles la cuisine africaine est grasse et complexe. La blogueuse retravaille donc les recettes afin qu’elles soient plus attrayantes, faciles à réaliser, plus nutritives.
Dienaba Traoré est une passionnée de cuisine et tout ce qui touche aux aliments depuis son plus jeune âge. Après un bac scientifique, elle poursuit ses études dans le domaine de l’agroalimentaire puis en « qualité hygiène sécurité environnementale et alimentaire » à Dakar. Une voie qui lui a permis de trouver un emploi pendant cinq ans dans une entreprise spécialisée dans la restauration aérienne et l’assistance aéroportuaire.
Grâce à sa persévérance dans la mise en lumière de la cuisine malienne, elle a remporté en 2017 le 3e Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient au Mali. Le blog a gagné en popularité. Il est déjà suivi par plus de 74 000 abonnés sur Facebook.
La fondatrice de gabougouni, qui se présente comme consultante en salubrité des aliments, photographe et styliste culinaire, envisage maintenant de créer une boutique en ligne spécialisée dans la vente des produits agroalimentaires des femmes du Mali et d’Afrique de l’Ouest. Le blog compte aussi offrir des cours de cuisine à distance et en présentiel. Il est aussi question à long terme de mettre en place un « Hub Culinaire » qui sera un espace de coworking entre passionnés de cuisine, professionnels, entreprises agroalimentaires.
Ruben Tchounyabe
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A la tête de deux start-up, HydroIQ et UjuziKilimo, Brian Bosire crée des solutions technologiques dans les domaines de l’agriculture, de l’eau et de l’assainissement. Sa solution HydroIQ vient d’être sélectionnée par le programme Google for Startups Accelerator Africa.
Passionné par les technologies émergentes et leur application pour résoudre les plus grands défis en Afrique, Brian Bosire (photo), entrepreneur kényan, s’est très tôt fait remarquer pour ses innovations dans les domaines de l'agriculture et de l'eau. En 2013, il a fondé Electrosoft, une start-up dont l'objectif est de mettre la technologie au service de l'efficacité, de la commodité, et d'une meilleure productivité dans les secteurs de l'énergie, de l'eau et de l'assainissement.
Fidèle à sa mission de mettre les nouvelles technologies au service du développement de sa communauté, à travers sa start-up UjuziKilimo qu’il a fondée en 2016, il a mis au point une technologie qui étudie les sols pour informer les petits exploitants agricoles qui ont un accès limité aux connaissances, afin qu'ils utilisent mieux les ressources comme les engrais et l'eau. Les innovations de Brian Bosire lui ont permis de remporter de nombreux prix, notamment le prix ASME Ishow African Award en 2015, et le Top 10 des jeunes innovateurs de l'Africa Innovation Foundation.
Entrepreneur en série, il a cofondé, un an plus tard, la start-up Hydrologistics Africa (HydroIQ), qui propose un réseau d'eau virtuel afin d’offrir aux consommateurs et aux services publics, une plateforme unique et transparente pour gérer leur consommation d'eau. Une innovation qui lui a permis de remporter en 2017, le prix de one.org qui l’a classé parmi les 5 jeunes Africains qui impactent positivement le monde. Pour avoir créé un objet connecté permettant de gérer les réseaux hydrauliques à distance, à savoir HydroIQ, sa solution a été désignée start-up de l’année en Afrique et a remporté un prix de 10 000 euros, décerné lors de la deuxième édition du SOTYA en 2018.
En novembre 2021, il a annoncé le lancement de HydroIQ en Amérique centrale, plus précisément au Guatemala. « Nous sommes fiers et mis au défi de continuer à fournir des services de qualité au monde entier. En tant que premier opérateur de réseau d'eau virtuel au monde, nous sommes fiers de continuer à diriger l'ensemble de l'industrie de l'eau en Afrique et au-delà en développant des solutions technologiques innovantes pour que chaque goutte d'eau compte », avait-il affirmé.
Au-delà de sa carrière entrepreneuriale, il s’est aussi démarqué dans le leadership et a été le plus jeune sénateur du comté de Nyamira au sein du Youth Senate Kenya. Sa contribution au leadership et à l'esprit d'entreprise des jeunes lui a permis d’être nommé jeune leader des Nations unies (ONU) pour les ODD, et d’être membre du groupe consultatif de la Banque mondiale (S4YE).
Sa récente sélection par le programme Google for Startups Accelerator Africa, le 14 mars 2022, lui permettra de bénéficier d’un accompagnement afin de développer sa technologie HydroIQ, et d’étendre ses opérations à travers l'Afrique et le monde.
Aïsha Moyouzame
A la tête de Red Dot Digital, elle a créé B2BeeMatch, une plateforme numérique de réseautage d’entreprises présente dans 45 pays. Pour 2022, elle annonce une nouvelle version de sa plateforme.
Née au Sénégal, Karima-Catherine Goundiam (photo), entrepreneure également d’origine marocaine, a grandi et étudié en France et aux Etats-Unis avant de s’installer au Canada depuis 2000, rapporte ONFR+. Jusqu’en 2014, elle a travaillé pour de grandes entreprises, parmi lesquelles le cabinet d’audit et de conseil Deloitte. Ayant fait le tour du numérique, elle a constaté une certaine apathie sur le marché canadien et voulait faire bouger les choses en s’aventurant dans l’entrepreneuriat. En 2015, elle a fondé Red Dot Digital, afin d’aider les entreprises à s’internationaliser grâce au numérique en bâtissant une stratégie digitale.
Sa plus grande réalisation est une plateforme numérique mondiale de mise en relation d'entreprises baptisée B2BeeMatch. Lancée en 2019, c’est en 2020 qu’elle fait sa véritable entrée en Europe, en pleine période de pandémie de Covid-19. « Je me souviens avoir présenté ce projet en Europe en janvier 2020. La réponse était assez froide et perplexe : personne ne voyait l’avantage à se digitaliser puisqu'on pouvait se voir physiquement. Une application de dating n’apparaissait pas comme un besoin immédiat », relate-t-elle.
La pandémie ayant agi comme un accélérateur de la transformation digitale au sein des entreprises, B2BeeMatch est très vite devenue un outil indispensable, accélérant ainsi sa croissance. En seulement un an, la plateforme s’est rapidement développée et, en janvier 2021, elle est devenue bilingue, ce qui a permis d’intégrer la communauté francophone et de développer des partenariats, à l’instar de la Chambre de commerce international, ou encore, la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA).
Au-delà de son activité d’entrepreneure, Karima-Catherine Goundiam est la vice-présidente de la Chambre de commerce britannique canadienne. Elle entend aussi étendre, dit-elle, sa compréhension du monde des affaires, en participant à de nombreuses conférences sur les technologies. Par ailleurs, elle donne des cours dans des universités européennes et apporte des conseils au niveau canadien en technologie et gestion. A travers ses multiples interventions, elle veut inspirer la jeune génération, notamment sur l’importance de la diversité dans la tech.
Si l’accès aux opportunités d’affaires et aux financements constitue encore un défi pour les entrepreneurs noirs, Karima-Catherine Goundiam admet toutefois qu’être une femme d’affaires noire francophone a été un atout. Sa singularité fait en sorte qu’on se souvient d’elle plus facilement. « Tout ce qui pouvait faire de moi quelqu’un qui était au départ une personne en statistique de non-réussite, je l’ai transmuté en une personne qui se bat pour réussir encore plus. Je n’accepte pas les non. J’ai une résilience assez importante pour aller sur un marché où personne ne m’attend pas », ajoute-t-elle.
B2BeeMatch se base sur une approche particulière, qui élimine les biais, les angles morts, les perceptions, et tous ces préjugés qui empêchent de se concentrer sur les compétences, la diversité, l’innovation. Sur la plateforme, il est possible de trouver de futurs partenaires d’affaires, des sous-traitants, des clients, et même des fonds. Basée à Toronto, la plateforme est déjà présente dans plus de 45 pays. Forte de ce succès, l’entrepreneure prépare la sortie d’une version 2 du site qui sera lancée début mars et qui comportera plus de fonctionnalités.
Aïsha Moyouzame
Première Miss Geek de l’histoire du Sénégal en 2018, elle a déjà prouvé ses talents dans le domaine des TIC en multipliant les distinctions. Celle qui occupe une fonction de management au sein d’un institut de recherche sur les politiques agricoles et rurales entend former d’autres jeunes femmes dans les TIC.
Passionnée par les nouvelles technologies, Ndeye Fatou Mboup (photo) s'intéresse aux technologies disruptives telles que l'intelligence artificielle, l'IoT, la Blockchain. L’actuelle cheffe de projet/programme innovation et TIC à l’IPAR (Initiative de prospective agricole et rurale) est diplômée en big data de l'ISM Digital Campus. Sa spécialité : la création de solutions numériques basées sur les ODD. L’entrepreneure en série est la CEO de TSG Tech et la cofondatrice de la start-up E-Wanacc, réalisant de nombreux projets dans le but d’apporter des réponses aux défis du Sénégal.
Parce qu'elle croit fermement au pouvoir de l'éducation, Ndeye Fatou Mboup est une éternelle apprenante, elle a participé à des formations au Sénégal, au Rwanda, en Espagne, en Ouganda, en Allemagne et en Égypte, sur le programme d'entrepreneuriat numérique AFRIMAC ou Disrupt BootCamp organisé par la YES (Young Entrepreneur School) de Nice-France. Membre de la FESTIC (Association des femmes sénégalaises des TIC) ou d'Enablis (Réseau d'entrepreneurs de PME au Sénégal), où elle était consultante, elle a remporté depuis 2017 de nombreux concours nationaux et internationaux.
Lauréate du Challenge des 1000 entrepreneurs d’Afrique du sommet Afrique-France/Ville Durable de 2020, Ndeye Fatou Mboup a aussi remporté le concours national pour le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), organisé par le ministère des Télécommunications et de l’Economie numérique. Nous avons aussi son élection en tant que toute première Miss Geek Sénégal en 2018, ou encore sa récente médaille de bronze au Challenge Innovation Forum du Qatar en novembre 2021.
Son parcours remarquable lui a valu des félicitations jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. « Chaleureuses félicitations à notre jeune compatriote Ndeye Fatou Mboup, d'Initiative prospective agricole et rurale, pour sa médaille de bronze au Challenge Innovation Forum du Qatar. Je félicite aussi l’Institut Supérieur de Management dont la lauréate est une diplômée », s’était réjoui le chef de l’État, Macky Sall, sur twitter.
Celle qui se donne pour objectif de représenter le leadership partout dans le monde et de la plus belle des manières, s’engage désormais à œuvrer pour l’épanouissement professionnel des filles et des femmes dans les TIC.
Aïsha Moyouzame
Avec 12 000 lecteurs qui consultent sa bibliothèque virtuelle, Vincent Milewa veut développer la culture de la lecture chez les Kényans. Sa start-up RafuBooks étant en pleine croissance, il veut à court terme séduire une plus grande clientèle dans d’autres pays d’Afrique de l’Est.
Ayant grandi dans une famille peu aisée, Vincent Milewa (photo) utilisait les livres comme feuille de route pour échapper à la pauvreté. A l’école, il s’est passionné pour les œuvres autour du développement personnel et du business. Plus tard, il a suivi une formation en informatique, et a travaillé dans le secteur des télécommunications pendant plus de dix ans, dans la vente et le marketing. Alors qu’il traversait une phase difficile en 2018, il a replongé dans la lecture et a très vite constaté qu’il n’était pas toujours facile d’être en possession de certains livres. De cette expérience est née l’idée d’une bibliothèque virtuelle baptisée RafuBooks.
Pour concrétiser son projet, Vincent Milewa a investi la moitié de son salaire mensuel et a reçu le soutien de sa famille et de ses amis. Il a aussi pu obtenir une partie du financement auprès d’un groupe d’investissement dont il faisait partie, ce qui lui a permis d’entamer son projet dans un espace de bureau avec quelques livres, un site web et trois employés.
« Nous avons subventionné beaucoup de livres pour arriver au niveau où nous sommes maintenant […] Au début, j'avais une petite sélection de livres avec pour objectif principal une livraison rapide, le jour même, à Nairobi. Les gens peuvent commander à 15 heures et être livrés le jour même », explique-t-il.
Dans un contexte où les librairies ne sont pas aussi répandues que d’autres types d’entreprises, Vincent Milewa utilise les nouvelles technologies afin d’assurer la disponibilité des livres pour de nombreux Kényans. Pour répondre à la demande, il travaille avec des fournisseurs internationaux, mais aussi locaux. Pour lui, « personne ne devrait attendre un livre pendant quatre jours dans la même ville, sauf s'il vient de l'étranger. Comme la nourriture, il doit être livré rapidement ».
RafuBooks a commencé par vendre des romans et des livres d'autoassistance, avant de s'étendre aux textes religieux, aux manuels scolaires et aux livres pour enfants. Près de 150 auteurs locaux y sont répertoriés, avec environ 300 titres. Depuis son lancement en 2018, la bibliothèque virtuelle a traité plus de 15 000 commandes. En 2020, les ventes ont considérablement augmenté à cause du confinement. L’année suivante, la start-up a connu une croissance de 30 %. L'entreprise compte actuellement 12 000 clients enregistrés sur son site web.
Vincent Milewa souligne toutefois que RafuBooks fait face à un défi majeur, notamment l’absence d’une culture de la lecture. D’après lui, l'ensemble des librairies de la capitale Nairobi ne vendent que 20 000 exemplaires de best-sellers. « Le nombre de librairies à Nairobi en dit long et la plupart de ce qu'elles vendent sont des manuels scolaires. La majorité des Kényans lisent pour des raisons académiques, ils ne lisent pas uniquement pour le plaisir », déplore-t-il.
Pour fidéliser ses clients, il propose ses livres avec des cadeaux, une stratégie commerciale qui marche bien selon lui. « Nous avons réalisé que les livres et les cadeaux vont bien ensemble. Aussi, lorsque nous avons envisagé de nous diversifier, nous avons proposé des articles cadeaux tels que du chocolat, du vin et des fleurs. Cela a été une grande expérience d'apprentissage pour nous, et la partie "cadeaux" a été un complément idéal à l'activité livresque », assure-t-il.
Pour l'instant, RafuBooks livre en Ouganda et en Tanzanie, mais la vision de Vincent Milewa pour sa start-up est de devenir l'Amazon de l'Afrique de l'Est et de fournir d'autres catégories de produits que les livres.
Aïsha Moyouzame
Au cours des six dernières années, la jeune femme de 28 ans a mûri son projet afin de lui faire gagner en crédibilité. C’est chose faite depuis l’année dernière au regard de l’intérêt qu’il a suscité auprès d’un opérateur télécoms de renom.
Trouver facilement n’importe quel professionnel en un clic, que ce soit un professeur particulier, un électricien, une nounou, un photographe et bien d’autres, est l’objectif que s’est fixé Lady Nancy Nemanzouer Nguie (photo) avec le projet numérique Service Express.
Il s’agit d’un moteur de recherche de professionnels du service au Cameroun qu’elle veut sécurisé. L’idée lui a valu la deuxième place du prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam) 2021, la somme d’1 million FCFA (près de 1500 $) et une incubation de 6 mois au sein de l’incubateur Ecolia Labs.
Service Express a germé dans l’esprit de Lady Nancy Nemanzouer Nguie il y a 6 ans. Alors étudiante en biochimie et résidente d’une cité universitaire, la jeune Camerounaise et ses voisins sont victimes d’une escroquerie de la part d’un électricien. Ils l’avaient contacté à la suite d'une coupure d’énergie qui perdurait depuis une semaine. « Cette mauvaise expérience [...] m'a donné envie de créer un espace où on pourrait en tout temps résoudre ces petits problèmes du quotidien qui peuvent vite devenir de gros obstacles », raconte-t-elle.
Après l’obtention de sa licence en biochimie, Lady Nancy Nemanzouer Nguie va donner une nouvelle orientation à sa vie en 2019 afin d’aller au bout de son idée de service. Elle rejoint l’Ecole supérieure des postes, des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (SUP’PTIC) pour une formation en management des télécoms. Elle souhaite en apprendre davantage sur l’univers technologique. « Je voulais me rapprocher plus de ma vocation d'entrepreneur », explique-t-elle.
Avec son rêve à portée de main, renforcée par la reconnaissance que lui a témoigné le jury du Poesam, Lady Nancy Nemanzouer Nguie voit déjà en sa solution une portée plus grande. Elle projette déjà de pousser la plateforme qui regroupe déjà une trentaine de professionnels issus des domaines tels que la plomberie, l’électricité, au niveau continental.
Ruben Tchounyabe
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Ingénieur en informatique, son application lui a valu en 2020 une distinction du ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications. Un an plus tard, elle a encore fait l’unanimité face à un jury, cette fois du secteur privé.
Adji Anta Dabo (photo) est une Sénégalaise passionnée par les technologies de l’information et de la communication. Diplômée en informatique, management et entrepreneuriat, la jeune femme a fondé avec des partenaires la start-up Digital Nisa. En 2021, l’une des solutions développée par la jeune pousse, a savoir Sama Keyittu Juddu, a remporté la troisième récompense du prix Orange de l'entrepreneur social en Afrique et Moyen-Orient 2021 (Poesam).
En wolof, Sama Keyittu Juddu signifie littéralement « mon extrait de naissance ». La solution numérique se décline en une plateforme sur laquelle les parents peuvent déclarer la naissance de leur enfant. La plateforme est associée à un bracelet fixé au poignet des bébés. Au septième ou huitième jour, le bracelet clignotera pour rappeler aux parents qui n’ont pas encore enregistré la naissance de leur nouveau-né de le faire. La plateforme Sama Keyittu Juddu peut être installée dans les maternités.
Elle « permettra d’enregistrer les naissances et d’envoyer les données à l’état civil, le plus proche pour permettre à chaque enfant d’avoir un bulletin de naissance », indique Adji Anta Dabo. Elle indique que cette sécurisation de l’identité des enfants se fera avec l’appui des conseillères de quartier, des imams ou encore des prêtres.
« L’absence de documents d’identité touche la plupart du temps la petite enfance et ce phénomène viole le droit à la nationalité, le droit à la déclaration de naissance, le droit de prétendre à une protection civile », déplore Adji Anta Dabo qui estime que sa solution permettra de lutter efficacement contre ce fléau.
La jeune ingénieure en informatique a déjà à son actif quelques récompenses. En 2020, elle a remporté la 7e édition du concours JIGGEN CITIC organisée par le ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications et la somme de 1,5 million FCFA (près de 2500 $) qui s’ajoutent au 3 000 000 du Poesam.
Adoni Conrad Quenum
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