Avec la Covid-19, le marché de la consommation en ligne a enregistré de la croissance en Afrique. De nombreux acteurs internationaux ont déjà flairé de nouvelles opportunités pour répondre aux besoins des clients de plus en plus séduits par l’option d’achat à distance.

Acheter en ligne à travers le monde et recevoir son colis à sa porte, dans un point de dépôt ou de ramassage est désormais possible au Maroc, au Kenya et au Nigeria avec United Parcel Service (UPS). La société américaine de livraison de colis postaux a annoncé, lundi 4 avri, la signature à cet effet d’un accord de partenariat avec Jumia. Elle capitalisera sur la logistique d'e-commerce de cette dernière pour développer son service de livraison et se renforcer sur le continent. UPS proposera également aux clients plusieurs options de paiement, notamment le Mobile Money.

« Au début de notre voyage, il y a 10 ans, l’infrastructure logistique était l’un des aspects les plus difficiles de notre environnement opérationnel. Ce défi a été pour nous un catalyseur pour construire une plateforme de logistique inégalée en Afrique offrant à nos vendeurs et consommateurs des services de livraison fiables, pratiques et rentables. Aujourd’hui, nous aidons d’autres entreprises à surmonter ces défis en matière d’infrastructures en leur donnant accès à notre plateforme de logistique », a déclaré Apoorva Kumar, vice-président principal de la logistique chez Jumia.

Depuis 2020, la Covid-19 a changé les habitudes de consommation des populations urbaines en Afrique. L’achat en ligne de biens et services s’est renforcé, facilité par l’adoption du Mobile Money par plusieurs entreprises d’e-commerce. Le secteur de la livraison a par ricochet connu de la croissance. Dans son « Postal Economic Outlook 2021 », l’Union postale universelle (UPU) indique que le volume domestique d’envoi de colis a augmenté de 6,1 % en Afrique en 2020. Il a cependant reculé de 24,8 % à l’international, du fait des restrictions temporaires du transport aérien. L’UPU estimait une augmentation de l’activité avec le retour à la normale dans le monde.

Jumia indique qu’après le Maroc, le Kenya et le Nigeria, son partenariat avec UPS s’étendra ensuite au Ghana, en Côte d’Ivoire puis dans tous les autres marchés africains où elle a une présence. Selon Apoorva Kumar, c’est une opportunité de construire « une entreprise logistique de classe mondiale en Afrique ».

Muriel Edjo

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DP World, l’un des leaders mondiaux des solutions de chaîne d’approvisionnement, a annoncé mardi 29 mars le lancement de sa plateforme de commerce électronique de produits en gros en Tanzanie. Dénommée DUBUY.com, elle offrira aux entreprises du pays une meilleure accessibilité aux marchés internationaux. Grâce au réseau mondial de ports et de logistique de la société DP World, ce marché en ligne fournira aussi une chaîne d’approvisionnement plus sûre et fiable.

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La jeune entreprise qui a développé l’application a obtenu son label « Start-up Act » en 2020. Depuis février, elle est pensionnaire d’Orange Fab Tunisie, l’accélérateur de la société télécoms. Un encadrement qui peut lui offrir de nombreuses opportunités.

WeMove, créé en 2018 par Mariem Sellami (photo), Hichem Ben Hmida, Mohamed Khelil et Mejdi M’barek, est une place de marché de fitness et de bien-être qui propose à ses utilisateurs un large choix de cours de sport dans un réseau de salles partenaires sur toute la Tunisie. Diverses activités sportives comme le yoga, la danse ou encore la boxe sont proposées toutes les semaines par les salles partenaires. L’utilisateur peut combiner plusieurs activités en fonction de ses envies et de son budget.

Mariem Sellami explique que « plusieurs personnes ne pratiquent pas d’activité sportive, car l’accès aux salles de sport est conditionné par un abonnement qui implique un engagement financier conséquent et sans garantie. Si l’adhérent n’utilise pas son abonnement, il ne sera pas remboursé ». WeMove apporte donc une alternative qui permet d’effectuer des séances de sport à la demande sans avoir préalablement à souscrire à un abonnement.

La plateforme a opté pour le modèle « pay as you go » comme les réseaux de télécommunication. L’utilisateur recharge son compte de crédit et c’est avec ces fonds qu’il peut acheter des accès uniques à la salle de son choix depuis la plateforme. L’achat lui donne droit à un code QR qui sera scanné dans la salle de sport pour lui permettre d'accéder à son activité. Disponible sur Android et iOS, l’inscription sur l’application est gratuite pour les utilisateurs et les salles de sport. « Avec notre start-up, faire du sport c’est comme aller au cinéma ! Nos clients ont accès à une plateforme multisalles et multi-activités avec un paiement par cours et à la demande », indique Mariem Sellami.

Présente dans le Grand Tunis, l’entreprise veut s’étendre aux autres grandes villes du pays. Pour cela, les fondateurs scrutent les différentes salles de sport. Ils prévoient également de diversifier les offres en proposant des coachs indépendants et des organisateurs d’événements sportifs en plus des salles de sport.

La solution qui était à la base un simple projet de fin d’études a fini sur le podium de la 4e édition du « Samsung Fast Track », un programme d’accompagnement initié par Samsung Tunisie. L’entreprise a également été labellisée « Start-up Act » en 2020, un statut sur lequel elle capitalise pour solliciter des fonds de soutien pour son extension. Sa sélection en février dernier pour rejoindre l’accélérateur Orange Fab Tunisie lui donnera davantage de moyens techniques pour atteindre ses objectifs. 

Adoni Conrad Quenum

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Envoyer des produits de première nécessité à la famille au village, rentrer en possession de ses médicaments chez soi, sont quelques-unes des nombreuses offres que propose la solution numérique qui a de belles opportunités à saisir avec le développement de l’e-commerce en Afrique.

Depuis 2017, la start-up Colis’Mart fait son petit bonhomme de chemin en Guinée. La pandémie de coronavirus qui a insufflé du dynamisme dans le segment de l’e-commerce jusqu’ici timide dans le pays lui donne des raisons de se réjouir. La société de service numérique de livraison fondée par Sékou Lamine Coyah Bangoura, permet de livrer des colis sur tout le territoire national et même à l'international (Turquie, Émirats arabes unis, France, Chine).

C’est via son application mobile mycolismart, disponible uniquement sur Android que les fournisseurs, les livreurs et les clients sont mis en relation. Le service permet l’achat de divers types de marchandises comme les vivres, les médicaments, les vêtements, les fournitures scolaires, etc., et leur livraison ; la planification du dépôt et du retrait des vêtements à la blanchisserie ; la réservation d’envoi de marchandises selon les horaires de transport des camionnettes pour bénéficier des livraisons à prix réduit ou encore le don d’articles aux démunis dans les orphelinats. Accéder au service requiert l’ouverture d’un compte qui permet à l’utilisateur de suivre toutes ses opérations d’achat et d’expédition de colis.

Mycolismart regroupe plus de 21 livreurs à moto indépendants pour des livraisons à l’intérieur des villes, et plus de 200 camionnettes partenaires pour des livraisons interurbaines. Pour faciliter le retrait des commandes payées par Orange Money, l’application utilise les kiosques Orange Money ou encore les boutiques Orange proches du lieu de résidence des clients comme point relais. Des pharmacies sont aussi mises à contribution.

Mycolismart a décroché il y a six ans la seconde place du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam). Soit une somme de 30 000 000 de francs guinéens (près de 3 000 euros).

Adoni Conrad Quenum

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L’Agence Ecofin dresse le bilan et une analyse des levées de fonds des start-up africaines au cours des deux premiers mois de 2022. Une année déjà marquée par une flopée de deals, mais aussi, une hausse des montants reçus, des signaux d'une nouvelle série de records après les performances de l’exercice 2021.

Alors que l’année 2021 s’est conclue par un record absolu en matière de levées de fonds, l’écosystème start-up africain a le vent en poupe en ce début d’année. Après un premier mois de janvier prolifique, Février s'est inscrit dans le même trend des records. Jamais le niveau des investissements n’a été aussi haut sur les deux premiers mois de l’année.

Selon des données combinées de la plateforme Africa : The Big Deal et de l’Agence Ecofin, au moins 1,2 milliard $ ont été déjà levés par les jeunes pousses opérant en Afrique cette année. À titre de comparaison, ce chiffre n’a pas excédé les 400 millions $ en 2021 sur la même période. L’an dernier, il a fallu cinq mois pour atteindre ce niveau d’investissements, et neuf mois en 2020. A ce rythme, les injections de fonds dans les start-up africaines pourraient atteindre plus de 7 milliards $ en 2022, soit près du double des réalisations de 2021.

159 opérations, 2 big deals

La confiance des investisseurs dans l’univers de l’entrepreneuriat et de l'innovation africaine va crescendo. Quelque 159 opérations ont marqué ce début d’année, c’est presque le double du nombre de deals recensés à la même période en 2021 (83 opérations recensées). Les tours d’amorçage continuent de se tailler la part du lion. Et même si les rondes de petites tailles semblent tenir le pari, les opérations plus avancées maintiennent également le cap.

D’abord, les séries A se sont multipliées. On en recense déjà au moins 9. Autre fait intéressant, l’écosystème a battu en deux mois, le record du nombre de séries D sur une année calendaire, avec les opérations du Ghanéen mPharma (35 millions $) qui fournit des médicaments en dépôt aux pharmacies et la fintech nigériane Flutterwave (250 millions $). L’autre opération d’envergure est le tour de table de 100 millions $ d’InstaDeep, la start-up tunisienne, spécialiste de l’intelligence artificielle, qui travaille dans la biotech.

 La fintech toujours en tête

Menée par la licorne nigériane, devenue la plus importante start-up africaine en matière de valorisation, la fintech africaine démarre 2022 sur les chapeaux de roue. Pas moins de 50 opérations sur les 160 dénombrées concernaient les solutions de technologies financières, soit 20 de plus qu’en 2020 à la même période. Les investissements dans le secteur ont franchi la barre des 530 millions $. A la même période en 2021, la fintech n’avait capté que 150 millions $. 

Derrière la fintech, les solutions en matière d’énergie et d’eau sont celles qui ont attiré le plus d’opérations, au total 22 transactions, mais des deals, dans leur grande majorité, de petites tailles pour un total de seulement de 26 millions $. Ce montant reste deux fois plus faible que celui de 2021 (plus de 50 millions $)

 

Des Percées et des baisses

En collectant 91 millions $ en février, le Sud-Africain des communications mobiles et du chat-commerce, Clickatell, a fortement contribué à la percée du secteur des télécoms, média Entertainment. Ce progrès est également à l’actif de Poa Internet, le fournisseur d’accès à Internet kényan qui a annoncé en janvier le premier closing de son tour de financement de 28 millions $, une opération menée par Africa50. Au total, le secteur timide en 2021, a déjà reçu sur les deux premiers mois, en seulement 6 opérations, six fois plus d’investissements que pendant toute l’année 2021. Cependant, certains secteurs comme l’EdTech et le recrutement ou l’e-santé ont perdu du terrain en glissement annuel.

 

 Le Nigeria, la start-up nation africaine

Avec plus de 34% des deals, le Nigeria continue de consolider son hégémonie dans  l’univers start-up africain, drainant trois fois plus d’investissements qu’à fin février 2021.  Les start-up opérant au Nigeria ont reçu au total 392 millions $, soit environ 32% des levées de fonds globaux. Ces financements sont allés dans leur plus grande majorité à la fintech (335 millions $, un peu près de 85%), ce qui représente plus de 70% des fonds levés par le secteur au cours de la période sous-revue.

De leur côté, le Kenya, l’Egypte, l’Afrique du sud, de loin les poursuivants directs de la première économie africaine en termes de PIB, suivent le pas. Ensemble, ces “top start-up nations africaines” concentrent plus de 80% des financements reçus des capital-risqueurs axés sur l’Afrique.

 

 

Qui investit dans les start-up africaines ?

Plus de 320 investisseurs ont déjà participé aux différents cycles de financement des start-up africaines durant ces deux premiers mois de l'année.

Alors que de plus en plus d’investisseurs à travers le monde se tournent vers l’Afrique, ce sont les sociétés américaines de capital-risque qui semblent les plus actives sur le continent. Elles sont citées au moins 180 fois dans les cycles de financement de ce début d’année. La première place revient à l’accélérateur californien Y Combinator qui apparaît dans 14 opérations. L’US African Development Foundation (USADF), nouvellement arrivé sur le marché africain, monte déjà sur la deuxième marche du podium. Les investisseurs asiatiques eux sont menés par le Japon. Le Japonnais Kepple Africa Ventures continue d’étendre ses intérêts sur le continent alors que d’importants acteurs nippons, notamment SoftBank Group font leur première semence sur le continent depuis 2019. 

Au-delà de tout, l’Afrique se finance en partie, en témoigne la présence marquée d’investisseurs africains traditionnels tels que le Mauricien Launch Africa (13 deals en 2022 et 80 depuis 2019), et le Nigerian LoftyInc Capital Management (8 deals, 54 depuis 2019). Aussi, de nouveaux capital-risqueurs comme le Nigerian All On (13 deals) émergent-ils.

 

 

Fiacre E. Kakpo

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Au cours des six dernières années, la jeune femme de 28 ans a mûri son projet afin de lui faire gagner en crédibilité. C’est chose faite depuis l’année dernière au regard de l’intérêt qu’il a suscité auprès d’un opérateur télécoms de renom.

Trouver facilement n’importe quel professionnel en un clic, que ce soit un professeur particulier, un électricien, une nounou, un photographe et bien d’autres, est l’objectif que s’est fixé Lady Nancy Nemanzouer Nguie (photo) avec le projet numérique Service Express.

Il s’agit d’un moteur de recherche de professionnels du service au Cameroun qu’elle veut sécurisé. L’idée lui a valu la deuxième place du prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam) 2021, la somme d’1 million FCFA (près de 1500 $) et une incubation de 6 mois au sein de l’incubateur Ecolia Labs.

Service Express a germé dans l’esprit de Lady Nancy Nemanzouer Nguie il y a 6 ans. Alors étudiante en biochimie et résidente d’une cité universitaire, la jeune Camerounaise et ses voisins sont victimes d’une escroquerie de la part d’un électricien. Ils l’avaient contacté à la suite d'une coupure d’énergie qui perdurait depuis une semaine. « Cette mauvaise expérience [...] m'a donné envie de créer un espace où on pourrait en tout temps résoudre ces petits problèmes du quotidien qui peuvent vite devenir de gros obstacles », raconte-t-elle.

Après l’obtention de sa licence en biochimie, Lady Nancy Nemanzouer Nguie va donner une nouvelle orientation à sa vie en 2019 afin d’aller au bout de son idée de service. Elle rejoint l’Ecole supérieure des postes, des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (SUP’PTIC) pour une formation en management des télécoms. Elle souhaite en apprendre davantage sur l’univers technologique. « Je voulais me rapprocher plus de ma vocation d'entrepreneur », explique-t-elle.

Avec son rêve à portée de main, renforcée par la reconnaissance que lui a témoigné le jury du Poesam, Lady Nancy Nemanzouer Nguie voit déjà en sa solution une portée plus grande. Elle projette déjà de pousser la plateforme qui regroupe déjà une trentaine de professionnels issus des domaines tels que la plomberie, l’électricité, au niveau continental.

Ruben Tchounyabe

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Agée de 30 ans, elle s’est déjà constitué une communauté de clients à force de courage et de détermination. Son ambition est grande au regard des investissements qu’elle souhaite déployer pour satisfaire davantage de consommateurs.

Hawa Bah (photo) est une entrepreneure opérant dans le secteur du e-commerce. Originaire du Mali, elle a mis en place Local Market Bamako, une place de marché en ligne de produits alimentaires africains. Son objectif est de satisfaire la demande en produits alimentaires locaux et des pays voisins, ainsi qu'en produits alimentaires importés, dans la capitale de son pays et ses alentours. Avec son service essentiellement basé sur le web et les réseaux Facebook et WhatsApp, Hawa Bah a remporté le troisième Prix Orange de l'Entrepreneur Social en Afrique et Moyen-Orient 2021 (Poesam) et la somme de 3 000 000 FCFA (5 000 $).

La jeune entrepreneure explique que son activité a deux volets. « Nous faisons dans le cadre de la restauration, la préparation et la livraison de repas (déjeuner) cuisinés aux organisations et particuliers, et aussi la couverture d'événements (service traiteur) […] nous faisons quotidiennement des plats africains : Kedjenou, foutou, tchièp, poisson et poulet braisé, woudjoula, sauce arachide, etc. »

« Dans le cadre de la vente de produits alimentaires, nous distribuons l’attiéké frais, la banane plantain, les fruits de mer et divers aux supermarchés, restaurants et particuliers. Nos plats et produits sont soit livrés par des livreurs aux clients ou soit collectés par eux ou leurs coursiers », explique-t-elle.

Titulaire d’un master 2 en gestion d’entreprise et administration de l'Ecole supérieure des hautes études technologiques et commerciales (HETEC) de Bamako, Hawa Bah s’est lancée dans le monde de l’entrepreneuriat après sa formation. Elle a lancé la page Facebook de Local Market Bamako en juillet 2019.

Aujourd’hui, au regard du succès rencontré, elle souhaite mieux organiser son activité. Elle voudrait doter Local Market Bamako, qui jouit déjà d’un site marchand, d’une application mobile afin de renforcer sa visibilité et faciliter le processus commande/achat aux clients, d’équipements pour proposer des services pour le petit déjeuner et le dîner en plus du déjeuner, d’un local pour abriter les différentes activités, le personnel et assurer le service sur place, d’une chambre froide pour élargir sa gamme de produits et augmenter sa capacité de stockage et de conditionnement. Du haut de ses 30 ans, Hawa Bah rêve grand.

Adoni Conrad Quenum

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Depuis 2012, Zakaria Ghassouli a fortement contribué à la croissance qu’a connu la plateforme de petites annonces Avito.ma au Maroc. Pour l’année 2022, il annonce une offre dédiée aux TPE et PME.

Diplômé en management financier à l’université Cadi Ayyad de Marrakech, Zakaria Ghassouli (photo) a également mené des recherches en information et technologies à l'université Ryerson au Canada. En 2012, il a rejoint la start-up d’e-commerce Avito.ma en tant que responsable Finances et Administration. Suite à la fusion entre Bikhir et Avito en 2014, il a occupé des fonctions clés dans la start-up, en finance ou encore en tant que directeur Produit et Business Development. En 2016, il est nommé directeur des opérations et de la stratégie, et un an plus tard, il devient le nouveau directeur général d'Avito.ma.

Désormais à la tête de Avito.ma, Zakaria Ghassouli veut en faire la plateforme leader pour les petites annonces au Maroc. En octobre 2020, la start-up a été rachetée par le malaisien Frontier Digital Ventures après 6 ans sous le contrôle du norvégien Adevinta. La nouvelle maison-mère a réalisé un tir groupé, en dépensant 56 millions de dollars australiens (plus de 40 millions de dollars américains), pour l’acquisition d’Avito.ma, du site tunisien de petites annonces Tayara.tn, et du portail d’annonces immobilière colombien Fincaraiz.com.  

« Ça nous permet de continuer d’exécuter notre stratégie et de poursuivre la mission qu’on s’est fixée, c’est-à-dire accompagner les Marocains dans la recherche des meilleures opportunités à chaque étape de leur vie », avait-il affirmé.

Fidèle à ses ambitions de développement, il a annoncé le 6 mars 2022, une nouvelle offre ciblant les TPE et PME. Baptisée avitoboutiques.com, elle a pour but de faciliter la transition des entreprises vers l'espace numérique et d'exposer leurs marques à des millions de clients potentiels. La décision de lancer une plateforme de magasins numériques a été motivée par une augmentation marquée du nombre de magasins créés sur la plateforme Avito.ma en 2022. En plus de cela, avitoboutiques.com fournira des analyses de données pour aider les chefs d’entreprise à prendre de meilleures décisions afin d'améliorer l'expérience client.

Avito.ma revendique plus de 6 millions de visiteurs uniques et plus de 28 millions de visites par mois. Déjà présente dans l'automobile, l'immobilier et l'informatique/multimédia, la nouvelle plateforme avitoboutiques.com va donc permettre à la start-up de toucher d’autres secteurs.

« En tant que première place de marché au Maroc, nous avons décidé d'accompagner les professionnels dans leur transition vers le numérique en leur offrant la possibilité de toucher plus de 8,4 millions de contacts potentiels par mois », a précisé Zakaria Ghassouli.

Aïsha Moyouzame

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Bien que leur nombre soit encore très réduit, elles multiplient les initiatives fortes pour se fédérer et briser les barrières qui les ont retenus jusqu’à présent. Formation, réseautage, financement sont au cœur de la stratégie panafricaine d’éveil en cours de déploiement avec le soutien de divers partenaires.

Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL », Partech révèle qu’un total de 134 start-up fondées par des femmes enregistrées en 2021 a effectué un tour de table contre 47 opérations financières comptabilisées en 2020, soit une croissance de +285%. Les start-up fondées par des femmes ont réalisé 20% des 681 tours de table enregistrés l’année dernière, en croissance de 7% comparé à 2020 (13%). Elles ont obtenu 834 millions $, en croissance  de +281% par rapport à 2020. Ce montant représente 16% du total des 5,2 milliards $ d’investissement levés en 2021 par des start-up, en hausse de 2% par rapport à 2020 (14%).

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Pourcentage de fonds levés et de tours de tables effectués par des tech entrepreneurs africaines (Source : Partech)

Bien que ces données montrent une progression dans le volume d’investissements captés par les tech entrepreneurs africaines d’une année à une autre, Briter Bridges déplore tout de même un niveau très faible au cours des neuf dernières années.

Beaucoup reste à faire

Dans son rapport « In Search Of Equity Exploring Africa’s Gender Gap in Startup Finance » publié en octobre 2021, Briter Bridges indique qu'entre janvier 2013 et mai 2021, un total de 1 112 start-up opérant à travers l'Afrique ont mobilisé un total de 1,7 milliard $ de financements de démarrage. Parmi ces entreprises, 75% avaient des équipes exclusivement masculines, 9% des équipes exclusivement féminines et 14% des équipes fondatrices mixtes. « Seulement 3% des financements de démarrage sont allés à des équipes fondatrices entièrement féminines, contre 76% pour les équipes entièrement masculines », souligne la société de recherche axée sur les données, basée à Londres et fondée en 2018. Selon elle, cela signifie que pour chaque « dollar investi dans des équipes fondatrices entièrement féminines, les équipes entièrement masculines ont reçu 25 $ ».

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Volume d’investissement levé par genre de fondateur (Source : Briter Bridges)

Sur la faible présence des tech entrepreneurs africaines dans le captage de l’investissement, Partech et Briter Bridges s’accordent à dire qu’elle s’explique en partie par la faible présence des femmes dans les segments porteurs comme la Finance, la logistique, le transport. Elles préfèrent en majorité les secteurs du commerce de détail et des services, qui nécessitent moins de capitaux et présentent moins d'obstacles à l'entrée. De plus, les tech entrepreneurs masculins, d’abord plus nombreux, sont également plus susceptibles d'opérer dans des sous-secteurs qui attirent moins d'investissements tels que l'edtech ou la healthtech, accentuant la concurrence.

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La représentation du genre dans les différents secteurs tech (Source : Briter Bridges)

Il y a aussi le tempérament des investisseurs. « Même lorsqu'elles travaillent dans des secteurs suscitant un grand intérêt de la part des investisseurs, les équipes entièrement féminines sont toujours moins susceptibles de recevoir un financement que les équipes entièrement masculines, et elles reçoivent des montants plus faibles lorsqu'elles obtiennent un financement », note Briter Bridges. Enfin, plusieurs autres types d’obstacles entravent encore une plus grande présence des femmes dans la tech industrie africaine, notamment la faible présence des jeunes filles dans les filières scientifiques (STEM) ; un réseau d’affaires plus faible, essentiellement composé de femmes. Mais des initiatives se multiplient pour aider les tech innovatrices à surmonter ces barrières.

Formation et financements ciblés

Au cours des dix dernières années, le soutien aux Africaines dans le numérique a gagné en intérêt. La transformation numérique s’accélérant au fil des ans, les formations dans les compétences numériques à leur endroit se sont multipliées. De nombreux partenaires internationaux et locaux comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Fondation Bill et Melinda Gates, Google, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’y sont impliqués. De son côté, depuis 2015, Orange a investi dans des maisons digitales dans ses 16 marchés d’Afrique pour former les femmes aux compétences numériques, en plus des programmes dédiés que le groupe soutient déjà. Des pôles de financement ciblés ont également déjà été lancés par divers acteurs, notamment Alitheia Capital, fonds de capital-investissement de 100 millions de dollars, cofondé par Tokunboh Ishmael et Polo Leteka Radebe. Il y a FirstCheck Africa, collectif d'investisseurs et fonds d'investissement dirigés par des femmes et axés sur les femmes, cofondé par Eloho Omame et Emmanuel Bocquet. Il y a aussi WeFundWomen, communauté d'investissement intelligente fondée par Hope Ditlhakanyane pour les start-up en Afrique en les connectant à des capitaux démocratisés. Akazi Capital de Liebe Jeannot, est un fonds d'impact « crowdfunding », qui investit jusqu'à 250 000 $ dans des entreprises en phase de démarrage détenues et dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne.                         

Muriel Edjo

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En Afrique, la digitalisation entraîne des changements importants dans le fonctionnement traditionnel de plusieurs secteurs stratégiques. Du commerce à l'agriculture en passant par l’éducation, c'est une multitude d'opportunités qui s'offre aux différents acteurs grâce aux innovations technologiques. We Are Tech vous dévoile le potentiel de ces transformations à travers plusieurs secteurs clés. Dans ce troisième épisode de la série, découvrez comment les jeunes pousses technologiques du continent utilisent l’internet des objets, le big data et d’autres outils numériques pour simplifier et réduire le coût de la logistique et du transport.

Potentiel énorme mais peu développé

Le 1er janvier 2021, la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est entrée en vigueur, marquant la création d’un marché commun de 1,4 milliard de consommateurs et cumulant un PIB de 2,6 billions $. Pour faire de cette grande avancée vers l’intégration économique chère à l’Union Africaine, un succès, l’un des défis réside dans la mise en liaison des fournisseurs avec les consommateurs. Si la suppression des barrières douanières doit aider à atteindre ce but, la contribution des plateformes de logistique et de transport est tout aussi vitale. Cependant, connecter efficacement quelques millions, voire dizaines de millions d’acteurs ne demande pas les mêmes moyens qu’en connecter des centaines de millions, de Durban au Caire. Cet agrandissement du marché ou de l’espace couvert habituellement par les plateformes de transport, nécessite un recours accru à la technologie pour favoriser l’automatisation de certaines tâches et permettre un suivi en temps réel de la chaîne d’approvisionnement.

400 microsoft a sign des partenariats pour un financement potentiel de 500 millions destin soutenir 10 000 startups africaines mue min

Les start-up d’e-logistique disposent d’applications mobile pour géolocaliser les clients.

Ce domaine, connu sous la dénomination e-logistique, est certes à ses balbutiements sur le continent, mais son potentiel économique ne laisse pas de place au doute, quant à la croissance des investissements qu’il enregistre. Si le mastodonte que constitue la fintech est loin devant, avec 63% de la totalité des investissements obtenus par les start-ups africaines en 2021 selon Partech, la place de dauphin en revanche est âprement disputée par les autres secteurs. D’après la même source, c’est l’e-logistique qui est sorti vainqueur de cette bataille en 2021, passant de la septième place en 2020 à la deuxième un an plus tard. Les start-up actives dans le domaine ont ainsi levé 388 millions $ en 2021, environ cinq fois le montant total levé en 2020 (79 millions $), soit une progression de 391% en glissement annuel.

Les start-up actives dans le domaine ont ainsi levé 388 millions $ en 2021, environ cinq fois le montant total levé en 2020 (79 millions $), soit une progression de 391% en glissement annuel.

Notons tout de même qu’il s’agit d’une tendance commune aux start-up africaines, avec une progression de 264% en glissement annuel du montant total des financements levés en 2021 par les start-up du continent (5,2 milliards $).

Pandémie et e-commerce comme moteurs

La pandémie a joué un rôle important dans l’augmentation des financements obtenus en 2021 par les start-up. La réduction des interactions sociales au profit des interactions numériques, rendue nécessaire par la crise sanitaire, a en effet montré tout l’intérêt des solutions de digitalisation développées par ces jeunes pousses, encourageant les investisseurs à s’y intéresser davantage. Le confinement imposé par certains États africains pour lutter contre la propagation du virus a empêché par exemple les commerçants sur les marchés habituels de se réapprovisionner et le recours à la technologie s’est avéré décisif pour connecter les fournisseurs et les détaillants.

400 1 microsoft a sign des partenariats pour un financement potentiel de 500 millions destin soutenir 10 000 startups africaines mue min

Kobo360, le « Uber pour camions » est déjà présent dans 6 pays africains.

« TradeDepot [une plateforme de e-logistique nigériane, ndlr] m'a permis d'approvisionner mon magasin beaucoup plus facilement sans quitter mon emplacement […] Je n'avais pas besoin d'aller au marché et leurs prix sont bons », confie Blessing Chibueze, une propriétaire d’un petit magasin de quartier à Lagos, dans un compte-rendu de la Société Financière Internationale.
«TradeDepot [une plateforme de e-logistique nigériane, ndlr] m'a permis d'approvisionner mon magasin beaucoup plus facilement sans quitter mon emplacement […] Je n'avais pas besoin d'aller au marché et leurs prix sont bons».

Avec la mise en place de la Zlecaf, les start-up d’e-logistique tiennent un moyen supplémentaire de se démarquer auprès des véhicules d’investissements et autres business angels. Il convient toutefois de rappeler qu’elles n’ont pas attendu cette conjugaison de vents favorables pour hisser les voiles et lever l’ancre. Le développement des start-ups de logistique a été favorisé au préalable par celui de l’e-commerce, les deux ayant besoin l’un de l’autre pour atteindre leurs objectifs. Face au problème d’adressage des appartements et bureaux dans de nombreuses villes africaines, les start-up d’e-logistique disposent par exemple d’applications mobiles permettant, en plus de la géolocalisation des clients, un contact permanent entre ces derniers et les livreurs, évitant ainsi les erreurs dans les adresses et réduisant le temps nécessaire pour acheminer les produits.

Des pionniers et une diversité d’offres

À l’heure actuelle, il n’existe pas encore de sociétés de logistique basées sur l’utilisation de la technologie à l’échelle continentale. Les pionniers qui se sont lancés dans l’aventure élargissent néanmoins peu à peu leur empreinte au-delà de leur pays d’origine comme le nigérian Kobo 360. Lancé en 2018 et désormais présent dans cinq autres pays africains (Ghana, Ouganda, Kenya, Côte d'Ivoire, Burkina Faso), le « Uber pour camions » s’est spécialisé dans la mise en relation des propriétaires de gros porteurs avec des entreprises souhaitant déplacer des produits. La plateforme permet de réduire le coût du transport en assignant chaque course au chauffeur le plus proche grâce à son logiciel basé sur l’intelligence artificielle Global Logistics Operating System.

Le client peut aussi suivre en temps réel la livraison de son article et peut payer les chauffeurs grâce à des moyens de paiement dématérialisés. Sur des routes pas toujours sûres, Kobo360 améliore ainsi la sécurité des chauffeurs qui n’ont plus à se déplacer avec de fortes sommes. D’autres start-up proposent un service similaire, comme les kényans Sendy et Lori Systems.

La plateforme permet de réduire le coût du transport en assignant chaque course au chauffeur le plus proche grâce à son logiciel basé sur l’intelligence artificielle Global Logistics Operating System.

En revanche, c’est une offre un peu différente que propose le sénégalais Paps depuis 2016. Fondée par Bamba Lo, la start-up basée à Dakar propose des livraisons au dernier kilomètre pour une large gamme de produits et services, mais aussi du stockage et du transport pour les petites et moyennes entreprises.

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Paps, la start-up basée à Dakar, propose des livraisons au dernier kilomètre.

Présente aussi au Burkina Faso, elle revendique plus de 10 millions de livraisons sur ces deux marchés en bientôt six ans d’existence. Pour poursuivre sur sa lancée, elle a obtenu en janvier un financement de 4,5 millions $ auprès de divers investisseurs conduits par Orange et la société de capital-risque 4DX Ventures. Les fonds lui permettront notamment d’optimiser son infrastructure technologique basée actuellement sur trois éléments, à savoir une plateforme pour les clients (MyPaps) permettant aux clients de faire leurs demandes et d’en suivre l’évolution, une plateforme pour l’équipe (Paps Ops), assurant la gestion des commandes, et enfin l’application des livreurs Paps App. Une interface de programmation d'application (API) est également disponible pour permettre aux sites marchands des clients spécialisés dans le e-commerce d’automatiser les livraisons.

Améliorer les infrastructures routières pour favoriser l’intégration

Les start-up d’e-logistique en Afrique proposent une variété de solutions mais elles se limitent pour le moment aux grandes villes ou à des chaines d’approvisionnement au niveau national. Le manque de volonté ou d’ambition ne peut servir d’explication à cette absence sur le segment des approvisionnements transfrontaliers et il faut plutôt interroger la disponibilité et surtout l’état des infrastructures routières reliant les pays africains. Cela entraine des tarifs de fret routier deux à quatre fois plus élevés par kilomètre que ceux pratiqués aux Etats-Unis par exemple, note un rapport de la BAD.

« Le réseau routier de l'Afrique est inadéquat […] L'Afrique doit moderniser certaines sections de ses routes pour faire face à l'augmentation du fret généré par la Zlecaf », indique de son côté Robert Lisinge, chef de la Section des infrastructures de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique.

Alors que la Zlecaf est opérationnelle depuis quelques mois, la modernisation et le développement des infrastructures de transport, surtout dans l’interconnexion des Etats africains, est nécessaire pour l’émergence du secteur de la e-logistique. Elle permettra aussi aux acteurs traditionnels du secteur de la logistique d’exploiter pleinement le potentiel de ce marché commun.

Emiliano Tossou

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