Le nombre d’abonnés aux services financiers sur mobile a progressé en Afrique au cours des dix dernières années. Il avoisine déjà 200 millions selon la GSMA. Le coût des services qui a parfois freiné leur adoption est en train de chuter avec l’arrivée de nouveaux acteurs très ambitieux.

Wave Mobile Money S.A. a obtenu un financement de 90 millions d’euros d’un groupe d’investisseurs menés par la Société financière internationale (SFI). La branche de la Banque mondiale dédiée à l’investissement dans le secteur privé a apporté 25 millions d'euros dans l’opération. Des prêts d’un montant total de 41 millions d’euros ont été mobilisés par Symbiotics, Blue Orchard, responsAbility et Lendable, alors que des prêts parallèles d’une valeur totale de 24 millions d’euros ont été octroyés par Finnfund et Norfund. L’argent servira au développement des activités de l’entreprise au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Selon la fintech qui a dévoilé l’information le mercredi 6 juillet, « outre le financement des opérations des deux sociétés [Wave Côte d'Ivoire et Wave Sénégal], le soutien de la SFI favorisera la mise en place d'un environnement propice au développement des services de mobile money dans la région grâce à l’offre de service de Wave, caractérisée par une grille tarifaire plus simple et des coûts de transaction réduits. Cela devrait permettre d’accroître la fréquence et la valeur des transactions et favoriser de nouvelles formes d’utilisation, en particulier parmi les clients à faible revenu ».

L’investissement de la SFI dans Wave Mobile Money S.A. intervient après celui de 5 millions $ (4,9 millions d'euros) effectué en septembre 2021 dans Wave Mobile Money Holdings Inc. dans le cadre d’un co-investissement avec Partech Africa.

« La vision de Wave, qui consiste à faire de l’Afrique le premier continent "cashless", en proposant des solutions abordables et orientées vers les utilisateurs, correspond aux ambitions d’IFC en matière d’inclusion financière universelle », a déclaré Coura Sène, la directrice régionale de Wave Mobile Money pour la zone couvrant l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Pour Aliou Maïga, le directeur régional de la SFI pour l'Afrique de l’Ouest et centrale, cet investissement de l’institution et de ses partenaires du jour « va nous aider à offrir une variété de produits financiers, ce qui encouragera les utilisateurs à rester dans le secteur financier formel et favorisera l’inclusion financière dans la région ». 

 

« Notre investissement dans Wave va non seulement promouvoir un secteur financier plus inclusif, mais il va aussi grandement contribuer à favoriser l’essor des solutions numériques en Afrique de l'Ouest », a-t-il souligné. 

Muriel Edjo

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L’infrastructure financière unifiée a été développée et peaufinée au cours des trois dernières années par le gouvernement avec l’expertise technique de la société nigériane eTransact. Elle traduit la volonté des pouvoirs publics d’accroître l’inclusion numérique. 

La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a officiellement lancé la plateforme nationale d’agrégation des moyens de paiement électronique (NPSI), mardi 5 juillet à Yaoundé. Accessible via le code USSD #237#, cette initiative du gouvernement camerounais a comme objectifs une meilleure traçabilité des flux financiers numériques dans le contexte actuel de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et de promotion de l’économie numérique.

Selon Pierre Kaldadak, le directeur général de la Cameroon Postal Services (Campost), l'entité publique chargée de l’hébergement et de la gestion de cette infrastructure financière pour le compte de l’État, l’avantage qu’offre ce service réside dans « l’équité d’accès à l’interconnexion, la réduction des coûts d’accès aux services à valeur ajoutée, la visibilité et la traçabilité de toutes les transactions non bancaires, bancaires et extra-bancaires ». Il certifiera le traitement des transactions financières de tout instrument électronique de paiement (carte, porte-monnaie électronique, transfert de fonds, etc.).

Le DG de Campost a indiqué qu’actuellement « tous les opérateurs télécoms sont agrégés à la plateforme ainsi qu’une quarantaine d’entreprises, et un bon nombre d’entreprises sont en attente de connexion ».

En gestation depuis 2018, la plateforme nationale d’agrégation des paiements électroniques est une infrastructure qui permet aux prestataires de services financiers traditionnels d’offrir leurs services via un téléphone mobile ou via Internet à travers un code USSD unique ; elle a été inaugurée le 30 juin 2020. Sa réalisation avait bénéficié de l’expertise technique de l’entreprise nigériane eTranzact.

Pour Minette Libom Li Likeng, la NPSI contribuera entre autres à la réduction de la dépendance des consommateurs au cash, au renforcement de l’inclusion financière ; elle stimulera l’innovation à travers le développement d'applications publiques et privées, ainsi que la promotion des start-up. Cette infrastructure numérique « constitue l’utilitaire central, partagé, des systèmes numériques et de paiement du Cameroun », avait-elle affirmé. 

Samira Njoya

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Les entreprises du continent ont besoin de solutions fintech de gestion pour améliorer leurs résultats. Des entrepreneurs proposent divers produits plus performants les uns que les autres.

Sava est une plateforme numérique développée par une start-up sud-africaine du même nom. Elle propose des outils comptables automatisés pour permettre aux petites et moyennes entreprises de mieux gérer leurs dépenses. La start-up, fondée en 2021 par Yoeal Haile, Federico Von Bary Landesmann et Kolawole Olajide, a réussi à lever un montant de 2 millions $ pour entre autres développer ses produits.

Kolawole Olajide explique « qu'ayant travaillé à la transformation numérique des entreprises dans divers secteurs, je suis ravi d’aider à créer une plateforme qui aidera les propriétaires d’entreprise à gérer leurs finances et à résoudre certains des problèmes auxquels ils ont été confrontés en utilisant des outils logiciels financiers disjoints. Sava nous permettra de voir et de contrôler les dépenses commerciales en temps réel et de fournir aux entreprises des informations et des crédits exploitables ».

C’est donc dans cet état d’esprit que la plateforme Sava a été mise au point, mais les applications mobiles ne sont pas encore disponibles. Néanmoins, il faut s’inscrire pour avoir accès à toutes les fonctionnalités que propose la solution. Entre autres, émettre des cartes virtuelles pour chaque employé, prendre en compte les budgets et les flux de trésorerie, une transparence en temps réel.

La fintech propose également à ses clients des crédits disponibles rapidement et des plans de remboursement plutôt flexibles. Il est possible d’opter pour des plans de remboursement quotidiens, hebdomadaires ou encore mensuels. Elle prévoit de lancer officiellement ses activités au troisième trimestre de l’année en Afrique du Sud ; une expansion est prévue au Kenya et au Nigeria un peu plus tard.

Adoni Conrad Quenum

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Depuis 2021, l’Afrique est officiellement un vaste marché commun avec de nombreuses facilités pour les différents acteurs nationaux. Mais diverses barrières non tarifaires posent encore des problèmes, notamment dans les transactions financières. Une menace pour l'inclusion commerciale recherchée.

Le Sud-Africain Wamkele Mene (photo, à gauche), le tout premier Secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), a présenté au ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana (photo, à droite), le lundi 27 juin à Yaoundé, le projet d’une plateforme digitale de paiement dédiée aux PME africaines.

Selon Wamkele Mene, un marché digital sera créé à terme pour faciliter les échanges. Afin que les PME en bénéficient, la Zlecaf est en négociation avec des institutions bancaires qui pourraient apporter des garanties, car cette catégorie d’entreprises est souvent confrontée aux problèmes d’éligibilité au crédit et d’accès au financement dans le circuit formel des banques.

Si la question de l’accès aux financements est réglée, les PME, grâce à cette plateforme, pourront mener des transactions, acheter et vendre, grâce au soutien des institutions bancaires qui devront couvrir certains risques. Dans un premier temps, quatre secteurs pourront accéder à cette plateforme numérique de paiement. À savoir : l’agriculture, le textile, l’industrie pharmaceutique et les transports.

La Zlecaf est une initiative prioritaire de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA). Cette zone regroupe pour l’instant 44 pays, dont le Cameroun. Elle vise à accélérer le commerce intra-africain et à renforcer la position commerciale du continent sur le marché international.

S.A.

 

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Signifiant « commerce » en Bambara, une langue parlée entre autres en Côte d’Ivoire, la start-up Julaya a mis en place une solution de paiement destinée aux entreprises. Elle est déjà utilisée par des centaines de personnes dans certaines régions du continent.

Julaya est une plateforme numérique développée par une start-up franco-ivoirienne. Elle permet d’effectuer des paiements vers des comptes de mobile money et de mobile banking. La start-up, fondée en 2018 par Charles Talbot et Mathias Léopoldie, a réussi plusieurs tours de table d’un montant total de 2,7 millions $ auprès des business angels et d'autres investisseurs comme Orange Ventures pour soutenir sa croissance.

Mathias Léopoldie explique que la plateforme « permet aux clients de simplifier leur comptabilité : ils améliorent leur efficacité opérationnelle en digitalisant leurs paiements vers leurs salariés, journaliers et fournisseurs. Notre solution est plug-and-play et ne nécessite aucune connaissance technique, ce qui permet de toucher les directions financières encore peu digitalisées ».

Via l’application de la solution, uniquement disponible sur Android, il est possible de payer plusieurs personnes en un temps record. Avant tout, il faudra créer un compte et recharger son portefeuille dans l’une des banques partenaires de Julaya. C’est à partir de ce moment que, grâce aux multiples partenariats signés avec les opérateurs téléphoniques et d’autres fintech, l’utilisateur peut aisément profiter des fonctionnalités intégrées à l’application. En Côte d’Ivoire et au Sénégal, il est possible de recharger son portefeuille dans pas moins de 10 banques.

Selon la start-up, plus de 300 directeurs des affaires financières et directeurs généraux utilisent quotidiennement Julaya, plus de 100 000 paiements et salaires ont été reçus grâce à la jeune pousse, et elle estime à plus de 300 heures le temps gagné à ne pas attendre à la banque. Le service d'assistance de la start-up, en cas de problème, est accessible tous les jours de la semaine, 24 heures sur 24. En ce qui concerne les tarifs, ils varient entre 0 et 2 % de la transaction en fonction du type d’opération effectué par le client.

Adoni Conrad Quenum

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La jeune pousse OKO revendique avoir aidé plus de 15 000 agriculteurs au Mali et en Ouganda. Elle veut s’étendre en Côte d’Ivoire et continuer à soutenir les petits exploitants agricoles du continent grâce à sa solution.

OKO est une plateforme numérique développée par une start-up malienne du même nom. Elle veut aider les petits exploitants agricoles en leur fournissant des produits d’assurance récolte abordables. La start-up, fondée en 2018 par Raphael Haziza, Shehzad Lokhandwalla et Simon Schwall, a réussi plusieurs tours de table d’un montant total de 2,1 millions $ pour, entre autres, soutenir sa croissance et s’étendre en Côte d’Ivoire d’ici quelques mois.

Se définissant d’un genre nouveau, la start-up explique qu’elle « fournit une assurance efficace et abordable aux agriculteurs des marchés émergents et offre un règlement instantané des sinistres ». Elle essaye de tirer parti de l’influence grandissante de la technologie mobile pour atteindre cet objectif. Il suffit ainsi de disposer d’un téléphone portable pour accéder à une assurance récolte chez OKO.

La jeune pousse a en effet signé de nombreux partenariats, en l’occurrence avec Orange Mali et le géant allemand des assurances Allianz, pour optimiser les produits qu’elle propose aux exploitants agricoles. C’est grâce à des informations météorologiques pointues qu’elle évalue, dans un premier temps, les risques dans les différentes régions agricoles et fixe les prix de façon optimale. La solution, puisqu’elle veut être utile aux petits exploitants et que ceux-ci ont rarement accès à Internet, a mis en place un code USSD, en plus d’une application mobile et d’une interface de programmation, qui permet d’accéder à ses services depuis n’importe quel téléphone portable.

L’application mobile est une véritable alternative au code USSD, contrairement à l’interface de programmation qui permet aux différents partenaires de la start-up d’accéder à certaines informations pertinentes de sa base de données. Pour mieux gérer la multitude de polices d’assurance, la solution embarque divers outils tels que le suivi des performances, l’archivage sécurisé et le reporting pour les régulateurs.

Depuis son lancement, la start-up malienne a reçu de nombreuses distinctions. Entre autres, on peut citer le prix international lors de la journée de la finance climatique de Finance for Tomorrow en novembre 2019, le prix FinTech Showcase 2019 lors du Global Policy Forum de l'Alliance for Financial Inclusion (AFI) à Kigali (Rwanda), le prix de la création d'emplois lors du sommet Seedstars 2019 à Johannesburg par la Banque africaine de développement (BAD).

Adoni Conrad Quenum

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Le marché de la grande distribution présente de belles marges de progression en Égypte. Il représente un segment porteur pour diverses offres financières comme le microcrédit ou le prêt à la consommation. Une aubaine à saisir pour des investisseurs en quête de nouvelles sources de revenus.

La fintech égyptienne MNT-Halan, spécialisée dans la fourniture de solutions de paiements numériques et de microcrédits aux populations non bancarisées, a procédé à l’acquisition de la start-up d’e-commerce business-to-business Talabeyah. L’annonce a été faite le dimanche 26 juin par Karim Nassef, le président-directeur général et cofondateur de Talabeyah. Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé.

Justifiant la cession de son entreprise, Karim Nassef a expliqué qu'en « faisant équipe avec MNT-Halan, nous bénéficions d'un grand nombre de talents et d'une puissance technologique et financière qui nous permettront de développer rapidement nos opérations ».

Pour Mounir Nakhla, le président-directeur général de MNT-Halan, cette association est bénéfique pour la fintech, car elle « permet de continuer à étendre notre offre de produits aux détaillants égyptiens et à développer davantage notre portefeuille de prêts et nos marges ».

Fondée en juillet 2020 par Karim Nassef, Amr Abbas, Khaled Hussein et Adel Hodroj, Talabeyah permet aux commerçants de détail de commander des marchandises en un clic, directement sur son application mobile et web. La start-up, qui collabore avec plusieurs fournisseurs de produits de grande consommation, donne aux commerçants à travers sa solution numérique un moyen de mieux gérer leurs stocks.

En octobre 2021, Talabeyah avait levé 1,1 million $ auprès de divers investisseurs pour faire évoluer ses opérations, développer davantage sa technologie et tirer parti de l'utilisation de l'intelligence artificielle et des algorithmes d'apprentissage automatique pour améliorer l'expérience client, accroître l'efficacité tout au long de la chaîne de valeur et développer son équipe pour mieux servir le marché. 

Ruben Tchounyabé

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Les entrepreneurs africains proposent diverses solutions fintech pour aider les populations à accéder à des crédits. En Ouganda et au Kenya, une solution fintech propose des produits financiers intéressants.

Tugende est une plateforme numérique développée par une start-up ougandaise éponyme. Elle octroie des crédits aux entrepreneurs indépendants, en l’occurrence ceux qui possèdent des petites et moyennes entreprises, pour les aider à développer leur business. La start-up, fondée en 2013 par Michael Wilkerson, a réussi plusieurs tours de table d’un montant total de 51,1 millions $.

« 90 % des entreprises en Afrique sont des MPME, mais elles reçoivent moins de 20 % du crédit total disponible. Tugende a commencé par combler ce déficit de crédit pour les motos-taxis en Ouganda, en aidant ces entrepreneurs indépendants à posséder au lieu de louer leurs principaux actifs productifs en 24 mois ou moins », indique la jeune pousse.

La solution possède une application, disponible uniquement sur Android, qui permet à ses utilisateurs d’accéder aux fonctionnalités. Il faudrait néanmoins s’inscrire et disposer d’un compte. Lorsque quelqu’un exprime un besoin de financement, la start-up mène son enquête et demande à rencontrer deux personnes de son entourage qui témoignent de sa bonne volonté. Après cette étape, un dépôt minimum de 100 shillings ougandais (environ 0,027 $) est effectué sur le compte avant l’octroi du crédit par Tugende.

Au-delà des enquêtes menées, le choix de financer un entrepreneur repose sur un système basé sur le big data et l’intelligence artificielle. Ce système permet de prédire la façon dont le bénéficiaire va utiliser les crédits octroyés. Par ailleurs, Tugende revendique 52 000 clients financés depuis son lancement, plus de 29 000 clients actifs et plus de 800 emplois à temps plein créés. La start-up est également présente au Kenya. En mai 2022, Tugende remporte le prix de « l’inclusion financière » lors de la 16e édition des trophées « African Banker ».

Adoni Conrad Quenum

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En six ans d’activités, l’entreprise qui a débuté avec trois employés en enregistre actuellement près d’une centaine. Elle a à son actif plusieurs récompenses et distinctions.

Le Camerounais Idriss Marcial Monthe (photo) est le président-directeur général de CinetPay. La Fintech, fondée en 2016 avec l’Ivoirien Daniel Dindji, a développé une solution de paiement et de transfert d’argent en ligne qui permet aux entreprises et institutions d’Afrique francophone d’accepter les règlements financiers par mobile money, cartes bancaires et autres solutions financières. L’entreprise est basée à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Ingénieur en science informatique, diplômé de l’École nouvelle supérieure d’ingénieurs et de technologie (ENSIT) de Côte d’Ivoire en 2005, Idriss Marcial Monthe explique que CinetPay apporte une solution pratique aux difficultés que rencontrent les « entrepreneurs digitaux à se faire payer, du fait de la dominance des moyens de paiement bancaires en ligne, inadaptés aux réalités du marché africain et de la difficulté d’accéder aux moyens de paiement mobile money ».

Avec pour objectif de couvrir 15 pays francophones d’Afrique à l’horizon 2025, Idriss Martial Monthe a annoncé, en décembre 2021, une levée de fonds de 2,4 millions $ auprès de 4DX Ventures et Flutterwave. Le financement contribuera à la réalisation de son souhait de faire de Cinetpay le premier agrégateur mobile money en Afrique Francophone. La société est déjà présente dans plusieurs marchés, notamment la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Cameroun, le Sénégal, le Mali, la Guinée Conakry, la RDC et le Burkina Faso.

La croissance de CinetPay, Idriss Marcial Monthe indique qu'elle a été soutenue, au début, grâce à des fonds obtenus de la participation à divers programmes et concours. La société a bénéficié entre autres de 5 000 $ et de trois formations en ligne sur l’entrepreneuriat en 2016, grâce au Tony Elumelu Foundation Entrepreneurship Programme. En 2017, elle a gagné 2 000 $ lors du concours Euromena Awards organisé à Abidjan.

Idriss Marcial Monthe a démarré sa carrière professionnelle en 2005 dans la start-up d’e-commerce ivoirienne Cimarket. Il y a travaillé en tant que responsable de la plateforme Internet, mais l’entreprise a fait faillite en 2007. En 2009, avec Daniel Dindji, il a fondé l’entreprise Cinetcore qui a développé un site de vente de nom de domaine en ligne. Responsable Business Unit Veritas et Oracle entre 2015 et 2020 au sein de la SOCITECH, il est depuis septembre 2005 le responsable des clubs Linux et logiciels libres au sein de l’AI3L, une association ivoirienne à but non lucratif qui forme des jeunes aux technologies mobiles.  

Melchior Koba

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Il projette de devenir le banquier des personnes non bancarisées d’Afrique. Pour y parvenir, son idée générale consiste à associer les services de paiement mobile, prisés sur le continent, aux outils financiers appréciés à l’international.

L’ingénieur camerounais en intelligence artificielle et robotique Roger Nengwe Ntafam (photo) est le président-directeur général de PaySika. La start-up cofondée en février 2020 avec Stezen Bisselou facilite le paiement et le transfert d’argent depuis une application mobile dont le compte utilisateur est rechargeable par Mobile Money.

Elle permet aussi la gestion de son argent en temps réel depuis Facebook Messenger, WhatsApp et Telegram. De plus, la start-up propose sur demande une carte de paiement virtuelle gratuite pour les paiements à l’international et/ou en ligne.

Diplômé de l’école d’ingénieurs UPSSITECH de l’université Paul Sabatier Toulouse III en France, l’entrepreneur explique que la solution de paiement qui cible l’Afrique francophone lui a été inspirée de la peine rencontrée par son père boutiquier pour effectuer son inventaire, sa comptabilité, rendre la petite monnaie. Mais le déclic qui l’a poussé à développer le service s’est produit lors du processus de paiement de ses frais académiques en France. Sans compte bancaire, il a eu beaucoup de mal.

En octobre 2021, Roger Nengwe Ntafam a réussi à lever 300 000 $ auprès d’investisseurs britanniques, français et nigérians pour poursuivre le développement de PaySika et lancer officiellement ses services au premier trimestre 2022. La start-up revendiquait déjà 20 000 pré-inscriptions durant la phase de pré-lancement de ses activités. Le Cameroun et le Gabon sont les premiers marchés ciblés.

Avant de se lancer dans PaySika, Roger Nengwe Ntafam a d’abord affûté ses capacités entrepreneuriales avec la start-up MyMoney qu’il a cofondée en 2019. La jeune entreprise opérait un chatbot d’aide à la gestion financière. Son expertise dans la technologie financière et l’innovation, il l’a développée au sein de plusieurs centres de recherche tels que le laboratoire de recherche pluridisciplinaire du Nord-Est de Midi-Pyrénées (LRPmip) en 2017,  l’Artificial Intelligence Center à Prague en République tchèque en 2018.

Il a aussi participé à divers programmes de soutien aux entrepreneurs et d’innovation tech tels que la première cohorte de la French Tech Tremplin, un programme d’accompagnement d’entrepreneur à fort impact, en 2019. En mars 2022, il a rejoint le programme Entrepreneur in Residence de la Founder Institute. L’aventure de Roger Nengwe Ntafam dans la tech a démarré juste après un bref passage de trois mois chez Exxon Mobile en 2016, comme assistant-opérateur affecté à l’inspection de la plateforme pétrolière. 

Melchior Koba 

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