Le service qui a profité du ralentissement d’activités culturelles et sportives, durant la crise de Covid-19, s’est amélioré dans ses prestations. Il souhaite capitaliser dessus pour gagner davantage d’utilisateurs.

La première plateforme de billetterie intelligente 100 % marocaine Guichet.com, avec à son actif plus de 1 000 événements et spectacles organisés en collaboration avec divers partenaires, envisage également d'aller à la conquête d’autres marchés à fort potentiel sur le continent.

La start-up marocaine de ticket et billetterie numérique Guichet Maroc SARL a obtenu, vendredi 11 mars, un financement de 3 millions de dirhams (309 000 $) auprès de CDG Invest, la filiale d’investissement du groupe CDG. Avec cet investissement, la société fondée en 2019 par Ahmed Tawfik Moulnakhla (photo) prévoit de consolider les activités de sa solution Guichet.com sur le marché local, en touchant davantage le secteur du sport, et de conquérir de nouveaux pays africains à fort potentiel.

Guichet.com est une plateforme d’intermédiation entre le public et les promoteurs d’événements (pièces de théâtre, matchs de football, concerts de musique, festivals, formations, etc.). Elle met à leur disposition des tickets et billets numériques payables en ligne. Une application pratique pour ceux qui n’aiment pas faire la queue au guichet. La plateforme offre également aux partenaires un environnement de management et de pilotage autonome avec un suivi de la billetterie en temps réel.

Depuis son lancement, Guichet.com revendique des dizaines de milliers d’utilisateurs, plus de 1 000 événements et spectacles avec de nombreux partenaires exclusifs que sont entre autres le Festival Mawazine, Festival Marrakech du Rire, Festival de Fès des Musiques sacrées du monde, Oasis Festival.

Disponible en application mobile sur PlayStore et AppleStore, Guichet.com s’est enrichi en 2021 de nouvelles options comme la possibilité de se procurer des packages incluant notamment le logement, la restauration et des produits annexes pour un événement. La société a aussi développé Guichet Store, une plateforme e-commerce mise à la disposition des partenaires pour commercialiser des produits dérivés.

Ruben Tchounyabe

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Moins de deux mois après sa levée de 10 millions $, la Fintech de mobilité Moove Africa obtient des ressources supplémentaires pour financer son expansion sur et hors du continent, et poursuivre sa croissance.

Moove Africa, une Fintech d’origine nigériane qui facilite aux entrepreneurs africains l’accès aux financements pour l’acquisition de véhicules neufs, a annoncé le lundi 14 mars la levée, en capital et en dettes, de 105 millions $, dans le cadre d’un financement de série A2. L’opération porte à 174,5 millions $ le total des fonds mobilisés à cette date par l’entreprise fondée en 2019 par les Britanniques d’origine nigérianes Ladi Delano et Jide Odunsi.

« Il y a moins de deux ans, nous avons découvert cet espace blanc de la Fintech de la mobilité et avons lancé Moove. Après avoir dépassé les 3 millions de voyages dans des véhicules financés par Moove à travers l'Afrique, déployé notre service dans six nouvelles villes africaines et connecté des entrepreneurs de la mobilité aux marchés du covoiturage, de l'e-logistique et de la livraison, nous sommes aujourd'hui à la tête de cette catégorie en croissance de la Fintech... Nous sommes ravis de pouvoir compter sur le soutien d'investisseurs à travers le monde, qui nous permettront de faire connaître notre modèle dans le monde », a commenté Ladi Delano.

Cette nouvelle levée de fonds intervient moins de deux mois après l’obtention par Moove Africa, d’une facilité de financement de 10 millions $, auprès de la firme d’investissement émiratie NBK Capital Partners. La ressource, mobilisée le 1er février dernier, visait à soutenir l’expansion ouest-africaine du partenaire exclusif d'Uber pour le financement et la fourniture de véhicules en Afrique subsaharienne.

La Fintech de mobilité prévoit, sur les six prochains mois, de poursuivre son expansion géographique dans 7 nouveaux marchés en Asie, en Europe et dans la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). L’entreprise présente au sein de six villes africaines entend également développer de nouveaux partenariats tout en élargissant sa gamme de véhicules.

En Afrique, moins de 5 % de l’ensemble des véhicules neufs sont achetés avec un prêt contre 92 % en Europe, déplore Moove Africa. Sur le continent, le taux de possession de véhicules est inférieur à 44 voitures pour 1 000 personnes, contre 640 pour 1 000 en Europe et 816 aux États-Unis, poursuit la Fintech de mobilité. L’entreprise pointe du doigt la faible pénétration du crédit qui, de son avis, a limité sur le continent la capacité de plus de 1 milliard d’Africains à acheter de nouveaux véhicules. Selon Ladi Delano, des millions d'entrepreneurs dans des marchés émergents ont un accès limité ou inexistant au financement de véhicules, même si l’opportunité de ce marché est vaste. Le marché de la location d’engins à deux roues est estimé à 80 milliards $ en Afrique subsaharienne, selon des données fournies par Moove. Pourtant le continent a enregistré en 2019 moins de 900 000 ventes de véhicules neufs, contre 17 millions aux États-Unis.

Chamberline MOKO

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L’Agence Ecofin dresse le bilan et une analyse des levées de fonds des start-up africaines au cours des deux premiers mois de 2022. Une année déjà marquée par une flopée de deals, mais aussi, une hausse des montants reçus, des signaux d'une nouvelle série de records après les performances de l’exercice 2021.

Alors que l’année 2021 s’est conclue par un record absolu en matière de levées de fonds, l’écosystème start-up africain a le vent en poupe en ce début d’année. Après un premier mois de janvier prolifique, Février s'est inscrit dans le même trend des records. Jamais le niveau des investissements n’a été aussi haut sur les deux premiers mois de l’année.

Selon des données combinées de la plateforme Africa : The Big Deal et de l’Agence Ecofin, au moins 1,2 milliard $ ont été déjà levés par les jeunes pousses opérant en Afrique cette année. À titre de comparaison, ce chiffre n’a pas excédé les 400 millions $ en 2021 sur la même période. L’an dernier, il a fallu cinq mois pour atteindre ce niveau d’investissements, et neuf mois en 2020. A ce rythme, les injections de fonds dans les start-up africaines pourraient atteindre plus de 7 milliards $ en 2022, soit près du double des réalisations de 2021.

159 opérations, 2 big deals

La confiance des investisseurs dans l’univers de l’entrepreneuriat et de l'innovation africaine va crescendo. Quelque 159 opérations ont marqué ce début d’année, c’est presque le double du nombre de deals recensés à la même période en 2021 (83 opérations recensées). Les tours d’amorçage continuent de se tailler la part du lion. Et même si les rondes de petites tailles semblent tenir le pari, les opérations plus avancées maintiennent également le cap.

D’abord, les séries A se sont multipliées. On en recense déjà au moins 9. Autre fait intéressant, l’écosystème a battu en deux mois, le record du nombre de séries D sur une année calendaire, avec les opérations du Ghanéen mPharma (35 millions $) qui fournit des médicaments en dépôt aux pharmacies et la fintech nigériane Flutterwave (250 millions $). L’autre opération d’envergure est le tour de table de 100 millions $ d’InstaDeep, la start-up tunisienne, spécialiste de l’intelligence artificielle, qui travaille dans la biotech.

 La fintech toujours en tête

Menée par la licorne nigériane, devenue la plus importante start-up africaine en matière de valorisation, la fintech africaine démarre 2022 sur les chapeaux de roue. Pas moins de 50 opérations sur les 160 dénombrées concernaient les solutions de technologies financières, soit 20 de plus qu’en 2020 à la même période. Les investissements dans le secteur ont franchi la barre des 530 millions $. A la même période en 2021, la fintech n’avait capté que 150 millions $. 

Derrière la fintech, les solutions en matière d’énergie et d’eau sont celles qui ont attiré le plus d’opérations, au total 22 transactions, mais des deals, dans leur grande majorité, de petites tailles pour un total de seulement de 26 millions $. Ce montant reste deux fois plus faible que celui de 2021 (plus de 50 millions $)

 

Des Percées et des baisses

En collectant 91 millions $ en février, le Sud-Africain des communications mobiles et du chat-commerce, Clickatell, a fortement contribué à la percée du secteur des télécoms, média Entertainment. Ce progrès est également à l’actif de Poa Internet, le fournisseur d’accès à Internet kényan qui a annoncé en janvier le premier closing de son tour de financement de 28 millions $, une opération menée par Africa50. Au total, le secteur timide en 2021, a déjà reçu sur les deux premiers mois, en seulement 6 opérations, six fois plus d’investissements que pendant toute l’année 2021. Cependant, certains secteurs comme l’EdTech et le recrutement ou l’e-santé ont perdu du terrain en glissement annuel.

 

 Le Nigeria, la start-up nation africaine

Avec plus de 34% des deals, le Nigeria continue de consolider son hégémonie dans  l’univers start-up africain, drainant trois fois plus d’investissements qu’à fin février 2021.  Les start-up opérant au Nigeria ont reçu au total 392 millions $, soit environ 32% des levées de fonds globaux. Ces financements sont allés dans leur plus grande majorité à la fintech (335 millions $, un peu près de 85%), ce qui représente plus de 70% des fonds levés par le secteur au cours de la période sous-revue.

De leur côté, le Kenya, l’Egypte, l’Afrique du sud, de loin les poursuivants directs de la première économie africaine en termes de PIB, suivent le pas. Ensemble, ces “top start-up nations africaines” concentrent plus de 80% des financements reçus des capital-risqueurs axés sur l’Afrique.

 

 

Qui investit dans les start-up africaines ?

Plus de 320 investisseurs ont déjà participé aux différents cycles de financement des start-up africaines durant ces deux premiers mois de l'année.

Alors que de plus en plus d’investisseurs à travers le monde se tournent vers l’Afrique, ce sont les sociétés américaines de capital-risque qui semblent les plus actives sur le continent. Elles sont citées au moins 180 fois dans les cycles de financement de ce début d’année. La première place revient à l’accélérateur californien Y Combinator qui apparaît dans 14 opérations. L’US African Development Foundation (USADF), nouvellement arrivé sur le marché africain, monte déjà sur la deuxième marche du podium. Les investisseurs asiatiques eux sont menés par le Japon. Le Japonnais Kepple Africa Ventures continue d’étendre ses intérêts sur le continent alors que d’importants acteurs nippons, notamment SoftBank Group font leur première semence sur le continent depuis 2019. 

Au-delà de tout, l’Afrique se finance en partie, en témoigne la présence marquée d’investisseurs africains traditionnels tels que le Mauricien Launch Africa (13 deals en 2022 et 80 depuis 2019), et le Nigerian LoftyInc Capital Management (8 deals, 54 depuis 2019). Aussi, de nouveaux capital-risqueurs comme le Nigerian All On (13 deals) émergent-ils.

 

 

Fiacre E. Kakpo

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Après une récente levée de fonds de 10,5 millions $, Naqla, 5 ans d’existence, se prépare à une nouvelle étape portant sur le développement de son activité en Egypte.

La plateforme logistique égyptienne Naqla a annoncé, le lundi 7 mars, la levée d’un financement de pré-série A, d’un montant de 10,5 millions $. L’entreprise, qui relie des propriétaires de camions aux sociétés de fret, utilisera le produit de cet investissement pour investir dans la technologie et la numérisation de ses activités.

Selon Sherif Taher, co-fondateur et directeur général de Naqla, cet investissement permettra « une accélération rapide de l’activité de Naqla et son expansion verticale prévue dans de nouveaux segments ». L’entreprise prévoit de « développer son offre de logistique numérique et sa présence sur le marché, en apportant une infrastructure technologique indispensable à la logistique égyptienne mal desservie et l'industrie du camionnage », poursuit Sherif Taher.

Cette levée de fonds intervient trois ans après l’extension des activités de Naqla dans le secteur du camionnage lourd en 2019, avec une flotte de camions transportant des objets lourds représentant 16 % de l'activité de l'entreprise, et deux ans après le développement de la société dans le camionnage léger domestique en 2020, transportant pour des PME des matériaux légers. Depuis sa création en 2017, Naqla qui travaille avec plus de 400 expéditeurs et 10 500 chauffeurs à travers l'Egypte affirme avoir livré plus de 4,6 millions de tonnes de marchandises.

L’Egypte compte plus de 1,5 million de chauffeurs titulaires d'un permis qui entreprennent des trajets pour livrer des marchandises, selon un article de mars 2022 publié par Naqla. L'industrie égyptienne de la logistique a une valeur estimée à 13 milliards $ et représente près de 3,5 % du produit intérieur brut (PIB), selon des données de décembre 2021 de la plateforme de logistique Naqla.

Chamberline MOKO

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Bien que leur nombre soit encore très réduit, elles multiplient les initiatives fortes pour se fédérer et briser les barrières qui les ont retenus jusqu’à présent. Formation, réseautage, financement sont au cœur de la stratégie panafricaine d’éveil en cours de déploiement avec le soutien de divers partenaires.

Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL », Partech révèle qu’un total de 134 start-up fondées par des femmes enregistrées en 2021 a effectué un tour de table contre 47 opérations financières comptabilisées en 2020, soit une croissance de +285%. Les start-up fondées par des femmes ont réalisé 20% des 681 tours de table enregistrés l’année dernière, en croissance de 7% comparé à 2020 (13%). Elles ont obtenu 834 millions $, en croissance  de +281% par rapport à 2020. Ce montant représente 16% du total des 5,2 milliards $ d’investissement levés en 2021 par des start-up, en hausse de 2% par rapport à 2020 (14%).

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Pourcentage de fonds levés et de tours de tables effectués par des tech entrepreneurs africaines (Source : Partech)

Bien que ces données montrent une progression dans le volume d’investissements captés par les tech entrepreneurs africaines d’une année à une autre, Briter Bridges déplore tout de même un niveau très faible au cours des neuf dernières années.

Beaucoup reste à faire

Dans son rapport « In Search Of Equity Exploring Africa’s Gender Gap in Startup Finance » publié en octobre 2021, Briter Bridges indique qu'entre janvier 2013 et mai 2021, un total de 1 112 start-up opérant à travers l'Afrique ont mobilisé un total de 1,7 milliard $ de financements de démarrage. Parmi ces entreprises, 75% avaient des équipes exclusivement masculines, 9% des équipes exclusivement féminines et 14% des équipes fondatrices mixtes. « Seulement 3% des financements de démarrage sont allés à des équipes fondatrices entièrement féminines, contre 76% pour les équipes entièrement masculines », souligne la société de recherche axée sur les données, basée à Londres et fondée en 2018. Selon elle, cela signifie que pour chaque « dollar investi dans des équipes fondatrices entièrement féminines, les équipes entièrement masculines ont reçu 25 $ ».

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Volume d’investissement levé par genre de fondateur (Source : Briter Bridges)

Sur la faible présence des tech entrepreneurs africaines dans le captage de l’investissement, Partech et Briter Bridges s’accordent à dire qu’elle s’explique en partie par la faible présence des femmes dans les segments porteurs comme la Finance, la logistique, le transport. Elles préfèrent en majorité les secteurs du commerce de détail et des services, qui nécessitent moins de capitaux et présentent moins d'obstacles à l'entrée. De plus, les tech entrepreneurs masculins, d’abord plus nombreux, sont également plus susceptibles d'opérer dans des sous-secteurs qui attirent moins d'investissements tels que l'edtech ou la healthtech, accentuant la concurrence.

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La représentation du genre dans les différents secteurs tech (Source : Briter Bridges)

Il y a aussi le tempérament des investisseurs. « Même lorsqu'elles travaillent dans des secteurs suscitant un grand intérêt de la part des investisseurs, les équipes entièrement féminines sont toujours moins susceptibles de recevoir un financement que les équipes entièrement masculines, et elles reçoivent des montants plus faibles lorsqu'elles obtiennent un financement », note Briter Bridges. Enfin, plusieurs autres types d’obstacles entravent encore une plus grande présence des femmes dans la tech industrie africaine, notamment la faible présence des jeunes filles dans les filières scientifiques (STEM) ; un réseau d’affaires plus faible, essentiellement composé de femmes. Mais des initiatives se multiplient pour aider les tech innovatrices à surmonter ces barrières.

Formation et financements ciblés

Au cours des dix dernières années, le soutien aux Africaines dans le numérique a gagné en intérêt. La transformation numérique s’accélérant au fil des ans, les formations dans les compétences numériques à leur endroit se sont multipliées. De nombreux partenaires internationaux et locaux comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Fondation Bill et Melinda Gates, Google, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’y sont impliqués. De son côté, depuis 2015, Orange a investi dans des maisons digitales dans ses 16 marchés d’Afrique pour former les femmes aux compétences numériques, en plus des programmes dédiés que le groupe soutient déjà. Des pôles de financement ciblés ont également déjà été lancés par divers acteurs, notamment Alitheia Capital, fonds de capital-investissement de 100 millions de dollars, cofondé par Tokunboh Ishmael et Polo Leteka Radebe. Il y a FirstCheck Africa, collectif d'investisseurs et fonds d'investissement dirigés par des femmes et axés sur les femmes, cofondé par Eloho Omame et Emmanuel Bocquet. Il y a aussi WeFundWomen, communauté d'investissement intelligente fondée par Hope Ditlhakanyane pour les start-up en Afrique en les connectant à des capitaux démocratisés. Akazi Capital de Liebe Jeannot, est un fonds d'impact « crowdfunding », qui investit jusqu'à 250 000 $ dans des entreprises en phase de démarrage détenues et dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne.                         

Muriel Edjo

Lire aussi : Des bourses de formation au numérique pour les femmes africaines

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La startup sécurise les contributions financières des membres. Leur assiduité dans les cotisations leur ouvre d’ailleurs l’accès à divers facilités comme le crédit. Depuis son lancement elle a enregistré 6000 utilisateurs.

En Afrique, le faible taux de bancarisation a longtemps écarté une grande partie de la population des services financiers classiques comme l’épargne et le crédit. Mais les tontines ont toujours contribué à répondre à ces besoins de manière moins procédurale et à des coûts raisonnables. Dans la quête d’une plus grande efficacité pour ce mode informel d’épargne, au regard de son impact social éprouvé au fil de nombreuses années en Afrique, le Nigérian Bernie Akporiaye a décidé d’y associé le numérique et a lancé la plateforme MaTontine au Sénégal.

MaTontine donne accès à de petits prêts et à une gamme de services financiers comme des services de micro-assurance, aux personnes financièrement exclues en Afrique francophone. « Nous résolvons ainsi leur problème en utilisant leurs téléphones mobiles et notre plateforme pour digitaliser les avantages des cercles d’épargne traditionnels, ce qui permet de réduire le coût d’emprunt de 75% ou parfois même plus », explique Bernie Akporiaye.

Les adhérents de la plateforme cotisent tous à une cagnotte en ligne, dont ils récupèrent à tour de rôle le montant. Le cofondateur souligne que « leur comportement, notamment la ponctualité de leurs paiements, permet au service de la plateforme de donner une note de crédit, à partir de laquelle nos partenaires pourront leur proposer de petits prêts ou des contrats ». L’utilisation du service de base est gratuite, la startup se finançant via les commissions prélevées sur les prestations de ses partenaires Cofina et Sunu Assurance.

La spécificité de MaTontine est qu’elle utilise les téléphones portables ancienne génération, contrairement à la plupart de Fintech concurrentes qui optent pour les smartphones. Et « 95% de nos membres sont des femmes, pour lesquelles les chiffres de l’inclusion financière sont les pires, alors que toutes les études montrent qu’elles sont les plus prudentes », précise Bernie Akporiaye. La pandémie de Covid-19, qui a beaucoup secoué les activités des utilisateurs de MaTontine, a démontré que ces femmes « vivant avec moins de 5 dollars par jour » sont extrêmement vulnérables à ce type de crise. Bernie Akporiaye travaille à intégrer d’autres services tels que l’éducation financière, pour mieux préparer les utilisateurs à faire face à une éventuelle future crise.

Gagnante du 3e prix du concours des AfricaCom Awards organisé par Orange en 2016, MaTontine a également à son actif plusieurs reconnaissances comme une subvention du fonds d'innovation GSMA Ecosystem Accelerator, en février 2018. La startup a été distinguée en 2019 par Inclusive Fintech 50 Fintech, une initiative de MetLife Foundation, Visa, Accion et la SFI qui identifie les Fintech qui ont contribué à l’inclusion financière dans le monde au cours d’une période précise. Depuis son lancement, MaTontine a enregistré 6000 clients et déboursé 200 000 $ de prêts. 

Ruben Tchounyabe

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La fintech sénégalaise PayDunya s’installe au Togo.

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L’entreprise de paiement en ligne a réussi son entrée dans un quatrième marché africain, cinq années après son lancement. Son ambition demeure l’accessibilité d’un plus grand nombre de personnes aux paiements digitaux.

Paydunya, la start-up basée au Sénégal et spécialisée dans le paiement en ligne, vient de démarrer ses activités au Togo. 

Déjà présent dans le pays de la Téranga, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Burkina, PayDunya débarque au Togo avec pour ambition de «rendre accessibles les paiements digitaux, peu importe le moyen de paiement utilisé, peu importe la zone et la région et peu importe le secteur d’activité, qu’il soit public ou privé».

L'agrégateur de moyens de paiements soutient vouloir apporter une «vraie valeur ajoutée» avec des solutions sécurisées de collecte et de déboursement de paiement via le mobile money (T-money, Flooz) et les cartes bancaires. 

«Nous souhaitons faciliter l'accès aux paiements digitaux à toutes les entreprises peu importe leur taille ou leur secteur d’activité et de ce fait, participer et apporter notre contribution au vaste projet d’inclusion financière du Togo», a confié à We are Tech, Aziz Yérima, CEO de la FinTech. « Notre lancement au Togo est une réponse aux besoins de nos clients», destinée à «leur fournir des solutions de paiements accessibles», a-t-il souligné. 

Un écosystème fintech en pleine croissance

Avec son arrivée sur le marché togolais, Paydunya rejoint un écosystème fintech en pleine croissance qui a accueilli ces dernières années, de jeunes «prometteuses» pousses telles que CinetPay ou Semoa et bientôt Gozem, la super App jusque-là spécialisée dans l’e-transport et l’e-logistique.

Paydunya qui a atteint 65 000 transactions par jour en 2021, entend profiter de cet environnement togolais favorable à la digitalisation et à l’inclusion financière. Selon des statistiques de la Bceao, plus de 72% de la population togolaise disposent tout au moins d’un compte dans une institution financière ou d’un compte Mobile Money. 

Alors que la croissance des usages liés au Mobile Money s’accélère depuis 2016, année de son adoption, de plus en plus de Fintech lorgnent la destination togolaise pour prendre des parts de marché. C’est ainsi que Wave, une solution de Mobile money - que Paydunya intègre à sa gamme de solutions - a annoncé son objectif de s’implanter à Lomé. Si l’arrivée de la licorne américaine dont la base opérationnelle est à Dakar, secoue les cocotiers dans les sérails des opérateurs de Mobile Money (Moov et Togocel) en raison de sa structure de frais jugés compétitifs, les agrégateurs tels que Paydunya pourraient sortir les plus grands gagnants dans ce qui sonne comme un rebattement des cartes et une marche à grandes enjambées vers le tout-digital.

Né sur les bancs 

Pour rappel, l’idée de Paydunya a germé dès 2014 sur les bancs de l'École Supérieure Multinationale des Télécommunications (ESMT). La fintech sera lancée en 2015 par Aziz Yerima, Youma Fall, Honoré Hounwanou, et Christian Palouki, tous de jeunes étudiants de l’ESMT venus du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo. 

En 2021, près de 7 ans après son lancement, la fintech revendique avoir traité plus de 15 millions de transactions évaluées à 110 milliards FCFA. Sa base clientèle est estimée à plus de 1200 clients B2B.

Fiacre E. Kakpo

Lire aussi : Comment les fintech améliorent l’inclusion financière en Afrique

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Le paiement par mobile a été lancé au Cameroun en 2011. Des millions d’utilisateurs ont été conquis au fil des ans. Certaines banques l’ont perçu comme un moyen de séduire de nouveaux clients plus jeunes et y ont investi. A perte parfois, dans un segment où les opérateurs télécoms demeurent leaders.

Dans un message adressé à l’ensemble de ses collaborateurs le mardi 1er mars 2022, Nicolas Pichou, le directeur général de la filiale camerounaise du groupe bancaire français Société Générale, annonce la fin de l’aventure YUP. Il s’agit du service de mobile money lancé par le groupe bancaire dès l’année 2017, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Burkina Faso, au Cameroun, en Guinée, au Ghana et à Madagascar.

« [...] il y a 5 ans, la Business Unit AFMO [Afrique et Moyen-Orient, Ndlr], soucieuse de promouvoir l’inclusion financière, de faciliter l’accès à des moyens transactionnels et financiers innovants, en dématérialisant notamment les flux de paiement des entreprises, lançait un service de monnaie électronique et créait une entité dédiée YUP. Malgré tous les efforts consentis par les équipes YUP, dans les 7 géographies concernées, dont le Cameroun, pour développer nos parts de marchés et améliorer l’expérience, le service n’a pas réussi à créer un modèle viable et les perspectives de marché ne nous permettent pas d’envisager son maintien. Face à cette situation, le groupe Société Générale, en concertation avec l’ensemble des filiales locales de Société Générale, a pris la difficile décision d’arrêter toutes les activités de YUP dans l’ensemble des géographies où elle s’était déployée », a expliqué le DG de Société Générale Cameroun à ses collaborateurs.

En d’autres termes, en dépit des moyens déployés depuis 5 ans pour capter des parts du marché pourtant très dynamique du mobile money au Cameroun, l’offre YUP s’est avérée non rentable pour Société Générale. La faute à la suprématie incontestée des deux principaux opérateurs de mobile du pays sur ce marché, à savoir MTN et Orange. Arrivés sur le marché du mobile money pratiquement 10 ans avant YUP, ces opérateurs ont eu le temps d’effectuer un maillage du territoire, qui laisse peu de place aux nouveaux arrivants.

Plus de 19 millions de comptes au Cameroun

Cette prédominance est telle que, lors de la célébration des 10 ans de son service Orange Money en juillet 2021, Orange Cameroun revendiquait à lui tout seul 70 % de parts de marché du mobile money, avec des transactions cumulées mensuelles d’un montant de 800 milliards FCFA (1,4 milliard USD) sur l'année. « Quand je dis valeurs cumulées de transactions, ce sont les dépôts et les retraits, les transferts d’argent, les paiements de factures, de salaires, et tout ce qui est paiement marchand, etc. Nous faisons environ 3 millions de transactions par jour », avait à cette occasion précisé Emmanuel Tassembedo, directeur d’Orange Money Cameroun.

Chez MTN, où cette large domination du marché revendiquée par Orange est prise avec beaucoup de pincettes, les responsables rappellent plutôt que MTN Mobile Money c’était 5,6 millions de clients actifs au 2e trimestre 2021, au moins 168 000 points de présence à travers le pays, à savoir 108 000 points marchands et 60 000 points de distribution. MTN Mobile Money et Orange Money c’est aussi des services innovants tels que la souscription à une police d’assurance, ou encore le paiement des impôts et taxes via le téléphone portable, canal par lequel le fisc camerounais a encaissé des paiements de près de 10 milliards FCFA en 2021, selon le ministère des Finances.   

Pour rappel, le Cameroun est le leader du mobile money dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Selon les données de la Beac, la Banque centrale des six pays de cet espace communautaire, en 2020, le Cameroun comptait à lui tout seul 19,1 millions de comptes mobiles money, soit 64,8 % des 30,1 millions de comptes recensés dans la Cemac au cours de la période. « En termes de nombre de transactions, les prestataires de service de paiement au Cameroun réalisent 73,13 % des transactions de la communauté », révèle le rapport de la Beac sur le marché du mobile money dans l’espace Cemac en 2020.

Brice R. Mbodiam

Lire aussi : La fintech camerounaise Maviance ouvre son capital à Finafrik et l’augmente à 1,15 milliard FCFA

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VALR, actuellement valorisé à 240 millions $, veut se développer hors du continent, dans le cadre d’une nouvelle phase de croissance. L'entreprise poursuivra également sa croissance en Afrique, à travers le déploiement de nouveaux services.

La plateforme sud-africaine d’achat et de vente de cryptomonnaies valr.com a annoncé, mardi 1er mars, la levée de plus de 750 millions de rands (50 millions $) dans le cadre d’un financement de série B. Pour l’entreprise, l’opération représente « la plus importante levée de fonds en cryptomonnaies jamais réalisée en Afrique ». VALR, désormais valorisée à 240 millions $, prévoit de s'étendre en Inde, tout en renforçant sa présence en Afrique à travers l’élargissement de ses produits et le recrutement de personnel pour son équipe.

« Nous pensons que l'avenir de l'Afrique est brillant pour l'adoption des cryptomonnaies, à la fois pour la diversification des actifs et les paiements », souligne Paul Veradittakit (photo), associé chez Pantera Capital, le fonds américain qui a dirigé cette levée de 50 millions $ au profit de VALR. L'initiative intervient deux ans après l’obtention par VALR d’un financement de série A de 3,4 millions $, en juillet 2020. L’entreprise avait signifié à cette période sa volonté de déployer de nouveaux produits et de s’étendre sur de nouveaux territoires africains.

VALR affirme avoir traité plus de 7,5 milliards $ de volume de transactions depuis son lancement en 2019. L’entreprise revendique plus de 250 000 clients particuliers et 500 clients institutionnels sur le continent. D’après une étude d'août 2021 publiée par la plateforme de recherche Chainalysis, le marché africain des cryptomonnaies a cru de 1200 % en valeur, sur la période de juillet 2020 à juin 2021. Malgré cette croissance, le continent représente la plus petite économie de cryptomonnaies de toutes les régions étudiées par  Chainalysis.

Chamberline Moko

 

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Les solutions et l’architecture digitale des paiements représentent un défi récurrent sur le secteur du e-commerce en Afrique. Jumia annonce avoir pris des mesures pour les améliorer sur deux de ses principaux marchés que sont l’Egypte et le Nigeria.

Jumia, le groupe spécialisé dans les services d'e-commerce en Afrique, a annoncé avoir effectué plusieurs investissements en Egypte, dans le cadre d'une stratégie visant à développer ses solutions de paiement. Il a indiqué avoir trouvé un accord avec vaIU, une société de services technologiques adaptés à la finance, afin de développer une solution permettant à ses clients locaux d'acquérir des biens et les payer dans le temps (BNPL, Buy Now and Pay Later).

Jumia annonce aussi avoir connu plusieurs développements sur son système de paiement au Nigeria, son principal marché. « Sur l'application JumiaPay, nous avons continué à ajouter des services plus pertinents, au quotidien. Au Nigeria, nous avons mis en place une intégration avec Quickteller, le plus grand agrégateur de factures du pays. Ce partenariat nous permet de proposer plus de 70 facturiers supplémentaires sur l'application JumiaPay, notamment des services gouvernementaux, des fournisseurs d'accès à Internet, des compagnies aériennes… », peut-on lire dans la communication de l'entreprise.

Toujours au Nigeria cependant, l'entreprise annonce que ses services de paiement pourront connaître des perturbations. Afin de se conformer aux exigences de la Banque centrale, ses dirigeants ont accepté de s'associer à un fournisseur de services de paiement tiers pour le traitement des transactions par carte via JumiaPay. Le changement effectif est annoncé pour ce mois de mars 2022 avec un léger délai dans la mise en œuvre.

La technologie JumiaPay a permis au groupe coté désormais sur le Nasdaq (principal marché boursier américain des valeurs technologiques) de canaliser des paiements d'une valeur de 263,3 millions $ pour plus de 12,1 millions de transactions. Cela représente 34,7 % des paiements globaux effectués par les clients, contre 33,1 % une année auparavant. Rappelons que la valeur des marchandises achetées via la plateforme Jumia a frôlé le milliard de dollars en 2021, en hausse de 3,21 % comparé à celle de l’année 2020.

Jumia continue d'augmenter le nombre de ses clients qui a approché 4 millions en 2021, ainsi que ses volumes d'affaires. L’amélioration de ses systèmes de paiement tout comme la mise en conformité avec les exigences règlementaires sont des étapes importantes de son développement. Ces évolutions devraient lui permettre de répondre aux attentes qui surviendront, au regard de l'importante campagne de marketing menée en 2021.

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