Le Kenya nourrit l’ambition d’être un hub de l’économie numérique en Afrique subsaharienne. Pour y parvenir, le gouvernement a mis sur pieds des mesures visant à moderniser l’ensemble des services publics destinés aux citoyens.
La numérisation des services publics entamée au Kenya porte déjà ses fruits. Le nouveau système mis en place par le gouvernement a permis de multiplier par 6 les recettes mensuelles de l’Etat. Elles sont passées d’environ 1,5 milliards de shillings (10 millions USD) lors des années précédentes à 9 milliards de shillings (60 millions USD) actuellement, d’après le président de la République William Ruto (photo, à droite).
En marge de la Journée nationale des contribuables, vendredi 3 novembre, il a indiqué que l’Etat avait déjà numérisé 13 000 services gouvernementaux, ce qui a permis d’augmenter considérablement les recettes.
Kenya Revenue Authority Tax Day, Mombasa County. https://t.co/jjPbNZK2lf
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) November 3, 2023
« Je note avec satisfaction que l'administration fiscale a entrepris des réformes, notamment l'utilisation de la technologie pour intégrer les systèmes d'administration des contribuables et des recettes afin de permettre l'échange automatique et en temps réel de données exploitables. Je tiens à saluer ce qui a été fait. […] Nous avons eu une augmentation de près de 400 % sur la plateforme eCitoyen », a expliqué William Ruto.
Depuis son élection en juillet 2022, William Ruto et son gouvernement ont engagé une série de mesures visant à faire renflouer les caisses de l’Etat à travers divers chantiers tournés vers sa transformation numérique. Parmi ceux-ci figurent, entre autres, la numérisation totale des services publics et l’automatisation des processus critiques du gouvernement, le développement de l'e-commerce et des start-up locales.
Pour réaliser ces projets, le gouvernement du pays reçoit le soutien de la Banque mondiale, de l’Union européenne et de plusieurs autres partenaires. D’après un rapport de l'UNESCO, en collaboration avec le géant chinois de la technologie Huawei paru en 2021, l'économie digitale du Kenya devrait générer 9,24 % du PIB national d'ici 2025.
Samira Njoya
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Pour accélérer la réalisation de leurs ambitions numériques, les Etats s’associent à des partenaires fiables expérimentés dans le domaine. L’objectif est de les accompagner de manière technique dans les projets déjà identifiés.
La Commission des communications d'eSwatini (ESCCOM) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont signé, le mercredi 1er novembre, un mémorandum d’accord à la Maison des Nations unies à Mbabane.
Selon un communiqué du PNUD, l’accord vise, entre autres, l'amélioration de l'accès universel à des services TIC abordables ; la fourniture de services numériques et d'autres fonctions gouvernementales ; et l’appui à la mise en œuvre effective de la stratégie numérique nationale développée sous la direction de l'ESCCOM.
UNDP has signed an MOU with @ESCCOM_eswatini on enhancing universal access to affordable ICT services in response to the digital divide that Eswatini faces, like many countries, notably the lack of affordable broadband internet.
— UNDP Eswatini (@UNDPEswatini) November 1, 2023
📌https://t.co/fEryOQHQYn #LeavingNoOneBehind pic.twitter.com/0M0vQnvGyt
« Cet accord jouera un rôle essentiel dans l'accélération de nos progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable. Ces objectifs englobent des indicateurs vitaux tels que la réduction du chômage des jeunes, le renforcement de la sécurité alimentaire, l'élargissement de l'accès aux TIC, la numérisation des services et la promotion de l'inclusion financière dans l'ensemble du pays », a déclaré Mvilawemphi Dlamini (photo, à gauche), le directeur général de l’ESCCOM.
Le nouveau protocole prévoit la création d'iHubs (hub d'innovation) et de centres d'action technologique numériques afin d'approfondir l'inclusion numérique et d'améliorer l'employabilité des jeunes. Lesdits centres seront conçus comme des guichets uniques assurant la formation aux TIC, le développement des entreprises, les relations commerciales, les services financiers et le tutorat aux entreprises.
L’accord s’inscrit dans le cadre des actions menées par l’ESCCOM pour développer le numérique et réduire la fracture numérique dans le pays. En juin, elle avait annoncé la signature d’un accord avec l’Autorité de régulation des communications du Mozambique (INCM) dans le domaine des télécoms. A terme, l’accord avec le PNUD permettra, entre autres, de réduire le fossé numérique en eSwatini en mettant un accent sur les personnes marginalisées, notamment les jeunes, les femmes et les personnes handicapées.
Samira Njoya
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Même si la Covid-19 a permis d'accélérer la transformation numérique sur le continent, celle-ci a commencé plus tôt dans certains pays africains comme le Sénégal. En 2023, le processus continue de suivre son cours.
Le ministère sénégalais de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, en partenariat avec l’agence de coopération internationale allemande GIZ, a dévoilé GovStack, une plateforme qui dématérialise les procédures administratives, lors d’un atelier organisé par Sénégal Numérique (SENUM) les jeudi 26 et vendredi 27 octobre. GovStack permettra de dématérialiser plus de de 800 procédures administratives.
« La digitalisation permet d'aller plus vite et de mieux faciliter la tâche à l'administration. C'est une plateforme disponible et gratuite pour tout le monde. Nous aidons le gouvernement du Sénégal à comprendre l'outil, sa portée et son avantage pour l'administration », a indiqué Katharina Noussi, directrice de programmes à la GIZ.
Depuis 2017, le Sénégal a amorcé la numérisation de ses services administratifs. Les autorités ont multiplié les partenariats et ont procédé étape par étape dans la mise en place de divers processus dans le secteur de la santé, de la justice ou encore dans l’administration. En 2022, SENUM a signé une convention avec les maires des 19 communes du département de Dakar pour la numérisation des actes d’état civil. En juillet dernier, 8 milliards FCFA (environ 13 millions $) ont été alloués pour la mise en place du Schéma directeur numérique de la justice 2023-2027 dans le but de construire un service public numérique judiciaire profitable à l’ensemble des acteurs et usagers du secteur.
La digitalisation des diverses procédures administratives devrait, entre autres, permettre d’améliorer l’accessibilité des services publics aux usagers, l’efficacité et la gestion de ces services grâce à l’automatisation des différentes tâches, l’échange de données entre les services de l’Etat.
Adoni Conrad Quenum
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Pour atteindre les objectifs fixés dans leurs stratégies de transformation numérique respectives, les pays africains ont besoin d’une connexion Internet de qualité. Il devient donc urgent pour lesdits pays de s'allier à des partenaires en mesure d'accompagner leurs ambitions.
L’Ouganda travaille désormais avec la Chine pour booster la connectivité dans le pays. Un accord a été signé entre les deux pays à cet effet, en marge du Forum de coopération entre la Chine et l'Afrique sur le renforcement des capacités numériques.
S’exprimant sur cette nouvelle collaboration, Chris Baryomunsi, le ministre de l’Information, des Technologies de la communication et de l’Orientation nationale, a déclaré qu’elle permettrait de mettre sur pied une infrastructure pour s’assurer que le pays entier dispose d’Internet.
« La Chine est en avance sur la technologie et a été le pilier essentiel pour connecter les câbles à Internet à différentes parties du pays. Grâce à cette coopération, nous construirons de nouvelles infrastructures, des équipements, une formation et nous fourniront des services à tous les ougandais », a déclaré Chris Baryomunsi.
Cette nouvelle initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement ougandais d’accélérer la transformation numérique en vue de soutenir la reprise économique, de créer des opportunités illimitées pour la jeunesse et de réaliser la « Vision 2040 ». En mars dernier, l’exécutif avait obtenu un financement de 1 800 milliards de shillings (477,4 millions USD) auprès de la Banque mondiale pour étendre l’accès à Internet dans le pays.
Au terme de ce partenariat qui est déjà en mise en œuvre, l’Ouganda bénéficiera d’une meilleure couverture de la connectivité Internet, ceci à des coûts abordables. Le partenariat permettra également aux populations des zones reculées de se familiariser avec les services publics mis en place par le gouvernement via des plateformes numériques.
Samira Noya
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La transformation numérique en cours sur le continent est à la une de l’actualité dans plusieurs pays. Au Rwanda, le gouvernement travaille durement pour réaliser d’ici 2024, une partie de ses projets numériques.
Le gouvernement rwandais est sur la voie de lancer un système d'identification numérique unique (SDID) et déployer la technologie de 5e génération (5G) dans le pays. La ministre rwandaise des TIC et de l'innovation, Paula Ingabire, l’a confirmé récemment dans un podcast produit par le journal privé rwandais The New Times.
« Nous commencerons très bientôt avec ce que nous appelons la phase de pré-enrôlement qui consiste à inscrire les citoyens et à obtenir leur biométrie. L'identité actuelle que nous avons n'est donnée qu'aux personnes âgées de 16 ans et plus, mais nous fournirons l'identité numérique dès la naissance. C’est un aspect passionnant de l’identifiant numérique », a déclaré la ministre.
Le nouveau système qui est en cours de déploiement est financé à hauteur de 40 millions de dollars par la Banque mondiale. Il sera fondé sur un registre national de la population qui contiendra les données biographiques et biométriques de tous les citoyens rwandais y compris ceux de la diaspora et des étrangers vivant sur le territoire.
Au cours de la même émission, la ministre a également mentionné que les premiers tests de la 5G ont récemment été réalisés avec succès dans le pays à partir de la stratosphère à l'aide d'un prototype de véhicule aérien sans pilote (HAPS). Au cours de l’essai, une connectivité 5G a été fourni pendant environ 73 minutes à une altitude maximale de 16,9 km, apprend-on de la plateforme ts2.space.
Ces initiatives et bien d’autres en cours dans le pays s’inscrivent dans le cadre des actions menées par le gouvernement rwandais visant à favoriser la prestation de services publics dans divers secteurs, améliorer la couverture Internet dans tout le pays y compris les communautés rurales et fournir une identité à tous les citoyens du pays.
Samira Njoya
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Avec l’essor mondial de géant comme YouTube, TikTok, ou encore Facebook, les créateurs de contenu numérique ont considérablement augmenté en Afrique ces dernières années. Les gouvernements veulent tirer profit de la situation pour renflouer les caisses.
Au Kenya, les créateurs de contenus doivent désormais payer des taxes. Le président de la République William Ruto (photo) a approuvé les amendements proposés au projet de loi de finances pour 2023 concernant les impôts et taxes dédiés spécifiquement aux créateurs digitaux.
Selon le projet de loi, les paiements effectués par les contribuables aux créateurs de contenu seront désormais soumis à une retenue à la source de 15 %. La taxe concerne les ventes de marchandises où des biens et des services physiques sont vendus avec un logo, une marque ou un slogan au public du créateur de contenu. Le texte propose également une taxe sur les abonnements au contenu payant des créateurs et les revenus générés sur le contenu gratuit.
C’est en mai dernier que la loi avait été amendée et soumise à l’approbation du gouvernement qui n’a pas tardé à répondre positivement, créant ainsi un sentiment de frustration chez les jeunes créateurs de contenus dans le pays. Selon eux, la taxe proposée est trop élevée pour une économie numérique en croissance, étant donné qu'ils bénéficient d'un soutien minimal de l'Etat dans la création de contenu. Du côté du gouvernement, la nouvelle taxe vise à diversifier les sources de revenus, s'attaquer à la réduction de la pauvreté et accroître l'économie numérique.
La nouvelle loi fait partie des nombreuses taxes introduites dans la loi de finances 2023, certaines étant axées sur l'extension du filet fiscal dans l'espace numérique. Lesdites dispositions fiscales visent à créer des revenus supplémentaires pouvant atteindre 2 milliards de dollars pour le gouvernement kényan.
Samira Njoya
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Après une phase pilote dirigée par la Direction de l'informatique et du développement des startups (DIDS) du ministère du Tourisme et des Loisirs, le secteur touristique ivoirien fait un grand pas en avant.
Siandou Fofana (photo), ministre ivoirien du Tourisme et des Loisirs, a présidé le lundi 23 octobre à Abidjan la cérémonie de présentation du Système d'information digitalisée du tourisme (SITD). 22 641 opérateurs de l'écosystème touristique et ludique, dont 19 201 établissements d'hébergement et de restauration et 3 440 dédiés aux loisirs, ont fait l'objet d'une mise en ligne sur le SITD.
L’objectif est de mettre en avant les destinations touristiques du pays, de disposer de données fiables pour les prises de décisions stratégiques ou encore de connaître les tendances du marché sur tout le territoire national, ce qui est de bon augure à la veille de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qui se déroulera dans les mois de janvier et février 2024.
J'ai présidé le lundi 23 octobre, la cérémonie de présentation du Système d'Information Digitalisée du Tourisme (SITD), à l'hôtel Tiama d'Abidjan Plateau. Ce système révolutionnaire propulse l'administration touristique ivoirienne dans l'ère numérique.#tourismeetloisirs pic.twitter.com/mijP92gzpG
— Siandou Fofana Officiel (@siandou_fofana) October 24, 2023
« Au moment où notre pays se prépare à organiser la CAN de l’hospitalité et de l’innovation, cet outil s’avère stratégique. [...] Je voudrais à tout égard vous rassurer de ce que nous sommes pleinement conscients des défis que posent, notamment en matière de cybersécurité et de protection des données, une telle plateforme. Des dispositions techniques et organisationnelles fermes ont été prises, à cet effet, afin de garantir que l’ensemble de vos informations restent sécurisées et cloisonnées », a indiqué Siandou Fofana.
Depuis quelques années, la Côte d’Ivoire a entamé un processus de dynamisation de son secteur touristique. Diverses actions ont été menées par les autorités pour mettre en avant le pays comme une destination touristique de premier plan en Afrique de l’Ouest. En août dernier, un accord d’une durée de trois ans a été signé avec l’Olympique de Marseille pour inscrire la marque « Sublime Côte d’Ivoire » dans les travées du stade du club de football français, sur les shorts durant les matchs et sur les maillots d’entrainements.
En marge de la CAN, plus d’une vingtaine de délégations composées de footballeurs, des équipes techniques et médicales et de supporters seront présents sur la terre d'Eburnie pendant un peu moins d’un mois. Ils pourront partir à la découverte du pays et cette plateforme servira d’outil pour géolocaliser les agences de voyage, les restaurants, les sites touristiques, les bars et night-clubs ou encore les hôpitaux et cliniques, les stations-service, etc.
Adoni Conrad Quenum
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A l’instar de plusieurs autres pays d’Afrique, le Niger veut faire du numérique un pilier de développement. Des projets sont en cours dans le pays pour satisfaire la population dans les dix prochaines années.
Le gouvernement du Niger s’est engagé dans un processus de réformes approfondies du secteur du numérique. Le secrétaire général du ministère de la Communication, des Postes et de l’Economie numérique, Moustapha Tinao l’a annoncé, le samedi 21 octobre, en marge de la Journée mondiale du cryptage célébrée à Niamey par l’Association Internet Society du Niger.
Selon le secrétaire général, le gouvernement travaille pour la mise en place d'une nouvelle politique de développement du numérique pour la période 2023-2032, ainsi que d'améliorations dans le cadre légal et institutionnel du secteur pour qu'il puisse prendre en compte le nouvel environnement numérique.
« Les ambitions du gouvernement de la république du Niger en matière de développement des Technologies de l’information et de la communication visent entre autres à démocratiser ces technologies en les rendant accessibles à tous, ce qui va concourir à l’atteinte des ODD et assurer l’accès de toutes et de tous à des services », a déclaré Moustapha Tinao.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement nigérien de développer les technologies de l’information et de la communication afin de faire du numérique « un véritable levier de développement économique et social ». Conscient qu’il faut « digitaliser ou disparaître », l’exécutif veut démocratiser les TIC en les rendant accessibles à tous.
En croissance rapide, la population du Niger dépasse déjà les 25 millions de d’habitants. Il devient donc urgent pour le gouvernement de satisfaire la population en matière de fourniture des services publics dématérialisés. Le pays mise ainsi sur la numérisation de plusieurs secteurs, notamment les fintechs, la smart mobilité, l’éducation, l’agriculture et la santé.
Rappelons qu’en août, le gouvernement a annoncé un projet de fusion des sociétés de télécommunications Niger Telecoms et Zamani Telecom. L’initiative donnera naissance à une grande société publique qui permettra de mieux positionner l’Etat sur le marché télécoms national actuellement dominé par le secteur privé.
Samira Njoya
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L'écosystème numérique de l'Afrique offre un potentiel énorme pour stimuler la reprise économique, promouvoir les opportunités, faire progresser l'égalité sociale et créer des emplois. Il est donc urgent de développer cet écosystème à travers des partenariats Nord-Sud.
Le gouvernement congolais multiplie les actions pour développer le secteur du numérique dans le pays. Mardi 17 octobre, le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo (photo, à droite), a reçu en audience l’ambassadeur des Etats-Unis en République du Congo, Eugene Stewart Young (photo, à gauche).
Les deux hommes ont discuté entre autres du renforcement de la coopération entre les Etats-Unis et le Congo dans des secteurs de l'économie numérique et la poste.
J'ai reçu en audience l'ambassadeur @USEmbassyBrazza en Rép du Congo SEM Eugène S. YOUNG à l'ordre de jour renforcement de la coopération dans les secteurs de l'économie numérique et la Poste https://t.co/eZbT5JM0Wf https://t.co/hJsqQ1de6I https://t.co/1vpSiP8mqM @adencongobzv pic.twitter.com/0dpxk699mu
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) October 17, 2023
Selon Eugene S. Young, il était question lors de cette audience de définir les domaines de coopération numérique et d'identifier des projets en vue de leur mise en œuvre prochaine. « Nous avons aussi parlé de nos priorités, celles de l'ambassade, les priorités du ministre et tous les nouveaux développements dans le secteur des télécommunications. J'ai hâte de continuer les discussions avec la partie congolaise », a-t-il déclaré.
Cette nouvelle initiative s'aligne en droite ligne avec la stratégie mise en place par le ministère des Télécommunications visant à amorcer le développement de l’économie numérique au Congo. Depuis quelques années, des actions sont menées dans le but d’attirer des partenaires internationaux dans le pays. L’objectif est de multiplier les collaborations pouvant aboutir à la construction de nouvelles infrastructures numériques, le développement des compétences numériques dans les secteurs public et privé, la modernisation des services et la fourniture d’une connexion Internet de qualité.
Il convient de rappeler que cette audience intervient après la décision du gouvernement américain, en décembre 2022, de consacrer 55 milliards de dollars à l’Afrique en trois ans pour le développement de plusieurs secteurs parmi lesquels le numérique, à travers une initiative de Transformation numérique en Afrique (DTA).
Samira Njoya
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A travers le monde, les contenus inquiétants véhiculés via les médias sociaux se multiplient. Face à la relative faiblesse des plateformes à jouer leur rôle de filtre, certains gouvernements ont décidé de s'en mêler.
Le gouvernement nigérian veut contrôler les contenus diffusés sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux. Un projet de loi, à cet effet, a été réintroduit pour examen devant l'Assemblée nationale par la Commission nationale de radiodiffusion (NBC).
Ledit projet de loi intègre la promotion de la transition du service de radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique, la promotion de la qualité de l'audio et de la vidéo, la gestion efficace du spectre, le Nigeria Broadcast Institute.
La loi met un accent particulier sur la réglementation des médias sociaux qui selon Balarabe Ilelah, le directeur général de la NBC, est « un monstre dans notre vie quotidienne dans ce pays ». La loi propose ainsi un certain nombre de mesures, notamment l'obligation pour les utilisateurs de médias sociaux de s'enregistrer auprès du gouvernement et le pouvoir de censurer le contenu des médias sociaux.
Au Nigeria, des inquiétudes liées à l'utilisation des médias sociaux, en particulier en ce qui concerne les fausses nouvelles, les discours haineux et la diffusion de contenus préjudiciables ou inappropriés sont au cœur de l’actualité. En 2019, l'ancien gouvernement avait déjà tenté de réguler les réseaux sociaux, mais avait finalement abandonné face à la forte opposition suscitée. Selon les web-activistes et les organisations de la société civile, l’adoption de ce projet de loi constituerait une menace pour la liberté d’expression sur les réseaux sociaux.
En attendant que l’Assemblée nationale table sur le sujet, la NBC a engagé des pourparlers avec YouTube (Google), et TikTok concernant ledit projet de loi, afin de s'assurer que les contenus partagés sur leurs plateformes s'alignent sur les lois et réglementations nigérianes.
Samira Njoya
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En janvier 2019, le Sénégal a signé un protocole d’accord avec le Centre national d’études spatiales de France et Ariane Group. Les premières retombées attendues depuis 2021 se précisent finalement.
La République du Sénégal recevra son tout premier satellite baptisé GAINDESAT le 10 novembre après trois années de fabrication. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) l’a annoncé dans un communiqué publié le vendredi 13 octobre sur son portail web.
Réception du 1re satellite sénégalais en novembre : le MESRI s’active
— Enseignement supérieur, Recherche & Innovation SN (@Mesri_SN) October 13, 2023
Ce projet a pour objectif la fabrication et l’exploitation d’outils spatiaux dans le but de satisfaire les besoins de notre pays en produits et services spatiaux.#Mesri #kébétu #Sénégal pic.twitter.com/uOT7Od2mAf
« Après trois années de dur labeur, le premier satellite du Sénégal sera livré le 10 novembre 2023 au cours d’une cérémonie qui sera présidée par le MESRI dans les locaux du Centre Spatial Universitaire de Montpellier [CSUM] en France », souligne le communiqué.
Le nanosatellite que le Sénégal recevra s'inscrit dans le cadre du programme spatial dénommé SenSAT lancé par le gouvernement pour satisfaire les besoins du pays en produits et services spatiaux et faire du secteur spatial un véritable levier pour son développement socio-économique et durable. Il est le fruit d’une convention de partenariat signée en janvier 2019 entre le MESRI et le Centre Spatial Universitaire de Montpellier.
Ladite convention, d’un million d’euros, a permis de former huit ingénieurs et cinq techniciens à la fabrication et l’exploitation d'outils spatiaux. Ces derniers, sous la supervision des ingénieurs du CSUM, ont conçu et fabriqué le premier satellite du Sénégal.
Une fois le satellite réceptionné, le gouvernement programmera une date pour son lancement. Rappelons que celui-ci devait initialement être lancé en 2021, mais les aléas de la Covid-19 avaient contraint le gouvernement à repousser cette opération à 2023.
Selon les autorités sénégalaises, le nanosatellite permettra à chaque passage de se connecter à l'ensemble des stations pour aspirer toutes les données qui sont enregistrées par ces stations et les transmettre directement. Les données quant à elles contribueront à prévenir et mieux combattre les feux de brousse, les inondations, l’érosion, et à développer l’agriculture, entre autres.
Samira Njoya
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Alors que la transformation numérique s’accélère en Afrique, la Tunisie veut en profiter pour moderniser complètement son administration. Le pays d’Afrique du Nord voit dans le Japon un allié de taille pour atteindre cet objectif.
Le ministre tunisien des Technologies de la communication, Nizar Ben Neji (photo, à gauche), et son homologue japonais de la Transformation numérique, Taro Kono (photo, à droite), ont signé le mardi 10 octobre un protocole d’accord visant à promouvoir la coopération bilatérale dans le domaine de la transformation numérique et des technologies modernes.
Ce mémorandum de coopération, signé en marge de la visite qu’effectue actuellement M. Ben Neji au Japon, porte entre autres sur l’e-gouvernement, la transition numérique, le partage d’expérience, l’analyse de données, le paiement électronique, l’identité numérique, le cloud, les solutions d’intelligence artificielle.
« Ce mémorandum est également une traduction de l’engagement des deux pays à renforcer et ouvrir les horizons de coopération entre la Tunisie et le Japon pour bénéficier des meilleures pratiques mondiales et des opportunités disponibles dans les domaines de la transformation numérique et des technologies modernes pour développer les services gouvernementaux à destination des citoyens et des institutions, promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat, et soutenir les objectifs de développement durable », a déclaré le ministère tunisien des Technologies de la communication dans un communiqué.
La signature de ce protocole d’accord s’inscrit dans le cadre des actions engagées par le gouvernement tunisien depuis quelques mois en faveur de la transformation numérique. Elle intervient quelques mois après la signature d’un mémorandum d'entente avec la Chine visant à promouvoir la collaboration dans un certain nombre de domaines, notamment les infrastructures numériques, la recherche et l'innovation, le développement des compétences, le développement des technologies numériques, la cybersécurité, l'économie numérique, l'échange d'expertise.
Le nouveau protocole permettra ainsi à la Tunisie de profiter de l’expertise japonaise et d’avancer considérablement vers la réalisation des objectifs de sa stratégie numérique dont l’échéance est prévue en 2025. Du côté du Japon, le protocole permettra de « bénéficier de l'expérience tunisienne dans de nombreux projets de gouvernement électronique, en particulier le projet d'identité numérique, l'échange d'informations, la régulation de la cybersécurité et l'encouragement des start-up », a affirmé Taro Kono.
Samira Njoya
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Avec l’avènement du numérique, le Kenya s’est tourné vers la biométrie pour consolider l’identification de sa population. Grâce à un système déjà mis en place, l’exécutif pourra dans les mois à venir fournir une identité numérique à tous les citoyens enregistrés, les réfugiés et les étrangers.
Le lancement du système d'identification numérique « Maisha Namba » et des cartes d’identité biométriques au Kenya, prévu initialement le 2 octobre, a été reporté à une date ultérieure. Dans un communiqué rendu public le vendredi 29 septembre, Julius Bitok (photo), le secrétaire principal de l'Immigration et des Services aux citoyens, a déclaré qu'une nouvelle date pour le même évènement sera communiquée en temps voulu.
« Nous tenons à informer le public et toutes les parties prenantes qu’en raison de circonstances défavorables, le lancement officiel du Maisha Namba et de l’écosystème numérique d’identité qui devait être présidé par S. E. le président William Ruto le 2 octobre 2023, au Club sportif de Nakuru Country, a été reporté », a précisé Julius Bitok dans un communiqué de presse, avant d’ajouter que les activités et les forums de participation du public et des parties prenantes à l'échelle nationale sur le Maisha Namba se poursuivront comme prévu.
C’est en août dernier que le gouvernement du pays avait annoncé le lancement en octobre du Maisha Namba et de la carte d’identité numérique. C’était lors de la signature d’un accord entre le gouvernement et le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans le but de mobiliser les ressources afin de soutenir le développement et la mise en œuvre du nouveau système sur lequel l'identification numérique sera ancrée.
Le lancement du nouveau système s’inscrit en droite ligne des actions de l’exécutif visant à améliorer les services gouvernementaux par la transformation numérique, afin de fournir jusqu'à 80 % de ces services en ligne. A travers le nouveau système et la carte d’identité biométrique, le gouvernement ambitionne de doter chaque Kényan d’un numéro unique qui deviendra son numéro d'identité personnel à vie, de la naissance à la mort.
Samira Njoya
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Durant la présidence de Buhari, Isa Pantami, l’ancien ministre chargé de l’Economie numérique, a réussi à faire briller le Nigeria sur la scène technologique et numérique internationale. Pour les 4 prochaines années, son successeur veut faire encore mieux.
Bosun Tijani (photo), le ministre nigérian des Communications, de l'Innovation et de l'Economie numérique, nommé en août dernier s’est donné pour mission de conduire le Nigeria vers le concert des nations qui prospèrent à l'ère numérique. A cet effet, le nouveau ministre a dévoilé sur X le lundi 2 octobre, un projet de plan stratégique qui servira de catalyseur au développement de l'économie technologique pendant les quatre prochaines années.
I am excited to release our draft Strategic Blueprint for the @FMoCDENigeria today. Please download the document here - https://t.co/QX0sqcSoXu
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) October 2, 2023
We made a commitment to share this document with you all in our spirit of openness and co-creation. Our blueprint has been carefully… pic.twitter.com/yucf2tg248
Le plan intitulé « Accélérer notre prospérité collective grâce à l'efficacité technique » s'articule autour de cinq piliers économiques clés, à savoir : les connaissances ; la politique ; les infrastructures ; l’innovation, l’esprit d'entreprise et le capital ; et le commerce.
Selon le ministre le plan a été soigneusement élaboré « sur la base d'un engagement approfondi avec les parties prenantes de notre ministère : départements, unités et organismes parapublics, parties prenantes de l'écosystème et mon équipe immédiate ».
Le plan dans sa mise en œuvre prévoit entre autres la formation de 3 millions de talents techniques d’ici 2027, l'augmentation du niveau d'alphabétisation numérique de la population à 70 % d'ici 2027 et le positionnement du Nigeria dans le 25e centile supérieur de la recherche au niveau mondial dans 6 domaines clés : intelligence artificielle (IA), véhicules aériens sans pilote (UAV), IoT, robotique, blockchain et fabrication additive.
En ce qui concerne les infrastructures, le gouvernement ambitionne de fournir une vitesse de téléchargement de données de 25 Mbps dans les zones urbaines et de 10 Mbps dans les zones rurales d'ici à la fin 2025. Il sera également question d’assurer la couverture d'au moins 80 % de la population, en particulier les populations mal desservies et non desservies.
Conscient que les jeunes pousses jouent un rôle primordial dans le développement de l’économie numérique, le gouvernement a prévu d’augmenter à 100 % le nombre de start-up technologiques ayant accès aux opportunités de marchés publics au Nigeria. A cet effet, le ministère et ses partenaires s’engagent à soutenir des programmes axés sur l’AgriTech, la HealthTech, l’EdTech, la MédiaTech, la CleanTech, la CreTech, entre autres.
Parlant du commerce qui est le dernier axe de la stratégie, le gouvernement fédéral prévoit de hausser les dépenses en matière de commerce électronique afin qu'elles atteignent 75 milliards de dollars d'ici 2025. L’objectif étant de renforcer la participation du Nigeria au commerce mondial des technologies au cours des quatre prochaines années.
Rappelons que ledit plan qui sera continuellement peaufiné s’inscrit en droite ligne du programme du président Bola Tinubu dévoilé en mai dernier. Le programme axé sur sept axes stratégiques mise entre autres sur la création d’un million d'emplois dans le secteur des TIC au Nigeria, d’ici deux ans.
Samira Njoya
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