Depuis la prise de pouvoir de William Ruto en septembre 2022 au Kenya, la transformation numérique s’est accélérée dans le pays. La dématérialisation de divers services publics se concrétise.
A partir du 1er juillet 2024, de nouveaux services judiciaires seront numérisés au Kenya. La présidente de la Cour suprême, Martha Koome (photo, au centre), l'a annoncé le lundi 11 mars dernier. L'objectif est d'améliorer la productivité, d'automatiser les processus et d'établir un environnement sans papier, rendant la justice au Kenya plus accessible et réduisant les barrières géographiques.
I launched e-filing for all courts countrywide, a Data Tracking Dashboard and Causelist Portal marking a giant leap in our commitment to transforming how we deliver justice through the strategic use of technology, in alignment with the Social Transformation through Access to… pic.twitter.com/QetcfWwthE
— Hon. Justice Martha K. Koome, EGH (@CJMarthaKoome) March 11, 2024
« J'ai lancé le dépôt électronique pour tous les tribunaux du pays, un tableau de bord de suivi des données et un portail des causes, marquant un pas de géant dans notre engagement à transformer la manière dont nous rendons la justice grâce à l'utilisation stratégique de la technologie, conformément au plan de transformation sociale par l'accès à la justice (STAJ) du pouvoir judiciaire », a indiqué Martha Koome.
Et elle ajoute : « aucun tribunal ne doit imprimer d'actes de procédure ou de documents à partir du 1er juillet 2024. Les ressources consacrées à l'achat de papier d'impression seront utilisées pour acheter des ordinateurs de bureau et des ordinateurs portables ».
Ces actions s’inscrivent dans le cadre du Plan national de digitalisation (2022-2032) mise en place au Kenya quelques mois après la prise du pouvoir de président William Ruto en septembre 2022. Dans son ambition de faire de son pays un acteur majeur de la révolution technologique, les processus de numérisation se sont accélérés dans divers secteurs d’activité. Le pays a mobilisé des fonds de diverses organisations et structures, en l’occurrence la Banque mondiale et l’Union européenne, pour ses efforts de transition numérique.
Par ailleurs, il faut souligner que la numérisation des services judiciaires a débuté depuis l’an dernier avec le déploiement du dépôt électronique dans le comté de Mombasa en avril 2023. « Nous atteignons maintenant une échelle nationale avec des tribunaux dans les 34 comtés restants qui sont intégrés aujourd'hui. Cela marque une étape transformatrice pour rendre notre système judiciaire plus efficace et accessible », explique Martha Koome.
Adoni Conrad Quenum
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L’intelligence artificielle s’impose de plus en plus comme l’une des technologies incontournables de la quatrième révolution industrielle. Elle est riche d'opportunités, mais aussi de dangers qu'il faut prévenir.
Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), incite les pays africains à mettre tout en œuvre pour adopter l’intelligence artificielle (IA). Elle a tenu ces propos le lundi 18 mars 2023 à Accra, au Ghana lors d’une conférence organisée par son institution et les ministères ghanéens des Finances, des Communications et de la Numérisation.
Fantastic panel on the transformative potential of AI in Africa. By focusing on critical investments and strong fundamentals, countries like Ghana can seize immense opportunities. Together we can unlock Africa's full potential! https://t.co/q9OfXdHALr pic.twitter.com/XZXyRk94TI
— Kristalina Georgieva (@KGeorgieva) March 18, 2024
« L'intelligence artificielle est notre meilleure chance de surmonter la faible productivité à long terme. Lorsque nous pensons à ce qui peut augmenter la productivité, notre meilleure chance est de loin d'investir dans la transition verte et dans l'adoption de l'lA. Elle peut être le big bang qui nous permettra de vivre plus longtemps, en meilleure santé, mieux éduqués [et] plus productifs. Nous sommes confrontés, de toute urgence, à la nécessité d'adopter l'IA et d'en tirer le meilleur parti », a déclaré Kristalina Georgieva.
Depuis l’apparition de l’IA générative, en l’occurrence ChatGPT en novembre 2022, le grand public s’est rendu compte des avantages de cette technologie et aussi des dangers qu’elle peut représenter. Les autorités de plusieurs pays africains ont mis en place des stratégies nationales de l’intelligence artificielle et des mesures sont en train d’être mises en place pour cadrer son utilisation à grande échelle. Seydina Moussa Ndiaye, l’un des 38 membres de l’organe consultatif des Nations unies sur l'IA, redoute d’ailleurs que l’Afrique devienne le cobaye pour tester de nouvelles solutions y relatives sans réel contrôle de cette technologie.
Par ailleurs, l'IA pourrait permettre au continent africain de générer près de 1 200 milliards $ d’ici 2030, selon Mohammed Amin Adam, ministre ghanéen des Finances. Mais avant d’en arriver là, il faudrait, comme l’a souligné la directrice générale du FMI, construire davantage d'infrastructures numériques, investir dans le capital humain, adopter des innovations qui s'inscrivent dans l'esprit d'entreprise et disposer d'un cadre réglementaire solide.
Adoni Conrad Quenum
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L'intelligence artificielle est désormais perçue comme un outil essentiel pour soutenir efficacement le développement des pays africains dans des secteurs stratégiques. Les gouvernements sont à la recherche de partenaires capables de les accompagner dans l'exploitation de cet outil.
Le Bénin et le Canada envisagent une collaboration dans le domaine de l'intelligence artificielle. Les deux pays ont récemment discuté à ce sujet lors d'une table ronde organisée en marge de la visite de Raymonde Gagné (photo, à gauche), la présidente du Sénat canadien, au Bénin. Le ministère du Numérique et de la Digitalisation l’a annoncé dans un communiqué publié le mardi 12 mars.
« L’adoption par le Bénin en janvier 2023 d’une Stratégie nationale d’intelligence artificielle et des mégadonnées (SNIAM) place le pays en bonne position pour saisir les opportunités actuelles et futures afférentes à l’intelligence artificielle et au traitement des données massives, ce qui le rendrait encore plus attractif pour tous types d'investissements provenant notamment du secteur privé et des partenaires au développement », précise le communiqué.
Le Bénin a récemment lancé en effet la mise en œuvre de sa Stratégie nationale d'intelligence artificielle et des mégadonnées. L'objectif est de saisir les opportunités actuelles et futures offertes par l'IA pour développer l'économie numérique et exploiter des solutions technologiques adaptées aux besoins du pays, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'agriculture, du cadre de vie et du tourisme.
En envisageant une collaboration avec le Canada, le Bénin souhaite bénéficier de l'expertise de ce pays, qui a renforcé son leadership en matière de recherche et de commercialisation dans le domaine de l'IA. Selon le rapport « Impact et opportunités : L'écosystème de l'IA au Canada en 2023 » publié par la firme multinationale britannique Deloitte, le Canada compte environ 670 start-up spécialisées dans l'IA. Il se classe également au troisième rang des pays du G7 en matière de financement total par habitant pour les entreprises d'IA générative.
Un partenariat entre les deux pays devrait également permettre des échanges de connaissances et de bonnes pratiques en matière d'intelligence artificielle. Pour le Bénin, cette collaboration serait cruciale pour soutenir la mise en œuvre de sa stratégie, qui nécessite un investissement prévisionnel de 4 680 000 000 FCFA (7,8 millions $) sur cinq ans.
Samira Njoya
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Depuis plusieurs années, le Burkina Faso veut numériser le secteur du foncier. Les autorités mènent diverses initiatives pour faciliter le processus pour toutes les parties engagées dans ces réformes.
Les autorités burkinabè ont inauguré le mardi 12 mars à Ouagadougou une plateforme numérique destinée à la collecte de données sur les parcelles et les logements auprès des promoteurs immobiliers privés et des coopératives d'habitat au Burkina Faso à partir de 2008. L’objectif est de garantir la fiabilité des informations et d'accroître la transparence lors de l'évaluation du passif immobilier lié à la promotion immobilière privée.
« Après installation des membres du comité, ceux-ci ont entrepris la collecte administrative des données auprès des différentes structures, notamment des ministères respectivement chargés de l’Administration territoriale, de l’Economie, et de l’Urbanisme. Au même moment, des informations ont été demandées aux promoteurs immobiliers précédemment agréés et aux coopératives d’habitat, suivant un certain nombre de canevas », a expliqué Maxime Tiendrébéogo, secrétaire général du ministère chargé de l’Urbanisme et des Affaires foncières.
La numérisation du domaine foncier s’inscrit dans le cadre du projet « Cadastre fiscal » validé en 2018 par les autorités burkinabè. Depuis, diverses actions ont été menées pour numériser le secteur et avoir accès aux données importantes. En décembre 2021, le gouvernement a mis en place un Système intégré de gestion du cadastre et des domaines (SYC@D) dans le but, entre autres, de mieux gérer les sections cadastrales des communes et des arrondissements.
Avec le lancement de la nouvelle plateforme, les acquéreurs devront fournir les informations sur la parcelle ou le logement telles que la superficie, le coût, le nom de la société de promotion immobilière ou de la coopérative d’habitat, l’état de viabilisation du site (dont l’ouverture et le rechargement des voies d’accès), l’adduction en eau potable, en électricité ou encore l’éclairage public. Toutes ces données sont attendues au plus tard le 22 mars.
Adoni Conrad Quenum
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Le gouvernement ougandais est résolu à accélérer la transformation numérique et à apporter un soutien à tous les secteurs de l'économie. Pour ce faire, l'exécutif multiplie les partenariats susceptibles de favoriser la réalisation de cet objectif.
La firme américaine de paiements Mastercard a annoncé le mardi 27 février avoir signé un protocole d'accord avec le ministère ougandais des TIC et des Orientations nationales pour stimuler le développement socio-économique, améliorer les services et favoriser l'inclusion financière dans le pays.
L'accord prévoit notamment une assistance technique de Mastercard pour soutenir les efforts de numérisation et d'inclusion financière du gouvernement ougandais. Cela comprend la numérisation de services traditionnels tels que Posta Uganda, le service postal du pays, pour capter de nouveaux flux de revenus et offrir des expériences intégrées et pratiques aux clients.
Les deux partenaires prévoient également de renforcer les compétences des start-up ougandaises pour les aider à se développer et à réussir dans l'ère numérique. Plus concrètement, les micro et petits commerçants recevront les outils nécessaires pour se connecter à l'économie numérique mondiale et accepter les paiements électroniques, élargissant ainsi leur marché et renforçant leur contribution à la croissance économique de l'Ouganda.
Ce partenariat s'inscrit dans le cadre des objectifs de transformation numérique de du pays définis dans la stratégie numérique « Vision 2040 ». Elle vise à donner aux citoyens les moyens d'agir en s'efforçant d'atteindre les objectifs d'inclusion universelle, de développement durable, de progrès économique et d'éradication de la pauvreté grâce à l'innovation numérique dans de multiples secteurs.
Pour Mastercard, cette collaboration s'aligne sur son objectif de renforcer l'inclusion financière en intégrant à l'économie numérique un milliard de personnes non bancarisées et mal desservies d'ici 2025, y compris en autonomisant 50 millions de micro et petits commerçants et en soutenant 25 millions d'entreprises détenues ou dirigées par des femmes.
Samira Njoya
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Dans le but d’aider les populations à soutenir la transformation numérique et à leur offrir de nouvelles opportunités de travail, les autorités nigérianes veulent signer un partenariat stratégique.
Les autorités nigérianes veulent s'allier à l'American Tower Corporation (ATC) Nigeria , un fournisseur d’équipements technologiques et de télécommunication, pour offrir une formation gratuite sur les technologies de l'information et de la communication aux jeunes. L’annonce a été faite le vendredi 23 février à Abuja par Jamila Bio Ibrahim (photo, au centre), ministre nigériane du Développement de la jeunesse, lors de la visite d’une délégation de l’entreprise emmenée par Ehize Ilozavbie (photo, à droite), responsable des affaires publiques pour l'Afrique chez ATC.
« Le principal mandat du ministère est de créer un environnement propice à l'épanouissement des jeunes et de les préparer à l'économie du 21e siècle, comme l'a souligné à plusieurs reprises le président Bola Tinubu lors de ses engagements. Nous sommes prêts à établir un partenariat avec vous dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, qui est le principal domaine de partenariat dont nos jeunes peuvent bénéficier », a indiqué la ministre.
Avec la révolution technologique, disposer des compétences numériques n’est plus une option mais une nécessité. Les autorités nigérianes, en l’occurrence le ministère des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique, ont mis en place plusieurs projets de formations dans les technologies de l’information et de la communication pour permettre aux populations locales d’acquérir ces compétences devenues indispensables. Ces actions permettent au Nigeria, l’un des écosystèmes technologiques les plus matures du continent, de soutenir sa transformation numérique et de stimuler la créativité chez les jeunes du pays.
Pour rappel, ATC est présent dans 33 Etats du Nigeria et d’après les propos d’Ehize Ilozavbie, plus de 50 000 nigérians ont déjà été formés par son entreprise.
Adoni Conrad Quenum
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Le phénomène des nomades numériques s’est accru pendant la période de la Covid-19. Les autorités sud-africaines veulent attirer certains de ces travailleurs sur leur territoire.
Le ministère sud-africain de l’Intérieur a publié des projets d'amendements aux réglementations existantes en matière d'immigration afin d'inclure deux nouvelles catégories de visas : un visa pour le travail à distance et un visa pour les compétences essentielles. L’annonce a été faite par le président de la République sud-africaine Cyril Ramaphosa dans son infolettre de la semaine dernière.
« Un travailleur à distance qui souhaite travailler en Afrique du Sud tout en étant employé par une société étrangère peut recevoir un tel visa. L'expérience internationale montre que les employés possédant des compétences essentielles contribuent à l'amélioration de la productivité et de l'innovation, ainsi qu'à l'amélioration de la compétitivité des entreprises pour lesquelles ils travaillent », a indiqué Cyril Ramaphosa.
Les nomades numériques sont des individus qui utilisent les technologies de l'information et de la communication pour travailler à distance, souvent en voyageant fréquemment. Ce mode de vie a explosé pendant la pandémie au point de devenir un courant important de l’ère post-Covid-19. En Afrique, des pays comme le Cap-Vert, Maurice ou encore les Seychelles proposent déjà ce type de visa pour se placer sur ce marché riche de 35 millions de personnes dans le monde, d’après les données de Statista, une plateforme allemande de données et d'intelligence économique.
Rappelons qu’il faut remplir un certain nombre de critères pour être éligible à ce type de visa. Entre autres, les qualifications, les compétences linguistiques, l'expérience professionnelle et l'existence d'une offre d'emploi sont des paramètres qui pourront influencer une délivrance ou non dudit visa. Le nomade numérique doit également avoir un revenu annuel minimum d'au moins 1 million de rands (environ 53 088 $) pour vivre convenablement dans le pays.
Adoni Conrad Quenum
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Les pays africains poursuivent tant bien que mal leur transformation numérique. Ils améliorent leurs services et y introduisent de nouvelles technologies pour une meilleure efficacité.
Les autorités tanzaniennes envisagent l’adoption de l’intelligence artificielle sur les plateformes en ligne de l’administration publique. Cette annonce a été faite lors de la quatrième édition de la réunion annuelle sur l’e-gouvernement qui s’est tenue du mardi 6 au jeudi 8 février au Centre de conférence international d'Arusha.
« La prestation physique de services dans les institutions publiques et les agences gouvernementales continue d'être un défi en raison de l'attitude de désintérêt qui prévaut chez de nombreux travailleurs. Cela se traduit souvent par des retards et des exécutions de tâches inférieures à la norme. [...] Nous voulons également éradiquer totalement les files d'attente et les retards dans les institutions et organisations publiques », a indiqué George Simbachawene (photo), ministre d'Etat chargé de la Gestion du service public et de la Bonne gouvernance.
Depuis quelques années, l’IA suscite de plus en plus d’intérêt dans les pays africains. En constante évolution, elle peut traiter d’importantes quantités de données en un temps record, ce qui contribuera à l’amélioration de divers services en ligne dans de nombreux secteurs d’activités. Plusieurs pays africains s’engagent donc dans l’utilisation de cette technologie et pour cela, ils bénéficient du soutien des pays du Nord et des institutions internationales.
En novembre dernier, le Royaume-Uni et ses partenaires se sont engagés à fournir 80 millions £ (environ 100,9 millions $) pour accélérer le développement de plusieurs pays d’Afrique grâce à l’utilisation de l'IA. Plus tôt dans l’année, c’est l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) qui a annoncé son soutien au Maroc pour la promotion de la transformation numérique et de l’IA.
Par ailleurs, il faudrait que les pays africains soient vigilants dans l’adoption de cette technologie puisque, selon Seydina Moussa Ndiaye, l’un des 38 membres de l’organe consultatif des Nations unies sur l'IA, l’Afrique peut devenir le cobaye pour tester de nouvelles solutions basées sur l’IA sans la mise en place d’un réel contrôle de cette technologie.
Adoni Conrad Quenum
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Selon l’Union internationale des télécommunications, le mobile est le principal moyen d‘accès à Internet en Afrique. Plusieurs pays ont ainsi adopté diverses stratégies pour favoriser l’accès à des appareils de qualité, à des prix abordables.
Eliud Owalo (photo), le ministre kényan des Technologies de l’Information et de la Communication, a annoncé que l'East Africa Device Assembly Kenya (EADAK) a produit 194 000 smartphones lors de ses trois premiers mois de fonctionnement d’octobre à décembre 2023. L’usine locale d’assemblage, située dans la ville d’Athi River, dans le comté de Machakos, est l’une des actions fortes entreprises l’année dernière par le gouvernement pour fournir des appareils de qualité à petits prix aux populations.
S’exprimant le lundi 5 février à Nairobi, à l’occasion de la 2e réunion préparatoire africaine de l'Assemblée mondiale de normalisation des télécommunications (AMNT) 2024, le ministre a indiqué que les téléphones assemblés localement contribueront à soutenir l’inclusion numérique souhaitée par le gouvernement. Fruit du partenariat entre l’Etat et plusieurs entreprises privées, notamment la firme chinoise Shenzhen TeleOne Technology, Safaricom et Jamii, l’usine EADAK a fourni de l'emploi direct à 310 Kényans, selon Eliud Owalo. Le gouvernement s’est fixé comme objectif la production de 3 millions de smartphones par an.
Selon les dernières données de l’Autorité kényane des communications publiées en septembre 2023, le Kenya comptait 32,63 millions de smartphones sur les 64,67 millions de téléphones mobiles connectés au réseau télécoms national, soit un taux de pénétration de 50,5% pour ces appareils intelligents. Or, dans son programme de développement économique et social Vision 2030, le Kenya fait du numérique un pilier de la future croissance nationale.
Les autorités nationales travaillent d’ailleurs à cette finalité depuis les dix dernières années à travers la numérisation des services publiques, la dématérialisation des moyens de paiement, la promotion des solutions fintech, etc. Favoriser l’accès des populations aux smartphones est pour le gouvernement un moyen de garantir leur accès à tous ces services numériques et leur participation à l’économie 4.0.
Les smartphones produits par l’usine EADAK sont essentiellement adaptés à la technologie de quatrième génération. Eliud Owalo a révélé que les smartphones de cinquième génération sont en cours de conception. Le réseau mobile 5G est actif au Kenya depuis la fin de l’année 2022.
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Après les restrictions d’Internet en 2023 sur fond de manifestations pro-Sonko, les autorités sénégalaises ont décidé d’user encore de ce levier.
Les autorités sénégalaises ont coupé l'Internet des données mobiles sur toute l’étendue du territoire depuis le dimanche 4 février à 22 heures. La principale raison évoquée est la multiplication des appels à manifestation suite au report de l'élection présidentielle par le président sortant, le samedi 3 février.
« Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique informe le public qu'en raison de la diffusion de plusieurs messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux, dans un contexte de menaces de troubles à l'ordre public, l'Internet des données mobiles est suspendu provisoirement à partir du dimanche 4 février 2024 à 22 heures », peut-on lire dans le communiqué publié par le ministère.
Cette nouvelle coupure de l’Internet mobile est suscitée, comme celle de 2023 qui a duré 3 946 heures, par les défis locaux autour de l’élection présidentielle. La condamnation du président des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko, pour corruption de la jeunesse en avait été la cause principale. Selon la plateforme spécialisée britannique Top10VPN, cette coupure du service des données mobiles avait entraîné une perte financière de 34,9 milliards FCFA (57,5 millions $) pour l'économie sénégalaise.
Plusieurs acteurs du secteur informel sont actuellement touchés par cette nouvelle restriction d'accès aux données. Des conducteurs de VTC aux vendeurs en ligne en passant par les livreurs, l’Internet mobile est au cœur de leurs activités. Selon les dernières données de l'Artp (Autorité de régulation des télécommunications et des postes) publiées en septembre 2023, le Sénégal dénombrait 18 595 000 d'abonnés à Internet mobile.
Adoni Conrad Quenum
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Le Sénégal s'investit pleinement dans la numérisation intégrale de son système de santé. Dans l'optique d'atteindre ses objectifs rapidement, le gouvernement multiplie des initiatives avec tous les acteurs du secteur.
Sénégal Numérique SA (Senum SA), une société chargée de la gestion des infrastructures numériques de l’Etat, et le ministère de la Santé et de l’Action sociale ont signé, le mardi 30 janvier à Dakar, une convention de partenariat. Cette entente stratégique vise à accélérer la transformation numérique du secteur de la santé au Sénégal.
🌐✨ Nous sommes ravis d'annoncer la signature d'une convention de partenariat de trois ans avec le Ministère de la Santé et de l'Action Sociale du Sénégal! Cheikh BAKHOUM, DG de Sénégal Numérique SA, et le Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, à la tête du MSAS, ont scellé cette… pic.twitter.com/Yfoz4K27Iq
— Sénégal Numérique S.A. (Ex-ADIE) (@SN_Numerique) January 31, 2024
« Dans cette convention, nous avons repris les activités, avec notamment l’hébergement des données de santé, parce que jusqu’ici, une partie de ces données étaient hébergées à l’étranger, elles vont désormais être hébergées au Sénégal notamment dans les centres nationaux de ressources », a déclaré Cheikh Bakhoum (photo, à gauche) le DG de Senum SA.
Dans le cadre de cette coopération qui durera 3 ans, Senum SA soutiendra la mise en œuvre de tous les projets numériques du secteur, l'hébergement des données dans le data center national, l'amélioration de la connectivité des structures de santé, entre autres. Il s’agira également d’augmenter les capacités d’hébergement et les bandes passantes pour les dossiers relevant de la santé numérique, notamment le dossier patient partagé (Dpp), la télémédecine, le système d’information hospitalière, le système géographique de santé, la numérisation du médicament, la numérisation des processus de la santé communautaire et la gouvernance électronique de la santé.
La signature de cette convention de partenariat s'inscrit dans le cadre du programme de digitalisation du système de santé (PDSS) 2023-2027, une initiative nationale lancée par le gouvernement. Ce programme bénéficie d'un soutien financier substantiel de la Banque mondiale, avec une contribution de 50 millions de dollars. Cette collaboration intervient à un moment où le pays intensifie la construction de centres de données dédiés au stockage et à l'hébergement des informations nationales. Le dernier ajout à cette infrastructure est un data center de type tier 3, récemment établi à Diamniadio.
Samira Njoya
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Le Sénégal poursuit la numérisation de ses services administratifs. Un secteur important de l’économie sénégalaise, qui a amorcé sa numérisation, passe une étape importante dans le processus.
Les autorités sénégalaises vont étendre le Guichet unique dématérialisé d’enlèvement (GUDE) des marchandises à tous les acteurs du secteur portuaire dès le 1er février. L’objectif est, entre autres, d’améliorer l’efficacité du Port autonome de Dakar (PAD), d’optimiser les recettes générées par la plateforme portuaire et de faciliter les procédures pour les opérateurs économiques.
« Ce nouveau dispositif de dématérialisation des procédures d’enlèvement permettra aux opérateurs de gagner du temps et d’économiser des ressources, tout en contribuant à la réduction des coûts pour l’Etat et les consommateurs. Cette avancée va également favoriser la prévisibilité des opérations », a indiqué Makhtar Lakh, secrétaire général du ministère du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises.
Le GUDE est le fruit de la collaboration entre le PAD, la direction générale des douanes et la Communauté des acteurs portuaires. Après l’étape de la généralisation à tous les acteurs du secteur, le dispositif s’étendra dans les trois prochains mois à d’autres services tels que le transit, l’export ou encore les transferts dans les aires de dédouanement extérieur au PAD.
La mise en service du GUDE s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique en cours dans le secteur public au Sénégal. Bien que la transition numérique suit son cours, de nombreux services sont encore en retrait de cette révolution technologique dans les administrations publiques du pays.
Plus tôt dans le mois, la direction générale de la comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a lancé le service de paiement en ligne des amendes routières. En novembre dernier, c’est Sénégal Numérique, la société nationale chargée de la gestion des infrastructures numériques de l’Etat, qui s’est associée à l’Aéroport international Blaise Diagne pour la numérisation de tous les aéroports du pays de la Teranga.
Adoni Conrad Quenum
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Le Kenya aspire à devenir un hub technologique de premier plan sur le continent. Pour cela, les autorités du pays multiplient les investissements dans le secteur et s'allient à des partenaires stratégiques pour atteindre rapidement leurs objectifs.
William Ruto (photo, à droite), président du Kenya, a annoncé le samedi 27 janvier, lors de l’inauguration du bloc d'enseignement et de l'atelier d'ingénierie de l’Institut de formation technique de Mukiria, à Central Imenti, le choix de la Chine pour l’équipement de ses hubs numériques. L’objectif est de doter la jeunesse kényane de compétences numériques.
Our investment in technical colleges and ICT hubs guarantees our youth the acquisition of competencies to help them monetise their knowledge and skills so that they can contribute meaningfully to our economic development. pic.twitter.com/khL27sAT4E
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) January 27, 2024
« Notre investissement dans les écoles techniques et les centres de TIC garantit à nos jeunes l'acquisition de compétences qui les aideront à monnayer leurs connaissances et leurs compétences afin qu'ils puissent contribuer de manière significative à notre développement économique », a indiqué William Ruto.
Le Kenya a mis le numérique au cœur de sa politique de développement. Les autorités font le nécessaire pour permettre aux populations, en l’occurrence la jeunesse du pays, de suivre le rythme de la révolution technologique en cours dans le monde. La création de divers hubs numériques s’inscrit dans ce cadre et le gouvernement de William Ruto a d’ailleurs augmenté le budget de l’éducation pour favoriser la réalisation de ce projet.
At the Mukiria Technical Training Institute in Central Imenti, officially opened the tuition block and engineering workshop.
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) January 27, 2024
Also opened the Konza Digital Skills Laboratory at the institution where students are being trained to work virtually for organisations abroad. pic.twitter.com/uYpt1MOO8c
« La formation technique est un élément très important de la stratégie du gouvernement kényan visant à disposer de qualifications, de compétences et de connaissances pertinentes pour doter notre capital humain, les jeunes de notre nation, de qualifications qui leur permettront de contribuer de manière significative au développement de notre pays », explique le président kényan.
Pour rappel, le pays dispose d’un des écosystèmes technologiques les plus matures du continent avec le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Au début de l’année 2023, le Kenya comptait 17,86 millions d'utilisateurs d'Internet pour un taux de pénétration d'Internet de 32,7 %, d’après les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
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Le Kenya a lancé une base de données de compétences pour favoriser l'exportation de talents
La transition numérique en Afrique s'érige comme un catalyseur essentiel pour l'émergence économique du continent. Des investissements massifs dans les infrastructures technologiques ouvrent la voie à l'innovation, à la création d'emplois et à la connectivité accrue.
L’entreprise suédoise de télécommunications Ericsson va accompagner le gouvernement malgache dans la transformation numérique du pays. C’est ce qui ressort d’une visite de travail de l'équipe de direction d'Ericsson pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique à Madagascar.
Au cours de cette visite, des rencontres stratégiques ont eu lieu avec des partenaires clés, des clients, des parties prenantes nationales et des leaders de l'industrie locale. L'objectif de ces discussions était de renforcer les collaborations et d'explorer des opportunités concrètes pour tirer parti des innovations d'Ericsson.
« Les engagements se sont axés sur le paysage des technologies de l'information et de la communication (TIC) de Madagascar et ont exploré les domaines de collaboration pour tirer parti des innovations d'Ericsson afin d'étendre l'accès au haut débit mobile, favoriser l'inclusion numérique, créer des opportunités illimitées pour les individus, autonomiser les entreprises et transformer les communautés », souligne un communiqué d'Ericsson.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la vision #AfricaInMotion d'Ericsson, démontrant la volonté de l'entreprise d'apporter sa contribution à la numérisation et au développement durable sur le continent africain. Pour y arriver, la société multiplie les investissements dans son infrastructure télécoms sur ses différents marchés. A Madagascar, la société s’est récemment associée au britannique Vodafone pour faire atterrir le câble 2Africa.
La récente visite de travail réaffirme ainsi l'engagement d'Ericsson à soutenir les ambitions de transformation numérique de Madagascar, contribuant ainsi à un avenir plus connecté et plus prospère pour la nation insulaire. Selon le rapport de l'entreprise sur la mobilité publié en novembre 2023, on prévoit une croissance annuelle de 3% des abonnements mobiles en Afrique subsaharienne. Le nombre d'abonnements passerait de 940 millions en 2023 à 1,1 milliard en 2029, avec la 5G en tête de cette expansion rapide.
Samira Njoya
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