Dans son plan de développement de l’économie numérique, le Nigeria a inscrit la numérisation des services au sein de l'administration. Chaque Etat du pays s’active pour offrir aux citoyens les services publics numériques.
Edo est devenu le premier Etat nigérian à numériser complètement son administration. Godwin Obaseki (photo), le gouverneur dudit Etat a révélé que la transition numérique en cours devrait être entièrement opérationnelle dès le 1er septembre.
S'adressant aux membres de l'Assemblée de l'Etat d'Edo (EDHA), Godwin Obaseki, a appelé la branche législative de l’Etat à suivre le mouvement de transformation engagée.
« Environ six millions de documents ont été archivés numériquement et l'objectif est que les opérations de l'Etat, y compris l'interface avec le public, soient lancées et achevées en ligne », a déclaré Godwin Obaseki.
« Dans le domaine de la numérisation, l'une des conversations que nous aurons avec vous dans quelques semaines consistera à vous demander ce que fait le bras législatif de cette administration en matière de numérisation du corps législatif. La branche exécutive est déjà en train de conclure le processus de numérisation » a-t-il ajouté.
La stratégie sans papier dans l’administration nigériane a été lancée il y a quelques années par le gouvernement fédéral. En janvier 2022, l’ancien ministre des Communications et de l'Economie numérique, Isa Ali Pantami, a déclaré que le gouvernement avait pris des mesures par le biais de la politique nationale pour un Nigeria numérique visant à assurer la migration vers un gouvernement sans papier d'ici 2030.
L’Etat d’Edo en prenant ainsi de l’avance sur les autres Etats du Nigeria ambitionne de devenir le centre numérique du pays. Pour cela, la fonction publique a été dotée de plus de 5 000 ordinateurs et des connexions à fibre optique ont été installées dans tous les bureaux du gouvernement. L’Etat a également prévu de former ses cadres en compétences numériques.
Avec la transition vers une approche sans papier, la communication dans la fonction publique de l'Etat d'Edo devrait devenir plus rapide, réduisant la charge administrative et permettant une prise de décision et des temps de réponse plus rapides.
Samira Njoya
Lire aussi :
Nigeria : l'Etat d'Edo se dote d'un centre d'innovation numérique agricole
Le continent africain dispose de nombreux atouts, comme la jeunesse de sa population, pour devenir leader dans le domaine de l'intelligence artificielle. Si certains pays traînent à l’adopter, d’autres multiplient les efforts pour profiter pleinement de ses bénéfices dans le futur.
Le Nigeria est en voie d’élaborer une stratégie nationale d’intelligence artificielle. Le ministre nigérian des Communications, de l'Innovation et de l'Economie numérique, Bosun Tijani (photo), a invité à cet effet des chercheurs de haut niveau, nationaux ou internationaux ayant une expérience du marché nigérian, à accompagner le gouvernement dans cet énorme projet.
We’re curating a list of the top researchers of Nigerian descent from all over the world to join us in co-creating a National AI Strategy. The strategy will help shape our approach to building innovative tech solutions to our most pressing national problems…1/2 pic.twitter.com/6JpPPps3oy
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) August 28, 2023
« Nous dressons une liste des meilleurs chercheurs d'origine nigériane et du monde entier pour qu'ils nous rejoignent dans l'élaboration d'une stratégie nationale en matière d'intelligence artificielle. Cette stratégie contribuera à définir notre approche de l'élaboration de solutions technologiques innovantes à nos problèmes nationaux les plus urgents », a souligné le ministre sur X.
Dans un document partagé sur le même réseau social, le gouvernement fédéral du pays indique que l’IA est devenue une technologie polyvalente transformant la production et la prestation de services avec le potentiel d'avoir un impact significatif sur la croissance économique et le progrès social.
Le document affirme également que l’IA pourrait contribuer jusqu'à 15,7 mille milliards de dollars à l'économie mondiale d'ici 2030, avec 3 mille milliards de dollars provenant de l'augmentation de la productivité et 9,1 mille milliards de dollars provenant de nouveaux produits et services.
La stratégie nationale de l’IA que le Nigeria s’apprête ainsi à élaborer vise à encourager l'innovation technologique et profiter des bienfaits de cette nouvelle technologie dans les prochaines années. En invitant les experts internationaux à participer au projet, l'objectif est selon le ministre d'améliorer le paysage technologique en intégrant les idées de ceux qui ont déjà travaillé sur le marché nigérian, ce qui conduira à des innovations plus efficaces et plus percutantes dans le domaine de la technologie.
Samira Njoya
Lire aussi :
Les progrès des technologies numériques ont entraîné l'apparition de nouveaux risques cybernétiques. Cependant, les lois qui régissent l’utilisation des nouvelles technologies sont pour la plupart obsolètes. Il devient donc urgent d’y apporter des modifications.
Le ministère kényan de l'intérieur et de l'administration nationale (MINA) a lancé, le mardi 29 août, un appel à contributions adressés aux institutions, organisations et individus visant à recueillir leurs commentaires sur le nouveau projet de règlement relatif aux abus informatiques et à la cybercriminalité.
Le projet soumis à l’attention du public a été rédigé par un groupe de travail sur l'élaboration des réglementations nommé par le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki (photo, au centre) en mai.
The Ministry invites the public to review, suggest changes to, and provide feedback on the draft Computer Misuse and Cybercrimes (Critical Information Infrastructure and Cybercrime Management) Regulations, 2023, available here https://t.co/8mHsTsTL4v.
— Ministry of Interior | Kenya (@InteriorKE) August 29, 2023
You can submit your… pic.twitter.com/MZfABo53I6
Sur X, le ministère a fait savoir que les contributions sont acceptées entre le 29 août et le 19 septembre. « Les commentaires et les soumissions peuvent être remis en main propre ou envoyés par courrier recommandé à l'adresse physique/postale du ministère de l'Intérieur et de l'Administration nationale dans les heures ouvrables, ou envoyés à l'adresse électronique (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) », a déclaré le MINA.
Soulignons que le projet dont il est question apporte des amendements à la loi de 2018 sur l'utilisation abusive des ordinateurs et les cybercrimes. Il vise à combler les lacunes sécuritaires dans un cyberespace en constante évolution. Les amendements chercheront à freiner les menaces émergentes telles que la fraude, le piratage, les escroqueries et l'usurpation d'identité.
La loi sur l'utilisation abusive des ordinateurs et la cybercriminalité adoptée en 2018 vise à protéger la confidentialité, l'intégrité et la sécurité des systèmes informatiques ainsi que des données. En outre, cette loi devrait permettre de réduire la cybercriminalité et les infractions liées à l'informatique.
Samira Njoya
Lire aussi :
Le Sénégal travaille durement pour numériser totalement son système de santé. Pour atteindre les objectifs escomptés, le gouvernement reçoit le soutien des organisations locales spécialisées dans le domaine.
Le secteur de la santé du Sénégal connaîtra de profondes mutations dans les prochains mois. Vingt organisations de jeunes, de femmes et de la société civile, sous la conduite d’ENDA Santé, ont lancé le vendredi 25 août à Dakar, la coalition « Transform Health Sénégal ».
La plateforme a pour but de faciliter, mutualiser et fédérer les initiatives visant à participer à la transformation numérique du secteur sanitaire au Sénégal.
🇸🇳 Lancement officiel de la Coalition Transform Health Sénégal.
— ENDA Santé (@SanteEnda) August 25, 2023
Une grande mobilisation des organisations membres de la coalition en présence du représentant du Ministre de la Santé et de l'Action sociale, des membres de la CSDOSS que ainsi que la presse.@Trans4m_Health pic.twitter.com/03shmmhlGn
« Il y a beaucoup de défis sur la question de la digitalisation et de la gouvernance des données sanitaires et nous, acteurs de la société civile, en partenariat avec tous les secteurs, nous allons travailler sur ces aspects qui sont par ailleurs des questions de droits humains et de souveraineté pour notre pays pour trouver des solutions ensemble », a déclaré Abdou Aziz Mandiang, chargé de projet à ENDA Santé.
Dans le cadre de ses activités, la coalition Transform Health Sénégal réalisera la couverture sanitaire universelle du pays en développant l'utilisation de la technologie numérique et en améliorant l'accès aux donnés sanitaires. Elle va toucher les 14 régions du Sénégal.
Pour y parvenir, Transform Health Sénégal travaillera aux côtés de l’Etat qui a mené jusqu’ici de multiples actions pour moderniser le secteur de la santé. En juin, le ministère de la Santé et de l'Action sociale avait annoncé à cet effet une subvention de 30 milliards FCFA (49,8 millions USD), de la Banque mondiale pour la réalisation du programme national de digitalisation du système de santé (PDSS).
Notons que la nouvelle coalition est soutenue par Transform Health, un mouvement mondial qui rassemble des organisations et institutions de différents secteurs. Ces dernières s’engagent à réaliser la couverture sanitaire universelle en développant l’utilisation de la technologie numérique. Transform Health Sénégal est la 6e coalition mise en place dans le monde.
Samira Njoya
Lire aussi :
Les fonds, qui ont été levés auprès de banques multilatérales de développement et d’institutions financières internationales, serviront à soutenir l’innovation et à accompagner les start-up locales aux différents stades de leur croissance.
Le gouvernement nigérian a mobilisé plus de 500 millions de dollars pour financer l'innovation et l'entrepreneuriat dans le secteur numérique du pays. Le ministre de l’Economie numérique Bosun Tijani (photo), l’a annoncé, le vendredi 25 août, lors d'un dîner organisé par la communauté technologique à Abuja.
« Une partie de mes responsabilités consiste à travailler avec la Banque des industries (BOI) pour nous assurer que les fonds soient domiciliés au Nigeria, à travailler avec les entreprises qui gèrent et investissent dans les entreprises pour s'assurer que les entreprises qui en bénéficieront sont de vraies entreprises nigérianes », a déclaré le ministre.
« Ainsi, le gouvernement ne va pas se contenter d'injecter un demi-milliard et c'est tout ; il peut en fait attirer plus d'investisseurs vers le cœur de l'entreprise. Plus nous aurons d'argent, plus nos innovateurs pourront avoir accès aux ressources » a-t-il ajouté.
Au cours des derniers mois, le Nigeria a mobilisé divers fonds pour financer plusieurs programmes ciblant les jeunes investisseurs dans le domaine technologique. En mars, le gouvernement a lancé un fonds de 618 millions $ dont les capitaux ont été mobilisés auprès de l'Agence française de développement (AFD) et de la Banque islamique de développement (BID).
En domiciliant le nouveau financement au Nigeria, le gouvernement veut favoriser la croissance et le développement des entreprises numériques locales, contribuant ainsi aux objectifs de transformation numérique et au développement de l’économie tels que mentionnés dans le programme numérique du nouveau président nigérian Bola Tinubu.
A en croire le ministre, des efforts sont cours pour attirer des investisseurs supplémentaires et augmenter les fonds pour soutenir les innovateurs nigérians et accroître les ressources pour les entrepreneurs locaux.
Samira Njoya
Lire aussi :
Nigeria:Googleinvestira1,5million$pourformer20000jeunes et femmes aux compétences numériques
Après le Cameroun et la Guinée équatoriale qui ont numérisé leur visa cette année, c’est au tour du Burkina Faso de dématérialiser l’obtention du titre de voyage dans le pays.
Le Burkina Faso a récemment adopté l'émission du visa électronique. Le ministre délégué chargé de la Sécurité, Mahamadou Sana (photo, au centre), a lancé le jeudi 17 août à Ouagadougou une plateforme destinée à cet effet.
La plateforme de demande de visa en ligne, "eVisaburkina" a été lancée ce jour. Le Ministre Délégué, Chargé de la Sécurité, Mahamadou SANA, avec à ses côtés d’autres membres du Gouvernement, a animé une conférence de presse à cet effet. #MATDS #BurkinaFaso pic.twitter.com/Gl4oJmYh1l
— MATDS Burkina Faso (@MATDS_BF) August 17, 2023
Selon, Aminata Zerbo-Sabané, la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, la nouvelle plateforme, portée par le Projet de sécurisation des visas du Burkina Faso (PSV-BF), est une énorme avancée vers la numérisation des services publics en marche dans le pays.
« Cette plateforme s’inscrit dans la dynamique du gouvernement qui est de mettre au cœur de la refondation de notre administration le numérique. Au-delà de pouvoir gérer ces flux, ce sont des données fiables, et des statistiques fiables que nous aurons sur ce domaine important », a-t-elle déclaré.
Désormais, pour obtenir le visa, le demandeur devra tout simplement s'inscrire sur la plateforme www.visaburkina.bf en utilisant son adresse de messagerie électronique. Il devra ensuite remplir le formulaire de demande de visa en ligne en répondant à toutes les questions posées lors du processus et enfin télécharger les documents requis puis effectuer le paiement en ligne via une carte bancaire.
Le prix du visa électronique dépend du nombre de séjour et du type d’e-visa réclamé. Il varie entre 51 € pour un visa tourisme de 3 mois simple entrée et 160 € pour un visa express simple entrée.
Pour Mahamadou Sana, l'effectivité du visa électronique au Burkina Faso se présente comme une réponse à la criminalité transnationale, car il contribuera entre autres au renforcement de la sécurité intérieure à travers la maîtrise des flux migratoires et permettra d'optimiser le recouvrement et la gestion des recettes de l’Etat.
Samira Njoya
Lire aussi :
La Zambie a engagé un processus de développement de son économie numérique. Dans sa mise en œuvre, le gouvernement s’associe à d’autres Etats qui partagent les mêmes objectifs numériques.
La Zambie et le Malawi se sont engagés à collaborer pour réduire les coûts de la connectivité à haut débit dans les deux pays. Deux accords ont été signés à cet effet, notamment entre le ministère de l'Information et de la Numérisation du Malawi et le ministère zambien de la Technologie et des Sciences, et un autre entre la société d'État de transport et de distribution d'électricité au Malawi (Escom) et Fibrecom, un fournisseur d'accès à Internet en Zambie.
Dans le cadre de ces accords, un corridor diplomatique de données sera créé entre Escom Malawi, et Fibrecom, via leurs câbles à fibres optiques. Il permettra d’établir un passage à travers la Zambie par lequel l’internet devrait passer lorsque le Malawi se connecte aux câbles sous-marins en fibre.
#digitallytransformedmw #qualityaffordablesecurecommunicationservices #261tollfree
— MACRA (@MACRAMALAWI) August 24, 2023
The Malawi and Zambian governments have today signed a memorandum of understanding on the Diplomatic Data Corridor. pic.twitter.com/fN3h0YT2cU
« L'accord sur le corridor diplomatique de données, qui a été signé aujourd'hui, jette les bases d'une telle connectivité pour répondre aux besoins de communication des générations actuelles et futures. L'Escom, en tant qu'agence de mise en œuvre, au nom du gouvernement du Malawi, s'engage et est prête à fournir des services numériques disponibles, fiables et abordables », a déclaré le directeur général d'Escom, Kamkwamba Kumwenda (photo, à gauche).
Les accords signés à Lilongwe au Malawi s’inscrivent dans le cadre de la vision numérique du Malawi visant à numériser l’ensemble du pays en 2063. Pour la Zambie, ils représentent un pas de plus dans ses objectifs d’accélérer le développement du secteur des TIC et Télécoms d'ici 2030.
Cette collaboration permettra de réduire le coût des données afin d'accroître l'accès à l'internet et de stimuler le développement économique.
Selon les récentes statistiques de l'Autorité des technologies de l'information et de la communication de la Zambie (ZICTA), le pays dispose d’un parc national de 20,2 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et de 10,4 millions d’internautes.
De son côté le Malawi comptait 5,04 millions d'internautes en janvier 2023. Le taux de pénétration d'internet au Malawi s'élevait à 24,4 % au début de l'année 2023, selon la plateforme de données DataReportal. L’objectif visé par le gouvernement du Malawi est d'augmenter l'accès au réseau pour l'utilisation d'Internet à 80 % de la population, contre 14 % actuellement, et la possession d'appareils de 51 % à 80 %, d'ici 2026.
Samira Njoya
Lire aussi:
Les Républiques d'Angola et de Zambie interconnectées par fibre optique
Depuis quelques mois, Zanzibar a amorcé sa transformation numérique. Tous les secteurs sont en mutation, y compris les systèmes de paiements qui jouent un rôle important dans l'inclusion numérique.
MasterCard s’est engagée récemment à soutenir le gouvernement de Zanzibar (entité administrative autonome de la Tanzanie) dans ses ambitions de transformation numérique. Un protocole d’accord a été signé le mardi 22 août, à cet effet, entre l’entreprise américaine et l'Agence de gouvernement électronique de Zanzibar (eGAZ).
Dans le cadre de cette collaboration qui s’étalera sur une période de trois ans, MasterCard fournira une assistance technique et une expertise pour soutenir les efforts du gouvernement de Zanzibar. Selon le communiqué du géant mondial des systèmes de paiement, il s’agit notamment de mettre en place une équipe de transformation numérique, de collaborer avec le portail de paiement gouvernemental ZanMalipo pour permettre les paiements numériques, et de lancer deux millions de cartes gouvernementales pour un meilleur accès aux services et au tourisme.
« Cette collaboration confirme notre engagement à exploiter les technologies innovantes pour améliorer la prestation de services. Nous pensons qu'en travaillant avec MasterCard, un partenaire de confiance, nous pouvons accélérer considérablement la réalisation de notre stratégie numérique et fournir des avantages inestimables à nos citoyens », a déclaré Said Seif Said, le directeur général de l’eGAZ.
Cet accord signé lors du lancement de la stratégie de gouvernement numérique de Zanzibar (2023-2027) est en parfaite cohérence avec les objectifs de transformation numérique de l'île énoncés dans le plan directeur et la feuille de route de l'économie numérique.
Pour MasterCard, la collaboration s'appuie sur son expérience mondiale visant à favoriser la transformation numérique et à faciliter l'inclusion financière et numérique.
Ainsi, la collaboration permettra de créer un environnement favorable à une économie numérique panafricaine, qui stimulerait l'innovation, le commerce et l'investissement en République-Unie de Tanzanie et dans l'ensemble de la région.
Samira Njoya
Lire aussi:
Tanzanie : le gouvernement vante le secteur TIC local aux investisseurs internationaux
Le président kényan William Ruto fait de la numérisation des services une des priorités de son administration. Plusieurs projets sont en cours dans le pays afin de fournir le cadre nécessaire pour assurer la fourniture de services numériques.
Le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le gouvernement kényan ont récemment signé un protocole d’accord dans le cadre du déploiement du système d'identité numérique dans le pays.
L’accord signé à Nairobi au Kenya prévoit une assistance technique et une collaboration du PNUD avec le gouvernement pour mobiliser les ressources afin de soutenir le développement et la mise en œuvre de l'identifiant personnel unique baptisé « Maisha Namba » sur lequel l'identification numérique sera ancrée.
Kenya and @UNDPKenya sign an MoU to support the creation and rollout of the Digital Identity in the country. The ID is set to be launched in early October this year. pic.twitter.com/Nm53ZGLz5L
— Citizen Services KE (@C_ServicesKE) August 14, 2023
« Ensemble, nous allons nous appuyer sur nos pratiques actuelles d'enregistrement et de gestion de l'identité d'une manière qui ne réinvente pas, mais plutôt identifie et corrige les lacunes de nos systèmes actuels et exploite les solutions numériques, y compris les applications mobiles et Web, pour passer à de meilleurs systèmes », a déclaré Julius Bitok (photo, à gauche), le secrétaire principal de l'Immigration et des Services aux citoyens.
L’accord signé entre les deux parties entre dans le cadre du vaste programme d’identification numérique nationale de la population, lancé par le gouvernement, et visant à attribuer, entre autres, un identifiant personnel unique (UPI) à chaque citoyen du pays dès la naissance. Le « Maisha Namba » vient ainsi remplacer le « Huduma Namba », lancé en 2019 par le gouvernement d'Uhuru Kenyatta, qui a été largement critiqué par les citoyens.
Le « Maisha Namba » et l'identification numérique (Digital ID) seront lancés officiellement le 2 octobre prochain. D'autres produits connexes tels que la Carte Maisha qui remplacera l'actuelle carte d'identité de deuxième génération et sera utilisée pour la vérification de l'identité hors ligne et le Registre national principal de la population (un registre unique intégré de données sur les Kenyans et les étrangers résidant dans le pays) seront lancés plus tard.
Selon Julius Bitok, le système d'identité numérique fournira aux Kényans un moyen sûr et fiable de vérifier leur identité à diverses fins, notamment l'accès aux services gouvernementaux, l'ouverture de comptes bancaires et les voyages. Ce qui contribuera également à réduire la fraude et la corruption.
Samira Njoya
Lire aussi:
En Afrique, des milliers de fonctionnaires fantômes profitent encore des systèmes de gestion approximatifs et archaïques proposés par les Etats. Pour y faire face, les gouvernements se tournent désormais vers de nouvelles technologies qui offrent des outils adéquats.
Le ministre guinéen du Travail et de la Fonction publique, Julien Yombouno a procédé, mercredi 16 août au lancement des opérations d’enrôlement biométrique des fonctionnaires et agents contractuels de l’Etat.
Les opérations qui ont débuté au sein du ministère de la Fonction publique se poursuivront dans tous les ministères, sur l'ensemble du territoire, jusqu’à la fin du mois de septembre, soit sur une période de 44 jours. Au total, plus de 87 000 agents sont appelés à participer à l’enregistrement biométrique obligatoire.
Expliquant le bien-fondé de cette innovation, le ministre a expliqué que « l’objectif principal est de révéler les effectifs réels de la fonction publique. Ainsi, à partir de ces effectifs précis, nous pourrons déterminer avec précision la masse salariale que l’État engage chaque mois pour rémunérer ses fonctionnaires. Cependant, l’aboutissement ultime de cette démarche est la création d’un fichier administratif et comptable unique », a-t-il déclaré.
Pour réaliser ce vaste travail, le gouvernement a choisi Digitalis, une start-up locale spécialisée dans le développement d’applications et de logiciels de biométrie.
Au terme de l’étape de l’identification et des opérations d’enrôlement, les fonctionnaires recensés recevront un récépissé qui leur permettra d’obtenir leur carte professionnelle. D’après le ministre, l’objectif est de centraliser les informations dans un unique fichier biométrique regroupant les données de tous les fonctionnaires et contractuels, garantissant ainsi « un seul agent, un seul matricule et un seul salaire ».
Tout comme la Guinée, plusieurs pays africains se sont récemment tournés vers la technologie pour débusquer les travailleurs fantômes et mettre fin au paiement de salaires indus. L’objectif est d’assainir la fonction publique et de radier les fonctionnaires fantômes qui coûtent des dizaines de milliards FCFA aux Etats africains chaque année.
Samira Njoya
Lire aussi:
Le numérique, dont les nombreux avantages ont été mis en exergue pendant la Covid-19, a séduit de nombreux gouvernements africains. Certains en ont d’ailleurs fait un pilier de leur stratégie de développement.
A travers son ministère des TIC et de l’Orientation nationale, la République d’Ouganda a lancé un nouveau plan de transformation numérique, le jeudi 17 août. Il est réparti en sept axes principaux : infrastructure numérique et connectivité ; services numériques ; cybersécurité, protection des données et confidentialité ; compétences numériques ; innovation et entrepreneuriat ; expérimentation systématique et préservation de l'environnement national.
Selon Chris Baryomunsi, le ministre, « Le plan de transformation numérique représente une vision audacieuse de l'avenir de notre nation, qui n'est pas seulement motivée par la technologie, mais dans laquelle la technologie sert de catalyseur au développement durable, à la croissance économique et à l'amélioration des conditions de vie de tous les Ougandais ».
Le document – cadre qui a été développé avec l’expertise de plusieurs partenaires, notamment le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), contribuera pendant cinq ans (2023/2027) à l’éclosion d’un environnement administratif, économique et social favorable aussi bien pour les Ougandais que pour les investisseurs étrangers. Il survient en effet dans un contexte numérique national relativement faible.
Selon l'enquête nationale sur les technologies de l'information, réalisée en 2022 par le gouvernement, il ressort que seulement 5 % ministères, départements et agences gouvernementales disposent de cadres d’interopérabilité informatique internes. De plus, seulement 61% de gouvernements locaux avaient accès à Internet tandis que seulement 5,6 % de leur personnel utilisait régulièrement un ordinateur à des fins professionnelles.
Environ une entreprise sur deux (55%) avait accès à Internet, et seulement une entreprise sur trois possédait un site web professionnel. 94% de la population n’avait toujours pas accès à Internet à domicile. 74% de la population était détentrice d’un téléphone mobile. 49 % de la population avait un compte Mobile Money contre 10 % détentrice d’un compte bancaire personnel. Le taux de pénétration d’Internet à haut débit était de 55%. Actuellement, la contribution des TIC au produit intérieur brut (PIB) est estimée à 9 %.
Le nouveau plan de transformation numérique de l’Ouganda est une composante de la vision numérique 2040 lancée en avril 2013 avec pour slogan : « Une société ougandaise transformée d’un pays paysan à un pays moderne et prospère d’ici 30 ans ».
Muriel Edjo
Lire aussi:
Titulaire d’un doctorat de l’Université de Leicester, le récemment nommé ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique du Nigeria, Bosun Tijani, figure dans le classement 2022 de We Are Tech des 50 personnalités les plus influentes de la tech en Afrique.
Mercredi 16 août, Bosun Tijani (photo) a été nommé ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique du Nigeria. Préféré par le Sénat parmi plusieurs propositions, le tech entrepreneur de 46 ans remplace Isa Ali Pantami. Son rôle sera de développer des stratégies efficaces pour soutenir l’écosystème technologique du Nigeria. Avec les autres membres du nouveau gouvernement, il est attendu à la cérémonie de prestation de serment, le lundi 21 août prochain.
@NGRPresident @officialABAT assigns portfolios to federal ministers.
— Government of Nigeria (@NigeriaGov) August 16, 2023
Swearing in to hold on Monday, 21 Aug 2023; 10am.
Venue: State House Conference Centre, Aso Villa, Abuja. pic.twitter.com/wQU6R90Pwl
Bosun Tijani est un docteur en innovation et développement économique. Diplômé de l’université de Leicester en Angleterre en 2020, il est cofondateur et président-directeur général de Co-creation Hub Nigeria (CcHUB). Le laboratoire technologique et espace de préincubation et d’accélération de start-up est basé à Lagos.
« Dans tout ce que nous faisons, nous mettons fortement l’accent sur l’innovation et la mise en place d’un écosystème d’innovation qui permette à la connaissance d’être au cœur de la manière dont nous résolvons les problèmes. Nous nous définissons d’ailleurs comme un centre d’innovation sociale axé sur l’accélération de l’utilisation du capital social et de la technologie pour la prospérité économique », déclarait Bosun Tijani en 2021.
Egalement titulaire de plusieurs certifications, notamment celle de l’Ecole Kennedy de Harvard en innovation pour le développement économique, Bosun Tijani a cofondé CcHUB en 2010 avec Femi Longe. Depuis il a vu naître plusieurs initiatives à fort impact social. Il s’agit, entre autres, du Growth Capital qui offre depuis 2016 des fonds aux entrepreneurs nigérians ; du programme Make-IT Accelerator ou encore du Giving4Good Challenge.
Bosun Tijani a réussi au fil des années à s’attirer la grâce de grands groupes technologiques qui soutiennent ses initiatives. C’est le cas de Google qui, aux côtés du ministère rwandais des TIC et de l’Innovation et de la Fondation Mojaloop, accompagne le programme d’incubation Fintech au Rwanda mené par iHub (branche de CcHUB en Afrique de l’Est) dont la seconde cohorte composée de six start-up a déjà été dévoilée.
Président du conseil de la banque LifeBank depuis février 2022, Bosun Tijani est le fondateur et le PDG de Truppr, une plateforme sociale de fitness et de bien-être.
Bosun Tijani a démarré sa vie professionnelle en 1998 à l’AIESEC, une entreprise de recrutement de jeunes talents, en tant que directeur national. Il est ensuite devenu responsable du développement commercial de DeliveryKing cinq ans plus tard. Il a rejoint Hewlett Packard (HP) Company en 2004 comme responsable du déploiement de l’Africa-HP Global Micro-Enterprises Acceleration Program.
Conseiller en Internet et technologies des communications au Centre du commerce international entre 2005 et 2007, il a rejoint ensuite la société anglaise de services et conseil aux entreprises Pera, en tant que responsable du réseau de recherche européen jusqu’en 2010, année au cours de laquelle il fonde CcHUB.
Considéré comme l’une des 100 personnalités les plus influentes d’Afrique par New African Magazine en 2021, cité par We are Tech comme l’une des 50 personnalités qui font la Tech en Afrique en 2022, Bosun Tijani a été honoré du prix de l’icône mondiale de l’excellence africaine.
Lire aussi:
Alors qu’une nouvelle bataille juridique se profile pour le leader du Pastef, l’Etat qui redoute un embrasement comme en juin dernier a une fois de plus pris un certain nombre de mesures sécuritaires. Elles visent à restreindre la mobilisation populaire en faveur de l’homme politique.
Le ministère de la Communication, des Télécommunication de l’Economie numérique a décidé de suspendre à nouveau l’Internet mobile dans le pays. La mesure qui prend effet ce lundi 31 juillet est justifié, selon le ministère, « en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux dans un contexte de trouble à l’ordre public ». Le ministère précise que la suspension est « temporaire sur certaines plages horaires ».
La mesure gouvernementale survient après l’arrestation du leader du parti politique Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko (photo), vendredi 28 juillet. Il a été appréhendé à son domicile dans la soirée pour le motif de « vol avec violence ».
Selon le procureur de la République, l’opposant politique « a volé avec violence le téléphone portable d'une femme gendarme dont le véhicule était tombé en panne aux abords de son domicile, et a aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt ».
Communique du Procureur de la République près du Tribunal Hors Classe de Dakar #senegal #Kebetu #Justice pic.twitter.com/fJEQLSZG72
— Ministère de la Justice du Sénégal (@minjust_sn) July 28, 2023
Pour sa part, Ousmane Sonko a expliqué avoir arraché le téléphone d’un des agents des renseignements généraux en poste permanent devant son domicile depuis son procès de mai 2023, au motif qu’il le filmait, et lui avoir demandé de le déverrouiller et d’effacer les images prises.
De retour de la prière du vendredi, les agents des renseignements généraux postés devant mon domicile 24h sur 24 se sont mis à me filmer.
— Ousmane Sonko (@SonkoOfficiel) July 28, 2023
J’ai personnellement arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d’effacer les images qu’elle a prises, ce qu’elle… pic.twitter.com/VSokXCRruj
A Dakar, où Ousmane Sonko a entamé une grève de la faim depuis le dimanche 30 juillet, des manifestations violentes ont de nouveau éclaté dans quelques quartiers de la capitale. L’Etat redoute que ces manifestations soient plus violentes que celles de juin dernier, survenues après la condamnation du leader du Pastef le 1er juin à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Lors d’un point de presse organisé le 29 juillet, le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Abdou Karim Diop, a révélé que l’arrestation d’Ousmane Sonko pour vol n’a fait que déclencher une action qui était déjà imminente. Il a affirmé que l’opposant politique sera poursuivi pour six autres chefs d’accusation qui sont : appel à l’insurrection ; atteinte à la sûreté de l’Etat ; association de malfaiteurs ; complot contre l’autorité de l’Etat ; actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à un créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.
Muriel Edjo
Lire aussi :
Sénégal : le gouvernement suspend les services Internet mobile, après le blocage des réseaux sociaux
Sénégal : Facebook, WhatsApp, Twitter... bloqués dans un contexte de manifestations pro-Sonko
L’efficacité de l’action publique a toujours été entravée par le faible adressage physique du Sénégal. Avec la numérisation de l’ensemble du territoire national, le gouvernement compte tout changer.
Le Sénégal s’apprête à numériser les adresses de ses localités. Le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique a annoncé, le jeudi 27 juillet à Dakar, son intention de doter le pays d’un système d’adressage numérique permettant d’identifier, avec précision, la localisation les bâtiments, les habitations, les commerces.
Présidant un atelier consacré au projet d’adressage numérique national baptisé « Un Sénégalais, une adresse », Fatou Bintou Ndiaye Sall, la secrétaire générale du ministère en charge des télécoms, a souligné que le projet est plus que jamais une nécessité pour le pays.
« L’adressage est devenu, en quelques années seulement, une question d’intérêt général, avec la généralisation des services de géolocalisation […] Dans un pays comme le nôtre, où le commerce occupe 50 % des activités génératrices de revenus, la réussite de ce projet va accélérer la modernisation de l’activité commerciale », a-t-elle déclaré.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet d'adressage numérique national (ANN), le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique travaillera en collaboration avec le ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du territoire. Un cabinet sera également contacté pour élaborer les textes juridiques et réglementaires nécessaires pour cette initiative.
Cet ambitieux projet initié en février 2021 fait partie des nombreuses actions de transformation numérique de la société sénégalaise contenues dans la stratégie Sénégal numérique 2025. Sa nécessité se fait davantage ressentir avec l’intérêt considérable que les populations manifestent depuis peu pour les services et prestations à domicile.
Le projet d’adressage numérique, une fois effectif, contribuera entre autres à l’efficacité des interventions des services de secours et des forces de sécurité, accélèrera le développement de l’e-commerce et des activités postales, facilitera le travail des services des impôts et des domaines.
Samira Njoya
Lire aussi :
Le Congo s’achemine vers l’implantation d’un système d’adressage et codification postale