Depuis octobre 2021, le gouvernement nigérian s’est lancé dans la mise en place d’un cadre réglementaire propice à l’éclosion des entreprises tech innovantes. Le projet a récemment connu une avancée considérable.
Mercredi 19 octobre, le président de la République du Nigeria Muhammadu Buhari (photo, au centre) a promulgué le Nigeria Start-up Bill (NSB), le projet de loi sur les start-up au Nigeria. L'annonce a été faite sur Twitter le même jour par le ministre des Communications et de l'Economie numérique Isa Pantami (photo, à gauche).
BREAKING!
— Prof. Isa Ali Ibrahim (@ProfIsaPantami) October 19, 2022
His Excellency, @MBuhari has just assented to Nigeria Start-up Bill. It has now become Nigeria Start-Up Act, 2022. It was an Executive Bill, initiated by both Office of the Chief of Staff & the Office of the Minister of Comms & Digital Economy. Congratulations to all!
Initié en mai dernier par la présidence et une coalition de leaders de l'industrie technologique nigériane, la nouvelle loi vise à définir les règles et les systèmes pour la collaboration entre les start-up et les organismes gouvernementaux et réglementaires afin de faire progresser l'écosystème technologique en croissance du pays.
« Le président a donné son aval au projet de loi et l'a également transmis aux institutions gouvernementales compétentes pour qu'elles le publient. Nous sommes tous enthousiastes, sachant les avantages que notre économie va tirer de cette loi », s’est réjoui Isa Pantami.
Selon le ministre, la loi prévoit entre autres la création du Conseil national de l’innovation numérique et de l’entrepreneuriat, qui sera présidé par le président nigérian, avec le vice-président du pays comme vice-président.
Il faut dire que le secteur des Technologies de l’information et de la Communication (TIC) a connu une croissance exponentielle ces deux dernières années. Au premier trimestre de 2020, le secteur des TIC a contribué à 14,72 % du PIB de la nation. « En 2021, cette administration a établi un nouveau record en contribuant à hauteur de 17,92 % à notre PIB ; cette année, au deuxième trimestre de 2022, un autre record a été établi, les TIC contribuant à hauteur de 18,44 % à notre PIB. Ce sont tous de nouveaux records », a déclaré Isa Pantami.
Ainsi, l’objectif du Nigeria Start-up Act est de contribuer à positionner l'écosystème des start-up nigérianes comme le premier en Afrique. La loi institue le conseil pour l’innovation numérique et l’entrepreneuriat. Sa mission principale est d’assurer le suivi et l’évaluation du cadre réglementaire, de formuler et de fournir des orientations politiques générales pour la réalisation des objectifs de la loi sur les start-up et de donner des orientations générales pour l’harmonisation des lois et règlements qui affectent une start-up.
Avec cette nouvelle loi, le Nigeria rejoint la Tunisie et le Sénégal qui sont les deux premiers pays africains à la promulguer. Une multitude de pays, dont le Mali, le Ghana, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Kenya, sont à des stades divers de promulgation.
Samira Njoya
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La stratégie de développement économique du Gabon est en marche. Pour atteindre ses divers objectifs, le gouvernement multiplie des partenariats dans le but d'attirer des investisseurs dans le pays.
Le Gabon va disposer dans les prochains mois d’une plateforme digitale dédiée aux investisseurs. Un partenariat pour la mise en place de ce projet a été signé, mardi 18 octobre, par le ministre de la Promotion des investissements et des Partenariats public-privé, Hugues Mbadinga Madiya, et la firme anglaise Asoko Insight. La signature dudit partenariat est intervenue lors de la cérémonie de levée de drapeau gabonais au siège du Commonwealth en présence du président Ali Bongo.
Dénommée Gabon Virtual Deal Room, la plateforme vise à favoriser l’affluence d'investissements en mettant à la disposition des investisseurs nationaux et internationaux un outil efficace en matière de mise en relation d’affaires.</p
Launch of Gabon's virtual DealRoom today with UK Minister for International Trade, James Duddridge; Asoko CEO, Rob Withagen; Gabon's Minister of Investment Promotion & PPPs, Hugues Mbadinga Madiya; Minister of Industry, Pacôme Moubelet Boubeya.
— Asoko Insight (@AsokoInsight) October 19, 2022
KNOW MORE: https://t.co/2UxOUBbuJj pic.twitter.com/5X0atKLDnv
« Le lancement de cette plateforme digitale est un signal fort envoyé aux investisseurs. C’est un partenariat innovant pour notre pays […] L’acquisition de cet outil numérique permet de promouvoir les investissements, il donne une plus grande visibilité des projets d’investissements et permet une grande fluidité de l’information en termes de programmes, réformes, opportunités ainsi que des données sur le profil des investisseurs », a déclaré le ministre.
Le Gabon constitue un environnement sécurisé propice aux affaires qui donne accès à un marché régional de 180 millions de consommateurs. Des opportunités d’affaires existent dans les secteurs de l'énergie, la santé, l'éducation, le bois, la pêche, l'agriculture et les services. En 2019, le pays était classé par Forbes au 37e rang africain et au 147e mondial des meilleurs pays propices pour les affaires.
Ainsi, l’acquisition de cet outil numérique permettra de promouvoir les investissements, il donnera une plus grande visibilité des projets d’investissements. Il permettra également une grande fluidité de l’information en matière de programmes, réformes, opportunités ainsi que des données sur le profil des investisseurs. « C’est un process d’investissement plus rapide. Cela aura pour avantage, d’avoir une meilleure perception du Gabon en tant que destination d’affaires, d’augmenter les flux des IDE au Gabon », a ajouté Hugues Mbadinga Madiya.
Samira Njoya
En s’associant aux fondateurs de start-up, Zanzibar veut réussir son pari de se transformer en pôle industriel de pointe en Afrique et servir de modèle à d'autres gouvernements du continent en matière d'économie numérique.
Pando DAO, une communauté de fondateurs de start-up technologiques de pointe en Afrique, a annoncé le lundi 17 octobre son partenariat avec la Silicon Zanzibar, l'initiative gouvernementale lancée en début d’année dans le but de faire de l'île un centre de talents et d'entreprises technologiques.
Selon Mudrick Soraga, le ministre des Investissements et du Développement économique de Zanzibar, ce partenariat est d’une grande importance pour la réussite du projet. « Nous sommes ravis de nous associer officiellement à Pando pour co-créer les politiques et les initiatives qui transformeront l'économie de Zanzibar. La collaboration avec Pando DAO nous donne l'occasion de travailler côte à côte avec les principaux acteurs de l'écosystème technologique africain », a-t-il déclaré.
Les premières initiatives de ce partenariat comprendront la création d’un hub ouvert aux membres de Pando DAO et d’un sommet des PDG de Pando, qui sera lancé plus tard dans l'année. La communauté aidera également le gouvernement de Zanzibar à élaborer un cadre réglementaire et politique qui soutiendra l'innovation et son économie numérique, notamment une stratégie visant à assurer le développement des talents technologiques locaux.
Le partenariat avec Pando DAO s'avère très bénéfique pour Zanzibar, qui souhaite transformer le pays en une plaque tournante de premier plan pour les entreprises technologiques panafricaines. En s’associant à Pando Dao, le gouvernement sera en collaboration avec plus de 50 fondateurs d’entreprises tech africaines qui sont membres de la communauté.
En effet, les fondateurs de Pando DAO représentent des start-up qui sont actuellement évaluées à plus de 2 milliards de dollars et qui ont levé plus de 500 millions de dollars de capitaux. Leurs entreprises emploient plus de 10 000 personnes dans 15 pays africains. La communauté est constituée de start-up bien connues du milieu tels que mPharma, Wasoko, Pariti, SunCulture, Africa Health Holdings et bien d’autres.
Selon le cofondateur de Pando DAO et directeur général de Pariti, Yacob Berhane, les entreprises membres de Pando DAO bénéficieront d'un soutien pour ouvrir leurs portes et transférer leurs personnels dans l'archipel. « Nous pensons que grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de faire progresser l'écosystème technologique en Afrique, Zanzibar jouant un rôle clé dans cette histoire en attirant des entreprises et des talents technologiques, et en développant également des entreprises et des talents locaux », a-t-il déclaré.
Samira Njoya
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Le gouvernement algérien a décidé d’utiliser le numérique pour régler les problèmes de transports du pays. Le mois dernier, le ministre des Transports a annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme électronique regroupant plus de 40 services publics dans le secteur du transport.
Les étudiants vivant en Algérie pourront d’ici le 23 octobre suivre le réseau de transport universitaire en temps réel. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a annoncé le lundi 17 octobre à Alger le lancement de l’application « MyBus » conçue à cet effet.
« Il s’agit d’un programme informatique adapté à l’ère moderne du numérique. Il vise à développer le niveau des services de l’université algérienne pour un seul et unique but. Celui d’offrir aux étudiants et étudiantes un environnement favorable à leurs études », a déclaré M. Baddari devant la Commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Depuis 2009, les étudiants déplorent les conditions de transports, notamment les perturbations en matière d’horaires et le manque flagrant de bus dans certaines localités. « Nous demandons d’affecter des bus de transport universitaire en vue de régler un tant soit peu cette crise qui pénalise des étudiants depuis des générations », avait écrit dans une correspondance un groupe d’étudiants inscrits à l’université Mouloud-Mammeri en avril dernier.
A travers l’application « Mybus », le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) tente de trouver des approches, notamment en matière de parcours de déplacements des étudiants résidant dans les communes rurales. Pour un début, l’application couvrira 10 lignes et concernera 26 bus sur les 5 749 dédiés au transport universitaire.
Avant la fin de l’année académique en cours, le ministre prévoit de généraliser « MyBus » à l’ensemble du territoire national. « Cette application offrira la possibilité aux étudiants, en Algérie, de connaître en temps réel le réseau de transport universitaire. En plus des horaires de passage des bus », a ajouté le ministre.
Le lancement de cette nouvelle application s’inscrit dans le cadre de la modernisation du transport universitaire en Algérie et vise à offrir les meilleures conditions aux étudiants, ainsi que la modération des dépenses publiques dans le secteur.
Samira Njoya
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Le programme de numérisation du système éducatif gabonais connaît des avancées significatives. Plusieurs projets dans le domaine du e-learning sont actuellement en cours dans le pays avec pour objectif d’assurer la formation à distance et de rendre autonomes les apprenants.
L’Université numérique du Gabon (UNG) a franchi une nouvelle étape dans son processus de constitution. Le projet de loi portant création, attributions et organisation de cette université publique a été adoptée lors du Conseil des ministres le jeudi 13 octobre à Libreville.
Selon le communiqué final du conseil des ministres, l’Université numérique du Gabon sera chargée, entre autres de développer et vulgariser la numérisation des enseignements dans le système éducatif gabonais, d’accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans le développement des offres de formation en ligne, notamment dans la production des ressources pédagogiques numériques, de promouvoir la culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation numérique.
Depuis l’avènement de la Covid-19, le mode d’enseignement traditionnel a été bouleversé au Gabon. Pour y faire face, des approches différentes ont été envisagées de manière spontanée, liées à la numérisation des enseignements. Ainsi donc, l’ambition de l’UNG est « d’implanter des espaces numériques ouverts dans les capitales provinciales comme des pôles académiques régionaux dédiés à l’enseignement universitaire bimodal, à savoir enseignement en distanciel et en présentiel. », précise le communiqué.
Selon les informations sur le site web de l’université, la formation à l'UNG est partiellement à distance. Une plateforme permet aux étudiants d'accéder aux ressources pédagogiques et documentaires en ligne, mais aussi à des webinaires ainsi qu'à des espaces numériques de travail. Des regroupements en mode présentiel seront utilisés pour les travaux dirigés, l'évaluation et la socialisation des apprenants.
La formation sur une durée de trois ans va donner la possibilité aux diplômés de côtoyer un vaste champ de métiers dans les domaines du e-Services. Les étudiants auront tout au long de la formation des cours en entrepreneuriat, avec une insertion chez les e-incubateurs, pour les booster dans la création d'entreprises innovantes en sciences du numérique appliquées au développement socio-économique.
Samira Njoya
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Le gouvernement a annoncé, en début de cette année, des réformes importantes dans le système éducatif au Niger. Les premières retombées de ces décisions sont déjà visibles à travers la mise sur pied de la plateforme de l’éducation nationale.
Le ministre de l'Education nationale, Pr Ibrahim Natatou (photo, au centre), a procédé le vendredi 14 octobre au lancement du portail national d’accès unifiés aux ressources numériques de l’éducation nationale du Niger baptisé « Edu-Niger ». Accessible à travers l'adresse www.portail.edu.ne, la plateforme a pour objectif d'améliorer la qualité de l'enseignement, de l'apprentissage et de renforcer la planification et la gestion de l'éducation au Niger.
S’exprimant sur l’importance de cette nouvelle plateforme, le ministre de l’Education nationale a fait savoir que l'opérationnalisation de ce portail est l’un des nombreux chantiers entrepris par le gouvernement du Niger dans le domaine du numérique. « Le portail intègre un système de messagerie via intranet et vous donne aussi la possibilité de prendre vos congés ou vos permissions sans pour autant vous déplacer de bureau en bureau avec votre demande », a déclaré le ministre.
La plateforme « Edu-Niger » a été mise sur pied pour corriger certaines failles du système éducatif tels que le manque d’informations et de statistiques fiables sur le secteur, la lenteur des démarches administratives et l’absence de communication entre les acteurs du système, les partenaires et les parents d'élèves. Il offre une multitude de services, notamment les démarches pour la création des écoles publiques et privées, pour le transfert des élèves, pour la composition des dossiers de candidature au BEPC et au BAC et pour la création d’une cantine scolaire.
La plateforme offre également des ressources numériques à travers la bibliothèque ouverte au public, des ressources diverses en lien avec l'éducation (annales, exercices divers, capsules, visites guidées, serious games…), et des ressources administratives (communiqués, arrêtés, décisions, etc.).
Il faut noter que « Edu-Niger » est l'un des résultats du projet Niger-LIRE (Learning improvement for results in education), une initiative du gouvernement nigérien financée par la Banque mondiale à hauteur de 140 millions de dollars. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale de transformation numérique du système éducatif du Niger.
Samira Njoya
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Dans le but d'accroître les activités économiques dans le pays, et relancer le tourisme frappé de plein fouet par la pandémie de la Covid-19, le gouvernement namibien va mettre en oeuvre une nouvelle initiative pour attirer les professionnels.
Le gouvernement namibien a décidé de capitaliser sur ses atouts numériques pour stimuler le secteur touristique dont la contribution au produit intérieur brut (PIB) est de 61,3 % depuis le mois d’août. Le Conseil de promotion et de développement des investissements en Namibie (NIPDB) a lancé, mardi 11 octobre, le visa namibien pour les nomades numériques (DNV) donc l’objectif est d’accueillir les « touristes intelligents » dans le pays.
DIGITAL NOMADS👋 | 🇳🇦Namibia's Digital Nomad Visa is now available and planning your trip is easy and hustle-free🙃
— Namibia Investment Promotion & Development Board (@NIPDB) October 13, 2022
Check out this exclusive offer from @GondwanaLodges for digital nomads👇#DigitalNomadVisa🇳🇦 #InvestNamibia
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S'exprimant lors du lancement du visa namibien pour les nomades numériques, Nangula Uaandja, directrice générale et présidente du Conseil de promotion et de développement des investissements en Namibie, a déclaré que ce nouveau visa a pour objectif de débloquer les opportunités qui permettront une meilleure qualité de vie pour tous les Namibiens. « Nous avons identifié qu'il existe une possibilité d'attirer et de tirer un avantage économique des personnes qui veulent travailler, vivre et voyager en Namibie, sans absorber les emplois namibiens », a déclaré M. Uaandja.
Le visa namibien pour les nomades numériques d’une validité de 6 mois est accordé aux ressortissants tous les pays du monde. Le Conseil de promotion et de développement des investissements en Namibie précise que les demandeurs de ce titre doivent remplir plusieurs critères, parmi lesquels la preuve des sources de revenus mensuels considérables supérieurs ou égales à 2 000 $. Les candidats doivent également être en possession d'une assurance maladie ou d'une assurance voyage couvrant les risques pendant leur séjour en Namibie.
Les autres atouts numériques du pays sont regroupés au sein d’un écosystème numérique propice au travail à distance bien que les coûts d’Internet soient encore très élevés en Namibie. Selon Cable.co.uk, dans son rapport « Worldwide mobile data pricing 2021. The cost of 1GB of mobile data in 230 countries », la Namibie occupe la 49e place en Afrique subsaharienne pour ce qui est du coût moyen d’accès à 1 gigabit (GB) : 22,37 $.
Selon le DataReportal, le taux de pénétration d'Internet s'élevait à 51,0 % de la population totale au début de l'année 2022. Les données d'Ookla révèlent que la vitesse médiane de connexion à l'Internet mobile en Namibie a augmenté de 5,91 Mbps (+42,3 %) au cours des douze mois précédant le début de 2022.
En outre, la Namibie affiche un indice de développement d'e-gouvernement élevé (HEGDI) et occupe la 6e place du classement des pays d’Afrique selon le niveau de numérisation des services publics.
En laçant cette initiative, la Namibie devient le 4e pays d’Afrique à offrir ce visa spécial après Maurice, les Seychelles et le Cap-Vert. Selon les statistiques de 2021 de « A Brother Abroad », il y a environ 35 millions de nomades numériques dans le monde, qui contribuent à une valeur économique globale de 787 milliards USD.
Samira Njoya
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La République centrafricaine est devenue le deuxième pays au monde à adopter le Bitcoin comme monnaie officielle, après avoir adopté une loi sur les cryptomonnaies. Pour atteindre ses objectifs, le pays engage des personnes expérimentées dans le domaine.
L’entrepreneur nigérian Tonye Anyanwu (photo, à droite) est désormais le conseiller spécial de la présidence centrafricaine sur la cryptomonnaie et l'innovation. L’expert en innovations numériques basé à Dubaï, connu sous le nom de « Génie de la cryptomonnaie », a annoncé sa nomination sur sa page Instagram le mercredi 12 octobre.
Le gouvernement de la République centrafricaine a entamé au cours des dernières années un vaste chantier dans le secteur numérique. L’Etat a déployé d’importants efforts pour améliorer les fonctions de gouvernance des finances publiques, notamment par la dématérialisation de la monnaie. Plusieurs réformes ont également été introduites pour numériser les secteurs publics et privés du pays.
En août, le chef de l'Etat a présidé le premier atelier national sur l’économie numérique et la transformation digitale. Un ensemble de recommandations en ont découlé, parmi lesquelles le développement de l’économie numérique par les usages et les compétences et l’encadrement des populations et associations sur l’économie numérique.
Pour réaliser tous ces objectifs, l’Etat a fait appel à Tonye Anyanwu, un passionné du numérique. Il sera chargé de la création, de la gestion et de la maintenance de tous les actifs numériques et de l'infrastructure blockchain, ainsi que de l'unification du système de dossiers du pays pour tous les bureaux et entités publics. « Mon bureau sera également en charge de la cybersécurité et de la gestion de la finance numérique et de la création de la monnaie numérique également », a déclaré Tonye.
Tonye Anyanwu, est PDG et fondateur de la société de solutions technologiques Connectopia Tech LLC, basée à Dubaï. Il est également le fondateur de Kamal Smart Real Estate, une société immobilière peu orthodoxe qui a introduit des technologies intelligentes dans le secteur de l'immobilier. Tonye est aussi le cofondateur de MePoint Business Services, une société spécialisée dans les services de conseil aux entreprises, qui met à profit sa connaissance approfondie du marché de Dubaï et du Moyen-Orient.
Samira Njoya
NB : Contrairement aux déclarations faites par Tonye Anyanwu sur son compte Instagram, le ministre coordonnateur de la cellule stratégique d’orientation et de suivi des grands travaux et des investissements stratégiques de la Présidence de la République de Centrafrique, Pascal Bida Koyagbele, précise que ce dernier a plutôt offert ses services en tant que consultant en solutions cryptos à ladite cellule.
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La transformation numérique prônée depuis les trente dernières années par les Nations unies fait de la modernisation des services publics un axe majeur de succès. Le retard qu’affichait l’Afrique par rapport au reste du monde se réduit. Mais beaucoup reste à faire pour le combler.
Dans son rapport « E-Government Survey 2022 The Future of Digital Government », le département des questions économiques et sociales des Nations Unies (UN DESA) indique que seize pays sont désormais champions de l’administration électronique en Afrique. Ils étaient au nombre de quatorze en 2020. Se sont ajoutés la Côte d’Ivoire et la Namibie. Le Rwanda aussi qui a remplacé le Zimbabwé, présent dans le classement de 2020.
L’Afrique du Sud qui occupait la 3e place en 2020 est désormais à la première place. L’île Maurice a quitté le trône pour la deuxième position. Les Seychelles ont été bousculés de leur deuxième place pour la troisième.
Selon les Nations unies, les seize champions d’Afrique sont ceux qui affiche un indice de développement des infrastructures de télécommunication, de capital humain et de services en ligne au-dessus de la moyenne continentale qui est de 0,4054 point sur 1,0000 et proche de la moyenne mondiale qui est 0,6102 point.
Parmi les seize pays champions de 2022, l’on retrouve six d’Afrique australe, quatre pays d’Afrique du Nord, trois pays d’Afrique de l’Ouest, deux pays d’Afrique de l’Est et un seul pays d’Afrique centrale.
Aujourd’hui, hormis les seize champions, il faut compter trente-trois pays avec un niveau moyen en e-gouvernement. Seuls six pays affichent encore de mauvais résultats. Il s’agit de la Centrafrique, du Tchad, du Soudan du Sud, de l’Erythrée, du Niger et de la Somalie.
Malgré les nombreux progrès enregistrés par les pays africains en matière d’administration électronique au cours des deux dernières décennies, les Nations unies déplorent que les pays n'aient pas insisté sur l’inclusion. « Ce sont généralement les groupes les plus faciles à atteindre qui ont le plus profité des progrès notables tandis que nombre des populations les plus pauvres et les plus vulnérables ont été laissées pour compte », affirme l’Organisation internationale qui appelle « à ne laisser personne derrière ».
Muriel Edjo
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En 2020, alors que la propagation du coronavirus entravait la continuité des activités administratives et économiques, le président de la République d’Algérie avait fait de la numérisation de l’Etat une priorité. Son objectif, accroître la résilience du pays en cas de crise.
Le Premier ministre de la République d’Algérie, Aïmene Benabderrahmane (photo), a annoncé le lancement dans les prochaine semaines d’un nouveau portail électronique de services publics. L'annonce est survenue dans la matinée du lundi 3 octobre, lors de sa présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN).
Selon le chef du gouvernement, ce nouveau portail électronique viendra enrichir la gamme de services publics numérisés qu’offre déjà le gouvernement dans des secteurs comme les marchés publics, le sport, ou encore le tourisme. Selon Aïmene Benabderrahmane, l’accès efficace à ces services dématérialisés exigera des usagers la présentation d’un identifiant unique national qui est en cours de concrétisation au niveau de l'ensemble des départements ministériels.
La multiplication par le gouvernement algérien de ses services publics numérisés s’inscrit dans la continuité des réformes économiques et des grandes actions sociales entreprises depuis le début de l'année 2020 par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Elle vise à terme la transformation numérique effective de l'administration publique.
A travers la numérisation accélérée de ses services publics, l’Algérie veut rapidement faire gagner davantage d’efficacité à son administration publique qui est un élément essentiel au développement économique et social auquel travaille le gouvernement depuis la fin de la crise de Covid-19. Son efficacité est en effet le gage d’une gestion publique transparente, d’un climat des affaires dynamique.
Muriel Edjo
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La Banque mondiale considère l’identification numérique des populations comme essentielle. Elle favorise l’acquisition et la gestion efficace de données utiles dans la mise en œuvre des politiques publiques. Dans de nombreux pays africains, une absence de stratégie freine encore sa mise en œuvre.
Le Premier ministre de la République de Guinée, Bernard Goumou, a convié les acteurs publics et privés à l’élaboration du cadre juridique et technique de l’identifiant unique. Lors du Conseil des ministres présidé jeudi 15 septembre par le président de la transition, chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya, il a expliqué l’importance de cet outil dans la transformation numérique que mène le pays et la nécessité de garantir un certain nombre de prérequis pour son succès.
Selon Bernard Goumou, de nombreux départements ont déjà mis en place des systèmes biométriques fonctionnels. Cela se traduit actuellement par l’établissement des documents d’état civil, passeport, titre de séjour, permis de conduire, le registre de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES), et le registre de base WURI (Identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest).
Mais le chef du gouvernement déplore la fragmentation de ces systèmes d’identification avec des systèmes informatiques en silos qui ne dialoguent pas et qui ne couvrent qu’une partie des résidents en Guinée. Pour le Premier ministre, il se pose aussi un problème de qualité des services, de niveau de décentralisation, de disponibilité des infrastructures d’hébergement, de protection des données à caractère personnel.
Au regard de l’urgence de la question de l’identifiant unique qui doit contribuer à améliorer la gouvernance publique, l’accès des populations aux services, le Premier ministre prescrit la célérité dans le travail des acteurs publics et privés conviés à la réflexion sur le cadre légal et technique de l’identifiant unique. Il souhaite que leurs différentes propositions soient validées dans un délai de deux semaines pour leur mise en œuvre.
Bernard Gomou souhaite ensuite que la commission gouvernementale sur l’identifiant unique, valide dans les plus brefs délais les termes de référence, le budget et le projet de décret afférent à ce projet pour transmission au chef de l’Etat.
Muriel Edjo
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A travers l’Afrique, le manque de compétences adaptées aux nouvelles technologies met en péril la capacité du continent à tirer le maximum de profit de l'économie numérique. Former dès maintenant les futures générations est une urgence à laquelle s’attellent déjà de nombreux pays.
Le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Alpha Bacar Barry (photo), a dévoilé le projet du gouvernement de transformer l’École des postes et télécommunications en École nationale du numérique. Il s’est exprimé sur le sujet le mercredi 7 septembre lors de son intervention en tant qu’invité de la radio Espace Guinée.
Le ministre a déclaré que c’est « une veille école des années 40, que nous voulons transformer en école nationale du numérique. Tous les métiers du numérique sont là, aujourd’hui quelle est la galère que les gens ont pour trouver un codeur pour ceux qui sont dans le secteur privé ? C’est la croix et la bannière. On veut introduire ça ».
« Nous créerons l’école qui va créer les compétences et nous les redirigerons. Nous ne voulons pas faire comme l’ISFAD [Institut supérieur de formation à distance] puisque nous n’en avons pas les moyens, par contre ce qu’on fait, c’est de regarder ce que fait l’ISFAD qui pour moi est une grande école de référence », a-t-il expliqué.
En 2018, dans son rapport « The Future of Jobs », le World Economic Forum estimait qu’environ 65 % des enfants qui entrent aujourd'hui à l'école primaire finiront par occuper un emploi qui n'existe pas encore. Avec la transformation numérique qui s’accélère, la Société financière internationale (SFI) abonde dans le même sens dans son rapoprt « Digital Skills in Sub-Saharan Africa Spotlight on Ghana » en soulignant que plus de 230 millions d'emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d'ici 2030.
Pour la Guinée qui n’est pas en marge de la transformation numérique mondiale, offrir dès maintenant aux jeunes un cadre de formation aux compétences numériques traduit la volonté du gouvernement de préparer la future main-d'œuvre qualifiée qui permettra au pays de tirer le maximum de profit de l’économie numérique.
Muriel Edjo
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Dans leur dernier rapport mondial sur le développement du gouvernement numérique, les Nations unies classent le Maroc parmi les meilleurs en Afrique. Les autorités nationales, conscientes que beaucoup restent à faire pour conserver cette place et progresser encore, multiplient les investissements.
À travers l’Agence marocaine de développement du numérique (ADD), le royaume s’est doté d’une plateforme numérique d’interopérabilité des services publics. Elle lui permettra de faciliter l'échange sécurisé et transparent de données et de documents entre toutes les administrations, agences et institutions publiques. L’objectif est de simplifier les processus, d'adapter les services aux besoins des citoyens et de rationaliser les procédures.
Grâce à cette plateforme fournie par la société Minsait, spécialisée en conseil en transformation numérique et en technologies, tous les systèmes d'information des administrations du gouvernement pourront communiquer quelles que soient leurs caractéristiques technologiques.
« L'interopérabilité entre les différents systèmes permet de réduire les cycles de traitement et la mise à disposition de la documentation préalablement délivrée à l'une des administrations connectées, ainsi que de réduire les erreurs humaines et les coûts », explique Minsait dans un communiqué le lundi 5 septembre.
La plateforme d’interopérabilité des services publics rentre dans le cadre des investissements du gouvernement marocain pour la transformation numérique de l’administration publique. À travers le plan Maroc Digital, le royaume s’est fixé comme objectif un taux de satisfaction des citoyens et des entreprises, vis-à-vis des services rendus par l’administration, de plus de 85 % d’ici 2025 grâce à la transformation des « interactions avec l’administration publique, via la digitalisation de bout en bout des parcours citoyen/entreprise prioritaires ».
Actuellement, le registre social unique (RSU), le système de gestion scolaire MASSAR et certains programmes sociaux sont opérationnels sur la plateforme d'interopérabilité, qui est un système ouvert « Internet des objets » (IoT) doté de capacités « Big Data ».
Elle permet une intégration et un partage simples des informations provenant de différents systèmes, applications et appareils. Elle facilite également le cryptage des communications pour protéger la confidentialité et l'intégrité des informations.
Muriel Edjo
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Les achats en ligne, pas très prisés en Afrique, augmentent sur le continent. Ce secteur d’activité qui a révélé son potentiel social et économique pendant la Covid-19 suscite de plus en plus l’intérêt de nombreux États. Ils y voient une opportunité de toucher des marchés étrangers.
Le ministère nigérian de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement souhaite que le secteur du commerce électronique génère un revenu de 75 milliards $ par an d’ici 2025, bien mieux que les 13 milliards $ actuels. Lors de la rencontre des acteurs du secteur de l’e-commerce tenue à Abuja le week-end dernier, Suleman Audu, le directeur du département des matières premières et des exportations, représentant du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement, a indiqué que le ministère a prévu des investissements adéquats pour atteindre cet objectif.
Selon Suleman Audu, « le gouvernement fédéral s’est engagé à développer une stratégie de commerce électronique conforme au plan de relance post-Covid-19, afin d'encourager les investissements dans la chaîne de valeur du commerce électronique ».
Il a reconnu que le Nigeria « n'a pas encore pleinement exploité les opportunités inhérentes à la chaîne de valeur du commerce électronique, en grande partie en raison d'investissements insuffisants, associés à des informations insuffisantes sur les opportunités du secteur et à l'incapacité du gouvernement à fournir l'environnement propice requis ».
Selon l'indice 2020 de la CNUCED sur le commerce électronique entre entreprises et consommateurs (B2C) publié en février 2021 — qui évalue le niveau de 152 pays en fonction de leur degré de préparation au commerce en ligne (capacités d’accès à des serveurs Internet sécurisés, fiabilité des services et infrastructures postaux, part de leur population qui utilise l'Internet et possède un compte auprès d'une institution financière ou d'un fournisseur de services d'argent mobile) —, le Nigeria se classait à la 8e place dans le top 10 des meilleurs marchés africains en étant 94e au niveau mondial.
À travers les revenus générés par l’e-commerce, le gouvernement du Nigeria veut réduire sa dépendance financière au pétrole. Une stratégie qui s’aligne sur les appels à la diversification économique portée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et la Banque mondiale.
Muriel Edjo
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