L’enseignement en ligne a toujours figuré dans les plans de développement par le numérique défendus par le président de la République depuis 2016. La Covid-19, et son impact sur le secteur éducatif du pays, n’a fait qu’accélérer une mutation engagée timidement.
Le gouvernement de la République du Bénin s’inspire de l’expérience de la Côte d’Ivoire avec son projet « Ecole numérique » pour s’assurer de la mise en oeuvre efficace de l’e-éducation dans le pays. Vendredi 18 mars, la ministre béninoise de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Éléonore Yayi épouse Ladekan (photo), a effectué à cet effet une visite d’imprégnation au Lycée classique d’Abidjan, l’un des sites bénéficiaires du projet en cours d’implémentation depuis mars 2020 par le gouvernement ivoirien. Elle y a pris la mesure des investissements techniques nécessaires à déployer au niveau des établissements et à l’échelle nationale.
Au Lycée classique d’Abidjan, la ministre béninoise de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a visité deux salles multimédias et centre de données. La première équipée de plus d’une trentaine d’ordinateurs, de deux écrans géants tactiles et de caméras de dernière génération est destinée aux cours par visioconférence. Elle est interconnectée par fibre optique à 149 autres sites à travers le pays. La seconde salle, équipée d’ordinateurs et de connexion Internet à haut débit, permet aux élèves de suivre des cours à distance. Le centre de données quant à lui renferme l’ensemble des données éducatives produites lors des cours, les manuels pédagogiques, etc.
Lors de sa visite au cours de laquelle elle était accompagnée de la ministre béninoise du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soule épouse Zoumarou, la ministre Éléonore Yayi épouse Ladekan a révélé être en pourparlers avec Huawei pour reproduire au Bénin ce qui se fait déjà en Côte d’Ivoire. Elle a insisté sur l’importance de l’e-éducation dans la vision de développement via le numérique portée par le président de la République, Patrice Talon.
Le 21 janvier dernier, la ministre du Numérique et de la Digitalisation interpelait déjà ses collègues des ministères des Enseignements maternelle et primaire ; des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle ; et du Supérieur, sur l’urgence du projet e-éducation. Lors de l’atelier organisé par l'Agence des services et systèmes d'information (ASSI), elle avait appelé à une action concertée pour le maximum d'impact.
Avec l’e-éducation, le gouvernement béninois veut donner aux jeunes apprenants l’accès à des experts, aux recherches les plus actuelles, aux connaissances les plus pointues. Le numérique aidant, interagir à distance avec des professionnels de l’éducation ne sera plus contraignant. Le pays pourra ainsi se bâtir progressivement une ressource humaine du même calibre que celui des pays développés, et la mettre à contribution pour son développement économique.
Muriel Edjo
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À la suite de l’agression d’une automobiliste le long de Wangari Maathai Road, qu’il a dénoncée le 8 mars, le président kényan Uhuru Kenyatta appelle à plus de sécurisation de l’activité de transport par moto que le gouvernement a beaucoup œuvré à développer.
Ann Kananu, la gouverneure du comté de Nairobi, a annoncé le jeudi 17 mars l’identification numérique des « boda boda », les motos-taxis qui desservent la capitale. Ces véhicules de transport public seront désormais dotés de plaques biométriques avec des codes couleur uniques propres à chaque comté de la ville.
En scannant les nouvelles plaques, elles pourront révéler à la police le nom, le numéro d'identification et le numéro de téléphone de chaque propriétaire et/ou conducteur, sa zone d'activité, etc. Ces plaques biométriques seront également munies de dispositifs anti-contrefaçon comme des hologrammes, des filigranes ou encore des marqueurs laser pour permettre à la police de les localiser aisément.
La gouverneure a déclaré que cette mesure contribuera à assainir le secteur des transports par motos-taxis qui est marqué par la criminalité, l’indiscipline et les accidents. « Cela nous aidera à identifier les vrais conducteurs de boda boda et les voyous qui ont infiltré le secteur. Il y a des gens qui se font passer pour des conducteurs de boda boda alors qu'ils sont des criminels », a déploré Ann Kananu.
L’identification numérique des boda boda fait suite à la rencontre tenue jeudi entre la gouverneure et l’Association des boda boda sur la série de nouvelles réglementations applicables aux motos-taxis. Une rencontre qui est intervenue après l’appel à la répression sécuritaire à l'échelle nationale, contre les boda boda voyous, lancé le 8 mars par le président de la République Uhuru Kenyatta (photo), après l'agression d'une automobiliste le long de Wangari Maathai Road dans le comté de Nairobi.
Lors de son appel à la répression, le chef de l’Etat avait affirmé que « nous voulons soutenir les activités des boda boda, mais ce n'est pas un permis pour conduire dans des allées menaçant les piétons, de se livrer à des fusillades en voiture et ce n'est très certainement pas un permis pour dépouiller et retirer la dignité de nos femmes ».
Adoni Conrad Quenum
Depuis 2008, le gouvernement Kényan déploie une vision de développement qui court jusqu’en 2030. Le numérique y a toujours figuré, mais sans véritablement susciter un intérêt pressant. Aujourd’hui, il est au cœur de toutes les attentions.
Le ministère kényan des Technologies de l’information et de la communication, de la Jeunesse et de l’Innovation a annoncé l’élaboration d’un plan directeur numérique national. Le document décennal, au cœur d’un atelier de validation le vendredi 11 mars, aborde le développement socioéconomique du pays à travers l’exploitation de la technologie.
Il se décline sous plusieurs axes : l’infrastructure numérique, les services numériques et la gestion des données, les compétences numériques et l’innovation numérique, les entreprises et les affaires numériques. Un ensemble d’objectifs à atteindre qui permettront de réaliser les ambitions de création de richesses et d’emplois portées par Vision 2030, le plan de développement national adopté le 10 juin 2008.
Lucy Mulili (photo), secrétaire administrative au ministère des TIC, représentante du Ministre chargé des TIC, Joe Mucheru, a expliqué que « le document s’inspire largement de la politique nationale des TIC de 2019, qui explique comment les TIC, en tant que fondation, créent une économie robuste et améliorent ainsi les conditions de vie des Kényans ».
Les actions stratégiques du gouvernement kényan dans le cadre du plan directeur numérique national traduisent une volonté d’avancer dans la numérisation que la Banque mondiale voit comme un atout de développement. La Covid-19 a d’ailleurs contribué à le montrer à travers toutes les facilités apportées par le numérique durant la crise mondiale qu’elle a suscitée.
Dans son nouveau plan, le gouvernement kényan prévoit entre autres de construire 100 000 km de fibre, dont 52 000 km pour les réseaux gouvernementaux et 48 000 km pour les réseaux privés, afin d’offrir une connectivité fiable et abordable pour tous. Il prévoit aussi de fournir 1,2 million d’ordinateurs portables aux écoles, former 350 000 enseignants à l’utilisation des technologies, connecter 40 000 écoles à un réseau Internet durable. La réalisation du plan est estimée à 5 milliards de shillings kényans (43,7 millions $).
Adoni Conrad Quenum
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Depuis 2019, le gouvernement a accentué ses actions en faveur du développement de l’économie numérique au Congo. Au-delà des infrastructures de connectivité, il a également fait de l’industrie de l’innovation – riche en opportunités d’emplois pour la jeunesse – une priorité.
Le gouvernement de la République du Congo planche sur un cadre juridique spécifique aux start-up. Le projet de loi y afférent a été approuvé par le Conseil des ministres du mercredi 2 mars et transmis au Parlement. Il avait été soumis pour examen par Léon Juste Ibombo (photo), le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Une fois adopté par les députés, le texte de loi contribuera à la mise en œuvre de diverses mesures administratives, financières, fiscales, etc. qui favoriseront le développement du tech entrepreneuriat dans le pays.
Léon Juste Ibombo a expliqué que C’est « l’absence d’un cadre juridique spécifique aux acteurs de l’industrie numérique, le manque de financements adaptés, les difficultés d’accès à la commande publique et l’absence d’une stratégie de promotion de l’innovation qui justifie la proposition d’un environnement propice au développement de ces jeunes entreprises ». Dans la loi, il est prévu un label de qualité « start-up ». Il ne sera délivré qu’aux jeunes entreprises qui auront rempli certaines conditions.
L’attention particulière que le gouvernement du Congo a décidé d’accorder à son industrie start-up fait suite au grand intérêt financier que ce secteur suscite déjà auprès des investisseurs en Afrique. Les start-up africaines, qui n’avaient réussi à lever que 277 millions $ de fonds en 2015, ont atteint la somme de 5,2 milliards $ en 2021. La fintech, l'e-logistique, l’e-commerce, l’e-santé, ont gagné en valeur avec la Covid-19. La transformation numérique s’étant accélérée sur le continent, le gouvernement congolais souhaite permettre aux innovateurs locaux de bénéficier aussi des opportunités d'affaires qui se multiplient.
Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL», Partech révèle que les start-up congolaises ont réussi à lever un million $ auprès de fonds d’investissement et autres entreprises de capital-risque en 2021. Le Sénégal, qui jouit d’une loi sur les start-up depuis le 28 décembre 2019, a vu le volume de fonds levé par ses start-up atteindre 353 millions $ en 2021. Il était de 6,50 millions $ en 2016 selon Partech.
Avec un écosystème favorable à l’éclosion des start-up, le Congo pourra davantage s’enrichir de tech innovateurs et entrepreneurs à même de l’accompagner dans sa transformation numérique avec des solutions locales adaptées à ses réalités. Une industrie locale dynamique qui favorisera la création d’emplois pour sa population jeune et de la richesse pour le pays.
Muriel Edjo
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En cinq ans, le gouvernement ghanéen a développé divers moyens pour sécuriser les revenus fiscaux issus de l’exploitation des ressources de son sous-sol. Ces précautions ont été renforcées avec l’ajout des technologies de l’information et de la communication.
La République du Ghana a numérisé son laboratoire national d’analyse de tous les minerais précieux destinés à l'exportation. La mutation de la structure que gère l'expert national, la Precious Minerals Marketing Company (PMMC), a été dévoilée le mercredi 2 mars à Accra par Mahamudu Bawumia, le vice-président de la République.
Nana Akwasi Awuah, le directeur général de la PMMC, a expliqué que la numérisation des analyses rendra désormais possible la production « de certificats d'analyse dotés de caractéristiques de sécurité uniques. Ces caractéristiques uniques rendront les certificats difficiles à falsifier par les fraudeurs de l'or ».
La numérisation rendra également « possible le suivi en temps réel des exportations d'or passant par le laboratoire. En cliquant sur un bouton, les personnes autorisées peuvent suivre, en temps réel, la quantité d'or exportée en kilogrammes et en onces, la destination de l'exportation, la valeur en cédis ghanéens et en dollars, la retenue à la source, l'exportateur et bien d'autres données pertinentes afin de faciliter la planification économique nationale ».
La transformation du laboratoire d’analyse des minerais précieux rentre dans le cadre du processus de sécurisation par l’Etat des recettes fiscales issues de ce secteur, engagé depuis 2017. Il y a cinq ans, le président de la République a ordonné au gouvernement d'identifier un moyen de vérifier de manière indépendante les exportations d'or. Le PMMC a officiellement commencé ses opérations en février 2018 à la suite de plusieurs engagements avec la Chambre des mines du Ghana, l'Association des exportateurs d'or, la Chambre des négociants en lingots du Ghana.
Mahamudu Bawumia a indiqué que la numérisation du laboratoire « est un ajout majeur au portefeuille d'initiatives numériques du gouvernement déjà mis en œuvre ». Il a souligné que la numérisation des services publics au Ghana se poursuivra, car « c'est un chemin critique pour que notre nation reste compétitive dans le monde d'aujourd'hui et de demain ».
Adoni Conrad Quenum
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Au cours des dix dernières années, la nation insulaire a investi considérablement dans les TIC pour prendre part à l’économie numérique annoncée depuis 2010. Cette vision lui vaut aujourd’hui une meilleure réponse à la crise économique suscitée par la Covid-19.
Le gouvernement de l’île Maurice a décidé de capitaliser sur ses atouts numériques pour relever le secteur touristique dont la contribution au produit intérieur brut (PIB) a reculé de 62,1 % en 2020 à cause de la Covid-19. Elle est passée de 19,5 % pour un revenu de 2,4 milliards $ en 2019 à 8,7 % pour un revenu de 945,5 millions $ en 2020. Pour la nation insulaire, il ne s’agit plus d’utiliser Internet et le web comme moyen de communication sur la destination, mais plutôt son solide environnement numérique qui favorise le travail en mobilité pour inciter les travailleurs étrangers à s’y installer.
Depuis le mois dernier, Nilen Vencadasmy (photo), le président de l’Autorité de promotion du tourisme de Maurice, est en tournée dans certains pays africains pour vendre cette nouvelle vision touristique. Samedi 26 février, il était en Afrique du Sud qui est considéré comme un marché important. 130 000 Sud-Africains ont visité l’île Maurice en 2019.
Le Premium Travel Visa est le premier atout numérique sur lequel compte l’île Maurice pour concrétiser ses nouvelles ambitions. Lancé le 16 novembre 2020, ce permis de séjour d’un an renouvelable accordé aux ressortissants non mauriciens est accessible en ligne. Le Comité de développement économique de Maurice précise que les demandeurs de ce titre doivent remplir plusieurs critères, notamment ne pas intervenir sur le marché du travail mauricien, prouver que le lieu principal d'activité et la source de revenus et de bénéfices sont en dehors de l'île Maurice.
Les autres atouts numériques de l’île Maurice sont regroupés au sein d’un écosystème numérique propice au travail à distance. Le pays occupait la 8e place africaine en matière de débit Internet mobile moyen en janvier 2022 avec 20,59 mégabits par seconde (Mbps), ainsi que la 7e place africaine pour le débit Internet fixe moyen avec 19,88 Mbps, selon Speedtest Global Index.
Pour ce qui est du coût d’Internet, Cable.co.uk, dans son rapport « Worldwide mobile data pricing 2021. The cost of 1GB of mobile data in 230 countries », classe Maurice à la 5e place en Afrique sub-saharienne pour ce qui est du coût moyen d’accès d’1 Gigabit (GB) : 0,75 $. En matière de couverture du réseau Internet, le Network Readiness Index 2021 de Portulans Institute et STL classe Maurice parmi les meilleurs en Afrique. Dans le Global Cybersecurity Index 2020 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Maurice occupe la première place en matière de niveau de sécurité de ses systèmes d’informations depuis 2014.
En ciblant les nomades numériques, l'île Maurice qui envisage « d'assouplir le protocole d'entrée dans les semaines à venir », selon Nilen Vencadasmy, espère refaire du tourisme un fort contributeur au PIB, non seulement en récupérant le niveau de dynamisme précédent de l'industrie, mais également en attirant des visiteurs de qualité.
Muriel Edjo
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Au cours des cinq dernières années, le Gabon a enregistré de belles performances dans son indice de développement de l’administration numérique des Nations unies. Malgré ces avancées sur le papier, les ministères demeurent bondés d’usagers. Faire évoluer les e-services devient nécessaire.
La Société d’incubation numérique du Gabon (SING), société privée de services en innovation numérique, a procédé le vendredi 25 février au lancement du programme SmartGov. Son objectif est de transformer l’environnement informatisé dans lequel évolue chaque administration publique en un écosystème partagé dans lequel les services publics seront plus collaboratifs et efficaces.
« Les administrations doivent communiquer entre elles pour partager certaines informations. C’est-à-dire lorsque j’ai ma carte d’identité et que je vais ouvrir mon compte bancaire, je n’ai plus besoin de l’avoir avec moi parce que cette carte d’identité est déjà quelque part dans une administration », a indiqué Yannick Ebibie (photo), le directeur général de la SING.
Il explique que cette volonté d’évoluer du e-Gov au SmartGov est suscitée par la forte présence des usagers qui perdure dans les administrations gabonaises. « Même si le pays est le mieux classé en termes de e-Gouvernement dans la région Afrique centrale et parmi les meilleurs sur le continent, les usagers gabonais passent encore beaucoup d’heures dans les ministères à remplir des formulaires à chercher la bonne information. Et parfois tout ce qui est comme site Internet n'est pas mis à jour », déplore le directeur général de la SING.
C’est depuis 2009 que les autorités gabonaises ont fait de la transformation et du développement digital un pilier du Plan stratégique Gabon émergent. L'ambition étant de faire du Gabon un exemple de digitalisation en Afrique d’ici 2025.
Pour accompagner cette migration du Gabon du e-Gouvernement au Smart Gouvernement, la SING a profité du démarrage de son programme SmartGov pour lancer un hackathon de trois jours au cours duquel les meilleures idées, à même de faciliter l’entrée des administrations publiques dans une vision plus collaborative, seront retenues. Elles seront ensuite financées à hauteur de 1 million FCFA (près de 1 700 $) et incubées pendant trois mois afin de produire une solution fonctionnelle qui sera mise à la disposition des administrations publiques.
Brice Gotoa
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Grâce au partenariat avec le gouvernement allemand, Smart Africa a lancé Atingi, plateforme d’e-learning généraliste, en novembre 2020. L’organisation africaine a renouvelé l’opération, cette fois avec une nouvelle plateforme dédiée aux connaissances technologiques et numériques.
La veille de son 5e Conseil des ministres en charge des TIC qui s’est tenu le vendredi 25 février à Kintélé, banlieue nord de Brazzaville, en République du Congo, l’Alliance Smart Africa a officiellement lancé son académie destinée à améliorer les compétences numériques des Africains. La Smart Africa Digital Academy (SADA) offre des cours gratuits en ligne. Pour y accéder, il faut aller à l’adresse web https://sada.atingi.org/ et s’inscrire au préalable.
Aujourd'hui en marge du CMICT-5, le secrétariat lancera #SADA, un écosystème d'apprentissage dynamique panafricain visant à améliorer les compétences numériques, les qualifications, l'employabilité et à répondre aux besoins grandissants de talents des citoyens africains. pic.twitter.com/A2anv8UtGI
— Smart Africa Org (@RealSmartAfrica) February 24, 2022
Les cours de SADA, en rapport avec le numérique, sont orientés dans sept domaines que sont : compétences numériques et transformation ; gestion et leadership ; agriculture ; orientation professionnelle ; entrepreneuriat ; santé ; gouvernance et décentralisation. Actuellement, trois cours sont déjà disponibles sur la plateforme virtuelle. « Les fondements économiques de la régulation » développé par Laurent Gille, économiste, professeur émérite de Télécom Paris ; « ICT Infrastructure » développé par l’UNESCO, Cetic.br/NIC.br et la SDG Academy ; et « Dimensions and Causes of the Digital Divide » développé par la GIZ et Atingi.
Un webinaire sous le thème «Agile Regulation for Digital Transformation » est également programmé pour le 22 septembre. Il sera animé par Patrick Njoroge, le directeur de la Banque centrale du Kenya; Anna Pietikainen, conseillère principale en politique à l'OCDE ; Edmund Fianko, le directeur adjoint de l’Autorité nationale des communications du Ghana ; et Roslyn Docktor, directrice affaires gouvernementales et réglementaires chez IBM Corporation.
Sur la plateforme soutenue par Atingi, plateforme d'e-learning en Afrique lancée en novembre 2020 par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement et Smart Africa, l’on peut lire que « SADA propose aux décideurs politiques et aux régulateurs des cours, des webinaires et des opportunités d'échange pour promouvoir la transformation numérique en Afrique. Grâce à ses différents programmes et formats d'apprentissage, SADA souhaite améliorer les compétences des participants pour rédiger des réglementations TIC inclusives, sensibles au genre et respectueuses du climat ».
« SADA touche également un public plus large, allant des entrepreneurs aux citoyens engagés, dans le but d'améliorer leur culture numérique, afin qu'ils puissent profiter pleinement des nouveaux potentiels offerts par les technologies numériques », affirme Atingi.
La plateforme d’accès à SADA est entièrement responsive et s'adapte à une variété de tailles d'écran, y compris les ordinateurs de bureau, les tablettes et les mobiles. Les formations sont disponibles en anglais, français, allemand, espagnol, arabe, vietnamien, mandarin, portugais. Elles sont certifiantes. Les apprenants peuvent les télécharger.
Muriel Edjo
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Au cours des dix dernières années, la transformation numérique de l’administration publique a été une préoccupation majeure des autorités rwandaises. Malgré des succès enregistrés, la Covid-19 a démontré que beaucoup restent encore à faire pour parfaire le niveau du pays dans l’e-gouvernement.
Le Parlement de la République du Rwanda a approuvé, lundi 21 février, la signature par le gouvernement d’un accord de prêt de 86,5 millions d’euros avec l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) destiné à connecter davantage d’administrations publiques à Internet et à numériser plus de services publics. L’accord a été présenté en détail par le ministre des Finances, Uzziel Ndagijimana (photo), et discuté à L'Assemblée avec les députés.
« L'objectif est de promouvoir l'utilisation de la technologie dans le développement, d'accroître la fourniture de services et l'utilisation des mégadonnées. […] La fibre n'a pas atteint toutes les zones, mais cette fois, elle sera étendue pour atteindre de nouveaux secteurs, davantage de bureaux gouvernementaux et d'autres organisations, y compris des organismes religieux », a déclaré le ministre. Il a par ailleurs indiqué que les fonds permettront également un accès subventionné des administrations publiques aux équipements technologiques.
C’était le 23 décembre 2021 que l’accord de prêt entre le gouvernement et l’AIIB avait été signé. La dette sera remboursée pendant 28 ans. Les réalisations qu’elle permettra d’accomplir, pilotées par l'Autorité rwandaise de la société de l'information (RISA), contribueront à faire évoluer encore plus la gouvernance numérique au Rwanda où le gouvernement s’est fixé comme objectif de faire du pays un exemple de développement sur le continent.
Grâce à la connexion des administrations publiques à Internet et à la dématérialisation des services publics, l’accès des usagers aux services est plus rapide, transparent, efficace. Ce gain de temps a un impact bénéfique sur l'activité économique qui voit ainsi s'améliorer plusieurs opérations comme la création d’entreprise, l’obtention de documents administratifs ou commerciaux, favorisant ainsi la production et la création de richesse.
Uzziel Ndagijimana soutenait l’année passée que le financement attendu de l’AIIB soutiendrait « les efforts du gouvernement rwandais en matière de redressement et de résilience face à la pandémie de covid-19 et après celle-ci ».
Muriel Edjo
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Le Parlement ghanéen a adopté en 2020 la loi sur la cybersécurité. Ce cadre réglementaire a été renforcé quelques mois plus tard par une agence technique. Plusieurs actions auxquelles s’ajoutent plusieurs autres pour sécuriser la transformation numérique du pays.
Ursula Owusu-Ekuful, la ministre ghanéenne des Communications et de la Numérisation, a déclaré le vendredi 18 février que le Ghana s’est fixé comme objectif de devenir le leader d’Afrique en matière de cybersécurité. Elle s’exprimait sur le sujet lors de la cérémonie d’installation du Conseil d’administration de l’Autorité nationale de cybersécurité qui a officiellement démarré ses activités dans le pays le 1er octobre 2021.
« Le gouvernement, au cours des cinq dernières années, a pris au sérieux le développement de notre cybersécurité, et la création de la Cyber Security Authority est l'une des étapes critiques franchies », a déclaré la ministre.
Selon le rapport 2020 « Global Cybersecurity Index » de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Ghana occupait la 3e place africaine et la 43e mondiale en ce qui concerne le niveau de préparation de l'environnement législatif et technique aux attaques cybercriminelles. Avec un score de 86,69/100, le pays était mieux classé que l’Afrique du Sud qui attire les principaux investissements étrangers dans le numérique, notamment les centres de données, les réseaux de fibre optique. Le Ghana était devancé par l’île Maurice à la première place et la Tanzanie à la seconde.
La cybersécurité est une composante essentielle à la transformation numérique. Sans elle, tout investissement dans la numérisation des services est vain. « Nous ne pouvons pas simplement poursuivre nos efforts de numérisation sans cybersécurité. Les cyberattaques pourraient saper nos acquis en matière de numérisation. Cela pourrait nuire à notre bien-être social et économique et, par conséquent, à notre sécurité nationale », a souligné Ursula Owusu-Ekuful.
Adoni Conrad Quenum
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Prôné en 2019 par le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, comme outil phare de la bonne gouvernance et du développement, le numérique est progressivement adopté dans l’administration.
Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, numérise les contrats de bail. Le projet a été lancé vendredi 18 février par Gentiny Ngobila Mbaka (photo), le gouverneur de la ville-province. Il s’agit de constituer une base de données des biens immobiliers locatifs, d’identifier les propriétaires ainsi que les locataires. L’objectif de cette initiative est de sécuriser les recettes fiscales issues de ce secteur auxquelles plusieurs bailleurs se sont soustraits.
Le projet permettra « au service fiscal et financier de la ville de Kinshasa d’avoir, en temps réel, ce que le contribuable a payé », a déclaré Gentiny Ngobila Mbaka. « La ville de Kinshasa, pour son développement, a besoin de la participation de toutes les Kinoises et de tous les Kinois. Les contrats de bail sont une source importante de réalisation des recettes, car les assujettis à l’impôt sur les revenus locatifs sont nombreux et s’ils s’acquittaient régulièrement de cet impôt, la ville disposerait des moyens de sa politique », a souligné le gouverneur.
C’est la société Okab qui a été retenue pour réaliser le projet de numérisation. Elle va doter les services de l’habitat des vingt-quatre communes de Kinshasa du matériel informatique et des logiciels nécessaires à l’enregistrement des contrats ou livrets de bail, à l’identification des bailleurs et locataires.
L’ordonnance-loi 69-006 du 10 février 1969 sur l’impôt réel de la RD Congo stipule en son « Chapitre II : Des redevables », Article 8, que « l'impôt foncier est dû par le titulaire du droit de propriété, de possession, d'emphytéose, de superficie, de cession, de concession ou d'usufruit des biens imposables, ainsi que par les personnes occupant, en vertu d'un bail, des biens immobiliers faisant partie soit du domaine privé de l'État, des provinces, des villes et des communes, soit du patrimoine des circonscriptions ».
Le Chapitre III : De la détermination du taux de l’impôt souligne en l’Article 13 qu’il est « institué, à titre d’impôt foncier sur les propriétés bâties et non bâties, un impôt forfaitaire annuel, dont le montant varie suivant la nature des immeubles et le rang des localités ».
Le gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka a souligné que des équipes de terrain, chargées de la numérisation des contrats de bail ,ont déjà été formées et seront bientôt déployées d’abord dans la commune de la Gombe qui servira de commune pilote pour le projet.
Muriel Edjo
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Depuis son accession à la tête de l’Etat en 2019, Félix Tshisekedi a fait du numérique un outil de croissance en RDC. Au-delà de son appui aux différents secteurs économiques du pays, il a aussi été mis à contribution pour redorer l’image de marque du pays au niveau national et international.
Les différents ministères, services de la présidence et autres institutions publiques de la République démocratique du Congo ont désormais une plateforme numérique où communiquer officiellement. Le site Internet www.republique.cd a été lancé officiellement, lundi 14 février, par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge (photo). Il contribuera à harmoniser la communication gouvernementale, à authentifier toutes les informations attribuées aux membres du gouvernement, à lutter contre les fausses informations.
Considérée comme « la porte d’entrée numérique » de la RDC par le ministre du Numérique, Désiré Cashmir Eberande Kolongele, la plateforme centralisera toutes les informations officielles des différents services publics – comptes-rendus de réunion, publications de rapport, annonces d’activités, etc. – pour les rendre plus facilement accessibles aux internautes. Actuellement, la RDC compte plus d’une cinquantaine de ministères auxquels s'ajoutent de grands services administratifs. Une grande partie n’a pas de présence sur Internet, rendant souvent difficile l’authentification d’une information émanant d’eux.
« Je voulais inviter les différentes administrations publiques en commençant évidemment par les ministères, par les services de la présidence et des autres institutions à s'approprier ce portail, mais surtout d'y apporter des informations fiables […] C'est un outil qui, s'il est très bien alimenté avec des informations fiables, aidera les personnes à obtenir des informations de première main, des informations certifiées », a déclaré le ministre du Numérique.
Le lancement du site www.republique.cd rentre dans le cadre de la politique sectorielle du numérique adoptée par le gouvernement, lors de la création du ministère dédié le 26 avril 2021, dont l’axe 1 inclut la tâche de « bâtir l'image de marque de la République et assurer la visibilité à l'international ».
La prochaine étape prévue par le gouvernement pour harmoniser sa communication est l’adoption d’une image de marque de l’Etat à travers un visuel commun à tous les sites web des ministères et institutions publiques. Elle est composée d’un bloc-armoiries situé à gauche, suivie d’une « ligne d’Etat » aux couleurs du drapeau tricolore, ainsi que du nom de la structure ou organisation publique. Il est aussi prévu l’ouverture et la certification des comptes Twitter du gouvernement, des ministères et administrations.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis 2010, le Malawi est engagé dans le développement de son système financier. Trois stratégies nationales y ont déjà été consacrées. Pour la période 2022-2026, le pays fait du numérique un atout majeur.
Le gouvernement du Malawi a signé un accord de subvention d’une valeur de 14,2 millions $ avec le Fonds africain de développement (FAD) – guichet de prêt à taux concessionnels du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) –, le jeudi 10 février, pour développer un écosystème numérique de paiement efficace. Cela passera par plusieurs actions, notamment l’extension du réseau Internet, la numérisation d’un plus grand nombre de moyens de paiement, le développement de l’interopérabilité des systèmes de paiement, l’introduction de solutions de paiement numérique dans divers secteurs comme l’agriculture.
L’écosystème numérique efficace que les autorités malawites veulent développer a pour objectif une plus large inclusion financière dans le pays, en particulier pour les femmes, les jeunes et les habitants des zones rurales. Il permettra également des transactions commerciales efficaces, offrant aux petites entreprises la possibilité d'accéder à de nouveaux marchés nationaux et internationaux.
Le financement obtenu par le Malawi rentre dans le cadre de son projet d'appui à la numérisation, à l'inclusion financière et à la compétitivité (DFIC) approuvé en décembre 2021 par la BAD. Sosten Alfred Gwengwe, le ministre malawite des Finances et des Affaires économiques, a expliqué que « le projet DFIC est aligné sur la stratégie d’économie numérique du Malawi (2021-2026) et la troisième stratégie nationale pour l’inclusion financière (2022-2026) ; les deux contribuent à la réalisation de l’objectif à long terme du Malawi de création d'une richesse pour tous soutenue par un système financier inclusif et une économie numérique ».
A travers son soutien au projet DFIC, la BAD veut favoriser un accroissement de l’inclusion financière au Malawi, de 58 % en 2019 à 65% en 2025 (avec 42 % de femmes et 37 % de populations rurales) ; contribuer à l'amélioration du classement du Malawi dans l'Indice de compétitivité mondiale (ICM), de 5,7 % en 2019 à 7 % en 2025.
La Banque veut aussi contribuer à l’augmentation du taux de pénétration en ce qui concerne les exportations (nombre de marchés) de 79 % (2018) à 100 % (2025) ; et à l'augmentation du volume des exportations de 31 % du PIB en 2019 à 35 % en 2025 ; améliorer la contribution des technologies de l'information et de la communication (TIC) au PIB, de 5,7 % en 2019 à 7 % en 2025.
Adoni Conrad Quenum
En Afrique, le mobile est un atout pour la participation de la majorité de la population à l’économie numérique. Mais la cherté des appareils adéquats est un frein. Réduire les taxes à l’importation des appareils a une incidence sur leur prix au niveau local, selon la GSMA.
Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu dimanche 13 février, le gouvernement de la République d’Algérie a annoncé « la suppression de tous les impôts et taxes sur l’e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les start-up », prévus dans la loi de finances 2022 approuvée en décembre 2021. L’objectif de cette mesure est d’accélérer la numérisation dans le pays prônée par le chef de l’Etat, et le développement de l’innovation technologique.
En supprimant la taxe sur l’e-commerce, le gouvernement facilite les transactions en ligne dans le pays, en particulier pour les particuliers qui ont pris l’habitude d’acheter à l’étranger les appareils technologiques qu’ils ne retrouvent pas dans le pays. Pour les innovateurs et promoteurs de start-up, c’est une opportunité d’acquérir aisément du matériel technique indispensable à leurs recherches et innovations.
Selon l'Alliance for Affordable Internet et l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), la cherté des smartphones est l’un des principaux freins à l’adoption de l’Internet mobile en Afrique où le taux de pénétration était de 28 % en 2020. En supprimant tous les impôts et taxes sur les téléphones portables, le gouvernement facilite aux Algériens l’accès aux téléphones intelligents. Idem pour les ordinateurs. Il améliore ainsi l’accès des populations à Internet et leur participation à l’économie numérique.
Dans la loi de Finances 2022, un taux cumulé de droits et taxes de 133,05 % était appliqué pour l’achat des Smartphones ou tablettes électroniques, 60,22 % pour les disques durs. Dans ce contexte, la taxe revenait plus chèr que l’appareil acheté en ligne.
La suppression des impôts et taxes sur l’e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les start-up intervient après plusieurs semaines de protestation des Algériens. Une campagne en ligne, sous le hashtag #khelini_nechri (laisse-moi acheter), a d’ailleurs été lancée. Lors de la 6e édition du Forum « Rakmana », organisée le 19 janvier à Alger, le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN) avait aussi dénoncé ces taxes qui vont à l’encontre de l’intérêt général.
Muriel Edjo