Un nouveau cycle de transformation du marché télécoms africain est en cours. Sous une pression croissante, seuls les opérateurs les plus décisifs et porteurs d’une vision ambitieuse pourront en tirer parti, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle phase de croissance.

L’intelligence artificielle (IA) suscite un intérêt croissant dans divers secteurs d’activité en Afrique. La société américaine Google estime que son adoption pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars à l’économie du continent d’ici 2030. Dans le secteur des télécommunications en particulier, elle a le potentiel d’agir comme un catalyseur de croissance, un outil clé pour relever de nombreux défis et ouvrir de nouvelles perspectives. Ceci intervient dans un contexte de transformation profonde du marché, marqué par des défis opérationnels croissants (coûts de maintenance des réseaux, de l’énergie, des services marketing et commerciaux) et des mutations technologiques rapides.

Au cours des quinze dernières années, le marché a été le théâtre d’une consolidation accrue et de multiples cessions, reflétant les repositionnements stratégiques nécessaires des acteurs face à une concurrence féroce, une pression sur les marges et un cadre réglementaire de plus en plus exigeant. En 2014, Etisalat a réorganisé sa présence en cédant ses filiales à Maroc Telecom. En 2016, Orange a acquis la filiale de Millicom (Tigo) en République démocratique du Congo, ainsi que les filiales de Bharti Airtel au Burkina Faso et en Sierra Leone, tout en se retirant du Kenya. En 2021, la cession de ses activités à l’État ghanéen a marqué la sortie totale de Millicom d’Afrique. Plusieurs opérations d’acquisitions, de cessions et de faillites se sont ainsi succédé au fil des ans, comme la vente des activités ghanéennes de Vodafone à Telecel Group en 2023 et le retrait de MTN Group de Guinée et de Guinée-Bissau en 2024.

Un tournant décisif

Aujourd’hui, l’IA est perçue par plusieurs acteurs des télécoms en Afrique comme une opportunité à exploiter pleinement. Elle promet une plus grande efficacité et une réduction des coûts. Lors du Northern Africa OTF organisé par Huawei lors du Mobile World Congress 2025 à Barcelone, en Espagne, Bruce Xun, président du service technique mondial de Huawei, a identifié l’IA comme un point d’inflexion majeur. Selon lui, elle permettra d’optimiser les opérations, d’améliorer la prise de décision et de créer de nouvelles sources de valeur, ouvrant la voie à des solutions télécoms innovantes et performantes à l’ère du numérique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’entreprise technologique chinoise soutient depuis plusieurs années la recherche et l’intégration de l’IA dans ses nouveaux services et infrastructures, notamment les tours télécoms qui adaptent leurs capacités à l’évolution du trafic télécoms.

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Bruce Xun, President of Huawei Global Technical Service Department

Huawei n’est pas le seul à avoir perçu le potentiel transformateur de l’IA. Dans un entretien accordé à CIO Mag en 2024, Jocelyn Karakula, directeur de l’innovation technologique chez Orange Afrique Moyen-Orient (OMEA), a souligné que l’entreprise avait déjà adopté l’IA pour divers usages. « L’IA constitue un enjeu stratégique à part entière pour Orange, de par la capacité de ces technologies à accélérer la création de valeur et améliorer la performance dans de multiples domaines. Sur le plan des réseaux, essentiellement mobiles en Afrique, nous devons gérer des technologies multiples et de plus en plus complexes (2G, 3G, 4G et aujourd’hui 5G), dans des contextes énergétiques tendus dans de nombreux pays. Afin de garantir un fonctionnement optimal de ces réseaux, l’IA apporte des possibilités complémentaires qui permettent de garantir la qualité de service et d’expérience de nos clients », a-t-il expliqué.

Une étude publiée en 2024 par Nvidia révèle que près de 90 % des entreprises de télécommunications dans le monde utilisent l’IA, dont 48 % en phase pilote et 41 % en déploiement actif.

Un large panel d’usages

Dans plusieurs pays, notamment le Nigeria et l’Afrique du Sud, MTN Group a fait de l’IA un pilier essentiel de son service client. Grâce au chatbot Zigi et à des assistants virtuels, l’entreprise a réduit le temps de traitement des demandes des clients et amélioré leur niveau de satisfaction. Vodacom, en collaboration avec Nvidia, développe une plateforme de gestion de réseau virtuel qui utilise l’IA pour faciliter les décisions relatives à l’amélioration des performances du réseau. Au Kenya, Safaricom a déployé le logiciel d’efficacité énergétique AVA de Nokia, qui utilise l’IA et des algorithmes d’apprentissage automatique pour automatiser l’arrêt des équipements inactifs pendant les périodes de faible utilisation, réduisant ainsi sa consommation d’énergie et ses coûts. Hicham Ennoure, vice-président directeur général de Moov Money Gabon, a récemment révélé à Barcelone que la modernisation rapide de la plateforme, associée à des stratégies marketing ciblées basées sur l’analyse des données, a permis à l’entreprise d’augmenter son nombre d’utilisateurs de 84 % et son chiffre d’affaires de 85 % en 2024.

Efficacité opérationnelle

Les grands cabinets de conseil en stratégie sont également optimistes quant à l’impact positif de l’IA dans les télécoms. McKinsey cite l’exemple d’un opérateur de télécommunications européen qui a augmenté les taux de conversion de ses campagnes marketing de 40 % tout en réduisant les coûts, grâce à l’utilisation de l’IA générative pour personnaliser le contenu. Un autre exemple est celui d’un opérateur latino-américain qui a augmenté la productivité de son service client de 25 % et amélioré la qualité de l’expérience client, avec l’espoir de réduire ses coûts de 15 à 20 %. « Notre expérience avec les clients indique que les opérateurs de télécommunications peuvent avoir un impact significatif sur l’EBITDA grâce à l’IA générative. Dans certains cas, les estimations montrent que les marges différentielles pourraient augmenter de 3 à 4 points de pourcentage en deux ans, et jusqu’à 8 à 10 points de pourcentage en cinq ans, en augmentant les revenus grâce à une meilleure gestion du cycle de vie client et en réduisant considérablement les coûts dans tous les domaines », affirme McKinsey.

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Des défis à surmonter

Si l’IA offre des opportunités considérables, son adoption en Afrique n’est pas sans obstacle. IBM souligne que l’intégration de toute nouvelle technologie nécessite des investissements. Pour l’IA moderne, ces investissements sont coûteux, même s’ils promettent une rentabilité à long terme. Cependant, tous les opérateurs ne disposent pas de la capacité financière nécessaire pour opérer cette mutation. La société américaine note également que l’adoption de l’IA transforme les entreprises de multiples façons, exigeant que de nombreux employés, voire tous, acquièrent de nouvelles compétences pour intégrer les outils d’IA dans leur travail. Or, l’Afrique souffre encore d’une pénurie de techniciens spécialisés dans les technologies de pointe. Par ailleurs, les questions éthiques et réglementaires liées à l’utilisation de l’IA, notamment en matière de protection des données et de respect de la vie privée, nécessitent une attention particulière.

Pour surmonter ces défis, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) recommande une collaboration étroite entre les gouvernements, les opérateurs et les acteurs technologiques. Les pouvoirs publics doivent mettre en place des politiques favorisant l’innovation et l’investissement dans l’IA, tout en garantissant un cadre réglementaire équilibré. Les opérateurs, de leur côté, doivent investir dans la formation et le développement des compétences locales pour maximiser les bénéfices de cette technologie.

Muriel EDJO

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L’intelligence artificielle : un nouvel atout pour les fraudeurs d’identité en Afrique ...

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L'authentification de l'identité constitue un enjeu majeur de sécurité, essentiel pour les transactions en ligne, les services publics et la protection des données. Face à l'évolution rapide des techniques de fraude, amplifiée par les avancées technologiques, les États africains sont appelés à renforcer d'urgence leurs systèmes.

L’intelligence artificielle (IA) générative, technologie en plein essor, est en train de révolutionner de nombreux secteurs. Mais en Afrique, comme ailleurs, elle est également exploitée à des fins malveillantes. Les fraudeurs utilisent désormais ces outils pour créer de faux documents, des voix synthétiques et des images hyperréalistes, facilitant ainsi des escroqueries sophistiquées et des crimes financiers. Cette nouvelle vague de fraudes, alimentée par l’IA, pose des défis majeurs en matière de sécurité et de vérification d’identité, indique la société Smile ID dans son rapport « 2025 Digital Identity : Fraud in Africa Report Trends, tactics and key solutions to tackle fraud effectively ».

Une explosion des fraudes biométriques

L’un des aspects les plus préoccupants de cette tendance est l’augmentation des attaques de fraude biométrique. Grâce à la disponibilité d’outils d’IA gratuits ou peu coûteux, les fraudeurs peuvent désormais produire des deepfakes (fausses vidéos ou enregistrements audio) et de faux selfies de haute qualité. Selon les données récentes, les incidents liés aux deepfakes ont été multipliés par sept entre le deuxième et le quatrième trimestre de l’année dernière. Les anomalies de selfie, utilisées pour contourner les systèmes de vérification, représentent désormais 34 % des cas émergents de fraude biométrique.
Ces techniques permettent aux criminels de créer de fausses identités ou de manipuler des données biométriques existantes, rendant les systèmes de sécurité traditionnels de plus en plus vulnérables. L'Afrique de l'Ouest a enregistré la plus forte hausse du nombre de cas de fraude biométrique en 2024. Les cas d'usurpation d'identité ont augmenté dans la région, représentant 15 % des cas de fraude biométrique, contre moins de 5 % en 2023.

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La fin des méthodes traditionnelles de vérification ?

Face à ces avancées technologiques, les méthodes traditionnelles de vérification d’identité semblent de plus en plus dépassées. L’IA générative permet aux fraudeurs d’imiter des individus en temps réel, avec un réalisme troublant. Les systèmes de sécurité basés sur la reconnaissance faciale ou la vérification de documents sont désormais vulnérables à des falsifications de haute qualité.

 Les experts soulignent que l’accès facile aux outils d’IA générative a ouvert la voie à une industrialisation de la fraude. Les criminels peuvent produire en masse de faux documents, photos et vidéos, exposant ainsi des failles majeures dans les systèmes de protection actuels. Parmi les exemples les plus frappants de cette nouvelle ère de fraude. OnlyFake, une plateforme clandestine qui utilise des réseaux neuronaux avancés pour produire de faux documents d’identité d’une qualité impressionnante. Pour seulement 15 dollars par pièce, les utilisateurs peuvent générer des documents convaincants, capables de tromper les systèmes de vérification numérique. OnlyFake illustre parfaitement comment l’IA générative a supprimé les obstacles techniques autrefois réservés aux experts en falsification.

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Au-delà du recours à l’IA dont l’usage croît dans la fraude biométrique, Smile ID indique que d’autres techniques sont aussi mises en œuvre notamment la fraude documentaire et la culture d’identité. La première méthode porte sur la manipulation ou falsification de documents d'identité. Cela inclut la contrefaçon, l'altération de documents authentiques et l'obscurcissement d'informations essentielles. Les techniques émergentes comprennent la manipulation de documents sur écran, les anomalies de portrait, la soumission de photocopies ou de documents numérisés altérés. Pour ce qui est de la culture d’identité, elle consiste à collecter de grandes quantités d'informations personnelles, souvent par des moyens illégaux, pour faciliter la fraude. Ces données sont utilisées pour créer des identités synthétiques, prendre le contrôle de comptes existants ou ouvrir des comptes frauduleux.

Des pertes financières croissantes

L’ensemble de techniques de fraude à l’identité qui se développent en Afrique n’a pas été sans conséquence. Malgré les améliorations des processus KYC (Know Your Customer, consiste à vérifier l'identité et l'intégrité des clients), les pertes financières dues à la fraude ont augmenté sur les principaux marchés. Au Nigeria, les banques ont signalé 42,6 milliards de nairas (28,2 millions $) en pertes dues à la fraude au deuxième trimestre 2024 seulement, dépassant ainsi le total des pertes de 9,4 milliards de nairas pour toute l'année 2023. Des tendances similaires ont été observées en Afrique du Sud, au Ghana, en Zambie et sur d'autres marchés africains clés.

L'Afrique de l'Est a enregistré le plus fort taux de signalement de tentatives de fraude biométrique et documentaire combinée en Afrique, soit 27 % en 2024. Ce phénomène, Smile ID explique qu’il est principalement dû à des documents d'identité obsolètes, incohérents et de mauvaise qualité dans des pays comme la Zambie, le Rwanda et le Soudan, qui continuent d'entraver les processus de vérification. L'Afrique de l'Ouest a connu une augmentation significative de son taux de 12 % en 2023 à 22 % en 2024, en raison de l'augmentation des tentatives de fraude biométrique. Les régions centrale et australe de l'Afrique affichent un taux respectif de 22% et 21%.

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Les banques numériques ont enregistré un pic de tentatives de fraude à 35 % de toutes les vérifications biométriques et documentaires en 2024, suivies par la microfinance à 30 %. Ces institutions restent des cibles privilégiées pour les stratagèmes sophistiqués combinant l'identité, la prise de contrôle de comptes et le blanchiment d'argent. Les cartes d'identité nationale ont enregistré le taux de fraude le plus élevé en Afrique en 2024, à 27 %, ce qui reflète leur utilisation généralisée comme principale forme d'identification. Les permis de conduire ont suivi à 24 %, en raison de leur utilisation fréquente dans des contextes formels et informels, ce qui augmente leur exposition à une utilisation abusive. Pour les passeports, c’est 20%.

Une course contre la montre

Pour faire face à cette menace, les gouvernements, les institutions financières et les entreprises technologiques doivent redoubler d’efforts. Des solutions innovantes, comme l’intégration de l’IA pour détecter les deepfakes ou renforcer les systèmes de vérification biométrique, sont déjà à l’étude. Cependant, la rapidité avec laquelle les fraudeurs adaptent leurs techniques rend cette course contre la montre particulièrement complexe.

En Afrique, où les systèmes de sécurité numérique sont encore en développement dans de nombreux pays, l’impact de ces fraudes pourrait être dévastateur. Une collaboration internationale et un investissement accru dans les technologies de détection seront essentiels pour contrer cette menace grandissante, souligne Smile ID. L’IA générative, bien que prometteuse dans de nombreux domaines, représente donc un double défi pour le continent : exploiter son potentiel tout en se protégeant de ses usages malveillants.

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Porté par une croissance rapide du numérique, une population jeune et connectée, et des investissements massifs dans les infrastructures télécoms, le marché de l’Internet mobile se développe rapidement en Afrique.

D’ici 2030, le trafic mensuel de données par connexion mobile devrait presque quadrupler en Afrique subsaharienne, augmentant de près de 6 gigaoctets (Go). Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), cette croissance sera favorisée par plusieurs facteurs, notamment l'extension de la couverture des réseaux de téléphonie mobile à haut débit, la demande croissante de contenus à forte intensité de données, tels que les jeux et le streaming vidéo.

La croissance du trafic mensuel de données mobile sera particulièrement forte au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Elle devrait être multipliée par six. Les pays comme l’Angola, le Tchad ou encore la Guinée équatoriale verraient le trafic de données mobile décupler. Toutefois, la consommation de données mobile dans la région devrait rester inférieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne qui atteindra 8 Go, en raison d'une plus faible pénétration de la 4G et de la 5G.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est la région d’Afrique subsaharienne où le trafic de données mobile devrait être le plus élevé d’ici 2030 (10,1 Go).

1 TRAFIC

La croissance du trafic de données mobile en Afrique subsaharienne sera portée aussi par une plus grande utilisation des smartphones, indique GSMA.  L’Association estime que le taux d’adoption du smartphone devrait passer de 51% en 2023 à 81% en 2030. La CEDEAO, une fois de plus, sera la région la plus dynamique du fait de sa réactivité à mettre en œuvre les actions nécessaires au développement du secteur télécoms. Son taux d’adoption du smartphone de 54%, enregistré en 2023, devrait passer à 83% en 2030.

A cet horizon, les cinq premiers marchés de l'Afrique subsaharienne pour les smartphones devraient être le Nigéria (230 millions de connexions), l'Afrique du Sud (140 millions), l'Éthiopie (97 millions), la Tanzanie (92 millions) et le Kenya (72 millions).

Taux d’adoption du smartphone

Région

2023

  2030

CEEAC

42%

  69%

CEDEAO

54%

  83%

SADC

53%

  81%

CEA

40%

  76%

Ethiopie

36%

  80%

Le nombre de consommateurs des services de téléphonie mobile sera également le plus élevé dans la région CEDEAO.

Pénétration en % du nombre d’abonnés

Région

2023

  2030

CEEAC

36%

  46%

CEDEAO

48%

  57%

SADC

43%

  51%

CEA

40%

  49%

Ethiopie

40%

  50%

 « D'ici 2030, la contribution économique des télécommunications mobiles atteindra 170 milliards de dollars en Afrique subsaharienne. Cette croissance proviendra principalement de l'expansion continue de l'écosystème du mobile et de ses retombées dans les autres secteurs d’activité, à mesure que ceux-ci bénéficient de plus en plus largement des gains de productivité et d'efficacité découlant de l'adoption des services mobiles », a soutenu GSMA. En 2023, la téléphonie mobile avait contribué à hauteur de 140 milliards $ à l’économie de l’Afrique subsaharienne.

Toutefois, pour que toutes les prévisions de la GSMA se concrétisent, les différents gouvernements d’Afrique subsaharienne devront prendre les mesures adéquates pour encourager l’investissement des opérateurs télécoms dans les réseaux. Dans le cas contraire, le volume d’argent consacré aux réseaux de téléphonie mobile connaîtra une courbe décroissante dès 2027, malgré des revenus relativement croissants.

1 AFRI

Une attention particulière devra également être accordée à l’accessibilité du smartphone pour favoriser son adoption et faciliter l’accès des populations à Internet. GSMA recommande à cet effet d’éliminer les droits d'accises propres au secteur qui s'appliquent aux services de téléphonie mobile, notamment les droits de douane sur les téléphones portables, réduire les taux de TVA. Supprimer également les taxes forfaitaires à la consommation (taxes d'activation ou de numérotation, par exemple) qui contribuent à rendre ces services moins abordables.

Muriel Edjo

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Des ministres africains et des responsables de l’éducation, des TIC et de l’économie numérique de plus de 30 pays se réuniront à Addis-Abeba, en Éthiopie, du 28 au 30 avril pour le forum Innovation Africa 2025. Organisé sous le patronage du ministre éthiopien de l’Éducation, Berhanu Nega, cet événement est un rendez-vous clé pour les échanges entre gouvernements, investisseurs et partenaires multilatéraux. Depuis 14 ans, il facilite des rencontres stratégiques entre décideurs et fournisseurs de solutions industrielles pour le développement de l’éducation et du numérique en Afrique.

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L’année dernière, Orange a confirmé une tendance qui se renforce dans le temps. La région OMEA devient une source de richesses non-négligeable. Le groupe français démontre que ses investissements massifs dans les marchés émergents portent leurs fruits. 

Selon le groupe télécom français Orange, sa branche Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a été le principal contributeur de sa croissance pour l’année 2024. OMEA, composée de 16 filiales africaines et de la Jordanie, a enregistré un chiffre d’affaires de 7683 millions d’euros, soit une hausse de 11,1% par rapport à 2023. Une grosse performance comparée à celles des autres marchés du groupe : +0,4% en France ; -2,1% en Europe ; -2,1% pour Orange Business.

OMEA a pesé pour près de 19% dans les 40 260 millions d’euros de chiffre d’affaires enregistré par le groupe Orange. Avec un EBITDAaL (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement et après frais de location) en croissance de +13,1%, OMEA affiche une bonne santé financière. Une performance qui a été « portée par ses moteurs de croissance que sont la data mobile, le fixe haut débit, le B2B et Orange Money. Orange compte désormais plus de 160 millions de clients mobile et près de 40 millions de clients Orange Money sur le continent », explique le groupe Orange. Le chiffre d’affaires de la Data mobile a enregistré une croissance de 18,4% ; +19,5% pour le haut débit fixe ; +20,4% pour Orange Money et +12,5% pour le segment Business.

Plusieurs investissements engagés au cours de l’année dernière sont à l’origine des résultats positifs qu’OMEA présente dans l’ensemble. La branche africaine a en effet poursuivi l’extension de la couverture du réseau mobile, l’amélioration de la qualité de service, le développement du réseau de fibre optique, la diversification des services financiers sur mobile, la consolidation de ses offres business (cloud, cybersécurité, etc), l’introduction de la 5G dans plusieurs marchés comme le Sénégal, l’amélioration de sa stratégie commerciale avec la super App Max It.

Christel Heydemann (photo), la directrice générale du groupe Orange, a d’ailleurs soutenu que les succès enregistrés en 2024 donnent « la pleine mesure de l’exécution de notre plan stratégique Lead the Future ». Dévoilée en 2023, la stratégie est adossée sur quatre piliers, notamment accélérer la croissance d’OMEA à travers le renforcement de son ancrage local et sa position d’opérateur multi-service.

Pour l’année 2024, le groupe Orange se réjouit d’avoir pleinement atteint ses objectifs d’EBITDAaL, en croissance de 2,7% par rapport à 2023. En 2025, la société vise une croissance d’environ 3% et compte sur le dynamisme croissant d’OMEA pour y parvenir.

Muriel EDJO

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation a annoncé cette semaine la tenue à Abidjan des Journées de l’intelligence artificielle (JIA) du 25 au 27 février. Organisé par le Conseil International de l’Intelligence Artificielle et Human AI, l’événement réunira experts, professionnels et passionnés autour des avancées et enjeux de l’IA.

 

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Comme plusieurs pays d’Afrique, le Burundi a fait de la transformation numérique un moteur de son développement économique et social. Mais le pays peine à financer ses différents chantiers.

Le Burundi explore des opportunités de partenariat avec la Société financière internationale (IFC) pour la mise en œuvre des projets. Une délégation de la branche de la Banque mondiale axée sur le financement du secteur privé dans les pays en développement a échangé avec le Secrétariat exécutif burundais des technologies de l'information et de la communication (SETIC) sur la question, le lundi 10 février.

 

Ce rapprochement peut s’inscrire dans le cadre de la vision du Burundi de devenir un pays émergent d'ici 2040 et un pays développé d'ici 2060, avec le numérique comme levier essentiel de développement. Le gouvernement veut faire bénéficier le pays « d'un véritable saut technologique susceptible d'améliorer sa croissance économique en permettant le développement des activités dans un cadre juridique sécurisé, utilisant les TIC ».

En janvier dernier, le Sénat a adopté à l’unanimité le projet de loi ratifiant le protocole de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) sur les réseaux de TIC, ouvrant ainsi la voie à une coopération renforcée avec les pays de la sous-région pour accélérer le développement du secteur numérique. Le pays a signé en novembre 2024 un protocole d’accord avec le Vietnam pour approfondir leur collaboration dans ce domaine. Un Projet d’appui aux fondations de l’économie numérique (PAFEN), financé à hauteur de 92 millions de dollars par la Banque mondiale, avait déjà été lancé en septembre 2024.

Le Burundi est classé 46e sur 47 pays africains selon l’indice de développement des TIC 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT) avec un score de 24,4 sur 100. L’institution estime à 19% le taux de pénétration de l’Internet dans le pays, contre 8,3% pour le haut débit mobile et 25,6% pour la téléphonie mobile. De plus, seulement 50,6% de la population est au moins couverte par la 3G, contre 32,2% pour la 4G. En ce qui concerne la transformation numérique, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) classe le Burundi parmi les pays ayant un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) faible avec un score de 0,2480 sur 1, alors que la moyenne mondiale est de 0,6382.

Il est toutefois important de souligner que les détails des projets discutés entre le SETIC et l’IFC restent inconnus. À ce stade, aucun accord officiel n’a été signé ni même annoncé, laissant en suspens la portée et les implications concrètes de cette collaboration potentielle.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Dans un contexte mondial où le numérique devient un levier essentiel pour le développement économique et social, le gouvernement libérien investit pour garantir un accès Internet de qualité pour tous. Cela inclut aussi des coûts plus abordables.

L’Autorité des télécommunications du Liberia (LTA) veut moderniser le Liberia Internet Exchange Point (LIXP), le seul point d’échange Internet du pays (IXP). Le régulateur a acquis la semaine dernière un nouvel ensemble d'équipements d’une valeur de 39 000 $ dans le cadre de cette initiative qui peut contribuer à améliorer la qualité de l’Internet dans le pays.

« L'objectif principal d'un IXP est d'améliorer l'efficacité du routage Internet en permettant une interconnexion directe entre les réseaux. Cela peut contribuer à réduire la latence, diminuer les coûts de bande passante, améliorer les performances du réseau et renforcer la fiabilité et la résilience globales d'Internet », a déclaré le régulateur télécoms dans un communiqué publié sur Facebook.

Une connexion Internet de meilleure qualité peut favoriser la mise en œuvre du programme « Digital Fast Track », conçu pour accélérer la transformation numérique au Liberia. Ce programme met l’accent sur l’amélioration des infrastructures et des services numériques. Par ailleurs, le gouvernement considère l’infrastructure numérique comme un élément essentiel à l’atteinte des objectifs de développement national.

Le département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) classe le Liberia 47ᵉ sur 54 pays africains en matière de déploiement de l’e-gouvernement, avec un score de 0,2513 sur 1. Le pays affiche un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) moyen, « reflétant une croissance constante de l’intégration numérique en dépit de divers défis ». De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a classé le pays 36ᵉ sur 47 en Afrique en ce qui concerne le développement des TIC, avec un score de 37,1 sur 100.

Cependant, au-delà du point d’échange Internet, le Liberia accuse encore d’importants déficits en infrastructures numériques, malgré les efforts du gouvernement pour y remédier. Le pays ne dispose que d’un seul câble sous-marin à fibre optique, fréquemment sujet à des coupures, ce qui perturbe régulièrement l’accès à Internet. Selon Datacenterplatform, il ne compte qu’un seul centre de données. Par ailleurs, le DAES attribue au Liberia un score de 0,1238 sur 1 pour l’indice des infrastructures télécoms, un composant clé de l’EGDI.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Avec la transformation numérique qui prend de l’ampleur en Afrique, le marché de l’hébergement et du stockage de données se développe rapidement. Une bonne nouvelle pour de nombreux investisseurs qui dénichent de nouveau marchés pour le déploiement d’infrastructures stratégiques.

L’opérateur panafricain de centres de données PAIX Data Centres a annoncé le lundi 27 janvier le début des travaux de construction d’une nouvelle installation à Dakar, au Sénégal. L’entreprise poursuit ainsi son expansion en Afrique, où elle est déjà opérationnelle à Accra, au Ghana, à Nairobi, au Kenya et à Djibouti, selon son communiqué.

« La construction de ce nouveau centre de données à Dakar démontre notre engagement envers le développement des infrastructures numériques en Afrique de l’Ouest. Nous sommes impatients de fournir aux entreprises locales et internationales des services de colocation et de connectivité de classe mondiale, facilitant leur transformation numérique », a déclaré Boubacar Fall Sy, directeur général de PAIX Data Centres Sénégal.

Le centre de données de PAIX à Dakar sera doté à terme d’une charge informatique de 1,2 MW pour garantir une alimentation électrique stable et suffisante pour les opérations critiques, de 900 m² d’espace de colocation et de 330 baies (racks). La première phase du projet devrait être opérationnelle d’ici 2026.

Le lancement des travaux de construction du centre de données de Dakar intervient dans un contexte marqué par une demande croissante d’infrastructures numériques sur le continent. Selon le rapport « Data Centres in Africa Focus Report 2024 » d’Oxford Business Group, en collaboration avec l’Africa Data Centres Association (ADCA), l’Afrique a besoin de 700 nouveaux centres de données et d’une capacité totale de 1000 MW pour répondre à ses besoins.

Le rapport « Africa Data Center Market Size - Industry Report on Share, Growth Trends & Forecasts Analysis Up to 2029 » de la société d’étude de marché Mordor Intelligence indique que la taille du marché africain des centres de données devrait passer de 740,24 millions USD en 2024 à 1,7 milliard USD en 2029, soit un taux de croissance annuel composé de 17,9 %.

Malgré les opportunités offertes par le marché, PAIX Data Centres devra affronter une concurrence de plus en plus intense. Microsoft, par exemple, prévoit d’investir 80 milliards de dollars en 2025 dans des centres de données dédiés à l’intelligence artificielle sur plusieurs marchés, y compris en Afrique. Parmi les autres acteurs présents figurent Raxio, Wingu, Africa Data Centres, Teraco, Equinix, Onix Data Centres, OADC (WIOCC) et IXAfrica. À cela s’ajoutent les opérateurs télécoms comme MTN et Airtel Africa, ainsi que les gouvernements.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Pour la nouvelle année, les ambitions du gouvernement en matière d’économie numérique sont grandes. Améliorer et étendre la connectivité à haut débit est l’un de ses objectifs prioritaires. Au-delà de la fibre optique, l’adoption d’autres technologies n’est pas exclu pour y parvenir.

La Guinée se rapproche d’un projet ambitieux visant à renforcer sa souveraineté numérique et ses capacités technologiques. Rose Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a reçu le vendredi 24 janvier une délégation du groupe AirSAT Technologie, une entreprise chinoise spécialisée dans les solutions satellitaires commerciales. Les échanges ont porté sur une potentielle collaboration pour le lancement d’un satellite dédié à l’amélioration des infrastructures numériques guinéennes.

Selon un communiqué du ministère des Postes, ce projet de satellite ambitionne de faciliter la transmission de données à grande échelle, tout en jetant les bases d’un transfert de compétences technologiques dans le domaine de l’aéronautique. En outre, il est prévu de former des ingénieurs locaux afin qu’ils soient en mesure de gérer les différents processus liés à l’exploitation et à la maintenance des technologies satellitaires.

Cette initiative s’inscrit dans la perspective de la souveraineté numérique. Un tel projet pourrait marquer un tournant pour la Guinée, en la dotant d’un outil essentiel pour moderniser ses télécommunications et réduire sa dépendance vis-à-vis des infrastructures étrangères. D’après le Rapport Annuel 2023 de Space in Africa sur l’industrie spatiale africaine, cette dernière représentait une valeur de 19,49 milliards de dollars en 2021, avec une projection de croissance de 16 % d’ici 2026, pour atteindre 22,64 milliards de dollars.

En poursuivant cette ambition, la Guinée pourrait rejoindre les pays africains qui misent sur les technologies spatiales pour soutenir leur développement. À ce jour, près de quinze pays africains ont déjà investi plus de 4,71 milliards de dollars dans 58 projets de satellites. Des nations comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya utilisent déjà leurs capacités satellitaires pour améliorer la connectivité Internet, suivre les changements climatiques, ou encore optimiser la gestion des ressources naturelles.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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