Le phénomène de désinformation n’est pas nouveau. Mais son ampleur a changé avec les nouvelles technologies. La propagation est plus rapide, les personnes touchées plus nombreuses, les effets plus importants.

Dans ses perspectives mondiales de cybersécurité 2024, le World Economic Forum (WEF) estime que l’Intelligence artificielle (IA) va marquer un tournant dans le paysage de la cybercriminalité. En effet, au-delà des attaques sur les systèmes informatiques, la manipulation de l’information constituera l’un des grands défis du monde connecté.

Bien que les attaques sur les infrastructures critiques représentent toujours un risque majeur de sécurité, elles peuvent toutefois être maîtrisées. Or, les bouleversements sociaux et politiques qui peuvent découler de la manipulation profonde de l’information par les nouvelles technologies sont de nature à nuire à la stabilité économique de divers secteurs d’activité, pays, régions du monde sur une plus longue durée.

L’inquiétude, la peur, le repli identitaire, la crise de confiance publique etc. sont autant de situations que les deepfakes peuvent créer, entretenir et accentuer à travers la planète pour en faire des armes contre les gouvernements et entre les pays. A travers cette nouvelle approche, c’est le cœur et l’esprit de personnes qui constituent les systèmes politiques, économiques et sociaux qui sont piratés. Dans une note de septembre 2023, le département américain de la Défense qualifiait les deepfakes de menaces contre la sécurité nationale.

Talents recherchés

Dans un contexte mondial de pénurie de compétences en cybersécurité –  4,7 millions de personnes travaillaient dans le domaine de la cybersécurité à l'échelle internationale en 2022, mais le déficit mondial s’élève à 3,4 millions selon l’organisation à but non lucratif International Information Systems Security Certification Consortium (ISC2) – l’émergence rapide de l’IA et son incidence sur la réalité accentue la pression sur le besoin en professionnels de cyberdéfense.

L'entreprise américaine de conseil et de recherche en technologies de l'information et de la communication Gartner prédisait en 2023 que le nombre de cyberattaques et d'attaques d’ingénierie sociale contre les personnes augmentera d’ici 2025 à cause de ce manque criard de talents. Elle affirmait que les humains seront de plus en plus considérés comme le point d’exploitation le plus vulnérable.

Alors que l’IA réinvente tout en intensifiant les menaces cybercriminelles, elle ouvre également un champ d’opportunités nouvelles pour des millions de jeunes sur tous les continents. En Afrique en particulier, où l’écosystème des start-up est actuellement dominé par l’offre de services dans les secteurs de la finance, du commerce, de la santé, de l’éducation, de l’énergie, etc., une nouvelle génération de cyber talents capables d’identifier et d’authentifier les vrai-faux pourrait voir le jour.

Les Etats peuvent contribuer à leur éclosion en réfléchissant dès à présent à diverses stratégies qui les préparent à cette nouvelle technologie et à ses opportunités, mais aussi aux menaces. Dans son indice de préparation à l’IA 2023, le cabinet de conseil en technologies de l'information et de la communication Oxford Insights indique que seuls trois pays d’Afrique ont déjà adopté une stratégie relative à l’IA. Il s’agit du Rwanda, du Sénégal et du Bénin. L’Ethiopie et le Nigeria y travaillent déjà.

Muriel Edjo

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Lomé, la capitale du Togo, accueillera les 21 et 22 mai prochains le Forum sur la transformation digitale en Afrique (FITD AFRICA 2024). Cet événement vise à soutenir le numérique sur le continent. Cette édition, les discussions porteront sur des secteurs clés tels que l'energytech, l'intelligence artificielle, la blockchain, la cybersécurité, la réalité virtuelle et l'e-santé, reflétant ainsi les diverses facettes de la transformation numérique.

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La 4e édition du Cyber Africa Forum (CAF) se tiendra les 15 et 16 avril à Abidjan

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Les 15 et 16 avril prochains, la Côte d'Ivoire accueillera la 4e édition du Cyber Africa Forum (CAF).  Placée sous le thème « Risques cybernétiques et IA : quelles stratégies de défense face aux nouvelles menaces numériques ? », cette édition entend susciter des réflexions stratégiques sur la manière dont l’IA peut renforcer la cybersécurité, tout en identifiant les défis qu’elle présente.

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Il y a sept mois, la société télécoms a acquis la licence pour le super haut débit à près de 57 millions $. Son objectif est de révolutionner les usages sur le marché télécoms local et demeurer l’opérateur leader.

Au Sénégal, Sonatel (Orange) a introduit des offres commerciales de connectivité 5G fixe pour les clients résidentiels et entreprises à partir de ce mercredi 6 mars. Dans un communiqué publié le mardi 5 mars, la société de téléphonie mobile a indiqué qu’elle ajoutera bientôt des offres d’Internet mobile pour le très haut débit.

Avec la 5G, Sonatel promet à ses clients « des vitesses de téléchargement et de streaming instantanées, ainsi qu’une réactivité accrue pour les applications en temps réel, telles que les jeux en ligne, la réalité virtuelle, la télémédecine, l’e-éducation et bien d’autres ». La société les invite d’ailleurs à venir découvrir « les possibilités infinies » de la technologie dans un laboratoire dédié situé au niveau de l’Orange Digital Center (ODC) de Dakar.

Le lancement de la 5G commerciale par Sonatel intervient environ sept mois après que la société a acquis la première licence d’exploitation de l’ultra haut débit au Sénégal auprès de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) pour 34,5 milliards de francs CFA (57 millions $). L’entreprise télécoms se préparait pour déployer la technologie depuis 2020. Elle a confirmé sa capacité à y arriver en décembre 2021 à travers un deuxième test réussi. En juillet 2022, elle a lancé son laboratoire 5G.

Sur le segment la 5G, Sonatel devance ses principaux concurrents Expresso Sénégal et Saga Africa Holding Limited (Free). Ce dernier a acquis sa licence d’exploitation en décembre 2023 pour 13,5 milliards FCFA.

Cette avance devrait notamment permettre à Sonatel d’augmenter ses revenus et de renforcer sa position de leader sur le marché télécoms sénégalais. Selon les données de l’ARTP, Orange comptait 12,5 millions d’abonnés à la téléphonie mobile au troisième trimestre 2023 pour une part de marché de 56,47 %. Expresso et Free contrôlaient respectivement 16,8 % et 23,89 % du parc national d’abonnés à la téléphonie mobile. Sur le segment de l’Internet, Orange détenait une part de marché de 66,52 %.

Isaac K. Kassouwi

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Cette nouvelle session vient enrichir davantage la disponibilité du continent africain en une main-d’œuvre qualifiée dans le segment du divertissement cinématographique, en plein essor.

Le jeudi 29 février 2024, s’est tenue le lancement officiel de la 2e cohorte du programme de formation « Afro VFX » dans les locaux de l’Orange Digital Center (ODC), sis dans la commune du plateau à Abidjan.

Initié par EM&MB en partenariat avec l'ODC et l'Ambassade du Canada, le programme AFRO VFX se distingue par ses trois piliers fondamentaux à savoir la formation de jeunes talents, la production d'œuvres cinématographiques de qualité et le soutien au développement de l'industrie en Afrique. Pour cette deuxième cohorte, trente jeunes auront l'opportunité de se former intensivement aux bases des effets spéciaux (VFX) pendant quatre mois, avec pour objectif de dynamiser les industries créatives du secteur audiovisuel dans la région. A la fin de cette formation, les jeunes effectueront des stages pratiques en entreprises locales et dans le réseau de studios partenaires d’Afro VFX.

En Afrique de l’Ouest, près de 3 400 films sortent des studios de production chaque année, tirés principalement de l’industrie cinématographique nigériane, faisant de cette région la plus productive en matière de production audiovisuelle sur le continent, selon Statista. Pour Eric M’Boua et Dedy Bilamba, cofondateurs d'EM&MB, Afro VFX se positionne comme « un partenaire clé de l’écosystème VFX en Afrique francophone ».

Pour rappel, trois apprenants issus de la première cohorte ont été lauréats du concours « Sony Talent League by THU 2022 », grâce à une série d’animation 3D intitulée « Djossi Heroes », qui met en lumière des travailleurs informels indépendants, dotés de super pouvoirs.

Depuis plusieurs années, Orange Digital Center s'investit dans le soutien à de jeunes Ivoiriens, en leur fournissant une assistance technique pour développer leurs compétences et donner vie à leurs projets. C’est dans cette optique que Habib Bamba, directeur de la transformation du digital et des médias, a déclaré que « le programme Afro VFX est l’illustration parfaite de l’engagement d’Orage Digital Center dans les industries créatives et culturelles, afin de faire du numérique une opportunité pour tous, et ainsi de contribuer au développement de l’industrie cinématographique ».

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Pendant trois jours, les différents acteurs de la communauté mondiale des télécoms et de la tech vont une fois encore penser un monde toujours plus intelligent et connecté, en partageant leurs visions et leurs innovations.

Pour cette nouvelle édition, le salon international du mobile de Barcelone, en Espagne, fait une fois de plus foule. Près de 96 000 visiteurs et participants se sont inscrits pour prendre part à l'événement qui s’est ouvert le lundi 26 février, selon Mats Granryd, le directeur général de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), qui héberge cette rencontre de réflexion, d’exposition de savoir-faire, de promotion de la coopération. L’année dernière, ils étaient près de 90 000.

Le Mobile World Congress 2024 (MWC 2024) dont l’ouverture officielle a été effectuée par le roi Felipe VI met une fois encore l’accent sur la connectivité, mais également sur tous les segments connexes liés à cette connectivité. « A mesure que la connectivité nous rassemble, la technologie ouvre des possibilités — la connectivité entraînant une fusion de la technologie et des objectifs dans tous les secteurs, ouvrant la voie à de nouvelles possibilités. Cette semaine est consacrée à l'exploration du potentiel de l'avenir pour les entreprises et la société », a déclaré Mats Granryd.

L’Intelligence artificielle est le segment qui focalise le plus d’attention, lors de cette édition. Son adoption par le grand public a pris de l’ampleur depuis l’apparition de l’IA générative avec ChatGPT d’OpenAI en novembre 2022. Aujourd’hui, la communauté tech et les gouvernements réfléchissent aux diverses applications pratiques de l’IA générative, aux enjeux économiques liés, à une réglementation qui définit un usage éthique, et bien d’autres préoccupations sécuritaires.

Les voitures connectées et celles électriques, le cloud, la 5G et même la 6G, la transformation des opérateurs télécoms sont également quelques-unes des grandes thématiques abordées lors de ce nouveau salon.

Le MWC 2024, c’est aussi l'occasion de découvrir les derniers gadgets à la mode : smartphones bracelets, montres connectées, ordinateurs portables, tablettes, etc. Comme il est déjà de coutume, de grands acteurs de l’industrie du haut débit, à l’instar d’Orange, Vodafone, Telefonica, China Mobile sont présents. A leurs côtés, des entreprises de renom du secteur de la technologie comme Huawei, Samsung, Microsoft, Intel, Amazon, Infobip, Microsoft, Nokia.

L’écosystème start-up est également bien représenté avec un espace dédié aux tech entrepreneurs. Une délégation africaine y est présente, représentée par des sociétés comme le ghanéen Farmerline, le béninois FedaPay ou encore le sénégalais LAfricaMobile.

Ce rassemblement du monde des télécoms et de la tech, qui s’achève le 29 février, promet de multiples signatures de partenariat, aussi bien pour le développement de la connectivité que la transformation numérique dans le monde entre les acteurs du secteur privé, ceux du secteur public, et du public-privé.

Muriel Edjo

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Présent dans 18 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, le groupe Orange, à travers divers programmes, est investi dans l’accélération de la transformation numérique. Pour cela, il met en place des compétitions technologiques pour accompagner les projets porteurs.

OptiGuide, une start-up jordanienne opérant dans les technologies de la santé, a remporté le mardi 20 février la première édition du grand prix international Orange Summer Challenge (OSC) 2023. La compétition opposait les lauréats nationaux du concours Orange Summer Challenge de onze pays d’Afrique et du Moyen-Orient. La cérémonie de remise du trophée international a été organisée par Orange Middle East and Africa (OMEA) à Casablanca au Maroc.

L’équipe d’OptiGuide, composée de six jeunes talents, s’est illustrée devant ses concurrents en proposant un bracelet intelligent d’assistance pour malvoyant. Couplé à une application mobile basée sur l’intelligence artificielle, il améliore leur sécurité en identifiant les obstacles et les dangers potentiels en temps réel.

Orange Summer Challenge est un concours organisé par les Orange Digital Centers sous forme d’un stage de trois mois où les jeunes talents proposent des projets technologiques dans divers secteurs, sous un thème. L’édition de cette année a porté sur « l'intelligence artificielle et l'Internet des objets : un duo gagnant pour affronter les enjeux de demain ! ». Lors de cette édition 2023, 253 jeunes ont pris part au concours pour un total de 46 projets technologiques innovants proposés dans les secteurs de l’environnement, la santé, l'éducation ou encore l'agriculture.

Les Orange Digital Centers qui abritent le programme OSC sont des infrastructures d’accès gratuit. Ils donnent à toux ceux qui souhaitent se familiariser avec le monde du numérique l’opportunité de développer leurs compétences ou de se faire accompagner dans un parcours professionnel.

Adoni Conrad Quenum

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Glass House PR, une agence de relations publiques panafricaine, a récemment annoncé la tenue de la 3e édition du Sommet sur le financement numérique de l'Afrique. L'événement, qui se tient traditionnellement au Kenya, sera délocalisé à Johannesburg, en Afrique du Sud, du mercredi 20 au samedi 23 novembre.

Cette année, les invités discuteront de sujets tels que la transformation numérique, l'intelligence artificielle, le changement climatique, la cybersécurité, l'inclusion financière, et bien plus encore.

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African Leadership Experience (ALX) is now accepting applications for its 2024 cohort, targeting young Africans aged 18-34 interested in tech skills. The program offers online courses in in-demand fields like AI Essentials, software engineering, data analytics, CRM, and AWS Cloud Computing.

ALX, which has trained over 100,000 students since 2021, aims to reach 750,000 by year-end. It partners with organizations like Mastercard Foundation to offer tuition-free access to programs typically costing between $7,500 and $39,750 in Africa, and $14,500 to $79,500 in Europe and North America. Applications are open until February 27. 

Hikmatu Bilali

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En Afrique, les start-up de paiement et de transfert de fonds représentent la majorité du secteur de la Fintech. Cependant, il existe des acteurs singuliers. C’est le cas d’Affacto, plateforme spécialisée dans le financement de la trésorerie des PME dans le domaine de l'import-export entre l’Afrique et l’Europe. Sa fondatrice, la Malienne Aïssata Naba Coulibaly, a échangé avec We Are Tech Africa sur ce segment d’activité et sur la spécificité de son entreprise.

We Are Tech : Quand on parle de chaîne d’approvisionnement du commerce en Afrique, de qui parle-t-on exactement ?

Aïssata Naba Coulibaly : La chaîne d'approvisionnement du commerce en Afrique comprend généralement plusieurs secteurs d’activités tels que la production, la transformation, la distribution, ou encore la vente au détail, etc. En fonction du secteur d'activités, les maillons qui la constituent peuvent varier.

Mais de manière générale, la chaîne d'approvisionnement englobe les secteurs clés depuis la fabrication des produits jusqu'à leur disponibilité sur le marché pour les consommateurs. Chaque maillon au sein de ces secteurs peut ainsi représenter un acteur de la chaîne d’approvisionnement du commerce en Afrique.

WAT : Chez Affacto, lesquels de leurs besoins adressez-vous concrètement ?

ANC : Affacto fournit du service d’affacturage. C’est un moyen de financement permettant aux entreprises d'obtenir rapidement une avance de trésorerie par la cession de factures en attente de règlement. Ce recouvrement de créances est géré par l’affactureur, un établissement de crédit spécialisé.

En plus de jouer le rôle important d’améliorer la trésorerie dans une chaîne d'approvisionnement où des coûts peuvent survenir à différentes étapes, l’affacturage contribue aussi à la réduction des risques financiers. En cédant les créances à une société d'affacturage, l'entreprise peut réduire les risques liés aux retards de paiement ou aux créances douteuses, offrant ainsi une certaine protection financière. Les cycles financiers sont aussi accélérés.

L'affacturage peut contribuer à accélérer les cycles financiers en fournissant des liquidités immédiates, permettant aux entreprises de payer plus rapidement leurs fournisseurs et de maintenir des opérations fluides dans la chaîne d'approvisionnement. L’optimisation des relations avec les fournisseurs n’est pas en reste.

En disposant de liquidités plus rapidement, les entreprises peuvent négocier des conditions de paiement plus avantageuses avec leurs fournisseurs, renforçant ainsi les relations au sein de la chaîne d'approvisionnement. Il faut noter que l'affacturage offre une certaine flexibilité financière en permettant aux entreprises de mobiliser des fonds en fonction de leurs besoins, ce qui peut être crucial dans un environnement commercial dynamique.

En résumé, l'affacturage joue un rôle clé en fournissant des solutions financières qui contribuent à l'efficacité et à la stabilité de la chaîne d'approvisionnement.

WAT : La conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) constate l’émergence des plateformes numériques qui favorisent l’accès au financement des acteurs de la chaîne d’approvisionnement. Dans un contexte où les banques commerciales classiques sont encore au coeur du crédit en Afrique, quels atouts faites-vous valoir qui justifie ce succès ?

ANC : Nous avons avant tout une accessibilité accrue. Les plateformes numériques peuvent élargir l'accès au financement en utilisant des technologies innovantes, atteignant ainsi un plus grand nombre d'acteurs de la chaîne d'approvisionnement, y compris les petites et moyennes entreprises qui pourraient rencontrer des difficultés à obtenir un crédit auprès des banques traditionnelles. Nos processus sont simplifiés.

En tirant parti de solutions technologiques, les plateformes numériques peuvent simplifier les processus de demande, d'évaluation et de décaissement des fonds, accélérant ainsi le cycle de financement. Cela peut être particulièrement attractif pour les entreprises cherchant des décaissements rapides.

Précisons que les plateformes numériques peuvent utiliser des algorithmes et des analyses de données avancées pour évaluer le risque de crédit de manière plus précise, offrant ainsi une approche plus flexible et individualisée en comparaison avec les modèles de crédit traditionnels des banques.

Les plateformes numériques peuvent aussi contribuer à l'inclusion financière en s'adressant à des segments de la population généralement sous-représentés dans le système financier traditionnel, favorisant ainsi une participation plus large des acteurs de la chaîne d'approvisionnement.

En résumé, les plateformes numériques peuvent se différencier des banques traditionnelles en exploitant la technologie pour améliorer l'accessibilité, simplifier les processus, utiliser des analyses de données avancées et favoriser l'inclusion financière, contribuant ainsi à répondre aux besoins variés des acteurs de la chaîne d'approvisionnement en Afrique.

WAT : Vous travaillez beaucoup avec les TPE et PME. Sachant qu’elles n’ont pas toujours la traçabilité financière requise par les banques pour prétendre au crédit, comment vous assurez-vous que l’appui financier que vous leur apportez sera bel et bien récupéré ?

ANC : Pour le financement aux TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises), les fournisseurs de services financiers, y compris ceux spécialisés dans l'affacturage ont une variété de mécanismes qu’ils peuvent utiliser pour atténuer les risques liés à la traçabilité financière des petites entreprises.

Il y a l’analyse des flux de trésorerie. Les fournisseurs de services financiers peuvent se baser sur une analyse approfondie des flux de trésorerie des TPE et PME pour évaluer leur capacité à rembourser le financement. Cette approche peut être moins dépendante des antécédents de crédit traditionnels.

L’utilisation de données alternatives est également une solution. Les plateformes d'affacturage peuvent exploiter des sources de données alternatives, telles que les données transactionnelles, les historiques de paiement ou les informations de facturation, pour évaluer la solvabilité des TPE et PME, en complément ou en remplacement des critères de crédit traditionnels.

Il est aussi possible d’adopter des modèles d'évaluation plus flexibles, prenant en compte des indicateurs non traditionnels, pour s'adapter aux réalités des TPE et PME qui pourraient ne pas avoir une traçabilité financière complète.

Les entreprises spécialisées dans l'affacturage peuvent mettre en place des mécanismes de garanties et de recouvrement solides pour minimiser les risques. Cela peut inclure des garanties personnelles, des cessions de créances, ou d'autres formes de garanties. En mettant en œuvre ces approches, les fournisseurs de services financiers peuvent contribuer à atténuer les risques associés au financement des TPE et PME, favorisant ainsi l'inclusion financière et le soutien aux acteurs de la chaîne d'approvisionnement de petite envergure.

WAT : La CNUCED indique dans son rapport « The Potential of Africa to Capture Technology-Intensive Global Supply Chains » que l’Afrique n’a contribué qu’à hauteur de 1,9 % aux 2 200 milliards $ de financement de la chaîne d’approvisionnement mondial en 2022. Qu’est-ce qui bloque sur le continent ?

ANC : Le financement de la chaîne d’approvisionnement du commerce en Afrique est entravé par plusieurs facteurs tels que l'absence d'infrastructures financières adaptées, des cadres juridiques et réglementaires complexes, ainsi que des défis liés à la confiance et à la transparence dans les transactions commerciales. De plus, des questions liées à la maturité du marché financier et à l'éducation financière jouent également un rôle dans ce contexte.

WAT : Quelles innovations sont indispensables pour transformer l’accès au financement des acteurs de la chaîne d’approvisionnement du commerce en Afrique ?

ANC : Il faut développer une vision de collaboration a tous les niveaux pour accompagner le financement de la chaîne d’approvisionnement à tous les niveaux. A Affacto, nous avons lancé le service Affacto Flow qui permet de financer les fournisseurs, le client, le transitaire, l’entreprises de logistique sur la partie tiers détention. Nous avons décidé de réunir tous les acteurs aux mêmes endroits pour leur permettre d’intervenir de manière collaborative à tous les niveaux de la chaîne.

WAT : Avec la Zlecaf, un marché africain de 1,4 milliards de personnes, quelles opportunités pourraient débloquer l’accès au financement des acteurs de la chaîne d’approvisionnement du commerce ?

ANC : L’effectivité du financement des acteurs de la chaîne d'approvisionnement du commerce, dans un contexte de Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) regroupant 54 pays africains, peut contribuer à l’expansion des marchés pour les acteurs. Avec le marché continental, les entreprises auront accès à plus de commandes qui soutiendront leurs activités de production, distribution, commercialisation. Les entreprises de logistiques et de transport pourront capitaliser sur le financement pour développer et améliorer leurs infrastructures à travers le continent, facilitant ainsi le mouvement efficace des biens.

Les TPE et PME constituent une part significative des acteurs de la chaîne d'approvisionnement en Afrique. Le financement ciblé dont ils pourraient bénéficier contribuerait à renforcer leur capacité de production, leur accès aux marchés et leur conformité aux normes internationales. L’argent pourrait même servir au développement et à l'adoption de solutions technologiques pour améliorer leur gestion de la chaîne d'approvisionnement, renforcer leur visibilité et faciliter leurs transactions au sein de la Zlecaf.

Il faut souligner que le financement pourrait aussi être utilisé pour mettre en place des programmes de formation visant à renforcer les compétences des acteurs de la chaîne d'approvisionnement, notamment en matière de conformité réglementaire et de meilleures pratiques commerciales.

En résumé, à l’heure de la Zlecaf, l’accès des TPE et PME au financement peut offrir aux acteurs de la chaîne d'approvisionnement du commerce en Afrique la capacité de catalyser leur efficacité, compétitivité et leur croissance. Favorisant ainsi une intégration économique plus poussée sur le continent.

WAT : Affacto est actuellement présente au Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire et Togo. Quelles sont les ambitions de la Fintech à court terme ?

ANC : Nous souhaitons mettre en place des partenariats stratégique avec des banques, des fonds de dettes et d’autres fintech et tous autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement.

Nous sommes en levée de fonds actuellement, et souhaitons faire une expansion de nos services sur d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et prospecter les deux Congo.

Nous sommes en discussions avec un pays de la sous-région pour mettre en place un mécanisme innovant qui permettra aux TPE et PME qui effectuent des marchés publics de financer leurs mandants à travers le marché financier.

Muriel Edjo

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