En une dizaine d'années à peine, l'ancien jeune innovateur est devenu patron d’une entreprise technologique spécialisée dans la modernisation de l’agriculture. Il a développé de nombreuses solutions qui facilitent le travail et améliore le rendement des agriculteurs.

Au Niger, l’entreprise Tech-Innov a réussi à se bâtir une solide réputation auprès des agriculteurs au cours des neuf dernières années grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Son fondateur Abdou Maman Kané (photo) en a fait une référence nationale et mondiale avec les nombreuses innovations développées pour améliorer le travail et la production des agriculteurs locaux.

L’informaticien et entrepreneur s’est fait connaître en 2011 en remportant la première place du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient avec son système d’irrigation commandé à distance « Télé-irrigation ». Mais cette idée qui lui est venue de sa propre expérience en tant que fils d’agriculteur a germé dans son esprit depuis 2005.

Ses parents, comme plusieurs agriculteurs nigériens, rencontraient souvent des difficultés d’accès à l’eau pour les cultures. Ils peinaient à transporter de l’eau plusieurs fois par jour sur de longues distances pour arroser régulièrement leurs cultures afin d’en préserver la qualité et la quantité. Il a voulu améliorer leurs conditions de travail avec les TIC en mettant un terme à l’arrosage manuel et surtout réduire le gaspillage d’eau de l’arrosage instinctif.

En 2013, Abdou Maman Kané crée Tech-Innov, une entreprise spécialisée dans la promotion et la commercialisation de solutions technologiques agricoles et d’irrigation. C’est à travers elle qu’il commercialise son système Télé-irrigation, un kit matériel et logiciel composé d’un réservoir connecté à une pompe et à un réseau de canalisations installé dans un champ. La pompe est reliée à un boîtier muni d’une carte SIM. L’agriculteur n’a qu’à composer un code depuis son téléphone pour l’activer et déclencher l’arrosage. Les utilisateurs ont également la possibilité d’accéder en temps réel à des informations comme la température, le taux d’humidité, la pluviométrie, la radiation solaire, la vitesse et la qualité de l’air pour savoir quand arroser.

A la suite de Télé-irrigation, l’informaticien a réussi à s’illustrer à travers plusieurs autres innovations comme le bio fertilisant intelligent, le kiosque d’eau potable en milieu rural, l’abreuvage automatique, et la météo mobile. Des réalisations qui lui ont valu de nombreuses distinctions comme le deuxième prix Climat Start-up COP22, le troisième Prix du Jeune entrepreneur social africain de Libreville (2015), le Grand Prix mondial Hassan II de l'Eau (2015), la Médaille de création écologique à Nice (2013), une médaille au Salon international des inventions de Genève (2012). 

Ruben Tchounyabe

Lire aussi : Avec ses solutions connectées, la start-up sénégalaise Tolbi améliore l’irrigation des champs et leur rendement

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A travers la solution numérique, de nombreux aquaculteurs ont l’opportunité d’améliorer leur activité et leur profit. Elle leur permet de détenir une partie essentielle de la chaîne de valeur.

En se lançant dans la pisciculture au Kenya en 2016, Dave Okech (photo, à gauche) s’est immédiatement rendu compte des problèmes qui gangrènent le secteur dans son pays, notamment la faible productivité et le manque d’assistance technique. Entrepreneur intéressé par la technologie, il a immédiatement commencé à réfléchir à un moyen pratique de remédier à ces nombreux obstacles.

C’est ainsi qu’est née AquaRech en 2018, une solution numérique destinée aux pisciculteurs. C’est un ensemble de trois services : une application mobile, un thermomètre connecté et une plateforme web.

L’application mobile embarque un système de base de données centralisées qui connecte les aquaculteurs, les commerçants de poissons et les fournisseurs d’aliments. Disponible sur Android, elle permet aussi de calculer la quantité d’aliments dont aurait besoin la population de poissons à partir de la température de l’eau. Cette donnée est transmise à l’application grâce au thermomètre connecté installé dans le bac d’élevage des poissons. En ayant une idée de la quantité d’aliments nécessaire pour leurs poissons, les éleveurs peuvent directement entrer en contact avec les producteurs via la plateforme web sans plus passer par les intermédiaires qui rendaient le processus fastidieux.

L’utilisation de la solution de Dave Okech permet aux piscicultures de réduire la période de production de 13 à 8 mois, d’augmenter les rendements, de réduire les coûts de production de 30% et d’augmenter les bénéfices de 25%.

Diplômé en sciences actuarielles, Dave Okech a reçu maintes distinctions grâce à ses nombreux efforts dans le secteur de la pisciculture au Kenya. Le Mandela Washington Fellow 2016, l'Acumen Fellow 2019 ou encore le Global Farmer Network Fellow 2020 sont autant de distinctions qui garnissent l’armoire de l’entrepreneur kényan.

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi :  Mali : le service d’informations STAMP guide les populations pastorales vers de beaux pâturages

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L’Agence Ecofin dresse le bilan et une analyse des levées de fonds des start-up africaines au cours des deux premiers mois de 2022. Une année déjà marquée par une flopée de deals, mais aussi, une hausse des montants reçus, des signaux d'une nouvelle série de records après les performances de l’exercice 2021.

Alors que l’année 2021 s’est conclue par un record absolu en matière de levées de fonds, l’écosystème start-up africain a le vent en poupe en ce début d’année. Après un premier mois de janvier prolifique, Février s'est inscrit dans le même trend des records. Jamais le niveau des investissements n’a été aussi haut sur les deux premiers mois de l’année.

Selon des données combinées de la plateforme Africa : The Big Deal et de l’Agence Ecofin, au moins 1,2 milliard $ ont été déjà levés par les jeunes pousses opérant en Afrique cette année. À titre de comparaison, ce chiffre n’a pas excédé les 400 millions $ en 2021 sur la même période. L’an dernier, il a fallu cinq mois pour atteindre ce niveau d’investissements, et neuf mois en 2020. A ce rythme, les injections de fonds dans les start-up africaines pourraient atteindre plus de 7 milliards $ en 2022, soit près du double des réalisations de 2021.

159 opérations, 2 big deals

La confiance des investisseurs dans l’univers de l’entrepreneuriat et de l'innovation africaine va crescendo. Quelque 159 opérations ont marqué ce début d’année, c’est presque le double du nombre de deals recensés à la même période en 2021 (83 opérations recensées). Les tours d’amorçage continuent de se tailler la part du lion. Et même si les rondes de petites tailles semblent tenir le pari, les opérations plus avancées maintiennent également le cap.

D’abord, les séries A se sont multipliées. On en recense déjà au moins 9. Autre fait intéressant, l’écosystème a battu en deux mois, le record du nombre de séries D sur une année calendaire, avec les opérations du Ghanéen mPharma (35 millions $) qui fournit des médicaments en dépôt aux pharmacies et la fintech nigériane Flutterwave (250 millions $). L’autre opération d’envergure est le tour de table de 100 millions $ d’InstaDeep, la start-up tunisienne, spécialiste de l’intelligence artificielle, qui travaille dans la biotech.

 La fintech toujours en tête

Menée par la licorne nigériane, devenue la plus importante start-up africaine en matière de valorisation, la fintech africaine démarre 2022 sur les chapeaux de roue. Pas moins de 50 opérations sur les 160 dénombrées concernaient les solutions de technologies financières, soit 20 de plus qu’en 2020 à la même période. Les investissements dans le secteur ont franchi la barre des 530 millions $. A la même période en 2021, la fintech n’avait capté que 150 millions $. 

Derrière la fintech, les solutions en matière d’énergie et d’eau sont celles qui ont attiré le plus d’opérations, au total 22 transactions, mais des deals, dans leur grande majorité, de petites tailles pour un total de seulement de 26 millions $. Ce montant reste deux fois plus faible que celui de 2021 (plus de 50 millions $)

 

Des Percées et des baisses

En collectant 91 millions $ en février, le Sud-Africain des communications mobiles et du chat-commerce, Clickatell, a fortement contribué à la percée du secteur des télécoms, média Entertainment. Ce progrès est également à l’actif de Poa Internet, le fournisseur d’accès à Internet kényan qui a annoncé en janvier le premier closing de son tour de financement de 28 millions $, une opération menée par Africa50. Au total, le secteur timide en 2021, a déjà reçu sur les deux premiers mois, en seulement 6 opérations, six fois plus d’investissements que pendant toute l’année 2021. Cependant, certains secteurs comme l’EdTech et le recrutement ou l’e-santé ont perdu du terrain en glissement annuel.

 

 Le Nigeria, la start-up nation africaine

Avec plus de 34% des deals, le Nigeria continue de consolider son hégémonie dans  l’univers start-up africain, drainant trois fois plus d’investissements qu’à fin février 2021.  Les start-up opérant au Nigeria ont reçu au total 392 millions $, soit environ 32% des levées de fonds globaux. Ces financements sont allés dans leur plus grande majorité à la fintech (335 millions $, un peu près de 85%), ce qui représente plus de 70% des fonds levés par le secteur au cours de la période sous-revue.

De leur côté, le Kenya, l’Egypte, l’Afrique du sud, de loin les poursuivants directs de la première économie africaine en termes de PIB, suivent le pas. Ensemble, ces “top start-up nations africaines” concentrent plus de 80% des financements reçus des capital-risqueurs axés sur l’Afrique.

 

 

Qui investit dans les start-up africaines ?

Plus de 320 investisseurs ont déjà participé aux différents cycles de financement des start-up africaines durant ces deux premiers mois de l'année.

Alors que de plus en plus d’investisseurs à travers le monde se tournent vers l’Afrique, ce sont les sociétés américaines de capital-risque qui semblent les plus actives sur le continent. Elles sont citées au moins 180 fois dans les cycles de financement de ce début d’année. La première place revient à l’accélérateur californien Y Combinator qui apparaît dans 14 opérations. L’US African Development Foundation (USADF), nouvellement arrivé sur le marché africain, monte déjà sur la deuxième marche du podium. Les investisseurs asiatiques eux sont menés par le Japon. Le Japonnais Kepple Africa Ventures continue d’étendre ses intérêts sur le continent alors que d’importants acteurs nippons, notamment SoftBank Group font leur première semence sur le continent depuis 2019. 

Au-delà de tout, l’Afrique se finance en partie, en témoigne la présence marquée d’investisseurs africains traditionnels tels que le Mauricien Launch Africa (13 deals en 2022 et 80 depuis 2019), et le Nigerian LoftyInc Capital Management (8 deals, 54 depuis 2019). Aussi, de nouveaux capital-risqueurs comme le Nigerian All On (13 deals) émergent-ils.

 

 

Fiacre E. Kakpo

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Bien que leur nombre soit encore très réduit, elles multiplient les initiatives fortes pour se fédérer et briser les barrières qui les ont retenus jusqu’à présent. Formation, réseautage, financement sont au cœur de la stratégie panafricaine d’éveil en cours de déploiement avec le soutien de divers partenaires.

Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL », Partech révèle qu’un total de 134 start-up fondées par des femmes enregistrées en 2021 a effectué un tour de table contre 47 opérations financières comptabilisées en 2020, soit une croissance de +285%. Les start-up fondées par des femmes ont réalisé 20% des 681 tours de table enregistrés l’année dernière, en croissance de 7% comparé à 2020 (13%). Elles ont obtenu 834 millions $, en croissance  de +281% par rapport à 2020. Ce montant représente 16% du total des 5,2 milliards $ d’investissement levés en 2021 par des start-up, en hausse de 2% par rapport à 2020 (14%).

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Pourcentage de fonds levés et de tours de tables effectués par des tech entrepreneurs africaines (Source : Partech)

Bien que ces données montrent une progression dans le volume d’investissements captés par les tech entrepreneurs africaines d’une année à une autre, Briter Bridges déplore tout de même un niveau très faible au cours des neuf dernières années.

Beaucoup reste à faire

Dans son rapport « In Search Of Equity Exploring Africa’s Gender Gap in Startup Finance » publié en octobre 2021, Briter Bridges indique qu'entre janvier 2013 et mai 2021, un total de 1 112 start-up opérant à travers l'Afrique ont mobilisé un total de 1,7 milliard $ de financements de démarrage. Parmi ces entreprises, 75% avaient des équipes exclusivement masculines, 9% des équipes exclusivement féminines et 14% des équipes fondatrices mixtes. « Seulement 3% des financements de démarrage sont allés à des équipes fondatrices entièrement féminines, contre 76% pour les équipes entièrement masculines », souligne la société de recherche axée sur les données, basée à Londres et fondée en 2018. Selon elle, cela signifie que pour chaque « dollar investi dans des équipes fondatrices entièrement féminines, les équipes entièrement masculines ont reçu 25 $ ».

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Volume d’investissement levé par genre de fondateur (Source : Briter Bridges)

Sur la faible présence des tech entrepreneurs africaines dans le captage de l’investissement, Partech et Briter Bridges s’accordent à dire qu’elle s’explique en partie par la faible présence des femmes dans les segments porteurs comme la Finance, la logistique, le transport. Elles préfèrent en majorité les secteurs du commerce de détail et des services, qui nécessitent moins de capitaux et présentent moins d'obstacles à l'entrée. De plus, les tech entrepreneurs masculins, d’abord plus nombreux, sont également plus susceptibles d'opérer dans des sous-secteurs qui attirent moins d'investissements tels que l'edtech ou la healthtech, accentuant la concurrence.

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La représentation du genre dans les différents secteurs tech (Source : Briter Bridges)

Il y a aussi le tempérament des investisseurs. « Même lorsqu'elles travaillent dans des secteurs suscitant un grand intérêt de la part des investisseurs, les équipes entièrement féminines sont toujours moins susceptibles de recevoir un financement que les équipes entièrement masculines, et elles reçoivent des montants plus faibles lorsqu'elles obtiennent un financement », note Briter Bridges. Enfin, plusieurs autres types d’obstacles entravent encore une plus grande présence des femmes dans la tech industrie africaine, notamment la faible présence des jeunes filles dans les filières scientifiques (STEM) ; un réseau d’affaires plus faible, essentiellement composé de femmes. Mais des initiatives se multiplient pour aider les tech innovatrices à surmonter ces barrières.

Formation et financements ciblés

Au cours des dix dernières années, le soutien aux Africaines dans le numérique a gagné en intérêt. La transformation numérique s’accélérant au fil des ans, les formations dans les compétences numériques à leur endroit se sont multipliées. De nombreux partenaires internationaux et locaux comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Fondation Bill et Melinda Gates, Google, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’y sont impliqués. De son côté, depuis 2015, Orange a investi dans des maisons digitales dans ses 16 marchés d’Afrique pour former les femmes aux compétences numériques, en plus des programmes dédiés que le groupe soutient déjà. Des pôles de financement ciblés ont également déjà été lancés par divers acteurs, notamment Alitheia Capital, fonds de capital-investissement de 100 millions de dollars, cofondé par Tokunboh Ishmael et Polo Leteka Radebe. Il y a FirstCheck Africa, collectif d'investisseurs et fonds d'investissement dirigés par des femmes et axés sur les femmes, cofondé par Eloho Omame et Emmanuel Bocquet. Il y a aussi WeFundWomen, communauté d'investissement intelligente fondée par Hope Ditlhakanyane pour les start-up en Afrique en les connectant à des capitaux démocratisés. Akazi Capital de Liebe Jeannot, est un fonds d'impact « crowdfunding », qui investit jusqu'à 250 000 $ dans des entreprises en phase de démarrage détenues et dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne.                         

Muriel Edjo

Lire aussi : Des bourses de formation au numérique pour les femmes africaines

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L'entreprise Tolbi, qui a développé une solution numérique dans le but d’aider les agriculteurs sénégalais à mieux rentabiliser leurs récoltes, a été lancée en 2019. Aujourd’hui, elle a déjà à son actif plusieurs reconnaissances et récompenses aussi bien nationales qu’internationales.

Tolbi, start-up sénégalaise spécialisée dans les technologies agricoles, a annoncé le vendredi 4 mars sa sélection dans le cadre du programme Google For Startups Advisor : Sustainable Development Goals (2022). Ce programme a été conçu dans le but de donner aux start-up technologiques les moyens de créer et d’évoluer en entreprises viables à impact sur un ou plusieurs objectifs de développement durable des Nations unies (ODD).

« Le programme cible les start-up qui résolvent les grands défis du monde avec agilité, technologie innovante et détermination. Notre mission est simple : permettre aux agriculteurs d’augmenter leurs productions et leurs revenus à travers une agriculture intelligente face au climat basée sur la technologie », a indiqué la start-up sur ses réseaux sociaux.

Le programme d’accélération va se dérouler sur une durée de 3 à 5 mois au cours desquels la start-up, tout comme plusieurs autres sélectionnées, va bénéficier d’une formation spécialisée, d’un mentorat sur les partenariats ODD, la mesure de l’impact social, le leadership et la collecte de fonds. Un parcours lui permettra au final d’établir des relations d’affaires solides sur lesquelles s’appuyer pour réussir une éventuelle levée de fonds. 

Tolbi a déjà révolutionné le secteur agricole sénégalais en développant un kit d’objets connectés basé sur l’intelligence artificielle et l’edge computing pour faciliter l’irrigation des champs et améliorer le rendement agricole. Ces prouesses lui ont valu, entre autres, le Grand Prix du président de la République pour l’innovation numérique en 2020.

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi : Avec ses solutions connectées, la start-up sénégalaise Tolbi améliore l’irrigation des champs et leur rendement 

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Grâce aux données satellitaires, les éleveurs peuvent mieux faire face à la raréfaction des ressources alimentaires et en eau pour les troupeaux. C’est une bouée de sauvetage pour de nombreuses familles agropastorales soumises aux changements climatiques dans la zone sahélienne.

Le projet STAMP (Sustainable Technology Adaptation for Mali Pastoralists) est une réponse digitale aux problèmes de pâturage que rencontrent de plus en plus les populations pastorales dans la région de Gao au Mali. Les activités industrielles et agricoles, la surpopulation humaine et animale, ainsi que le changement climatique ont réduit les ressources pour leur bétail. Les éleveurs qui se déplacent en fonction des saisons à la recherche de l’herbe fraîche et des points d'eau pour leurs troupeaux n’ont plus comme par le passé la certitude d’en trouver. Grâce au service STAMP ils peuvent éviter de longs voyages inutiles.

STAMP met à leur disposition des informations géo-satellites sur la disponibilité et la qualité de la biomasse pour l’alimentation de leur cheptel, la disponibilité en eau de surface pour son abreuvement, et aussi sur la concentration des animaux autour de ces ressources. STAMP fournit également des informations sur le prix du bétail et des céréales, et des conseils en santé animale et sur des produits financiers adaptés aux éleveurs. Il leur suffit d’un appel vers un centre géré par Orange Mali ou d’une requête faite via un menu USSD sur de simples téléphones mobiles pour obtenir instantanément des données importantes pour leur déplacement.

STAMP est le fruit d’un partenariat public-privé impliquant le ministère malien de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Orange-Mali, l'organisation d’éleveurs « Tassaght », le prestataire de service international spécialiste en télédétection HSS des Pays-Bas et l’Organisation internationale  de développement des Pays-Bas (SNV). Il a été lancé en 2017, année au cours de laquelle le service a remporté le 1er Prix Orange de l’entrepreneur social Mali.

Le 17 décembre 2020, au cours d’une conférence de presse à Bamako, Thomas Sommerhalter, le gestionnaire du projet STAMP expliquait  que les « enquêtes auprès des producteurs ont révélé que la fiabilité et le besoin d’avoir des informations à temps opportun sont la clef pour la prise de décision par les pasteurs ».

A travers deux autres services introduits par la suite, STAMP aide aussi déjà les cultivateurs à obtenir des informations sur la météo, les modes de plantation, les graines, le temps des semis, les engrais, etc. Le chef de division responsabilité sociale de l’entreprise à Orange Mali, Abdoul Malick Diallo, avait déclaré : « les conseillers parlent les langues vernaculaires et peuvent se comprendre avec la plupart des cultivateurs qui leur parlent le peul, le dogon, le songhaï, le bamanankan ». Ce sont des agronomes. 

Ruben Tchounyabe

Lire aussi : Thione Niang, le Sénégalais qui abandonne le monde politique américain pour l’agritech africaine

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L’Agritech en Afrique semble encore timide au regard du volume modeste de financement qu’elle suscite. 2,3 % des 5,2 milliards $ de financement mobilisés par les start-up sur le continent en 2021 selon Partech. Le segment enregistre tout de même de belles réussites au fil des années.

FreshSource Global, plateforme B2B pour les produits agroalimentaires, reliant les exploitations agricoles aux entreprises en Egypte et fournissant des solutions de dernier kilomètre, a annoncé le lundi 28 février l’obtention d’un financement de démarrage de Wamda Capital, 4DX Ventures et d’investisseurs providentiels. La somme qui n’a pas été dévoilée, mais qui est estimée à « sept chiffres » en dollars par la start-up, est destinée à soutenir sa croissance.

« Nous prévoyons d'utiliser ces fonds pour agrandir notre équipe et investir davantage dans notre technologie. En outre, nous allons couvrir tous les gouvernorats égyptiens d'ici à la fin de 2023. En 2024, nous commencerons à envisager un plan d'expansion mondiale », a indiqué Farah Emara, co-fondatrice et présidente-directrice général de FreshSource. Elle a souligné que le financement contribuera à « accélérer notre mission de création de systèmes alimentaires frais plus durables grâce aux données et à la technologie, afin de transformer la vie des producteurs, des entreprises et des consommateurs et d'améliorer la planète ».

FreshSource joue le rôle d’intermédiaire entre les producteurs agricoles et les commerces tels que les supermarchés. L’entreprise fondée en 2018 et lancée en 2019 s’appuie sur une plateforme numérique à travers laquelle elle centralise l’offre des agriculteurs et la demande des commerces. Elle veille à ce que les besoins des clients soient satisfaits en réduisant le nombre d'intermédiaires par lesquels les produits agricoles transitent. Elle veille également à la sécurité des produits agricoles notamment en matière de conservation et de transport jusqu’à l’acheteur.

En 2020, FreshSource revendiquait déjà 300 agriculteurs locaux comme utilisateurs de son service, 1 500 emplois créés et aussi avoir évité une perte de 200 tonnes d’aliments. Selon, Farah Emara,  « en réduisant les pertes alimentaires, vous réduisez le coût des aliments frais et vous permettez à un segment de la population qui ne pouvait pas se le permettre auparavant d’avoir un mode de vie plus sain. Aussi, en ce qui concerne les producteurs, cette méthode augmente leurs revenus et améliore ainsi leur qualité de vie ».

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi : MooMe, l’application mobile qui veut améliorer le rendement des éleveurs de vaches laitières en Afrique

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« Pour ma part, j’ai été choquée de voir l’inorganisation qui existait, du planteur jusqu’à la coopérative. Alors que, quand on sort de la coopérative pour aller vers l’exportateur, tout est vraiment bien organisé… ». Sur ce constat, Armelle Koffi a entrepris, avec succès, d’informatiser le travail des planteurs et de leurs coopératives.

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L’entrepreneur social s’engage pour le développement d’une agriculture africaine appuyée sur les nouvelles technologies. « On peut utiliser des robots ou des tracteurs connectés, ou bien des capteurs qui permettent un contrôle à distance » est-il venu expliquer à la cheffe du gouvernement togolais Victoire Tomégah-Dogbé, la semaine passée.

Né à Kaolak, au Sénégal, au sein d’une famille modeste de 28 enfants, Thione Niang se décrit à la fois comme un « stratège politique, entrepreneur social, auteur, leader communautaire, conférencier international et consultant ». Arrivé aux Etats-Unis en 2000 avec seulement 20 $ en poche, il est aujourd’hui à la tête de six organisations internationales dont Akon Lighting Africa, un projet d’électrification de l’Afrique, ou encore JeufZone Farms, qui veut répondre aux besoins alimentaires de l’Afrique. Grâce à son travail acharné, il a réussi à devenir une célébrité internationale et une source d’inspiration pour la jeune génération africaine.

Sa carrière professionnelle aux Etats-Unis, Thione Niang l’a débutée par des petits métiers. Après quelques mois dans le Bronx à New York, où il travaille dans un restaurant, il déménage à Cleveland où il rejoint le monde politique et travaille dès 2005 comme volontaire pour la campagne municipale du conseiller local démocrate Kevin Conwell. Il devient ensuite directeur adjoint de la campagne du candidat à la mairie Frank Jackson. Bien plus tard, il est directeur de campagne de la députée noire Shirley Smith qui veut devenir Sénatrice. C’est elle qui lui présente le sénateur Barack Obama en 2006, à Columbus.

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Deux ans plus tard, Thione Niang devient l’organisateur communautaire pour le Président Barack Obama lors des élections présidentielles de 2008. Il est ensuite nommé co-président national de « gen44 », la 44e initiative de collecte de fonds des jeunes américains, pour la campagne de réélection de 2012 du président.

Panafricain dans l’âme, il a décidé de revenir dans son pays natal en 2014 pour y développer des projets à impact à l’instar de JeufZone Farms qu’il a fondé en 2015. Son objectif, répondre aux besoins agricoles de l'Afrique en développant ce secteur par le biais des nouvelles technologies.

JeufZone Farms est spécialisé dans la production, la commercialisation, la conservation et la distribution de produits agricoles. Sur une surface de 75 hectares, les jeunes qu’il encadre pratiquent des activités agricoles, contre 50 % de leurs bénéfices. La structure approvisionne ses propres restaurants au Sénégal, et dispose d’un site Internet pour la livraison. Elle fournit également les outils, formations et les expériences nécessaires aux jeunes qui souhaitent se lancer dans ce secteur.

« Ce n’est pas un travail de pauvre dans des villages sans eau ni électricité qu’il faut absolument quitter pour trouver un job de gardien à Dakar. L’agriculture est noble, elle compte parce qu’elle est la base de notre indépendance économique. C’est elle qui nourrit le pays », affirme-t-il.

Son projet mené avec succès, celui dont l’action rayonne désormais dans de nombreux pays africains et au-delà, a déjà formé plus de 200 jeunes. Pour l’année 2022, le quadragénaire envisage de conquérir le marché togolais, où il entend développer l’agriculture et intervenir dans plusieurs autres domaines. Il a échangé à cet effet jeudi 3 février avec le Premier ministre togolais Victoire Tomégah-Dogbé. « La spécificité, c’est que l’on peut utiliser des robots ou des tracteurs connectés, ou bien des capteurs qui permettent un contrôle à distance pour éviter les déplacements sur les grandes exploitations dans le domaine agricole, par exemple. Nous allons voir dans quelles mesures ça peut se faire au Togo », a-t-il expliqué.

Aïsha Moyouzame

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Après plusieurs distinctions, la start-up qui envisage d’effectuer une levée de 500 000 $ en ce début d’année 2022 ambitionne de devenir un des leaders de la smart agriculture en Afrique. Plusieurs pays suscitent son intérêt.

Grâce au projet Tolbi, qui signifie « champ » en wolof, Mouhamadou Lamine Kébé, alors étudiant en systèmes réseaux télécoms à l’Ecole supérieure polytechnique (ESP) de Dakar, et trois de ses camarades se sont attaqués, dès 2019, aux problèmes de gestion de l’eau que vivent les agriculteurs sénégalais. Ils ont développé un kit d’objets connectés basé sur l’intelligence artificielle et sur l’edge computing pour faciliter l’irrigation des champs et améliorer le rendement agricole.

« Nous utilisons des drones, des images satellitaires et des objets connectés avec des capteurs d’humidité pour permettre à l’utilisateur de disposer en temps réel des informations relatives aux besoins en eau et en engrais de leurs champs afin d’optimiser leur irrigation et d’améliorer leur rendement. Cela permet de réduire en amont les apports en eau et carburant, diminuant ainsi les coûts de production », explique Mouhamadou Lamine Kébé, fondateur de la start-up Tolbi.

Grâce aux capteurs, les données sont récupérées en temps réel dans une région donnée. Elles sont transmises aux ingénieurs qui les soumettent aux algorithmes d’intelligence artificielle afin d’en ressortir des informations clés pour la prise de décision. Les données analysées sont ensuite mises à la disposition des utilisateurs via des applications dédiées pour leur permettre de prendre une décision. Mouhamadou Lamine Kébé indique que le système, conçu pour répondre aux besoins de tous les agriculteurs, même ceux aux revenus modestes ou analphabètes, est accessible via un simple téléphone muni d’une carte SIM. Il suffit à l’agriculteur de composer le numéro du dispositif et d’interagir avec un système de commande vocal en wolof ou pulaar, deux langues parlées au Sénégal.

Un an après son développement, le projet est passé du stade du prototype à la mise sur le marché. « Nous réussissons à optimiser jusqu’à 30 % le rendement agricole tout en réduisant les pertes en eau jusqu’à 60 % », se réjouit le fondateur de Tolbi. Aujourd’hui, la solution s’est développée et propose déjà de nombreux autres services tels que le comptage des plants, le modelage du terrain, l’estimation de rendement, l’analyse de la santé des plantes, l’analyse des mauvaises herbes.

Avec un fort impact socioéconomique touchant l’agriculture, secteur économique qui a représenté 9,4 % du produit intérieur brut (PIB) du Sénégal en 2018 selon le rapport 2020 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), Tolbi a remporté plusieurs distinctions parmi lesquelles le Grand Prix du président de la République pour l’innovation numérique en 2020. La start-up, qui envisage d’effectuer une levée de fonds de 500 000 $ en début d’année 2022, ambitionne de devenir un des leaders de la smart agriculture en Afrique. Tolbi souhaite exporter ses compétences dans d’autres pays du continent, en particulier le Nigeria, le Kenya, l’Algérie ou le Maroc. 

Ruben Tchounyabe

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