Le premier incubateur insurtech au Rwanda, organisé par la compagnie de réassurance PTA (ZEP-RE) en partenariat avec l'ONG Westerwelle Startup Haus, sélectionnera 25 start-up pour un Hackathon Insurtech le mois prochain, et cinq équipes par la suite pour rejoindre un programme d'incubation de six mois.
Le programme s'intéresse particulièrement aux start-up dans les domaines de la fintech, de l'agritech, de l'e-santé, de la legaltech, de la climate tech et des solutions basées sur la blockchain.
Les candidatures sont ouvertes ici jusqu'au 15 mars.
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Formée en agriculture et élevage, elle utilise la technologie pour proposer des produits alimentaires locaux de qualité aux Camerounais. Par le biais de sa start-up, elle promeut une alimentation saine et souhaite réconcilier les femmes avec leur cuisine.
Marie Ange Etogo (photo) est une entrepreneure camerounaise. Technicienne d’agriculture et d’élevage formée à l’Ecole pratique d’agriculture de Binguela, elle est la fondatrice et la présidente-directrice générale d’eFoods Market.
eFoods Market est une entreprise composée « d’innovateurs et de visionnaires », qui a la volonté de mettre à jour et d’améliorer constamment l’expérience d’achat en ligne. Sa boutique sur les réseaux sociaux propose des produits d’épicerie ou plats préparés et un service client personnalisé aux acheteurs depuis le confort de leur foyer.
Marie Ange Etogo a fondé la start-up dans le but d’aider les femmes à cuisiner plus facilement et pour certaines, apprendre à cuisiner tout en maintenant l’équilibre entre leur vie professionnelle, familiale et sociale. eFoods Market permet donc de gagner du temps en cuisine grâce aux paniers recettes constitués de produits issus de l’agriculture locale qu’elle propose à ses clients.
Elle a confié à We Are Tech Africa que d’ici les cinq prochaines années, « nos objectifs sont d’ouvrir des supermarchés qui vont commercialiser nos gammes de produits dans les quatre plus grandes villes du pays, donc rendre nos produits accessibles dans pratiquement tout le pays ; de développer toutes nos gammes de produits à l’échelle industrielle, c’est-à-dire avoir une marque qui peut concurrencer celles occidentales ; de basculer aussi du côté de la restauration rapide, donc ouvrir des petits restaurants rapides de menus traditionnels et 100 % camerounais ».
La jeune femme a démarré son parcours professionnel en 2016, en France, au sein de la société de communication Novagift. Elle y a fait un stage en tant qu’apporteuse d’affaires. Puis en 2017, au Cameroun, elle renouvelle l’expérience de stagiaire mais plutôt comme traductrice français/anglais et vice versa à la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) jusqu’en 2018.
En 2021, Marie Ange Etogo a remporté le prix spécial féminin du Prix Orange de l'entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (POESAM). Elle a bénéficié d’un financement d’un million de francs CFA, soit près de 1 600 $, et d’un accompagnement de six mois pour mûrir son projet. En 2020, elle était la lauréate de l’OIC Startup Innovation Challenge organisée par Ocean Innovation Center (OIC) de Kribi.
Melchior Koba
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Il est un serial entrepreneur passionné d’innovation et de technologie ayant pour but de faire de l’Afrique un hub alimentaire mondial. Il a plusieurs fois été récompensé pour son impact sur le développement du secteur agricole en Afrique.
Emeka Nwachinemere (photo) est un entrepreneur en série nigérian. Il est titulaire d’un bachelor en ingénierie mécanique obtenu en 2011 à l’université du Nigeria, à Nsukka, d’un certificat en entrepreneuriat et gestion obtenu en 2015 à l’Enterprise Development Center de l’université panatlantique. Il est le fondateur et le président-directeur général de Kitovu Technology Company.
Kitovu Technology Company est une entreprise technologique, fondée en 2016, qui construit et déploie des infrastructures agricoles et post-récoltes intelligentes pour l’agriculture africaine, afin de permettre aux petits exploitants d’optimiser leur productivité et leurs revenus. En pratique, l’entreprise utilise les données pour éliminer les approximations et les inefficacités de la chaîne d’approvisionnement, afin de permettre aux petits exploitants agricoles de gagner plus d’argent avec leurs exploitations.
Aujourd’hui, l’entreprise propose trois produits pour aider les agriculteurs. Ces derniers sont YieldMax, une plateforme de conseil par satellite, d’audit de la santé des cultures et de recommandation d’intrants ; eProcure, un outil d’agrégation de produits de base ; et Storagex, un système de gestion post-récolte qui utilise également les récépissés d’entrepôt comme garantie pour le financement des agriculteurs.
En octobre 2022, l’entreprise a lancé ComboTrader, une infrastructure d’échange de produits de base pour l’agriculture africaine où les particuliers et les organisations peuvent acheter des produits agricoles comme le maïs, le soja et le sorgho.
Kitovu Technology Company recently launched ComboTrader, the Commodity trading infrastructure for African agriculture where individuals and organisations can buy farm produce (e.g. maize, soybean, sorghum, etc.), pic.twitter.com/K4RXWKb6v7
— Kitovu Technology Company (@KitovuT) November 11, 2022
Interrogé, lors d’une interview menée par TechCabal récemment sur les objectifs que son entreprise veut atteindre dans les cinq prochaines années, Emeka Nwachinemere déclare : « nous sommes en 2028. Kitovu sera opérationnel dans cinq pays africains, au service d’au moins 200 000 petits exploitants agricoles dont le rendement des cultures auraient augmenté de 30 %, les pertes après récolte réduites de 20 % et les revenus annuels augmentés de 40 %. Un million de tonnes de réduction des émissions de gaz à effet de serre auraient été enregistrées grâce à la combinaison d’une bonne agriculture intelligente sur le plan climatique et des pratiques régénératrices de la part de nos agriculteurs ».
Emeka Nwachinemere est également cofondateur et chef de la stratégie d’entreprise et investissements d’E Farms, une société de technologie agricole. En 2013, il a fondé la Livingstone Mega Industries, une entreprise de transformation et de conseil en agroalimentaire qu’il a dirigée jusqu’en 2016. Entre 2005 et 2006, il était monteur en mécanique à Mitchelson Nigeria Ltd.
Lauréat en 2016 des Total Startupper Awards for Innovation et des Nigerian Innovation Awards, il est un ancien du Tony Elumelu Entrepreneurship Program de 2015. Il a fait partie des finalistes du Prix Afrique de la Royal Academy of Engineering (Royaume-Uni) en 2018 et a également remporté le concours Ideas for Action de la Banque mondiale en 2017. Il fait partie des 623 només au 2022 World CEO of the Year de Plus Media Group.
Melchior Koba
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Il est un innovateur talentueux et déterminé dans le domaine de l’agritech, qui met son expertise en génie et en sciences au service de la résolution des défis agricoles auxquels sont confrontés les agriculteurs dans les pays en développement.
Youssef Benkirane (photo) est un entrepreneur marocain diplômé de l’école polytechnique fédérale de Lausanne où il a obtenu un master en ingénierie, gestion et entrepreneuriat. Egalement titulaire d’un master en sciences générales et gestion stratégique obtenu à CentraleSupélec, il est un cofondateur et le président-directeur général de la start-up Terraa.
Fondée en 2022, Terraa est une start-up qui s’appuie sur des technologies innovantes pour se procurer des produits frais auprès des agriculteurs et les livrer aux détaillants en quelques heures. Ainsi, elle met en relation les agriculteurs avec les détaillants, les restaurants et les prestataires de services. Sa plateforme technologique permet aux agriculteurs de gagner des revenus plus élevés et assure une demande constante pour leurs produits, tout en fournissant aux détaillants des marchandises de haute qualité à des prix compétitifs.
Terraa réduit également le gaspillage alimentaire et diminue les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation d’eau douce et l’utilisation des terres, contribuant ainsi à une chaîne d’approvisionnement alimentaire plus respectueuse de l’environnement.
Lors d’un tour de table mené par FoodLabs, un investisseur européen en capital-risque et un studio de recherche sur l’alimentation, la durabilité et la santé, Terraa a levé 1,5 million de dollars de fonds de pré-amorçage le 14 février 2023. Les autres investisseurs ayant participé au tour de table sont UM6P Ventures, Outlierz Ventures, Musha Ventures et DFS Lab.
« Dans les prochains mois, nous construirons quelques centres de collecte dans toutes les grandes villes agricoles du Maroc. Nous les utiliserons pour stocker les produits que nous avons collectés auprès des agriculteurs en vue de leur distribution aux clients finaux », a déclaré Youssef Benkirane à TechCrunch après le tour de table réussi.
Conseillé chez MakerDAO, une entreprise technologique financière, depuis 2021, la carrière professionnelle de Youssef Benkirane a commencé en 2014 à Rolex, en Suisse, en tant qu’ingénieur industriel. Parallèlement, il était aussi ingénieur logiciel de l’entreprise de commerce d’articles de luxe et de joaillerie Richemont.
En 2015, il est embauché aux Etats-Unis par Try The World, une société de restauration, au poste de responsable de croissance et des données. En 2017, il rejoint Argon & Co, un cabinet de conseil en management basé à Paris, en tant que consultant sénior. En janvier 2019, il est nommé associé sénior du cabinet de conseil Bain & Company et en décembre de la même année, il devient un consultant du cabinet. De 2021 à la création de Terraa, il a été le directeur général de Zapp, une entreprise de commerce de détail de produits d’épicerie, en France.
Melchior Koba
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Il est un entrepreneur visionnaire qui met l’accent sur la qualité et l’innovation pour améliorer les systèmes alimentaires locaux et fournir des aliments sains et abordables à la population. Il a fondé deux start-up qui servent son but de développer le secteur agricole en Afrique.
Shikama Dioscore (photo) est un entrepreneur rwandais diplômé de l’université nationale du Rwanda où il a obtenu une licence en biologie végétale et conservation en 2012. Il est le fondateur et le président-directeur général de la start-up de distribution alimentaire Food Bundles.
Fondé en 2020, Food Bundles veut optimiser la distribution de produits alimentaires frais pour les consommateurs vivant dans les villes tout en créant un marché résilient et durable pour les petits exploitants agricoles. Par le biais de sa plateforme technologique, la start-up permet aux agriculteurs d’utiliser leurs téléphones numériques afin de réaliser des transactions avec les clients urbains.
Avant Food Bundles, Shikama Dioscore a fondé, en 2011, et dirige la start-up agritech AgriCo dans le but d’aider les agriculteurs à améliorer leur rendement. Cette dernière donne non seulement des moyens d’action aux petits exploitants agricoles, mais aussi crée un écosystème agricole numérique réunissant les différentes parties prenantes de l’agriculture.
Les agriculteurs qui créent un compte AgriCo peuvent obtenir des informations sur pratiquement tous les sujets qui concernent directement leur activité quotidienne. La start-up peut fournir une plateforme de gestion pour les coopératives agricoles qui doivent gérer des milliers d’agriculteurs ; elle peut aussi fournir un compte pour les institutions financières qui veulent informer les agriculteurs sur les possibilités de crédit.
Membre fondateur du Rwanda Youth in Agribusiness Forum (RYAF), en 2016, qui avait pour mission de promouvoir et de défendre les affaires des jeunes qui sont impliqués dans l’agriculture, il a dirigé, jusqu’en 2022, le cluster Information and Communication Technology for Agriculture (ICT4Ag) et avait donc pour rôle de signer des partenariats et de soutenir les jeunes qui créent des solutions technologiques pour stimuler l’agriculture et la chaîne de valeur agricole en général.
Boursier eFunders d'Alibaba Group en 2017, il était, entre 2012 et 2021, un membre fondateur de la Rwanda Young ICT Entrepreneurs Association qui avait pour mission d’inspirer l’esprit d’entreprise technologique parmi les jeunes Rwandais, de développer de solides compétences commerciales et interpersonnelles, et ainsi de faciliter la création d’emplois dans l’espace technologique du Rwanda. Entre 2011 et 2012, il était reporter & traducteur du kinyarwanda au sein de l'entreprise de multimédia rwandaise IGIHE.
Melchior Koba
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Le 5 janvier dernier, l’équipe algérienne a remporté le second prix de la finale du concours mondial Tech4Good organisé par Huawei. Elle a défendu sa solution d'autonomisation de l'agriculture grâce à l'intelligence artificielle. Alors que l’insécurité alimentaire menace encore plusieurs millions de vies à travers la planète, les sept étudiants au cœur de cette innovation technologique y voient un moyen efficace et moins contraignant de rentabiliser la production agricole. Dans un entretien à We Are Tech, l’équipe a dévoilé les dessous de son ambitieux projet.
Qu'est-ce qui vous a inspiré la solution FarmAI ?
L'inspiration est venue de l’insécurité alimentaire dont souffre l'Algérie et d'autres pays dans le monde. Nous nous sommes dit pourquoi ne pas développer un système informatique qui, associé à d’autres outils, permettra de créer une ferme intelligente où nous pourrons surveiller les cultures, identifier les insectes nuisibles dans les fermes, bâtir un système d’irrigation intelligent, surveiller les changements météorologiques. Bien sûr, l'idée principale est de détecter rapidement les maladies dont souffre la ferme ou l’exploitation agricole et d’y répondre avec efficacité.
Comment cette solution fonctionne-t-elle ?
Le système de détection précoce de la maladie de la rouille du blé utilise un modèle d'intelligence artificielle pour la surveillance des champs de blé à l'aide de drones. Le drone vole autour du champ tous les 4 jours, capturant des images des plantes à l'aide de sa caméra. Ces données sont ensuite transférées à un réseau neuronal profond qui effectue une classification de ces images et une analyse afin d’identifier de possibles infections. C’est après l’analyse d’un ensemble de données aboutissant à une forte probabilité d’infection que le système alertera l'agriculteur par le biais d'une application mobile et d'un système back-end. L’agriculteur prendra alors les actions qui s’imposent pour préserver ses cultures, évitant ainsi des pertes financières.
Nous avons déjà eu des rendez-vous avec le ministère de l’Economie de la connaissance et des Start-up et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Ils nous aideront, soit à nouer des partenariats, à collaborer avec des start-up locales qui produisent des drones, soit à acquérir nous-mêmes nos propres drones. Pour nous c’est une opportunité. Surtout dans le contexte actuel marqué par le fort soutien du président de la République à l’agritech, aux start-up.
Pourquoi avoir choisi l'intelligence artificielle pour cette solution ?
Nous n’avons pas choisi d’utiliser l'intelligence artificielle (IA) parce que c'est une technologie à la mode ou quelque chose comme ça, mais notre problème nécessite beaucoup d'efforts, de temps et d'argent. Donc, comme nous le savons tous, l'IA améliore la rapidité, la précision et l'efficacité des actions humaines. A partir de ces caractéristiques, nous avons voulu réunir l'IA et les fermes dans notre projet FarmAI. A ce stade de notre produit, nous avons juste employé l'IA dans 2 fonctions clés qui sont la vision par ordinateur : l'automatisation des drones qui surveillent la ferme et le traitement des images et leur classification.
Etant donné le potentiel de la technologie utilisée, pourquoi la limiter à la rouille du blé ?
Au début du concours Tech4good, notre idée principale était de développer un système qui peut aider à réduire les pertes dans les champs agricoles, et par là même assurer la sécurité alimentaire dans notre pays. Mais comme nous étions limités dans le temps et que nous avions déjà commencé notre projet avant le concours sur une caractéristique spécifique qui était la détection de la maladie de la rouille, nos mentors nous ont conseillé de poursuivre sur cette voie. Cependant, dans nos perspectives, nous visons à fournir d'autres fonctionnalités telles que la détection des insectes et d'autres maladies, etc. Nous prévoyons également de déployer notre solution vers d'autres plantations.
Pour ce qui est de l’intérêt porté à la rouille du blé, il découle de la place du blé dans l’économie de l’Algérie. Les Algériens consomment plus de 100 kg par an. Le pays cultive et exporte cette denrée. C’est une grande source de richesses pour les familles et le pays. Notre solution permet de répondre à des préoccupation d’ordre alimentaire et économique, pas seulement en Algérie mais dans le monde.
Après le concours Tech4Good, quelle est la prochaine étape pour SevenG avec FarmAI ?
La prochaine étape est de tester notre solution. Nous avons déjà discuté avec des agriculteurs. La majorité est très intéressée. L’application a été faite de telle sorte qu’il n’est pas difficile de l’utiliser. Elle ne requiert pas de l’utilisateur des connaissances high-tech. La majorité des agriculteurs utilisant des smartphones, ils n’auront qu’à visualiser les résultats de l’analyse de données. Tout ce qui concerne le calibrage des drones, leurs vols, l’analyse des données, est automatisé.
Lorsque nous aurons fini de tester la solution, nous proposerons un essai gratuit aux agriculteurs afin de les convaincre de son utilité. Ensuite, nous essaierons de trouver des investisseurs pour développer l'entreprise plus rapidement et avoir plus de clients.
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Passionnée par l’entrepreneuriat, elle veut contrôler toute la chaîne de valeur alimentaire afin de réduire considérablement les pertes de récoltes et de revenus des producteurs en Egypte. Avec son frère, elle développe une solution technologique pour atteindre ses objectifs.
Farah Emara (photo) est la présidente-directrice générale de la start-up agritech FreshSource. Originaire d’Egypte, elle est diplômée de la London School of Economics and Political Science où elle a obtenu un master en management en 2017.
Elle a fondé FreshSource avec son frère Omar Emara et a pour objectif de créer des systèmes alimentaires frais plus durables, grâce aux données et à la technologie, afin de transformer la vie des producteurs, des entreprises et des consommateurs.
L’idée de création de la start-up est née d’un constat fait par les deux cofondateurs. En effet, en Égypte, environ 30 % des récoltes des agriculteurs sont perdues en raison des mauvaises conditions de post-récolte, de stockage et de transport, ce qui met en péril la sécurité alimentaire du pays. Aussi, à cause du nombre élevé d’intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement et du manque de transparence, les producteurs perdent environ 80 % de leur revenu potentiel.
Ainsi, avec plus de 80 employés, la start-up, lancée en 2018 à partir du Caire, gère l’ensemble de la chaîne de valeur des aliments frais, notamment le transport, le stockage et le conditionnement dans des entrepôts frigorifiques et des installations appropriées. Elle fournit aux producteurs des prix plus cohérents et vend au marché à un taux réduit.
Aujourd’hui, la plateforme qui sert des clients dans 11 villes égyptiennes veut devenir la principale plateforme de la chaîne d’approvisionnement agricole dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, en changeant la façon dont les produits frais sont achetés, transportés et vendus. Elle a déjà transporté plus de 10 000 tonnes de produits et réalise plus de 1 000 livraisons par semaine.
« FreshSource bouleverse l’industrie agricole égyptienne en rationalisant la chaîne de valeur grâce à la technologie. Nous sommes la première plateforme B2B de la région pour les fruits et légumes frais, connectant les producteurs aux entreprises en exploitant les données et la technologie et en fournissant des solutions du dernier kilomètre », affirmait l’entrepreneure en 2022.
Avant de fonder FreshSource, Farah Emara a travaillé, entre 2012 et 2016, pour Endeavour, une communauté mondiale d’entrepreneurs à fort impact, en tant que gestionnaire de l’équipe de sélection et de croissance des entrepreneurs égyptiens. Elle a ensuite rejoint l’entreprise de biens de consommation Procter & Gamble où elle a travaillé en tant que gestionnaire d’entreprise stratégique pour le Proche-Orient jusqu’en 2018.
Sa start-up fait partie des 14 entreprises sélectionnées pour participer à l’Africa Tech Summit qui se passera les 15 et 16 février. En 2022, Farah Emara a été récompensée du Prix de l’agriculture numérique de l’année, décerné par la Banque mondiale et la Société financière internationale.
Melchior Koba
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Bien qu’il ait passé presque toute sa vie aux Etats-Unis, il a de profonds liens avec le continent africain. Avec son entreprise Aiponics, il veut résoudre l’insécurité alimentaire mondiale en aidant à accélérer la position de l’Afrique en tant que grenier du monde.
Christopher Chileshe (photo) est un informaticien et un entrepreneur d’origine zambienne. Titulaire d’un bachelor en système d’information et d’intelligence économique obtenu en 2011 à l’Utah Valley University, il est actuellement étudiant en master à l’université de Washington où il étudie l’informatique. Il est le fondateur de la start-up agrotech Aiponics Inc qui a pour objectif de devenir une solution durable pour la sécurité alimentaire en Afrique et une ferme du futur alimentée par l’IA.
Fondé en 2022, Aiponics Inc développe des solutions innovantes pour résoudre l’aggravation de la crise de la pénurie alimentaire. Son objectif est d’améliorer l’accessibilité, la variété et la qualité des produits frais cultivés selon des méthodes écologiquement durables, sans aucune intervention chimique et avec peu ou pas de déchets. Ainsi, la start-up veut transformer le paysage agricole en améliorant les techniques agricoles et les rendements en Afrique grâce à une technologie innovante.
En juin 2022, la start-up a annoncé le lancement de sa plateforme Hrvst, qui est une place de marché numérique permettant aux clients et aux restaurants d’accéder plus facilement aux produits agricoles locaux.
« Alors que de nombreuses régions d’Afrique sont confrontées à une crise alimentaire et au risque inhérent de dépendre d’autres nations pour la sécurité alimentaire, il n’y a jamais eu de meilleur moment pour apporter l’innovation et la technologie dans un espace qui en a cruellement besoin. Nous nous concentrons sur la création de capacités hyperlocales pour la sécurité alimentaire tout en augmentant la qualité et la diversité des aliments disponibles pour chaque personne sur le continent », a déclaré Christopher Chileshe en 2022.
Le 31 janvier 2023, la start-up a été sélectionnée pour participer à l’Africa Tech Summit qui tiendra sa cinquième édition les 15 et 16 février au Sarit Expo Centre de Nairobi, au Kenya. Treize autres start-up participeront à l’événement.
Christopher Chileshe est le fondateur et le président-directeur général de The Zig, une start-up basée à Seattle aux Etats-Unis qui accompagne, à travers le cloud, les entreprises dans leur transformation numérique. En Zambie, il est un membre du conseil d’administration de ComGrow, une entreprise technologique qui promeut l’épargne, le prêt responsable et la richesse de la communauté grâce à une plateforme de bout en bout pour les banques villageoises.
Entre 2009 et 2012, il était aussi copropriétaire de Mtindo Designs qui commercialisait des accessoires africains haut de gamme aux Etats-Unis dans l’espoir de promouvoir des partenariats internationaux et de créer une place de marché pour l’échange mondial de cultures, de produits et de mode.
La carrière professionnelle de Christopher Chileshe a démarré en 2008 à Novell Inc où il était représentant du service clientèle. Président du conseil international des étudiants de l’Utah Valley University entre 2009 et 2011, il a travaillé pour Goldman Sachs en tant qu’analyste de 2012 à 2014. Il a ensuite rejoint Russell Investments où il a été développeur d’application jusqu’en 2016.
Entre 2016 et 2021, l’entrepreneur a, successivement, travaillé pour les entreprises technologiques Attunix, pendant plus d’un an, et Microsoft en tant que génie logiciel pendant 4 ans. Il a cofondé en 2009 Voice of Africa, une organisation à but non lucratif axée sur la sensibilisation à la culture africaine et l’octroi de bourses aux étudiants d’origine africaine.
Melchior Koba
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Dans le but d’aider les agriculteurs et les producteurs de produits frais, un tech entrepreneur a mis en place une solution pour connecter ces lieux de cultures avec des vendeurs locaux et du monde entier.
Mahaseel Masr est une solution numérique développée par une jeune pousse égyptienne. Elle permet de mettre les propriétaires de fermes en relation avec les acheteurs afin qu’ils puissent s’approvisionner en produits frais. La start-up a été fondée en 2019 par Mohamed Abdel Rahman.
« La demande de fruits et légumes de premier ordre à des prix compétitifs affiche une forte croissance, tirée par une augmentation rapide de la population mondiale et une sensibilisation accrue au numérique, en plus d'un besoin exigeant de stabilité de la chaîne d'approvisionnement mondiale », indique Mohamed Abdel Rahman.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android. De là, les deux parties peuvent, après téléchargement et création d’un compte, faire des affaires. Il faut entrer le produit recherché dans la barre de recherches et la plateforme fournit les résultats. Autrement dit, elle fournit les fermes qui disposent des produits et leur position par rapport au votre. Ainsi, c’est en fonction des prix et de la localisation des fermes que l’acheteur prendra sa décision d’achat ou non.
Il faut signaler que la start-up s'appuie également sur la technologie de profilage géospatial des fermes (GPS) qui optimise la traçabilité des fermes enregistrées sur la plateforme pour améliorer son efficacité. A ce jour, elle revendique plus de 28 000 fermes et plus du million de tonnes de récoltes. Elle dispose d'acheteurs locaux mais aussi internationaux, ce qui facilite l’écoulement des produits. Selon le Play Store, la version Android de la solution a été téléchargée plus d’une centaine de fois.
Adoni Conrad Quenum
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En Afrique, le secteur de l'agriculture est essentiel pour assurer la subsistance des personnes vivant dans les zones rurales et leur fournir des revenus. Cependant la plupart des petits agriculteurs n’ont pas accès aux nouvelles technologies, ce qui ralentit leurs activités à l’ère où le numérique prime.
Heifer International, une organisation non gouvernementale internationale qui lutte contre la pauvreté et la faim dans le monde, va collaborer avec Mastercard pour faciliter l'accès des agriculteurs d'Afrique aux moyens d'e-paiement. C’est ce qu’a annoncé Mastercard à travers un communiqué publié le mercredi 25 janvier.
Dans le cadre de ce partenariat, Heifer International et Mastercard vont connecter des millions de petits exploitants agricoles d'Afrique subsaharienne au Community Pass de Mastercard, une plateforme numérique qui offrira une visibilité aux agriculteurs et qui leur permettra d'être payés plus facilement et plus rapidement pour leurs produits, et leur créera une présence numérique.
« Nous restons déterminés à faire en sorte que les petits exploitants agricoles disposent des ressources et du soutien nécessaires pour prospérer en tirant parti de l'innovation et de partenariats clés. Nous sommes fermement convaincus que les petits exploitants agricoles jouent un rôle primordial pour assurer la résilience et l'autosuffisance alimentaire agricole du continent », a déclaré, Adesuwa Ifedi, première vice-présidente des programmes pour l'Afrique de Heifer International.
En effet, les petits exploitants agricoles occupent une place importante dans l’économie africaine. Selon la Banque africaine de développement (BAD), l’agriculture contribue pour environ 30 % au PIB du continent. Néanmoins, ces agriculteurs, vivant majoritairement dans les zones éloignées et souvent hors ligne, ne parviennent pas facilement à écouler leurs produits et faire des transactions commerciales numériques.
En s’associant, Heifer International et Mastercard ambitionnent de faire progresser la numérisation et l'inclusion financière de ces agriculteurs. Le Community Pass de Mastercard permettra de relever les défis d'infrastructure qui se posent lors de la numérisation des communautés rurales, tels que le manque de fiabilité de la connectivité, le faible taux de possession de smartphones et l'absence d'identification ou d'accréditation cohérente.
Samira Njoya
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