Plusieurs administrations africaines se sont heurtées à des difficultés pour assurer le service public lorsque la Covid-19 a frappé en 2020. Depuis lors, certaines multiplient les initiatives pour se moderniser afin d’éviter pareil scénario en cas de nouvelle crise d’envergure mondiale.
La République du Congo a obtenu 15 millions € de l’Union européenne pour accélérer la transformation numérique. Une convention de partenariat a été signée à cet effet, jeudi 19 mai, entre Rigobert Roger Andely (photo, à droite), le ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille public, et Giacomo Durazzo (photo, à gauche), l’ambassadeur de l’Union européenne au Congo.
Le financement est un don qui soutiendra la numérisation de l’administration publique à travers l’amélioration de l’infrastructure, l’assistance technique et la gouvernance du secteur numérique. La numérisation de l’administration contribuera à un service public de meilleure qualité pour les populations, soutiendra l’efficacité de l’administration publique en réduisant les lenteurs et les risques de corruption, améliorera la gouvernance publique. À terme, les Congolais pourront directement accéder en ligne à diverses prestations offertes par les ministères et les entreprises publiques.
Les 15 millions € de l’Union européenne sont un don qui s’inscrit dans le cadre de la priorité 1 du Programme indicatif pluriannuel (PIP), conclu en décembre 2021 entre les deux parties. Ce nouveau projet est l’une des premières actions effectives financées par l’Union européenne au titre de l’Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI-Europe dans le monde) qui succède au Fonds européen de développement (FED).
La transformation numérique que le Congo accélère est le socle de sa stratégie nationale de développement de l’économie numérique « Congo Digital 2025 », officiellement lancée en août 2019. Sa mise en œuvre est une nécessité au regard des enjeux de développement qu’elle revêt pour le pays.
Muriel Edjo
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Depuis le début de l’année, deux réunions internationales ont déjà rassemblé de nombreux experts publics et privés sur le respect de la vie privée à l’ère du numérique en Afrique. La question qui préoccupe de plus en plus a mis en lumière les faiblesses de nombreux pays.
La semaine dernière, la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) du Maroc a accepté de partager son expertise avec ses consoeurs du Tchad et du Niger. Elles ont signé un accord à cet effet, jeudi 12 mai, en marge de l'Assemblée générale du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (NADPA-RAPDP) close le 11 mai.
Abdel-Nassir Mahamat Nassour, le directeur général de l'Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique (ANSICE) du Tchad, a justifié le partenariat avec la CNDP au regard de l’urgence qu’a l’agence « à trouver des voies et des solutions pour à la fois protéger les données de nos concitoyens et apporter des réponses à leurs demandes » dans un monde qui se numérise rapidement. Un avis que partage Sanady Tchimaden Hadatan (photo), la présidente de la Haute autorité de protection des données personnelles (HAPDP) du Niger.
La transformation numérique qui s’accélère, en accentuant le recours quasi permanent des populations à Internet et aux systèmes d’information, a stimulé davantage la production de données personnelles en Afrique. De nombreux gouvernements et entreprises y accordent déjà un grand intérêt, pour diverses fins.
Mieux protéger les données personnelles devient une urgence au regard des enjeux autour de ces informations considérées actuellement comme des ressources précieuses à l’ère du numérique. Les Autorités du Tchad et du Niger sont conscientes qu’elles représentent les premières lignes de défense contre l’exploitation abusive des données des citoyens aussi bien au niveau national qu’international.
Muriel Edjo
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Depuis 2020, de nombreux pays africains investissent de plus en plus dans leur transformation numérique. La Covid-19 leur a permis de prendre conscience de la faible résilience de leur écosystème économique et social à une crise de grande envergure.
Le ministre mauritanien de la Transition numérique, de l'Innovation et de la Modernisation de l'administration, Cheikh El Kebir Ould Moulaye Taher (photo), a dévoilé les grands chantiers sur lesquels son département se concentrera bientôt.
Lundi 16 mai, lors du lancement d’une série d'activités sur la cybersécurité, il a indiqué qu’il est prévu la connexion du pays à un second système sous-marin de fibre optique, le lancement d’une dizaine de nouveaux e-services, l’accélération de l’e-gouvernement, la mise en place d’une équipe nationale d'intervention en cas d'incident de sécurité informatique (CSIRT).
D’après Cheikh El Kebir Ould Moulaye Taher, ces investissements favoriseront un plus grand recours « au numérique qui constitue l'un des outils les plus efficients pour améliorer la performance de l'administration publique et accélérer la croissance inclusive pour tous les citoyens ». Ils contribueront en effet à relever sensiblement le niveau de préparation du pays à l’économie numérique.
Au cours des dix dernières années, la Mauritanie n'a pas fait de grand progrès dans le développement numérique. Bien que le pays ait trois opérateurs télécoms et plusieurs fournisseurs de services Internet, le taux de pénétration d’Internet est encore de 35,8 % selon le Digital Report 2022 de Hootsuite et We Are Social.
Dans son dernier rapport sur le développement de l’e-gouvernement (EGDI), l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe la Mauritanie à la 38e place sur 54 pays africains. Dans son dernier rapport sur l’indice de développement de la cybersécurité, l’UIT ne classe pas le pays faute d’information sur ses réelles performances.
À travers une connectivité renforcée, un développement de l’e-gouvernement et une meilleure sécurité des réseaux, le gouvernement mauritanien veut contribuer à l’accès de la population à un Internet de qualité, à l’efficacité du service public dont la crédibilité dépend aussi de la sécurité des usagers en ligne, au développement de l’entrepreneuriat innovant dans le pays.
Muriel Edjo
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La Poste a toujours joué un rôle dans le développement en Afrique. Dans plusieurs pays, cette administration publique a tout de même perdu de son caractère au fil du temps à cause d’un manque de projection. Avec les TIC, plusieurs pays ont décidé de la réinventer.
L’opérateur public du service postal nigérian (Nipost) a signé un protocole d’accord avec la Commission nationale de la population (NPC) pour la mise en place d’un adressage postal numérique et moderne. L’annonce a été faite, jeudi 12 mai à Abuja, par le directeur général de Nipost, Dr Ismail Adebayo Adewusi, lors d’une conférence de presse.
Il a expliqué que le passage du système analogique au numérique contribuera à plus d’efficacité de l’administration postale dans ses missions de distribution du courrier et de livraison de colis. Adebayo Adewusi a indiqué que le nouveau code postal est une infrastructure essentielle dans un pays en développement comme le Nigeria, caractérisé par le manque de noms de rue et de numérotation des propriétés.
« Nous avons établi des entités de manière à garantir que chaque partie du pays soit effectivement capturée, en utilisant un cadre systématique de caractères alphanumériques de l'État, des zones de gouvernement local, des districts, etc. », a ajouté Nasir Isa Kwarra, le président de la NPC.
C’est depuis 1986 que l’ancien adressage postal du Nigeria était en vigueur. Au-delà de l’amélioration de la fourniture des services postaux, l’adoption du code postal numérique par le gouvernement cadre également avec les ambitions du pays d'atteindre les objectifs du développement durable des Nations unies en matière de réduction de la pauvreté, de lutte contre les maladies et de fourniture de services de base tels que l’eau et l’électricité.
Les autorités nigérianes s’appuieront aussi dessus pour une meilleure réponse des agences de sécurité aux urgences, améliorer les recouvrements d’impôts et la distribution des factures de services publics. Un écosystème qui favorise aussi une meilleure interaction entre les entrepreneurs et leurs clients.
Ruben Tchounyabe
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La modernisation de l’administration publique est l’un des points essentiels du plan de développement national de l’Égypte à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a fait du numérique un atout indispensable à l’efficacité des agents, mais surtout à la bonne gouvernance financière.
Le ministère des Finances a annoncé, mardi 10 mai, l'accélération du processus de mise en œuvre de la gestion automatisée des salaires et des cotisations du personnel de l’État égyptien. Cela se traduira par la numérisation généralisée de la paie au sein des unités de la structure administrative de l’État, des services publics et des autorités économiques, ainsi que dans l’administration locale. Mohamed Maait (photo), le ministre, a estimé que l’opération devrait s’achever d’ici fin 2022.
Selon Mohamed Maait, la gestion numérique offre plus de garanties pour l’exactitude du calcul des droits des agents de l’État et permet d’avoir une base de données précises susceptible de contribuer à la recherche sur l’amélioration des revenus. Mohamed Abdel Fattah, ministre adjoint des Finances, a indiqué que le système numérique de paie a déjà été expérimenté avec succès dans 283 administrations dont sont 64 transférées dans la nouvelle capitale administrative ; 205 administrations locales et 14 autres entités.
La gestion numérique de la paie des agents de l’État cadre avec les directives du président de la République, Abdel Fattah Al-Sissi, sur le recours aux technologies de l’information et de la communication pour la bonne gouvernance et le développement. Des Directives conformes à la vision nationale de développement Égypte 2030 qui accorde une grande importance à l’efficacité de l’administration publique.
1 189 agents publics ont déjà été formés à l’usage des nouveaux systèmes de gestion numérique de la paie. Le ministère des Finances, qui continue à offrir son assistance technique et une réponse à toute demande de renseignement, prépare, en collaboration avec la société publique de paiement e-finance, une campagne d’information et de sensibilisation sur la gestion numérique de la paie des agents de l’État.
Ruben Tchounyabe
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Depuis 1996, les autorités algériennes multiplient les actions pour préserver leur patrimoine culturel des actes de vandalisme, de vol, de recel, de contrebande…
Soraya Mouloudji, ministre algérienne de la Culture et des Arts, a lancé le lundi 9 mai la plateforme Turathi.dz, réalisée en collaboration avec l'ambassade des États-Unis. L’objectif est de lutter contre la contrebande et le trafic illicite des biens culturels. Cette plateforme sera la nouvelle arme des policiers, des gendarmes et des douaniers algériens pour mieux protéger les biens culturels du pays.
Selon Soraya Mouloudji, la plateforme qui se présente sous la forme d’un guide photo numérique « est constituée d'une base de données numériques sur les différents biens culturels les plus exposés au vol, à la contrebande et à la commercialisation illicite ». Les objets de la période préhistorique, les sculptures et statues, les manuscrits ou encore les arts funéraires sont autant de biens répertoriés dans la base de données de Turathi.dz.
Malgré les mesures prises pour la protection des biens culturels depuis 1996, plus 35752 biens volés ont été signalés aux autorités algériennes. Le ministère de la Culture a multiplié les actions dans ce sens ce qui a débouché à l’élaboration d’un programme d'action conjoint visant à lutter contre tous les types de préjudices à l'égard du patrimoine culturel. Un protocole d’accord a été signé en 2019 par l'Algérie et les États-Unis d'Amérique, portant sur la limitation de l'exportation d'objets archéologiques vers le pays de l’Oncle Sam et l'arrêt de la spoliation et du trafic de ces objets conformément à la convention de l'UNESCO de 1970.
En plus d’être une arme pour protéger le patrimoine culturel algérien, Turathi.dz peut être également utilisé à des fins éducatives puisqu’elle contient un inventaire et des descriptifs de nombreux biens culturels du pays. Les élèves, les étudiants et même les chercheurs peuvent utiliser cette base de données à des fins académiques.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis la crise de la Covid-19, les pays africains accélèrent la digitalisation de leurs services publics. Le royaume chérifien n’échappe pas au vent de la révolution technologique en cours.
La Caisse marocaine des retraites (CMR), l'entité qui gère les retraites des fonctionnaires et des militaires du royaume, a signé le jeudi 5 mai une convention-cadre de partenariat avec l’Agence du développement digital (ADD). Cette signature s’est effectuée sous la présidence de Mme Nadia Fettah Alaoui (photo, à droite), ministre de l’Économie et des Finances, et de Mme Ghita Mezzour (photo, à gauche), ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration. L’objectif est de fournir un service public de qualité et d’offrir un climat de confiance et de transparence à l’ensemble des usagers.
« À travers cette convention, l’ADD et la CMR ambitionnent de mutualiser leurs efforts pour une transformation digitale réussie à travers le développement de projets communs autour des technologies digitales avancées (intelligence artificielle, blockchain…), l’interopérabilité et échange de données, la formation numérique et le développement de l’inclusion numérique », peut-on lire dans un communiqué.
C’est dans le but d’amorcer sa transformation numérique que le Maroc a lancé en 2017 l’ADD, une institution disposant d’une autonomie juridique et financière. Sa principale mission est la mise en œuvre de la stratégie de l’État en matière de développement digital et de promouvoir la diffusion des outils numériques et le développement de leur usage auprès des citoyens. D’après le département des affaires économiques et sociales des Nations unies, le Maroc occupe le septième rang au classement 2020 des pays d’Afrique selon le niveau de numérisation des services publics.
« Ce partenariat vient confirmer la volonté et la détermination des deux parties à faire de l’innovation technologique un levier d’amélioration du service rendu au citoyen », indique le communiqué.
Adoni Conrad Quenum
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Réduire les lenteurs administratives contribue à améliorer la facilité des affaires. Dans le secteur de l’agriculture, l’Afrique du Sud s’est appuyée sur le numérique pour franchir une nouvelle étape dans l’efficacité du commerce international.
Le ministère sud-africain de l’Agriculture, de la Réforme foncière et du Développement rural a procédé le lundi 9 mai au lancement officiel du certificat phytosanitaire électronique (ePhyto). Sous sa nouvelle forme, ce document indispensable pour toute exportation de produits agricoles est délivré plus rapidement. Sur le continent, l’Afrique du Sud est le 2e pays à l’adopter après le Maroc en 2020.
Il garantit non seulement la crédibilité de l’inspection réalisée par les agents de l’Organisation nationale de la protection des végétaux (NPPOZA), mais instaure en plus la confiance avec des agences de certification étrangères, notamment celles des principaux marchés européens qui ont adopté la même approche.
À travers le système de certification électronique, toutes les demandes sont entièrement gérées en ligne, la réponse est automatisée lorsque la demande est complétée et traitée, les clients peuvent suivre l’évolution de leur demande et les activités frauduleuses liées aux certificats phytosanitaires sont réduites.
« Nous sommes ravis d'avoir franchi cette étape en peu de temps et nous devons également l'existence de ce système à notre industrie. Nous avons eu des consultations intensives avec les parties prenantes et nous nous sommes assurés qu'il y avait une prise de conscience et, par conséquent, une meilleure opportunité de mettre en œuvre facilement » ce processus, a déclaré Thokozile Didiza, la ministre de l’Agriculture.
Avec le certificat – qui est envoyé aux exportateurs par mail, que ceux-ci partagent de la même façon avec leurs partenaires commerciaux qui les envoient aux organisations nationales de la protection des végétaux des pays d’exportation pour vérification sur la plateforme de la convention internationale de protection des végétaux –, les exportateurs sud-africains n’auront plus à se heurter aux doutes sur leurs produits. Cette situation donnait parfois lieu à des vérifications supplémentaires qui retardaient l’entrée en possession de la marchandise par le client.
La mise en œuvre du certificat phytosanitaire électronique est le fruit de la collaboration entre le gouvernement sud-africain et néerlandais. Elle a commencé par l'exportation de raisins à partir de novembre 2019, suivie par celle d'agrumes et d'autres produits végétaux en avril 2020, avant d'être entièrement dématérialisée en avril 2021.
Thokozile Didiza pense déjà à la prochaine étape. « Nous souhaitons et prévoyons de collaborer davantage avec les Pays-Bas sur l'exportation et l'importation de plantes, d'animaux et de leurs produits ». Elle souhaite également partager son expérience avec d’autres pays africains afin qu’il adopte l’e-certification qui contribuera à une amélioration des échanges commerciaux dans le cadre de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf).
Muriel Edjo
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Depuis 2020, le président de la République préconise une numérisation accélérée des différents ministères. L’objectif est d’accroître leur efficacité dans le travail et permettre au gouvernement d’acquérir plus aisément un ensemble de données indispensables à la prise de décision éclairée.
Le ministère algérien de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a introduit sur son site Internet officiel une plateforme numérique dédiée au suivi de l’état d’avancement des projets publics d’habitats. L’annonce a été faite, dimanche 24 avril à Alger, par Mohamed Tarek Belaribi (photo), le ministre, lors d’une réunion avec ses collaborateurs au cours de laquelle le bilan du secteur pour le 1er trimestre a été dressé.
Sur la plateforme numérique, tous les acteurs décisionnaires impliqués dans un projet d’habitat ou de développement urbain devront introduire toutes les données indispensables sur l’actualité dudit projet, son état d’avancement. La plateforme numérique constitue donc un répertoire des différents projets urbains lancés, relancés ou achevés — en cours de réalisation ou à l’arrêt.
L’adoption de cet outil numérique s’inscrit dans le cadre de la mission de suivi et évaluation des programmes d’habitat confiée aux cadres du secteur, aux directeurs de l’habitat et des organismes de gestion immobilière et aux maîtres d’ouvrage délégués.
Mohamed Tarek Belaribi a souligné que cette démarche découle des instructions du président de la République sur l’accélération de la numérisation des établissements sous tutelle, la mise à jour du fichier national du logement et son actualisation, afin de mieux orienter les aides et les logements selon les besoins.
Le ministre a souligné l’importance pour le gouvernement d’obtenir des informations de qualité pour prendre des décisions efficaces en temps opportun. Des instructions ont été données afin que des groupes de contacts soient formés pour que l’information exacte attendue sur les différents projets soit disponible rapidement sur la plateforme numérique.
Ruben Tchounyabe
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Depuis 2020, l’attention de la majorité des gouvernements africains est focalisée sur la numérisation d’un certain nombre de secteurs stratégiques, notamment l’administration publique. En deux ans, le Ghana a mobilisé 315 millions $ à cet effet.
La Banque mondiale a attribué un prêt de 200 millions $ au gouvernement de la République du Ghana, jeudi 28 avril. Le financement permettra d’accélérer la transformation numérique à travers l’amélioration de l’accès au haut débit pour les populations, l’amélioration de l'efficacité et de la qualité de certains services publics numériques, le renforcement de l'écosystème d'innovation numérique au Ghana afin de contribuer à la création de meilleurs emplois et opportunités économiques.
Pierre Laporte (photo), le directeur de la Banque mondiale pour le Ghana, le Liberia et la Sierra Leone, estime que « l'élargissement de l'accès et de l'adoption du numérique, l'amélioration de la prestation de services publics numériques et la promotion de l'innovation fondée sur le numérique sont essentiels pour la transformation numérique du Ghana, qui contribuera à une reprise robuste après la Covid-19 ».
Pour Maria Claudia Pachon, spécialiste principale du développement numérique de la Banque mondiale et chef du projet, la numérisation des services gouvernementaux permettra « de réaliser d'importantes économies en raison de la diminution des temps de déplacement et de traitement pour obtenir des services, ainsi que des coûts de transaction tels que les erreurs de saisie manuelle, la fraude et la corruption ».
Le projet d'accélération numérique du Ghana rentre dans la continuité du projet e-Transform Ghana en cours, qui a permis au pays de devenir l’un des environnements africains les plus propices à l’économie numérique. Dans son dernier rapport sur l’indice de développement de l’e-gouvernement qui jauge la qualité des infrastructures télécoms, le niveau de développement des services en ligne, le niveau de développement humain, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le pays d’Afrique de l'Ouest parmi les plus avancés du continent. Le Ghana occupe la 5e place en Afrique. Au plan mondial, sur 193 pays, il est passé de la 143e place en 2004 à la 101e place en 2020.
Le projet d'accélération numérique du Ghana nouvellement approuvé soutient un changement de réglementation visant à créer un environnement favorable à l’accès de 6 millions de personnes à l'Internet mobile et aux services à haut débit, en particulier en zones rurales mal desservies ; à l'inclusion numérique des femmes, des personnes handicapées. Il doit contribuer aussi à renforcer l'écosystème local de l'entrepreneuriat numérique et à améliorer le taux de survie et de croissance des start-up ; à faciliter l'engagement des petits exploitants dans l'agriculture numérique axée sur les données ; à promouvoir les compétences avancées en matière d'innovation numérique.
Muriel Edjo
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