Après avoir convaincu ByteDance, la maison-mère de TikTok, d’ouvrir une antenne régionale au Kenya, le président William Ruto veut convaincre d’autres géants de la tech mondiale de suivre les pas de Shou Zi Chew, le président-directeur général de TikTok.
William Ruto (photo, à gauche) a rencontré le vendredi 15 septembre à San Francisco les dirigeants de plusieurs multinationales américaines de la technologie. L’objectif est de convaincre ces firmes d’investir en Afrique en passant par son pays, le Kenya.
« Le Kenya est la porte d'entrée de la Silicon Savannah [écosystème technologique kényan par allusion à la Silicon Valley aux Etats-Unis], de la Communauté d'Afrique de l'Est, du marché régional le plus intégré de 500 millions de personnes et d'un marché panafricain de 1,4 milliard de personnes. Si vous construisez au Kenya, cela fonctionne pour l'Afrique, et si vous vous installez au Kenya, votre empreinte africaine est garantie », explique William Ruto.
Le Kenya, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Nigeria sont les pays qui captent le plus d’investissement dans le secteur de la technologie en Afrique. A l’échelle du continent, c’est un écosystème mature et l’exécutif fait le nécessaire pour attirer de plus en plus de capitaux et d’investisseurs dans le pays. En août dernier, les autorités du géant chinois TikTok ont décidé d’y ouvrir des bureaux après une réunion virtuelle avec le président William Ruto.
Dans la Silicon Valley, il a d’ailleurs expliqué que « le Kenya est une destination d'investissement complète : économiquement stable, entrepreneuriale, sûre, innovante, avec un environnement fiscal favorable, une main-d'œuvre qualifiée, une expertise technologique, des références en matière d'énergie verte et une porte d'entrée pour six câbles sous-marins à fibre optique fournissant une connectivité de données fiable ».
Plusieurs dirigeants et/ou représentants des firmes technologiques présentes lors de la rencontre ont été convaincus par le discours présidentiel. Tim Cook, président-directeur général d’Apple envisagerait la création d’une académie de développeurs et pense exploiter également le potentiel des centres de données verts du pays. Google veut y investir plusieurs millions de dollars pour renforcer ses initiatives de formation et d'innovation numériques sur le continent. Quant à Visa, la fintech a déjà choisi le Kenya pour accueillir son studio mondial d'innovation numérique.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis plusieurs années, les drones ne cessent de montrer leur utilité dans maints domaines. En fournissant une vue aérienne d’une zone donnée, ils sont capables de capturer des données qui étaient auparavant inaccessibles. Leur utilisation est plus que jamais importante.
Le Bureau d'enquête du Rwanda (RIB) et le ministère de l’Environnement, dans un effort combiné, ont lancé le vendredi 15 septembre l’utilisation de drones pour lutter contre les crimes environnementaux dans le pays.
Le premier drone baptisé « Inganji I » aura pour mission de surveiller, détecter et collecter des preuves qui seront utilisées pour poursuivre les personnes exerçant des activités qui dégradent l'environnement.
Today, Hon. Minister of @EnvironmentRw Hon Dr. Jeanne d' Arc Mujawamariya together with the SG of #RIB, the Resident Representative of @UNDP_Rwanda Mr. @GomeraM and the DG of @REMA_Rwanda @Juliet_Kabera officially launched the use of drones in combatting environmental crimes. pic.twitter.com/ptNR8glcdI
— Rwanda Investigation Bureau (@RIB_Rw) September 15, 2023
« Les drones aideront à répondre et à contrôler les activités qui endommagent notre environnement, notamment la dégradation des sols, la pollution de l'eau et l'exploitation forestière illégale dans les zones protégées », a déclaré la ministre de l'Environnement, Jeanne d'Arc Mujawamariya (photo, au centre), avant d’ajouter que l'exploitation minière illégale, l’envahissement des zones protégées par les communautés et la pollution de l'eau étaient les activités les plus dégradantes de l’environnement dans le pays selon un récent rapport.
Le lancement de ce premier drone s’inscrit dans le cadre d'une stratégie de croissance verte et de résilience climatique à long terme et d'un plan d'action climatique ambitieux mis sur pied, il y a quelques années, par le gouvernement rwandais. L’objectif est de réduire les émissions de 38 % d'ici 2030 et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
L’utilisation des drones jouera ainsi un rôle crucial dans l’atteinte de ces objectifs. Elle permettra entre autres d’accompagner les inspecteurs de l'environnement dans leurs tâches, de collecter les informations dans les zones interdites et de fournir des données précises.
Samira Njoya
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Chaque année, le paysage numérique africain subit des mutations. Plus ou moins profondes, elles façonnent la maturité avec laquelle le continent aborde la quatrième révolution industrielle. Au cœur de cette transformation, des hommes et femmes qui font des choix et que We Are Tech salue dans ce Top 50.
Pour l’année 2023, la tech africaine a certes connu un ralentissement dans l’investissement accordé au secteur, mais des exceptions ont été notées. Ces exceptions, matérialisées dans l’e-gouvernement, la fintech, la logistique, l’éducation, la santé, etc. ont permis à plusieurs personnalités de s’illustrer au cours de l’année et par la même occasion d’impacter positivement leur environnement direct.
Il s’agit de personnalités politiques, d’investisseurs, de startuppers, de coachs, etc. qui ont pesé chacun à leur niveau d’une certaine manière sur l’amélioration des conditions professionnelles, sociales, commerciales de millions de personnes. Leur engagement sur le continent est destiné à soutenir son entrée et celles de ses populations dans l’économie numérique.
Selon les Nations unies et la Société financière internationale (SFI), l’économie numérique pourrait contribuer pour 180 milliards $ en Afrique en 2025. Une perspective qui a de forte chance de se concrétiser si les acteurs du numériques — comme ceux de cette édition 2023 du Top50 de We Are Tech — poursuivent leurs actions pour faire de l’accès à Internet pour tous, de la numérisation des services publics, de l’accès aux services financiers, de santé et d’éducation de qualité, au commerce et à bien d’autres domaines stratégiques une réalité.
Dans ce nouveau Top 50 sont respectivement représentés, en majorité, les Nigérians, les Egyptiens, les Kényans, les Ghanéens, les Tunisiens. Quelques étrangers, notamment des Américains, Français, Britanniques, etc. sont également à dénombrer au regard de leur contribution dans le soutien financier accordé à l'éclosion de l'écosystème tech africain.
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En plus de renforcer sa présence dans la région, l’investissement permettra à la l’entreprise nigériane de fournir des services de paiement sécurisés et transparents aux particuliers et entreprises au Kenya.
L’entreprise nigériane Flutterwave, engagée dans la fourniture de solutions de paiement, a récemment annoncé son intention d'investir 50 millions de dollars au Kenya. Olugbenga Agboola (photo, au centre), directeur général et cofondateur de Flutterwave, l'a révélé lors d'un entretien avec des médias à Nairobi, la capitale du pays.
Selon le directeur général, les fonds seront déployés dès que l’entreprise aura reçu l'approbation réglementaire de la Banque centrale du Kenya (CBK).
« Nous sommes très optimistes au sujet du Kenya et dès que nous aurons obtenu la licence, notre équipe dans le pays sera prête à se déployer dès le lendemain […] Nous sommes heureux de passer par le processus d'approbation. Nous ne nous sommes pas dégonflés. Nous avons maintenu le cap même lorsque tout s'est arrêté. L'administration actuelle nous soutient beaucoup », a-t-il déclaré.
L’annonce faite par les responsables de Flutterwave intervient une semaine après que l’entreprise a signé un accord de partenariat avec IndusInd Bank, une institution financière indienne qui lui permet d’étendre son offre de services en l’Inde.
Concernant le Kenya, c’est en avril dernier que Flutterwave a annoncé qu'elle établira sa principale station d'exploitation à Nairobi, pour le marché de l'Afrique de l'Est. Ainsi, cet investissement servira à embaucher du personnel et à développer l'infrastructure de Flutterwave au Kenya. Olugbenga Agboola a également indiqué que l'entreprise comptait déjà plus de deux douzaines d'employés au Kenya.
Fondée en 2016 par les Nigérians Olugbenga Agboola et Iyinoluwa Aboyeji, Flutterwave est désormais présente dans une trentaine de pays africains. La start-up basée à Lagos et à San Francisco est valorisée à environ 3 milliards de dollars.
Samira Njoya
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Avec un taux de pénétration d’Internet de 33,63% en 2021, le Liberia se prépare pour accélérer sa transformation numérique. Pour cela, le pays a besoin d’alliés de poids sur lesquels il peut compter.
Lors d’une table ronde qui s’est déroulée le mardi 12 septembre sous le thème « Construire un Liberia numérique : relier la vision et la transformation pour libérer le développement futur », la Banque mondiale a annoncé qu’elle soutiendra les efforts de numérisation du Liberia pour favoriser une croissance et un développement significatifs.
L’organisation onusienne exploitera le pouvoir de la technologie pour stimuler l'innovation, améliorer la gouvernance et créer des opportunités économiques pour tous les Libériens, estime Georgia Wallen, directrice pays de la Banque mondiale pour le Liberia.
« Nous évaluerons le parcours du Liberia en matière de transformation numérique et nous nous tournerons également vers l'avenir. [...] Il ne s'agit donc pas seulement d'adopter des technologies durables et profitant à tous, mais plutôt de créer un environnement entièrement numérique et inclusif. Nous sommes prêts à soutenir des interventions clés pour créer de meilleurs emplois et améliorer les services », a-t-elle ajouté.
En retard dans le processus de transformation numérique amorcé sur le continent depuis quelques années, le pays dirigé par George Weah compte bien rattraper son retard dans ce secteur. D’après les données de l’Union internationale des télécommunications, le taux de pénétration de l’Internet est en constante progression dans le pays. De 18,9% en 2018, il a atteint 33,63% en 2021.
Worlea Saywah Dunah, ministre libérien des Postes et Télécommunications explique que « c'est la vision à laquelle nous aspirons en tant que Nation en développant un secteur des TIC dynamique et cette vision est inscrite dans le programme phare du président, appelé PAPD. Nous commençons à travailler avec les parties prenantes du secteur et les partenaires de développement pour élaborer un programme national quinquennal de transformation numérique qui répondra aux meilleures normes en matière de TIC, et qui nous permettra d'atteindre le développement social et économique prévu par le PAPD ».
Adoni Conrad Quenum
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A côté de la science et de la technologie, l’ingénierie représente l’un des secteurs importants de l’économie du Nigeria. Il est donc important pour les professionnels du secteur de numériser leurs activités afin de profiter davantage des retombées.
La Société nigériane des ingénieurs (NSE), l'organisation faîtière de la profession d'ingénieur au Nigeria, a dévoilé le mercredi 13 septembre son centre d’innovation à Abuja.
Selon les responsables, le nouveau centre servira de sanctuaire aux ingénieurs et aux professionnels pour collaborer et innover, et offrira des formations et des ressources pour faciliter l'adoption des technologies numériques au sein des entreprises et des organisations.
« L'objectif est de donner aux ingénieurs nigérians les moyens de répondre aux attentes du pays. Le centre d'innovation est l'endroit où les ingénieurs viendront avec des idées, où ils les rechercheront et les développeront pour les commercialiser auprès du public et des parties prenantes », a déclaré Tasiu Sa'ad Gidari-Wudil, le président de la Société nigériane des ingénieurs.
Le centre d’une valeur de 600 millions de nairas (780 000$) intégrera des technologies, des services, des outils et de l'analyse de données. Il servira également de solution commerciale intelligente aux membres, facilitera la courbe d'apprentissage en fournissant les ressources disponibles, avec une bibliothèque électronique accessible à la fois en ligne et dans les locaux de l'entreprise.
La mise en œuvre dudit centre s'inscrit dans le cadre de l'une des priorités de l'administration visant à garantir la facilité de faire des affaires et une plus grande transparence au sein de la profession.
Une fois achevé, le centre servira également d'espace pour explorer le potentiel immense de l'intelligence artificielle et de l'Internet des objets. L’idée est de trouver des solutions à des défis complexes, en révolutionnant les industries et la façon dont nous interagissons avec le monde qui nous entoure.
Samira Njoya
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Depuis plusieurs années, Cassava technologies, par le biais de ses filiales Liquid Intelligent et Liquid Dataport, multiplie les investissements, sur le continent, dans les infrastructures de connectivité.
Liquid Intelligent Technologies, une entreprise de Cassava Technologies opérant dans le domaine de la connectivité, de l'innovation et des technologies intelligentes, a annoncé le mercredi 13 septembre le lancement de deux routes de fibre optique : l’une reliera le Kenya et l’Ethiopie et l’autre, la Zambie et le Malawi. L’objectif est d’améliorer la connectivité à haut débit dans ces pays et de stimuler l’innovation technologique.
We're proud to announce two new cross-border fibre routes between Kenya and Ethiopia, and Zambia to Malawi, improving connectivity and driving intra-African Digital Trade.https://t.co/ZybVGAa2ja
— Liquid Intelligent Technologies (@LiquidInTech) September 13, 2023
« Toutes les initiatives prises par les entreprises relevant de Cassava Technologies visent à concrétiser notre vision d'un avenir numériquement connecté qui ne laisse aucun Africain de côté. L'achèvement de ces liaisons par fibre optique est une nouvelle étape franchie par Liquid, qui continue à jeter les bases de la croissance économique grâce à un meilleur accès à la connectivité à haut débit », indique Hardy Pemhiwa, président-directeur général du groupe Cassava Technologies.
La route reliant Nairobi au Kenya à la ville de Mega en Ethiopie, longue d’environ 1 000 kilomètres, est réalisée en partenariat avec la Kenya Electricity Transmission Company (KETRACO) et l'Ethiopia Electric Power (EEP). Elle offre une capacité de quatre téraoctets par seconde et permettra aux entreprises éthiopiennes d’accéder aux centres de données et au cloud kényans. « Les entreprises kényanes et éthiopiennes adoptent rapidement les technologies numériques, et cette nouvelle liaison favorisera le commerce et l'investissement entre ces deux grandes nations de notre région », indique Adil El Youssefi, directeur général de Liquid Intelligent Technologies pour le reste de l'Afrique.
Quant à la seconde route, elle fait 711 kilomètres et fournit une connexion directe et fiable aux caches de contenu et aux centres de données en Afrique du Sud.
Plus tôt dans l’année, l’entreprise panafricaine a signé un partenariat avec la Zambie en vue d’accélérer la transformation numérique du pays et de fournir une connectivité fiable et abordable à la population. Elle a aussi annoncé en mai dernier la construction de routes pour relier Mombasa au Kenya à Muanda en RDC en passant par le Rwanda et l’Ouganda.
Adoni Conrad Quenum
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La fintech valorisée à environ 3 milliards de dollars pourra désormais proposer des devises mondiales telles que le dollar, l'euro et la livre sterling aux utilisateurs du Nigeria.
Le spécialiste nigérian des paiements Flutterwave a annoncé, le lundi 11 septembre, le lancement d’une nouvelle solution nommée « Swap ». Conçue en partenariat avec Wema Bank et Kadavra BDC, et soutenue par la Banque centrale du Nigeria (CBN), la solution Swap est présentée comme une plateforme numérique sécurisée et fiable qui permettra aux Nigérians d'avoir un accès immédiat à des devises étrangères à des taux de change compétitifs.
New product alert 🚨
— Flutterwave (@theflutterwave) September 11, 2023
We’re pleased to introduce our latest product, Swap, powered by Flutterwave (https://t.co/etC57BtEAt) in partnership with @Kadavrabdc1 and @wemabank - your freedom to exchange currencies 🚀
Swap offers a safe, trusted, and accessible channel to change money… pic.twitter.com/CrfiPSSzbc
« Chez Flutterwave, notre dévouement à l'innovation n'a d'égal que notre engagement à simplifier les processus financiers pour offrir des possibilités infinies. Swap représente une avancée significative dans la manière dont les Nigérians vont s'engager dans les opérations de change », a déclaré Olugbenga Agboola (photo, à gauche), cofondateur et PDG de la licorne.
En effet, le Nigeria est confronté depuis quelques années à divers problèmes de change. L’un d’eux est un arriéré de change de 10 milliards de dollars, que la CBN vise à résoudre d’ici deux semaines. Cet arriéré comprend les demandes de dollars des fabricants, des importateurs ; les indemnités de déplacements professionnel et personnel, ainsi que les factures médicales engagées à l'étranger.
A en croire le gouverneur par intérim de la CBN, Folashodun Shonubi, Swap résoudra deux problèmes critiques qui affligent le marché des changes du Nigeria : le manque de synergie entre les institutions financières et une forte dépendance aux transactions en espèces.
A court terme, Flutterwave introduira un système pratique d'émission de cartes pour les utilisateurs de Swap. L’entreprise prévoit de distribuer plus de 10 millions de ces cartes aux Nigérians d'ici octobre pour leur permettre de résoudre rapidement des problèmes tels que l'allocation de voyage personnel (PTA) , l'allocation de voyage d'affaires (BTA) pour faciliter leurs poursuites éducatives, leurs efforts commerciaux et leurs diverses exigences de voyage.
Samira Njoya
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Après son rachat en janvier dernier par une firme allemande, la start-up tunisienne ayant des bureaux à Tunis, à Lagos ou encore au Cap a décidé de s’implanter dans la région des Grands Lacs.
InstaDeep, une start-up tunisienne d’intelligence artificielle basée à Londres, a annoncé le jeudi 7 septembre son expansion au Rwanda. La jeune pousse ouvrira à Kigali des bureaux qui seront dirigés par Arnu Pretorius, jusqu’alors responsable de la recherche en IA en Afrique pour InstaDeep. C’est Karim Beguir, fondateur de la jeune pousse en 2014, qui a révélé l’information lors du Deep Learning Indaba, une rencontre annuelle de la communauté africaine de l'apprentissage automatique et de l'intelligence artificielle qui s’est tenue à Accra cette année.
« Il est logique de déployer et de développer notre équipe à Kigali alors que le Rwanda émerge en tant que leader dans la construction de l'économie du futur. Nous sommes ravis de partager cette nouvelle au Deep Learning Indaba avec cette communauté dynamique de chercheurs et de développeurs africains en IA », explique Karim Beguir.
Après la Tunisie, le Nigeria et l’Afrique du Sud, c’est le quatrième pays du continent qu’investit InstaDeep. Outre son pays d’origine, la Tunisie, le choix des deux autres se justifient par le fait qu’ils disposent d’écosystèmes technologiques matures à l’échelle du continent et attirant des millions de dollars depuis de nombreuses années. Le Rwanda n’appartient pas à cette classe mais le pays effectue de nombreux efforts pour mettre en place un écosystème tout aussi attrayant.
Selon le Government AI Readiness Index d'Oxford Insights publié en décembre 2022, le pays se classe à la 93e place mondiale et figure dans le top 10 sur le continent. Aussi, Kigali dispose, contrairement à de nombreux pays africains, d’une politique nationale en matière d'IA, ce qui est de bon augure pour améliorer la qualité de son paysage technologique.
Adoni Conrad Quenum
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Le but de l’Africa Smart Cities Investment Summit est de faciliter la collaboration panafricaine sur les initiatives en matière de villes intelligentes et de poursuivre leur développement sur le continent, avec l'objectif de construire 100 villes intelligentes d'ici 2100.
Le Rwanda a dévoilé, lors de l'Africa Smart Cities Investment Summit (ASCIS) qui s’est tenu du mercredi 6 au vendredi 8 septembre à Kigali, Smart City Hub. L'objectif est de faciliter et d'encourager des solutions numériques efficaces et durables qui améliorent la qualité de vie des citoyens et des communautés au Rwanda grâce à la technologie et à l'innovation.
“'The Smart City Hub, we are launching today aligns with our country's vision to test, scale, and promote cutting-edge solutions. We hope that through this hub, collaborations will emerge to support these solutions in transforming Rwanda into a smart city. Furthermore, the… pic.twitter.com/6YhSFr0WFX
— Africa Smart Cities Investment Summit - ASCIS (@ASCISummit) September 6, 2023
« Le Smart City Hub, que nous lançons aujourd'hui, s'aligne sur la vision de notre pays qui consiste à tester, mettre à l'échelle et promouvoir des solutions de pointe. Nous espérons qu'à travers ce hub, des collaborations émergeront pour soutenir ces solutions et transformer le Rwanda en une ville intelligente. En outre, les enseignements tirés pourront être partagés avec d'autres villes africaines », explique Paula Musoni Ingabire, ministre rwandaise des TIC et de l'Innovation.
Depuis 2017, le Rwanda a mis en place un plan directeur visant à transformer plusieurs villes du pays en villes intelligentes dans le but d’améliorer la qualité de vie des habitants et de promouvoir le développement durable grâce à la technologie. Toutefois, ces transformations technologiques d’envergure comportent des risques cybersécuritaires. D’après l’édition 2020 du Global Cybersecurity Index publié par l’Union internationale des télécommunications, le Rwanda dispose du septième cyberespace le plus sécurisé du continent avec une note de 79,95, loin derrière Maurice (96,89) et la Tanzanie (90,58) respectivement aux première et deuxième places.
Le pays des mille collines n’est certes pas à la traine dans le secteur mais il est impératif de renforcer sa position. D’ailleurs, lors d'une des tables rondes de l’ASCIS, Ghislaine Kayigi, responsable des normes de cybersécurité à l'Autorité nationale de cybersécurité du Rwanda, a expliqué qu'il était nécessaire d'étudier les vulnérabilités des infrastructures dans les villes intelligentes et d'évaluer les risques associés aux données personnelles.
Par ailleurs, le projet impliquera les énergies et les infrastructures renouvelables (approvisionnement énergétique durable, logements abordables, partenariats et investissements public-privé, technologies de construction et matériaux de construction), la gestion de l'eau et des déchets (gestion durable des ressources en eau, réduction-réutilisation-recyclage, lutte contre la pollution de l'air), la mobilité et l’hôtellerie (urbanisation durable), la transformation numérique et l'innovation, la résilience et l'adaptation climatique, etc.
Adoni Conrad Quenum
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Appelées aussi greentech, ces jeunes pousses émergent rapidement en Afrique avec la conviction que les nouvelles technologies vont jouer un rôle de premier plan dans le développement durable du continent.
Le Catalyst Fund, un fonds de capital-investissement qui investit dans des start-up en phase de démarrage et axées sur le climat en Afrique, a atteint la première clôture de son fonds de 40 millions de dollars. Le fonds a annoncé le mercredi 6 septembre une première clôture de 8,6 millions de dollars avec le soutien de FSD Africa Investments (FSDAi), de la Fondation Cisco, de l'USAID (Prosper Africa) et de l'investisseur technologique Andrew Bredenkamp.
🚀 Exciting news!!
— Catalyst Fund (@TheCatalystFund) September 5, 2023
We're thrilled to announce the first close of our $40m venture capital fund and accelerator.@FSDAfrica Investments (FSDAi), @Cisco Foundation, @USAID @ProsperAfricaUS , and tech investor @abredenkamp are backing us🌍Read more: https://t.co/bQqYZIFGqd
Dirigée par la Française Maelis Carraro, l’accélérateur Catalyst Fund installé au Kenya prévoit d’investir ces fonds dans une quarantaine de start-up, dont une vingtaine durant l’année en cours. Les entreprises éligibles seront financées à hauteur de 200 000 $ pour les start-up en phase de pré-amorçage, 500 000 $ pour les entreprises en phase d’amorçage et 1,5 million $ pour des sociétés plus matures, sous forme de financement de série A.
« En associant des prises de participation à la création d'entreprises sur le terrain, nous pensons pouvoir libérer un énorme potentiel pour les entreprises innovantes sur le continent. Soutenir les entreprises en phase de pré-amorçage nécessite plus que du capital. Nos créateurs d'entreprises sont des ingénieurs, des spécialistes des données et des experts en marketing de croissance qui peuvent aider les fondateurs à créer des entreprises évolutives et à fort impact », a déclaré Maelis Carraro.
Bien que le changement climatique soit une réalité mondiale, l’Afrique est le continent le plus vulnérable à ses effets néfastes, même si la région ne contribue qu’à hauteur de 3 % aux émissions mondiales de CO2. Il est donc important d’investir dans ces jeunes pousses qui opèrent dans la lutte contre le changement climatique. Selon un rapport d’AfricArena, un accélérateur d’entreprises technologiques, publié en février 2023, ces start-up ont mobilisé un total de 1,17 milliard $ en 2022 dont 863 millions ont été investis en capital.
En se concentrant stratégiquement sur des solutions dans les domaines de l'agri-tech et de la gestion de la pêche, des systèmes alimentaires, de l'insurtech et de la fintech climatique, de la chaîne du froid, de la gestion des déchets et de la gestion de l'eau, Catalyst Fund ambitionne d'accélérer la croissance verte durable. Il se concentrera sur des solutions qui peuvent permettre aux communautés de mieux se préparer et gérer les chocs, d'adapter les moyens de subsistance aux impacts climatiques et de construire une résilience à long terme.
Samira Njoya
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Le Nigeria ambitionne de devenir un leader de l’économie numérique en Afrique. Pour atteindre son objectif, il signe des partenariats avec des pays qui partagent les mêmes objectifs.
Le ministre nigérian de la Communication, de l'Innovation et de l'Economie numérique, Bosun Tijani, a signé le mercredi 6 septembre deux protocoles d'accord à New Delhi en Inde. Le premier accord, signé avec le ministère indien de l'Electronique et des Technologies de l'information, vise à partager les meilleures solutions numériques au profit des citoyens des deux pays.
Le second partenariat signé avec l'équipe de Central Square Foundation, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour garantir une éducation scolaire de qualité en Inde, a pour but de mettre sur pied des solutions pour faciliter l’enseignement et l'apprentissage au Nigeria à travers les nouvelles technologies.
Nigeria and India have a shared passion for a better tomorrow, driven by the power of digital transformation. As part of these collaborative efforts between our countries, I signed a Memorandum of Understanding (MoU) on behalf of Nigeria with my counterpart at India's Ministry of… pic.twitter.com/pJrLlIWSEE
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) September 6, 2023
« La collaboration entre nos pays nous offre une plateforme pour tirer parti de la trajectoire ascendante de la transformation numérique en tant que moteur de la croissance économique », a déclaré Bosun Tijani.
La signature des deux protocoles d'accord se fait en marge du 18e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 qui se tiendra du samedi 9 au dimanche 10 septembre à New Delhi. Elle intervient alors que le gouvernement nigérian multiplie les actions visant à attirer des investisseurs supplémentaires dans le pays et augmenter les fonds pour soutenir les innovateurs nigérians et accroître les ressources pour les entrepreneurs locaux. L’objectif est de créer un million d'emplois dans l'économie numérique et d'améliorer la culture numérique des jeunes.
Le choix de l'Inde pour l'accompagner dans la réalisation de ces projets numériques est judicieux. En moins de 10 ans, le taux de pénétration du numérique en Inde a plus que doublé. La cinquième puissance économique du monde a lancé en 2015, le « Digital India », un programme ambitieux avec pour objectif de transformer l’Inde en « une société digitale et une économie de la connaissance ».
Samira Njoya
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Avec l’accélération de la transformation numérique, les Etats africains sont contraints d’investir dans la cybersécurité. 18 des 54 pays du continent ont déjà élaboré des stratégies nationales de cybersécurité et 22 disposent d'équipes nationales de réponse aux incidents informatiques (CIRT).
Dans son rapport « Cybersecurity in Africa-Call to action » publié en juin 2023, le cabinet Kearney explique que le manque d’investissement et la faible réglementation exposent le continent noir aux attaques cybercriminelles. Pourtant, les investissements sur le marché africain de la cybersécurité devraient passer de 2,5 milliards $ en 2020 à 3,7 milliards $ en 2025, soit un taux de croissance annuel composé de 7,9%.
« Malgré cet investissement, la région perd plus de 3,5 milliards $ à cause des cyberattaques, et plusieurs autres milliards en raison des opportunités commerciales manquées à cause des cyberattaques », selon le document.
Pour étayer ce point, la cyber-résilience de l’Afrique, la capacité du continent à résister, à s'adapter et à se rétablir face aux cyberattaques, a été testée. Pour cela, le rapport s’appuie sur les cinq meilleurs élèves du continent, selon l’indice mondial de cybersécurité de l’Union internationale des télécommunications, que sont l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, le Kenya et l’Egypte.
« A travers les cinq pays sélectionnés, l’analyse a montré que la cyber-résilience de l’Afrique est faible, notamment en matière de stratégie, de gouvernance et d’entités opérationnelles, ainsi que de coopération intersectorielle », explique le rapport.
Alors que la référence moyenne est de 0,25% du PIB, l’Afrique du Sud, champion africain en dépenses dans la cybersécurité, n'y investit que 0,19% de son PIB contre 0,03% pour le reste des pays d’Afrique subsaharienne. « Si chaque pays africain consacrait 0,25% de son PIB par an à la cybersécurité, cela correspondrait aux dépenses des marchés matures. Nos estimations suggèrent que cela se traduit par 4,2 milliards $ par an pour la région », peut-on lire dans le document.
Outre l’investissement financier, l’investissement en capital humain est aussi un volet important. En effet, 84% des organisations croient que moins de 50% des candidats postulant pour des emplois en cybersécurité sont qualifiés, et plus de la moitié des entreprises recherchant ces profils prennent plus de 6 mois pour trouver des personnes qualifiées.
Dans ce contexte, Youssef Mazouz, secrétaire général du Centre africain de la cybersécurité, explique dans une interview donnée à We Are Tech Africa en mai dernier qu’il faut « accompagner l’Afrique par la mise en place des formations continues, la mise en place des compétences, l’ouverture des centres ou des universités de recherches dans le domaine de la cybersécurité ».
Qu’en est-il de la réglementation ?
Les pays africains ont du mal à accorder leurs violons. Bien que la convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles ait été adoptée en 2014, son entrée en vigueur n’est toujours pas effective à ce jour. Selon son article 36, la convention doit être ratifiée par au moins 15 pays sur les 54 du continent pour son entrée en vigueur, mais seulement 14 se sont exécutés. Le dernier en date fut la Côte d’Ivoire en mars 2023. Toutefois, la transformation numérique s’accélère sur le continent depuis la pandémie de la Covid-19.
« La cybersécurité n’est pas une question dont les pays africains peuvent s’isoler. L’interconnectivité des systèmes entraîne l’interconnectivité des menaces à la sécurité des Etats membres [...] L’absence d’un cadre de gouvernance unifié et mis en œuvre rend difficile la collaboration et le partage de renseignements entre les pays », indique le document.
L’Afrique gèrera mieux le problème en s’associant comme les pays du vieux continent qui ont opté depuis mai 2018 pour le règlement général de protection des données (RGPD), un texte qui encadre le traitement des données de manière égalitaire sur tout le territoire de l'Union européenne (UE).
Adoni Conrad Quenum
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Fondée en 2014, la healthtech a déjà levé environ 90 millions $, dont 30 millions $ en 2022, pour soutenir sa croissance. Pourtant, elle n’est pas épargnée par le climat économique délétère qui souffle sur les start-up du continent noir.
La plateforme ghanéenne d’e-santé mPharma a licencié 150 employés, rapporte Techcabal ce lundi 4 septembre. D’après Gregory Rockson, président-directeur général de la start-up, la firme a été obligée de « redimensionner l’équipe » à cause des conditions macroéconomiques actuelles liées à la dévaluation du Naira.
« Cette décision nous permettra de continuer à servir les plus de 200 000 patients qui comptent sur nos services Mutti [service de pharmacie en ligne de la start-up] pour leurs besoins en matière de soins de santé chaque mois », indique Gregory Rockson. Et il poursuit : « nous avons permis aux employés concernés de conserver leur assurance maladie et nous avons prolongé de 90 jours à 3 ans la période pendant laquelle ils peuvent exercer leurs options d'achat d'actions ».
Depuis le début de l’année, plusieurs start-up du continent ont pris des décisions radicales pour se maintenir à flot. Alors que la plateforme kényane de ventes en ligne Copia Global a dû se retirer du marché ougandais en avril dernier, en raison du ralentissement économique et des marchés financiers limités, les fintech nigérianes Lazerpay et Bundle Africa ont mis fin à leurs activités après des réductions de personnel.
Dans le même temps, les investissements en capital-risque sur le continent sont au ralenti. Au premier semestre de 2023, 2,2 milliards $ ont été investis dans les jeunes pousses africaines, en baisse de 52 % par rapport au premier semestre de 2022. Le nombre d’opérations suit également la même tendance puisque, selon l'Association africaine de capital investissement et capital-risque (AVCA), seulement 263 opérations ont été signalées au premier semestre de cette année contre plus de 400 sur la même période en 2022. C’est donc un ralentissement net pour l’écosystème des start-up en Afrique qui ne suivait pas la tendance mondiale.
Adoni Conrad Quenum
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