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Bien que leur nombre soit encore très réduit, elles multiplient les initiatives fortes pour se fédérer et briser les barrières qui les ont retenus jusqu’à présent. Formation, réseautage, financement sont au cœur de la stratégie panafricaine d’éveil en cours de déploiement avec le soutien de divers partenaires.

Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL », Partech révèle qu’un total de 134 start-up fondées par des femmes enregistrées en 2021 a effectué un tour de table contre 47 opérations financières comptabilisées en 2020, soit une croissance de +285%. Les start-up fondées par des femmes ont réalisé 20% des 681 tours de table enregistrés l’année dernière, en croissance de 7% comparé à 2020 (13%). Elles ont obtenu 834 millions $, en croissance  de +281% par rapport à 2020. Ce montant représente 16% du total des 5,2 milliards $ d’investissement levés en 2021 par des start-up, en hausse de 2% par rapport à 2020 (14%).

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Pourcentage de fonds levés et de tours de tables effectués par des tech entrepreneurs africaines (Source : Partech)

Bien que ces données montrent une progression dans le volume d’investissements captés par les tech entrepreneurs africaines d’une année à une autre, Briter Bridges déplore tout de même un niveau très faible au cours des neuf dernières années.

Beaucoup reste à faire

Dans son rapport « In Search Of Equity Exploring Africa’s Gender Gap in Startup Finance » publié en octobre 2021, Briter Bridges indique qu'entre janvier 2013 et mai 2021, un total de 1 112 start-up opérant à travers l'Afrique ont mobilisé un total de 1,7 milliard $ de financements de démarrage. Parmi ces entreprises, 75% avaient des équipes exclusivement masculines, 9% des équipes exclusivement féminines et 14% des équipes fondatrices mixtes. « Seulement 3% des financements de démarrage sont allés à des équipes fondatrices entièrement féminines, contre 76% pour les équipes entièrement masculines », souligne la société de recherche axée sur les données, basée à Londres et fondée en 2018. Selon elle, cela signifie que pour chaque « dollar investi dans des équipes fondatrices entièrement féminines, les équipes entièrement masculines ont reçu 25 $ ».

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Volume d’investissement levé par genre de fondateur (Source : Briter Bridges)

Sur la faible présence des tech entrepreneurs africaines dans le captage de l’investissement, Partech et Briter Bridges s’accordent à dire qu’elle s’explique en partie par la faible présence des femmes dans les segments porteurs comme la Finance, la logistique, le transport. Elles préfèrent en majorité les secteurs du commerce de détail et des services, qui nécessitent moins de capitaux et présentent moins d'obstacles à l'entrée. De plus, les tech entrepreneurs masculins, d’abord plus nombreux, sont également plus susceptibles d'opérer dans des sous-secteurs qui attirent moins d'investissements tels que l'edtech ou la healthtech, accentuant la concurrence.

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La représentation du genre dans les différents secteurs tech (Source : Briter Bridges)

Il y a aussi le tempérament des investisseurs. « Même lorsqu'elles travaillent dans des secteurs suscitant un grand intérêt de la part des investisseurs, les équipes entièrement féminines sont toujours moins susceptibles de recevoir un financement que les équipes entièrement masculines, et elles reçoivent des montants plus faibles lorsqu'elles obtiennent un financement », note Briter Bridges. Enfin, plusieurs autres types d’obstacles entravent encore une plus grande présence des femmes dans la tech industrie africaine, notamment la faible présence des jeunes filles dans les filières scientifiques (STEM) ; un réseau d’affaires plus faible, essentiellement composé de femmes. Mais des initiatives se multiplient pour aider les tech innovatrices à surmonter ces barrières.

Formation et financements ciblés

Au cours des dix dernières années, le soutien aux Africaines dans le numérique a gagné en intérêt. La transformation numérique s’accélérant au fil des ans, les formations dans les compétences numériques à leur endroit se sont multipliées. De nombreux partenaires internationaux et locaux comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Fondation Bill et Melinda Gates, Google, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’y sont impliqués. De son côté, depuis 2015, Orange a investi dans des maisons digitales dans ses 16 marchés d’Afrique pour former les femmes aux compétences numériques, en plus des programmes dédiés que le groupe soutient déjà. Des pôles de financement ciblés ont également déjà été lancés par divers acteurs, notamment Alitheia Capital, fonds de capital-investissement de 100 millions de dollars, cofondé par Tokunboh Ishmael et Polo Leteka Radebe. Il y a FirstCheck Africa, collectif d'investisseurs et fonds d'investissement dirigés par des femmes et axés sur les femmes, cofondé par Eloho Omame et Emmanuel Bocquet. Il y a aussi WeFundWomen, communauté d'investissement intelligente fondée par Hope Ditlhakanyane pour les start-up en Afrique en les connectant à des capitaux démocratisés. Akazi Capital de Liebe Jeannot, est un fonds d'impact « crowdfunding », qui investit jusqu'à 250 000 $ dans des entreprises en phase de démarrage détenues et dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne.                         

Muriel Edjo

Lire aussi : Des bourses de formation au numérique pour les femmes africaines

Posted On mardi, 08 mars 2022 11:15 Written by

Depuis cinq ans, la HealthTech travaille dur pour concrétiser son ambition d’améliorer l’accès d’un plus grand nombre d’Africains aux soins de santé de qualité. Le premier pas se fera dans la sous-région Afrique de l’Est.

La plateforme ougandaise de télémédecine Rocket Health a annoncé, lundi 7 mars, la levée avec succès de 5 millions $ auprès d’un groupe d’investisseurs mené par Creadev. Grenfell Holdings and LoftyInc Capital Management ont pris part à ce tour de table qui permettra à la HealthTech de s’étendre en Ouganda et en Afrique de l’Est. Le Kenya – où elle a déjà une présence administrative – est la prochaine destination africaine de la solution numérique lancée en 2018 par les docteurs Davis Musinguzi, John Mark Bwanika, William Lubega, et Hope Achiro.

Rocket Health est une plateforme de santé numérique développée par The Medical Concierge Group, une clinique, un laboratoire et une pharmacie autorisés et enregistrés en Ouganda. Accessible par USSD et SMS sur téléphone mobile basique ;  par WhatsApp ou directement en ligne sur smartphone, tablette ou ordinateur, elle propose diverses prestations de santé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

En Ouganda, ses promoteurs prévoient de sortir le service du Grand Kampala et de toucher d’autres villes du pays et les zones rurales où l’accès aux soins de santé de qualité demeure faible. « Le ratio médecin-patient en Ouganda est maintenant de 1/2500. Cela signifie qu'un si grand nombre de personnes n'ont pas accès à des soins de santé de qualité, et il n'y a pas que les médecins. Les pharmaciens ou les services de laboratoire sont également très difficiles à trouver pour la plupart des gens », déplore Hope Achiro, directrice des services pharmaceutiques de Rocket Health. Au Kenya où le ratio docteur/patient est de 1/6355, Rocket Health entrevoit également des bénéfices pour les populations. 

Selon Davis Musinguzi, le président-directeur général du service numérique, « Rocket Health s'efforce de rendre les soins de santé primaires de qualité accessibles, abordables et pratiques afin d'obtenir les meilleurs résultats pour le plus grand nombre d'Africains possible grâce au pouvoir exponentiel de la technologie ».

Les fondateurs de Rocket Health ont confiance dans le succès de son déploiement national et international. Ils ont eu l’opportunité de peaufiner leur stratégie et leurs moyens d’action pendant six mois d’incubation au sein du Next Health Accelerator (NHA), un accélérateur d'innovation en santé conçu par Intrepid Entrepreneurs pour les entrepreneurs africains, en 2021.

Muriel Edjo

Lire aussi : Ouganda : Rocket Health a fait de la santé de proximité pour tous son crédo

Posted On mardi, 08 mars 2022 07:51 Written by

L'entreprise Tolbi, qui a développé une solution numérique dans le but d’aider les agriculteurs sénégalais à mieux rentabiliser leurs récoltes, a été lancée en 2019. Aujourd’hui, elle a déjà à son actif plusieurs reconnaissances et récompenses aussi bien nationales qu’internationales.

Tolbi, start-up sénégalaise spécialisée dans les technologies agricoles, a annoncé le vendredi 4 mars sa sélection dans le cadre du programme Google For Startups Advisor : Sustainable Development Goals (2022). Ce programme a été conçu dans le but de donner aux start-up technologiques les moyens de créer et d’évoluer en entreprises viables à impact sur un ou plusieurs objectifs de développement durable des Nations unies (ODD).

« Le programme cible les start-up qui résolvent les grands défis du monde avec agilité, technologie innovante et détermination. Notre mission est simple : permettre aux agriculteurs d’augmenter leurs productions et leurs revenus à travers une agriculture intelligente face au climat basée sur la technologie », a indiqué la start-up sur ses réseaux sociaux.

Le programme d’accélération va se dérouler sur une durée de 3 à 5 mois au cours desquels la start-up, tout comme plusieurs autres sélectionnées, va bénéficier d’une formation spécialisée, d’un mentorat sur les partenariats ODD, la mesure de l’impact social, le leadership et la collecte de fonds. Un parcours lui permettra au final d’établir des relations d’affaires solides sur lesquelles s’appuyer pour réussir une éventuelle levée de fonds. 

Tolbi a déjà révolutionné le secteur agricole sénégalais en développant un kit d’objets connectés basé sur l’intelligence artificielle et l’edge computing pour faciliter l’irrigation des champs et améliorer le rendement agricole. Ces prouesses lui ont valu, entre autres, le Grand Prix du président de la République pour l’innovation numérique en 2020.

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi : Avec ses solutions connectées, la start-up sénégalaise Tolbi améliore l’irrigation des champs et leur rendement 

Posted On lundi, 07 mars 2022 16:29 Written by

VALR, actuellement valorisé à 240 millions $, veut se développer hors du continent, dans le cadre d’une nouvelle phase de croissance. L'entreprise poursuivra également sa croissance en Afrique, à travers le déploiement de nouveaux services.

La plateforme sud-africaine d’achat et de vente de cryptomonnaies valr.com a annoncé, mardi 1er mars, la levée de plus de 750 millions de rands (50 millions $) dans le cadre d’un financement de série B. Pour l’entreprise, l’opération représente « la plus importante levée de fonds en cryptomonnaies jamais réalisée en Afrique ». VALR, désormais valorisée à 240 millions $, prévoit de s'étendre en Inde, tout en renforçant sa présence en Afrique à travers l’élargissement de ses produits et le recrutement de personnel pour son équipe.

« Nous pensons que l'avenir de l'Afrique est brillant pour l'adoption des cryptomonnaies, à la fois pour la diversification des actifs et les paiements », souligne Paul Veradittakit (photo), associé chez Pantera Capital, le fonds américain qui a dirigé cette levée de 50 millions $ au profit de VALR. L'initiative intervient deux ans après l’obtention par VALR d’un financement de série A de 3,4 millions $, en juillet 2020. L’entreprise avait signifié à cette période sa volonté de déployer de nouveaux produits et de s’étendre sur de nouveaux territoires africains.

VALR affirme avoir traité plus de 7,5 milliards $ de volume de transactions depuis son lancement en 2019. L’entreprise revendique plus de 250 000 clients particuliers et 500 clients institutionnels sur le continent. D’après une étude d'août 2021 publiée par la plateforme de recherche Chainalysis, le marché africain des cryptomonnaies a cru de 1200 % en valeur, sur la période de juillet 2020 à juin 2021. Malgré cette croissance, le continent représente la plus petite économie de cryptomonnaies de toutes les régions étudiées par  Chainalysis.

Chamberline Moko

 

Posted On mercredi, 02 mars 2022 11:59 Written by

L’Agritech en Afrique semble encore timide au regard du volume modeste de financement qu’elle suscite. 2,3 % des 5,2 milliards $ de financement mobilisés par les start-up sur le continent en 2021 selon Partech. Le segment enregistre tout de même de belles réussites au fil des années.

FreshSource Global, plateforme B2B pour les produits agroalimentaires, reliant les exploitations agricoles aux entreprises en Egypte et fournissant des solutions de dernier kilomètre, a annoncé le lundi 28 février l’obtention d’un financement de démarrage de Wamda Capital, 4DX Ventures et d’investisseurs providentiels. La somme qui n’a pas été dévoilée, mais qui est estimée à « sept chiffres » en dollars par la start-up, est destinée à soutenir sa croissance.

« Nous prévoyons d'utiliser ces fonds pour agrandir notre équipe et investir davantage dans notre technologie. En outre, nous allons couvrir tous les gouvernorats égyptiens d'ici à la fin de 2023. En 2024, nous commencerons à envisager un plan d'expansion mondiale », a indiqué Farah Emara, co-fondatrice et présidente-directrice général de FreshSource. Elle a souligné que le financement contribuera à « accélérer notre mission de création de systèmes alimentaires frais plus durables grâce aux données et à la technologie, afin de transformer la vie des producteurs, des entreprises et des consommateurs et d'améliorer la planète ».

FreshSource joue le rôle d’intermédiaire entre les producteurs agricoles et les commerces tels que les supermarchés. L’entreprise fondée en 2018 et lancée en 2019 s’appuie sur une plateforme numérique à travers laquelle elle centralise l’offre des agriculteurs et la demande des commerces. Elle veille à ce que les besoins des clients soient satisfaits en réduisant le nombre d'intermédiaires par lesquels les produits agricoles transitent. Elle veille également à la sécurité des produits agricoles notamment en matière de conservation et de transport jusqu’à l’acheteur.

En 2020, FreshSource revendiquait déjà 300 agriculteurs locaux comme utilisateurs de son service, 1 500 emplois créés et aussi avoir évité une perte de 200 tonnes d’aliments. Selon, Farah Emara,  « en réduisant les pertes alimentaires, vous réduisez le coût des aliments frais et vous permettez à un segment de la population qui ne pouvait pas se le permettre auparavant d’avoir un mode de vie plus sain. Aussi, en ce qui concerne les producteurs, cette méthode augmente leurs revenus et améliore ainsi leur qualité de vie ».

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi : MooMe, l’application mobile qui veut améliorer le rendement des éleveurs de vaches laitières en Afrique

Posted On mercredi, 02 mars 2022 08:13 Written by

En 2021, l’Afrique comptait 716 000 développeurs professionnels soit 3,8 % de plus qu’en 2020. Alors que le nombre de ces professionnels ne cesse de croître, la demande elle aussi a atteint un niveau record en raison de la croissance des capacités d’embauche des PME, plus enclin à utiliser les technologies.

 

Malgré les défis liés à la pandémie de Covid-19, l'écosystème des développeurs du continent est nettement en progrès. Selon Google, en 2021 la demande de développeurs web sur le continent a atteint un niveau record. La multinationale de services Internet l’a relevé dans son rapport « Africa Developer Ecosystem Report 2021 » publié le 21 février.

Le rapport impute en partie cette hausse à l’augmentation de l’utilisation des services Internet par les petites et moyennes entreprises (PME) ; soit une hausse de 22 %. Ce qui a contraint ces dernières à engager plus de développeurs pour les aider à développer leurs activités en ligne. En Afrique, les PME embauchent plus de la moitié des développeurs locaux. Une performance due au fait qu’elles ont récolté plus de financement pour soutenir leur croissance. En 2021, elles ont levé plus de 4 milliards de dollars, soit 2,5 fois plus qu'en 2020.

Hors du continent, la demande de développeurs africains a également augmenté en raison du développement du système de travail à distance favorisé par la Covid-19. 38 % des développeurs africains travaillent pour au moins une société basée en dehors du continent.

Parallèlement, le nombre de ces professionnels a aussi augmenté.  Le bassin de développeurs professionnels a augmenté de 3,8 % pour représenter 0,4 % de la main-d'œuvre non agricole du continent. Le Nigeria à lui seul a produit en 2021, 5 000 nouveaux professionnels. En tout, cette même année, le continent comptait 716 000 développeurs professionnels contre 690 000 en 2020. Les salaires et rémunérations ont également augmenté, et davantage de développeurs ont obtenu des emplois à temps plein. 

Pour répondre à cette demande, le rapport invite les entreprises technologiques mondiales, les éducateurs locaux et les gouvernements à renforcer la filière des développeurs. Cela en investissant à la fois dans l'accès à Internet et dans l'éducation. « Les jeunes talents et les talents émergents, ainsi que les groupes insuffisamment soutenus, notamment les femmes, ont besoin d'une formation professionnelle et d'un accès abordable à Internet pour bénéficier de progrès plus larges. Les entreprises technologiques progressent grâce à des partenariats locaux », note le document.

« Africa Developer Ecosystem Report 2021 » a été réalisé grâce à une étude menée dans 16 pays d'Afrique subsaharienne : Algérie, Cameroun, Egypte, Ethiopie, Ghana, Côte d’Ivoire, Kenya, Maroc, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie, Tunisie et Ouganda. Ce rapport est le deuxième d'une série d'études sur l'état de l'économie Internet du continent. Le premier, publié en collaboration avec la Société financière internationale (SFI), a révélé que l'économie Internet de l'Afrique a le potentiel d'atteindre 5,2 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2025, contribuant ainsi à près de 180 milliards de dollars à l'économie africaine. La contribution potentielle projetée pourrait atteindre 712 milliards de dollars d'ici 2050.

« Pour atteindre ce potentiel, nous devons fournir un meilleur accès à des compétences de haute qualité et de classe mondiale sur les plateformes de technologies mobiles couplées à une connectivité croissante en Afrique. Nos efforts pour accroître la connectivité se concentrent sur l'infrastructure, les appareils, les outils et la localisation des produits », a déclaré Nitin Gajria, directeur général de Google en Afrique. 

Vanessa Ngono Atangana

Lire aussi : Les 4 domaines sur lesquels les investisseurs doivent se concentrer pour soutenir la numérisation de l’Afrique (Google)

Posted On mercredi, 23 février 2022 15:57 Written by

Des sociétés africaines de production de jeux digitaux donnent le ton en annonçant une alliance qui devrait leur permettre de réaliser le potentiel d’un marché estimé à 680 millions d'individus d’ici 2025. Un premier pas pour conquérir un marché où l’Afrique reste en marge.

10 studios africains spécialisés dans la production et la commercialisation des jeux vidéo ont annoncé s'être mis ensemble, pour créer un éditeur continental dénommé le Pan African Gaming Group (PAGG). « Nous créons un portefeuille de jeux grand public sur mobile qui sont amusants, non violents et non sexistes. Nos jeux sont conçus en Afrique, pour l'Afrique, et mettent en scène des héros africains enveloppés dans la culture, la musique et les environnements locaux. Cela permet à nos joueurs de se voir reflétés dans nos jeux, ce qui fait toute la différence », a fait savoir Jake Manion, le directeur du projet.

Pour la joint-venture il est question de renforcer l'industrie, en créant plus d'opportunités économiques et de création d'emplois dans le domaine des jeux à travers l'Afrique ; partager les ressources, les compétences et l'accès aux marchés afin de permettre à chaque studio membre de créer de meilleurs jeux et de toucher davantage de joueurs pour placer l'Afrique sur la carte de l'industrie mondiale du jeu. La philosophie derrière le projet est celle de partager l'idée d'une Afrique jeune, interconnectée, remplie de talents, avec des milliers d'années de légendes et d'histoires à raconter.

Le projet cible les « 400 millions de personnes connectées en Afrique avec un smartphone », selon des indicateurs de la Banque mondiale. Une opportunité qui est plus importante que celle qu’offrent ensemble le Canada, les USA et le Mexique. Ses promoteurs espèrent atteindre un marché potentiel de 680 millions de personnes à l'horizon 2025.

L'industrie mondiale du jeu sur smartphone ou sur ordinateur attire beaucoup de capitaux. Selon Drake Star Partners, une banque d'investissement spécialisée dans le financement du secteur, 150 milliards $ de nouveaux investissements y sont attendus cette année 2022. L'Afrique peine cependant à attirer une part conséquente de ces capitaux.

Parmi les fondateurs du PAGG, on retrouve Olivier Madiba pionnier au Cameroun en matière de financement, production et distribution de jeux vidéo sur ordinateur ou téléphone portable. On retrouve aussi des leaders du secteur dans des pays comme le Kenya ou le Ghana.

Posted On mercredi, 23 février 2022 10:45 Written by

Au cours de la dernière décennie, le niveau d’accès aux soins de santé des populations africaines a  relativement progressé. Mais beaucoup reste à faire. Pour combler rapidement ce gap, le numérique est mis en avant.

Smart Africa, alliance de 32 pays africains et d’organisations internationales engagées dans la transformation numérique de l’Afrique, et The Commons Project Foundation (TCP) ont annoncé la signature d’un partenariat, mercredi 16 février. Il porte sur l’accélération de l’offre de santé numérique en Afrique.

Dans le cadre de cette collaboration, les membres de Smart Africa et The Commons Project Foundation s’engagent à soutenir et à collaborer dans la conception, le développement, le déploiement et l'exploitation d'infrastructures numériques de santé publique pour le bien commun. Les deux partenaires s’engagent également sur divers projets pilotes de santé numérique visant à renforcer les systèmes de santé africains.

L’une des nombreuses initiatives de santé numérique sur laquelle le partenariat de Smart Africa et The Commons Project Foundation se matérialisera est la carte de santé SMART qui permet déjà à des populations de partager en toute sécurité une version vérifiable de leur carnet de vaccination via un code QR. L’innovation mise en œuvre au Rwanda et au Kenya est approuvée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Lacina Koné (photo), directeur général de Smart Africa, a déclaré « que l'avenir des soins de santé en Afrique passe avant tout par le numérique, propulsé par la mobilité. Ce partenariat contribuera grandement à fournir des services de santé de classe mondiale, tels que les cartes de santé SMART, aux citoyens africains ».

Dans de nombreux pays d’Afrique, le taux d’accès aux soins de santé est encore faible. Le ratio nombre de professionnels pour 10 000 habitants est toujours largement en dessous des standards de l’OMS qui préconise un minimum de 23 agents de santé pour que la qualité de service de base soit assurée. Le numérique qui offre de nombreuses possibilités, notamment l’accès aux professionnels pour les populations rurales, est de plus en plus perçu comme une réponse au bien-être des Africains.

Pour Joe Mucheru, le secrétaire de cabinet du ministère kényan des TIC, de l'Innovation et de la Jeunesse, l’adoption à grande échelle de la santé numérique a le potentiel de révolutionner les soins de santé de la même manière que le système de paiement M-Pesa a révolutionné l'inclusion financière.

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi : Le PNUD accompagne Maurice dans l’acquisition d’un système national de santé numérique 

Posted On mardi, 22 février 2022 08:03 Written by

La relance économique post-Covid a accentué la concurrence dans diverses industries, notamment le transport aérien. Seules les entités les plus performantes ont une chance de demeurer rentables. Pour y parvenir, la transformation numérique de l’activité n’est plus une option, mais une nécessité de survie.

Air Sénégal, compagnie aérienne ouest-africaine de transport, numérise son fret. A travers le partenariat signé le mercredi 16 février avec SmartKargo, la société déploiera des solutions numériques dans tous les domaines fonctionnels de son activité de transport de marchandises, sur la totalité de son réseau fort de 22 destinations, dont New York, Washington et Paris, et ce, depuis son hub de l’aéroport international Blaise Diagne.

Cela inclut entre autres des lettres de transport aérien électroniques (e-AWB), des entrées de données sur un seul écran, une technologie intelligente (BI), des rapports configurables par l’utilisateur, une tarification facilitée et plus compétitive, et une gestion de la capacité en temps réel.

Selon Ibrahima Kane, directeur général d’Air Sénégal, « la plateforme SmartKargo nous permettra de construire et de développer une nouvelle activité de fret aérien, moderne et robuste. La solution entièrement digitale est la meilleure technologie disponible ; elle propulsera Air Sénégal vers l’avant et nous permettra d'accroître notre activité de fret à son plein potentiel ».

Dans son rapport « passenger-it-insights-2020 » publié en 2020, l’Association internationale du transport aérien (IATA) estimait que la Covid-19 a constitué le test de résistance le plus important auquel l’industrie du transport aérien ait jamais été confrontée. Elle estimait la technologie comme fondamentale aux compagnies aériennes pour s'adapter à l'évolution rapide des réglementations, scénarios de sécurité et de logistique.

« La nouvelle plateforme permettra à Air Sénégal de transformer ses activités de fret et de faire face à l’avenir avec succès grâce à des capacités robustes, des solutions de gestion du fret et des technologies avancées telles que l’information en temps réel, la veille économique et l’apprentissage automatique », explique la compagnie aérienne. 

Adoni Conrad Quenum

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Amitruck lève 4 millions $ pour étendre son service numérique de camionnage en Afrique

Posted On vendredi, 18 février 2022 14:11 Written by

Au cours des cinq dernières années, l’investissement dans les entreprises technologiques africaines a augmenté de manière progressive. Cependant, cette tendance semble encore timide vu le potentiel du secteur.

Dans l’étude « Supercharging Africa’s Startups: The Continent’s Path to Tech Excellence » publiée 15 février, le Tony Blair Institute for Global Change estime que les start-up africaines pourraient lever plus de 90 milliards $ d’ici 2030. Elles ont le potentiel de faire de l’Afrique une superpuissance dans le secteur de la technologie. Mais pour y parvenir, un environnement économique et réglementaire favorable est indispensable. Cela passe par la mise en œuvre de dix recommandations par les gouvernements :

1- Mettre en place une plateforme publique de partage de données sur les start-up technologiques.

2- Développer des véhicules de financement innovants

3- Libérer les capitaux des investisseurs institutionnels et des entreprises

4- Créer un marché numérique unique en donnant la priorité à la mise en œuvre de la Zlecaf

5- Générer une demande de solutions technologiques locales

6- Mettre en œuvre une législation pour soutenir les start-up technologiques et solliciter régulièrement leurs réactions

7- Améliorer les compétences numériques

8- Renforcer l'infrastructure numérique

9- Renforcer les capacités des start-up et des organisations de soutien

10- Lancer un « réseau panafricain de start-up »

« Avant la pandémie, 22 % de la population en âge de travailler avait créé sa propre entreprise. Cependant, en raison de la lourdeur des réglementations, du manque de compétences numériques, du financement limité et de la fragmentation des marchés, l'Afrique ne représente que 0,2 % de la valeur des start-up mondiales », déplore le Tony Blair Institute.

Bien que l'investissement dans les start-up tech africaines soit encore faible par rapport à celui des autres régions, il a connu tout de même une forte augmentation au cours des quatre dernières années. En 2021, il a atteint 4,9 milliards de dollars selon Briter Bridge dans son « Africa’s Investment Report 2021 ». Soit une évolution de 243 % par rapport à 2020.

Dans son rapport « Lions go digital: The Internet’s transformative potential in Africa » de 2013, le McKinsey Global Institute estimait que l'économie numérique contribuerait à hauteur de 300 milliards $ au PIB africain d'ici 2025, fournissant des emplois indispensables sur un continent où il y a trois à quatre fois plus de personnes qui entrent sur le marché du travail que d’emplois réels créés. Un écosystème favorable à l’éclosion des start-up en Afrique pourrait faire d’elles de futures niches d’emplois pour une jeunesse de plus en plus séduite par les technologies. 

Muriel Edjo

Lire aussi : Les 4 domaines sur lesquels les investisseurs doivent se concentrer pour soutenir la numérisation de l’Afrique (Google)

Posted On vendredi, 18 février 2022 08:06 Written by
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