Les leaders mondiaux du transport à la demande ont investi le marché africain depuis quelques années. Bolt, Yango ou encore Uber sont présents sur le continent, mais les solutions locales essaient aussi de s'y frayer un chemin.
Moja Ride est une plateforme de paiement et de gestion de services de transport mise en place en Côte d’Ivoire par une start-up éponyme. L’objectif est de faciliter la vie aux Ivoiriens grâce aux solutions numériques, en particulier dans le secteur des transports. La start-up, lancée en 2017 par Jean Claude Gouesse (photo, au centre), a réussi en mars 2021 un tour de table d’un montant non divulgué auprès de mobility 54, un fonds de capital-risque de la firme japonaise Toyota.
Cette solution est une alternative aux géants du transport à la demande opérant dans la capitale économique ivoirienne. Moja Ride veut apporter non seulement de la mobilité urbaine, mais également une ascension sociale aux consommateurs en fournissant une solution simple, abordable et efficace.
Du minibus propre et fiable à la berline haut de gamme, l’application propose d’effectuer des trajets entre amis, voisins et collègues de service pour économiser sur les montants dépensés au quotidien pour les déplacements. Les opérateurs de transport, quant à eux, peuvent aisément gérer leur flotte et leur itinéraire depuis l’application.
En ce qui concerne le paiement, elle a développé une solution interne et a signé des partenariats avec des entreprises comme la multinationale californienne Visa ou encore la solution innovante de perception automatique des tarifs O-CITY. L’application est disponible sur l’App Store pour les utilisateurs d'iOS et dans le Play Store pour ceux d’Android. Il faudra juste la télécharger et créer un compte avec certaines informations personnelles.
Il faut souligner qu’une assurance individuelle accidents est disponible pour tous les déplacements lorsqu’on opte pour Moja Ride. Chaque voyage est assuré jusqu’à 2 millions FCFA pour les accidents individuels et 300 000 FCFA pour les frais médicaux. Par ailleurs, Moja Ride revendiquait en 2021 plus de 1 200 taxis et bus disponibles dans la capitale économique ivoirienne.
Le modèle économique de la start-up repose sur les revenus engrangés, à la fois sur le traitement des paiements des chauffeurs et sur les commissions sur les réservations. En octobre 2020, la start-up a été sélectionnée pour participer à l’Africa Tech Summit Connects, une compétition dont le but est d’offrir aux jeunes pousses la possibilité de lever des fonds de préamorçage, d’amorçage ou de série A.
Adoni Conrad Quenum
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Les fintech se multiplient en Afrique dans le but de proposer aux populations des alternatives aux solutions financières traditionnelles. En Égypte, des entrepreneurs proposent une solution intéressante pour ne pas se sentir exclus du système financier.
Lucky est une application qui permet aux utilisateurs de bénéficier des remises et des offres intéressantes dans plusieurs magasins en Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA). Le processus consiste à accumuler des points puis à les échanger contre des réductions lors des achats auprès de plus de 20 000 marques locales et internationales. Fondée en 2018 par Momtaz Moussa et Ayman Essawy (photo), la jeune pousse a réussi, en mars 2022, un tour de table de série A d’un montant de 25 millions $ pour soutenir sa croissance dans la région.
L’application apporte une flexibilité financière transparente et un pouvoir d’achat accru dans une région où de nombreux consommateurs n’ont traditionnellement pas accès au crédit. Momtaz Moussa explique que « la population jeune et non bancarisée de la région MENA et son économie dominée par l'argent liquide représentent pour nous une opportunité de marché importante ».
Disponible sur App Store et sur Play Store, il suffit à l’utilisateur de télécharger l’application et de s’inscrire pour avoir accès aux diverses offres. Lucky dispose de nombreux partenariats avec des plateformes de commerces en ligne et il suffit de se rendre sur ces sites via l’application pour bénéficier de nombreuses remises et bons plans.
Il est important de souligner que les offres proviennent la plupart du temps de ces mêmes plateformes à cause de leur quête de visibilité. Elles paient ainsi une commission à Lucky qui se charge de rediriger son trafic vers les différentes plateformes avec des récompenses qui ne sont autres qu’une partie des frais perçus chez elles.
L’application revendique plus de 8 millions d’utilisateurs égyptiens et un réseau de marchands de plus de 30 000 magasins.
Adoni Conrad Quenum
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La cybersécurité et la protection des données sont des thématiques importantes à l’ère de la quatrième révolution industrielle. Des start-up se penchent sur le sujet et offrent des solutions numériques pour mieux gérer ce problème.
YouID est une solution numérique mise en place par la start-up nigériane Youverify qui permet de stocker des informations personnelles et des identifiants physiques dans un format numérique et crypté. L’objectif est de partager le moins d’informations possible sur la toile. Pour cette solution, la start-up, fondée par Gbenga Odegbami et Suru Avoseh en 2017, a réussi plusieurs tours de table, dont un d’un montant de 1,5 million $ mené par Orange Digital Ventures.
Selon Gbenga Odegbami, président-directeur général de la jeune pousse, cette solution « constitue une opportunité unique de pousser plus loin notre ambition de simplifier et de sécuriser les processus internes de nos clients, que ce soit dans le recrutement du personnel, l’intégration des clients, etc. Notre ambition est d’être le premier acteur africain de la vérification de l’identité des personnes et des entreprises en faisant de la protection et de la sécurité des données le cœur de notre proposition ».
L’accès aux services en ligne, des réseaux sociaux aux diverses plateformes de commerce ou de streaming, requiert la collecte d’un certain nombre d’informations sur l’internaute. YouID permet d'anticiper cette étape fastidieuse en remplissant automatiquement ces informations préalablement stockées sur l’application.
Disponible sur App Store et sur Play Store, l’utilisateur lambda peut télécharger l’application et créer un compte afin d’y stocker ses informations personnelles. En cas de problèmes, l’application envoie une notification pour avertir l’utilisateur. Pour utiliser YouID, la première étape consiste à s’inscrire et à sécuriser son compte en utilisant un code PIN à 4 chiffres et/ou la biométrie.
Pour la deuxième étape, l’utilisateur devra faire un scan de son visage afin que la start-up ait la preuve que c’est une personne et non un algorithme ou un programme informatique qui tente de le pirater. Une dernière étape consiste à scanner un document prouvant l’identité de l’utilisateur puis ajouter ses coordonnées. Depuis son lancement, la start-up revendique plus de 300 000 enregistrements et vérifications d’identité de clients.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis quelques décennies, la gestion des points de vente des entreprises évolue de façon constante. L’ère des comptoirs avec une caisse enregistreuse est passée pour laisser place à des solutions numériques telles que TallOrder.
TallOrder est une solution numérique basée sur le cloud qui aide à la gestion des ventes et des achats des petites et moyennes entreprises. Elle peut être déployée sur des appareils fonctionnant sous Windows, iOS et Android. La start-up, lancée en 2014 par Anna Groenewald et Dana Buys (photo), a réussi un tour de table, en janvier 2022, d’un montant de 3,1 millions $ pour compléter les 2,2 millions $ préalablement levés pour accélérer sa croissance sur le marché africain.
La firme sud-africaine, grâce à sa solution, permet d’éviter de perdre des fichiers, d’avoir des doublons ou de renseigner de mauvaises données comme lors de l’utilisation d’un classeur Excel. « Le développement d’une solution cloud POS robuste, riche en fonctionnalités et largement adaptable demande beaucoup d’efforts de développement, tant en termes d’argent que de temps », a affirmé Dana Buys, président-directeur général et cofondateur de TallOrder.
Que ce soit les entreprises de commerce de détail, de services ou du secteur hôtelier, la solution TallOrder peut se substituer à un service informatique pour gérer la sécurité Internet, les sauvegardes sur site et hors site, la reprise après sinistre, ainsi que la mise à jour logiciel, des bases de données et des intégrations. Les employés pourront aisément faire les devis, les factures clients, accéder aux informations sur les produits (stock, nomenclature, prix) ou encore aux données du client.
En plus de l’Afrique du Sud, TallOrder est disponible en Ouganda, au Ghana, au Kenya, en Tanzanie, au Malawi, en Zambie, au Zimbabwe, au Mozambique, au Botswana et aux Seychelles. La solution a également pu se déployer sur le marché asiatique notamment en Indonésie. Elle a d’ailleurs développé une offre pour le marché des hôtels et des pensions de famille pour le marché international.
Par ailleurs, la plateforme permet également à l’entreprise de se faire payer via des plateformes de paiement populaires telles que SnapScan, Zapper, MasterPass, Yoco, ThumbzUp, MTN MoMo, Innervation, African Resonance, NetCash, DPO et PayFast. En ce qui concerne son modèle économique, la jeune pousse propose des forfaits aux entreprises pour accéder à la solution. Ils varient de 24,95 $ à 119,95 $ avec diverses conditions.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis quelques années, les entrepreneurs africains mettent en place des solutions pour profiter des richesses du continent. En Tunisie, la plateforme Tabaani propose une alternative pour les inconditionnels du tourisme.
Tabaani est une plateforme qui permet aux habitants d’une ville, d’un village ou d’une région potentiellement touristique d’organiser des visites privées ou des excursions pour des étrangers. C’est une façon de faire vivre aux visiteurs une expérience particulière et de leur éviter de tomber dans les pièges à touristes. La start-up, fondée par Hamza Moussi (photo), Moukim Hfaidh et Wiem Ben Mahmoud en 2020, a réussi un tour de table d’un montant de 120 000 $ en début d’année pour soutenir son expansion.
Wiem Ben Mahmoud, cofondatrice de la jeune pousse, explique que « Tabaani permet de voyager hors des sentiers battus, de connaître de nouvelles personnes, de découvrir en profondeur la culture locale. C’est bien plus qu’un simple voyage, c’est une immersion dans la culture locale. C’est une expérience riche en émotions ».
La plateforme permet ainsi à ses utilisateurs de monétiser leur temps libre en concoctant des projets de visite. Que ce soit des virées à vélo, des voyages en voiture, des visites gastronomiques ou encore des visites à pied de lieux historiques, l’hôte a la liberté de proposer ce qui le passionne. C’est une façon de créer des souvenirs pour toute une vie et de rencontrer des personnes venues d’autres horizons et qui partagent la même passion.
Pour avoir accès aux services de Tabaani, il faut s’inscrire et aussi soumettre une candidature si c’est pour devenir hôte. En fonction des endroits qu’ils veulent faire découvrir, la plateforme dispose de plusieurs ambassadeurs qui sont notés par les visiteurs. Il faut noter que ce sont les hôtes qui fixent les prix de leurs services.
En 2020, la solution a été primée par le ministère de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et des Politiques publiques, en partenariat avec la Banque mondiale, lors du 1er hackathon national « OpenGovDataHack2020 » dans la catégorie « solutions destinées à l’usage externe ». Tabaani remporte le premier prix et une enveloppe de 3 000 dinars, soit environ 1 000 $.
Adoni Conrad Quenum
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La jeune pousse Trella a investi le marché égyptien en 2019. Depuis elle est présente en Arabie saoudite et au Pakistan, et elle espère se développer dans les autres pays de la région en attirant de puissants investisseurs.
Trella est une plateforme qui met en relation les expéditeurs de marchandises et les transporteurs en s’appuyant sur son réseau de camionneurs. La particularité de la solution, lancée en Égypte en 2019, est qu’elle aide à résoudre les problèmes rencontrés par les deux parties. Grâce à son modèle d’entreprise, entre autres, Trella a réussi un tour de table d’un montant de 42 millions $ en juin 2021.
Fondée par Muhammad El Garem, Ali El Atrash et Omar Hagrass, la jeune pousse dispose d’une application mobile disponible sur Play Store qui facilite le quotidien à ses utilisateurs (transporteurs et expéditeurs). Omar Hagrass, président-directeur général de la firme, explique que « c'est trois fois plus cher de transporter des marchandises en Égypte qu'aux États-Unis. Grâce à cette plateforme, je peux faire quelque chose de bien pour le pays ».
L’objectif est donc de réduire les coûts pour les expéditeurs ou encore d’introduire une structure tarifaire transparente. La plateforme permet également de suivre les diverses expéditions en temps réel et d'apporter des informations clés sur leurs tendances et leurs performances en matière de transport.
Pour accéder aux services de la start-up, il faut disposer d’un compte ou s’inscrire directement lorsqu’on accède à l’application. Après avoir renseigné un certain nombre d’informations, l’utilisateur peut avoir accès à tout ce qu’il lui faut sur son expédition ou encore la position exacte du transporteur.
En 2021, Trella employait 100 personnes, revendiquait plus de 350 partenaires d’expédition et plus de 15 000 transporteurs utilisaient la plateforme. Avec des tableaux de bord automatisés, un support client 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la plateforme tient la concurrence et espère soutenir sa croissance dans tous les pays de la région Afrique du Nord Moyen-Orient.
Adoni Conrad Quenum
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En Égypte, 40 % des livraisons échouent alors que la référence mondiale est d'environ 8 %. Des entrepreneurs égyptiens se sont lancés dans l’aventure pour améliorer ce secteur qui pèse environ 3,1 milliards $ dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA).
ShipBlu est une plateforme digitale qui fournit des services de livraison au dernier kilomètre en Égypte. Elle exécute des commandes non seulement des particuliers, mais aussi des plateformes de commerce en ligne et des magasins locaux. En octobre 2021, la start-up, fondée par Ali Nasser (photo au centre), Ahmed ElKawass (photo, à droite) et Abdelrahman Hosny (photo, à gauche) en 2020, a réussi un tour de table d’un montant de 2,4 millions $ avec des investisseurs comme Nama Ventures et Orange Ventures pour améliorer son service de traitement des commandes et soutenir son expansion.
Avant la mise en place de cette solution, Ali Nasser, cofondateur et président-directeur général de ShipBlu, a observé le fonctionnement des services de livraison après achats sur une plateforme de commerce en ligne. « Environ 56 % du temps, lorsqu'une personne en Égypte passe une commande en ligne, elle n'a même pas de date de livraison. Après avoir passé votre commande et reçu un e-mail de confirmation, c'est le silence complet jusqu'à ce que, un jour au hasard, vous receviez un appel de l'agent qui est en route et qui vous demande si vous êtes disponible pour récupérer le colis. Nous sommes en train de changer cela », a-t-il déclaré.
Les fondateurs de ShipBlu ont ainsi décidé de révolutionner la livraison au dernier kilomètre dans leur pays. Ils ont mis en place une plateforme d’où on peut accéder aux places de marché et boutiques en ligne des marques partenaires opérant en Égypte. Ces partenaires disposent de stocks de marchandises dans les entrepôts de ShipBlu qui peut faire livrer directement le colis après un achat depuis sa plateforme. ShipBlu peut aussi se connecter directement aux magasins en ligne des marchands et surveiller les commandes depuis un tableau de bord. En cas de commandes, la start-up sélectionne et emballe les commandes de l'entrepôt et les envoie aux clients.
Cette méthode permet d’améliorer la qualité des services des plateformes de commerce en ligne dans le pays et des services de livraison, malgré le problème d’adressage lié aux codes postaux non précis ou carrément inexistants. La start-up, accélérée par Y Combinator, propose ainsi une fenêtre de livraison de trois heures à une date précise.
En ce qui concerne le modèle économique, la start-up facture son service en fonction de la taille, de la destination et de la vitesse d’expédition. Elle dit avoir développé des algorithmes basés sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pour « réduire les coûts, répondre aux contraintes de livraison et affiner ses hypothèses de fonctionnement ».
Adoni Conrad Quenum
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À cause des infrastructures routières généralement en mauvais état, la liaison producteurs-commerçants n’est pas une sinécure. Un digital entrepreneur sénégalais a décidé de mettre en place une solution numérique pour régler ce problème.
Afrikamart est une plateforme sénégalaise de distribution de produits frais qui offre ses services de mise en marché aux producteurs agroalimentaires d’une part et d’autre part, elle opère comme une centrale d’achat digitale pour les commerçants, les hôtels, les restaurants et les supermarchés. Fondée en 2018 par Mignane Diouf, Afrikamart a vu le jour après que son fondateur a remarqué qu’il était plus facile d’importer des fruits et légumes du Maroc que de s’en procurer au Sénégal.
Depuis sa création, Afrikamart collecte des produits chez des milliers de producteurs dans les zones rurales pour servir les commerçants des zones urbaines. La plateforme essaye de garantir de meilleurs revenus aux producteurs, de meilleurs prix aux commerçants et de meilleures qualités de produits aux consommateurs.
Pour devenir un fournisseur de la plateforme, il faut renseigner un certain nombre d’informations qui vont permettre à la start-up de reprendre contact pour en savoir davantage sur les productions et dans quelle mesure elles peuvent être vendues grâce au réseau d’Afrikamart.
En ce qui concerne le client, il doit également suivre une procédure où il fournit des informations utiles pour le catégoriser en fonction de la quantité de produits qu’il peut acheter chaque semaine. Par ailleurs, par un simple coup de fil aux numéros de téléphone de la plateforme, l’utilisateur peut en apprendre davantage s’il veut devenir client ou fournisseur de la start-up.
En 2021, Afrikamart revendique 8 000 kilogrammes de produits livrés par jour ; plus de 600 producteurs travaillent avec elle et plus de 200 emplois indirects ont été créés. À terme, elle espère soutenir son expansion en Afrique de l’Ouest grâce à son savoir-faire dans la supply chain, forte de son succès au Sénégal.
Adoni Conrad Quenum
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Le diabète est une maladie métabolique caractérisée par une élévation anormale chronique de la glycémie. Les personnes atteintes de ce mal doivent être rigoureusement suivies et c’est ce que propose la solution égyptienne Otida.
En Égypte, l’application Otida aide les patients atteints de diabète à gérer leur quotidien en étant leur nutritionniste, coach de fitness ou encore médecin. L’objectif de cette solution e-santé est de permettre aux patients de maintenir leur glycémie à des niveaux normaux, sans médicaments ni chirurgie, mais grâce à un programme unique adapté pour chacun. La start-up a réussi un tour de table d’un montant de 340 000 $ dans le but d’améliorer la vie de 5 000 patients diabétiques en Égypte et au Moyen-Orient.
Ahmed Tawfic (photo, à gauche), fondateur et président-directeur général d’Otida, explique « qu’avec le niveau de technologie aujourd’hui, il est inacceptable que des patients diabétiques aient encore du mal à trouver le programme de traitement adapté à chacun d’eux ».
Pour profiter des services de la healthtech, il faut au préalable s’inscrire sur la plateforme web en renseignant des informations personnelles comme l’email, le numéro de téléphone, le nom, le poids ou encore la taille. Les patients reçoivent un kit de mesure de glucose (kit CGM) qui mesure leur glycémie toutes les 15 minutes pendant 10 jours. Ils sont tenus de garder leurs habitudes alimentaires pour permettre d’avoir une idée objective de leur métabolisme.
Quand les données sont recueillies, l’appareil les envoie directement sur le cloud de la start-up. Les spécialistes d’Otida y ont accès et sont capables de dire après analyse de ces données ce qui est bon et ce qui est mauvais pour le corps de chaque patient. Ils concoctent ainsi un plan d’action individuel pour suivre chacun des patients d'une façon plus efficace. Pour un abonnement de 3 mois, la start-up fixe des objectifs qui répondent aux priorités du patient. Chacun se voit attribuer un coach sportif qui est disponible 24 heures sur 24.
La méthode Otida se résume ainsi à une thérapie nutritionnelle et un coaching personnel dans le but d’éviter les complications liées au diabète comme les maladies cardio-vasculaires, les lésions oculaires, les lésions aux pieds... Le service coûte 3 500 livres égyptiennes, environ 190 $.
Adoni Conrad Quenum
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Le succès des fintechs en Afrique a permis de briser les barrières des moyens de paiement à l’international. Le problème majeur du commerce en ligne est la livraison des articles en l’occurrence entre les pays africains et hors du continent.
Shiip est une start-up nigériane de livraison multi-transporteurs qui aide les utilisateurs à recevoir leurs colis achetés en ligne. Elle dispose d’une plateforme web et d’une application mobile, disponible sur App Store et sur Play Store, pour faciliter les opérations de livraison de marchandises après achat sur une plateforme de commerce électronique.
Shiip a été fondée en 2021 et avant c’était une partie d’une plateforme de commerce électronique. Quadry Olalekan (photo) et son équipe ont rapidement développé la solution Shiip car la clientèle se tournait de plus en plus vers l’expédition d’articles sans forcément les acheter sur la plateforme. Que ce soit sur la plateforme web ou l’application mobile, l’utilisateur doit s’inscrire pour avoir accès au réseau d’expéditeurs locaux, nationaux et internationaux pour les divers articles.
Néanmoins, il est possible de savoir si des transporteurs sont disponibles pour l’envoi de colis d’un point A à un point B sans avoir à s’inscrire au préalable. Il suffit de renseigner les adresses de l’expéditeur et du destinataire dans les cases appropriées, ensuite le poids du colis. La disponibilité ou non d’un transporteur sera communiquée dans les plus brefs délais.
La start-up travaille avec plus d’une cinquantaine de transporteurs et compare les prix proposés par ces entreprises afin de proposer le meilleur service à ses utilisateurs. Entre autres, Jumia Logistics, DHL ou encore Courier Plus font partie des entreprises de transport avec lesquelles Shiip travaille. Outre la plateforme web et l’application, il existe un bot Whatsapp qui permet d’accéder aux services de la start-up. De plus, ses interfaces de programmation sont disponibles en open source pour n’importe quelle place de marché ou plateforme de commerce en ligne.
Pour les 15 derniers mois, Shiip revendique plus de 2 000 utilisateurs pour environ 10 000 articles envoyés. Disponible uniquement au Nigeria, la solution espère une expansion à d’autres marchés africains dans les mois à venir et un tour de table serait le bienvenu.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis la pandémie de la covid-19, l’accès aux soins de santé, déjà difficile sur le continent, a été encore plus compliqué. Avec des hôpitaux bondés par les malades de la Covid-19, les consultations en ligne ont été une alternative partout dans le monde.
Kena Health est une application sud-africaine qui permet aux citoyens de la nation arc-en-ciel de discuter avec des professionnels de la santé depuis leur smartphone. Disponible sur Play Store et App Store, les utilisateurs peuvent s'inscrire et obtenir des conseils, des diagnostics, des ordonnances, des notes de maladie et même des orientations vers un pathologiste spécialisé ou d’autres lieux de soins, si nécessaire.
Kena Health est une branche de Healthforce, une healthtech basée en Afrique du Sud qui améliore les soins de santé grâce à des équipes cliniques multidisciplinaires dirigées par des infirmières dans plus de 450 cliniques à travers le pays. Healthforce revendique plus de 1,5 million de consultations dirigées par des infirmières et 135 000 consultations virtuelles de médecins au cours des 4 dernières années.
Saul Kornik, fondateur et PDG de Kena Health, explique que « l’objectif est d’améliorer l’accès à des soins de qualité en réduisant les coûts. En créant une application axée sur les soins de santé en équipe, nous sommes en mesure d’y parvenir, tout en améliorant réellement la qualité des résultats de santé pour chaque patient ».
Sur Kena Health, il est possible de discuter avec l’assistante virtuelle prénommée Linda qui recueille les informations générales sur l’état de santé du patient, lesquelles vont figurer dans son dossier sécurisé. Les trois premières consultations sont gratuites et à partir de la quatrième, elle est facturée à hauteur de 160 rands (environ 11 dollars).
Les consultations se font en ligne par messages ou par appel vidéo où le patient peut décrire à l’infirmière ses symptômes. Si l’état du patient requiert un médecin, l’infirmière transfère directement la communication à un médecin pour une meilleure prise en charge. Les services de Kena sont disponibles de 8 à 18 heures du lundi au vendredi, de 8 à 14 heures le samedi, et inaccessibles le dimanche.
Adoni Conrad Quenum
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La plateforme thérapeutique a levé 2,1 millions de dollars pour étendre ses activités dans la zone MENA en intégrant de nouvelles fonctionnalités. O7 Therapy a mis en place un réseau de psychiatres et de psychothérapeutes multilingues pour aider les utilisateurs à faire face à leurs problèmes de santé mentale.
La start-up égyptienne de technologies de la santé O7 Therapy a levé 2,1 millions de dollars auprès d’un groupe d’investisseurs. Ce financement vise à promouvoir la santé mentale et le bien-être en milieu professionnel. L'entreprise compte également se développer dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord tout en intégrant de nouvelles fonctionnalités et innovations de produits.
O7 Therapy est une plateforme en ligne et un réseau organisé de psychiatres et de psychothérapeutes arabophones triés sur le volet, ainsi qu’un réseau de référence de cliniques et d’hôpitaux spécialisés pour soutenir les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale dans la région MENA. La plateforme fournit une psychothérapie en ligne en utilisant des protocoles fiables pour le cryptage et le stockage des données, dans un cadre convivial. O7 Therapy a ainsi révolutionné la définition du soutien en ligne et fournit des services de santé mentale collaboratifs aux personnes arabophones à travers le monde.
La start-up a été fondée en 2019 par l’Egyptien Ashraf Bacheet (photo). L'entrepreneur en série et PDG s’est associé au professeur adjoint de psychiatrie et fondateur de Nine Psychology, Dr Ashraf Adel, et à l'entrepreneur en logiciels Nader Iskander. Ashraf Bacheet a étudié dans diverses institutions telles que l’école allemande du Caire, l’université du Caire, l'université du Maryland, et au Chartered institute of marketing du Royaume-Uni.
Avec plusieurs diplômes en sciences pharmaceutiques, en entrepreneuriat technologique, et en marketing et communication, à la tête d’une entreprise familiale dans le domaine pharmaceutique, Ashraf a développé sa passion pour l’entrepreneuriat social en rejoignant une ONG mondiale en tant que directeur du Moyen-Orient. Il offre également ses services en tant que consultant et mentor auprès de plusieurs start-up.
Nader Iskander, cofondateur de la start-up, a souligné qu'investir dans la santé mentale profite aux gens dans tous les aspects de leur vie, y compris l'école, le travail, la maison, la famille, les amis et même la santé physique. Cela améliore l'efficacité des entrepreneurs, des PME, des entreprises et du personnel gouvernemental, ce qui a un impact économique favorable sur les pays.
Les programmes de bien-être des employés pour les entreprises sont dispensés selon une méthodologie B2B2E distinctive qui donne la priorité à l'effet des difficultés de santé mentale sur le lieu de travail, en se concentrant sur l'augmentation des connaissances et de la sensibilisation, la création d'environnements sûrs et favorables et la mise en œuvre d'initiatives de bien-être mental.
Ruben Tchounyabe
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Depuis de nombreuses années, la question de la gestion des déchets est un problème permanent. 2,1 milliards de tonnes de déchets, dont seulement 16 % sont recyclés, sont produites par les Terriens. Un entrepreneur nigérian propose une alternative technologique à ce problème.
Wura est une application mobile de partage d’objets qui a pour but de sauver la planète. Lancée par Damilola Kadiri (photo) en novembre 2021, elle permet aux utilisateurs de publier gratuitement des objets qu’ils souhaitent donner ou dont ils n’ont plus besoin. Que ce soit des vêtements, des livres, des chaussures, des bijoux ou encore des écouteurs, tout ce qui peut être utile est le bienvenu sur Wura.
Les utilisateurs peuvent ainsi récupérer des objets en parfait état ou non sur la plateforme. Néanmoins, il faudrait au préalable s’y inscrire avant de pouvoir recevoir ou donner quoi que ce soit ; et plus important, il faut suivre les règles d’or de Wura. M. Kadiri ne veut pas commercialiser sa solution dans les trois ou quatre prochaines années donc il a rédigé des règles pour éviter toute situation fâcheuse lors des transactions sur sa plateforme.
Les règles d’or de Wura sont entre autres : tous les articles sont gratuits, signaler les utilisateurs qui veulent forcément des sous en échange de leurs objets, recevoir des articles des profils disposant de photo de profil, les rendez-vous pour les échanges doivent se dérouler dans un lieu public, demander avec courtoisie et avec des mots compatissants, etc.
Avec 354 inscrits et 47 dons, la start-up compte mieux impacter la population nigériane en montrant à travers sa solution la façon dont les actions quotidiennes affectent l’environnement. « Pour l’instant, nous cherchons à augmenter le nombre de transactions sur l’application et les inscriptions, puis au fil du temps, nous avons l’intention de promouvoir les entreprises durables. Je pense donc que ce serait un moyen pour nous de générer des bénéfices. Comme je l’ai dit, l’idée est de changer le comportement des gens pour qu’ils soient plus respectueux de l’environnement », a indiqué M. Kadiri.
Les utilisateurs de l’application, disponible sur Android et iOS, peuvent avoir une idée de la contribution de leurs actions sur le bien-être de la planète grâce à l’algorithme de Wura. Ils remarquent la réduction des émissions de dioxyde de carbone lorsqu’ils ne jettent pas les objets en vrac et cela peut affecter leurs comportements vis-à-vis de la planète.
Adoni Conrad Quenum
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Au Botswana, il y a plus de bétails que d’hommes. Plus de 100 000 fermes sont enregistrées dans le pays, mais la gestion s’avère difficile pour les propriétaires qui utilisent encore les méthodes traditionnelles.
Le Botswanais Thuto Paul Gaotingwe (photo) a mis au point une application qui fonctionne hors ligne pour permettre aux éleveurs du pays de mieux gérer leurs bétails et d’autres installations agricoles. Au départ, le but était de donner un coup de main à un ami, mais il s’est rapidement rendu compte que les éleveurs du Botswana ont un contrôle limité sur les processus d'élevage.
« Nous avons travaillé autour de méthodes innovantes qui leur permettent toujours d'améliorer la production et l'efficacité avec moins de changements par rapport à leurs anciennes méthodes », affirme-t-il.
L’objectif est de permettre de collecter efficacement les informations sur une ferme afin d’agir en conséquence en cas d’accroc. Le nom de la solution Modisar vient du mot tswana, une des plus anciennes langues bantoues de l’Afrique centrale, « Modisa » qui signifie littéralement « gardien de bétail ».
La solution aide les éleveurs et les producteurs à tenir différents registres d'élevage, registres d'exploitation, de finances et de production. L’application dispose d’un mode « assistant agricole intelligent » intégré, qui rappelle à l'agriculteur les tâches importantes à effectuer et les meilleures pratiques pour une agriculture rentable. Le mode « gestion des animaux », quant à lui, permet d'enregistrer presque tout ce qui concerne les animaux de la ferme, et il produit également une large gamme de rapports de production.
Modisar produit aussi des rapports de gestion, en synthétisant les informations recueillies sur les pratiques agricoles, et propose des solutions pour équilibrer les dépenses et optimiser les bénéfices. Elle intègre également une fonction qui permet de suivre les actifs, l'inventaire et les finances de l’exploitation agricole ou encore un module de suivi du bétail. Par exemple, elle envoie des alertes par SMS pour rappeler aux fermiers la vaccination de leurs animaux ou une insémination.
La start-up a décidé en novembre 2015 de mettre gratuitement sa base d’informations à la disposition de tous. 1 200 fermiers y ont souscrit dans un premier temps. L’application a remporté le prix POESAM en 2014.
Adoni Conrad Quenum
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