Depuis de nombreuses années, plusieurs pays africains souffrent d’une absence de bases de données fiables et accessibles aux services de secours. Une situation qui coûte encore des vies humaines.
SAUVIE est un bracelet digital développé par la start-up burkinabè AINO Digital SAS. Il est muni d’un code QR où sont stockées des informations personnelles de santé et des contacts de personnes importantes à joindre en cas d’urgence. A travers ce dispositif présenté le mercredi 23 février au public, la jeune pousse technologique a exprimé son désir d’apporter une solution au manque d’informations personnelles critiques auquel se heurtent souvent les services de secours lorsqu’elles portent assistance à un individu, notamment les enfants perdus.
Scarlett Zongo (photo, à gauche), la directrice générale d’AINO Digital SAS, explique que c’est « une application destinée aux premiers répondants que sont les sapeurs-pompiers et les médecins. Grâce à SAUVIE, les proches sont informés par SMS de la nature de l’urgence dans laquelle se trouve la victime, ainsi que la structure sanitaire où se diriger afin d’être là au moment où on a le plus besoin d’eux ».
AINO Digital SAS indique qu’elle a travaillé avec la brigade nationale des sapeurs-pompiers pour le développement de l’application. Elle explique que dans un souci de sécurité des personnes, les codes QR sont cryptés et ne peuvent être lus que par les sapeurs-pompiers et par les agents de santé grâce à un appareil particulier.
Neuf modèles de bracelets sont proposés au public par AINO Digital SAS. Le coût annuel de base du système SAUVIE est de 6,83 $ auquel s’ajoute le prix du bracelet sur lequel il est monté (entre 1,2 $ et 1,71 $). Trois options facturables sont également proposées à l’abonnement de base : la prévention de son employeur en cas d’urgence (8,54 $), la prévention de son assurance (3,42 $) et celle d’un proche (1,71 $). En cas de vol, de perte ou d’endommagement du bracelet, son propriétaire doit le signaler à AINO Digital SAS afin que le code QR soit annulé. Un autre est généré automatiquement et intégré au nouveau bracelet.
Soutenue par Orange Burkina Faso qui ne prélève aucuns frais data lors de la lecture des QR code, la start-up travaille avec le ministère de la Santé pour que la solution soit utilisée dans les centres de santé et avec les services de sécurité de proximité. Scarlett Zongo est convaincue que son innovation peut améliorer la prise en charge des personnes malades, accidentées.
Adoni Conrad Quenum
En mettant en relation les expéditeurs et les professionnels du transport et de la logistique, elle permet d’optimiser les dépenses et les déplacements des transporteurs. La solution contribue ainsi à réduire les émissions de CO2 dans le secteur.
eFret.tn est une place électronique de marché du transport qui fonctionne selon le principe de la bourse de fret. Son objectif est de rendre le transport en Tunisie plus simple, plus abordable, plus fiable, plus écologique et plus économique.
La start-up met en relation les expéditeurs (particuliers ou entreprises) et les professionnels du transport et du transit en Tunisie. Les expéditeurs publient sur le site des annonces décrivant leurs besoins et reçoivent des devis gratuits de la part des transporteurs, déménageurs, sociétés de transport international et transitaires en douane. Les transporteurs peuvent ainsi, en proposant aux expéditeurs des tarifs compétitifs, optimiser leurs trajets à travers des groupages et aussi résoudre le problème de retour à vide. Après livraison, les transporteurs font l’objet d’une double évaluation par le site et par les clients.
La start-up a été créée en 2016 par deux associés spécialisés en e-commerce, e-business et logistique. L’idée était de simplifier la logistique en Tunisie et d'optimiser les transports en les rendant moins chers et en facilitant l'obtention des devis de transport de la part des déménageurs, transporteurs, sociétés de transport international, affréteurs…
eFret.tn prend en compte différents types de services : le transport terrestre local (déménagement, colis, transport de marchandises et de tout bien en Tunisie) ; le transport international aérien (transport de marchandises, de colis et de fret, vers et à partir de la Tunisie en import ou en export) ; le transport international maritime (transport de marchandises, de conteneurs et de tout bien vers ou à partir de la Tunisie en import ou en export) ; le transit en douane (service de transitaires pour réaliser les formalités douanières pour toutes opérations d’import ou d’export vers ou à partir de la Tunisie).
Le concept de bourse de transport permet de rendre le transport plus optimisé et plus économique. Wajdi Ben Rejeb (photo), l'un des cofondateurs de la start-up, explique qu’en optimisant les déplacements des transporteurs à travers le groupage et la gestion du problème de retour à vide, eFret.tn permet de réduire les émissions de CO2 et contribue par conséquent à préserver l’environnement. Notons que la start-up tunisienne a été lauréate du prix Orange de l’entrepreneur social 2017. Ce qui, d’après Wajdi Ben Rejeb, a permis de multiplier par 10 le nombre d’annonces sur la plateforme.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : Amitruck lève 4 millions $ pour étendre son service numérique de camionnage en Afrique
L’application est née de la volonté de la start-up Nchimsy Teq de faire du pays une destination de voyage de premier choix dans le monde. Elle met en exergue des lieux peu connus, même des Camerounais.
Les touristes qui planifient un voyage au Cameroun peuvent désormais préparer leur séjour avec l’application TourCmr, un guide de voyage numérique bilingue créé par la start-up Nchimsy Teq, fondée par Bryan Pemwoya Pangsui (photo). Approuvée par le ministère du Tourisme et des Loisirs en tant qu’application officielle de promotion du tourisme au Cameroun, la solution a été officiellement lancée le 2 novembre 2021. Plus de 150 sites touristiques classés par villes et environs, dans les dix régions du Cameroun, y sont recensés avec des descriptions, des photos et des vidéos.
« Ce guide numérique informe le potentiel touriste ou visiteur sur son itinéraire d’un site à un autre, d’un hôtel à un restaurant, d’une gare routière à un site, à travers l’application Google Map », explique Armand Noah, chef service de communication au ministère du Tourisme et des Loisirs. Les équipes du ministère ont travaillé en collaboration avec la start-up pour lui fournir des informations précises et exactes et faciliter l’accès aux différents acteurs du secteur.
L’application fonctionne avec ou sans connexion Internet. Elle est téléchargeable sur Play Store et App Store. Au-delà des sites touristiques, TourCmr permet aussi au visiteur de trouver en quelques clics des hôtels, restaurants, banques et supermarchés aux environs de chaque site qu’il envisage de découvrir ; de réserver des services de voyage et de payer avec des moyens locaux comme le mobile money. La fonction « retrouve l’ambassade » fournit aux touristes des informations sur toutes les ambassades étrangères au Cameroun, y compris les contacts, l’emplacement, l’itinéraire pour s’y rendre.
A travers TourCmr, l’ambition de la start-up Nchimsy Teq est de construire la plus grande plateforme de voyage et de réservation pour le Cameroun. Elle a également le potentiel de stimuler le tourisme intérieur. En effet, plusieurs sites touristiques sont également méconnus par les Camerounais. Selon Bryan Pemwoya Pangsui, l’application de voyage a déjà enregistré plus de 9 000 téléchargements sur Android et IOS.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : Dabchy, premier réseau social de mode féminine et place de marché numérique en Tunisie
En moins d’un an d’existence, Earnipay a suscité l’intérêt d’investisseurs qui y ont engagé des capitaux. La Fintech, lancée en version expérimentale en septembre dernier, vise à toucher près de 200 000 employés avec son service de paie flexible et à la demande d’ici fin 2022.
Earnipay, la Fintech nigériane qui offre à des employés un accès flexible et régulier à leurs salaires, a obtenu un premier financement de démarrage de 4 millions $ pour accélérer son activité dans le pays, son unique marché d’exploitation. L’entreprise, qui propose une panoplie d’outils permettant à sa clientèle de prendre de meilleures décisions financières, prévoit d’utiliser ces capitaux pour soutenir son extension au Nigeria, en ciblant davantage des salariés des grandes entreprises.
« Earnipay s'est rapidement établi avec un produit conçu spécifiquement pour les comportements de paie au Nigeria, et l'adoption précoce par les employeurs est très forte. Nonso Onwuzulike [directeur général d’Earnipay] a constitué l'une des équipes les plus solides que nous ayons rencontrées sur tout le continent, et nous sommes ravis de l'opportunité de nous associer à eux », a déclaré Brendan Dickinson, associé général de Canaan, la firme de capital-risque qui a dirigé cette opération au profit d’Earnipay.
Confronté à des départs d'employés, du fait du système de paie mensuel instauré au sein de sa toute première entreprise de recyclage de déchets plastiques, lancée en 2019 au Ghana, Nonso Onwuzulike a décidé de revoir ce mode de paiement en proposant, dans le cadre d’un nouveau projet d’entreprise au Nigeria, un système de paie plus régulier et flexible pour employés.
La Fintech, qui a été lancée de manière expérimentale en septembre dernier, affirme avoir servi à cette date des salariés d’une vingtaine d’entreprises au Nigeria. Son application a été utilisée plus de 1 000 fois. Confiant dans ses perspectives de croissance, Earnipay ambitionne de proposer son service d’accès flexible et à la demande au salaire à au moins 200 000 employés, d’ici la fin de l’année.
Au Nigeria, les salaires des employés du secteur formel sont versés mensuellement tandis que ceux des employés du secteur informel sont quotidiens, soulignent plusieurs médias locaux. A court de liquidités entre deux paies, des salariés n’ont d’autres possibilités que d’emprunter, ou de demander une avance sur salaire avec des taux d’intérêt parfois élevés. La solution d’Earnipay se présente donc comme une alternative pour ces employés en manque de ressources pour vivre.
Chamberline Moko
Lancée à Abidjan, Mahali répond aux réalités locales du e-commerce. Les points de repère qu’elle recense permettent de se rapprocher plus des acheteurs et augmentent les chances des commerçants de livrer. La start-up derrière l’application web envisage déjà une entrée dans de nouveaux pays.
En Côte d’Ivoire, acheter en ligne rentre de plus en plus dans les habitudes des populations urbaines. La Covid-19 a aidé pour beaucoup dans ce sens. Les applications de géolocalisation aussi. C’est le cas de Mahali qui permet à un vendeur et à un acheteur de convenir d’un point de livraison de marchandise géolocalisé au préalable, dans un pays où l’adressage est encore faible.
Présentée officiellement en décembre 2019, lors de la 3e édition des Abidjan e-commerce Days, Mahali est une solution web développée par Alexis Bafcop et Géraud Lacaze. L’outil intègre une base de lieux alimentée en partie par les utilisateurs eux-mêmes, qui peuvent renseigner leur adresse en indiquant la ville, le quartier et des points de repère avec des photos. Le livreur d’un colis reçoit un code qui, une fois enregistré dans Mahali, lui permet d’accéder aux renseignements nécessaires et de proposer un créneau de livraison à l’acheteur qui peut payer avec son mobile sur l’application.
« L’équipe s’est plongée en profondeur dans l’étude des manières de se localiser et de décrire un lieu dans la région. Nous avons interviewé des personnes dans des entrepôts d’e-commerce, des livreurs, des acheteurs, des créateurs de start-up, etc., afin de cerner la réalité et les douleurs des différents acteurs du terrain », déclare Alexis Bafcop. Les adresses créées dans Mahali peuvent aussi, au-delà des usages liés au e-commerce, être partagées à d’autres fins telles que les services d’urgence ou pour orienter des visiteurs.
Le projet a bénéficié du soutien et de l’accompagnement de la structure d’intrapreneuriat d’Orange, l’Intrapreneurs Studio. De plus, Mahali s’appuie sur l’expertise d’entités d’Orange telles qu’Orange Labs Services, XDLAB (UX design) et un grand support des équipes d’Orange Côte d’Ivoire : Orange Money, Services Entreprise, Centre de tests clients et data scientists.
Il y a un an, Alexis Bafcop expliquait que « ce sont les utilisateurs qui créent la valeur de l’application. Elle est donc gratuite. Plus les points de repère livraison seront utilisés et plus ils seront fiables. D’ici deux ans, quand la base de données sera suffisamment fiable et complète, les commerçants seront les plus à même de payer pour le service rendu ». La start-up envisage déjà de s’étendre à d’autres pays dont le Sénégal et le Cameroun.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi :
La plateforme Brimore obtient 25 millions $ pour accélérer son activité d’e-commerce en Egypte ...
La fintech franco-ivoirienne Julaya lève 2m$ pour digitaliser les paiements en Afrique de l'Ouest
Pilotée par le secrétariat de la Zlecaf, en collaboration avec les communautés économiques régionales et les gouvernements africains, la solution répond aux défis inhérents au lourd processus de mise en œuvre d’un marché unifié.
Le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est entrée en vigueur. Soutenue par 54 pays, son objectif est de créer un marché unique continental qui prône la libre circulation des biens et services. Conscient de l’ampleur des changements pratiques qui doivent être engagés au niveau des Etats, et pour veiller à la mise en œuvre avec succès du marché, le secrétariat de la Zlecaf a développé l’outil numérique tradebarriers.africa.
Accessible sur le web, tradebarriers.africa est en quelque sorte le service client de la Zlecaf. Elle est l’interface mise à la disposition des entrepreneurs africains pour signaler des cas de barrières non tarifaires (BNT), obstacles à la pleine matérialisation du marché unifié africain. Cela peut être des frais excessifs à la frontière, l’exigence de documents encombrants ou encore les réglementations restrictives sur les produits.
Les BNT sont classées en sept catégories : la participation du gouvernement dans les pratiques commerciales restrictives tolérées par les gouvernements, les formalités douanières et administratives à l’entrée, les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les limitations spécifiques, les taxes à l’importation, les autres (Transport, dédouanement et expédition, etc.).
Pour signaler une BNT, l’usager doit au préalable s’inscrire sur la plateforme en remplissant un formulaire. Puis activer son inscription sur tradebarriers.africa via un lien envoyé à l’adresse mail renseignée lors de l’inscription pour confirmation. Cette étape passée, le compte actif, le signalement d’une BNT se fait avec le bouton « Signaler une BNT ». Un formulaire de dénonciation est alors proposé à l’usager avec des informations à renseigner.
Le secrétariat de la Zlecaf indique qu’après avoir signalé une barrière non tarifaire, les gouvernements concernés feront un suivi pour résoudre le problème. Les unités de coordination des BNT du secrétariat de la Zlecaf, celles des communautés économiques régionales ainsi que les points focaux nationaux appuieront le processus. Le plaignant peut se renseigner sur sa plainte – si elle est encore en cours de traitement ou résolue – directement sur la plateforme qui est disponible en anglais, français, arabe et portugais.
Pour davantage d’efficacité dans le signalement des barrières non tarifaires, le secrétariat de la Zlecaf travaille actuellement sur un service accessible par téléphone portable.
Adoni Conrad Quenum
Au cours des quatre dernières années, WattNow a rencontré du succès auprès de plusieurs grandes entreprises et de particuliers. A son actif, la participation à de nombreux évènements internationaux et l'intérêt de nouveaux investisseurs.
En Tunisie, la bataille contre le gaspillage d’énergie électrique, à l’origine des factures souvent exorbitantes des ménages et des entreprises, est combattue depuis 2017 par la start-up WattNow. Avec ses solutions IoT (Internet des objets) et numérique, elle permet en effet aux consommateurs de surveiller, d’analyser et d’ajuster en temps réel la consommation de leurs appareils électriques.
Pour y parvenir avec efficacité, les consommateurs tunisiens doivent au préalable installer le compteur intelligent développé Issam Smaali (photo), diplômé de génie électrique et informatique industrielle de l’université libre de Tunis et fondateur de WattNow. Il intègre un système de machine learning pour analyser la consommation. Les données collectées sont envoyées vers le cloud de la start-up où des algorithmes les analysent et les consommateurs peuvent y accéder par Internet via une application mobile ou une interface web dédiée. A travers ces outils numériques, l’utilisateur peut directement donner des ordres au boîtier et réduire la consommation.
Téléchargeables sur App Store et Play Store, puis configurée avec le compteur intelligent, l’application WattNow affiche en temps réel la consommation d’énergie instantanée à la fois dans toute la maison, mais aussi pour chaque appareil qui s’allume ou s’éteint. L’application propose également un historique journalier, hebdomadaire ou mensuel de la consommation d’électricité du domicile ou de l’entreprise. Des alertes sont aussi envoyées aux utilisateurs lorsqu’un appareil reste allumé ou consomme trop d’énergie.
L’ambition de WattNow est de faire baisser les factures d’électricité des Tunisiens jusqu’à 30 %. Très apprécié pour son impact social, le service est déjà adopté par plusieurs ménages et de grandes entreprises comme Orange Tunisie qui l’a installé depuis 2018 sur plusieurs de ses sites télécoms et même dans certains de ses bâtiments administratifs.
La solution — qui a été incubée au Flat6Labs, puis a entamé sa consolidation et son développement grâce au prix de 20 000 $ remporté en 2017 au concours de l'entrepreneuriat « BloomMasters », puis avec les 100 000 $ du Oman Technology Funds — a bénéficié en 2019 de l’encadrement de l’accélérateur Orange Fab Tunisie. L’ingéniosité de WattNow lui a même valu une opportunité de se mettre en lumière au VivaTech 2019. En 2021, la start-up derrière le service a participé à plusieurs évènements tech, notamment le salon annuel de la technologie GITEX GLOBAL, à Dubaï, et a levé plusieurs milliers de dollars chez plusieurs investisseurs comme le fonds de capital- risque Katapult ou encore Bridging Angels.
Ruben Tchounyabe
A ce jour, la plateforme revendique 550 000 $ investis pour son développement en Tunisie, au Maroc et en Algérie. Elle couve l’ambition de s’étendre au Moyen-Orient et d’enrichir sa communauté de nouvelles passionnées de mode.
Lancée en 2016, Dabchy, une plateforme d’achat et de vente en ligne de vêtements de seconde main, est aujourd’hui au cœur du succès en Tunisie. Créée par la start-up du même nom fondée par Ameni Mansouri, ingénieure biomédicale passionnée de mode ; Ghazi Ketata, ingénieur en sécurité informatique ; et Oussema Mahjoub, développeur web ; le service met en relation des milliers de femmes qui souhaitent vendre, acheter et échanger des vêtements de seconde main.
« Dabchy est une communauté de centaines de milliers de femmes fans de mode. Elles partagent à la fois leurs dressings, mais aussi tous leurs univers avec de superbes looks », explique Ameni Mansouri, présidente-directrice générale de Dabchy.
1,1 million d’articles sont disponibles à ce jour sur la plateforme. Un article y est posté toutes les 40 secondes et plus de 500 000 utilisateurs sont inscrits, d’après les cofondateurs. Le service client est géré à 100 % en interne grâce à la technologie. Le site comporte plusieurs fonctionnalités. Il offre à l’utilisateur la possibilité de consulter les derniers articles postés, classés par catégories, par couleurs, par marques et selon leurs états (neuf avec étiquette, neuf sans étiquette, très bon état, bon état, satisfaisant). L’utilisateur qui veut ajouter un article doit poster l'offre avec quelques photos, la description, le prix ; et la plateforme l’affiche en quelques secondes. Notons que depuis 2018, Dabchy propose une catégorie « Kids » pour permettre aux mamans de renouveler la garde-robe de leurs enfants.
Pour la livraison, il suffit d’emballer l’article et un livreur vient le récupérer au domicile du vendeur. Dabchy collabore avec le fournisseur de service de logistiques Aramex et a signé un partenariat avec la Poste tunisienne pour assurer une livraison rapide des biens via Rapid-Poste. Le paiement en ligne (via compte bancaire ou carte e-Dinar) ou en espèce, sécurisé par la start-up, est reçu par le vendeur 24h après la livraison de l’article. En espèce, l'acheteur paie le prix de l'objet acheté à l'agent de livraison, qui mettra l'argent dans un compte Dabchy afin que les administrateurs du site puissent contrôler la transaction et envoyer rapidement la somme au vendeur.
Accessible via le web ou par une application mobile téléchargeable sur App Store et Play Store, Dabchy est déjà présente au Maroc et en Algérie. Pour son déploiement avec succès à l’international, la plateforme a bénéficié de plusieurs financements. En 2019, elle a levé 300 000 $ au cours d’un tour de table mené par l’incubateur 500 Startups, avec la participation de Flat6labs Tunisie, Vision Venture Capital, Daal Venture Capital, ainsi qu’un groupe de Business Angels. En 2020, Dabchy a remporté le MEA Seed Challenge d’Orange Ventures, le fonds d’investissement d’Orange, et a partagé 670 000 euros avec des start-up lauréates d’autres pays. A ce jour, Dabchy a déjà bénéficié de 550 000 $ de financement. La start-up qui envisage de s’ouvrir au Moyen-Orient prévoit aussi de lancer un « service VIP » pour authentifier des vêtements ou des accessoires de luxe qui valent plus de 300 dinars tunisiens (104,80 $).
« Nous voulons offrir un service qui nous permet de devenir une plateforme pour les vêtements de seconde main de luxe, de sorte que nous pouvons cibler des marchés tels que Dubaï, par exemple […] Les utilisateurs sont conscients que s'ils achètent des lunettes de soleil Dior pour 20 dinars, ce sont des fausses. Cependant, le mettre noir sur blanc contribue à une relation de confiance entre eux et les vendeurs », assure Ameni Mansouri.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : A Tunis, Yassir El Ismaili El Edrissi et ses amis vous livrent en 45 minutes maximum : c’est le Quick Commerce
La transformation digitale dans le secteur pétrolier se présente aujourd’hui comme un gage d’optimisation des opérations pétrolières, de réduction des coûts et de sécurité pour les entreprises.
Inmarsat, le fournisseur britannique de services de communications mobiles par satellites, et RLTT Digital Oilfields, l’unité de services digitaux de l’opérateur libyen de télécommunications RLTT, ont annoncé qu’ils vont ensemble fournir des solutions digitales aux opérateurs pétroliers en Libye. L’annonce a été faite le 2 février.
Le partenariat va s'appuyer sur les technologies IsatData Pro (IDP) et BGAN d'Inmarsat pour fournir des services de données sécurisés par satellite aux producteurs. Cela permettra une surveillance complète des infrastructures vitales, notamment des têtes de puits sur les sites de forage pétrolier et gazier ainsi que sur les sites de production dans les bassins pétroliers. Avec cette offre, les producteurs pourront anticiper les problèmes liés à la détérioration des actifs clés sur les plateformes, remplacer à temps le matériel défectueux et mieux planifier les travaux de maintenance. Toute chose qui contribuera à optimiser la production sur les sites.
Les partenaires envisagent d’élargir l’offre à la surveillance, la télémétrie, le suivi et la gestion de flottes de véhicules.
Il faut rappeler que les services seront fournis par le réseau de connectivité en bande L ELERA d'Inmarsat, qui bénéficie d'une disponibilité ultra-fiable de 99,9 % et de capteurs robustes de petite taille.
« Inmarsat, à travers son expérience dans la fourniture de connectivité IoT-sur-satellite pour l'industrie, comprend les types de produits et de services que nous voulons offrir au secteur pétrolier et gazier en Libye […] Dans tout le pays, les opérateurs numérisent leurs opérations pour accroître leur efficacité et leur rendement et améliorer la sûreté et la sécurité du personnel sur le site. Notre nouveau partenariat avec Inmarsat place RLTT dans une excellente position pour tirer pleinement parti de cette opportunité de croissance », a déclaré Taha Ellafi, président de RLTT.
Pour sa part, Mike Carter, président d'Inmarsat, est ravi de la mise en place de ce partenariat, et en explique l’opportunité : « à mesure que l'industrie automatise ses infrastructures et ses processus pour permettre la surveillance à distance et la gestion des actifs, elle réduit la nécessité de se rendre dans des endroits éloignés et potentiellement dangereux. Il en résulte des avantages en matière d'efficacité, de durabilité et de sécurité ».
Les kits dotés de batteries rechargeables permettent aux utilisateurs des zones rurales, où l'alimentation en électricité est peu fiable ou inexistante, d’accéder aussi à la connaissance par le numérique.
Au cours des quatre dernières années, la start-up Mavis Computel a réussi à gagner en autorité dans le secteur de l’éducation au Nigeria. Elle s’illustre aujourd’hui dans le pays à travers sa solution numérique d’apprentissage audio Mavis Talking Books.
Un Mavis Talking Book se compose d'un stylo numérique (Mavis Pen) et d'un livre avec une impression spéciale. Lorsque le stylo touche du texte ou des images dans le livre, il lit l’enregistrement audio correspondant. Les livres sont adaptés aussi bien aux enfants qu’aux adultes. L’idée est née de la volonté de Chizaram Ucheaga, cofondateur de Mavis Computel, de combattre l’analphabétisme au Nigeria où le taux était d’environ 39 % en 2018 selon l’Unesco.
Chizaram Ucheaga explique que Mavis Talking Book permet « à tous les éducateurs de dispenser une éducation de haute qualité, centrée sur l’apprenant, quel que soit son niveau d’alphabétisation, l’endroit où il se trouve, ou sa langue, pour une fraction du coût des approches éducatives classiques ». Les Mavis Talking Books sont traduits en plusieurs langues locales pour faciliter l’apprentissage pour ceux et celles qui ne comprennent pas l’anglais.
« Nous avons des livres audio pour la lecture, le calcul, la santé et d’autres matières, par exemple, l’anglais avec la graphophonétique, les mathématiques, les langues (le français, l’arabe, l’espagnol, le haoussa, l’igbo, le yoruba). Nous proposons du contenu de qualité, élaboré par des experts, sous forme de livres audio dans une langue comprise par l'utilisateur, résolvant ainsi les problèmes de qualité et de barrière linguistique. Les livres audio sont arrimés au programme national d’éducation. Ils n’ont pas besoin d’Internet pour fonctionner. Un stylo Mavis peut s’utiliser avec plus de 100 livres différents », indique Chizaram Ucheaga.
Les livres de Mavis Computel connaissent aujourd’hui un succès auprès de diverses cibles, notamment les agriculteurs qui peuvent apprendre de nouvelles approches agricoles pour développer leur production.
D’après Chizaram Ucheaga, plus de 8 000 enfants scolarisés et non scolarisés dans l'Etat de Lagos et les territoires de la capitale fédérale du Nigeria ont déjà bénéficié de l’innovation, grâce aux programmes d'alphabétisation et de calcul financés par l'UK Aid et l'ambassade des Etats-Unis depuis 2018. La start-up espère atteindre 10 000 enfants avec la solution, grâce à un programme financé par l’Etat de Borno. Les kits solaires permettent de faire en sorte que les enseignants des zones rurales, où l'alimentation en électricité est peu fiable ou inexistante, puissent charger les stylos numériques chaque jour après leur classe. De cette façon, les apprenants des communautés marginalisées ne sont pas exclus.
Ruben Tchounyabe
Le fondateur d'OwnLabs, Abdou Khadre Diop, n’entend pas limiter son potentiel aux travaux pratiques. Il souhaite développer une bibliothèque de connaissances qui donnera aux élèves le goût de la science.
En Afrique, de nombreuses écoles sont encore privées de laboratoires scientifiques. L’enseignement de matières comme la biologie, la chimie ou encore la physique demeure très théorique et représente un frein à l’apprentissage et à l’intérêt des jeunes Africains pour les filières scientifiques. A travers l’application OwnLabs, pensée en 2017 et développée en 2018, la start-up sénégalaise Venturi Sarl propose un moyen technologique de résoudre ce problème.
A l’aide d’un casque de réalité virtuelle en carton doté d’un système d’affichage 3D, de lentilles spécifiques et d’un smartphone, OwnLabs fournit une expérience immersive aux apprenants grâce à la réalisation virtuelle de protocoles expérimentaux issus de leurs programmes scolaires. Abdou Khadre Diop, ingénieur en informatique, fondateur d'OwnLabs, explique que l’application fonctionne également sans casque de réalité virtuelle. C’est « un laboratoire virtuel dans lequel ils [les élèves] pourraient produire toutes les expériences de leur programme scolaire en biologie, chimie et physique, afin qu’ils ne soient pas simples spectateurs, mais acteurs de la science », précise-t-il.
La solution est payante, accessible sans connexion Internet. Elle a été testée avec succès dans six écoles au Sénégal, auprès d’environ 300 élèves qui ont apprécié l’expérience. Venturi Sarl met son kit numérique à la disposition des écoles intéressées, avec des forfaits et options pour la mise à jour des contenus.
Own Labs a déjà à son actif plusieurs distinctions. En 2017, elle a gagné le Prix Orange de l’entrepreneur social, décrochant 5 millions de francs CFA et un accompagnement juridique qui a permis à l'équipe d'Abdou Khadre Diop, composée de Mouhamed Seck, Cheikh Abatalib Diassé, Thierno Diop, Moustapha Diop et Serigne Mbacké Coly, de breveter le logiciel. En décembre de la même année, sur 1 444 équipes universitaires représentant 107 pays, l’application fut parmi les quatre finalistes invitées aux Ericsson Innovation Awards, à Stockholm. Elle remporte la compétition et empoche 25 000 euros. En 2021, elle a remporté le Grand Prix Next startupper Challenge du VivaTech.
Muriel Edjo
Au cours des six dernières années, l’application a enregistré plus d’un millier de communautés utilisatrices en Afrique du Sud où elle a été créée. Elle suscite déjà un vif intérêt dans plusieurs autres pays comme le Nigeria, le Kenya, le Botswana.
Site web et application mobile, la solution OurHood a été créée en 2013 et lancée en 2014, par Bruce Good et William Mellor, pour susciter une collaboration entre résidents de la même communauté ou quartier en Afrique du Sud. « Nous avons pris le meilleur de Facebook et de WhatsApp et avons créé OurHood. Il existe des exemples de ce travail ailleurs dans le monde. Cela n'a jamais été fait ici et nous avons pensé que c'était la meilleure opportunité de créer quelque chose pour les Sud-Africains », selon Bruce Wood, par ailleurs directeur général de la start-up éponyme créatrice de l’application.
Gratuite et accessible sur Play Store, OurHood présente quatre onglets. Celle dénommée « Informations générales » permet aux utilisateurs de partager des informations sur la communauté ou le quartier ; « Alertes » est dédiée à attirer l’attention de tous les résidents sur un problème de sécurité ou autres informations considérées comme importantes. « Evènement » abrite toutes les dates d’activités prévues et « Commerce » identifie et localise les activités commerciales au sein ou près du quartier.
Nous avons différentes autres fonctionnalités, payantes celles-ci, comme un « annuaire » qui permet d’accéder aux contacts de tous les petits entrepreneurs recensés dans le voisinage, à savoir les électriciens, plombiers, nettoyeurs, livreurs de journaux, etc. Un service permet également d’entrer directement en contact avec un organisme de sécurité.
« La façon dont le système fonctionne est qu'il se nourrit de Google. Il commence par votre adresse physique et vous trouve dans la zone de sécurité que nous avons créée. Ensuite, pour vous inscrire, vous devez être vérifié », explique Bruce Good. Personne ne peut s’enregistrer sur l’application et rejoindre un quartier sans fournir la preuve qu’il y habite effectivement. L’identité de chaque utilisateur est vérifiée par une photo de facture d’un service public, exigé lors de l’inscription sur l’application.
OurHood privilégie les zones urbaines, notamment Cape Town et Johannesburg qui concentrent le plus gros pourcentage d’utilisateurs. La start-up révèle que l’application comptabilise déjà environ un millier de quartiers dans sa base de données et reçoit cinq nouvelles demandes de quartiers par jour. Les demandes ne viennent pas seulement d'Afrique du Sud mais d’autres pays comme le Nigeria, le Kenya et le Botswana.
Ruben Tchounyabe
Incubée il y a peu au Next Health Accelerator, la plateforme se projette déjà au Kenya et au Nigeria. Elle garde à cœur son ambition d’apporter les soins au plus près d’un plus grand nombre de personnes en Afrique.
Rocket Health est une plateforme de santé numérique développée et lancée en 2018 par The Medical Concierge Group, une clinique, un laboratoire et une pharmacie autorisés et enregistrés en Ouganda. Accessible par USSD et SMS sur téléphone mobile basique ; par WhatsApp ou directement en ligne sur smartphone, tablette ou ordinateur, elle propose diverses prestations 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Rocket Health, fruit de la collaboration entre les docteurs Davis Musinguzi, John Mark Bwanika, William Lubega et Hope Achiro, a été lancé en réponse aux problèmes d'isolement des établissements de santé, des longues files d'attente, des faibles ratios médecins/patients et du manque d'accès à des informations crédibles sur la santé.
« Le ratio médecin-patient en Ouganda est maintenant de 1/2500. Cela signifie qu'un si grand nombre de personnes n'ont pas accès à des soins de santé de qualité, et il n'y a pas que les médecins. Les pharmaciens et les services de pharmacie ou les services de laboratoire sont également très difficiles à trouver pour la plupart des gens. Et s'ils le font, il y a de longues files d'attente dans les cadres traditionnels », explique Hope Fortunate Achiro, directrice des services pharmaceutiques de Rocket Health.
Sur Rocket Health, les utilisateurs peuvent entre autres se faire consulter à distance par des médecins, contacter une équipe médicale pour des prélèvements d’échantillons de laboratoire à domicile, se faire livrer des médicaments, faire vacciner les enfants. Les utilisateurs peuvent également, à travers le centre d'appels, obtenir un soutien sur les questions de santé sexuelle et reproductive (SSR) ou accéder à une e-boutique où acheter et se faire livrer des produits comme les préservatifs, la contraception d'urgence, les autotests de VIH, etc. Le tout dans un environnement privé et confidentiel.
Rocket Health est actuellement accessible à Kampala. La solution qui a bénéficié en 2021 de six mois d’incubation au sein du Next Health Accelerator (NHA), un accélérateur d'innovation en santé conçu par Intrepid Entrepreneurs pour les entrepreneurs africains, et d’un fonds d’amorçage de 15 000 $ rêve plus grand. Ses promoteurs veulent étendre sa portée au Grand Kampala, puis à tout le pays et l’ouvrir ensuite au Kenya et au Nigeria où le service a déjà une présence légale enregistrée. Rocket Health a remporté plusieurs récompenses, dont le prix de la start-up de l’année 2021 et celui de la meilleure start-up de l’année 2021 dans la santé, décernés par Start-up Uganda lors du Kampala Innovation Week organisé en partenariat avec le Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF).
Ruben Tchounyabe
En décembre 2021, la jeune entreprise technologique orientée dans les services de santé a reçu 20 000 $ pour financer son développement. Elle demeure déterminée à fournir aux malades une prise en charge de qualité.
Klarah est une start-up d’e-santé qui permet aux utilisateurs de recevoir des soins de qualité à domicile. Son principe est de mettre des patients en relation avec des infirmiers à proximité, grâce à sa plateforme accessible en ligne. Elle propose divers services dont le soin de plaies, les bilans de santé, les soins pour diabétique, hypertendu, les soins post-hôpital, l’éducation des patients.
Ce projet basé à Buea, dans la région Sud-Ouest du Cameroun a été développé par Innocentia Kwalar (photo, au centre), une infirmière riche d’une vingtaine d’années d’expérience. Il lui a été inspiré il y a quelques années. Son père était malade, son frère installé en Allemagne, en manque d’informations sur l’évolution de son état de santé et inquiet, a dû se déplacer pour le voir. La fratrie embauche alors une infirmière qui s’occupera du père à domicile jusqu’à son rétablissement complet. Après cette expérience, Innocentia Kwalar se dit que si son frère s’est autant inquiété pour la prise en charge de leur père, alors d’autres Africains installés à l’étranger ont les mêmes préoccupations pour des membres de leur famille restés au pays.
« Lorsqu’infirmières et patients s’inscrivent, nous sommes en mesure de les jumeler en fonction de leur proximité, mais surtout en fonction des besoins du patient et de l’expérience de l’infirmière », explique la fondatrice de Klarah.
Le nombre d’infirmières enregistrées à ce jour sur la plateforme avoisine 200. Innocentia Kwalar indique que ce nombre est déjà supérieur à celui de la plupart des hôpitaux du pays. Elle soutient que sa solution vient répondre à un problème de prise en charge sanitaire en Afrique où plus de 25 milliards $ sont dépensés chaque année en factures médicales, mais où les hôpitaux restent sous-financés, surpeuplés et difficilement accessibles. Avec Klarah, le suivi est personnalisé. L’idée est de bâtir le « Uber des infirmiers en Afrique », plaisante l’innovatrice, qui annonce le développement d’un réseau de médecins qui viendra enrichir Klarah. Ces professionnels consulteront les patients à l’aide d’applications mobiles.
Le 2 décembre 2021, la start-up a remporté le 3e des cinq prix mis en compétition par HealthTech Hub Africa. Elle a reçu la somme de 20 000 $ et a intégré l’accélérateur de projets d’e-santé soutenu par la Fondation Novartis, en collaboration avec la Fondation Norrsken, basée à Kigali au Rwanda.
Ruben Tchounyabe