La jeune entreprise qui a développé l’application a obtenu son label « Start-up Act » en 2020. Depuis février, elle est pensionnaire d’Orange Fab Tunisie, l’accélérateur de la société télécoms. Un encadrement qui peut lui offrir de nombreuses opportunités.
WeMove, créé en 2018 par Mariem Sellami (photo), Hichem Ben Hmida, Mohamed Khelil et Mejdi M’barek, est une place de marché de fitness et de bien-être qui propose à ses utilisateurs un large choix de cours de sport dans un réseau de salles partenaires sur toute la Tunisie. Diverses activités sportives comme le yoga, la danse ou encore la boxe sont proposées toutes les semaines par les salles partenaires. L’utilisateur peut combiner plusieurs activités en fonction de ses envies et de son budget.
Mariem Sellami explique que « plusieurs personnes ne pratiquent pas d’activité sportive, car l’accès aux salles de sport est conditionné par un abonnement qui implique un engagement financier conséquent et sans garantie. Si l’adhérent n’utilise pas son abonnement, il ne sera pas remboursé ». WeMove apporte donc une alternative qui permet d’effectuer des séances de sport à la demande sans avoir préalablement à souscrire à un abonnement.
La plateforme a opté pour le modèle « pay as you go » comme les réseaux de télécommunication. L’utilisateur recharge son compte de crédit et c’est avec ces fonds qu’il peut acheter des accès uniques à la salle de son choix depuis la plateforme. L’achat lui donne droit à un code QR qui sera scanné dans la salle de sport pour lui permettre d'accéder à son activité. Disponible sur Android et iOS, l’inscription sur l’application est gratuite pour les utilisateurs et les salles de sport. « Avec notre start-up, faire du sport c’est comme aller au cinéma ! Nos clients ont accès à une plateforme multisalles et multi-activités avec un paiement par cours et à la demande », indique Mariem Sellami.
Présente dans le Grand Tunis, l’entreprise veut s’étendre aux autres grandes villes du pays. Pour cela, les fondateurs scrutent les différentes salles de sport. Ils prévoient également de diversifier les offres en proposant des coachs indépendants et des organisateurs d’événements sportifs en plus des salles de sport.
La solution qui était à la base un simple projet de fin d’études a fini sur le podium de la 4e édition du « Samsung Fast Track », un programme d’accompagnement initié par Samsung Tunisie. L’entreprise a également été labellisée « Start-up Act » en 2020, un statut sur lequel elle capitalise pour solliciter des fonds de soutien pour son extension. Sa sélection en février dernier pour rejoindre l’accélérateur Orange Fab Tunisie lui donnera davantage de moyens techniques pour atteindre ses objectifs.
Adoni Conrad Quenum
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Le fondateur de la start-up Genity Sarlu a de grandes ambitions avec son innovation. Il ne veut pas seulement apporter un confort aux malades de son pays, mais contribuer également à une bonne prise en charge de tous ceux du continent.
En République démocratique du Congo, de nombreuses personnes atteintes de drépanocytose souffrent encore de complications liées à la maladie à cause d’une mauvaise prise en charge résultant d’un faible accès aux spécialistes. Les malades des zones reculées connaissent plus de difficultés. C’est pour résoudre cette situation que vivent une grande partie des drépanocytaires dans le pays, qu’Arnold Wogbo, fondateur de la start-up Genity Sarlu, a créé l’application AnemiApp.
Diplômé en Génie électronique, Arnold Wogbo révèle avoir eu l’idée de son application après avoir travaillé avec l’ONG "Réseau Drépano SS" comme chargé de la communication. Il dit y avoir remarqué, en questionnant les drépanocytaires, qu’ils avaient beaucoup de besoins mais pas assez de spécialistes pour y répondre.
Disponible sur Android, l’application fournit à ses utilisateurs, qui doivent d’abord s’y inscrire au préalable, plusieurs conseils d’hygiène pour limiter les crises liées à la maladie, améliorer leur quotidien. Les informations sur les médicaments, les vaccins, le dépistage, les transfusions sanguines et les grands évènements de santé, disponibles sur l’application, proviennent de médecins, du ministère de la Santé, de nutritionnistes. Il est également possible d’accéder à un répertoire et à une géolocalisation des pharmacies et des centres de santé compétents pour la prise en charge des malades.
Accéder au service ne nécessite pas d’avoir un smartphone. Ceux qui ont des téléphones basiques peuvent procéder par un code USSD. Opérationnelle à Kinshasa, en attendant une couverture nationale, Anemiapp en a été développée par la start-up Genity Sarlu. Elle génère des revenus grâce aux divers abonnements des utilisateurs et aux commissions tirées de ses prestations.
Lauréat 2020 de l’Observatoire de la e-santé dans les pays du Sud de la fondation Pierre Fabre et champion du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient en 2018 (Poesam), Arnold Wogbo souhaite étendre la présence de son application hors de la capitale Kinshasa et de la RD Congo.
Adoni Conrad Quenum
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La modicité des moyens financiers des populations est l’une des causes de prolifération des médicaments de la rue en Afrique. Permettre à des familles démunies d'avoir aussi accès à des produits sûrs, sans débourser un sou, est l'ambition que s'est fixée Adama Kane, avec l'assistance de professionnels de santé.
Il y a sept ans, Adama Kane lançait Jokkosanté, sa solution numérique de pharmacie communautaire pour permettre à un plus grand nombre de Sénégalais d’accéder à des médicaments de qualité sans nécessairement dépenser de l’argent. Aujourd’hui, le service profite à des milliers de personnes.
Jokkosanté est simple. Toute personne qui dispose dans ses armoires de restes de médicaments encore consommables peut les déposer dans des centres de santé publics qui vont les trier et les mettre à disposition des plus démunis. Le déposant, inscrit au préalable sur l’application web mobile JokkoSanté, reçoit une notification par SMS qui lui indique les points gagnés, équivalant à la valeur des produits donnés. Ces points pourront être dépensés auprès de pharmacies pour acquérir d’autres médicaments ou transférer à d’autres personnes qui voudront acquérir des médicaments.
Pour ceux qui n’ont pas de médicaments à échanger, JokkoSanté a mis en place un mécanisme de financement croisé. Sur la plateforme, les entreprises, les ONG et les associations peuvent financer le don de médicaments à des segments de population de leur choix, afin d’améliorer leur visibilité et leur impact social. Cette visibilité de leurs activités est garantie au moment de la réception par le membre bénéficiaire du SMS qui l’informe de l’offre de médicaments sur son ordonnance par une entreprise précise.
La plateforme, qui implique des structures et professionnels de santé, vise trois objectifs qui sont : mettre fin au gaspillage de médicaments ; éliminer la vente illicite de médicaments ; et aider les populations les plus démunies à avoir une meilleure santé. L’idée de JokkoSanté est née en 2013 dans l’esprit d’Adama Kane. « Notre premier bébé est venu au monde en 2013 et, un mois avant sa naissance, ma femme et moi étions en train de ranger notre chambre pour lui faire un peu de place. Comme nous avions eu des difficultés pour avoir ce premier bébé, nous avions accumulé une quantité importante de boîtes de médicaments, dont la plupart étaient encore intactes et non utilisées. C’est l’image de tous ces médicaments dont d’autres personnes ont certainement besoin qui a déclenché l’idée de créer une pharmacie communautaire digitale », explique-t-il.
JokkoSanté a bénéficié du financement d'amorçage d’Orange pour le développement de l’application bêta et le lancement de la phase expérimentale. Orange a aussi mis à disposition de la start-up ses plateformes de service pour les échanges SMS et USSD. Le service a remporté plusieurs distinctions, notamment le certificat « Recognition of Excellency » de l’Union internationale des télécommunications, l’African Entrepreneurship Award pour le meilleur projet africain dans un domaine inexploré et pour la protection de l’environnement en 2015. En 2016, il a décroché le prix de l’Observatoire de la e-santé de la Fondation Pierre Fabre ainsi que le Grand Prix toutes catégories confondues du concours international des Trophées de la e-santé organisé par Castres-Mazamet Technopole.
Ruben Tchounyabe
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Envoyer des produits de première nécessité à la famille au village, rentrer en possession de ses médicaments chez soi, sont quelques-unes des nombreuses offres que propose la solution numérique qui a de belles opportunités à saisir avec le développement de l’e-commerce en Afrique.
Depuis 2017, la start-up Colis’Mart fait son petit bonhomme de chemin en Guinée. La pandémie de coronavirus qui a insufflé du dynamisme dans le segment de l’e-commerce jusqu’ici timide dans le pays lui donne des raisons de se réjouir. La société de service numérique de livraison fondée par Sékou Lamine Coyah Bangoura, permet de livrer des colis sur tout le territoire national et même à l'international (Turquie, Émirats arabes unis, France, Chine).
C’est via son application mobile mycolismart, disponible uniquement sur Android que les fournisseurs, les livreurs et les clients sont mis en relation. Le service permet l’achat de divers types de marchandises comme les vivres, les médicaments, les vêtements, les fournitures scolaires, etc., et leur livraison ; la planification du dépôt et du retrait des vêtements à la blanchisserie ; la réservation d’envoi de marchandises selon les horaires de transport des camionnettes pour bénéficier des livraisons à prix réduit ou encore le don d’articles aux démunis dans les orphelinats. Accéder au service requiert l’ouverture d’un compte qui permet à l’utilisateur de suivre toutes ses opérations d’achat et d’expédition de colis.
Mycolismart regroupe plus de 21 livreurs à moto indépendants pour des livraisons à l’intérieur des villes, et plus de 200 camionnettes partenaires pour des livraisons interurbaines. Pour faciliter le retrait des commandes payées par Orange Money, l’application utilise les kiosques Orange Money ou encore les boutiques Orange proches du lieu de résidence des clients comme point relais. Des pharmacies sont aussi mises à contribution.
Mycolismart a décroché il y a six ans la seconde place du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam). Soit une somme de 30 000 000 de francs guinéens (près de 3 000 euros).
Adoni Conrad Quenum
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Cette application, qui permet un meilleur suivi des dépenses et assure la sécurité des transactions, est le fruit de plusieurs expériences vécues par le jeune ingénieur en génie électrique. Elle se veut plus pratique pour tous.
Pour les Africains installés à l’étranger pour des raisons professionnelles entre autres, il est parfois arrivé que des fonds destinés à une facture d’électricité, de santé, etc. soient détournés à d’autres fins. Pour éviter ces situations au Kenya, Brian Muriu (photo, à gauche) et Alistair Gould (photo, à droite) ont développé Tulix en 2020. L’application a pris part le jeudi 10 mars au Demo Day, organisé par le fonds de capital-risque Antler pour les entreprises en phase de démarrage.
Tulix permet aux Kényans de la diaspora de régler diverses factures directement depuis son interface, de n’importe où dans le monde, comme s’ils étaient au pays. Plus besoin de commissionner un membre de la famille ou un ami. La solution donne accès à plus de 100 000 entreprises et institutions instantanément et directement via le service de paiement mobile M-Pesa. Il permet aussi de payer des produits de première nécessité qui seront simplement retirés par la famille, une facture d’hôpital, des frais de scolarité.
Le portefeuille Tulix est rechargeable grâce à une carte bancaire et le ressortissant kényan vivant à l’étranger peut définir des dépenses et y allouer des fonds. Les utilisateurs peuvent ainsi suivre leurs dépenses ce qui permet de planifier les diverses allocations financières. Lorsqu’une transaction est effectuée, Tulix envoie des notifications via sa messagerie et par mail à l’initiateur du paiement sur l’état de l’opération.
Brian Muriu, titulaire d’un Honors Degree en génie électrique, explique que l’idée de Tulix résulte de sa propre expérience. « Cela commençait généralement par la réception d’un appel téléphonique de mes proches vivant et travaillant aux États-Unis, tard dans la nuit. Ils m’appelaient pour m’informer du code secret que je devais utiliser pour récupérer l’argent qu’ils avaient envoyé via un service tel que Western Union ou Moneygram pendant leur pause de travail. L’argent était destiné à plusieurs choses dont ils avaient besoin chez eux et impliquait souvent des processus fastidieux ».
La fintech assure ne garder aucune trace des informations de paiement, notamment celles se rapportant aux cartes bancaires qui ont éventuellement servi à la recharge de portefeuille. Elle affirme que les informations personnelles sont conservées en toute sécurité.
Adoni Conrad Quenum
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L’accès à l’énergie et à la connectivité demeure encore un obstacle au développement de l’apprentissage à distance sur le continent. Mais des solutions intégrées voient de plus en plus le jour pour y remédier.
En 2020, la Covid-19 a nui à l’éducation dans plusieurs pays d’Afrique. Pendant plusieurs mois, les écoles ont dû fermer leurs portes par mesure de précaution sanitaire. Les solutions alternatives d’apprentissage à distance mises sur pied par les Etat n’ont pas toujours brillé par leur efficacité. Une situation qui aurait pu être mieux gérée grâce aux nombreuses solutions edtech déjà développées sur le continent par de nombreux innovateurs à l’instar du Franco-Togolais Victor Agbegnenou (photo) avec Retice Renal Smart 80/20.
La solution Retice Renal Smart 80/20 est une combinaison d’outils numériques, dont une plateforme de gestion et d’échanges synchronisés ; une infrastructure très haut débit sans Internet ; des tablettes et logiciels didactiques. Ce réseau, exécutable à différentes échelles, permet à l’enseignant d’interagir avec chaque élève muni d’une tablette connectée équipée de manuels scolaires numérisés et de dispenser son cours en présentiel comme à distance. La connectivité est assurée par la technologie « PWCS », un système de communications sans fil de point à multipoint.
Lebon Ngounou, directeur général de Retice Africa Sarl, estime qu’avec cette technologie, les élèves et enseignants peuvent rester chez eux et tout de même assister au cours. La solution, adaptée aux zones rurales très souvent dépourvues d’énergie électrique, embarque des unités de stockage d’énergie rechargeable avec une lampe solaire. Ces unités de stockage sont destinées aux tablettes.
Retice Renal Smart 80/20 a reçu le prix ITBP Sorbonne 2018, a été primé par l’Unesco et par l’Organisation internationale de la francophonie comme solution numérique pour l’éducation. Il figure également dans le Top 40 des technologies numériques pour l’éducation certifiées par l’Union africaine en 2019.
KA Technologies, l’entreprise créée par Victor Agbegnenou pour déployer la solution, travaille à équiper près de 150 000 élèves au Togo depuis 2020 dans le cadre d’un projet avec l’ambassade de France. La solution est déjà déployée au Sénégal dans deux communes et au Nigeria dans l'Etat de Kano. L’entreprise qui a déjà obtenu l’accord formel du ministère de l’Education de base et du ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun poursuit ses échanges avec le gouvernement pour déployer sa solution dans les établissements d’enseignement du pays.
Ruben Tchounyabe
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A travers la solution numérique, de nombreux aquaculteurs ont l’opportunité d’améliorer leur activité et leur profit. Elle leur permet de détenir une partie essentielle de la chaîne de valeur.
En se lançant dans la pisciculture au Kenya en 2016, Dave Okech (photo, à gauche) s’est immédiatement rendu compte des problèmes qui gangrènent le secteur dans son pays, notamment la faible productivité et le manque d’assistance technique. Entrepreneur intéressé par la technologie, il a immédiatement commencé à réfléchir à un moyen pratique de remédier à ces nombreux obstacles.
C’est ainsi qu’est née AquaRech en 2018, une solution numérique destinée aux pisciculteurs. C’est un ensemble de trois services : une application mobile, un thermomètre connecté et une plateforme web.
L’application mobile embarque un système de base de données centralisées qui connecte les aquaculteurs, les commerçants de poissons et les fournisseurs d’aliments. Disponible sur Android, elle permet aussi de calculer la quantité d’aliments dont aurait besoin la population de poissons à partir de la température de l’eau. Cette donnée est transmise à l’application grâce au thermomètre connecté installé dans le bac d’élevage des poissons. En ayant une idée de la quantité d’aliments nécessaire pour leurs poissons, les éleveurs peuvent directement entrer en contact avec les producteurs via la plateforme web sans plus passer par les intermédiaires qui rendaient le processus fastidieux.
L’utilisation de la solution de Dave Okech permet aux piscicultures de réduire la période de production de 13 à 8 mois, d’augmenter les rendements, de réduire les coûts de production de 30% et d’augmenter les bénéfices de 25%.
Diplômé en sciences actuarielles, Dave Okech a reçu maintes distinctions grâce à ses nombreux efforts dans le secteur de la pisciculture au Kenya. Le Mandela Washington Fellow 2016, l'Acumen Fellow 2019 ou encore le Global Farmer Network Fellow 2020 sont autant de distinctions qui garnissent l’armoire de l’entrepreneur kényan.
Adoni Conrad Quenum
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Fruit de dix années de travail, la sauvegarde informatisée de plus de 40 000 textes anciens, sites historiques, musiques et autres documents culturels précieux du mali est achevée. Une mémoire immatérielle mise à la disposition du monde.
La société américaine Google a dévoilé, jeudi 10 mars, la plateforme numérique Mali Magic. C’est une galerie virtuelle qui donne à découvrir d’un grand éventail de manuscrits, de musique, d'art et de sites patrimoniaux propres au Mali. Cette numérisation, engagée par l’ONG Savama DCI du bibliothécaire Abdel Kader Haidara (photo), avait démarré en 2012 lorsque des groupes armés avaient pris le contrôle du nord du pays, dont la ville de Tombouctou, et commencé à détruire des ouvrages culturels et historiques anciens.
Google Arts & Culture et plusieurs organisations locales et internationales, à l’instar de l’Unesco, ont rejoint le projet en 2014, interpellés par Abdel Kader Haidara (qui avait déjà réussi à faire sortir clandestinement plusieurs manuscrits de Tombouctou) et d'autres acteurs, sur le danger encouru par le patrimoine culturel dans cette partie du pays. Chance Coughenour, responsable de programme et archéologue numérique chez Google Arts & Culture, explique que « les piliers du projet sont les manuscrits, la musique, les monuments et les arts modernes ».
Les documents anciens écrits à l’origine en arabe médiéval ont été traduits en anglais, français, espagnol et arabe moderne pour les rendre plus accessibles. Abdel Kader Haidara souligne : « Ils [les manuscrits] sont plus que des documents historiques importants. Au cœur de l'héritage de la nation ouest-africaine du Mali, ils représentent le long héritage de connaissances écrites et d'excellence académique en Afrique, et ont le potentiel d'inspirer l'apprentissage mondial des actions du passé pour faire face aux problèmes modernes ».
Google Arts & Culture a travaillé en collaboration avec les communautés locales et les experts pour documenter numériquement la richesse de l'art, de l'architecture, de l'érudition et de la tradition musicale et des histoires du pays. Mali Magic a permis de numériser plus de 40 000 manuscrits. Il contient également plus de 50 expositions, dont les premières visites interactives en ligne de certains des sites historiques les plus importants du Mali, des mausolées et des mosquées, notamment les mosquées Sidi Yahia et Djingareyber et le tombeau des Askia qui peuvent tous être visités virtuellement grâce à Google Street View.
Côté musique, un album original, Maliba, de l'auteure-compositrice-interprète malienne Fatoumata Diawara, produit au Mali et écrit sur l'héritage culturel du pays, a été créé exclusivement pour le projet. La collection contient également une multitude de vidéos et d'images qui capturent la scène artistique contemporaine du Mali et présentent certains de ses artistes.
Ruben Tchounyabe
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La startup sécurise les contributions financières des membres. Leur assiduité dans les cotisations leur ouvre d’ailleurs l’accès à divers facilités comme le crédit. Depuis son lancement elle a enregistré 6000 utilisateurs.
En Afrique, le faible taux de bancarisation a longtemps écarté une grande partie de la population des services financiers classiques comme l’épargne et le crédit. Mais les tontines ont toujours contribué à répondre à ces besoins de manière moins procédurale et à des coûts raisonnables. Dans la quête d’une plus grande efficacité pour ce mode informel d’épargne, au regard de son impact social éprouvé au fil de nombreuses années en Afrique, le Nigérian Bernie Akporiaye a décidé d’y associé le numérique et a lancé la plateforme MaTontine au Sénégal.
MaTontine donne accès à de petits prêts et à une gamme de services financiers comme des services de micro-assurance, aux personnes financièrement exclues en Afrique francophone. « Nous résolvons ainsi leur problème en utilisant leurs téléphones mobiles et notre plateforme pour digitaliser les avantages des cercles d’épargne traditionnels, ce qui permet de réduire le coût d’emprunt de 75% ou parfois même plus », explique Bernie Akporiaye.
Les adhérents de la plateforme cotisent tous à une cagnotte en ligne, dont ils récupèrent à tour de rôle le montant. Le cofondateur souligne que « leur comportement, notamment la ponctualité de leurs paiements, permet au service de la plateforme de donner une note de crédit, à partir de laquelle nos partenaires pourront leur proposer de petits prêts ou des contrats ». L’utilisation du service de base est gratuite, la startup se finançant via les commissions prélevées sur les prestations de ses partenaires Cofina et Sunu Assurance.
La spécificité de MaTontine est qu’elle utilise les téléphones portables ancienne génération, contrairement à la plupart de Fintech concurrentes qui optent pour les smartphones. Et « 95% de nos membres sont des femmes, pour lesquelles les chiffres de l’inclusion financière sont les pires, alors que toutes les études montrent qu’elles sont les plus prudentes », précise Bernie Akporiaye. La pandémie de Covid-19, qui a beaucoup secoué les activités des utilisateurs de MaTontine, a démontré que ces femmes « vivant avec moins de 5 dollars par jour » sont extrêmement vulnérables à ce type de crise. Bernie Akporiaye travaille à intégrer d’autres services tels que l’éducation financière, pour mieux préparer les utilisateurs à faire face à une éventuelle future crise.
Gagnante du 3e prix du concours des AfricaCom Awards organisé par Orange en 2016, MaTontine a également à son actif plusieurs reconnaissances comme une subvention du fonds d'innovation GSMA Ecosystem Accelerator, en février 2018. La startup a été distinguée en 2019 par Inclusive Fintech 50 Fintech, une initiative de MetLife Foundation, Visa, Accion et la SFI qui identifie les Fintech qui ont contribué à l’inclusion financière dans le monde au cours d’une période précise. Depuis son lancement, MaTontine a enregistré 6000 clients et déboursé 200 000 $ de prêts.
Ruben Tchounyabe
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Grâce aux données satellitaires, les éleveurs peuvent mieux faire face à la raréfaction des ressources alimentaires et en eau pour les troupeaux. C’est une bouée de sauvetage pour de nombreuses familles agropastorales soumises aux changements climatiques dans la zone sahélienne.
Le projet STAMP (Sustainable Technology Adaptation for Mali Pastoralists) est une réponse digitale aux problèmes de pâturage que rencontrent de plus en plus les populations pastorales dans la région de Gao au Mali. Les activités industrielles et agricoles, la surpopulation humaine et animale, ainsi que le changement climatique ont réduit les ressources pour leur bétail. Les éleveurs qui se déplacent en fonction des saisons à la recherche de l’herbe fraîche et des points d'eau pour leurs troupeaux n’ont plus comme par le passé la certitude d’en trouver. Grâce au service STAMP ils peuvent éviter de longs voyages inutiles.
STAMP met à leur disposition des informations géo-satellites sur la disponibilité et la qualité de la biomasse pour l’alimentation de leur cheptel, la disponibilité en eau de surface pour son abreuvement, et aussi sur la concentration des animaux autour de ces ressources. STAMP fournit également des informations sur le prix du bétail et des céréales, et des conseils en santé animale et sur des produits financiers adaptés aux éleveurs. Il leur suffit d’un appel vers un centre géré par Orange Mali ou d’une requête faite via un menu USSD sur de simples téléphones mobiles pour obtenir instantanément des données importantes pour leur déplacement.
STAMP est le fruit d’un partenariat public-privé impliquant le ministère malien de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Orange-Mali, l'organisation d’éleveurs « Tassaght », le prestataire de service international spécialiste en télédétection HSS des Pays-Bas et l’Organisation internationale de développement des Pays-Bas (SNV). Il a été lancé en 2017, année au cours de laquelle le service a remporté le 1er Prix Orange de l’entrepreneur social Mali.
Le 17 décembre 2020, au cours d’une conférence de presse à Bamako, Thomas Sommerhalter, le gestionnaire du projet STAMP expliquait que les « enquêtes auprès des producteurs ont révélé que la fiabilité et le besoin d’avoir des informations à temps opportun sont la clef pour la prise de décision par les pasteurs ».
A travers deux autres services introduits par la suite, STAMP aide aussi déjà les cultivateurs à obtenir des informations sur la météo, les modes de plantation, les graines, le temps des semis, les engrais, etc. Le chef de division responsabilité sociale de l’entreprise à Orange Mali, Abdoul Malick Diallo, avait déclaré : « les conseillers parlent les langues vernaculaires et peuvent se comprendre avec la plupart des cultivateurs qui leur parlent le peul, le dogon, le songhaï, le bamanankan ». Ce sont des agronomes.
Ruben Tchounyabe
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Afin de réduire l’écart des connaissances numériques entre les hommes et les femmes, le programme Women Techsters forme les femmes dans plusieurs domaines du numérique. La formation qui allie théorie et pratique veut aussi donner l’opportunité à ces dernières de s’intégrer sur le marché de l’emploi.
Women Techsters, une initiative de l'entreprise sociale Tech4Dev propose des bourses pour un programme d'apprentissage virtuel pour les jeunes filles et les femmes en Afrique. Une formation est spécialement conçue pour les novices en technologie, qui rencontrent la technologie pour la première fois.
The opportunity you have been waiting for is here.
— Tech4Dev (@Tech4DevHQ) March 2, 2022
Are you an African Woman looking for an opportunity to establish your own tech start up, to start/further your career in tech, to establish a tech enabled business?
Apply for the Women Techsters Fellowship. pic.twitter.com/wlW5oHxhgc
Les candidates à la bourse doivent être âgées de 16 à 40 ans et résider dans l’un des pays suivants : Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Kenya, Ethiopie, RD Congo, Tanzanie, Ouganda, Algérie, Soudan du Sud, Maroc, Angola, Mozambique, Madagascar et Egypte.
Les personnes retenues seront formées sur les compétences de blockchain, cybersécurité, science des données et ingénierie de l'intelligence artificielle, réalité mixte/animation 3D, développement d'applications mobiles, conception de produits (UI/UX), gestion des produits et développement de logiciels.
Le programme de bourses Women Techsters a pour objectif d’augmenter le nombre de filles et de femmes ayant des moyens de subsistance améliorés et un accès aux emplois numériques. En outre, il vise à combler le fossé des connaissances numériques et technologiques entre les hommes et les femmes dans l'écosystème technologique, et à garantir l'égalité d'accès aux opportunités technologiques pour les femmes et les filles.
Le programme commencera en mai 2022 pour une durée d’un an, dont 6 mois de formation intensive, suivis d'un stage de 6 mois. Parallèlement, les apprenants participeront à un programme de mentorat pour les aider à créer des carrières technologiques et des entreprises axées sur la technologie. Les candidatures doivent être soumises au plus tard le 22 mars 2022.
Vanessa Ngono Atangana
Depuis plusieurs années, la gestion des ordures ménagères est un problème important dans les villes africaines. Une start-up malgache s’est lancée dans le secteur en associant le numérique à sa volonté de protéger la planète.
A Madagascar, l’accroissement démographique a une incidence sur le volume de déchets produits par la population. 50 % des ordures se retrouvent encore dans les rues selon l’ONG Ran’Eau. En 2017, une start-up locale Greentsika a vu dans cette situation une opportunité économique et un atout de développement social.
Elle a donc lancé son service de collecte des déchets ménagers soutenu par les technologies de l’information et de la communication. Testé et déployé à Tuléar, dans le sud de Madagascar, le service qu’offre Greentsika est le fruit d’une collaboration avec l’ONG allemande Welthungerhilfe qui se charge de l’acheminement des déchets vers les décharges.
Pour accéder aux services que propose la start-up, il faut prendre un abonnement via téléphone, mail, réseaux sociaux ou se rendre directement dans les locaux de l’entreprise. Greentsika propose divers moyens de paiement, du mobile money au virement bancaire en passant par les chèques et les espèces.
Le tarif d’abonnement mensuel pour un foyer commence à 4 000 ariarys (1$), pour deux à six ramassages par semaines d’un sac de 50 kg de déchets. Le tarif pour les entreprises (hôtels, restaurants, écoles, bureaux d’administration, etc.), commence à 20 000 ariarys. L’entreprise choisit ses jours de ramassage et l’agent qui lui est dédié. Le ramassage des ordures se fait par « cyclo-benne ».
La preuve de la validité d’un abonnement est la remise d’une carte dotée d’un code-barre que les agents de Greentsika scanneront à chaque ramassage d’ordures, avec un smartphone qui leur est remis au début de chaque journée de travail. Les codes-barres uniques permettent à Greentsika d’obtenir, entre autres, des données fiables sur le nombre de ramassages effectués dans un ménage ou une entreprise au terme du mois, une lisibilité de la couverture de ses agents, les clients qui ont payé leur abonnement, de suivre en temps réel le parcours de chaque agent. Selon Rajaofera Gaëtan, l’un des quatre cofondateurs de Greentsika, « l’ensemble du système est basé sur le cloud ».
Greentsika, accélérée par Orange Fab Madagascar en 2019, revendique déjà 2 300 clients, 160 ramassages d’ordures par jour pour 7 tonnes de déchets collectés au quotidien. L'ambition de la start-up est de couvrir toute la ville de Tuléar. En 2020, Rajaofera Gaëtan estimait entre 5 à 6 % le taux de ménages couverts par la start-up. Il souhaitait également créer plus d’emplois en installant le service dans d’autres villes de Madagascar.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis de nombreuses années, plusieurs pays africains souffrent d’une absence de bases de données fiables et accessibles aux services de secours. Une situation qui coûte encore des vies humaines.
SAUVIE est un bracelet digital développé par la start-up burkinabè AINO Digital SAS. Il est muni d’un code QR où sont stockées des informations personnelles de santé et des contacts de personnes importantes à joindre en cas d’urgence. A travers ce dispositif présenté le mercredi 23 février au public, la jeune pousse technologique a exprimé son désir d’apporter une solution au manque d’informations personnelles critiques auquel se heurtent souvent les services de secours lorsqu’elles portent assistance à un individu, notamment les enfants perdus.
Scarlett Zongo (photo, à gauche), la directrice générale d’AINO Digital SAS, explique que c’est « une application destinée aux premiers répondants que sont les sapeurs-pompiers et les médecins. Grâce à SAUVIE, les proches sont informés par SMS de la nature de l’urgence dans laquelle se trouve la victime, ainsi que la structure sanitaire où se diriger afin d’être là au moment où on a le plus besoin d’eux ».
AINO Digital SAS indique qu’elle a travaillé avec la brigade nationale des sapeurs-pompiers pour le développement de l’application. Elle explique que dans un souci de sécurité des personnes, les codes QR sont cryptés et ne peuvent être lus que par les sapeurs-pompiers et par les agents de santé grâce à un appareil particulier.
Neuf modèles de bracelets sont proposés au public par AINO Digital SAS. Le coût annuel de base du système SAUVIE est de 6,83 $ auquel s’ajoute le prix du bracelet sur lequel il est monté (entre 1,2 $ et 1,71 $). Trois options facturables sont également proposées à l’abonnement de base : la prévention de son employeur en cas d’urgence (8,54 $), la prévention de son assurance (3,42 $) et celle d’un proche (1,71 $). En cas de vol, de perte ou d’endommagement du bracelet, son propriétaire doit le signaler à AINO Digital SAS afin que le code QR soit annulé. Un autre est généré automatiquement et intégré au nouveau bracelet.
Soutenue par Orange Burkina Faso qui ne prélève aucuns frais data lors de la lecture des QR code, la start-up travaille avec le ministère de la Santé pour que la solution soit utilisée dans les centres de santé et avec les services de sécurité de proximité. Scarlett Zongo est convaincue que son innovation peut améliorer la prise en charge des personnes malades, accidentées.
Adoni Conrad Quenum
En mettant en relation les expéditeurs et les professionnels du transport et de la logistique, elle permet d’optimiser les dépenses et les déplacements des transporteurs. La solution contribue ainsi à réduire les émissions de CO2 dans le secteur.
eFret.tn est une place électronique de marché du transport qui fonctionne selon le principe de la bourse de fret. Son objectif est de rendre le transport en Tunisie plus simple, plus abordable, plus fiable, plus écologique et plus économique.
La start-up met en relation les expéditeurs (particuliers ou entreprises) et les professionnels du transport et du transit en Tunisie. Les expéditeurs publient sur le site des annonces décrivant leurs besoins et reçoivent des devis gratuits de la part des transporteurs, déménageurs, sociétés de transport international et transitaires en douane. Les transporteurs peuvent ainsi, en proposant aux expéditeurs des tarifs compétitifs, optimiser leurs trajets à travers des groupages et aussi résoudre le problème de retour à vide. Après livraison, les transporteurs font l’objet d’une double évaluation par le site et par les clients.
La start-up a été créée en 2016 par deux associés spécialisés en e-commerce, e-business et logistique. L’idée était de simplifier la logistique en Tunisie et d'optimiser les transports en les rendant moins chers et en facilitant l'obtention des devis de transport de la part des déménageurs, transporteurs, sociétés de transport international, affréteurs…
eFret.tn prend en compte différents types de services : le transport terrestre local (déménagement, colis, transport de marchandises et de tout bien en Tunisie) ; le transport international aérien (transport de marchandises, de colis et de fret, vers et à partir de la Tunisie en import ou en export) ; le transport international maritime (transport de marchandises, de conteneurs et de tout bien vers ou à partir de la Tunisie en import ou en export) ; le transit en douane (service de transitaires pour réaliser les formalités douanières pour toutes opérations d’import ou d’export vers ou à partir de la Tunisie).
Le concept de bourse de transport permet de rendre le transport plus optimisé et plus économique. Wajdi Ben Rejeb (photo), l'un des cofondateurs de la start-up, explique qu’en optimisant les déplacements des transporteurs à travers le groupage et la gestion du problème de retour à vide, eFret.tn permet de réduire les émissions de CO2 et contribue par conséquent à préserver l’environnement. Notons que la start-up tunisienne a été lauréate du prix Orange de l’entrepreneur social 2017. Ce qui, d’après Wajdi Ben Rejeb, a permis de multiplier par 10 le nombre d’annonces sur la plateforme.
Ruben Tchounyabe
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