Le pays a amorcé, depuis quelques années, une nouvelle ère en intégrant le numérique au cœur de sa stratégie de développement. Les autorités ambitionnent de stimuler l’innovation technologique et de moderniser ses services publics afin de renforcer sa compétitivité au niveau régional.

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a présenté, le vendredi 27 décembre, sa déclaration de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale. Ce document, qui repose sur un programme de réformes économiques ambitieuses visant à redresser le pays au cours des cinq prochaines années, place le numérique au cœur de la transformation et de la modernisation du Sénégal.

Parmi les premières initiatives annoncées figurent la numérisation des grands registres de l’État et le lancement d’une phase pilote du projet « Zéro papier », qui vise à simplifier les démarches administratives et à améliorer la qualité des services publics.

Dans sa déclaration, le gouvernement a également mis en avant sa volonté de soutenir le développement d’un écosystème d’acteurs réunissant des chercheurs, start-up et industriels, afin de promouvoir des investissements dans l’intelligence artificielle, le développement de logiciels, la cybersécurité, l’externalisation de services à haute valeur ajoutée et la gestion des données massives. L’objectif est d’offrir des solutions adaptées aux besoins des entreprises, tout en positionnant le Sénégal comme un hub technologique en Afrique de l’Ouest.

La modernisation du système éducatif constitue également une priorité. Le programme prévoit l’introduction de technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, dans les curricula scolaires, afin de préparer la jeunesse sénégalaise à l’économie numérique de demain. Ces réformes éducatives reflètent une volonté de renforcer le capital humain, pilier essentiel du développement technologique et économique du pays.

Le secteur de la santé bénéficie également de cette dynamique, avec un projet de numérisation intégrale et la mise à l’échelle du dossier patient informatisé. Ces mesures visent à améliorer l’accès aux soins et la gestion des services hospitaliers, tout en renforçant l’efficacité du système de santé national.

Ces réformes s’inscrivent dans le cadre du référentiel Sénégal 2050, qui trace la voie vers une prospérité partagée et une modernisation inclusive. L’annonce prochaine de la stratégie « New Deal Technologique », prévue pour janvier 2025, viendra préciser les contours de cette ambition numérique, illustrant comment le numérique peut devenir un pilier du redressement économique et social du Sénégal.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Numérique : les grands chantiers du Sénégal à l'horizon 2050

Published in Tech

Les autorités algériennes multiplient les actions pour accélérer la transformation numérique du pays. Après une année marquée par de nombreux projets, les perspectives des prochaines années prennent forme.

L’Algérie s’engage à accélérer sa transition numérique avec le lancement de plus de 500 projets pour la période 2025-2026. L’annonce a été faite par Meriem Benmouloud (photo), haut-commissaire à la numérisation, le mardi 24 décembre, lors de la rencontre Gouvernement-walis tenue au Palais des Nations à Alger. Ces initiatives visent principalement à moderniser les services publics, avec 75 % des projets dédiés à cet objectif.

« L’Algérie connaît une transition claire vers la numérisation qui exige la conjugaison de tous les efforts afin d’atteindre la transformation numérique escomptée et de placer, ainsi, l’Algérie en tête des classements mondiaux », a déclaré Mme Benmouloud, ajoutant que ces projets marquent une étape importante pour simplifier l’accès aux services publics et améliorer leur transparence.

Ces projets s’inscrivent dans la stratégie « Algérie Numérique 2030 », en cours d’élaboration. Structurée autour de cinq axes principaux – infrastructures, formation, gouvernance numérique, économie numérique et société numérique – cette stratégie comprend notamment la mise en place d’un Portail national interactif des services numériques et d’une plateforme d’interopérabilité. Ces outils visent à centraliser les démarches administratives, réduire les déplacements inutiles et faciliter l’accès à l’information, notamment pour les populations vivant dans les zones reculées.

Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’e-gouvernance. Actuellement, l’Algérie occupe la 116e place sur 193 pays dans le dernier indice de développement de l’e-gouvernement publié par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) pour 2024, avec un score de 0,5956. Bien qu’en légère progression par rapport à 2022 (score de 0,5611), ces initiatives doivent permettre au pays de renforcer sa compétitivité et de se positionner comme un leader régional en matière de transformation numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

L’Algérie a achevé l’élaboration de sa stratégie de transformation numérique 

Published in Tech

Le numérique s’impose comme un levier essentiel pour moderniser les services publics et renforcer leur accessibilité. En Afrique, cette révolution technologique ouvre de nouvelles perspectives pour rapprocher les administrations des citoyens et optimiser leur expérience.

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du Maroc a annoncé le lancement, le vendredi 20 décembre, de sa plateforme numérique baptisée E-Police. Ce portail interactif vise à simplifier l’accès des citoyens aux services administratifs policiers, marquant une étape clé dans la modernisation des institutions publiques du royaume.

Doté de technologies avancées d’e-administration, le portail intègre des fonctionnalités telles que la vérification d’identité à distance, le traitement rapide des demandes et une protection renforcée des données personnelles. Il s’inscrit dans une dynamique de digitalisation des services publics pour améliorer l’expérience utilisateur et répondre aux standards internationaux en matière de sécurité des données.

Le premier service numérique disponible sur E-Police est la fiche anthropométrique, désormais accessible en ligne via les systèmes de « Tiers de confiance » et « Identité numérique » conçus par la DGSN. Ce service permet aux citoyens d’effectuer leur demande à distance, réduisant ainsi les délais et simplifiant les démarches administratives.

En plus de ce service, E-Police propose déjà des options comme la prise de rendez-vous pour la carte d’identité nationale électronique et l’inscription aux concours de police. À terme, la plateforme intégrera davantage de services tels que le certificat de résidence ou le renouvellement de la carte nationale d’identité électronique, créant un guichet unique pour les démarches administratives.

Ce projet s’inscrit dans la vision « Digital Maroc 2030 », qui vise à positionner le Royaume parmi les leaders régionaux en matière de transformation numérique. Avec plus de 600 services déjà digitalisés, le Maroc ambitionne d’améliorer son classement dans l’indice des services en ligne des Nations unies, actuellement à la 90e place, et de répondre aux attentes croissantes des citoyens en termes d’efficacité et d’accessibilité.

En facilitant l’accès aux services publics, en accélérant les délais de traitement et en renforçant la transparence, E-Police symbolise un pas décisif vers une administration moderne, connectée et orientée vers l’amélioration de la qualité de vie des citoyens marocains.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Published in Gestion Publique

Le numérique en Afrique connaît une croissance rapide, transformant les administrations publiques à travers le continent. Cette évolution permet de renforcer l’efficacité des services et d’améliorer l’accès des citoyens aux ressources essentielles.

La République démocratique du Congo (RDC) a signé, le jeudi 19 décembre, un accord préliminaire avec Trident Digital Tech Holdings Ltd, une entreprise singapourienne spécialisée dans la transformation numérique. Cet accord établit un cadre de collaboration pour développer et mettre en œuvre une plateforme de gestion des identités numériques et des données des citoyens congolais.

« Choisir Trident pour cette initiative de transformation numérique cruciale reflète notre engagement à adopter et à coordonner des solutions innovantes au bénéfice de notre pays et de nos citoyens. Ce système de e-gouvernement améliorera considérablement l’accès aux services gouvernementaux dans notre pays », a déclaré Justin Inzun Kakiak, directeur général de l’Agence nationale de renseignement de la RDC.

La plateforme envisagée permettra un accès sécurisé et rationalisé à une large gamme de services gouvernementaux, tels que l’enregistrement des entreprises, les registres fonciers, les services d’immigration, l’état civil, ainsi que des fonctions de paiement et d’approbation numériques. Chaque service sera spécifiquement adapté aux besoins de la RDC, renforçant ainsi la transparence et l’efficacité administrative.

Le partenariat s’inscrit dans le cadre des efforts stratégiques de la RDC pour moderniser ses institutions publiques, renforcer la transparence et améliorer l’accès des citoyens aux services essentiels. Avec des solutions numériques sécurisées adaptées aux normes internationales, ce projet ambitionne d’établir un écosystème de confiance tout en protégeant les données personnelles des usagers.

Une fois mise en œuvre, la plateforme devrait transformer les interactions entre les citoyens et l’État, tout en attirant des investissements technologiques. L’objectif est de renforcer la position de la RDC en tant qu’acteur émergent de la transformation numérique en Afrique. Elle devrait également permettre au pays d’améliorer son classement en matière d’administration en ligne. Selon le rapport « E-Government Survey 2024 » des Nations unies, la RDC affiche un indice de développement de l’e-gouvernance de 0,2710 sur 1, se classant 179e sur 193 pays. Cette initiative vise à combler ce retard et à poser les bases d’une administration numérique moderne.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

La RDC sollicite l’aide de la France pour numériser sa bibliothèque nationale

Published in Actualités

La transformation numérique est devenue un levier essentiel pour accélérer le développement économique. En s’appuyant sur des partenariats stratégiques, les pays ambitionnent de moderniser leurs infrastructures et de créer un écosystème numérique inclusif et durable.

La ministre guinéenne des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), a reçu, le jeudi 12 décembre, une délégation de la Banque islamique de développement (BID). Cette rencontre avait pour objectif d’explorer de nouvelles opportunités de financement dans des secteurs numériques stratégiques tels que l’éducation, l’e-agriculture, la santé numérique, l’inclusion financière via les réseaux postaux, ainsi que le programme « Giga ».

 

« La ministre a mis un accent particulier sur la vision “Simandou 2040”, portée par le chef de l’État, qui place le numérique au cœur du développement durable et des infrastructures numériques, contribuant ainsi à l’intégration économique, à la transparence dans la gestion des ressources naturelles et à la compétitivité de la Guinée sur les marchés mondiaux », souligne un communiqué du ministère.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique de la Guinée, qui cherche à moderniser ses services publics, renforcer ses infrastructures et promouvoir un écosystème numérique inclusif. Le programme Simandou 2040, poursuivant les mêmes objectifs, ambitionne de mobiliser toutes les forces vives du pays, notamment les jeunes, pour faire de la Guinée une nation prospère et équitable d’ici 2040.

Cependant, des défis majeurs subsistent en matière de numérisation des services publics. Selon le rapport des Nations unies intitulé « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée affiche un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI). Ce résultat place le pays au 29e rang en Afrique et au 160e rang mondial, en deçà des moyennes continentale (0,4247) et mondiale (0,6382).

La BID pourrait jouer un rôle déterminant dans cette dynamique en mobilisant des ressources financières et en apportant son expertise technique. Elle pourrait notamment soutenir des initiatives dans divers domaines tels que l’e-agriculture, l’éducation numérique, la santé connectée, l’inclusion financière, ou encore le développement d’infrastructures numériques robustes, favorisant ainsi une transformation durable et inclusive en Guinée.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

La Guinée a multiplié par quatre la capacité du réseau national de fibre optique

Guinée : vers la création d’une académie de coopération numérique avec la Chine 

Published in Tech

Le pays poursuit son évolution vers la modernisation en introduisant des solutions numériques dans ses processus administratifs. Ce développement témoigne de la volonté des autorités de faciliter les démarches et d’optimiser l’accès aux services publics.

Le ministre tchadien des Finances, du Budget, de l’Économie et du Plan, Tahir Hamid Nguilin (photo), a procédé, le mercredi 11 décembre, au lancement officiel de la plateforme électronique de délivrance du visa électronique (e-Visa) au Tchad. Ce système vise à simplifier et à accélérer les démarches des voyageurs étrangers souhaitant se rendre au Tchad.

 

« Le Tchad est le 26e pays au monde à mettre en place le visa électronique, et nous devons nous en féliciter. Cela témoigne de l’engagement du maréchal Mahamat Idriss Déby Itno [président de la République] pour la digitalisation de nos services publics, une réalité désormais concrète et soutenue par le gouvernement », a déclaré Tahir Hamid Nguilin.

La plateforme « eVisa.td », déjà accessible, permet aux voyageurs de soumettre leur demande de visa, de payer les frais nécessaires et de recevoir leur visa par voie électronique. Le prix de l’e-visa pour un séjour de courte durée à entrées multiples et valable 90 jours est de 100 euros. Il est recommandé de faire la demande au moins sept jours avant la date d’entrée au Tchad.

L’initiative s’inscrit dans une dynamique de modernisation des services publics et de transformation numérique du Tchad. Elle intervient quelques jours seulement après le lancement du Projet d’appui à la transformation numérique (PATN) du Tchad financé par la Banque mondiale à hauteur de 76,45 milliards FCFA (environ 123,2 millions $). Le projet vise entre autres à réduire la fracture numérique, améliorer la connectivité et faciliter l’accès aux services publics numériques.

La mise en place du visa électronique au Tchad représente ainsi un progrès majeur pour la gestion des flux entrants et sortants sur le territoire. En centralisant les données et en utilisant des paiements électroniques, cette initiative permet non seulement de renforcer la sécurité et la transparence, mais aussi de simplifier l’accès aux services administratifs, réduisant ainsi les contraintes géographiques et les longues attentes dans les ambassades.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Le Tchad veut améliorer les services télécoms et réduire les coûts 

Published in Tech

L’ère numérique redéfinit les standards de fonctionnement des administrations publiques. Face à ces évolutions, les pays investissent dans des technologies avancées pour optimiser leurs services et renforcer leur attractivité économique.

La douane tunisienne a présenté, le jeudi 12 décembre lors d’un colloque national, son projet stratégique de modernisation : le « Nouveau système d’information douanier » (SINDA2). Prévu pour une mise en œuvre progressive dès 2025, ce système vise à transformer les procédures douanières en y intégrant des technologies avancées et en promouvant un environnement sans papier.

« Avec SINDA2, nous mettons en place un système qui simplifie les processus, renforce la compétitivité économique et instaure une gestion douanière plus transparente et efficace. Ce projet représente une étape clé dans notre engagement pour une transformation numérique durable », a affirmé Abdelkrim Abidi, directeur général de l’École nationale des douanes, lors de son intervention.

Conçu pour couvrir toutes les procédures douanières, SINDA2 repose sur des technologies avancées qui favorisent une gestion collaborative entre la douane et ses partenaires externes. Parmi ses objectifs clés figurent la numérisation complète des documents, la mise en œuvre d’une politique de gestion des risques et la promotion d’un environnement sans papier. L’interopérabilité avec les systèmes d’information d’organismes tiers constitue également un atout central du projet, renforçant la coordination interinstitutionnelle et améliorant la traçabilité des opérations.

L’initiative intervient dans un contexte où la Tunisie se distingue par sa performance en matière d’administration électronique, notamment grâce à des projets antérieurs de numérisation tels que TUNEPS, le système national de gestion en ligne des achats publics. Selon le rapport « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » du Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES), le pays occupe la première place en Afrique du Nord et la troisième au niveau continental en matière de développement de l'administration en ligne avec un indice de 0,6935 sur 1.

À travers des initiatives comme SINDA2, la Tunisie confirme sa volonté de devenir un modèle régional en matière de transformation numérique et de gouvernance moderne.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

LaTunisieveutrenforcersonpartenariatavec la Chine dans le numérique 

Published in Gestion Publique

La transformation numérique de l’éducation s’impose comme une priorité pour répondre aux défis d’inclusion et de qualité dans l’enseignement. En Afrique, des initiatives innovantes permettent de réinventer les méthodes pédagogiques en intégrant des outils technologiques adaptés aux besoins locaux.

Le projet Imaginecole, lancé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en réponse aux défis éducatifs posés par la pandémie de Covid-19, entre dans une nouvelle phase. Il sera désormais placé sous la responsabilité de l’État sénégalais et des acteurs locaux de l’enseignement, qui devront l’adapter aux spécificités du pays. Ce transfert, précédé d’un double atelier organisé à Dakar du lundi 9 au vendredi 13 décembre, symbolise la volonté de renforcer les capacités locales pour intégrer durablement les outils numériques dans l’enseignement.

« Nous arrivons à une étape où nous allons confier le projet au Sénégal. Nous avons développé de nombreuses formations sur le numérique, l’éducation et même l’utilisation de l’intelligence artificielle en classe. Il est temps que les autorités nationales prennent le relais pour poursuivre cette dynamique », a déclaré Idalina Ndiaye Rodriguez, coordonnatrice régionale de l’initiative Imaginecole pour l’UNESCO.

Conçue pour garantir la continuité pédagogique durant les crises, Imaginecole est une plateforme régionale accessible dans 11 pays d’Afrique francophone. Elle met à disposition des enseignants et des élèves des ressources numériques variées, allant des bandes dessinées éducatives aux outils d’intelligence artificielle. Ce projet s’inscrit dans un contexte où le Sénégal intensifie ses efforts pour bâtir une éducation inclusive et efficace. À cet égard, le pays a récemment obtenu un financement de 70 millions d’euros de la Development Bank of Southern Africa (DBSA) pour soutenir la transformation numérique de son système éducatif.

Le transfert d’Imaginecole promet de moderniser l’enseignement au Sénégal, en rendant les apprentissages plus interactifs et accessibles. Cette initiative pourrait également renforcer la motivation des élèves, réduire les inégalités éducatives et positionner le Sénégal comme un acteur clé de la transformation numérique en Afrique francophone.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Grâce à l’IA, Gabi Immelman encourage l’apprentissage autonome chez les élèves

Published in Tech

La numérisation des institutions culturelles est devenue un enjeu majeur pour de nombreux pays souhaitant préserver leur patrimoine tout en facilitant l’accès à la connaissance. Dans ce contexte, la collaboration internationale joue un rôle crucial pour soutenir ces initiatives de modernisation.

La République démocratique du Congo (RDC) sollicite l’assistance de la France pour la modernisation et la numérisation de sa Bibliothèque nationale. Ce projet ambitieux a été présenté par le député national Léonard She Okitundu lors de la visite de l’ambassadeur de France en RDC, Remy Maréchaux, à cette institution emblématique, le lundi 9 décembre.

« Doter la République démocratique du Congo, premier pays francophone, d’une bibliothèque nationale moderne revêt une importance cruciale pour la promotion et la préservation de la langue française dans le cadre de la diversité linguistique mondiale », a déclaré Léonard She Okitundu. Il a également souligné l’urgence de numériser cette institution pour répondre aux exigences actuelles, rappelant que le président Emmanuel Macron s’était déjà montré réceptif à cette initiative.

Ce plaidoyer s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique que la RDC mène à travers son Plan National du Numérique « Horizon 2025 ». La Bibliothèque nationale, créée en 1989 et véritable patrimoine du pays, se trouve confrontée à des défis majeurs liés à son état de dégradation, alors qu’elle conserve plus de 120 000 ouvrages et 700 000 photographies historiques en noir et blanc. Sans un processus de numérisation rapide, ces ressources précieuses risquent de se détériorer irrémédiablement ou d’être perdues en cas de catastrophe, telle qu’un incendie, mettant en péril des décennies d’efforts de conservation et d’enrichissement culturel.

Si les discussions sur un financement, évoquées par Remy Maréchaux, aboutissent, la numérisation de la Bibliothèque nationale apporterait plusieurs avantages notables. Elle permettrait non seulement de préserver les documents historiques face à l’usure du temps, mais aussi d’améliorer leur accessibilité en les rendant disponibles sur des plateformes numériques, facilitant ainsi leur consultation par un public plus large et diversifié. De plus, cette numérisation contribuerait à renforcer la diffusion du savoir et de la culture congolais à l’échelle mondiale.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Patrimoine immatériel : Diomaye Faye voit le numérique comme un atout pour le Sénégal

Published in Tech

Djibouti s’engage résolument dans l’ère numérique pour moderniser ses services publics et renforcer son développement durable. En établissant des partenariats stratégiques avec des acteurs mondiaux, le pays entend devenir un modèle de transformation digitale en Afrique de l’Est.

Le ministère djiboutien de l’Économie numérique et de l’Innovation (MDENI) a annoncé, le mardi 10 décembre, la signature d’un protocole d’accord avec la Fondation eGov, une organisation indienne spécialisée dans les solutions open-source pour les services publics. Ce partenariat vise à catalyser la transformation numérique de Djibouti à travers l’utilisation de la plateforme DIGIT, développée par eGov, afin d’améliorer la prestation des services publics, d’encourager l’innovation et de soutenir l’agenda numérique national.

« Ce partenariat représente une étape cruciale dans la réalisation de notre vision d’un Djibouti numériquement autonome. La mise en œuvre de solutions telles que le système de permis de construire va non seulement transformer les services publics, mais aussi positionner Djibouti comme un leader dans l’utilisation de la technologie pour stimuler la croissance urbaine durable », a déclaré Mariam Hamadou Ali (photo, à gauche), ministre de l’Économie numérique et de l’Innovation.

Créée en Inde, la Fondation eGov est un acteur mondial reconnu pour ses solutions numériques open-source destinées à améliorer la gouvernance et l’expérience des citoyens. Ce partenariat s’inscrit dans son engagement à fournir des biens publics numériques et à accompagner les pays en développement dans leur transformation numérique d’ici 2030. Pour Djibouti, il s’inscrit dans le cadre de la feuille de route « Djibouti Smart Nation », élaborée pour préparer la stratégie nationale de souveraineté numérique.

Dans le cadre de cette collaboration, plusieurs projets seront déployés, notamment la phase pilote d’un système de permis de construire pour rationaliser les processus administratifs et améliorer la transparence. La plateforme DIGIT sera également utilisée pour moderniser d’autres secteurs clés tels que la santé, l’assainissement, les finances publiques et la gouvernance locale. En outre, un programme de renforcement des capacités sera mis en place avec en projet un transfert de connaissances aux équipes locales pour une gestion autonome des outils numériques.

Ce partenariat marque une avancée majeure dans les efforts de modernisation des services publics à Djibouti. Bien que le pays se classe actuellement au 174e rang mondial selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024, avec un score de 0,2911 sur 1, en dessous des moyennes régionale (0,3903) et mondiale (0,6382), cette collaboration témoigne de la volonté du gouvernement djiboutien de relever ces défis.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Djibouti adopte une stratégie nationale de cybersécurité pour 2024-2030

Published in Tech
Page 40 sur 144

Please publish modules in offcanvas position.