Le pays mise sur la transformation numérique pour son développement socioéconomique. Le gouvernement multiplie les initiatives pour exploiter le numérique afin d’améliorer l’accès aux services, renforcer la transparence et stimuler l’innovation.
Abdourahmane Sarr, ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a inauguré la semaine dernière une plateforme numérique dédiée à l’obtention du Numéro d'identification nationale des entreprises et des associations (NINEA). Cette initiative pourrait contribuer à simplifier et accélérer les démarches administratives pour l’enregistrement des entreprises et associations.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique du Sénégal, le « New Deal Technologique », qui vise à positionner le pays comme un leader régional de l’innovation. Le gouvernement met un accent particulier sur la numérisation des services publics et privés afin d’améliorer l’efficacité administrative, l’inclusion numérique et la transparence.
« L’immatriculation au NINEA englobe les entreprises exerçant une activité au Sénégal, les associations nationales ou étrangères régulièrement déclarées ou autorisées, les syndicats professionnels, les administrations publiques centrales, les établissements publics, les collectivités locales et les partis politiques, les opérateurs occasionnels, les propriétaires fonciers, les organisations non gouvernementales (ONG), etc. », explique l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) dans son rapport pour le troisième trimestre 2023.
Toutefois, il convient de rappeler que l’utilisation de la plateforme dépendra de l’accès de la population à l’Internet. Selon la plateforme DataReportal, le Sénégal comptait 10,79 millions d’abonnés Internet pour un taux de pénétration de 60%.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les solutions digitales augmentent la célérité des services publics, améliorent leur transparence et facilite l’accès des citoyens à une administration plus moderne et performante.
Le jeudi 30 janvier, la Côte d'Ivoire a franchi une nouvelle étape dans la modernisation de son administration publique avec le lancement officiel de la plateforme e-Justice. Destinée à simplifier l’accès aux services judiciaires, cette initiative permet désormais aux citoyens de Yopougon et Dabou de lancer en ligne leurs demandes de certificat de nationalité.
La plateforme permet notamment l’attribution d’un numéro unique à chaque demandeur, l’utilisation d’un cachet électronique visible (CEV) et un système d’authentification via l’application VERIF de l’Office national de l'état civil et de l'Identification (ONECI). Les utilisateurs peuvent suivre l’évolution de leur dossier en temps réel, réduisant ainsi les contraintes administratives.
« La justice doit être un service accessible, fluide et transparent pour tous. Aujourd’hui, c’est un jalon fondamental que nous posons sur le chemin d’une Côte d’Ivoire plus moderne. Cette plateforme est un symbole de transformation et de progrès, au service de chaque Ivoirien » a déclaré le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Jean Sansan Kambile.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique visant à améliorer l’efficacité des services publics. Selon le dernier rapport des Nations unies sur l’e-gouvernance, la Côte d’Ivoire occupe la 124ᵉ place sur 193 pays à l’indice de développement de l’administration en ligne, avec un score de 0,5587 sur 1. Si le pays progresse, notamment grâce à des initiatives comme e-Justice, ce classement montre qu’il reste des efforts à faire pour atteindre les standards des administrations numériques les plus avancées.
Cette plateforme marque le début d’une transformation numérique pour le secteur judiciaire. Dans quelques mois, le projet sera étendu à d’autres juridictions et à de nouveaux services, notamment la gestion des casiers judiciaires. À terme, l’initiative vise à harmoniser et moderniser l’ensemble du système judiciaire ivoirien, offrant ainsi à tous les citoyens un accès simplifié, sécurisé et plus efficace aux services de justice.
Samira Njoya
Edité par : Feriol Bewa
Dans un contexte de transformation numérique profonde, le Gabon adopte des solutions technologiques de pointe pour moderniser ses services publics. L'objectif est de consolider sa position de leader en matière de e-gouvernance, tout en modernisant les infrastructures urbaines essentielles.
Le ministre gabonais des Transports et de la Marine marchande, Jonathan Ignoumba (photo, au centre), a signé, le mercredi 29 janvier, un mémorandum d’entente avec la société DSD, spécialisée dans la numérisation. Cette initiative vise à moderniser les documents de transport, tels que les permis de conduire et les cartes grises, tout en améliorant les infrastructures urbaines de Libreville grâce à des solutions innovantes, comme les parkings rotatifs et l’installation de feux tricolores intelligents.
Djemory Doumbouya, directeur général de DSD, a souligné que son entreprise, déjà active en Guinée, en Ouganda et au Libéria, mobilisera rapidement les ressources nécessaires pour mener les études de faisabilité. « Après cette signature, nous devrons élaborer un business plan, définir un calendrier d’exécution et soumettre ces éléments aux autorités gabonaises pour validation avant la signature du contrat définitif », a-t-il précisé.
L’initiative peut s’inscrire dans le cadre du programme « Gabon Digital » dont l’une des priorités est la modernisation des services publics et la simplification des procédures administratives. Une plateforme sera mise en œuvre à cet effet au cours de l’année selon le Comité de pilotage (Copil) dudit projet démarré en novembre dernier.
Si les parties parviennent à s’entendre sur les modalités de mise en œuvre, le projet devrait permettre d’améliorer la gestion du trafic dans une capitale de près de 1 million d’habitants, soit environ 50 % de la population gabonaise. Libreville, confrontée à une congestion routière croissante, pourrait ainsi bénéficier de solutions concrètes pour réduire les embouteillages, améliorer la sécurité routière et optimiser l’utilisation de l’espace urbain.
En parallèle, la numérisation des documents de transport devrait offrir de nombreux avantages, notamment une réduction des fraudes, une meilleure traçabilité des informations, une simplification des démarches administratives pour les citoyens et une plus grande efficacité dans la gestion des infrastructures publiques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement italien ambitionne de faire du pays un hub numérique et d’innovation en Afrique de l’Est. Le pays mise sur la coopération internationale pour atteindre cet objectif.
Ahmed Shide, ministre éthiopien des Finances, a signé en début de semaine un accord de subvention de 4,5 millions d’euros (4,6 millions de dollars) avec Anna Maria Bernini, ministre des Universités et de la Recherche d’Italie. Cette collaboration vise notamment à favoriser l’émergence des start-up et à accélérer l’adoption des services numériques en Éthiopie.
Plus précisément, ce partenariat prévoit la mise en place d’un centre de services électroniques et d’incubation de start-up, ainsi que la création d’un centre de formation et d’un pôle de développement des talents en haute technologie. Il inclut également l’ouverture d’un Fab Lab (Fabrication Laboratory) équipé d’outils de pointe pour la fabrication et le prototypage.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan « Digital Ethiopia 2025 », qui vise à exploiter les opportunités du numérique pour propulser le pays vers une économie fondée sur la connaissance et l’innovation. L’Éthiopie s’est déjà associée au Global Innovation Initiative Group (GIIG) pour soutenir l’innovation en développant l’écosystème des start-up à l’échelle nationale. Le pays a également lancé une initiative visant à former cinq millions de codeurs d’ici 2026.
Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), les investissements dans les technologies mobiles et la numérisation devraient dynamiser des secteurs clés tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services publics. Ces initiatives devraient également permettre la création de plus d’un million de nouveaux emplois, tout en générant 57 milliards de birrs (environ 446,4 millions $) en recettes fiscales. Par ailleurs, l’essor du numérique pourrait stimuler la croissance dans tous les secteurs, avec une contribution estimée à 140 milliards de birrs pour l’agriculture et 114 milliards de birrs pour l’industrie manufacturière d’ici 2028.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Afrique, les start-up jouent un rôle croissant dans le développement technologique, stimulant l’innovation, favorisant la création d’emplois et attirant les investissements. Leur essor nécessite un cadre propice pour maximiser leur impact et renforcer leur contribution à l’économie numérique.
Le cadre légal pour la création et la promotion des start-up au Sénégal prend une nouvelle dimension. Le gouvernement a adopté, lors du Conseil des ministres du mercredi 29 janvier, le décret d’application de la loi n° 2020-01 du 6 janvier 2020, portant sur la création et la promotion des start-up. Ce décret, tant attendu, après plusieurs années de discussions, établit un cadre réglementaire clair et des incitations pour soutenir les jeunes entreprises innovantes.
Cette loi a pour objectif de stimuler la création et le développement des start-up au Sénégal, en mettant l’accent sur des principes clés tels que la créativité, l'innovation, l’utilisation des nouvelles technologies et la compétitivité tant au niveau national qu’international. Pour être éligibles à ce statut, les start-up doivent être implantées au Sénégal et avoir au moins un tiers de leur capital détenu par des Sénégalais, résidents ou expatriés. Les entreprises existantes qui répondent aux critères définis par la loi pourront également bénéficier de ce statut, avec des avantages tels que des mesures de facilitation, des régimes douaniers privilégiés, des programmes de formation et de renforcement des capacités, des incitations fiscales spécifiques, ainsi que des opportunités de financement.
L’adoption de ce projet de loi s’inscrit dans le cadre d’une transformation numérique plus large du Sénégal. En février prochain, le pays lancera le « New Deal Technologique », un programme ambitieux visant à transformer l’économie sénégalaise autour de quatre axes majeurs, dont l’innovation et l’entrepreneuriat technologique. Un protocole d’accord a déjà été signé avec la firme américaine Google, afin de fournir des solutions d’intelligence artificielle et des outils numériques pour accélérer la croissance des start-up et des PME sénégalaises.
L’entrée en vigueur de cette loi marque une avancée significative pour le Sénégal. En créant un environnement favorable à l’émergence de start-up, elle ouvre la voie à un dynamisme entrepreneurial renforcé, à une compétitivité accrue sur les marchés internationaux et à une accélération de la transformation numérique du pays. Ce cadre juridique structuré devrait également attirer davantage d’investisseurs et stimuler la croissance du secteur technologique, faisant du Sénégal un pôle d’innovation incontournable en Afrique de l’Ouest.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Maroc mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Au cours des derniers mois, le royaume chérifien s’est déjà rapproché de pays comme l’Arabie saoudite, le Portugal et l’Estonie.
Le royaume explore les moyens de renforcer sa coopération avec la Finlande en ce qui concerne la transformation numérique. La question a été au cœur des échanges lors d’une rencontre entre Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à droite), ministre marocaine de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Lulu Ranne (photo, à gauche), ministre finlandaise des Transports et des Communications, le mardi 28 janvier lors de la visite d'une délégation marocaine en Finlande.
Les échanges entre les deux parties ont notamment porté sur les domaines de la recherche, de l’innovation technologique, des infrastructures numériques et des données. Selon le communiqué du ministère marocain de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Mme El Fallah Seghrouchni a souligné « l’importance de tirer parti de l’expérience finlandaise en intelligence artificielle et en technologies avancées, tout en insistant sur la nécessité de partager les meilleures pratiques pour renforcer l’expertise marocaine dans ces domaines ». Elle a également rencontré des acteurs finlandais du secteur des technologies comme Nokia.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération internationale du gouvernement marocain pour la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie de transformation numérique, « Digital Maroc 2030 », lancée officiellement en septembre. Un protocole d’accord a déjà été signé en décembre avec l’Arabie saoudite pour renforcer la coopération en ce qui concerne l’e-gouvernement. Le royaume chérifien s’était également rapproché de l’Arabie saoudite, du Portugal et de l’Estonie, ce dernier étant considéré comme l’un des champions mondiaux en matière de transformation numérique.
Actuellement, le Maroc occupe la 4e place en Afrique et la 90e au niveau mondial selon l’indice de développement de l’e-gouvernement 2024 des Nations unies. Avec un score de 0,6841 sur 1, le royaume dépasse les moyennes de l’Afrique du Nord (0,5776), de l’Afrique (0,4247) et même du monde (0,6382). Cependant, des efforts restent nécessaires, notamment pour renforcer le développement du capital humain et améliorer les services en ligne. En matière de cybersécurité, le Maroc se distingue également comme un modèle à suivre. Cependant, il doit intensifier ses actions en matière de renforcement des mesures et de développement des capacités.
De son côté, la Finlande est 9e mondiale en matière d’e-gouvernement. Le pays est également classé parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) ayant validé tous les piliers avec le score maximal (20/20) : mesures législatives, mesures techniques, mesures organisationnelles, mesures de développement des capacités et mesures de coopération.
Les efforts de coopération du gouvernement marocain pourraient accélérer la réalisation de l’ambition des autorités de faire du numérique un des piliers du développement socioéconomique, avec une contribution de 100 milliards de dirhams marocains (environ 10 milliards $) d’ici 2030. Toutefois, il est important de souligner que les discussions avec la Finlande en sont encore à un stade préliminaire. Aucun accord n’a été signé ou même annoncé entre les deux parties.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux défis de la mobilisation des ressources, plusieurs nations africaines optent pour des outils numériques innovants. Ces solutions modernisent la gestion fiscale, renforcent la transparence et soutiennent les efforts de développement en rendant les administrations plus efficaces et accessibles.
La République centrafricaine (RCA) a adopté l’e-Tax, un outil numérique destiné à simplifier et améliorer la collecte des impôts et des taxes. Le lundi 27 janvier, un atelier d’information et de formation s'est ouvert à Bangui pour initier les agents de la Direction générale des impôts et des domaines (DGID) ainsi que les contribuables à l’utilisation de cette plateforme.
La #RCA se transforme avec e-Taxe, un outil numérique au service des impôts et douanes.
— Union européenne en République Centrafricaine (@EU_Centrafrique) January 27, 2025
✔️ Avantages : rapidité, efficacité, réduction des coûts et lutte contre la fraude.
Une avancée pour financer le développement et attirer les investisseurs ! 🌟 #Innovation #eTaxe pic.twitter.com/EuZBtTtGBF
L'initiative soutenue par l'Union européenne, vise à améliorer l'efficacité, la transparence, et à réduire les coûts liés à la gestion fiscale. « La modernisation de l’administration fiscale par les soins de la digitalisation est un levier essentiel pour améliorer la collecte des re
La #RCA se transforme avec e-Taxe, un outil numérique au service des impôts et douanes.
— Union européenne en République Centrafricaine (@EU_Centrafrique) January 27, 2025
✔️ Avantages : rapidité, efficacité, réduction des coûts et lutte contre la fraude.
Une avancée pour financer le développement et attirer les investisseurs ! 🌟 #Innovation #eTaxe pic.twitter.com/EuZBtTtGBF
cettes publiques, garantir la transparence, et renforcer la lutte contre la fraude fiscale », a souligné Jean Marc Dewerpe, chef de la coopération de l’Union européenne en RCA.
L’adoption de l’e-Tax reflète la volonté du gouvernement centrafricain de moderniser ses services publics et de renforcer l’autonomie financière du pays. À ce jour, 301 grandes entreprises et 325 moyennes entreprises ont déjà été immatriculées sur la plateforme, et de nombreux contribuables commencent à bénéficier des avantages qu’elle offre. La plateforme introduit des fonctionnalités telles que la télédéclaration et le télépaiement des impôts.
La mise en œuvre réussie de l’e-Tax devrait permettre d’améliorer significativement la collecte des impôts, de renforcer le civisme fiscal des citoyens et de garantir davantage de transparence dans la gestion publique. Avec cette initiative, le pays ambitionne également de combler son retard dans l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), où il occupe actuellement la 182e place mondiale avec un score de 0,0947 sur 1, selon les Nations unies.
Samira Njoya
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L’inclusion financière fait partie des priorités du gouvernement guinéen. Dans cette dynamique, plusieurs initiatives sont en cours pour élargir l’accès aux services financiers numériques.
Le vendredi 24 janvier, la société Digital Wallet-Guinée (Diwalgi S.A.) a officiellement lancé Kulu-Guinée, une nouvelle solution de monnaie électronique. La cérémonie, qui s’est tenue en présence des autorités guinéennes, marque une avancée majeure dans les efforts de numérisation de l’économie nationale.
𝗠𝗣𝗧𝗘𝗡 / 𝗟𝗮𝗻𝗰𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗹𝗮𝘁𝗲𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲 𝗞𝘂𝗹𝘂-𝗚𝘂𝗶𝗻𝗲́𝗲 : U𝗻 S𝘆𝘀𝘁𝗲̀𝗺𝗲 𝗱𝗲 𝗽𝗮𝗶𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗲́𝗹𝗲𝗰𝘁𝗿𝗼𝗻𝗶𝗾𝘂𝗲.
— Rose Pola Pricemou (@rppola) January 25, 2025
Le vendredi 24 janvier 2025, j'ai participé au lancement officiel de la plateforme Kulu-Guinée, une solution innovante de… pic.twitter.com/JfTtJ2fN4r
« Près de 60 % de la population adulte guinéenne n’a toujours pas accès aux services financiers formels. Une situation qui expose une grande partie de nos concitoyens, notamment les commerçants et les travailleurs informels, à des risques considérables. Kulu représente une solution innovante qui contribue non seulement à l’inclusion financière, mais aussi à la sécurité des transactions, tout en facilitant l’intégration de nos citoyens dans l’économie formelle », a déclaré Rose Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Économie numérique.
La nouvelle plateforme Kulu-Guinée offre une multitude de services, dont des transferts d’argent sécurisés grâce à un QR Code, un numéro de téléphone ou un identifiant unique Kulu. Elle propose également des services de paiement pour des besoins quotidiens, comme les achats, les frais de transport, les prestations de coiffure ou de restauration, ainsi que le règlement des salaires.
Cette initiative privée s’inscrit dans le cadre des efforts continus du gouvernement pour accélérer la transformation numérique du pays, notamment à travers le plan stratégique Simandou 2040, qui positionne le numérique comme un moteur clé de la modernisation économique.
Ainsi, l'application devrait permettre de renforcer l'inclusion financière numérique, offrir une solution de paiement plus sûre et plus pratique, et faciliter l'intégration de la population guinéenne dans l'économie formelle, en particulier les travailleurs informels.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Tout comme de nombreux autres pays africains, le Cameroun aspire à intégrer les TIC dans les services publics pour améliorer leur gestion. Cette transformation repose notamment sur la formation des agents de l’État pour moderniser l’administration et répondre aux défis du numérique.
Le Cameroun se prépare à entamer la construction de quatre smart campus dans la capitale Yaoundé. L’information a été dévoilée le lundi 20 janvier lors de la première session du Comité de pilotage du projet, co-présidée par Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, et Joseph Le (photo, au centre), ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative. Ce projet, fruit d’un partenariat avec l'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique du gouvernement camerounais visant à moderniser son administration publique.
« Les 4 smart campus vont permettre d’accélérer la sensibilisation et la formation des jeunes Camerounais. KOICA nous a présenté les plans de ces 4 smart campus, et en juin au plus tard, les travaux devraient commencer simultanément sur les 4 sites de telle sorte qu’au terme des 24 mois prévus, nous ayons déjà nos smart campus », a déclaré Joseph Le.
Avec un budget de 8 millions de dollars, le projet a pour objectif de promouvoir l’e-gouvernement et de former les agents publics actuels et futurs à l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC). Les campus seront construits sur quatre sites stratégiques à savoir l’École Nationale d’administration et de Magistrature (ENAM), l’École nationale des Postes, Télécommunications et Technologies de l’Information et de la Communication (SUP’PTIC), l’Institut supérieur de management public (ISMP), ainsi qu’au ministère chargé de la Fonction publique.
Ce projet constitue un jalon essentiel pour améliorer la position du Cameroun dans le classement mondial de l’e-gouvernement des Nations Unies où le pays occupe actuellement la 155ᵉ place avec un score de 0.4294 sur 1, après avoir perdu 14 places par rapport à 2022. En modernisant son administration et en renforçant les compétences des jeunes générations, le Cameroun aspire à construire une administration publique plus performante et résiliente face aux défis du 21ᵉ siècle.
Samira Njoya
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Sixième mondial en matière d’e-gouvernement, l’Arabie saoudite attire plusieurs pays africains en quête de partenaire dans la transformation numérique. Un protocole d’accord dans ce domaine a été signé avec le Maroc en décembre 2024.
Le Rwanda veut collaborer avec l’Arabie saoudite dans la transformation numérique. Paula Ingabire (photo, à gauche), ministre rwandaise des TIC et de l’Innovation, a discuté de partenariat en début de semaine avec Abdullah Alswaha (photo, à droite), ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information. C’était en marge du Forum économique mondial (FEM), qui se tient du 20 au 24 janvier à Davos, en Suisse.
Les discussions entre les deux parties ont notamment porté sur l'innovation, la technologie, l’intelligence artificielle et le renforcement des capacités technologiques. Le partenariat, une fois concrétisé, se fera sous l’égide de l’Organisation de Coopération Numérique (DCO), basée à Riyad, en Arabie saoudite.
Ce rapprochement peut s’inscrire dans le cadre de la vision du Rwanda d’exploiter les TIC et l'innovation pour accélérer la croissance et réduire la pauvreté afin de devenir une économie fondée sur le savoir et un pays à revenu intermédiaire supérieur d'ici 2035.
L’Arabie saoudite se classe sixième mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies en 2024. Le royaume affiche un score de 0,9602 sur 1. Pour les sous-indices des services en ligne et de l’infrastructure télécoms, le pays affiche des scores respectifs de 0,9900 et 0,9841. De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le pays parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité, ayant validé tous les cinq piliers composant l’indice de cybersécurité.
En matière d’e-gouvernement, le Rwanda pointe à la 118e place mondiale avec un score de 0,5799 sur 1, au-dessus des scores moyens en Afrique de l’Est (0,3903) et en Afrique (0,4247), mais en dessous de la moyenne mondiale (0,6382). En matière de cybersécurité, le pays est parmi les exemples à suivre comme l’Arabie saoudite. Toutefois, il doit encore faire des efforts en ce qui concerne les mesures techniques, selon l’UIT.
La collaboration envisagée avec l'Arabie saoudite pourrait jouer un rôle clé dans l'accélération de la transformation numérique du Rwanda. Cependant, bien que des orientations générales aient été évoquées, les détails précis des axes de coopération restent à définir. Par ailleurs, les discussions entre les deux parties n'en sont qu'à un stade préliminaire, et aucun accord n'a encore été signé ou officiellement annoncé.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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