Ces dernières années, l'accélération du processus de numérisation est devenue une priorité pour l'Etat algérien. Dans ce cadre, le pays élabore une feuille de route pour guider cette transformation.
L'Algérie s'apprête à se doter d'une nouvelle stratégie de transformation numérique. La version finale de cette stratégie a été soumise en juin à la présidence de la République pour approbation. C'est ce qu'a annoncé Meriem Benmouloud, haut-commissaire à la numérisation, lors d’un entretien à la télévision algérienne le lundi 22 juillet.
Selon Meriem Benmouloud, cette stratégie, la première du genre depuis l’indépendance, vise à transformer la gestion classique basée sur le papier en une gestion numérique, à instaurer la transparence, à lutter contre la bureaucratie, à garantir un accès équitable à l’information et à améliorer la performance des entreprises économiques tout en assurant la qualité des services.
La Stratégie, qui s'étend jusqu’à 2029, répond aux exigences socio-économiques et culturelles actuelles et repose sur deux piliers essentiels : une loi sur la numérisation en cours d’élaboration et la sécurité informatique et cybernétique. La loi sur la numérisation encadrera et régulera le domaine numérique, levant les obstacles administratifs et remédiant aux failles technologiques. La sécurité informatique et cybernétique sera renforcée grâce à une collaboration avec le ministère de la Défense nationale.
Le projet de numérisation de l'Algérie, porté par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, vise à atteindre un développement durable local. Lancé dès son investiture en 2019, il a franchi des étapes significatives ces deux dernières années pour rattraper le retard accumulé en raison du manque de moyens, de la résistance bureaucratique et de la complexité de certains secteurs.
Les premiers résultats se sont fait ressentir dans le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) publié en décembre 2023. L’Algérie a enregistré une avancée significative dans l’Indice de développement des TIC (IDI), passant de la 102ᵉ à la 88ᵉ position parmi les 169 pays membres de l’UIT, soit un bond de 14 places. Cette progression s’accompagne d’un score de 77,8 points, dépassant ainsi la moyenne africaine (47,4 points), la moyenne des pays arabes (74,5 points) et la moyenne des pays à revenu intermédiaire (62 points).
Samira Njoya
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Le ministère de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques a organisé le lundi 22 juillet à Ouagadougou une séance de formation destinée aux secrétaires des départements ministériels chargés du numérique. Cette formation visait à échanger sur leurs rôles et leurs responsabilités dans le processus de dématérialisation, afin d'aider le département à atteindre les performances souhaitées. Cette session fait suite à une formation des directeurs des systèmes d’information (DSI) des ministères et institutions publiques organisée du 17 au 21 juillet à Koudougou.
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Héberger ses propres données est essentiel pour un continent en pleine expansion numérique. Disposer d'infrastructures locales garantit non seulement l'indépendance, mais aussi une meilleure sécurité et un contrôle accru des informations sensibles.
Le cabinet d’études et de management des entreprises et des organisations Essor Services prévoit de lancer un centre de données au Burkina Faso, en partenariat avec la société costaricaine Kaia Energy. Le sujet a été au cœur de discussions entre les deux partenaires et Aminata Zerbo/Sabane (photo, au centre), ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, le lundi 22 juillet.
« Nous avons présenté ce projet à la ministre qui a trouvé que c’est un projet qui est attendu et qui va répondre à des besoins réels pour le Burkina Faso. La ministre a salué l’initiative et est disposée à nous accompagner », a déclaré Fidèle Rinsinda Komboigo, directeur général d’Essor Services.
Le nouveau centre de données sera alimenté par une centrale qui va transformer les ordures ménagères en électricité avec une capacité d’environ 12 mégawatts. Le centre de données servira pour le traitement, l’hébergement et le transfert des données vers l'international. Le projet devrait être achevé avant novembre 2025.
L’initiative intervient alors que le gouvernement burkinabè est engagé dans une « dynamique de digitalisation ». L’exécutif ambitionne d’introduire le numérique dans tous les secteurs afin d’en faire un instrument de transformation de la société et de développement socioéconomique. Selon le responsable d’Essor Services, ce projet représente une modeste contribution de leur structure à la mise en œuvre de la politique de numérisation de l’économie burkinabè.
Le centre de données devrait permettre de réduire la dépendance du Burkina Faso vis-à-vis des infrastructures de données étrangères, tout en renforçant la sécurité des données nationales. De plus, en utilisant les ordures ménagères comme source d’énergie, le projet contribuera à la gestion des déchets et à la promotion de l'énergie durable, tout en créant des emplois et en stimulant l’économie locale.
Samira Njoya
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Selon l'ONU, l'Afrique subsaharienne présente les taux les plus élevés d'exclusion éducative au monde, avec environ 98 millions d'enfants non scolarisés. Pour remédier à cette situation, les gouvernements et divers partenaires internationaux mettent en place plusieurs initiatives.
Le fabricant chinois de téléphones mobiles Tecno a annoncé le jeudi 18 juillet la signature d’un partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) au Nigeria. Cette initiative vise à soutenir la mise en œuvre du « Nigeria Learning Passport », une plateforme d'apprentissage numérique destinée aux enfants, en particulier ceux des zones reculées et mal desservies.
We are pleased to partner with @tecnomobile to enhance the reach and impact of the #NigeriaLearningPassport. This collaboration will allow us to provide more children, especially those in remote and underserved areas, with the quality education they deserve. #ForEveryChild https://t.co/QInmRGk2YJ
— UNICEF Nigeria (@UNICEF_Nigeria) July 18, 2024
« L'apprentissage numérique est un outil puissant pour combler les lacunes en matière d'éducation et faire en sorte que chaque enfant ait la possibilité d'apprendre et de s'épanouir. Avec le soutien de Tecno, nous nous rapprochons de notre objectif de rendre l'éducation accessible à tous les enfants du Nigeria et de leur donner les moyens de se construire un avenir meilleur », a déclaré Cristian Munduate, représentante de l'Unicef au Nigeria.
Le Nigeria, comme de nombreux autres pays africains, fait face à un taux élevé de non scolarisation. Selon des données de l'Unicef publiées en 2022, environ 18,3 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, ce qui place le Nigeria parmi les pays avec le plus grand nombre d'enfants non scolarisés au monde. L'insécurité est la principale cause de cette situation.
Pour remédier à cette crise, le ministère fédéral de l'Education et l'Unicef ont lancé le programme « Nigeria Learning Passport » en 2022, dans le cadre de la stratégie globale de l’Unicef en matière d’éducation mise en place en 2018. En 2024, l’organisation prévoit d'étendre ce programme pour inclure des contenus hors ligne pour 50 000 enfants vivant dans des zones isolées et à faibles revenus, dans le but de réduire davantage le fossé éducatif et d'améliorer la qualité de l'éducation.
Le partenariat avec Tecno devrait permettre d'avancer vers la réalisation de cet objectif en renforçant le développement des contenus, l'achat et la maintenance des équipements techniques, et la formation professionnelle des éducateurs. A noter que le programme s'est étendu à 19 Etats nigérians, classant le pays au deuxième rang de ceux participant avec environ 888 000 utilisateurs inscrits.
Samira Njoya
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Les pays africains reconnaissent pleinement les avantages que la numérisation peut apporter à leurs économies. Ils s'engagent désormais avec détermination à exploiter ces opportunités pour en maximiser les bénéfices.
Au Mali, il est désormais possible d’utiliser son téléphone portable pour payer certains services publics tels que la carte d’identité, les contraventions de police et les actes d’état civil. Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta (photo), a présidé le vendredi 19 juillet à Koulouba le lancement de la première phase de la numérisation des services publics et des moyens de paiement. Ce projet marque un tournant décisif dans la modernisation des services administratifs du pays.
« Cette première phase, initialement déployée à Bamako, sera progressivement étendue à toutes les régions du Mali et aux représentations diplomatiques. Ce processus inclura progressivement tous les services publics, y compris les impôts et les marchés publics », informe le communiqué de la présidence de la République.
Le lancement de ce programme s’inscrit dans une vision plus large de développement et de modernisation du Mali, où l'innovation technologique joue un rôle central. L’initiative, portée par le président de la Transition, avait été annoncée dans son discours à Sikasso le 22 juin 2024. Elle prévoit, en seconde phase, la numérisation de l’administration générale.
L’objectif est de simplifier les démarches, de réduire les délais de traitement et d'optimiser la collecte des recettes publiques. En outre, cette transformation devrait contribuer à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions publiques, en garantissant une gestion plus transparente et plus efficace des affaires publiques.
Il faut noter que le Mali accuse un certain retard dans ce domaine. En 2022, le pays figurait au 178e rang mondial du classement de l’ONU e-Government Development Index sur le développement de l'administration électronique. Ce nouvel élan est donc crucial pour rattraper le retard et promouvoir une administration plus moderne.
Samira Njoya
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L’exécutif guinéen veut faire du numérique un moteur de croissance économique. Conscient des enjeux, le pays mise sur une collaboration étroite entre divers acteurs pour atteindre ses objectifs.
Les Nations unies ont réaffirmé leur engagement à soutenir la transformation numérique en cours en Guinée. Ce sujet a été au cœur des discussions entre la ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, à droite), et Kristele Younes (photo, à gauche), la coordinatrice des Nations unies en Guinée, le vendredi 19 juillet.
Lors de cette rencontre, plusieurs projets prioritaires pour la Guinée ont été présentés à la coordonnatrice. Il s’agit, entre autres, de la connectivité des écoles et des universités à Internet via le projet GIGA, de l'élaboration d'une politique nationale d'intelligence artificielle, du renforcement de la cybersécurité des systèmes informatiques guinéens face aux cyberattaques, ainsi que de l'amélioration des compétences du personnel grâce à des programmes de formation axés sur la modernisation informatique.
A l’issue des échanges, Kristele Younes a réaffirmé le soutien des Nations unies à la Guinée, soulignant que la connectivité est une priorité pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Les deux parties ont convenu de créer une plateforme rassemblant partenaires techniques et financiers afin de coordonner la stratégie numérique du gouvernement guinéen.
Notons que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement guinéen pour développer le numérique dans le pays grâce à des partenariats stratégiques. Elle intervient quelques jours après un échange avec Shamika Sirimanne, directrice de la technologie, de l'innovation et de la recherche à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ouvrant la voie à une future collaboration prometteuse.
A travers ces partenariats, le gouvernement guinéen ambitionne de renforcer l’accès à Internet, d'élargir l’utilisation du haut débit sur le territoire guinéen, de promouvoir et de développer le marché numérique, de réduire le coût d’accès à Internet, de développer et de renforcer la recherche et la formation dans le domaine numérique, ainsi que de renforcer la cybersécurité sur l'ensemble du territoire.
Samira Njoya
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Le ministère burkinabè de la Transition numérique, des Postes et des Communications électroniques, en collaboration avec le cabinet YILYS, organise une formation à Koudougou, prévue jusqu'au dimanche 21 juillet. Débuté le 17 juillet, Le séminaire est destiné aux Directeurs des Systèmes d'Information (DSI) des ministères et institutions publiques. Son objectif est de renforcer leurs compétences afin de garantir une mise en œuvre efficace de la dématérialisation des procédures administratives.
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Le gouvernement ambitionne de transformer le Cameroun en un pays émergent à l’horizon 2035. Pour ce faire, l'exécutif met un accent particulier sur le développement des TIC, considérées comme des leviers essentiels pour accélérer la réalisation de ses objectifs de développement.
Le Cameroun a obtenu 18,4 millions de dollars de la République de Corée pour financer trois projets axés sur la transformation numérique. Ce financement résulte d’un accord sur les aides non remboursables signé le jeudi 11 juillet entre le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey (photo, à droite), et l’ambassadeur de la République de Corée du Sud au Cameroun, Nam Ki-Wook (photo, à gauche).
L’initiative vise à améliorer la prestation des services publics, l’accès aux services de base et à renforcer les capacités des institutions nationales, contribuant ainsi au développement durable du pays.
Selon un communiqué du ministère chargé de l’Economie, le financement total est de 39,35 millions de dollars, dont 5,6 millions $ pour la numérisation du système de passation des marchés publics à travers le Projet d’élaboration du Plan directeur et du système d’e-procurement au Cameroun Phase II ; 4,85 millions $ pour la modernisation du système national de l’état civil ; et 8 millions $ pour la mise en œuvre d’un smart campus visant à promouvoir l’e-gouvernement dans les établissements d’administration publique et à améliorer les services publics. Le reste servira à renforcer le Système de médecine d’urgence et à améliorer l’accès à l’eau potable dans certaines communes, respectivement à hauteur de 14 millions et 6,7 millions $.
Ce financement s’inscrit en droite ligne des objectifs de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) et du Projet d’accélération de la transformation numérique au Cameroun (PATNUC). Ces stratégies visent le développement du Cameroun et la promotion des nouvelles technologies dans un environnement marqué par des procédures archaïques et une corruption accrue.
Les fonds devraient ainsi permettre une plus grande transparence dans la gestion des marchés publics et une meilleure efficacité des services publics, tout en contribuant à la modernisation et à la numérisation des institutions camerounaises. En renforçant la gouvernance et en améliorant les infrastructures numériques, le Cameroun espère créer un environnement plus propice à l’innovation et au développement économique, favorisant ainsi un avenir plus prospère pour ses citoyens.
Samira Njoya
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En 2019, la RDC a adopté un Plan national du numérique pour encadrer le développement de son économie numérique. Des initiatives sont en cours pour atteindre les objectifs, qui progressent considérablement.
La République démocratique du Congo (RDC) souhaite mettre en place un centre national d'informations unifiées. Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique (PT-N), Augustin Kibassa Maliba (photo, au centre), a reçu en audience à cet effet le président du groupe égyptien Omega Gate Tech, Ashraf Attia, accompagné par Khaled Rhaïem, représentant de la société en RDC.
Selon un communiqué du ministère, les discussions ont porté sur de nombreux sujets en phase avec la transformation numérique en cours en RDC. « Nous avons échangé sur la construction du centre national d'informations unifiées. L'approche est parfaitement en harmonie avec la vision du chef de l'Etat Félix Tshisekedi. Ce centre permettra de mettre en place toutes les bases de données de recensement ainsi que la mise en place de la technologie de 5G », a déclaré Khaled Rhaïem.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique horizon 2025 (PNN 2025). Elle intervient dans un contexte marqué par une transformation accélérée en RDC et la mise en place d'infrastructures clés pour la modernisation du pays. Selon le premier rapport d’avancement à mi-parcours du plan dévoilé en décembre, sur les 69 projets inscrits, 33 sont amorcés, dont 15 terminés et 18 en phase d’opérationnalisation. Plus d’une vingtaine de projets sont en cours d’initialisation ou de contractualisation, affichant un taux de réalisation de 48 %.
Le Centre national d’informations unifiées que la RDC souhaite mettre en place permettra ainsi de collecter, gérer et diffuser des informations cruciales à l'échelle nationale. Il regroupera diverses sources de données provenant de multiples secteurs tels que la sécurité, la santé, l'éducation, l'économie et autres domaines d'intérêt public. Omega Gate Tech, déjà implanté en Egypte, aux Emirats arabes unis, en Libye et en Arabie saoudite, pourra ainsi accompagner la RDC dans cette transformation et ouvrir la voie à des avancées technologiques significatives et prometteuses pour l’avenir numérique du pays.
Samira Njoya
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Les TIC offrent davantage de possibilités de créativité et d’apprentissage aux niveaux préscolaire et primaire. Cependant, l’accès à l’éducation numérique est insuffisant en Afrique en raison de l'impréparation à l'intégration des technologies numériques dans l'apprentissage précoce.
La Fondation Mastercard, en partenariat avec le gouvernement fédéral du Nigeria, a organisé sa première conférence EdTech à Abuja du lundi 8 au mercredi 10 juillet. Placée sous le thème « Technologie de l'éducation pour un apprentissage résilient et inclusif en Afrique », cette conférence avait pour objectif de discuter de l’intégration de la technologie dans les systèmes d’apprentissage en Afrique.
L'événement s'est conclu par l'adoption de 10 actions clés pour renforcer l'écosystème EdTech en Afrique. Il s’agit notamment de :
La conférence s’inscrit dans le cadre des actions de la Fondation Mastercard en faveur de la promotion de l’éducation numérique en Afrique. Elle intervient alors que l'Union africaine a déclaré l’année 2024 « Année de l'éducation », appelant tous les gouvernements à redoubler d’efforts en vue d’assurer une éducation de qualité pour tous.
La Stratégie d’éducation numérique de l’Union africaine (2023-2028) et le plan de mise en œuvre prévoient à cet effet que les pays africains développent des stratégies nationales d’éducation numérique, qu’au moins 50 % des établissements d’enseignement disposent d’une connectivité à haut débit sûre et sécurisée à un coût nettement inférieur à 25 $ par Mb/s et par mois, qu’au moins 20 % des étudiants et 50 % des enseignants du continent aient accès à des appareils numériques d’ici 2027, et qu’un tiers des étudiants et tous les enseignants y aient accès d’ici 2030.
Samira Njoya
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