Confrontées à des obstacles structurels tels que le manque de financement, l’accès limité au marché ou le déficit de compétences, de nombreuses PME sud-africaines peinent à se développer dans les TIC. Samsung intensifie son programme d’appui pour mieux répondre à ces enjeux.

L’entreprise sud-coréenne spécialisée dans les produits électroniques Samsung a annoncé, lundi 21 juillet, le lancement prochain d’une nouvelle phase de son programme d’investissement équivalent en titres (EEIP), en partenariat avec le ministère sud-africain du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence (DTIC). Ce programme vise à renforcer le soutien aux PME noires dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, avec une attention particulière portée aux start-up émergentes et aux femmes entrepreneures.

« C’est notre façon de contribuer à façonner l’avenir numérique de l’Afrique du Sud en aidant les entrepreneurs de TIC à prospérer, alors que nous approfondissons notre engagement et notre collaboration avec le DTIC [...] Nous comprenons également à quel point l’esprit d’entreprise contribue à la création d’emplois, au développement communautaire, à l’innovation et à la croissance économique », a déclaré Nicky Beukes, directeur du projet EEIP chez Samsung South Africa.

Lancé en 2019, le programme s’inscrit dans le cadre du Plan national de développement (NDP) à l’horizon 2030 et de la politique d’autonomisation économique des Noirs (B-BBEE). Il repose sur un engagement financier de 280 millions de rands (environ 15,9 millions de dollars) et entend atténuer plusieurs freins structurels rencontrés par les petites entreprises, notamment l’accès au capital, le manque de compétences techniques, les difficultés d’intégration au marché et l’exposition aux risques numériques.

Pour cette troisième phase, Samsung élargit les critères d’éligibilité afin d’inclure davantage de start-up en phase de démarrage, tout en renforçant l’implication des femmes dans les filières technologiques. Cette évolution marque une volonté de favoriser un écosystème numérique plus représentatif et de stimuler le potentiel d’innovation au sein des segments encore sous-représentés.

Le dispositif prévoit, entre autres, des sessions de formation intensive, du mentorat, un appui au développement managérial et des subventions ciblées pour accompagner la croissance des entreprises soutenues. Plusieurs PME bénéficiaires ont, ces dernières années, pu se positionner dans les services de réparation ou les centres technologiques. À travers ce programme, Samsung entend contribuer activement à l’émergence d’une économie numérique résiliente et inclusive en Afrique du Sud.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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La start-up nigériane NucleusIS se rebaptise RIGO et dévoile une nouvelle stratégie orientée vers la numérisation complète du secteur de la santé. Avec RIGO Tech et RIGO Finance, la jeune pousse propose une plateforme intégrée de SaaS vertical et de finance intégrée, conçue pour accompagner hôpitaux, pharmacies et assureurs dans la gestion, le financement et la croissance de leurs activités.

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L’hypertension est une des maladies chroniques les plus répandues dans le monde. Au Kenya, 3 tech entrepreneurs ont décidé de lancer une solution numérique pour aider les populations à gérer au mieux cette pathologie.

Vitali Health est une plateforme d’e-santé développée par une start-up kényane. Elle permet aux utilisateurs, en l’occurrence les personnes atteintes d’hypertension, d’accéder à des soins de santé primaire. Basée à Nairobi, la healthtech a été fondée en 2024 par Marita Lilonde, Nzivo Katoo et Esther Mueni.

« L'hypertension est l'un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, mais la prise en charge traditionnelle repose largement sur les médicaments plutôt que sur la prise en compte des facteurs liés au mode de vie. Chez Vitali Health, nous visons à combler cette lacune en proposant une approche axée sur le mode de vie et privilégiant le numérique, qui permet aux individus de prendre leur santé en main », explique la jeune pousse.

Vitali Health propose une solution intégrée qui permet aux patients de consulter des médecins, de stocker et partager leurs données médicales en toute sécurité, et de recevoir un suivi régulier de leurs constantes vitales. À travers son application mobile, les patients hypertendus peuvent notamment planifier leurs visites médicales, recevoir des rappels pour la prise de médicaments, et partager leurs résultats avec des professionnels de santé agréés.

« Notre plateforme s'appuie sur des recommandations basées sur l'IA, un suivi de la santé en temps réel et des consultations d'experts pour fournir des solutions personnalisées adaptées aux besoins uniques de chaque utilisateur » indique la healthtech. En parallèle, les prestataires de soins disposent d’un tableau de bord leur permettant de suivre l’évolution des cas, de personnaliser les traitements et d’assurer un meilleur accompagnement dans la durée. Cette approche améliore la gestion proactive de l’hypertension.

Déjà active dans plusieurs zones urbaines et périurbaines du Kenya, Vitali Health contribue à combler les lacunes du système de santé primaire, notamment en matière de suivi des maladies chroniques. En misant sur la continuité des soins, l’éducation du patient et l’exploitation des données médicales, la start-up apporte une réponse innovante à un enjeu majeur de santé publique.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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Alors que les États africains misent sur la transformation numérique pour moderniser leurs systèmes de santé, les dossiers patients informatisés (DPI) émergent comme un outil stratégique. Leur déploiement, encore inégal, progresse néanmoins dans un contexte de numérisation croissante des services publics.

Selon un rapport publié en 2023 par le cabinet de conseil McKinsey & Company, les outils de santé numériques, téléconsultations, dossiers patients informatisés, applications de gestion des maladies chroniques pourraient permettre aux systèmes de santé africains de réduire jusqu’à 15 % de leurs dépenses totales. Ce potentiel d’efficience, combiné à la nécessité de moderniser les services de santé, alimente l’intérêt croissant des gouvernements pour ces dispositifs numériques, désormais considérés comme des piliers des stratégies nationales d’e-santé.

Conçus pour centraliser et sécuriser les données médicales, les DPI facilitent le suivi des patients, la coordination des soins et réduisent les erreurs médicales. En remplaçant les dossiers papier, sources fréquentes de pertes d’informations ou de retards, ils apportent une réponse concrète aux besoins de modernisation du secteur.

Mais leur utilité dépasse le cadre strict de la qualité des soins. Les DPI fournissent aux autorités sanitaires des données en temps réel, essentielles pour anticiper, surveiller et gérer les épidémies, ou encore appuyer les politiques de santé publique.

Des projets pilotes en cours dans plusieurs pays

Si certains pays progressent lentement, d’autres enregistrent des avancées significatives. En Côte d’Ivoire, les établissements dotés de DPI ont généré, en 2024, plus de 1,25 milliard FCFA (2,2 millions USD) de recettes médicales, entièrement tracées grâce à une plateforme numérique, selon la Direction de l’Informatique et de la Santé digitale. Par ailleurs, plus de 268 établissements de santé sont connectés au Système d’Information Hospitalier (SIH) et au DPI.

D’autres États africains suivent la même dynamique. Le Sénégal, le Rwanda, le Ghana et le Kenya ont chacun mis en place des systèmes similaires. Au Nigeria, des tests sont actuellement menés pour assurer l’interopérabilité entre les DPI et la base de données du régime national d’assurance maladie.

Un marché mondial en pleine expansion

D’après les prévisions de l'entreprise de conseil et d'intelligence de marché Mordor Intelligence, le marché mondial des dossiers médicaux électroniques (DME/DPI) atteindra 42,10 milliards USD d’ici 2029, contre 32,82 milliards en 2024, avec un taux de croissance annuel moyen estimé à 5,11 %. La pandémie de Covid-19 a agi comme un catalyseur, accélérant la digitalisation des soins et soulignant l’importance d’un accès rapide, fiable et sécurisé aux données cliniques.

Cette croissance est également portée par les avancées technologiques, la volonté politique en faveur de la numérisation, ainsi qu’une accessibilité croissante à ces solutions, même dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Des défis persistants à relever

Malgré ce potentiel, la généralisation des DPI dans les pays africains se heurte à plusieurs freins. L’accès limité à Internet, notamment dans les zones rurales, reste un obstacle majeur. En 2024, seuls 38 % des Africains étaient connectés, selon l’Union internationale des télécommunications. La formation du personnel de santé constitue un autre enjeu crucial : sans une maîtrise des outils numériques, leur fiabilité et leur adoption restent limitées. À cela s’ajoute la question sensible de la protection des données médicales. À ce jour, seuls 40 pays africains disposent d’un cadre législatif sur la protection des données personnelles, et les mécanismes de cybersécurité restent encore largement insuffisants. Or, la confiance des patients et des professionnels repose fondamentalement sur la sécurité des informations médicales.

Vers une gouvernance panafricaine de la santé numérique

Pour surmonter ces obstacles, une coordination renforcée entre les pays africains apparaît nécessaire. L’harmonisation des normes, l’interopérabilité des systèmes et la définition de standards communs en matière de sécurité des données permettraient de bâtir une base solide pour une e-santé cohérente et durable à l’échelle continentale.

La généralisation des DPI pourrait ainsi transformer en profondeur les systèmes de santé africains. À condition que les États investissent dans les infrastructures numériques, la formation des professionnels et la protection des données. Les DPI ne doivent pas être perçus comme un simple outil technologique, mais comme une composante structurante d’une politique de santé publique moderne, résiliente et inclusive.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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La santé numérique prend une place croissante dans la réponse aux défis sanitaires en Afrique. À travers des plateformes mobiles et des réseaux locaux, des solutions concrètes émergent dans les zones mal desservies.

Andrew Ddembe (photo) est un entrepreneur diplômé de la Cavendish University Uganda, où il a obtenu un bachelor en droit. Il est le fondateur et le directeur général de Mobiklinic, une entreprise de healthtech qui développe des outils numériques pour améliorer l’accès aux soins dans les zones rurales et défavorisées d’Afrique de l’Est.

Fondée en 2019, Mobiklinic combine interventions physiques et solutions numériques pour rapprocher les services de santé des communautés. Son réseau d’agents de santé communautaires utilise une application mobile pour enregistrer les données des patients, assurer leur suivi, consulter des médecins à distance et orienter les cas complexes vers des structures spécialisées. L’application intègre la biométrie pour identifier les bénéficiaires et centraliser leurs dossiers médicaux, facilitant la continuité des soins et la gestion des campagnes de vaccination et de santé maternelle et infantile.

Depuis son lancement, Mobiklinic a permis à plus de 120 000 personnes d’accéder à des soins essentiels grâce à ses solutions et à un réseau de 1500 agents de santé communautaires. L’entreprise collabore avec des centres de santé locaux, des organisations internationales et des universités pour former ses agents, renforcer la prise en charge des maladies chroniques et déployer des programmes de planification familiale.

Andrew Ddembe dirige également la Mobiklinic Foundation, société mère de la solution Mobiklinic, créée en 2018. La fondation conçoit des outils numériques pour faciliter la formation et l’accès aux soins de santé de base. Il est membre de la Commission de la société civile de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Son engagement dans le secteur de la santé a été reconnu par plusieurs distinctions. En 2024, il a reçu le Global Citizen Prize à New York et a été sélectionné dans le classement Forbes Africa 30 Under 30, qui recense les jeunes innovateurs et acteurs de l’impact social.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Depuis la pandémie de la Covid-19, les healthtech africaines portent une nouvelle génération de services de santé numériques. Elles essaient de s’adapter aux réalités de l’Afrique pour faciliter l’adoption de leurs offres par les populations.

BusyMed est une solution d’e-santé développée par une jeune pousse sud-africaine. Elle facilite l’accès aux médicaments grâce à une application mobile permettant aux utilisateurs de commander les produits pharmaceutiques directement depuis leur domicile. La start-up basée à Port Elizabeth a été fondée en 2018 par Mphati Jezile.

« BusyMed cherche à résoudre un problème auquel sont confrontés de nombreux Sud-Africains : l'absence d'accès à des services de soins de santé primaires abordables et pratiques. La COVID-19 nous a tous fait prendre conscience de la pression qui pèse sur notre système de santé, ce qui signifie que davantage de services comme BusyMed sont essentiels pour soutenir ce système en difficulté », a indiqué Mphati Jezile en juillet 2022 à Disrupt Africa.

En intégrant des pharmacies locales sur sa plateforme, BusyMed permet aux patients de consulter les stocks en temps réel, de passer commande et de se faire livrer en quelques heures seulement. L’application permet aussi de transmettre une ordonnance, d’accéder à des conseils de professionnels de la santé, ou encore d’effectuer des paiements sécurisés.

Elle cible particulièrement les populations éloignées des centres urbains, souvent confrontées à une pénurie de médicaments ou à des files d’attente dans les pharmacies physiques. Son modèle vise à digitaliser l’ensemble du processus d’approvisionnement pharmaceutique, tout en créant un écosystème intégré autour des soins de santé de proximité.

Au-delà de la livraison de médicaments, BusyMed ambitionne de devenir une plateforme complète de santé numérique, avec des fonctionnalités futures orientées vers la téléconsultation et la gestion de traitements. « Notre objectif est d'offrir aux entreprises de soins de santé primaires des secteurs public et privé la technologie et les ressources dont elles ont besoin pour servir les communautés dans lesquelles elles sont implantées, et au-delà, dans le confort du domicile du patient, à un prix abordable » a affirmé Mphati Jezile.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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Il conçoit des outils numériques pour répondre à des besoins concrets. Son parcours relie la création de solutions pratiques à la volonté de rendre l’usage du numérique accessible à tous.

Shina Arogundade (photo) est un entrepreneur et professionnel de la technologie au Nigeria. Il est cofondateur et directeur général de Techbeaver, une société basée à Lagos spécialisée dans le développement de logiciels, d’applications web et mobiles, et dans l’accompagnement de start-up reposant sur un modèle de venture studio.

Fondée en 2019, Techbeaver aide des entreprises de différentes tailles, y compris des start-up non techniques, à concevoir, développer et lancer des produits numériques tels que des applications web et mobiles, des plateformes e-commerce et des solutions sur mesure. L’entreprise développe également ses propres produits, dont Myltura.

Créée en 2022, Myltura est une start-up de technologie médicale qui propose une plateforme numérique pour l’accès aux soins et la gestion de la santé des patients et des professionnels. Elle fournit aux cliniques, laboratoires et praticiens une solution pour numériser leurs services et gérer leur relation avec les patients.

L’application Myltura permet aux utilisateurs de réserver des tests médicaux en ligne, de bénéficier de la collecte d’échantillons à domicile, de recevoir des résultats de laboratoire de manière sécurisée et d’accéder à des consultations médicales à distance. La start-up a été sélectionnée pour le Google for Startups Accelerator Africa 2025.

Shina Arogundade est également partenaire de Hackfrica, une structure qui organise des hackathons dans plusieurs villes africaines pour les étudiants de premier cycle. En 2015, il a cofondé sa première entreprise, Naikob, qui propose un réseau social destiné à connecter les Nigérians, à faciliter les interactions sociales et à permettre aux entreprises de promouvoir leurs produits.

Il est diplômé de la Federal University Oye-Ekiti, où il a obtenu en 2016 un bachelor en ingénierie électrique et électronique. Il détient aussi un diplôme en banque et finance obtenu en 2018 à la Financial Institution Training Centre de Lagos (Nigeria).

En 2018, il devient chef de projet chez Jonjoe Geotechnical, une entreprise géotechnique, avant de rejoindre la banque UBA en tant que chargé du service à la clientèle, puis analyste de crédit en 2019. En 2021, il est nommé directeur des opérations chez Trade Lenda, une start-up de technologie financière, où il travaille jusqu’en 2023.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Elle développe des outils numériques pour le suivi de la santé des femmes en Afrique. Elle leur permet de suivre leur cycle menstruel, leur grossesse et d’accéder à des services de santé en ligne.

Kidist Tesfaye (photo) est une entrepreneure technologique éthiopienne. Elle est la fondatrice et la directrice générale de YeneHealth, une start-up spécialisée dans la santé et le bien-être des femmes africaines, avec un accent mis sur la santé sexuelle et reproductive.

Fondée en 2022, YeneHealth propose, via une application mobile et un site web, des services adaptés aux besoins des femmes d’Afrique de l’Est et d’autres régions. L’application permet un suivi du cycle menstruel et de la grossesse grâce à des outils d’intelligence artificielle, offrant aux utilisatrices la possibilité de suivre leur cycle, leur ovulation, leurs symptômes et leur humeur, tout en recevant des conseils personnalisés.

Les femmes enceintes accèdent à un accompagnement hebdomadaire, à des conseils d’experts et à un suivi du développement de leur bébé. La start-up offre également l’accès à une pharmacie électronique, avec des produits de santé livrés dans des emballages discrets et confidentiels.

La plateforme propose des contenus éducatifs validés par des professionnels de santé sur des thématiques telles que la contraception, la maternité, le bien-être et la santé mentale. Elle permet aussi des consultations virtuelles avec des médecins ou des pharmaciens certifiés directement via l’application.

Kidist Tesfaye est cofondatrice et coprésidente de Harvard Alumni Entrepreneurs en Afrique, un réseau regroupant des anciens élèves de Harvard. En 2017, elle a fondé Art in Addis, une société d’événements artistiques visant à créer des espaces de rencontre autour de l’art.

Elle est diplômée de l’Université du Minnesota, aux États-Unis, où elle a obtenu en 2015 un bachelor en santé publique. Elle est également titulaire d’un master en éducation, pédagogie de l’éducation médicale et entrepreneuriat obtenu en 2019 à l’Université de Harvard.

Kidist Tesfaye commence sa carrière en 2011 aux États-Unis dans le secteur bancaire, où elle travaille pendant cinq ans avant de se réorienter vers le secteur de la santé. En 2016, elle retourne en Éthiopie et rejoint le St. Paul’s Hospital Millennium Medical College, où elle occupe notamment les fonctions de directrice des stratégies et opérations innovantes et du bureau de la communication et des partenariats internationaux. Entre juillet 2018 et mai 2025, elle est consultante principale de KP Innovative Solutions, une société de services et de conseil aux entreprises dans les secteurs de la finance, de la santé et de l’éducation.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Face à un taux de chômage élevé chez les jeunes diplômés, l’Algérie intensifie ses efforts pour encourager l’entrepreneuriat universitaire. En développant un réseau dense d’incubateurs, le pays vise à stimuler l’innovation et à diversifier son économie en misant sur les technologies et les start-up.

Le président de la Commission nationale de coordination et de suivi de l’innovation et des incubateurs universitaires, Ahmed Mir (photo), a réaffirmé le mardi 24 juin à Alger l’ambition du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de porter à 20 000 le nombre de start-up en Algérie à l’horizon 2029.

S’exprimant lors d’une journée parlementaire sur le rôle des incubateurs dans les universités, Ahmed Mir a indiqué que 124 incubateurs sont aujourd’hui actifs dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche à travers le pays. Ce maillage a permis de mobiliser 60 000 étudiants dont les projets de fin d’études visent la création de start-up ou de micro-entreprises, ou font l’objet de demandes de brevets. À ce jour, 1600 micro-entreprises, 130 start-up et 1175 projets labellisés « innovants » ont vu le jour, en plus de 2800 brevets déposés auprès des autorités compétentes.

Cette dynamique s’inscrit dans un effort soutenu du secteur de l’Enseignement supérieur depuis trois ans, en vue d’ancrer l’entrepreneuriat dans la culture universitaire et de valoriser le potentiel des 250 000 diplômés formés chaque année, dont plus de 110 000 issus des filières techniques, scientifiques et numériques. Ces profils constituent un levier stratégique pour alimenter l’écosystème entrepreneurial du pays.

Cette effervescence entrepreneuriale présente une forte dimension sociale. Dans un pays où le chômage des jeunes reste élevé, la création de start-up et de micro-entreprises apparaît comme un levier essentiel pour l’insertion professionnelle et la réduction des tensions sociales. Cependant, malgré ces avancées encourageantes, plusieurs défis persistent, notamment en matière d’accès au financement, d’amélioration des infrastructures numériques et d’accompagnement réglementaire adéquat.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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L’intelligence artificielle s’impose peu à peu comme un levier de transformation des services publics africains. Si des solutions locales émergent dans la santé, l’éducation ou l’agriculture, leur déploiement à grande échelle reste conditionné par des investissements structurels et un cadre éthique clair. 

L’Afrique multiplie les initiatives d’IA pour moderniser ses services publics, notamment dans des secteurs stratégiques comme la santé, l’agriculture ou encore l’éducation. Selon le rapport « Governing in the Age of AI – Unlocking a New Era of Transformation in Africa », publié en avril 2025 par le Tony Blair Institute, l’IA peut accroître la productivité des États, améliorer la transparence et renforcer l’accès à des services essentiels à moindre coût. L’Afrique, qui ne représente encore que 1 % des investissements mondiaux en IA, pourrait tirer parti d’une approche ciblée, fondée sur des cas d’usage concrets et adaptés aux réalités locales. 

Santé : diagnostics low-cost et logistique intelligente 

En Afrique, les applications de l’IA dans le secteur de la santé se multiplient. Au Nigeria, la start-up Ubenwa a mis au point un algorithme capable d’analyser les pleurs des nouveau-nés pour détecter précocement des signes d’asphyxie, réduisant ainsi la mortalité néonatale dans les zones rurales. À Nairobi, Neural Labs teste NeuralSight, une plateforme d’analyse d’imagerie médicale basée sur l’IA qui permet de diagnostiquer plus de 20 pathologies respiratoires et mammaires à moindre coût. 

Agriculture : productivité augmentée à l’échelle des petits exploitants 

L’agritech africaine adopte massivement l’IA pour transformer les exploitations. Aerobotics, basée en Afrique du Sud, exploite drones et imagerie satellite pour détecter maladies et ravageurs avant qu’ils ne se propagent, contribuant à augmenter les rendements. Farmerline, au Ghana, a lancé Darli, un chatbot accessible via WhatsApp dans 27 langues africaines, délivrant des conseils agricoles adaptés. Lancé en mars 2024, ce service touche déjà 110 000 agriculteurs. Ces innovations facilitent l’accès à l’expertise agricole, aident à réduire les intrants et renforcent la résilience climatique. 

Éducation : assistance personnalisée pour pallier la pénurie d’enseignants 

Avec un déficit estimé à 15 millions d’enseignants sur le continent selon l’UNESCO, l’IA est perçue comme un outil d’appui précieux. SkillBridge, en Éthiopie, et M‑Shule, au Kenya, proposent des assistants intelligents qui guident les élèves via SMS ou application, avec un taux de précision de 87 % dans des exercices préparatoires. Afrilearn, de son côté, s’appuie sur un modèle « learn-and-earn » pour permettre aux élèves nigérians d’accéder gratuitement à des ressources pédagogiques enrichies et interactives. 

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Des stratégies nationales encore inégalement réparties 

À ce jour, environ 11 pays africains ont adopté une stratégie nationale d’intelligence artificielle, dont le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, la Tunisie et le Bénin. Selon l’indice AI Readiness Index 2023 de l’Université d’Oxford, la région Afrique subsaharienne obtient une note moyenne de 30,2 sur 100, loin derrière l’Asie de l’Est (52,6). Les principaux freins identifiés : manque d’infrastructures numériques, déficit de données de qualité et faibles capacités institutionnelles. 

À l’échelle continentale, l’Union africaine a adopté en 2024 une Stratégie africaine pour l’intelligence artificielle, qui encourage une IA responsable, inclusive et éthique. Ce cadre prévoit notamment le développement de standards de gouvernance des données, la mutualisation des infrastructures régionales et la promotion des innovations locales. 

L’IA africaine entre promesse locale et défis systémiques 

L’Afrique dispose aujourd’hui de cas d’usage tangibles d’IA à fort impact dans la santé, l’agriculture, l’éducation et la gestion publique. Des start-up suscitées démontrent la capacité du continent à innover localement. Pourtant, sans un effort structurant autour des infrastructures, de la formation des talents et de la gouvernance éthique, ces initiatives risquent de rester marginales. 

Le rapport du Tony Blair Institute propose en réponse la création d’un AI Financing Compact for Africa, visant à mutualiser les investissements pour les centres de données, les identités numériques et les programmes de formation certifiante. De son côté, le secteur privé, porté par les start-ups et les hubs technologiques, joue un rôle moteur dans le déploiement de solutions adaptées aux contextes africains. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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