Cadre dirigeant expérimenté dans le secteur des technologies, il est également entrepreneur. Avec RecoMed, son objectif est de faciliter l’accès aux soins de santé en Afrique, en particulier en Afrique du Sud.
Sheraan Amod (photo) est un entrepreneur technologique et un dirigeant d’entreprise sud-africain. Il est le fondateur et président-directeur général de RecoMed, une plateforme en ligne de prise de rendez-vous médicaux.
Créée en 2013, RecoMed connecte de manière fluide les patients, les praticiens et les autres acteurs du secteur de la santé. Elle permet aux patients de réserver facilement des consultations médicales, en privé, depuis leur ordinateur ou leur téléphone mobile, avec une large gamme de prestataires de santé proches de chez eux.
La plateforme RecoMed relie également les prestataires de soins de santé à une sélection variée de régimes médicaux, d’assureurs-vie, de sites web et d’autres canaux qui permettent d’augmenter le nombre de patients dans leurs cabinets. RecoMed offre aussi la possibilité aux patients d’obtenir et de télécharger leurs ordonnances, ainsi que de localiser la pharmacie la plus proche.
La plateforme enregistre plus de 100 000 réservations mensuelles et attire plus de 200 000 visiteurs chaque mois. Elle compte plus de 3 000 praticiens inscrits et disponibles.
En parallèle, Sheraan Amod est président de The Virtual Agent, une entreprise qui fournit un outil de gestion de données et de relation client destiné aux agents immobiliers en Afrique du Sud. Avant RecoMed, il avait déjà une solide expérience entrepreneuriale.
En 2004, il a fondé Trafik Students Network, une start-up spécialisée dans le marketing. En 2009, il a lancé Personera, une plateforme logicielle intégrée aux réseaux sociaux, dédiée à la promotion de produits personnalisés et au merchandising des fans. En 2013, il a fondé Springlab, une entreprise technologique et société d’investissement.
L’entrepreneur est titulaire d’un bachelor en informatique et ingénierie électrique obtenu en 2007 à l’université du Cap. Il détient aussi un master en gestion de l’ingénierie obtenu en 2008 à l’université de Stellenbosch. Entre 2007 et 2009, il a travaillé chez DiploFoundation, une organisation spécialisée dans les relations internationales et la diplomatie, en tant qu’expert des réseaux sociaux. De 2017 à 2020, il a présidé En-novate, une plateforme d’immersion dédiée à l’innovation.
Il a reçu en 2017 le Frost & Sullivan Innovation Award. En 2021, sa start-up RecoMed a été classée parmi les 30 jeunes entreprises africaines les plus innovantes par le Yale Africa Startup Review.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les problèmes de santé de ses populations font perdre à l'Afrique 2400 milliards $ chaque année selon la Banque africaine de développement (BAD). Pourtant, le secteur de la healthtech, qui vise à améliorer l'accès aux soins via des solutions numériques, connaît un ralentissement du financement. En 2024, les start-up africaines opérant dans les technologies de la santé ont levé 65 millions $, soit une chute de 69% par rapport à 2023. Ce recul remet-il en cause le rôle stratégique que la healthtech pourrait jouer sur le continent ?
La baisse des financements est liée au ralentissement général du capital-risque et à la prudence des investisseurs face aux incertitudes économiques. Après le boom des investissements en 2021, le marché mondial du capital-risque a subi une correction en 2022-2023, y compris en Afrique.
« Deux ans après le début de la crise mondiale, il est clair que l'écosystème technologique africain en subit de plein fouet les conséquences, même s'il s'en sort beaucoup mieux que les régions d'Amérique latine et d'Asie du Sud-Est » a indiqué Cyril Collon, partenaire général du fonds transatlantique Partech, en 2024.
Il a ajouté que « malgré cette correction, au cours des 10 dernières années l'écosystème technologique africain a été multiplié par 10 en termes de transactions et de financement, avec environ 20 milliards de dollars investis dans près de 3000 transactions, dont 68% au cours des trois dernières années ».
Selon Partech Africa, les start-up africaines ont levé un total de 5,2 milliards USD en fonds propres en 2021 contre 2,2 milliards USD en 2024. La fintech, segment attirant le plus d’investissement sur le continent, a aussi été négativement impactée par cette sécheresse des capitaux. En 2021, les fintechs africaines levaient 3,2 milliards USD, soit 63% des fonds captés, contre 1,35 milliard USD en 2024.
Un écosystème encore dynamique
La healthtech a attiré plus du milliard de dollars en Afrique ces cinq dernières années, informe Agence Ecofin. De 18 millions USD en 2018, les chiffres ont décuplé l’année suivante pour atteindre 189 millions USD, et un pic de 230 millions USD en 2021. Ces flux ont permis aux innovateurs de multiplier les solutions d’e-santé sur le continent, allant des plateformes de télémédecine à la livraison de médicaments ou de sang par drones dans les zones inaccessibles par route.
Au Kenya, Ilara Health fournit des outils de diagnostic abordables aux prestataires de soins sanitaires dans les zones rurales. Elle s'associe à des services d'intelligence artificielle qu’elle intègre aux plateformes technologiques distribuées aux médecins, améliorant ainsi l’organisation de la prise en charge en milieu rural. Pour mettre en place ses activités, elle s’est tournée vers des investisseurs qui y ont déjà injecté environ 10,8 millions USD depuis son lancement en 2019.
La healthtech camerounaise Waspito met en relation patients et médecins pour des consultations vidéo instantanées via son application mobile accessible sur iOS et sur Android. Depuis son lancement en 2020, elle a capté environ 8,7 millions USD selon Crunchbase, afin de développer sa technologie et s’étendre à d’autres pays africains tels que le Gabon, la Côte d’Ivoire ou encore le Sénégal.
Ces jeunes pousses essayent de combler le déficit en professionnels et infrastructures de santé sur le continent. En 2021, l'Afrique subsaharienne comptait en moyenne 2,3 médecins et 12,6 infirmières/sage-femmes pour 10 000 habitants, contre 39,4 et 89,5 en Europe par exemple. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il manquera 6,1 millions de professionnels de la santé en Afrique d’ici 2030, une hausse de 45% par rapport à 2013, année où les dernières estimations ont été réalisées.
« L’importante pénurie de professionnels de la santé en Afrique a des implications désastreuses. Sans un personnel adéquat et bien formé, répondre aux défis tels que la mortalité maternelle et infantile, les maladies infectieuses et les maladies non transmissibles, mais aussi la fourniture de services de santé essentiels comme la vaccination reste une bataille difficile » a déclaré en 2022 Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Le déploiement à grande échelle de la healthtech : une équation à résoudre
L’accès aux alternatives proposées par les healthtechs se heurte à la faiblesse de l’accès à Internet sur le continent. D’après les données de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), l’Afrique subsaharienne comptait en 2023 320 millions d’utilisateurs de l’Internet mobile pour un taux de pénétration de 27%. Ce chiffre devrait croitre de 6,2% chaque année pour atteindre 520 millions en 2030, soit un taux de pénétration de 37%.
Ceci peut s’expliquer par le coût d’accès aux smartphones, le coût de l’Internet et les défis insfrastructurels. Pour la GSMA, « il est urgent de réformer la fiscalité pour améliorer l'accessibilité financière des smartphones et des services mobiles, dont le coût est un obstacle majeur à l'adoption du haut débit mobile ».
L’Afrique a aussi affiché en 2024 un score de 0,4534 sur 1 à l’indice des infrastructures de télécommunications (TII), selon les Nations unies. Elle a progressé de 27,8% par rapport à 2022 où il était de 0,3548 sur 1. La moyenne mondiale s’est de son côté, établie à 0,6896 sur 1.
Si les différents obstacles sont surmontés, la healthtech pourrait bien devenir un pilier stratégique pour l’amélioration durable du secteur de la santé en Afrique. En mobilisant le numérique pour rapprocher les soins des populations, les start-up opérant sur ce segment réinventent les processus. Reste à savoir si l’écosystème saura attirer à nouveau les financements nécessaires pour franchir le cap de l’expérimentation et réussir l’intégration systémique.
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Dans un pays où l'accès aux soins reste un défi majeur, la plateforme nigériane DoktorConnect entend changer la donne grâce à la technologie. Elle vise à réduire les temps d’attente dans les hôpitaux et à désengorger les structures de santé publiques, souvent surchargées.
DoktorConnect est une solution d’e-santé développée par une jeune pousse nigériane. Elle permet aux utilisateurs de consulter des médecins certifiés depuis leur smartphone via des messages et des appels vocaux ou vidéos. La start-up, basée dans les villes de Ikeja (Nigeria) et d’El Paso (États-Unis) a été fondée en 2020 et est dirigée depuis février 2021 par Joseph Olowe.
« Nous comparons votre génomique à vos résultats en matière de bien-être, afin de concevoir un plan de gestion du mode de vie fondé sur des données probantes. Une plateforme numérique qui facilite les consultations avec des médecins agréés, à la fois virtuellement et en personne, en utilisant des dispositifs médicaux intelligents IoT pour le suivi des signes vitaux en temps réel et la surveillance à distance des patients », a indiqué la healthtech.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 10 000 fois, selon Play Store. L’utilisateur crée un compte pour accéder aux fonctionnalités, allant de la téléconsultation médicale à la livraison d’ordonnances, en passant par le suivi des dossiers patients.
L'application offre également un accès à des spécialistes (gynécologues, pédiatres, cardiologues…), des conseils en santé mentale, ainsi qu’un suivi personnalisé pour les maladies chroniques. À cela s’ajoute la possibilité de recevoir des prescriptions électroniques, d’accéder à des informations médicales fiables, et de programmer des rappels de traitement.
DoktorConnect veut rendre les soins accessibles à un large public, notamment en zone urbaine et périurbaine. La plateforme fonctionne sur abonnement ou paiement à la consultation. En s’inscrivant dans la dynamique croissante de la healthtech africaine, DoktorConnect illustre comment l’innovation peut répondre à des besoins critiques, dans un contexte où les défis d’accès, de coût et de qualité des soins restent omniprésents.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Le gouvernement sénégalais entend renforcer l’infrastructure numérique nationale pour accompagner la transformation digitale du secteur de la santé. C’est ce qui ressort d’une rencontre tenue le mercredi 16 avril entre les ministères de l’Économie numérique et de la Santé. Les discussions ont particulièrement porté sur le déploiement d’infrastructures de connectivité afin de garantir un accès haut débit sécurisé et accessible à tous, le développement d’un cloud souverain pour l’hébergement et le traitement sécurisé des données sensibles, ainsi que la mise en place de plateformes digitales mutualisées visant à éviter les silos et à favoriser l’interopérabilité entre les différentes administrations.
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Le Nigeria enregistre l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde. Une start-up locale mise sur la technologie pour renforcer le suivi des femmes enceintes, notamment dans les zones mal desservies en services sanitaires.
Au Nigeria, Natal Cares a mis en place une solution technologique destinée à améliorer la santé maternelle et infantile. Elle combine plusieurs outils numériques pour assurer un accompagnement médical de proximité aux femmes enceintes. La start-up basée dans la ville d’Akure (Etat d’Ondo) a été fondée en 2017 par Uche Udekwe et Joy Chioma.
« Natal Cares est une entreprise sociale qui s'appuie sur la puissance de la technologie mobile, l'apprentissage automatique et l'innovation à faible coût pour aider à réduire la mortalité maternelle et infantile due à des complications de la grossesse ou de l'accouchement, en se concentrant spécifiquement sur les femmes enceintes et les mères allaitantes dans les communautés rurales mal desservies en Afrique » indique la jeune pousse sur sa page LinkedIn.
L’offre intègre une application mobile, une messagerie SMS à destination des zones rurales, ainsi que des dispositifs médicaux portables peu coûteux. Ces outils permettent de collecter et de transmettre des données essentielles comme la tension artérielle ou le rythme cardiaque, facilitant ainsi la détection précoce des complications pendant la grossesse ou après l’accouchement.
« Afin d'enrayer les pratiques d'accouchement malsaines dans les communautés rurales mal desservies, Natal Cares a mis au point des kits d'accouchement stérilisés soigneusement fournis par notre équipe de médecins. Ces kits contiennent des fournitures essentielles dont les femmes enceintes ont besoin lors de l'accouchement pour garantir un accouchement sûr et hygiénique ».
La solution propose également des contenus de sensibilisation sur les bonnes pratiques sanitaires, contribuant à l’éducation communautaire. Ce volet éducatif vise à combler les lacunes en matière d’information sur la santé reproductive, souvent responsables de complications évitables.
Soutenue par la Tony Elumelu Foundation dans le cadre du programme Women Entrepreneurship for Africa, la jeune pousse a également été saluée pour sa capacité à adapter la technologie aux réalités des environnements à faibles ressources. Elle a fait partie de la cohorte Hiver 2023 de l’accélérateur canadien Seedstars.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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L’incubateur et accélérateur de start-up Enovation Factory basé à Yaoundé au Cameroun, a récemment annoncé l’ouverture du dépôt des candidatures pour sa prochaine cohorte. Cette initiative offre aux jeunes pousses camerounaises un accompagnement personnalisé et gratuit de 6 mois.
Deux programmes sont proposés : Newbie pour les start-up en phase d’amorçage, et Cracker pour celles en pleine expansion. Les bénéficiaires auront accès à des sessions de coaching, des formations spécialisées, ainsi que des opportunités de levée de fonds et de mise en réseau.
Les candidats ont jusqu’au 15 avril pour postuler à l’adresse : https://www.enovation-factory.com/postuler
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Les autorités malgaches veulent accélérer la transformation numérique du pays afin d’en faire un pilier de l’économie. Cela concerne tous les secteurs, y compris celui de la santé.
Le gouvernement malgache a officiellement lancé le projet de digitalisation des hôpitaux. Le ministère de la Santé publique et le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications (MDNPT) ont signé une convention de partenariat le vendredi 14 mars pour ce projet qui vise à établir la bonne gouvernance et la transparence au sein des hôpitaux publics et à rapprocher les services de santé de la population.
« Plusieurs étapes sont prévues dans ce projet, mais l'optimisation du parcours patient ainsi que la prise en charge des patients ont été définies comme priorités car ayant des impacts directs au quotidien de la population Malagasy », a déclaré le MDNPT dans un communiqué sur sa page Facebook. Zely Arivelony Randriamanantany (photo, à droite), ministre de la Santé publique, a ajouté qu’une fois les outils et systèmes numériques déployés, l'encadrement des patients et les mouvements financiers pourront être suivis de façon adéquate.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement malgache de mettre le numérique au service du développement national, conformément au Plan stratégique quinquennal du numérique 2023-2028 qui vise à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique. Dans le domaine de la santé, l’exécutif veut investir dans le capital humain et la bonne gouvernance, améliorer l’accès aux soins et renforcer la confiance dans le système de santé national.
Le programme peut contribuer à améliorer les services de santé et optimiser les décisions grâce à la collecte, le stockage et l’analyse en temps réel des données, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans son rapport « Health Data Digitalization in Africa Unlocking the potential », publié en 2024, l’organisation déclare : « Cette approche axée sur les données aide les professionnels de santé à choisir les traitements appropriés et soutient les décideurs politiques dans l’élaboration de politiques de santé impactantes ».
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’essor d’Internet en Afrique accélère le développement d’infrastructures numériques adaptées aux évolutions technologiques. Cette transformation favorise l’e-santé, en améliorant l’accès aux soins et en optimisant la gestion des services médicaux.
Dans le cadre de l’Initiative Présidentielle pour la Santé (IPS), le Burkina Faso prévoit de déployer un système d’information hospitalier. Ce projet a été au cœur des discussions entre la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), et son homologue de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude Kargougou (photo, à gauche), lors d’une réunion tenue le lundi 10 mars. L’objectif principal était de faire le point sur les travaux en cours et de valider les orientations du plan numérique lié au projet.
« Ce volet numérique est une priorité pour le gouvernement, qui entend renforcer la souveraineté nationale dans le domaine du numérique et améliorer l’efficacité du système de santé », ont souligné les ministres à l’issue des discussions. Ils ont également salué l’avancement du projet et félicité les équipes techniques pour leurs progrès. Ils ont encouragé la poursuite des efforts pour accélérer la modernisation des infrastructures sanitaires grâce aux solutions numériques.
Le déploiement du système d’information hospitalier inclut plusieurs volets essentiels : le raccordement des établissements de santé au Réseau informatique national (RESINA), la mise en place de réseaux locaux, l’équipement en matériel informatique, le choix d’une plateforme de gestion adaptée et la sécurisation des données médicales. Cette initiative vise à optimiser la coordination entre les établissements de santé et à améliorer l’efficacité du suivi médical des patients.
Dans un contexte où le Burkina Faso fait face à des défis majeurs en matière d’accès aux soins, la numérisation du secteur de la santé apparaît comme une solution clé. Parmi les enjeux principaux figure la gestion du dossier médical électronique. En centralisant les informations de santé des patients, cet outil permet un suivi plus précis, une meilleure prise en charge et une réduction des erreurs médicales. Toutefois, sa mise en œuvre exige des infrastructures fiables, un cadre réglementaire rigoureux pour assurer la confidentialité des données et une formation adaptée des professionnels de santé.
Ainsi, à travers ce projet, le Burkina Faso entend poser les bases d’un écosystème e-santé performant, capable de répondre aux besoins de sa population tout en s’inscrivant dans les tendances numériques qui transforment le secteur médical à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Cette solution révolutionnaire aspire à transformer la gestion des maladies cardiovasculaires en Afrique, en offrant un suivi continu et un accès facilité aux professionnels de santé.
LeevLong est une solution de télésurveillance médicale développée par une jeune pousse camerounaise. Elle vise à améliorer la qualité de vie des patients, notamment ceux souffrant de maladies cardiovasculaires. Le service lancé en 2024 est dirigé par Haoua Dally.
Le kit de la healthtech combine des dispositifs connectés à des applications mobiles et web pour assurer un suivi en temps réel des signes vitaux et faciliter la communication entre patients et professionnels de santé. Elle se compose ainsi de trois supports (bracelet, brassard et débardeur) et d'un dispositif connecté. Celui-ci permet la collecte en temps réel des signes vitaux du patient (la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la température corporelle, etc.), avec transfert des données via Wi-Fi, Bluetooth ou GSM. Des alertes sont émises en cas de dépassement des seuils critiques.
L’application mobile pour les patients, de son côté, offre aux patients la possibilité de visualiser leurs paramètres vitaux en temps réel, de recevoir des notifications et des recommandations en cas d'anomalie, de bénéficier d'une assistance médicale via téléconsultation et forums, ainsi que de planifier la prise de médicaments et les rendez-vous médicaux.
Les plateformes web et mobile pour les médecins permettent aux professionnels de santé d'accéder en temps réel aux données de santé de leurs patients, d'effectuer des téléconsultations selon leurs disponibilités, de recommander des actions en cas d'anomalie des signes vitaux, et de communiquer via des forums ou une messagerie dédiée.
Pour accéder aux services de LeevLong, il faut, dans un premier temps, acquérir le kit puis souscrire à un abonnement. L’abonnement de base inclut la visualisation des paramètres en temps réel, l'accès à un forum de discussion et l'historique des paramètres. Le standard comprend les services de l'abonnement de base, avec en plus des alertes en cas d'anomalie et la possibilité de téléconsultation et le premium offre tous les avantages de l'abonnement standard, avec en supplément un assistant virtuel et la planification des médicaments et des rendez-vous.
En février dernier, lors de l’Orange Summer Challenge, le concours international d’Orange dédié à l'entrepreneuriat responsable en Afrique et au Moyen-Orient, la solution camerounaise a fini sur la 3e marche du podium. Elle bénéficiera, en plus du soutien d’Orange, de celui de Nokia qui compte attribuer une dotation de 40 000 € (environ 41 630 $) pour financer la préincubation et l'incubation des projets.
Adoni Conrad Quenum
Editing : Feriol Bewa
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Dans un contexte où la transformation numérique devient un levier clé pour l'amélioration des services de santé, SehaLink se positionne comme une solution innovante pour le parcours médical des patients au Maroc.
SehaLink est une solution numérique développée par une jeune pousse marocaine pour faciliter l'accès aux soins en centralisant les dossiers médicaux des patients pour des échanges plus efficaces avec tous les professionnels de santé. La start-up basée à Casablanca a été fondée en 2020 par Meryem Reneja, sous le nom initial de ta7alil.ma.
« Après avoir vécu à l’étranger, j’ai constaté à quel point la santé était digitalisée dans d’autres pays, et je voulais apporter cette avancée à mon propre pays. Mon désir de contribuer à ce domaine s’est renforcé lorsque je suis tombée enceinte et qu’il m’était difficile de gérer toutes mes analyses et ordonnances en format papier » a indiqué la fondatrice dans une interview accordée en septembre 2023 à Le Monde Féminin.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android. L’utilisateur se crée un compte sur la plateforme et a la possibilité de prendre rendez-vous en ligne un médecin généraliste ou un spécialiste ou encore d'accéder à l'historique médical.
L’un des principaux atouts de SehaLink réside dans sa capacité à connecter les différents acteurs du système de santé : médecins, laboratoires, pharmacies et patients. Cette interconnexion garantit un suivi médical personnalisé, réduit les risques liés à la perte d’informations et optimise la prise en charge des patients. Elle permet également d’améliorer l’accès aux soins de santé, notamment pour les patients dans les régions reculées ou encore de réduire les délais d’attente grâce à la prise de rendez-vous en ligne.
« Nous prévoyons de continuer à développer notre application de santé ta7alil.ma, en ajoutant de nouvelles fonctionnalités pour offrir un soutien encore plus complet aux patients marocains. De plus, nous explorons des opportunités de collaboration avec des professionnels de la santé pour renforcer notre impact. Ensuite, nous avons l’intention de nous lancer dans une expansion internationale dans d’autres pays en Afrique » a ajouté Meryem Renaja.
Adoni Conrad Quenum
Editing : Feriol Bewa
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