Le gouvernement de transition au Gabon a amorcé un nouvel élan en mettant l'accent sur la transformation numérique. Cette modernisation nécessite le soutien des principaux financiers, parmi lesquels figure la Banque mondiale.
Le Gabon ambitionne d'avancer considérablement dans les projets numériques cette année. Le Conseil des ministres du jeudi 20 juin a adopté à cet effet un projet de loi autorisant l’Etat gabonais à contracter un emprunt d’un montant de 56,2 millions d’euros auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), une entité de la Banque mondiale. Cette initiative vise à financer le projet intitulé « Gabon Digital ».
D'après le communiqué final du Conseil des ministres, ce financement permettra de catalyser l'adoption de services publics numérisés et d'accroître le nombre de citoyens disposant d'un identifiant unique. Cet identifiant est crucial pour faciliter un accès inclusif aux divers services publics, contribuant ainsi à l'efficacité administrative et à l'amélioration de la qualité de vie des Gabonais.
Le projet « Gabon Digital » bénéficiera d'un financement global de 68,5 millions de dollars de la part de la Banque mondiale. Il se décline en plusieurs composantes majeures, notamment la création d'un environnement propice à une transformation numérique rapide, la modernisation des systèmes d'identité légale, ainsi que la transformation numérique de l'administration publique et de certains services essentiels.
L'initiative s'inscrit dans la stratégie du gouvernement de transition visant à faire de l'économie numérique un levier stratégique pour la croissance économique et sociale. A cet effet, plusieurs projets prioritaires ont été réactivés, notamment la construction d'un centre de données national, le développement d'une Cybercité sur l'île Mandji, et la numérisation des secteurs clés du pays.
Le soutien de la Banque mondiale devrait accompagner le pays dans la réalisation de ces projets ambitieux. Les investissements prévus sont de nature à favoriser l'innovation, stimuler la création d'emplois qualifiés et renforcer la compétitivité du pays sur la scène internationale. Selon un rapport récemment publié par l'Union internationale des télécommunications (UIT), intitulé « Measuring digital development: The ICT Development Index 2023 », le Gabon se classe en tête des pays les plus développés en matière de TIC dans la sous-région Afrique centrale et occupe la 10e place en Afrique avec un score de 72,9/100 points.
Samira Njoya
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Après avoir investi dans plusieurs start-up sur le continent, le fonds de capital-risque Breega a décidé de mettre en place un fonds dédié au continent africain.
Breega, un fonds de capital-risque basé à Paris, a annoncé la clôture d’un fonds axé sur l’Afrique d’un montant de 75 millions $. Baptisé « Africa Seed I », le fonds compte investir entre 100 000 $ et 2 millions $ dans les start-up en démarrage sur le continent ; il vise à réaliser au moins 40 investissements.
S’exprimant sur le sujet, Melvyn Lubega (photo, à droite), l’un des dirigeants de Breega Afrique, a indiqué à Techcrunch : « en réfléchissant à mon expérience, j'ai eu du mal à trouver des investisseurs africains qui avaient créé des entreprises sans lever de fonds. C'est pourquoi notre objectif est d'être les investisseurs que nous aurions aimé avoir pendant la création de nos entreprises. De nombreux entrepreneurs apprécient d'avoir un partenaire d'entraînement qui est déjà passé par là ».
La clôture de ce fonds intervient dans un contexte où les start-up africaines lèvent de moins en moins de fonds. Selon les données de Partech Africa, les start-up africaines ont levé 2,3 milliards $ en capitaux propres sur l’année 2023, un recul de 54 % par rapport à 2022. Cette diminution des capitaux a continué sur l’année 2024 comme le souligne Africa : The Big Deal, une base de données répertoriant les financements de plus de 100 000 $ captés par les jeunes pousses africaines. Elle a révélé en avril dernier que les levées de fonds des start-up africaines se sont établies à 466 millions $ au premier trimestre de cette année.
Africa Seed I compte se focaliser sur les quatre grands marchés africains que sont le Nigeria, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Kenya, ainsi que sur les marchés africains francophones, notamment le Maroc, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Cameroun et la RDC. Pour rappel, Breega a déjà soutenu plusieurs start-up africaines, dont Numida, Hohm Energy, Socium, Klasha, Kwara, Coachbit et Sava.
Adoni Conrad Quenum
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Le gouvernement ivoirien poursuit la mise en œuvre de sa stratégie de développement numérique à l’horizon 2025. La numérisation de l’ensemble des services publics constitue un pilier essentiel de cette politique.
La numérisation des services publics entamée en Côte d’Ivoire progresse. Le mardi 18 juin, quatre départements ministériels ont officiellement reçu des plateformes numériques à cet effet. Il s'agit des plateformes DOB-connect, du Système d’information hospitalier (SIH), d’E-Tribcom et de Trésor-PAY-Trésor-Money.
#Société | Digitalisation des procédures administratives : des plateformes numériques remises à des membres du gouvernement
— Gouvernement de Côte d'Ivoire (@Gouvci) June 19, 2024
Abidjan, le 18 juin 2024 -Dans le cadre du Projet d'amélioration de la Gouvernance pour la délivrance des services de base aux citoyens (PAGDS), les… pic.twitter.com/tEXr5ITrSC
La plateforme DOB-connect, destinée au ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, a été élaborée pour le suivi électronique des résultats scolaires et la lutte contre l’échec scolaire. Quant au SIH, un outil du ministère de la Santé, il vise à améliorer la prise en charge des patients. A ce jour, plus de 160 établissements de santé sont connectés au SIH.
La plateforme E-Tribcom, dédiée au ministère de la Justice et des Droits de l’homme, a pour objectif de faciliter la gestion des activités judiciaires, du registre du commerce et du crédit mobilier, tout en optimisant les processus de traitement de l'information. La plateforme Trésor-PAY-Trésor-Money, pour sa part, se consacre à la gestion des dépenses et au recouvrement électronique des recettes de l’Etat. L'outil a été remis au ministère des Finances et du Budget.
Le lancement de ces quatre plateformes s’inscrit dans le cadre du Projet d'amélioration de la gouvernance pour la délivrance des services de base aux citoyens (PAGDS), une initiative de la Stratégie nationale de développement numérique 2021-2025 soutenue par la Banque mondiale. Cette stratégie prévoit 32 réformes pour un investissement de 2 000 milliards de francs CFA (environ 3,3 milliards de dollars).
Grâce à la transformation numérique du pays, le gouvernement ivoirien ambitionne d’accroître le PIB de 6 à 7 points et de générer entre 2 000 et 3 500 milliards de francs CFA. Selon la Banque mondiale, l’économie numérique devrait rapporter plus de 5,5 milliards de dollars à la Côte d’Ivoire d’ici 2025 et plus de 20 milliards de dollars d’ici 2050, à condition que le pays renforce les investissements dans les cinq piliers fondamentaux de l’économie numérique.
Samira Njoya
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En Afrique, l'accès à l'électricité demeure un défi majeur et entrave considérablement le développement économique et social. Les initiatives d'Orange et de ses partenaires contribuent à relever ce défi de manière durable.
Orange Smart Energies, plateforme numérique spécialisée de l'opérateur télécoms Orange, est désormais ouverte à tous les producteurs d’énergie en Afrique. Cette solution de paiement à l'utilisation [pay-as-you-go, Ndlr] associée à Orange Money leur offre la possibilité de gérer le prépaiement de l’énergie électrique fournie aux populations à travers leurs kits solaires et compteurs intelligents. Cette initiative contribuera à renforcer l'inclusion énergétique en Afrique.
Fier d'annoncer le lancement de la plateforme @orange Smart Energies🔋 pour favoriser l'inclusion énergétique en Afrique 🌍
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) June 20, 2024
La plateforme réduit le risque de non-paiement 💰 pour les producteurs d'énergie et étend l'accès à l'énergie en zone rurale 🏞️
📃… pic.twitter.com/gMUJbT8yCA
« Faire du digital un levier pour l’inclusion énergétique des populations africaines est notre ambition depuis nos débuts. En ouvrant notre plateforme Orange Smart Energies à tous les producteurs d’énergie, nous franchissons une étape majeure dans notre engagement envers un accès universel à l’énergie en Afrique et au Moyen-Orient », a déclaré Jérôme Hénique, directeur général d'Orange Middle East and Africa (OMEA).
Dans son rapport « Electricity 2024 : Analysis and forecast to 2026 », l’Agence internationale pour l’énergie (IEA) indique que 600 millions de personnes n'avaient pas accès à l'électricité principalement en Afrique subsaharienne en 2023. Soit plus de 40 % de la population africaine. Les générateurs à essence ou diesel hors réseau sont devenus une solution courante pour accéder à l'électricité sur le continent, car ils présentent de faibles coûts initiaux par rapport au coût de connexion au réseau. Mais leurs coûts d'exploitation ont considérablement augmenté, en particulier depuis 2021, après la flambée des prix du pétrole.
Par contre, depuis 2015, l'adoption de systèmes solaires domestiques modulaires décentralisés (SHS) n'a cessé d'augmenter, selon l’IEA. « Des pays comme le Ghana et le Kenya ont multiplié leur capacité SHS par plus de vingt entre 2015 et 2019. Les fournisseurs de SHS ont permis la mise en œuvre du système grâce à des incitations financières telles qu'un modèle commercial de paiement à l'utilisation », souligne l’Agence internationale pour l’énergie.
Au regard de cette situation, la plateforme Orange Smart Energies — opérationnelle dans 12 pays d'Afrique avec plus de 300 000 foyers bénéficiant de ses services chaque jour — se positionne comme un atout de l’opérateur télécoms français dans la lutte contre la précarité énergétique en Afrique. En plus de favoriser l’accès à l’énergie aux populations éloignées, elle représente également une solution aux défis de rentabilité des producteurs d’énergie en réduisant le risque de non-paiement.
Orange s’est fixé comme objectif de favoriser la connexion d’un million de foyers à l’énergie solaire d’ici 2026. De plus, la société couvre également un double avantage parallèle. La connexion entre Orange Smart Energies et Orange Money lui permet de rentabiliser davantage son service de finance sur mobile, sans oublier que l’accès des populations à l’énergie électrique favorise l'utilisation d’Internet qui est également un segment fort des revenus d’Orange.
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Alors que l'utilisation de l'IA se généralise, il est devenu crucial pour l’Afrique de réfléchir à la manière de tirer pleinement parti de son potentiel pour stimuler la croissance économique tout en atténuant ses risques.
Les ministres africains des TIC et de la Communication ont unanimement approuvé une Stratégie continentale de l'intelligence artificielle (IA) ainsi qu'un Pacte numérique africain. Les deux documents visent à accélérer la transformation numérique du continent en exploitant le potentiel des nouvelles technologies numériques. Ces approbations ont eu lieu lors de la deuxième session extraordinaire du Comité technique spécialisé dans la communication et les TIC de l’Union africaine, tenue du mardi 11 au jeudi 13 juin.
Selon le communiqué de l’Union africaine, la Stratégie continentale de l’IA « fournit des orientations aux pays africains pour exploiter l’IA afin de répondre aux aspirations de développement et de bien-être de leurs populations, tout en promouvant une utilisation éthique, en minimisant les risques potentiels et en tirant parti des opportunités ».
La stratégie identifie également les principales priorités et actions pour faire en sorte que les pays africains bénéficient pleinement des possibilités offertes par l'IA pour accélérer leurs capacités en matière d'infrastructure, de talents, d'établissements de données, d'innovation et de partenariats, tout en assurant des garanties adéquates et une protection contre les menaces.
Quant au Pacte numérique africain, il retrace l'avenir numérique du continent et exploite le potentiel de transformation des technologies numériques pour favoriser le développement durable, la croissance économique et le bien-être de la société dans toute l'Afrique. Selon Amani Abou-zeid, le commissaire de l'Union africaine chargé des infrastructures et de l'énergie, le pacte constitue l'engagement stratégique du continent à utiliser la transformation numérique comme catalyseur du progrès inclusif et du développement durable en Afrique.
Les deux documents s'inscrivent dans le cadre de la Stratégie de transformation numérique de l'Union africaine (2020-2030) et de l'Agenda 2063. Elaborés à l'issue de consultations avec un large éventail de parties prenantes, ils constituent la contribution de l'Afrique au Pacte mondial pour le numérique et au Sommet des Nations unies sur le futur qui se tiendra en septembre. Avant cela, ils seront soumis au Conseil exécutif de l'Union africaine en juillet pour examen et adoption.
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En Guinée, le taux d'inclusion financière reste relativement bas, avec une grande partie de la population n'ayant pas accès aux services bancaires formels. Les initiatives visant à améliorer l'inclusion financière sont cruciales pour le développement économique du pays.
La ministre guinéenne des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, au centre), a rencontré, le mardi 18 juin, une délégation de l’entreprise canadienne EZO, conduite par son cofondateur Charles-André Bergeron. Cette visite avait pour objectif de proposer une solution financière adaptée au marché guinéen, en réponse aux besoins croissants de numérisation des services financiers dans le pays.
Selon le ministère chargé du Numérique, les échanges ont essentiellement porté sur les possibilités de mise en place de l’application financière EZO en Guinée, la numérisation des services financiers et le développement de l’inclusion financière dans le pays. Mme Pricemou a souligné l’importance de telles initiatives pour améliorer l’accessibilité des services financiers aux populations rurales et urbaines.
La visite de l’entreprise EZO en Guinée s’inscrit dans le cadre de sa stratégie de déploiement international. L’entreprise, qui prévoit de s’installer en Tunisie dans les prochains mois, offre une solution automatisée et autonome couvrant toute l’activité financière. Son système se compose de trois volets principaux : l’inclusion des clients (système swap), le paiement et l’épargne. L’application permet également de recevoir de l’argent directement sur le téléphone, avec des possibilités de paiement quelle que soit l’origine de la devise.
En outre, EZO intègre des fonctionnalités de gestion de portefeuille et de microcrédit, ce qui pourrait transformer le paysage financier guinéen en offrant des services bancaires complets via une plateforme numérique.
En Guinée, la délégation d'EZO a également rencontré les dirigeants de la Banque centrale ainsi que d’autres grandes banques du pays. L’objectif était de discuter des solutions pour permettre à tous les citoyens d'accéder aux ressources financières nécessaires à leur développement.
Samira Njoya
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Le gouvernement marocain veut connecter les établissements d’enseignement dans le cadre de ses ambitions de transformations numériques. A partir de 2021, environ 1,2 million de cartes SIM ont été distribuées aux étudiants pour accéder gratuitement à Internet.
Le fournisseur américain de réseaux sans fil américain Cambium Networks a annoncé, le mardi 18 juin, le déploiement de 18 000 points d’accès Wifi pour fournir de la connectivité Internet à haut débit dans 12 grandes universités publiques du Maroc. Le projet couvre plus de 200 campus et 1,3 million d’étudiants, cadres éducatifs et administratifs.
Les campus sont équipés de solutions Wifi 6 de Cambium Networks aussi bien à l'intérieur qu’à l’extérieur. Ces solutions ont été conçues et déployées avec 3GCOM, un intégrateur de services partenaire de l’opérateur global désigné pour ce projet. Les partenaires ont intégré aux systèmes existants des outils de planification, un approvisionnement sans contact, une installation rationalisée et une gestion centralisée dans le cloud pour garantir des performances optimales.
Le déploiement des points d’accès Wifi dans les universités marocaines s’inscrit dans le cadre du programme « Campus Connecté » lancé en 2021 pour garantir aux étudiants un accès gratuit et sécurisé aux outils numériques. Plus de 1,2 million de cartes SIM ont été distribuées aux étudiants en partenariat avec les opérateurs télécoms. Cela fait partie des efforts engagés par le gouvernement pour accélérer la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.
« L’apprentissage flexible, les tests en ligne et la collaboration vidéo avec des contenus riches en médias nécessitent des performances stables, fiables et abordables. Nos technologies spécifiques répondent de manière unique aux besoins de densité et d’évolutivité tout en offrant la meilleure expérience possible, garantissant ainsi un apprentissage ininterrompu tout en restant abordables », a déclaré Morgan Kurk, PDG de Cambium Networks.
Isaac K. Kassouwi
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L’Etat ivoirien intensifie ses efforts pour favoriser l’employabilité des jeunes et des femmes à travers les technologies de l'information et de la communication (TIC). L'objectif est de réduire le chômage et de stimuler l'innovation technologique dans le pays.
L'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), en partenariat avec le ministère du Commerce et de l'Industrie et le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation, a lancé le vendredi 14 juin les travaux pour l’élaboration de la Stratégie nationale Industrie 4.0 en Côte d’Ivoire. L’événement s'est déroulé lors d’un atelier dédié.
Cette stratégie en cours d’élaboration se concentrera entre autres sur le développement des compétences, l’appui à l’investissement et au financement, et le soutien aux écosystèmes d’innovation et de start-up pour apporter des solutions technologiques 4.0 adaptées aux besoins des entreprises. Elle repose également sur des partenariats, des alliances au sein de l’écosystème et la coopération internationale avec les partenaires techniques et financiers, ainsi que sur la sensibilisation…
L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Employment4Youth : L’Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes en Tunisie et en Côte d’Ivoire » mené par le gouvernement ivoirien et mis en œuvre par ONUDI. Lancé en 2022, ce projet ambitionne d’accroître l'emploi des jeunes et d’améliorer les conditions de travail en structurant et en consolidant un écosystème numérique, en particulier celui de l’Industrie 4.0. Le projet bénéficie du financement du ministère de la Coopération économique et du Développement de la République fédérale d’Allemagne (BMZ) dans le cadre de l'initiative spéciale « Emploi décent pour une transition juste ».
En Côte d’Ivoire, ce projet devrait permettre de créer 13 000 emplois, dont 3 000 directs, d’ici 2025, dans divers secteurs privés tels que la transformation sociale et écologique, les énergies renouvelables, les TIC et l’agro-industrie, pour un investissement total de 30 millions USD.
Samira Njoya
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Les infractions commises sur le cyberespace gagnent du terrain en Afrique. Le continent est présenté comme particulièrement vulnérable face à la cybercriminalité. En réponse, des mesures sont prises au niveau national pour freiner ce fléau croissant.
Le gouvernement nigérien a annoncé le mercredi 12 juin une nouvelle ordonnance modifiant la loi n° 2019-33 du 3 juillet 2019 sur la répression de la cybercriminalité. La loi promulguée quelques jours plus tôt par le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie au Niger, Abdourahamane Tiani vise à renforcer les sanctions contre les délits commis via des moyens de communication électronique au Niger.
Selon le ministère chargé de la Justice, cette modification a pour objectif de « rétablir l’équilibre entre la liberté d’expression et la protection des droits individuels et de préserver la tranquillité et la sécurité publique ».
Désormais, la diffusion de contenus troublant l’ordre public ou portant atteinte à la dignité humaine est punie d’une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de deux à cinq millions de francs CFA (soit environ 3 000 à 7 600 euros). La diffamation et les injures proférées par voie électronique sont quant à elles punies d’un an à trois ans de prison et d’une amende d’un à cinq millions de francs CFA.
Au Niger, comme dans de nombreux pays africains, la cybercriminalité prend une ampleur considérable. Lors de la Semaine du numérique, déroulée du 18 au 20 avril, un accent particulier a été mis sur la cybersécurité. A cette occasion, le ministre de la Communication, des Postes et de l'Economie numérique, Sidi Mohamed Raliou, avait dévoilé les ambitions du gouvernement, notamment la mise en place d'un Centre national de cybersécurité.
En durcissant la législation, le gouvernement nigérien espère lutter efficacement contre la propagation de fausses informations, les discours de haine et les contenus incitant à la violence. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité numérique et à protéger les citoyens contre les cybermenaces croissantes.
Samira Njoya
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Cinq ans après la signature du protocole pour sa conception, le premier satellite sénégalais se prépare à être mis en orbite. Le lancement de l’engin est annoncé pour bientôt.
Le satellite GAINDESAT-1A, le premier nanosatellite sénégalais est prêt pour son lancement. L’engin a été intégré avec succès dans un déployeur d'Exolaunch aux Etats-Unis. C’est ce qu’a révélé le Programme spatial sénégalais (Sensat) le jeudi 13 juin sur Linkedin.
Le nanosatellite de 10 cm d'arêtes sera envoyé dans l’espace dans les prochains jours à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX. Sa principale mission consistera à récupérer les données des agences étatiques de météorologie et de mesure des niveaux d’eau qui possèdent des stations aux quatre coins du pays.
GAINDESAT-1A aura également pour mission de capturer des images satellites du Sénégal à l'aide d'une caméra embarquée. Ces images seront utilisées comme matière première pour de futurs développements. Elles seront prises dès que le satellite survolera le pays, à raison de quatre fois par jour pendant six à sept minutes, et ce, pendant cinq ans.
Cette réalisation est le fruit d'une collaboration entre le gouvernement sénégalais et le Centre spatial de l'Université de Montpellier (CSUM), où le satellite a été conçu et fabriqué par des ingénieurs et techniciens sénégalais. Dès sa mise en orbite, il sera suivi et contrôlé depuis le Sénégal, à partir d'une grande salle de contrôle.
Avec le lancement de GAINDESAT-1A, le Sénégal deviendra le deuxième pays francophone subsaharien, après Djibouti, à disposer de son propre satellite. En Afrique, l'Egypte et l'Afrique du Sud ont été les premiers à se lancer dans l'aventure spatiale, en 1998 et 1999, suivis plus tard par une douzaine d'autres pays.
Samira Njoya
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Le commerce intra-africain est confronté à de nombreux défis, notamment en ce qui concerne la gestion du transport des marchandises. Pour promouvoir l'émergence d'un marché commun, il est urgent d'identifier les barrières existantes et de les surmonter.
Le ministère djiboutien des Infrastructures et de l'Equipement, en collaboration avec la Djibouti Ports Corridor Road (DPCR) et l'Union européenne, a inauguré le jeudi 13 juin, un système numérique de gestion de flotte de véhicules, baptisé « Fleet Management System ». Cette initiative vise à améliorer l'efficacité du transport de marchandises entre Djibouti et l'Ethiopie, et constitue une étape cruciale pour le commerce régional.
Le gouv de Djibouti, en partenariat avec l'UE🇪🇺, a lancé une première étape de ce programme avec le système de gestion de flotte de véhicules pour améliorer l'efficacité du transport de marchandises entre Djibouti et l'Éthiopie. Une étape cruciale pour le commerce régional. #RFID pic.twitter.com/O5584dNm5K
— UE à Djibouti (@UEaDjibouti) June 13, 2024
« Ce système moderne nous permettra de mieux planifier, gérer et assurer le flux efficace des marchandises, contribuant ainsi à notre vision de faire de Djibouti un centre logistique et économique de premier plan en Afrique », a déclaré Aboubaker Omar Hadi, le président de l'Autorité des ports et des zones franches de Djibouti (DPFZA).
Le lancement de ce nouveau système s’inscrit dans le cadre d'un partenariat stratégique entre l'Union européenne et la République de Djibouti, visant à soutenir le pays dans la mise en œuvre du Projet de corridor de transport Ethiopie-Djibouti. L'Union européenne a investi 32 millions d'euros dans l'un des programmes dont l'objectif est de promouvoir l'intégration économique régionale dans la Corne de l'Afrique. Il s'agit de contribuer à une réduction de 10 % des coûts commerciaux, de 15 % du temps de change et de 30 % des délais de dédouanement à certains points de passage frontaliers.
Le nouveau système, qui utilise la technologie d'identification par radiofréquence (RFID), devrait permettre un contrôle complet et instantané des itinéraires et des temps de transit des véhicules tout au long du corridor Djibouti-Ethiopie. Ce nouveau système devrait également permettre à toutes les parties prenantes de la logistique d’avoir une visibilité sur les mouvements des camions ce qui permettra d'optimiser les opérations logistiques et de réduire les temps d'attente dans les ports.
Samira Njoya
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Les pays africains accusent un retard significatif en matière de développement numérique, une situation attribuable à divers facteurs. Pour y remédier efficacement, il est essentiel de les identifier clairement.
Le ministre de la Communication, des Postes et de l'Economie numérique, Sidi Mohamed Raliou (photo), a procédé le mercredi 12 juin à Niamey au lancement officiel du Diagnostic de l'économie numérique du Niger (Niger DE4A). Cette initiative vise à évaluer de manière approfondie le degré de pénétration des services et des usages numériques dans le pays.
« Cette évaluation du développement de l’économie numérique au Niger fournira aux décideurs politiques des recommandations exploitables et hiérarchisées, susceptibles d’accélérer la transformation numérique de l’administration nigérienne ainsi que de son tissu socio-économique », a souligné le ministère chargé du Numérique.
Soutenu par la Banque mondiale, ce programme s’inscrit dans le cadre de ses initiatives visant à accompagner les gouvernements des pays africains dans la mise en œuvre de la Stratégie de transformation numérique de l'Union africaine. L'objectif est de garantir que chaque individu, acteur, entreprise et gouvernement africain possède les capacités numériques nécessaires pour contribuer à sortir le continent du sous-développement d'ici 2030.
Le diagnostic de l'économie numérique se déroulera en trois phases principales. D'abord, des consultations avec les parties prenantes seront menées pour collecter des données pertinentes. Ensuite, un rapport détaillant les défis et les opportunités existants sera élaboré. Enfin, des stratégies et des mesures concrètes seront proposées pour maximiser le potentiel de développement numérique du pays.
A terme, cette évaluation devrait permettre de déceler et d'atténuer les obstacles au développement du numérique au Niger. Parmi les principaux défis auxquels le pays est confronté, l'on compte l'insuffisance des infrastructures technologiques, le manque de compétences numériques au sein de la population, et les barrières réglementaires. En s'attaquant à ces problématiques, le Niger pourra non seulement améliorer l'efficacité de son administration, mais également stimuler l'innovation et la croissance économique.
Samira Njoya
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En Côte d’Ivoire, les talents du domaine numérique, notamment les analystes de données, sont parmi les plus recherchés sur le marché de l'emploi. Pour renforcer la main-d'œuvre dans ce secteur, Yango poursuit des initiatives de formation spécifiques.
Yango, un service international de réservation de taxis en ligne, a annoncé le mercredi 12 juin le lancement de la nouvelle phase de son programme Yango Education. Cette initiative vise à offrir aux Ivoiriens de 18 ans et plus, ayant terminé leur éducation de base, des cours en ligne d'introduction à l'analyse de données développés par les ingénieurs de Yango.
« Grâce à cette initiative, nous continuerons à offrir un accès gratuit aux cours et à les étendre au reste de la communauté, ce qui, nous l'espérons, aidera les individus à prospérer dans l'économie numérique. Chez Yango, nous croyons au pouvoir de l'éducation pour stimuler l'innovation et créer des opportunités de croissance », a déclaré Kadotien Soro, directeur national de Yango en Côte d'Ivoire.
La formation comporte un accès gratuit à un cours en ligne d'analyse de données en Python et SQL, d'une durée totale de 80 heures réparties sur un mois. Plus de 1 500 étudiants seront sélectionnés tout au long de l'année après examen des candidatures et entretiens personnels avec l'équipe de Yango. La priorité sera donnée à ceux qui souhaitent poursuivre leur éducation et faire carrière dans l'analyse de données. Les chauffeurs partenaires de l'entreprise, les coursiers et/ou leurs familles sont également éligibles aux programmes.
Cette initiative s'inscrit dans la continuité des actions de Yango visant à promouvoir l'entrepreneuriat en Afrique, en dotant les jeunes des connaissances nécessaires pour collecter, analyser et visualiser des données liées au développement des entreprises. La première promotion comprendra environ 250 bénéficiaires.
Samira Njoya
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Rendre l’administration moderne, performante capable de relever les défis de la nouvelle économie est l’une des préoccupations du président sénégalais. Bassirou Diomaye Faye entend à cet effet opérer des réformes pour optimiser l'efficacité gouvernementale.
Sénégal Numérique SA (Sénum SA), l’organisme public chargé de la gestion des infrastructures numériques de l’Etat sénégalais, accueille un nouveau directeur général. Isidore Diouf (photo, à droite) a pris ses fonctions le vendredi 7 juin, succédant ainsi à Cheikh Bakhoum (photo, au centre), qui a occupé ce poste pendant 9 ans et 11 mois.
Le 7 juin 2024, nous avons accueilli notre nouveau Directeur Général, Isidore DIOUF, lors d'une cérémonie solennelle marquant la passation de service avec Cheikh BAKHOUM. pic.twitter.com/SWIKTXnngF
— Sénégal Numérique S.A. (Ex-ADIE) (@SN_Numerique) June 7, 2024
Le nouveau dirigeant, chargé de mettre en œuvre la politique numérique définie par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, a présenté les grandes lignes de sa vision stratégique. Considérant le numérique comme un moteur de développement à tous les niveaux (économique, industriel, sanitaire, éducatif, etc.), il place Sénégal Numérique, qualifié « d'entreprise stratégique de l’Etat », au cœur de cette transformation.
Pour réussir dans ses nouvelles missions, Isidore Diouf identifie plusieurs éléments clés : la construction d'une infrastructure numérique robuste et sécurisée, le rôle de tour de contrôle dans la coordination des programmes numériques de l'Etat, une approche inclusive avec les directions des systèmes d’information (DSI), et le partage de sa vision pour une meilleure collaboration avec les acteurs du domaine.
Les actions d'Isidore Diouf viendront compléter celles de son prédécesseur, dont les réalisations ont permis au Sénégal de se hisser à une place de choix dans le paysage numérique ouest-africain. Parmi ces réalisations figurent le projet Smart Sénégal, le déploiement de près de 4 400 km de fibres optiques, le câble sous-marin SHARE, la construction et la mise en service en 2021 du datacenter national de Diamniadio, ainsi que la dématérialisation de nombreuses procédures administratives.
Selon le nouveau directeur, l'objectif est donc de réduire la fracture numérique dans le pays et de diversifier les revenus de l’Etat. Il est à rappeler que l'économie numérique représente environ 3,3 % du PIB et que le taux de pénétration d'Internet s'élevait à environ 46 % selon les statistiques officielles de 2021. La stratégie Sénégal numérique 2025 (SN2025) vise à porter cette part à 10 %.
Samira Njoya
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