Les pays africains ont entamé un vaste processus de dématérialisation des services administratifs. Pour permettre à leurs citoyens de bénéficier pleinement de ces avancées, la mise en place de systèmes d'identification robustes devient essentielle.
TECH5, une société technologique internationale, a annoncé dans un communiqué de presse le jeudi 15 août avoir collaboré avec le gouvernement mauritanien et l'intégrateur local SmartMS pour mettre en œuvre la phase pilote d'une solution d’identification numérique en Mauritanie. Financé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ce projet vise à moderniser l’infrastructure d’identité numérique du pays.
« Nous sommes fiers de participer à ce projet qui contribue à la transformation technologique du pays. La Mauritanie semble en bonne voie pour devenir l'un des premiers pays à adopter un système entièrement numérique et biométriquement lié à son détenteur », a déclaré Ameya Bhagwat, directeur des revenus chez TECH5.
Pour cette phase pilote, une solution logicielle a été développée pour faciliter l'intégration numérique et la vérification des citoyens. Testée par plus de 70 personnes, cette solution utilise les normes du NIST (National Institute of Standards and Technology) pour la vérification d'identité et intègre une vérification biométrique via les flux OpenID Connect. Cela permet une connexion sans mot de passe au portail de l'e-gouvernement mauritanien. L'utilisateur est vérifié par l'application en prenant un selfie, qui est comparé à son identité numérique obtenue à partir de son passeport ou de sa carte d'identité.
La réussite du projet pilote a conduit au récent lancement de l’application « Houwiyeti », une solution innovante qui combine fonctionnalité et sécurité, en s'appuyant sur des technologies open source et numériques. Cette initiative s'inscrit pleinement dans les projets du gouvernement mauritanien et de ses partenaires, visant à promouvoir une transformation numérique inclusive et respectueuse des droits. Elle rejoint également une tendance plus large en Afrique, où la biométrie joue un rôle de plus en plus crucial.
Selon le rapport « Biometrics - Global Market Trajectory & Analytics 2020 » publié par le cabinet de recherche américain Global Industry Analysts, le marché de la biométrie en Afrique et au Moyen-Orient devrait croître à un taux annuel de 21 %, tandis que l'industrie mondiale de la biométrie pourrait atteindre 82 milliards de dollars d'ici 2027. Cette dynamique illustre l'importance croissante des technologies biométriques dans le développement numérique à l'échelle globale et leur potentiel pour transformer les systèmes de gouvernance et les services publics.
L'implémentation de ce système d'identité numérique en Mauritanie représente une avancée significative vers la modernisation et l'efficacité des services publics. En offrant un accès sécurisé et simplifié aux services gouvernementaux via une application mobile basée sur la biométrie, ce système améliore non seulement la facilité d'accès pour les citoyens, mais renforce également la sécurité des transactions numériques.
Samira Njoya
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La transformation numérique est cruciale pour le développement socio-économique du pays. Le gouvernement intensifie ses efforts pour mener à bien les projets en cours, visant à améliorer le bien-être des citoyens à travers l'accès à des services numériques efficaces et inclusifs.
Le ministère burkinabè de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, conduit par Aminata Zerbo/Sabane (photo), a enregistré une performance notable de 55 % au titre du premier semestre 2024, selon l'évaluation du contrat d'objectifs récemment menée par le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla. Ce résultat traduit l'engagement du ministère à atteindre les objectifs fixés dans sa feuille de route.
D’après le communiqué du ministère chargé du Numérique, les acquis majeurs qui ont permis l’atteinte de ce résultat sont entre autres : « le renforcement du cadre juridique du domaine du numérique, la dématérialisation de certains services administratifs, l’acquisition de matériels pour renforcer et sécuriser le réseau numérique et le rétablissement des services de communication électronique dans certaines localités à haut défi sécuritaire ».
Toutefois, bien que le taux de réalisation soit jugé « satisfaisant », certains projets ont subi des retards notables. Les initiatives de réhabilitation des infrastructures existantes et l'extension des services numériques dans les zones rurales ont été entravées par des défis sécuritaires aggravés par l'instabilité politique, impactant la capacité du ministère à respecter son calendrier initial.
Pour le second semestre, le ministère prévoit d'intensifier les projets en cours, y compris la dématérialisation d'au moins 100 procédures administratives, la création de maisons des citoyens pour faciliter l'accès aux services en ligne, et la mise en œuvre du Projet d'accélération de la transformation digitale. Ces efforts s'inscrivent dans une stratégie plus vaste, visant à positionner le Burkina Faso comme un leader africain dans l'intégration des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans des secteurs essentiels tels que l'administration publique, l'éducation, la santé, le commerce et l'agriculture.
Malgré ces progrès, le pays accuse un retard significatif. Selon le rapport « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 » publié en juin par l'Union internationale des télécommunications (UIT), le Burkina Faso occupe le 43e rang sur 47 pays africains en termes de développement des TIC. Ce classement souligne l'ampleur des défis à surmonter pour que le pays puisse pleinement tirer parti des technologies numériques et améliorer les conditions de vie de ses citoyens.
Samira Njoya
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La demande en main-d'œuvre qualifiée augmente à mesure que s'accélère la transformation numérique. En Côte d’Ivoire, le gouvernement collabore avec le secteur privé pour s'assurer que tous les citoyens soient formés afin d'y contribuer.
Le centre de formation numérique DigiFemmes a annoncé son ambition de former 1 000 Ivoiriennes aux compétences numériques, au leadership et à l'utilisation responsable du numérique. Ce projet résulte d'un protocole d'accord signé le mercredi 14 août entre Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, et DigiFemmes, lors du lancement officiel du programme DigiFemmes Caravane.
« A travers cette caravane, nous offrirons une variété de formations, d’ateliers, et de ressources pour accompagner les femmes dans leur développement personnel et contribuer au progrès de notre nation. Ce programme permettra à des milliers de femmes d'acquérir des compétences numériques essentielles à leur épanouissement dans tous les aspects de leur vie », a déclaré Nassénéba Touré.
Cette initiative s'inscrit dans la mission de DigiFemmes, visant à combler le fossé numérique en dotant les femmes ivoiriennes des compétences nécessaires pour prospérer dans un monde de plus en plus connecté. Elle rejoint également les objectifs du gouvernement ivoirien qui considère le numérique comme un levier essentiel pour l'employabilité et l'autonomisation des femmes.
En 2019, selon l’Autorité de protection des données à caractère personnel de Côte d'Ivoire (le régulateur télécoms ARTCI), les femmes représentaient 38 % des effectifs du secteur des TIC, dont 30 % étaient des cadres. Depuis 2015, des programmes tels que les Maisons Digitales de la Fondation Orange contribuent à la formation des femmes dans le numérique. A ce jour, 4 738 femmes ont été formées, ce qui souligne l'ampleur des efforts encore nécessaires pour atteindre pleinement l'autonomisation économique des femmes en Côte d'Ivoire.
Le partenariat avec DigiFemmes apportera des bénéfices significatifs en offrant aux femmes une meilleure intégration dans l'économie numérique, en stimulant leur leadership et en renforçant leur autonomie. Ce programme aidera non seulement à réduire l'écart de compétences numériques entre les genres, mais il encouragera également l'innovation et la créativité, contribuant ainsi au développement socio-économique global du pays.
Samira Njoya
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La technologie satellitaire a pris de l’essor en Afrique au cours des dix dernières années. Au-delà du secteur télécoms, celui de l’observation de la Terre gagne progressivement en valeur. De plus en plus d’Etats désirent en effet mieux surveiller leur territoire.
Après trois mois de retard sur le calendrier prévu, le tout premier satellite sénégalais, GAINDESAT-1A, a rejoint l’espace le vendredi 16 août. Son lancement a été effectué depuis la base militaire de Vandenberg en Californie aux Etats-Unis à 18h56, sur la fusée Falcon 9 de SpaceX lors de la mission Transporter 11. Le nanosatellite a été construit par des ingénieurs et techniciens sénégalais formés par le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM), dans le cadre d’un partenariat avec le gouvernement sénégalais.
Se réjouissant de l’aboutissement du projet, fruit de cinq années de travail, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a exprimé sa fierté en déclarant que « le Sénégal entre aujourd’hui dans une nouvelle ère avec le lancement réussi de notre premier satellite […] cette avancée marque un pas majeur vers notre souveraineté technologique ».
La construction et la mise en orbite de GAINDESAT constituent la première étape du programme spatial national sénégalais dénommé « SenSAT ». Il vise à faire du secteur un véritable levier pour le développement socio-économique du pays, à travers la conception et l’exploitation d’outils dans l’espace. Le but est de satisfaire les besoins nationaux en produits et services spatiaux, et de devenir « un hub spatial pour la sous-région », dévoilait Moussa Baldé, alors ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), le 23 octobre 2023. C’était lors de la cérémonie de réception officielle du Centre de réception et de contrôle des données du programme spatial SenSat à Diamniadio.
GAINDESAT-1A est un satellite d’observation de la Terre. Il contribuera à la collecte et à l’analyse de données qui servirons à diverses finalités, notamment la prise de décision pour la gestion des ressources naturelles et des territoires, la prévention des catastrophes naturelles, l’agriculture, etc.
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Les paiements transfrontaliers en Afrique sont confrontés à plusieurs défis qui entravent l'efficacité des transactions. Des solutions innovantes sont cruciales pour surmonter ces obstacles et favoriser l'intégration économique du continent.
Conduit, une plateforme de paiement transfrontalier interentreprises basée en Amérique latine, a annoncé le lundi 12 août la clôture réussie d’un tour de table d'expansion de 6 millions $ mené par Helios Digital Ventures, la branche de capital-risque d’Helios Investment Partners. Ces fonds permettront à la fintech d’étendre ses services à travers l’Afrique.
« Cette expansion marque une étape importante pour Conduit, car nous apportons nos solutions de paiement transfrontalier éprouvées aux entreprises africaines, en relevant des défis réels tels que les coûts élevés, les délais de transaction lents et les conversions de devises complexes », a déclaré l’entreprise dans un communiqué.
Conduit, qui entame sa troisième année d’exercice, prévoit de s'associer à des solutions locales pour offrir des transactions plus rapides et transparentes, répondant ainsi aux divers besoins des entreprises sur le continent. La plateforme a déjà amorcé son expansion au Kenya et au Nigeria en décembre dernier, enregistrant des résultats impressionnants. Le volume des transactions annualisées de Conduit est passé de quelques centaines de millions de dollars à plus de 5 milliards de dollars, dont 20 % proviennent des entreprises kényanes et nigérianes.
Forte de ces résultats, l’entreprise envisage une expansion imminente sur d'autres marchés africains, notamment le Ghana et l'Afrique du Sud. Cette initiative intervient dans un contexte où les coûts de transfert de fonds en Afrique restent élevés. Selon la Banque mondiale, l'Afrique subsaharienne demeure la région où les frais d’envoi de fonds sont les plus onéreux, avec une moyenne de 7,9 % pour envoyer 200 dollars en 2023.
L'expansion de Conduit en Afrique va permettre de répondre à des besoins critiques en matière de paiements transfrontaliers pour les entreprises du continent. En offrant des solutions qui réduisent les coûts, accélèrent les délais de transaction, et simplifient les conversions de devises, Conduit pourrait devenir un acteur clé dans l'amélioration de l'efficacité financière des entreprises africaines.
Samira Njoya
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Les pays africains reconnaissent désormais les bénéfices des collaborations interétatiques pour atteindre leurs objectifs numériques. De nombreuses initiatives voient le jour, renforçant les efforts conjoints pour accélérer la transformation numérique du continent.
La Guinée et la Sierra Leone entendent intensifier leur coopération dans le domaine du numérique. Cette ambition commune englobe l’interconnexion des réseaux, le partage d’expériences et d’infrastructures et la mise en place des projets conjoints pour stimuler la croissance du secteur numérique. Une délégation conduite par la ministre sierra-léonaise des Communications, de la Technologie et de l'Innovation, Salima Manorma Bah (photo, à droite), a été reçue à cet effet le vendredi 9 août à Conakry par la ministre guinéenne des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, à gauche).
Conakry, 09 Août 2024 - Une rencontre fructueuse s'est tenue au siège du MPTEN, 𝑴𝒂𝒅𝒂𝒎𝒆 𝑺𝒂𝒍𝒊𝒎𝒂 𝑴𝒂𝒏𝒐𝒓𝒎𝒂 𝑩𝒂𝒉, Ministre des Communications, de la Technologie et de l'Innovation et moi. pic.twitter.com/osgL1teLgt
— Rose Pola Pricemou (@rppola) August 9, 2024
« L’objectif de cette initiative est de traduire en actions concrètes la volonté partagée par la Guinée et la Sierra Leone de construire un écosystème numérique dynamique et inclusif dans la région », a indiqué le ministère guinéen chargé de l’Economie numérique. A en croire ce département ministériel, une rencontre entre les acteurs privés des deux pays est prévue prochainement afin de définir les modalités techniques de mise en œuvre de ce partenariat renforcé.
Cette potentielle coopération pourrait s’inscrire dans la dynamique de numérisation que les gouvernements guinéens et sierra-léonais ont entrepris pour faire du numérique un instrument de transformation de la société afin d’accélérer le développement socioéconomique. La rencontre de Conakry intervient dans la foulée de l'annonce par Rose Pola Pricemou d'une possible interconnexion entre les deux nations lors du Sommet Chine-Afrique sur le numérique, le 29 juillet à Pékin.
Si ce partenariat venait à se concrétiser, il pourrait considérablement améliorer la qualité et l’étendue des services de connectivité, tout en réduisant les coûts associés. Par ailleurs, l’amélioration et la généralisation de l’accès à Internet et le partage d’expériences contribueraient à accélérer la réalisation de leurs ambitions communes en matière de transformation numérique, tout en favorisant l'inclusion numérique de leurs populations respectives.
Samira Njoya
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Le Sénégal s’est engagé dans un chantier de réforme du service public pour rétablir le contrat de confiance entre l’administration et les citoyens. Une participation collective est souhaitée pour maximiser les résultats.
Le ministre sénégalais de la Fonction publique et de la Réforme du service public, Olivier Boucal, a inauguré le jeudi 8 août à Diamniadio la première édition du « Gov’Athon ». L'initiative vise à recueillir des idées et des solutions pratiques pour moderniser l’administration publique sénégalaise.
« Le concept de cette activité, inspiré des compétitions d'innovation communément appelées hackathons, traduit ma volonté de mutualiser les ressources et de bâtir des intelligences collectives pour répondre aux préoccupations des usagers de l’administration. Le 'Gov'Athon' est une occasion unique de repenser notre administration. En mobilisant la jeunesse sénégalaise, nous espérons découvrir des idées novatrices qui pourront transformer nos services publics et répondre efficacement aux besoins de nos citoyens », a expliqué le ministre.
Les équipes participantes, composées d'étudiants des universités publiques et privées du Sénégal, devront développer des solutions dans divers domaines clés. Ceux-ci incluent la transformation de la fonction publique, l'amélioration de l'éducation et de la formation professionnelle, le développement durable de l'agriculture et de l'élevage, l'optimisation de la mobilité urbaine, l'innovation dans le transport aérien, ainsi que la promotion du tourisme local.
L'initiative s’inscrit dans le cadre du projet de transformation systémique du Sénégal et répond aux directives du chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Faye, concernant la modernisation de l'administration et la construction d'une nation souveraine et prospère.
A l'issue de la compétition, qui s'étalera sur un mois, trois lauréats seront récompensés par des prix de 20 millions FCFA (environ 33 200 $), 10 millions FCFA et 5 millions FCFA respectivement. En plus de ces récompenses financières, ils bénéficieront d'un accès gratuit à un espace de coworking pendant trois mois et recevront des bons d'achat pour du matériel destiné à la mise en œuvre de leurs solutions.
Samira Njoya
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La firme veut élargir son impact dans le secteur technologique africain. Elle a décidé de changer son branding et d’améliorer ses services.
Founders Factory Africa, une société panafricaine de capital-risque, a annoncé le mercredi 7 août son changement de nom en 54 Collective. La firme a fait évoluer son business model pour mieux soutenir les entreprises technologiques à travers le continent.
Les fondateurs qu’elle accompagnera pourront compter sur ses experts et son réseau pour soutenir la croissance de leurs jeunes pousses. Elle compte investir jusqu’à 500 000 $ en capitaux propres et non dilutifs dans les différentes start-up. Les fondatrices recevront un supplément de 150 000 $ pour réduire les inégalités d'accès.
« Ce changement de nom communique notre engagement continu envers les fondateurs africains. Nous soutenons plus que jamais la création d’opportunités pour les entrepreneurs et la garantie de conditions équitables pour les jeunes et les femmes », déclare Bongani Sithole (photo), président-directeur générale de 54 Collective.
Les start-up africaines captent de moins en moins de capitaux depuis quelques années. Des sociétés de capital-risque se sont constituées dans divers sous-régions du continent pour soutenir un tant soit peu les meilleurs projets. En mars dernier, le sud-africain Conducive Capital a été lancé avec pour objectif d’atteindre un objectif de 50 millions $ pour soutenir les jeunes pousses du continent. En juin, c’est le fonds de capital-risque parisien Breega qui a mis en place un nouveau fonds Africa Seed I de 75 millions $. 54 Collective s’inscrit dans cette lignée.
Par ailleurs, malgré la sécheresse des financements dans le secteur technologique africain, les jeunes pousses africaines ont déjà capté plus d’un milliard $ cette année, selon la base de données, Africa : The Big Deal.
Adoni Conrad Quenum
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Les pays africains sont actuellement plongés dans une révolution numérique qui façonne profondément leur développement économique et leur progrès social. Les réglementations appropriées jouent un rôle clé dans cette transformation.
Le bureau d’études sur le numérique Think Tank Law and Technologies a désormais ses bureaux en République démocratique du Congo (RDC). Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo), a procédé, le mardi 6 août à Kinshasa, au lancement officiel de leurs activités. Cette initiative vise à promouvoir la recherche et l'analyse sur des questions juridiques relatives au numérique.
« Nous voulons accompagner et contribuer sur des questions de droit numérique et de droit technologique. Nous avons mené des études et des analyses sur des sujets importants liés au droit dans une dimension technologique. Aujourd’hui, à l’occasion de notre lancement officiel, nous avons présenté notre première étude, qui porte sur le cadre légal de la protection des données personnelles en RD Congo. Cette étude a débouché sur certaines recommandations au gouvernement et au secteur privé », a déclaré Prosper Ntetika, président de Think Tank Law and Technologies.
Les activités du bureau incluent des recherches et des analyses sur les questions juridiques et réglementaires liées aux technologies numériques en RDC ; la promotion du dialogue et de la collaboration entre experts, chercheurs, décideurs politiques et acteurs du secteur privé ; la contribution à l’élaboration de politiques publiques, de stratégies de développement du numérique et de législations adaptées au contexte technologique de la RDC ; la sensibilisation du public aux enjeux juridiques et réglementaires des technologies numériques ; et des formations en droit de la technologie, entre autres.
Le lancement des activités du bureau intervient alors que la RDC est engagée dans la réalisation des objectifs du Plan National du Numérique – Horizon 2025, où le cadre légal constitue un pilier essentiel. Selon le président de la République, Félix Tshisekedi, la mise en place d’un cadre institutionnel et juridique solide est nécessaire pour régir et réglementer ce secteur particulièrement porteur.
Le Think Tank Law and Technologies, avec son équipe d'experts juridiques, est bien positionné pour accompagner la RDC dans l'établissement d'un cadre réglementaire et institutionnel solide. Ce soutien est crucial pour favoriser le développement numérique du pays, en garantissant une législation adaptée aux évolutions technologiques et en assurant une protection efficace des droits des citoyens dans l'ère numérique.
Samira Njoya
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Les financements captés par les start-up africaines sont en chute libre depuis de nombreux mois. Le bilan de juillet 2024 laisse croire à un réajustement puisque c’est le meilleur mois de l’écosystème technologique africain depuis mai 2023 (596 millions $).
Les start-up africaines ont levé 420 millions $ au cours du mois de juillet 2024. C’est ce qu’à rapporter Africa: The Big Deal, une base de données répertoriant les financements de plus de 100 000 $ captés par les jeunes pousses du continent, le mardi 6 août.
« En effet, avec 420 millions de dollars levés (hors exits), il s'agit de la performance mensuelle la plus élevée de l'écosystème depuis 14 mois ; plus que ce qui a été levé sur l'ensemble du deuxième trimestre ; et 2,5 fois le montant mensuel moyen levé au cours des 12 derniers mois », explique Africa: The Big Deal.
Ce pic de fonds levés intervient dans un contexte marqué par la sécheresse des financements observés dans l’écosystème technologique africain. Alors que ce mois de juillet peut être considéré comme celui du réajustement, les financements ont atteint ces proportions à cause de trois deals.
Il y a eu les 176 millions $ pour d.light, une start-up basée au Kenya et fournissant des solutions d’énergie solaire, les 157,5 millions $ de la licorne égyptienne opérant dans les technologies financières MNT-Halan et les 40 millions $ de la fintech tanzanienne Nala. Ces trois opérations représentent 373,5 millions $, soit 88,9 % des 420 millions $ levés au cours de ce mois de juillet 2024.
Par ailleurs, il faut souligner que 47 jeunes pousses ont levé au moins 100 000 $, avec 16 d'entre elles atteignant au moins 1 million $.
Adoni Conrad Quenum
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Le gouvernement s'est fixé l'objectif de développer le secteur des TIC et de mettre en place une administration numérique apportant des bénéfices à tous les Guinéens d’ici 2027.
La firme technologique chinoise Huawei va accompagner la Guinée dans sa transformation numérique. La ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Rose Pola Pricemou, a signé à cet effet un mémorandum d'entente avec Huawei le vendredi 2 août, en marge du Forum sur la coopération numérique Chine-Afrique récemment tenu à Beijing, en Chine. Cette initiative vise à mettre en œuvre des infrastructures numériques robustes et innovantes pour promouvoir un accès généralisé aux TIC.
Dans le cadre de ce partenariat, Huawei accompagnera la Guinée dans le déploiement des réseaux à haut débit, notamment la fibre optique, afin d'améliorer la connectivité dans les zones urbaines et rurales. Il s'agit également d'aider le pays à mettre en œuvre des solutions d'e-gouvernement pour simplifier les démarches administratives et améliorer l'efficacité des services publics. D'autres projets incluent le développement de plateformes numériques, de centres de données et d'espaces d'innovation ; la mise en place de programmes de formation et de recherche dans les domaines des TIC et du numérique ; ainsi que le renforcement de la cybersécurité.
La signature de ce mémorandum d’entente est le fruit de discussions récentes entre la ministre chargée du Numérique et une délégation de Huawei, conduite par son directeur général en Guinée. Lors de ces discussions, les deux parties ont exploré les possibilités de collaboration, en mettant l'accent sur les systèmes informatiques (SMSI), le renforcement du backbone de fibre optique, l'extension de la couverture Internet dans les zones rurales les moins desservies…
Le nouvel engagement de Huawei avec la Guinée devrait non seulement contribuer à améliorer la qualité et la couverture des services de connectivité dans le pays, mais également à en réduire les coûts. Selon les dernières statistiques officielles, le pays compte 7,7 millions d’abonnés Internet pour un taux de pénétration de 56,27 %. La Guinée, qui a récemment reçu 60 millions de dollars de la Banque mondiale pour des projets numériques, espère ainsi réaliser un saut qualitatif dans sa transformation numérique.
Samira Njoya
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Depuis 2016, l’Union internationale des télécommunications (UIT) exhorte avec insistance les gouvernements africains à renforcer la connectivité rurale. En Côte d'Ivoire, diverses initiatives sont en cours pour répondre à cet appel.
Le gouvernement ivoirien veut connecter toutes les localités du pays à Internet, y compris les zones rurales. C'est dans cette optique que le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté (photo, au centre), a lancé officiellement le vendredi 2 août, à Djébékaha, dans la sous-préfecture de Napié, un ambitieux programme de connectivité numérique visant à couvrir 175 localités rurales.
Selon le ministère chargé de la Transition numérique, le programme prévoit l’installation de 160 pylônes pour assurer la connectivité dans les régions de la Bagoué, du Poro, du Folon, du Bounkani, du Tchologo et de la Marahoué. Cette initiative s’inscrit dans la première phase du Projet de solutions numériques et de désenclavement des zones rurales et de l’e-agriculture (PSNDEA), lancé en 2018. Financé par la Banque mondiale à hauteur de 38 milliards FCFA (63,2 millions $), l’objectif est de connecter les zones rurales et d’intégrer les technologies numériques dans l’agriculture.
La deuxième phase du projet prévoit de connecter 240 localités supplémentaires dans d’autres régions du pays, tandis que la troisième phase, programmée pour 2025 avec un budget de 10 milliards FCFA, vise à connecter 160 localités additionnelles. A terme, l’initiative permettra de connecter 575 localités rurales, ouvrant ainsi l'accès au numérique à des milliers de citoyens. Ces derniers pourront bénéficier des services publics en ligne, de soins de santé à distance et d'opportunités économiques liées au numérique, améliorant considérablement leur qualité de vie.
Notons que la connectivité rurale est l'un des projets phares du budget 2024, alloué aux programmes du ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation. Ce budget, s’élevant à 55,6 milliards FCFA, a notamment pour objectif d’attirer davantage d’investissements, de numériser les services aux citoyens, d’étendre la connectivité numérique dans les zones rurales non couvertes, et de développer des compétences numériques inclusives à l’échelle nationale.
Samira Njoya
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Les TIC sont au cœur de la stratégie de développement socioéconomique du gouvernement kényan. Pour atteindre les objectifs escomptés, le pays s'entoure de personnes expérimentées afin de les guider dans cette démarche.
Le gouvernement du Kenya a annoncé, le lundi 29 juillet, le recrutement de 46 directeurs des TIC qui seront déployés dans divers ministères et départements d'Etat en tant que responsables des TIC. Cette initiative vise à tirer parti de leurs compétences, connaissances et expertise pour créer des emplois pour les jeunes chômeurs au Kenya.
The Government is committed to creating digital jobs for the youth through the Digital Super Highway and the Creative Economy, a key pillar of the Bottom-Up Transformation Agenda (BETA) and a critical enabler of the other pillars.
— Eng. John Kipchumba Tanui, MBS (@tanuijohn) July 29, 2024
Today, I met with the 46 ICT Directors set to be… pic.twitter.com/Ii6ITuRSO0
Ces 46 ingénieurs experts, nommés dans le cadre du remaniement gouvernemental en cours, auront pour mission principale de promouvoir une prestation efficace des services aux citoyens et de développer l'économie numérique.
« Leur expertise diversifiée en recherche et innovation numérique, développement de logiciels, commerce électronique et entrepreneuriat, cybersécurité, ainsi qu'en audit et contrôle des systèmes, contribuera à faire avancer la mission du ministère visant à construire une société kényane informée et qualifiée numériquement », a déclaré John Kipchumba Tanui, secrétaire principal du département d'Etat des TIC et de l'Economie numérique.
Le recrutement de ces directeurs s'inscrit dans les efforts du gouvernement kényan visant à créer des emplois numériques pour les jeunes, grâce à l'autoroute numérique et à l'économie créative, un pilier clé du programme de transformation ascendante (BETA) et un catalyseur essentiel pour les autres piliers. Ce programme vise à accroître les investissements dans des secteurs jugés vitaux pour l'économie et le bien-être des ménages.
Les nouveaux directeurs devront donc œuvrer avec diligence pour aider le gouvernement à atteindre ses ambitieux objectifs numériques. Leur apport permettra non seulement d'améliorer l'efficacité administrative et la prestation de services publics, mais aussi de renforcer les infrastructures numériques et de stimuler la croissance économique à travers des initiatives de transformation numérique. L’exécutif kényan a alloué un budget d'environ 125,3 millions de dollars aux projets dans le secteur des TIC pour l'exercice financier 2024/2025, une augmentation notable par rapport aux 108,4 millions de dollars alloués pour l'année 2023/2024.
Samira Njoya
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La Côte d’Ivoire et la Chine entretiennent des relations bilatérales solides dans divers domaines depuis plusieurs décennies. Les deux pays ont récemment décidé de renforcer leur coopération dans le domaine du numérique.
La firme technologique chinoise Huawei va former 100 Ivoiriens par an aux compétences numériques d’ici 2035. Ce projet est le fruit d’un mémorandum d’entente signé le mardi 30 juillet entre le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation et Huawei, en marge du Forum sur la coopération numérique Chine-Afrique récemment tenu à Beijing, en Chine. Les domaines de formation incluent la gestion de datacenters et la sécurité informatique.
« La Chine a fait d’importants progrès technologiques. Il est important que nous, les pays africains qui voulons atteindre des niveaux de développement acceptables, allions vers une coopération renforcée avec elle », a déclaré le ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté.
Le partenariat s'inscrit dans les objectifs du forum Chine-Afrique visant à approfondir la coopération numérique entre les deux parties. Il intervient quelques mois après une rencontre entre Terry He, président de la zone Afrique de Huawei, et Ibrahim Kalil Konaté à Abidjan. Au cours de cette rencontre tenue en mars, l’entreprise technologique chinoise avait réaffirmé son engagement à accompagner la Côte d’Ivoire dans la réalisation de ses projets numériques.
Ce nouveau partenariat sera bénéfique pour la Côte d’Ivoire, qui a lancé en décembre la construction de son datacenter national, le plus grand d’Afrique de l’Ouest. Cette infrastructure, d’un niveau de certification Tier 3, sera érigée sur une superficie de 20 000 mètres carrés et dotée d’une capacité impressionnante de 220 000 térabits.
La formation qui sera dispensée aux 1 000 Ivoiriens devrait permettre de renforcer les compétences locales pour la gestion de ce joyau national, mais également de soutenir le développement numérique du pays, en offrant des opportunités de croissance et d’innovation. Le pays a pour ambition de devenir le hub digital de l’Afrique de l’Ouest d’ici 2025.
Samira Njoya
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