Les paiements numériques en Inde ont connu une croissance fulgurante ces dernières années, en grande partie grâce à son système national de paiement unifié. Fort de ce succès, l'Inde se dit prête à accompagner d'autres nations dans le développement de leurs propres systèmes.
L'Inde souhaite accompagner plusieurs pays africains dans l'implémentation de leur système de paiement numérique, inspiré de son interface de paiement unifiée (UPI). La National Payments Corporation of India (NPCI) a déjà engagé des discussions à cet effet avec au moins 20 nations d'Afrique et d'Amérique du Sud pour adapter ce modèle, visant à renforcer l'inclusion financière sur le continent.
Lancé en 2016, le système UPI permet des paiements en temps réel, offrant aux utilisateurs la possibilité de transférer des fonds directement d'un compte bancaire à un autre, que ce soit d'un client à une entreprise ou entre particuliers. Ce système a été exporté avec succès dans plusieurs pays, dont le Sri Lanka, les Emirats arabes unis et, plus récemment, en Namibie. Par ailleurs, l'île Maurice a intégré ce service en février 2023, dans le cadre d'une stratégie plus large qui inclut également le déploiement de cartes RuPay.
L'implémentation du système de paiement en Afrique s'inspire des avantages observés en Inde. En décembre 2023, le nombre de transactions effectuées via UPI a atteint 12 milliards, et plus de 100 milliards de transactions ont été enregistrées pour l'année, représentant une valeur cumulée de plus de 2000 milliards de dollars.
Dans le contexte africain, où l'accès aux services bancaires reste limité pour une part significative de la population, cette solution numérique représente une opportunité cruciale pour favoriser l'inclusion numérique et économique. Un rapport publié en novembre 2023 par AfricaNenda, une organisation indépendante dédiée au développement des systèmes de paiement instantané sur le continent, révèle que 27 pays africains n'ont toujours pas intégré de fonctionnalités de paiement instantané. De plus, une étude du cabinet McKinsey indique que les revenus des paiements électroniques en Afrique pourraient atteindre 40 milliards de dollars d'ici 2025, soulignant ainsi l'intérêt croissant pour l'investissement dans cette infrastructure.
Samira Njoya
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Il y a environ deux semaines, la République démocratique du Congo présentait son besoin de financement et les opportunités d’affaires de son secteur numérique en Chine. Le pays a de grands chantiers qu’il souhaite réaliser.
Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique de la République démocratique du Congo (RDC), Augustin Kibassa Maliba, prospecte aux Etats-Unis pour le secteur numérique national. Présent à New York York du vendredi 20 au vendredi 27 septembre, il profitera de sa participation à la 79e Assemblée générale des Nations unies pour échanger, au bureau de Google à Manhattan, avec plusieurs partenaires gouvernementaux et des organisations internationales sur des solutions innovantes pour la coopération numérique.
Le ministère des Postes, Télécommunications et Numérique renseigne qu’il sera aussi question de présenter les opportunités d’investissement qu’offre la RDC dans le numérique. Augustin Kibassa Maliba participera aussi à la rencontre bilatérale entre le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, et celui de la Pologne, Andrzej Duda, au consulat polonais à New York.
La RDC a fait du numérique une composante de sa stratégie de diversification économique. Ce secteur est perçu comme un levier de croissance essentiel pour l’avenir du pays. Améliorer la connectivité à haut débit à travers le territoire pour renforcer l’inclusion numérique des populations ; transformer les services publics ; ouvrir le marché aux investisseurs internationaux porteurs de produits et services numériques à forte valeur ajoutée, sont des éléments essentiels pour l’atteinte de cette diversification économique.
L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) révèle que la disponibilité du haut débit, associée à la technologie numérique dans l'agriculture pourrait augmenter les rendements agricoles de 10,5 % à 20 % et les bénéfices de 23 % en Afrique subsaharienne. Dans les petites et moyennes entreprises, le service et internet et les solutions numériques pourraient améliorer la productivité du travail de 2 à 4 %. La RDC pourrait elle aussi faire l’expérience de cette croissance.
Dans le plan national numérique, le président de la République exprime le désir de « faire du numérique un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social ». La RDC a besoin d’expertise et de financements pour y parvenir. Les discussions et les potentiels accords obtenus à New York pourraient contribuer à cela.
Muriel Edjo
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Raxio Group poursuit son expansion sur le continent. La société a déjà déployé des centres de données en Ouganda, en Ethiopie, au Mozambique et en RDC.
L’opérateur de centres de données Raxio Group a annoncé, le mardi 24 septembre, l’inauguration de son centre de données à Abidjan, en Côte d’Ivoire, dans le cadre de son expansion africaine. Raxio Côte d’Ivoire (CIV1) vise à répondre à la demande croissante en connectivité, en stockage et en traitement des données en Côte d’Ivoire et dans toute l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Certifié Tier 3, CIV1 offre une neutralité vis-à-vis des opérateurs et des services cloud. Le centre de données peut accueillir jusqu’à 800 racks et fournir une puissance informatique de 3 MW.
« Abidjan est l’endroit idéal pour que les organisations et entreprises de toute la région économique puissent héberger leurs infrastructures critiques dans une installation hautement fiable et sécurisée. Nous sommes fiers de contribuer à un pilier fondamental pour faciliter la croissance numérique continue de la Côte d’Ivoire et consolider son statut de hub régional », a déclaré Robert Mullins, PDG du groupe Raxio.
CIV1 est le cinquième centre de données de Raxio Group en Afrique. Son inauguration intervient environ un mois après celle de DRC1, le centre de données de Raxio en République démocratique du Congo (RDC). Cela s’inscrit dans l’engagement pris par Raxio en 2019 de construire dix à douze centres de données à travers le continent pour répondre à la demande croissante en services numériques.
Ces investissements interviennent dans un contexte marqué par un déficit massif de l’offre, causé par l’adoption tardive des centres de données. A la mi-2023, l’Afrique hébergeait moins de 2 % de l’offre mondiale de centres de données de colocation, dont plus de la moitié se trouvait en Afrique du Sud, selon le rapport « Data Centres in Africa Focus Report » d’Oxford Business Group, publié en avril 2024. La même source indique que « l’Afrique a besoin de 1000 MW et de 700 installations pour répondre à la demande et mettre la densité de la capacité au même niveau que celle de l’Afrique du Sud, le leader de la région ».
Isaac K. Kassouwi
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L’édition inaugurale de l’Arewa Tech Fest est prévue pour les 25 et 26 septembre 2024 à Kano, au Nigeria. Dans ce cadre, un fonds technologique a été mis en place pour les jeunes innovateurs du pays.
Arewa Tech Fest, un festival technologique se déroulant dans le nord du Nigeria, a annoncé le lundi 23 septembre le lancement d’un fonds de 50 millions $. Baptisé Arewa Tech Fund, il vise à développer un écosystème numérique solide dans le nord du Nigeria.
« L'Arewa Tech Fund représente une étape importante dans l'exploitation du potentiel de nos jeunes et dans la promotion d'une culture de l'innovation qui profitera non seulement au nord du Nigeria, mais qui aura également un impact considérable sur l'ensemble du pays. Nous sommes déterminés à investir dans des solutions qui favorisent une croissance durable, et ce fonds jouera un rôle essentiel dans la formation de la prochaine génération de leaders et d'innovateurs dans le domaine de la technologie », a indiqué Mallam Nasir El-Rufai, ancien gouverneur de l’Etat de Kaduna et l’un des initiateurs du projet.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la sécheresse des investissements dans le secteur technologique africain. Les fonds captés par les jeunes pousses africaines diminuent d’année en année non pas à cause de la non attractivité du secteur. Selon le rapport « Africa 2023 Investment Report Crisis or Adjustment » publié par Briter Bridges, cette situation s’explique par l’absence des méga-deals, levée de fonds de 100 millions $ et plus, en raison du ralentissement des marchés mondiaux de capital-risque.
Ce ralentissement affecte les financements des jeunes pousses africaines, car selon le Programme des Nations unies pour le développement, 89 % du capital-risque injecté dans l’écosystème technologique du continent est d'origine étrangère. En ce qui concerne le Nigeria, les start-up du pays ont capté 1,8 milliard $ en 2021, 1,2 milliard $ en 2022 et 469 millions $ en 2023, d’après les données de Partech Africa. Le lancement d’un fonds local permettra aux jeunes innovateurs locaux d’accéder à des capitaux et aux ressources essentiels pour développer leurs projets technologiques. A terme, Arewa Tech Fund stimulera la croissance économique et la création d’emplois dans la région.
Adoni Conrad Quenum
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La transformation numérique en cours au Sénégal exige des financements conséquents pour se concrétiser. Il devient donc essentiel de rechercher des partenaires stratégiques afin de soutenir et d'accélérer le déploiement des projets en cours.
La Fondation Gates et le Sénégal souhaitent renforcer leur collaboration dans le domaine du numérique. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye (photo, à gauche), s'est entretenu à cet effet, le lundi 23 septembre, avec son fondateur Bill Gates (photo, à droite) en marge de la 79e Assemblée générale des Nations unies tenue à New York aux Etats-Unis.
Le @PR_Diomaye a reçu @BillGates pour discuter du renforcement de la coopération entre le Sénégal et la Fondation Gates. Les axes de coopération incluent l'agriculture assistée par l'#IA, l'assainissement et l'utilisation du numérique pour améliorer d’autres secteurs. #UNGA79 pic.twitter.com/fmw9RMhE3e
— Présidence Sénégal (@PR_Senegal) September 23, 2024
Selon un communiqué de la présidence sénégalaise, la rencontre a permis de discuter de plusieurs axes de coopération stratégique, notamment l'optimisation de l'agriculture grâce à l'intelligence artificielle, l'amélioration des infrastructures d'assainissement via des solutions numériques, ainsi que l'intégration des technologies pour moderniser d'autres secteurs économiques essentiels.
La rencontre s'inscrit dans les ambitions du nouveau gouvernement de faire du Sénégal un hub digital en Afrique, accélérant ainsi sa transformation numérique. Le programme présenté par le président inclut des partenariats internationaux pour accompagner la numérisation des secteurs essentiels du pays avec l'objectif d'accroître la contribution du numérique au PIB, la portant à plus de 10 % d'ici les prochaines années.
Si les discussions aboutissent, la Fondation Gates pourrait jouer un rôle clé dans cette transformation, notamment en facilitant l'intégration de l'intelligence artificielle pour augmenter la productivité agricole et améliorer l'accès aux services essentiels. Elle devrait également permettre de renforcer les capacités technologiques du pays, en offrant un soutien technique et financier pour accélérer la modernisation des infrastructures et des secteurs prioritaires.
Active en Afrique depuis sa création en 2000, la Fondation Gates est l'une des plus grandes organisations philanthropiques mondiales. Elle a déjà soutenu plusieurs projets sur le continent, allant de la lutte contre les maladies infectieuses à l'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) pour les populations les plus vulnérables.
Samira Njoya
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ST Digital a été créé en 2017 au Cameroun. Depuis, la société a étendu ses activités au Congo, au Togo, au Bénin, au Gabon et en Côte d’Ivoire.
Le fournisseur de service cloud camerounais ST Digital a lancé la semaine dernière ses activités en République démocratique du Congo (RDC). L’entreprise s’appuiera sur le centre de données Tier 3 à accès ouvert neutre OADC Texaf — Kinshasa lancé en août 2024.
« La transformation numérique de la RDC crée d’immenses opportunités pour les fournisseurs de contenu, et notre expansion sur ce marché est un élément clé de notre stratégie de croissance. En nous associant à OADC Texaf — Kinshasa, nous pouvons nous assurer que notre contenu atteint le public avec la rapidité, la sécurité et la qualité qu’il attend », a déclaré Jean-Francis Ahanda (photo), directeur général des services de centre de données de ST Digital.
ST Digital poursuit l’expansion de ses activités en Afrique. L’entreprise est déjà présente dans plusieurs pays africains, dont le Cameroun, le Congo, le Togo, le Bénin, le Gabon et la Côte d’Ivoire.
Cette expansion dans un contexte de transformation numérique accélérée marquée par une demande croissante en services cloud, notamment pour les entreprises. Selon le rapport « Africa Cloud Business Survey 2023 » du cabinet britannique PwC publié en février 2024, 50 % des entreprises en Afrique ont déjà adopté le cloud dans la totalité ou la majeure partie de leurs activités. Par ailleurs, 61 % des entreprises du continent auront l’ensemble de leurs opérations dans le cloud d’ici deux ans.
Isaac K. Kassouwi
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Pour réussir sa transition numérique, le Maroc doit s'appuyer sur une main-d'œuvre qualifiée dans les métiers du numérique. En formant des talents adaptés aux besoins du marché, le royaume vise à aligner les compétences de ses diplômés sur les exigences croissantes de l'économie numérique.
Le ministère marocain de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration et la Fondation de recherche, de développement et d’innovation en sciences et ingénierie (FRDISI) ont signé une convention de partenariat le vendredi 20 septembre à Rabat. L'initiative a pour but de soutenir la recherche et le développement dans le domaine de la transformation numérique.
« L'accord assurera le suivi de 18 projets de thèse de doctorat dans les domaines liés au numérique, avec une allocation mensuelle de 7000 dirhams (environ 722 dollars), en plus d'un accompagnement et d'un encadrement pendant trois ans », a précisé le ministère dans un communiqué.
Le nouvel accord s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement marocain pour valoriser les compétences et les talents des jeunes dans les secteurs de la numérisation et des nouvelles technologies. Elle fait également partie intégrante de la nouvelle stratégie numérique nationale baptisée « Maroc Digital 2030 » qui sera lancée dans les prochains jours.
Ladite stratégie vise à former 45 000 talents dans le numérique chaque année, à convertir 50 000 jeunes vers des métiers numériques, et à accueillir 6000 nouveaux talents étrangers par an. Elle met particulièrement l'accent sur le développement d'une jeunesse talentueuse et créative, afin de renforcer la compétitivité du Maroc à l’échelle mondiale.
En investissant dans sa jeunesse, notamment à travers ses doctorants, le Maroc mise sur l'innovation et la recherche avancée pour renforcer sa compétitivité à l'échelle internationale. Cette stratégie vise non seulement à répondre aux besoins en compétences du marché de l'emploi, mais aussi à former une main-d'œuvre capable de transmettre ses connaissances. L'objectif est de positionner le royaume comme un acteur incontournable du secteur technologique, attirant des investissements étrangers et favorisant l’émergence de solutions innovantes
Samira Njoya
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Le système de connexion sans fil, communément appelé Wi-Fi, continue de susciter des débats à travers le monde. Son usage croissant a alimenté de nombreuses interrogations sur les effets potentiels sur la santé humaine. Des études récentes apportent des éclaircissements rassurants sur le sujet.
Les ondes Wi-Fi ne sont pas cancérigènes et ne représentent aucun risque pour la santé. C’est ce qui ressort des résultats d’une étude approfondie récemment publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette recherche a été menée par une équipe internationale d'experts sous la direction du chercheur australien Ken Karipidis.
« L'objectif de cet examen était d'évaluer la qualité et la solidité des preuves fournies par les études d'observation humaine concernant une possible relation causale entre l'exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquences (RF-EMF) et le risque des maladies cancéreuses les plus étudiées », souligne le rapport.
L’étude constitue une revue systématique massive, basée sur l’analyse de plus de 5 000 publications sur le sujet, datant de 1994 à 2022. En se concentrant particulièrement sur une soixantaine d’études jugées plus complètes et exhaustives, les chercheurs ont tiré une conclusion claire : « L’exposition aux émissions radio des technologies sans fil ne présente aucun danger pour la santé humaine ».
Il y a plus de dix ans, l’Agence internationale pour la recherche sur le cancer (CIRC) avait classé les ondes des téléphones portables, des antennes-relais et du Wi-Fi comme « potentiellement cancérogènes », ce qui avait entretenu une crainte diffuse chez le grand public. Cependant, les résultats de cette nouvelle étude de l’OMS mettent un terme à ces débats. Selon les auteurs, les preuves scientifiques actuelles confirment que l’exposition aux champs électromagnétiques issus des technologies sans fil, y compris le Wi-Fi, n’augmente pas le risque de cancer.
Une clarification nécessaire pour apaiser les inquiétudes
Ce rapport intervient à un moment crucial où les préoccupations liées à l’impact des technologies sans fil sur la santé restent présentes dans certains secteurs de la population. Le nombre croissant de dispositifs connectés dans les foyers et dans les lieux de travail a alimenté des interrogations sur les effets potentiels à long terme des ondes électromagnétiques.
En concluant de manière définitive que les ondes Wi-Fi et similaires sont sans danger, l’étude de l’OMS offre un éclairage rassurant et devrait permettre de dissiper les peurs persistantes. Les auteurs appellent néanmoins à la poursuite des recherches pour évaluer les nouveaux types de technologies émergentes, telles que la 5G, afin d’assurer une surveillance continue des impacts éventuels sur la santé.
Samira Njoya
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Plusieurs projets et programmes sont mis en place dans le but de doter les populations africaines de compétences numériques. Divers organismes y injectent des fonds.
Au Togo, la Lomé Business School, une université privée, a sécurisé un financement de 1,6 million d’euros de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), dans le cadre du programme SIFA (Skills Initiative for Africa).
Ces ressources mobilisées en partenariat avec la start-up Sayna, une jeune pousse malgache spécialisée dans l’éducation aux métiers du numérique et l’apprentissage du code seront dédiées au projet « EduJobTech », qui vise à former les jeunes Togolais aux métiers du digital. Avec pour slogan « 1 étudiant, 1 métier dans la Tech », le programme inclura notamment des bourses d’études à la LBS et dans 16 hubs digitaux répartis dans 6 villes.
Dans le détail, EduJobTech prévoit de former 860 jeunes en deux ans. Les formations couvriront le développement web, le marketing digital et le design UX/UI. Il est également prévu de réhabiliter et d’équiper 16 hubs dans les principales villes du Togo (Lomé, Atakpamé, Sokodé, Kara et Dapaong). 30 % des places seront réservées aux jeunes femmes, « pour favoriser leur inclusion dans le secteur numérique ». Un millier de licences Sayna seront également mises gratuitement à disposition tout au long de la formation. Ces ressources proviennent de l’AUDA-NEPAD, de la KfW et de l’Union européenne.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que la LBS mobilise des appuis financiers. En 2022, elle avait ainsi obtenu un financement du fonds d'investissement européen I&P (Investisseurs et Partenaires) pour la digitalisation et la mise en place d’une plateforme e-learning.
S'inscrire au programme ici. Date butoir, 15 octobre 2024.
Ayi Renaud Dossavi
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La Mauritanie mise sur l'expertise d'Oman pour sa transition numérique
En 2021, selon la société de recherche Xalam Analytics, l'Afrique hébergeait 1 % de l’espace des centres de données mondiaux. Les pays du continent, en quête de souveraineté numérique, cherchent à nouer des partenariats pour abriter un plus grand nombre de ces infrastructures.
Le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli, a discuté le mercredi 18 septembre de la création d'un centre de données vert en collaboration avec des investisseurs internationaux. L’infrastructure utilisera des énergies renouvelables et visera à exporter des services de stockage et de traitement des données.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la volonté des autorités égyptiennes d'accroître à 9 milliards $ les exportations de services numériques d'ici 2026. Le marché des centres de données peut être une solution idoine dans la mesure où ces infrastructures sont devenues importantes à l’ère de la révolution technologique où les nations africaines sont en quête de souveraineté numérique.
D’après le rapport « Data Centres in Africa » d’Oxford Business Group commandé par l’Africa Data Centres Association, publié en avril 2024, les réglementations relatives à la souveraineté des données, qui exigent que les données soient stockées dans les pays concernés, ou au moins dans les cinq sous-régions qui composent le continent, contribueront à stimuler la demande de services de stockage de données localisés. De plus, le document indique que l’Afrique se partage un peu plus de 100 centres de données, avec plus de la moitié située en Afrique du Sud.
L’Egypte, stratégiquement située à l'intersection de câbles de télécommunications d'Afrique, d'Asie et d'Europe, pourrait être une alternative pour les fournisseurs mondiaux de centres de données. Pour rappel, depuis plusieurs années, de nombreux fournisseurs mondiaux de centres de données s'installent sur le territoire africain. Huawei, Amazon Web Services, Google, Oracle ou encore Microsoft possèdent des infrastructures au Kenya, en Afrique du Sud, en Angola, etc.
Adoni Conrad Quenum
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La transformation numérique en Afrique exige des investissements massifs. La recherche de partenaires stratégiques, tant financiers que technologiques, est cruciale pour soutenir cette ambition et garantir le succès des initiatives en cours.
La Mauritanie et le sultanat d’Oman souhaitent accélérer la mise en œuvre d’un protocole d’accord sur le numérique, signé précédemment entre les deux parties. Ce sujet a été au centre des discussions entre Ahmed Salem Bede Etvagha (photo, à droite), ministre mauritanien de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration, et Jassim bin Eid bin Abdullah Al Saadi (photo, à gauche), chargé d’affaires à l’ambassade d’Oman en Mauritanie.
Selon l'Agence mauritanienne de presse, cette rencontre a permis d'élaborer des projets concrets de coopération, notamment dans les domaines de la cybersécurité et de la transformation numérique des services. « Au cours de la réunion, le ministre a exprimé le souhait de son département de s’inspirer de l’expérience omanaise dans le domaine de la transformation numérique, notamment en ce qui concerne la domiciliation des compétences numériques et l’alignement des projets technologiques avec les valeurs civilisationnelles des deux peuples frères ».
Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de modernisation de l’administration 2024-2027 de la Mauritanie et des efforts plus larges de transformation numérique entrepris par le pays.
Le choix de l’Oman pour accompagner la Mauritanie dans sa numérisation n’est pas fortuit. Le sultanat connaît actuellement une transformation numérique majeure, marquée par une modernisation efficace de ses services. Ces avancées lui ont permis de se hisser au 41e rang dans le classement 2024 e-Government Development Index de l’ONU sur le développement de l'administration électronique. Oman a également réalisé un bond significatif dans l'indice des infrastructures de communication, passant de la 48e à la 22e place mondiale, reflétant ainsi ses progrès technologiques.
En s'appuyant sur l'expertise omanaise, la Mauritanie espère combler son retard dans le domaine du numérique. Le protocole d’accord vise à localiser l’expertise technologique, à aligner les projets numériques sur les besoins nationaux et à explorer de nouvelles opportunités d’investissement qui favorisent le développement numérique du pays.
Samira Njoya
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Le gouvernement tunisien travaille depuis 2018 pour l’élaboration et l’adoption d’une stratégie nationale d’intelligence artificielle. Cela cadre avec l’ambition de l’exécutif de faire du pays un hub numérique en Afrique.
La société technologique américaine Nvidia a annoncé, le mardi 17 septembre, le lancement d’un centre d’innovation en intelligence artificielle (IA) en Tunisie. Le centre est situé dans le parc technologique « Novation City » à Sousse. Il mettra à la disposition des développeurs tunisiens la formation, les technologies et les réseaux professionnels nécessaires pour stimuler l’adoption de l’IA en Afrique.
Cette initiative intervient alors que la Tunisie prépare l’adoption d’une stratégie nationale pour l’IA et la numérisation dans le cadre d’une vision plus large pour positionner la nation en tant que leader numérique en Afrique. Parallèlement, plusieurs autres initiatives ont été mises en place pour favoriser l’adoption de l’IA. Il s’agit notamment du lancement, plus tôt cette année, du premier institut public tunisien dédié à l’intelligence artificielle par l’université de Tunis.
L’adoption de l’IA dans les différents secteurs de l’économie peut contribuer au développement socio-économique. Par exemple, dans le secteur de l’agriculture, cela peut renforcer la productivité en Afrique où le secteur emploie environ deux tiers de la population active et contribue à hauteur de 15 % au PIB, selon la Banque mondiale. L’institution financière indique que l'intelligence artificielle peut aider à développer de meilleures semences en fonction des conditions locales, conseiller les agriculteurs sur les meilleures semences à planter en fonction du sol et du climat de leur région, et développer des médicaments et des vaccins pour le bétail.
Pour rappel, la Tunisie se classe 81e sur 193 pays en matière de préparation à l’adoption de l’IA avec un score de 46,07 sur 100, selon le « Government AI Readiness Index 2023 » d’Oxford Insights. En Afrique, le pays vient en troisième position derrière Maurice et l’Egypte.
Isaac K. Kassouwi
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Le gouvernement nourrit l’ambition de faire du Burundi un pays émergent d’ici 2040. Pour atteindre cet objectif, l’exécutif mise sur le développement des TIC utilisées comme un accélérateur clé de la transformation économique et sociale.
Le vice-président du Burundi, Prosper Bazombanza, a lancé, le jeudi 12 septembre, le Projet d’appui aux fondations de l’économie numérique (PAFEN), financé à hauteur de 92 millions de dollars par la Banque mondiale. Ce projet vise à améliorer l'accès à l'Internet haut débit et à renforcer les capacités des services publics numériques dans le pays.
1/5. Lancement officiel des activités proprement dites du Projet d’Appui aux Fondations de l’Economie Numérique #PAFEN, don de 92 millions USD de la Banque mondiale, ce 12.9.2024 par S.E. M. le vice-Président de la République du Burundi, M. Prosper BAZOMBANZA. pic.twitter.com/f6um4vOIkN
— PAFEN (@PafenBurundi) September 13, 2024
« Nul n’est sans ignorer l’importance que le gouvernement du Burundi attache à ce projet, qui vient à point nommé alors que nous nous sommes engagés sur un élan de digitalisation pour soutenir la transformation structurelle de notre économie, ainsi que la gestion transparente, efficace et efficiente de la chose publique », a indiqué M. Bazombanza.
L’initiative s’inscrit dans la vision du Burundi de devenir un pays émergent d'ici 2040 et un pays développé d'ici 2060, avec le numérique comme levier essentiel de développement. Elle intervient quelques mois après la conclusion d’une enquête nationale menée dans le cadre de ce projet, visant à évaluer le niveau de pénétration des TIC dans le pays.
Bien que les résultats de cette enquête ne soient pas encore publiés, il est important de souligner que le Burundi accuse un certain retard dans ce domaine. Selon un rapport de l'Union internationale des télécommunications (UIT) publié en décembre 2023, le Burundi se classe 43e sur 45 pays africains membres de l'UIT, avec un score bien en deçà de la moyenne continentale, soit 23 points.
Le principal défi du PAFEN sera de combler la fracture numérique d'ici 2028, de faciliter l'accès aux services numériques pour le secteur public, et de mettre en place un cadre juridique pour la protection des données. Le projet cherche également à attirer des investissements privés pour le développement des infrastructures numériques, afin de créer les conditions propices à la croissance numérique du Burundi.
Samira Njoya
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Après avoir inauguré une antenne à Paris en janvier dernier, Université Mohammed VI Polytechnique poursuit son expansion mondiale à la recherche d'opportunités significatives pour le continent africain et sa jeunesse dynamique.
L’Université Mohammed VI Polytechnic (UM6P) du Maroc a annoncé le vendredi 13 septembre l'ouverture officielle de sa nouvelle antenne internationale à Montréal. Cette branche canadienne se concentrera sur la recherche et le développement des compétences, l'échange de connaissances, ainsi que le renforcement des capacités et le transfert de technologie entre l'Afrique et l'Amérique du Nord.
Inauguration in Montréal yesterday, of the Canadian Branch of University Mohammed VI polytechnique ( UM6P)@UM6P_officiel, will focus on R&D of capacities, exchange of knowledges, technology transfert & capacities building. pic.twitter.com/adpxHhKenx
— Morocco in Ottawa (@MoroccoOttawa) September 14, 2024
« Avec l'ouverture de la nouvelle antenne UM6P Canada, nous marquons une étape importante dans notre engagement à renforcer les liens entre l'Afrique et l'Amérique du Nord. En collaboration avec nos partenaires canadiens, nous répondons au besoin d'innovation et favorisons la coopération internationale face aux défis contemporains », a déclaré Hicham El Habti, Président de l'UM6P.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie d'expansion internationale de l'UM6P, déjà marquée par l'ouverture récente d'un campus en France. Ce campus va abriter le premier lab eurafricain dédié à l'accompagnement de start-up sur un an sur les deux continents. En parallèle, l'université prévoit d'inaugurer dans les prochains mois la Digital Farming School à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire, en partenariat avec le groupe marocain OCP Africa, axé sur l'agriculture.
L’expansion de l’UM6P au Canada marque ainsi une avancée stratégique majeure pour l’institution. Ce développement permettra de stimuler l'innovation, d’encourager les partenariats dans des secteurs clés comme l’AgriTech, l’IA et la formation des cadres, tout en contribuant à la croissance économique durable en Afrique.
Samira Njoya
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