Depuis plusieurs mois, le Burundi fait face à une crise de carburant sans précédent. Pour remédier à cette situation, les autorités se tournent vers des solutions numériques afin d'optimiser la gestion des ressources dans les stations-service.
Dans le cadre d'une gestion améliorée des hydrocarbures, la Société pétrolière du Burundi (Sopebu) a récemment annoncé le lancement d'un processus de numérisation des véhicules et engins achetant du carburant dans les stations-service. Ce programme, qui a débuté le 30 septembre et se poursuivra jusqu'au 7 octobre, vise à faciliter l'enregistrement des propriétaires de véhicules dans divers sites d'enregistrement aménagés à Bujumbura.
Selon la Sopebu, l'application mobile « Igitoro Pass V 1.0 » a été également développée pour permettre aux utilisateurs de s'enregistrer à distance. Cette solution numérique couvre un large éventail de véhicules, notamment les bus, minibus, camions, bennes, véhicules administratifs, diplomatiques, tracteurs, voitures particulières, tuk-tuks, motos, et même des groupes électrogènes.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une stratégie plus vaste de modernisation du secteur, particulièrement cruciale face à la grave pénurie de carburant et aux coupures d'électricité fréquentes qui affectent tous les aspects de la vie quotidienne au Burundi. En numérisant le secteur, la Sopebu espère mieux réguler les quantités de carburant allouées à chaque type de véhicule. Par exemple, il est prévu d'établir un quota de 80 litres de carburant par semaine pour les petites voitures, soit 40 litres par passage, tandis que les grands véhicules pourront bénéficier d'un quota de 120 litres, équivalant à 60 litres par passage.
Cette démarche de numérisation devrait également permettre une meilleure traçabilité dans la gestion des stocks, une lutte efficace contre la fraude, ainsi qu'une gestion optimisée de la base de données liée aux hydrocarbures. En s'appuyant sur des technologies modernes, Sopebu vise à accroître la transparence et l'efficacité des opérations, tout en garantissant un approvisionnement équitable en carburant pour tous les usagers.
Samira Njoya
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L'Afrique connaît une transformation numérique accélérée, où les plateformes numériques jouent un rôle essentiel. Elles sont devenues des leviers incontournables pour le développement économique, le commerce, l'éducation, l'administration et la santé.
Le Kenya franchit une nouvelle étape dans sa transformation numérique avec le lancement de l'initiative DigiKen, prévu pour le 7 octobre à Nairobi. Ce projet, piloté par les Nations unies et soutenu par le gouvernement et plusieurs partenaires internationaux, vise à renforcer l'économie numérique du pays en développant des plateformes locales adaptées aux besoins des populations.
Exciting news! The Digital Platforms Kenya #DigiKen initiative will officially launch on 7 October in Nairobi! 🌐This @JointSDGFund-led project will accelerate digital platforms growth in #Kenya & create opportunities. Find out more: https://t.co/IBPQoMFCtT #DigitalPlatformsKenya pic.twitter.com/RPGPRDGjk2
— UNESCO Eastern Africa (@UnescoEast) October 3, 2024
« Son principal objectif est d'appuyer le développement de plateformes numériques locales qui peuvent contribuer au développement social et économique durable du Kenya, en particulier au profit de groupes vulnérables tels que les femmes, les jeunes et les communautés dans les régions arides et semi-arides ainsi que les implantations sauvages urbaines », explique l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) dans un communiqué.
Le projet s’inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) et du Cadre de coopération des Nations unies pour le développement durable au Kenya. Il intervient dans un contexte marqué par la multiplication des plateformes numériques sur le continent et dans le monde.
Selon l'UNESCO, ces plateformes représenteront d'ici 2030 plus de 30 % de l'activité économique mondiale, soit environ 60 000 milliards de dollars. DigiKen souhaite ainsi positionner le Kenya comme un acteur clé de cette révolution numérique.
Le projet prévoit ainsi de générer environ 4500 emplois directs et 20 000 emplois indirects d'ici 2027, grâce à l'essor des entreprises numériques locales. Plus de deux millions d'utilisateurs kényans de plateformes numériques en profiteront, avec un accès élargi à des services essentiels.
En plus de la création d’emplois, DigiKen se donne pour objectif de former plus de 20 000 fonctionnaires kényans afin qu'ils puissent accompagner efficacement la transformation numérique du pays. Il est également prévu la mise en place de 15 pôles d'innovation numérique, destinés à dispenser des formations dans divers domaines tels que les compétences numériques, l’IA et l’éducation aux médias, contribuant ainsi à la modernisation technologique du Kenya.
Samira Njoya
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Le gouvernement rwandais compte sur l’enseignement et la formation techniques et professionnels afin d’améliorer l’employabilité des jeunes diplômés. Le pays compte actuellement 562 établissements d’EFTP, selon les données officielles.
Le Rwanda travaille sur la mise en place d’une stratégie nationale pour la numérisation de l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) qui devrait être mis en œuvre avant la fin de l’année. C’est ce qu’a rapporté l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), partenaire du projet, dans un communiqué publié le mardi 1er octobre.
Selon l’UNESCO, un atelier a été organisé le 12 septembre dernier afin de réunir les différentes parties prenantes autour de la question. Il était notamment question d’analyser l’état de la numérisation de l’EFTP et du développement des compétences dans le pays, et de discuter de la méthodologie à adopter pour la rédaction du document de stratégie nationale de numérisation de l’EFTP. En outre, il est prévu la création d’une équipe d’experts pour mettre en place un plan d’action national en vue de l’élaboration du document stratégique.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts engagés par le gouvernement rwandais pour renforcer la qualité de l'EFTP afin d’améliorer l’employabilité des jeunes diplômés. Par exemple, le ministère de l’Education met en œuvre depuis mai 2024 un projet de 5 millions d’euros en partenariat avec l’Agence luxembourgeoise de développement pour intégrer les TIC dans les méthodes d’enseignement dans des établissements d'EFTP. Le pays compte 562 établissements de ce type selon les statistiques officielles.
Pour l’UNESCO, la transformation numérique a un impact sur tous les aspects de L’EFTP, depuis l’intégration des nouvelles aptitudes et compétences numériques dans les processus d’enseignement et d’apprentissage jusqu’à l’organisation de l’apprentissage lui-même. « Les apprenants, jeunes et adultes, doivent être dotés des compétences numériques nécessaires pour occuper des emplois nouveaux et anciens et devenir des citoyens compétents, capables, alphabétisés et intelligents sur le plan numérique. L’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) sont contraints d’utiliser la technologie numérique pour être plus accessibles, abordables et adaptés aux besoins de chacun, tout en améliorant leur qualité et leur pertinence pour le marché du travail », a déclaré l’institution dans une étude.
Isaac K. Kassouwi
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Le marché égyptien des centres de données connaît une intensification des investissements. Le 18 septembre, le Premier ministre, Moustafa Madbouli, a révélé un projet de centre de données vert, qui sera développé en partenariat avec des investisseurs internationaux.
Les sociétés technologiques Intro Technology et Oman Data Park ont signé un protocole d’accord pour construire un centre de données dans la zone économique du canal de Suez en Egypte. D’une valeur de 450 millions $, l’infrastructure devrait permettre de fournir des solutions cloud, d’Internet des objets (IoT) et de la transformation numérique dans le pays et dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
« Nous nous réjouissons de travailler ensemble pour fournir des solutions numériques grâce à des centres de données avancés répondant aux besoins croissants des entreprises du monde entier cherchant à s’implanter dans la région », a déclaré Maqbool Al Wahaibi, PDG d’Oman Data Park. Le centre de données aura un espace exploitable de plus de 80 000 m².
Ce partenariat intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des investissements sur le marché égyptien des centres de données. Selon le cabinet Arizton, le marché égyptien des centres de données a été évalué à 182 millions $ en 2023 et devrait atteindre 513 millions $ d’ici 2029. Cela représente un taux de croissance de 18,85 % sur la période.
« Le marché égyptien des centres de données est sur une trajectoire ascendante notable, alimentée par des facteurs tels que l’intensification de la numérisation, l’augmentation de l’adoption des services de cloud et le besoin croissant de services de colocation. Un paysage informatique florissant marque cette industrie, les efforts du gouvernement pour soutenir l’infrastructure numérique et la position géographique avantageuse de l’Egypte, ce qui en fait un centre idéal pour les activités des centres de données », a déclaré Arizton.
Les investissements dans les centres de données devraient contribuer à combler le déficit en capacité de centres de données en Egypte. Arizton prédit que plus de 109 MW de capacité seront ajoutés dans toute l’Egypte entre 2024 et 2029. Il faut rappeler que l’Afrique dans son ensemble a besoin de 1000 MW et de 700 installations selon le rapport « Data Centres in Africa Focus Report » d’Oxford Business Group, publié en avril 2024.
Isaac K. Kassouwi
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Le gouvernement mauritanien est actuellement en train d'élaborer une feuille de route pour réformer le système éducatif, où le numérique joue un rôle central. L’objectif est de moderniser les méthodes d'enseignement et d'intégrer des outils technologiques dans les écoles, entre autres.
En Mauritanie, les élèves auront désormais accès à des manuels scolaires numériques. L'Institut Pédagogique National (IPN) a récemment annoncé l'introduction de cette réforme à compter de la prochaine rentrée scolaire, prévue le 7 octobre. Les manuels pourront être téléchargés via l'application Koutoubi (Mes livres), facilitant ainsi l'accès des élèves à des ressources éducatives modernes.
Selon le directeur de l’IPN, Cheikh Ould Sidi Abdallah, l’application Koutoubi est une solution complémentaire au processus traditionnel de distribution des manuels papier, offrant aux élèves et aux parents la possibilité d'acquérir les copies numériques. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la nouvelle Stratégie nationale du manuel scolaire en cours d’élaboration dans laquelle le numérique occupe une place importante.
Cette annonce survient dans un contexte de renforcement de la numérisation des écoles, marqué par la récente signature d'un accord entre le gouvernement mauritanien et la Fondation FIFA, visant à former 10 000 écoliers, âgés de 6 à 12 ans, dans les domaines du codage, de la robotique et de l'alphabétisation numérique sur une période de trois ans.
L'introduction des manuels numériques devrait en effet alléger le poids des cartables scolaires, un problème fréquemment dénoncé. Cependant, la réussite de cette réforme repose sur la capacité des établissements à se doter de l'équipement nécessaire, notamment des tablettes et des ordinateurs, afin de garantir l'accès des élèves aux ressources numériques. L'absence de ces outils pourrait constituer un frein à la mise en œuvre effective de ce projet ambitieux, qui place la Mauritanie sur la voie d'une modernisation de son système éducatif.
En dépit de ces défis, cette transition vers le numérique témoigne d'une volonté claire de préparer les jeunes générations mauritaniennes aux défis technologiques de demain, tout en renforçant l'accessibilité aux ressources pédagogiques modernes.
Samira Njoya
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Le projet de numérisation des Comores devrait coûter 22,53 millions d’euros (environ 25 millions $). Le Fonds africain de développement, guichet de prêts à taux concessionnel de la BAD, a octroyé 4,02 millions d’euros et la Facilité d’appui à la transition a débloqué 5,49 millions d’euros.
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le lundi 30 septembre, un financement de 9,51 millions d’euros (10,5 millions $) en faveur des Comores. Les fonds contribueront à la mise en œuvre du Projet d’appui à la digitalisation de l’économie comorienne.
« L’objectif du projet est de favoriser l’émergence d’une offre complète et cohérente de services digitaux à même de répondre aux besoins des populations, dans le but ultime d’arrimer le pays à la société de l’information », peut-on lire dans le communiqué de l’institution.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par l’accélération de la transformation numérique en cours sur le continent. Selon le rapport intitulé « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 » publié en juillet 2024 par l’Union internationale des télécommunications (UIT), les Comores pointent à la 25e place continentale avec un score de 46,5 sur 100 à l’indice de développement des TIC. Ce score est en deçà du score moyen de l’Afrique qui s’est établi à 50,3.
En ce qui concerne l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), le score des Comores est loin de la moyenne africaine qui est de 0,4247, d’après le rapport « E-Government Survey 2024 Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » du département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA) publié en septembre 2024. Le pays se classe au 45e rang avec un score de 0,2586 sur 1.
La mise en œuvre du projet devrait, entre autres, permettre à l’archipel de développer des infrastructures numériques, de créer un cadre réglementaire et légal favorable, de renforcer l'éducation et la formation numérique ou encore de favoriser l’innovation et l'entrepreneuriat technologique.
Adoni Conrad Quenum
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L'industrie spatiale africaine se développe de plus en plus et connaît une croissance constante. L'Egypte, qui partage la première place en Afrique dans ce domaine aux côtés de l'Afrique du Sud, souhaite intensifier ses efforts pour développer le secteur.
L'Agence spatiale égyptienne (EgSA) a récemment annoncé une initiative audacieuse visant à promouvoir l'innovation et à établir la fabrication de satellites en Egypte et sur le continent africain. Dévoilé par le média spécialisé Space In Africa, ce projet comprend la création d'un petit parc technologique au sein des locaux de l'agence, encourageant ainsi les start-up et les entrepreneurs du monde entier à collaborer.
Cette initiative se concentre sur l'incubation d'entreprises spécialisées dans la technologie des satellites, qu'il s'agisse d'entreprises établies ou de nouvelles start-up. L'objectif est de réduire la dépendance de l'Egypte et de l'Afrique aux technologies étrangères, tout en stimulant le développement de solutions locales. Le parc technologique mettra l'accent sur les entreprises en amont, notamment celles impliquées dans la conception et la fabrication de satellites.
Le projet s’inscrit dans le cadre du plan décennal de développement spatial de l’Egypte lancé en mars 2020. Le programme prévoit entre autres le renforcement des capacités, le développement de missions spatiales, la modernisation des installations pour soutenir la croissance de l’industrie spatiale commerciale, le développement de la coopération internationale. L’objectif est d'établir l'Egypte comme un acteur clé au sein de l'écosystème spatial africain.
La mise en œuvre du parc technologique devrait permettre aux start-up africaines d'accéder à des installations de pointe et de bénéficier d'un environnement propice à l'innovation, favorisant ainsi le développement de technologies avancées. Cela contribuera à la création de nouveaux engins spatiaux sur le continent, positionnant l'Afrique comme un acteur significatif dans le domaine.
Selon le rapport annuel de Space in Africa pour 2024, l'industrie spatiale africaine est actuellement évaluée à 22,64 milliards de dollars. La croissance devrait se poursuivre d'ici 2026, soutenue par des initiatives stratégiques, telles que la fabrication de satellites, le développement d'infrastructures et l'émergence des entreprises NewSpace.
Samira Njoya
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Les pays africains s'orientent vers la modernisation des systèmes numériques, mettant en œuvre diverses technologies pour améliorer l'efficacité et la transparence. Cependant, il est impératif de ne pas négliger la sécurité numérique, qui doit être une priorité essentielle dans cette transition.
Le gouvernement du Burkina Faso s'apprête à adopter une infrastructure à clés publiques nationale (ICP) afin de moderniser et de sécuriser ses services en ligne. L'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a lancé le lundi 30 septembre un atelier de cadrage du projet à Loumbila, dans la province d'Oubritenga.
« l’ICP est une technologie qui permet de sécuriser les échanges électroniques grâce à des certificats numériques, comparables à des passeports électroniques. Ces certificats servent à vérifier l’identité des utilisateurs et à s’assurer que seuls ceux autorisés peuvent accéder aux informations ou les signer », a déclaré Boukaré Sébastien Yougbare, directeur général de l’ANSSI.
Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de moderniser les services publics tout en renforçant la sécurité de l’espace numérique national. Elle intervient dans un contexte de transformation numérique accélérée, marqué non seulement par l'adoption rapide des services de communication électronique, mais aussi par une augmentation des cyberattaques.
Le projet, dont la mise en œuvre est prévue pour décembre 2025, est mené en partenariat avec la société américaine Cybastion Institute of Technology. Cette infrastructure jouera un rôle clé dans la dématérialisation des processus administratifs et offrira aux citoyens une meilleure sécurité pour accéder aux services publics en ligne. En outre, l'ICP permettra aux entreprises de sécuriser leurs transactions commerciales en ligne et d'assurer une authentification fiable de leurs partenaires. Les banques bénéficieront également de cet outil pour renforcer la sécurité des transactions électroniques tout en se conformant aux exigences réglementaires.
Avec l’adoption de l'ICP, le Burkina Faso suivra l'exemple de plusieurs autres pays africains tels que le Ghana, le Cameroun et l'Ethiopie, qui ont déjà mis en place des infrastructures similaires pour renforcer la sécurité numérique. Selon un rapport du cabinet de conseil Future Market Insights, le marché mondial de l’ICP a généré 3,9 milliards de dollars de revenus en 2021. Le marché devrait continuer à croître à un rythme annuel de 18,3 % entre 2022 et 2032, soulignant l’importance croissante de ces technologies dans un monde de plus en plus numérique.
Samira Njoya
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L’accélération de la transformation numérique en Afrique a engendré un besoin croissant en professionnels de la cybersécurité. Selon le Forum économique mondial, la pénurie mondiale de talents sur ce segment pourrait atteindre 85 millions de travailleurs d'ici 2030.
Le fournisseur russe de services de cybersécurité, Kaspersky, s’est associé la semaine dernière à l’EPI Sup de Sousse, une université privée tunisienne. L’objectif est de former une nouvelle génération d’experts en cybersécurité, de favoriser l’innovation et de renforcer l’écosystème de la cybersécurité en Tunisie.
Ce partenariat intervient dans un contexte marqué par le nombre important d’incidents informatiques dans le pays. En 2023, le TunCERT, l'équipe nationale de réponse aux urgences informatiques en Tunisie, a enregistré près de 150 000 incidents touchant le cyberespace national. Parmi eux, 46 % étaient dus à des attaques d’hameçonnage, tandis que 17 % impliquaient des logiciels malveillants.
Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), la Tunisie a obtenu un score de 82 sur 100 en 2024 à l’indice de cybersécurité. Le pays se positionne dans la catégorie Tier 3, ce qui montre qu’il fait « preuve d'un engagement de base en matière de cybersécurité à l'égard d'actions menées par les pouvoirs publics ». Cependant, ce score est en recul par rapport à 2020 où la Tunisie a totalisé 86,23, ce qui le positionnait parmi les places fortes du continent.
Pour la firme russe, ce partenariat pourra permettre d’identifier de futurs talents ou encore de contribuer au développement de la communauté de cybersécurité. Selon le Cadre stratégique des talents en cybersécurité du Forum économique mondial, il y a un besoin urgent en 2024 de près de 4 millions de professionnels pour combler le déficit de talents avec une demande croissante de compétences en matière de sécurité en cloud informatique, en intelligence artificielle et en machine learning dans le secteur cybernétique.
Adoni Conrad Quenum
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Le Sénégal a réalisé des avancées importantes dans la transformation numérique ces dernières années. Pour continuer sur cette lancée et mieux répondre aux besoins de la population, le gouvernement cherche à s'appuyer sur l'expertise internationale.
Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a pris part la semaine dernière, à la 79e Assemblée générale des Nations unies à New York aux USA. En marge de cet événement, le chef de l'Etat a saisi l'occasion pour rencontrer plusieurs entreprises en quête de partenariats dans le domaine du numérique.
Selon la présidence de la République, sur X, Bassirou Diomaye Faye et sa délégation ont eu des échanges fructueux avec les dirigeants de NVIDIA, leader mondial dans le secteur de l'intelligence artificielle. Des pistes concrètes de coopération ont été identifiées pour renforcer l'écosystème technologique du Sénégal.
Le @PR_Diomaye, accompagné d'entrepreneurs sénégalais, a visité la compagnie NVIDIA, leader mondial de l'intelligence artificielle. Des voies concrètes de coopération ont été identifiées pour faire du Sénégal un pionnier en IA en Afrique, dans le cadre du New Deal Technologique. pic.twitter.com/FinY0zbIDE
— Présidence Sénégal (@PR_Senegal) September 27, 2024
« Le chef de l'Etat a découvert les technologies les plus avancées en matière d'intelligence artificielle, applicables dans des domaines clés de l'Agenda de Transformation Nationale 2050 : agriculture, éducation, santé, et plus encore. Ces innovations renforceront notre capacité à relever les défis futurs et positionneront le Sénégal en tant que hub technologique en Afrique », souligne la présidence.
Le président a également rencontré les équipes de 500 Global, un fonds d'investissement et incubateur de start-up à l'échelle mondiale. Cette rencontre a permis de dégager des opportunités d'investissement pour soutenir la croissance des entreprises innovantes dans le domaine du numérique au Sénégal.
Une autre rencontre marquante a eu lieu avec Ketan Patel, vice-président de HP, une entreprise américaine de fabrication d'ordinateurs portables. Les discussions ont porté sur des sujets clés tels que la transformation numérique en cours dans le pays et les enjeux liés à la cybercriminalité.
Par ailleurs, le président Faye a visité les installations de Starlink, une filiale de SpaceX spécialisée dans la connectivité par satellite. Des échanges ont eu lieu concernant une collaboration potentielle pour déployer cette technologie, avec un accent particulier sur l'amélioration de la connectivité dans les zones rurales.
Ces diverses rencontres s'inscrivent dans le cadre du programme ambitieux du gouvernement sénégalais intitulé « New Deal Technologique ». Ce projet vise à établir des partenariats stratégiques et à positionner le Sénégal comme un hub numérique en Afrique. Le pays espère ainsi créer plus de 50 000 emplois directs et 160 000 emplois indirects grâce au numérique et porter à plus de 10 % la contribution de ce secteur à l'économie nationale d'ici 2030.
Samira Njoya
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En 2023, l’Ouganda a mis en place un nouveau plan pour assurer sa transformation numérique. Le pays ne fait pas partie des meilleurs élèves du continent, mais continue de mener des actions pour suivre le train de la révolution technologique en cours sur le continent et dans le monde.
Les autorités ougandaises comptent équiper toutes les écoles secondaires du pays d’ordinateurs. C’est ce qu’a déclaré, le vendredi 27 septembre, Chris Baryomunsi, ministre des TIC, en marge du lancement d’un centre communautaire numérique mis en place par la filiale ougandaise d’American Tower Corporation, un fournisseur de tours télécoms.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique en cours dans le pays. Selon le document de transformation numérique lancé en 2023, l’un des sept axes principaux est de doter les populations de compétences numériques. « Le gouvernement ougandais, dans le cadre du Uganda Communications Universal Services Access Fund (UCUSAF), a mis en place des laboratoires TIC dans plus de 1000 écoles secondaires, établissements d'enseignement supérieur et universités dans différentes régions du pays, et a formé plus de 3800 enseignants à l'informatique de base. Cette intervention s'est principalement concentrée sur les écoles secondaires », peut-on lire dans le document.
Doter les écoles secondaires d'ordinateurs permettrait à l'Ouganda de former une génération prête à participer pleinement à l'économie numérique mondiale. De plus, ces actions vont contribuer à améliorer la qualité de l’éducation, à réduire la fracture numérique ou encore à stimuler le développement économique. Pour rappel, l'adoption des TIC facilite l’intégration des pays dans l'économie numérique mondiale et favorise l'innovation dans divers secteurs. D’après l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’Ouganda pointe en 2024 au 34e rang continental avec un score de 40,4 sur 100 à l’indice d’adoption des TIC.
Adoni Conrad Quenum
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Pour réussir sa transition numérique, le Maroc doit disposer d'une main-d'œuvre hautement qualifiée. Pour relever ce défi, le pays collabore stratégiquement avec divers partenaires, tant gouvernementaux que privés.
Le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration a annoncé le mercredi 25 septembre la signature de trois conventions de partenariat à Rabat, en marge du lancement de la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 ». Ces accords, conclus avec des secteurs ministériels, des établissements publics et des acteurs privés, visent à concrétiser les ambitions du Maroc dans le domaine numérique.
La première convention, un contrat-programme pour la période 2024-2030, se concentre sur le développement de l’externalisation des services (outsourcing). Ce partenariat a été signé par plusieurs acteurs, dont le ministère délégué chargé du Budget, la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée, l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations, ainsi que la Fédération marocaine de l'externalisation des services et la Fédération des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring. L’objectif est de renforcer la migration des services et de positionner le Maroc comme un leader régional dans ce secteur stratégique.
La deuxième convention, financée par le ministère chargé du Numérique, a été signée en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ainsi que le Centre national de la recherche scientifique et technique. Ce partenariat porte sur le lancement d’un programme de bourses pour les doctorants-moniteurs à l’horizon 2026. Ce programme prévoit l’octroi de 550 bourses d’une valeur de 7 000 dirhams (environ 722 $) par mois pendant trois ans, afin de soutenir la recherche et d’encourager l’innovation dans le secteur des technologies numériques.
Le troisième partenariat, financé par le ministère de la Transition numérique, a été conclu avec le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences. Il vise à encourager la recherche dans les technologies avancées et la numérisation, tout en formant une nouvelle génération de formateurs spécialisés dans le numérique. Cet accord permettra de renforcer les compétences nationales dans ces domaines essentiels pour l'avenir du pays.
Ces trois conventions s’inscrivent dans le cadre de la stratégie « Maroc Digital 2030 », qui met l'accent sur le développement des talents et de l’innovation. La stratégie fixe des objectifs ambitieux : la création de 240 000 emplois directs dans le secteur numérique et une contribution de 100 milliards de dirhams au PIB d’ici 2030, témoignant ainsi de l’engagement du Maroc à devenir un acteur incontournable dans le domaine du numérique.
Samira Njoya
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En 2023, le Rwanda a adopté une politique nationale d’IA. L’objectif est de tirer parti de cette technologie pour stimuler la croissance dans divers secteurs.
Le Rwanda et Singapour ont lancé le dimanche 22 septembre en marge du 79e sommet des Nations unies à New York, aux Etats-Unis un document sur l’IA. Baptisé « AI Playbook for Small States », il met en lumière les meilleures pratiques des membres du Digital Forum of Small States (Digital FOSS) en matière de mise en œuvre de stratégies et de politiques d'intelligence artificielle (IA) dans leurs pays.
D’après le document, les petits Etats sont confrontés à des défis uniques dans l'adoption de l'IA, en l’occurrence des ressources limitées, l'accès aux talents et la complexité de l'élaboration de cadres de gouvernance. Josephine Teo, ministre singapourienne du Développement numérique et de l'Information, indique que son pays a fait le nécessaire pour identifier les obstacles communs et a mis en évidence les solutions réussies pour une adoption réussie de l’IA.
A l’ère de la transformation numérique, elle s’impose de plus en plus comme une des technologies phares. Selon une étude réalisée par le cabinet McKinsey en collaboration avec le ministère rwandais des TIC et de l’Innovation, un investissement de 76,5 millions $ dans l’exécution de la stratégie nationale d’IA permettra de générer 589 millions $ sur les cinq prochaines années.
« AI Playbook for Small States » aborde divers sujets que sont le développement de l’IA, son impact sur la gouvernance, la sécurité, la société, etc. Le document sera tenu à jour en y ajoutant les nouvelles pratiques et solutions mises en œuvre par les pays en matière d’adoption de l’IA.
Adoni Conrad Quenum
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La transformation numérique amorcée en Afrique vise, entre autres, à doter les populations de compétences numériques essentielles pour s'adapter aux exigences du monde moderne. Il est crucial que cette modernisation soit inclusive, permettant à tous de bénéficier des opportunités du numérique.
Le gouvernement britannique a annoncé un financement de 390 millions de shillings (3,02 millions $) pour améliorer l'accès numérique au Kenya. Cette information a été dévoilée le lundi 23 septembre par le haut-commissaire britannique adjoint au Kenya, Ed Barnett (photo, à gauche), lors du lancement d'un projet numérique agricole dans le comté de Busia. Ce financement est destiné à renforcer l'accès au numérique dans les comtés de Busia et de Mandera, en particulier pour les populations marginalisées.
Young people with digital skills create solutions that lead to job creation.
— Ed Barnett (@edwardabarnett) September 23, 2024
Youth, women & persons with disabilities will benefit from the Ksh390M, digital communities project we've launched today in Busia @040County w/ @HonOtuoma.
Digital access for all 🇰🇪🇬🇧 pic.twitter.com/9kLQqn4OX8
« Mettre les jeunes, les femmes et les personnes handicapées au cœur du développement est transformateur. Le Royaume-Uni s’est engagé à collaborer avec le Kenya pour garantir à ces groupes vulnérables l'amélioration de leurs compétences numériques et l'accès à des services essentiels comme l'administration électronique, des emplois sécurisés et une participation active à l'économie numérique », a déclaré Ed Barnett.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet « Renforcer les communautés numériques », qui vise à promouvoir l'inclusion numérique des groupes marginalisés dans ces régions. L’objectif est d’atteindre plus de 190 000 personnes, dont 10 000 jeunes, tout en contribuant à l'ambition du Kenya de former 20 millions de citoyens aux compétences numériques d'ici 2027.
Le projet en collaboration entre le Haut-Commissariat britannique et le Kenya Information Communication and Technology Action Network (KICTANet) mettra particulièrement l'accent sur l'employabilité numérique. Il s’agira d’identifier des jeunes femmes et des jeunes à fort potentiel, et de les former aux compétences nécessaires à l'emploi, au mentorat, à la gestion financière et à l’entrepreneuriat.
Ce soutien financier britannique facilitera également les efforts de numérisation en cours dans les comtés de Busia et de Mandera, notamment à travers des campagnes de sensibilisation communautaire sur la cybersécurité, l’hygiène numérique et les avantages de l'inclusion numérique. Par ailleurs, le projet contribuera à la production de recherches, de notes d'orientation et d'autres documents stratégiques destinés à améliorer les politiques publiques en matière de TIC.
Samira Njoya
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