Absent du Startup Ranking mondial en 2020, l’Algérie figure aujourd’hui dans le top 20 des nations avec le plus grand nombre de jeunes tech entrepreneurs. En Afrique, le pays vient en deuxième position juste après le Nigeria.
En Algérie, le gouvernement poursuit son soutien en faveur de l’innovation numérique. Pour l’année 2025, de nouvelles incitations fiscales viennent s’ajouter aux nombreuses déjà mises en œuvre au cours des cinq dernières années. Il s’agit de l’exonération du droit de mutation sur les acquisitions immobilières au profit des start-up ou des incubateurs, pour encourager la création d’activités industrielles ; la prorogation de deux ans des exonérations en matière d’impôt sur le revenu global (IRG) ou d’impôt sur le bénéfice des sociétés accordées aux incubateurs, sous réserve du renouvellement de leur label.
Il est également introduit l’exonération des droits d’enregistrement sur les actes de constitution de sociétés, au profit des détenteurs du label « projets innovants ». Pour promouvoir l’activité de recherche et développement, l’État algérien a introduit dans la loi des finances 2025 un abattement au titre des dépenses engagées dans les activités de recherche et développement réalisées au sein de l’entreprise et celles engagées dans les programmes d’innovation ouverte contractés avec les start-up ou les incubateurs.
« Cet abattement est applicable, pour la détermination du bénéfice imposable, à concurrence de 30 % du montant du bénéfice comptable et dans la limite d’un plafond de 200 000 000 Dinars (1,4 million €). Dans le cas où ces dépenses concernent simultanément la recherche et développement et l’innovation ouverte, le montant de l’abattement ne peut excéder 30 % du montant du bénéfice comptable, ni dépasser le plafond susmentionné », précise la loi de finances 2025.
Depuis 2020, l’Algérie a fait de l’innovation numérique un levier fort de sa stratégie de développement économique. Le gouvernement, conscient de son apport dans la création d’emploi et de richesses, a créé le poste dédié de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Économie de la connaissance et des start-up. Par la suite, le programme national « Algeria Disrupt » a permis l’avènement d’un cadre réglementaire encourageant pour l’innovation, notamment un volet lié à la labélisation d’entreprise numérique innovante.
L’Algerian Startup Fund, mécanisme public de financement conçu pour être à la fois un fonds d’investissement et de capital-risque destiné à des projets d’innovation à fort potentiel de croissance, a également vu le jour en 2021. L’Algerian Innovation Fund a été créé en 2023, fruit de la collaboration entre l’accélérateur public de start-up Algeria-Venture et le fonds international Small Enterprise Assistance Funds (SEAF).
Dans une allocution prononcée jeudi 19 janvier 2023, lors de la rencontre Gouvernement-Walis, Yacine El Mahdi Oualid, alors ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, avait révélé que l’Algérie enregistrait déjà « plus de 5000 start-up recensées au niveau du ministère, dont 1100 ayant obtenu le label “Start-up” ou celui de “Projet innovant” ». Le nombre d’incubateurs avait « grimpé de 14 à 60 entre 2020 et 2023 à travers tout le territoire national ».
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique fait partie des priorités du gouvernement béninois. Pour y parvenir, le pays mise sur l’expertise d’acteurs qualifiés afin d’accélérer cette transition et de bâtir une administration moderne, efficace et inclusive.
Dans le cadre de sa stratégie visant à devenir un leader régional en matière d’innovation numérique, le Bénin cherche, avec le soutien de l’Union européenne, à recruter un expert pour renforcer l’environnement de développement des services publics numériques. Ce recrutement s’inscrit dans l’objectif global du gouvernement de moderniser son administration et d’accélérer la transformation numérique au bénéfice des citoyens.
« Le projet Beninnovation renforce la coopération entre l’administration publique et les entreprises privées locales dans le domaine de la transformation numérique, notamment en ce qui concerne la numérisation des services publics. Jusqu’à présent, les principales réalisations en matière de numérisation des services publics au Bénin ont été accomplies par l’Agence pour l’information et les systèmes numériques (ASIN) avec l’aide de l’Académie estonienne de gouvernement électronique et des services de conseil fournis par Cybernetica, une société estonienne des TIC », précise l’annonce officielle.
Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large portée par l’ASIN et soutenue financièrement par l’Union européenne. Il vise à industrialiser les services électroniques et à offrir des services numériques performants à travers une architecture moderne de type Platform-as-a-Service (PaaS). Parmi les principales tâches de l’expert figurent la conception d’un environnement de développement innovant, l’intégration de solutions favorisant l’interopérabilité et la sécurisation des systèmes, ainsi que le renforcement des capacités des parties prenantes, tant publiques que privées. Ces missions seront réalisées sur une période de 470 jours.
Grâce à cette initiative, le gouvernement souhaite combler les manques en expertise technique tout en impliquant davantage les entreprises locales dans la transformation numérique. Cette approche pourra contribuer à renforcer la position du Bénin comme leader de l’innovation numérique en Afrique de l’Ouest.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le pays a amorcé, depuis quelques années, une nouvelle ère en intégrant le numérique au cœur de sa stratégie de développement. Les autorités ambitionnent de stimuler l’innovation technologique et de moderniser ses services publics afin de renforcer sa compétitivité au niveau régional.
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a présenté, le vendredi 27 décembre, sa déclaration de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale. Ce document, qui repose sur un programme de réformes économiques ambitieuses visant à redresser le pays au cours des cinq prochaines années, place le numérique au cœur de la transformation et de la modernisation du Sénégal.
Parmi les premières initiatives annoncées figurent la numérisation des grands registres de l’État et le lancement d’une phase pilote du projet « Zéro papier », qui vise à simplifier les démarches administratives et à améliorer la qualité des services publics.
Dans sa déclaration, le gouvernement a également mis en avant sa volonté de soutenir le développement d’un écosystème d’acteurs réunissant des chercheurs, start-up et industriels, afin de promouvoir des investissements dans l’intelligence artificielle, le développement de logiciels, la cybersécurité, l’externalisation de services à haute valeur ajoutée et la gestion des données massives. L’objectif est d’offrir des solutions adaptées aux besoins des entreprises, tout en positionnant le Sénégal comme un hub technologique en Afrique de l’Ouest.
La modernisation du système éducatif constitue également une priorité. Le programme prévoit l’introduction de technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, dans les curricula scolaires, afin de préparer la jeunesse sénégalaise à l’économie numérique de demain. Ces réformes éducatives reflètent une volonté de renforcer le capital humain, pilier essentiel du développement technologique et économique du pays.
Le secteur de la santé bénéficie également de cette dynamique, avec un projet de numérisation intégrale et la mise à l’échelle du dossier patient informatisé. Ces mesures visent à améliorer l’accès aux soins et la gestion des services hospitaliers, tout en renforçant l’efficacité du système de santé national.
Ces réformes s’inscrivent dans le cadre du référentiel Sénégal 2050, qui trace la voie vers une prospérité partagée et une modernisation inclusive. L’annonce prochaine de la stratégie « New Deal Technologique », prévue pour janvier 2025, viendra préciser les contours de cette ambition numérique, illustrant comment le numérique peut devenir un pilier du redressement économique et social du Sénégal.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités algériennes multiplient les actions pour accélérer la transformation numérique du pays. Après une année marquée par de nombreux projets, les perspectives des prochaines années prennent forme.
L’Algérie s’engage à accélérer sa transition numérique avec le lancement de plus de 500 projets pour la période 2025-2026. L’annonce a été faite par Meriem Benmouloud (photo), haut-commissaire à la numérisation, le mardi 24 décembre, lors de la rencontre Gouvernement-walis tenue au Palais des Nations à Alger. Ces initiatives visent principalement à moderniser les services publics, avec 75 % des projets dédiés à cet objectif.
« L’Algérie connaît une transition claire vers la numérisation qui exige la conjugaison de tous les efforts afin d’atteindre la transformation numérique escomptée et de placer, ainsi, l’Algérie en tête des classements mondiaux », a déclaré Mme Benmouloud, ajoutant que ces projets marquent une étape importante pour simplifier l’accès aux services publics et améliorer leur transparence.
Ces projets s’inscrivent dans la stratégie « Algérie Numérique 2030 », en cours d’élaboration. Structurée autour de cinq axes principaux – infrastructures, formation, gouvernance numérique, économie numérique et société numérique – cette stratégie comprend notamment la mise en place d’un Portail national interactif des services numériques et d’une plateforme d’interopérabilité. Ces outils visent à centraliser les démarches administratives, réduire les déplacements inutiles et faciliter l’accès à l’information, notamment pour les populations vivant dans les zones reculées.
Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’e-gouvernance. Actuellement, l’Algérie occupe la 116e place sur 193 pays dans le dernier indice de développement de l’e-gouvernement publié par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) pour 2024, avec un score de 0,5956. Bien qu’en légère progression par rapport à 2022 (score de 0,5611), ces initiatives doivent permettre au pays de renforcer sa compétitivité et de se positionner comme un leader régional en matière de transformation numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le marché du commerce électronique au Nigeria se transforme rapidement, soutenu par une jeunesse connectée et une adoption croissante des achats en ligne. L’arrivée d’acteurs internationaux intensifie la concurrence, créant à la fois des défis et des opportunités pour l’économie locale.
Trois semaines après son lancement au Nigeria, Temu, le détaillant en ligne chinois, a atteint le sommet des téléchargements sur Android et Apple Store. Ce succès fulgurant repose sur une campagne de marketing ciblée, combinée à une offre attrayante de produits à bas prix, importés directement de Chine. En adaptant ses services aux besoins locaux, notamment avec des paiements en naira et une livraison à domicile, Temu a su capter l’attention des consommateurs nigérians.
Une offensive stratégique des leaders chinoises
L’arrivée de Temu s’inscrit dans une stratégie plus large des géants chinois du commerce électronique, tels que Shein, Aliexpress et TikTok Shop, qui cherchent à pallier les restrictions croissantes sur les marchés occidentaux. Après son lancement en Afrique du Sud, Temu a choisi le Nigeria comme son deuxième marché en Afrique, consolidant ainsi sa présence sur le continent.
Pour conquérir le Nigeria, Temu a misé sur une stratégie de lancement spectaculaire, soutenue par des investissements publicitaires massifs. En 2023, l’entreprise était le principal annonceur de Meta, avec près de 2 milliards de dollars dépensés en publicités. Cette approche lui a permis non seulement de surpasser des acteurs locaux et internationaux établis, mais aussi d’augmenter les coûts publicitaires pour ses concurrents.
Un modèle qui bouscule l’écosystème local
Le principal atout de Temu réside dans son modèle d’expédition directe depuis les fabricants en Chine. En supprimant les intermédiaires, l’entreprise propose une large gamme de produits à des prix ultra-compétitifs, séduisant ainsi les consommateurs d’un marché où la sensibilité au prix est élevée et la fidélité aux marques faible.
Cependant, ce modèle pose des défis majeurs pour l’économie locale. Les produits importés à bas coût exercent une pression accrue sur les plateformes locales comme Jumia et fragilisent les petites entreprises nigérianes, notamment dans les secteurs de la mode et du design, encore en plein essor.
Réactions et enjeux pour l’avenir
L’arrivée de Temu au Nigeria suscite des avis partagés. Si les consommateurs saluent l’accès à des produits variés et abordables, les analystes s’inquiètent des répercussions à long terme sur les entreprises locales. Certains experts appellent le gouvernement à s’inspirer de pays comme l’Indonésie ou le Viêt Nam, qui ont introduit des taxes et droits de douane pour protéger leurs marchés locaux face aux géants du commerce électronique.
Des mesures telles que l’imposition de conditions aux entreprises étrangères, comme la création d’emplois locaux ou l’installation de centres de production, pourraient permettre de limiter l’impact sur l’économie locale tout en profitant des investissements étrangers.
Un marché à fort potentiel
Le marché nigérian du commerce électronique, estimé à 8,53 milliards de dollars en 2024, devrait atteindre 14,92 milliards de dollars d’ici 2029, avec un taux de croissance annuel composé de 11,82 %, selon l’étude E-commerce in Nigeria Market Size & Share Analysis (2024-2029) de Mordor Intelligence. Cette progression rapide reflète l’adoption croissante des achats en ligne par les Nigérians, soutenue par une population jeune et connectée.
Cependant, pour que cette expansion bénéficie réellement à l’économie locale, un équilibre doit être trouvé entre l’ouverture aux acteurs internationaux et la protection des capacités locales. L’ascension de Temu souligne les transformations rapides du commerce électronique au Nigeria, tout en soulevant des questions cruciales sur la manière de préserver un écosystème économique durable.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique offre des opportunités uniques pour réduire les inégalités et favoriser l’inclusion sociale. En Côte d’Ivoire, de nouvelles initiatives mettent en lumière le potentiel du numérique pour autonomiser les femmes.
Le ministère ivoirien de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE), ainsi que les sociétés américaines Cybastion et Cisco Tech, ont signé, le mardi 17 décembre, une convention de partenariat tripartite à Abidjan. Cette initiative ambitieuse vise à former 3000 femmes aux compétences numériques d’ici 2025 grâce à la plateforme éducative « Network Academy » (NetAcad) de Cisco.
Signature d’un partenariat historique entre le MFFE avec @Cisco et @cybastion , pour développer les compétences féminines dans les technologies.
— Nasseneba Touré (@Nasseneba_Toure) December 18, 2024
Ensemble, préparons l’avenir numérique des femmes africaines.#𝐌𝐅𝐅𝐄#𝐅𝐞𝐦𝐦𝐞𝐂𝐈𝐕 #𝐍𝐚𝐬𝐬𝐞́𝐓𝐨𝐮𝐫𝐞́ pic.twitter.com/N7CecT0EE3
« Donner aux femmes les moyens de maîtriser la technologie, c’est investir dans l’avenir. C’est semer les graines d’une prospérité durable qui profitera aux générations futures », a déclaré la ministre Nassénéba Touré (photo). Elle a également souligné que ce programme aura des impacts concrets et transformateurs pour les femmes ivoiriennes et pour la société dans son ensemble.
La signature de cette convention s’inscrit dans le cadre des engagements du MFFE visant à réduire le fossé numérique et à autonomiser les femmes grâce aux outils technologiques. Cette démarche intervient après le lancement du programme « DigitFemmes », en partenariat avec Cybastion, pour former 1000 femmes à travers la Côte d’Ivoire.
Depuis sa création en 1997, la plateforme NetAcad a formé plus de 24 millions de personnes dans 191 pays, prouvant son efficacité à ouvrir des perspectives professionnelles dans le numérique. La plateforme offre des formations dans des domaines clés tels que la cybersécurité et l’intelligence artificielle. Son déploiement en Côte d’Ivoire devrait permettre aux femmes ivoiriennes de développer des compétences recherchées sur le marché du travail, renforçant leur leadership et leur autonomie financière tout en stimulant leur contribution à l’économie numérique du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique est devenue un levier essentiel pour accélérer le développement économique. En s’appuyant sur des partenariats stratégiques, les pays ambitionnent de moderniser leurs infrastructures et de créer un écosystème numérique inclusif et durable.
La ministre guinéenne des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), a reçu, le jeudi 12 décembre, une délégation de la Banque islamique de développement (BID). Cette rencontre avait pour objectif d’explorer de nouvelles opportunités de financement dans des secteurs numériques stratégiques tels que l’éducation, l’e-agriculture, la santé numérique, l’inclusion financière via les réseaux postaux, ainsi que le programme « Giga ».
« La ministre a mis un accent particulier sur la vision “Simandou 2040”, portée par le chef de l’État, qui place le numérique au cœur du développement durable et des infrastructures numériques, contribuant ainsi à l’intégration économique, à la transparence dans la gestion des ressources naturelles et à la compétitivité de la Guinée sur les marchés mondiaux », souligne un communiqué du ministère.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique de la Guinée, qui cherche à moderniser ses services publics, renforcer ses infrastructures et promouvoir un écosystème numérique inclusif. Le programme Simandou 2040, poursuivant les mêmes objectifs, ambitionne de mobiliser toutes les forces vives du pays, notamment les jeunes, pour faire de la Guinée une nation prospère et équitable d’ici 2040.
Cependant, des défis majeurs subsistent en matière de numérisation des services publics. Selon le rapport des Nations unies intitulé « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée affiche un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI). Ce résultat place le pays au 29e rang en Afrique et au 160e rang mondial, en deçà des moyennes continentale (0,4247) et mondiale (0,6382).
La BID pourrait jouer un rôle déterminant dans cette dynamique en mobilisant des ressources financières et en apportant son expertise technique. Elle pourrait notamment soutenir des initiatives dans divers domaines tels que l’e-agriculture, l’éducation numérique, la santé connectée, l’inclusion financière, ou encore le développement d’infrastructures numériques robustes, favorisant ainsi une transformation durable et inclusive en Guinée.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le pays veut miser sur la coopération internationale pour atteindre ses objectifs en ce qui concerne la technologie spatiale. Il avait déjà signé en juin un accord avec YahClick, filiale du groupe émirati Yahsat spécialisée dans la fourniture de solutions de connectivité Internet par satellite.
Le Nigeria envisage des opportunités de partenariat avec la France dans le domaine de la technologie spatiale. Cette ambition a été au cœur de discussions tenues le mercredi 11 décembre entre Jane Egerton-Idehen (photo, au centre), directrice générale de la société publique de communications par satellite NigComSat, et Marc Fonbaustier (photo, à gauche), ambassadeur de France au Nigeria. Le pays aspire particulièrement à tirer parti de l’expertise française pour progresser dans la réalisation de ses objectifs en matière de satellites.
En effet, le Nigeria ambitionne notamment de se doter de deux nouveaux satellites télécoms d’ici 2025 afin de remplacer le NigComSat 1-R qui arrivera au terme de sa durée de vie de 15 ans en 2026. En octobre dernier, le président Bola Tinubu a approuvé la mise en place de quatre nouveaux satellites de télédétection pour renforcer les capacités du pays.
« […] Le partage d’expertise nous permet d’apprendre des leaders mondiaux, ce qui à son tour accélère l’innovation. Cela compte aussi parce que cela stimule l’économie. La technologie satellitaire a le potentiel massif de transformer des industries comme l’agriculture, l’éducation et la santé. Et enfin, cela compte à cause de son impact global. Les avancées dans la technologie spatiale améliorent la connectivité et la durabilité pour tous », a déclaré Jane Egerton-Idehen, dans un communiqué publié sur sa page Facebook le jeudi 12 décembre.
Le Nigeria est particulièrement intéressé par des entreprises leaders dans l’industrie spatiale comme le groupe Eutelsat et Thales. Ce dernier, à travers Thales Alenia Space, a déjà collaboré avec plusieurs pays africains, dont l’Égypte pour qui il a construit le satellite NileSat-301 qui a été mis en orbite en juin 2022. Il a signé en octobre un protocole d’accord avec la société marocaine Panafsat pour le développement d’un système marocain de communications par satellite. La République démocratique du Congo (RDC) s’est également rapprochée de lui et de son partenaire Monacosat pour un projet d’Internet par satellite.
Si la France dispose de l’expertise nécessaire pour aider le Nigeria à atteindre ses objectifs, il est important de rappeler que la rencontre entre Mme Egerton-Idehen et M. Fonbaustier a été principalement décrite comme « une courtoisie formelle ». Aucun accord officiel n’a pour l’instant été conclu entre les deux parties, ni même annoncé. Il faudra donc attendre des développements ultérieurs avant de s’avancer sur les perspectives de la collaboration.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le pays poursuit son évolution vers la modernisation en introduisant des solutions numériques dans ses processus administratifs. Ce développement témoigne de la volonté des autorités de faciliter les démarches et d’optimiser l’accès aux services publics.
Le ministre tchadien des Finances, du Budget, de l’Économie et du Plan, Tahir Hamid Nguilin (photo), a procédé, le mercredi 11 décembre, au lancement officiel de la plateforme électronique de délivrance du visa électronique (e-Visa) au Tchad. Ce système vise à simplifier et à accélérer les démarches des voyageurs étrangers souhaitant se rendre au Tchad.
« Le Tchad est le 26e pays au monde à mettre en place le visa électronique, et nous devons nous en féliciter. Cela témoigne de l’engagement du maréchal Mahamat Idriss Déby Itno [président de la République] pour la digitalisation de nos services publics, une réalité désormais concrète et soutenue par le gouvernement », a déclaré Tahir Hamid Nguilin.
La plateforme « eVisa.td », déjà accessible, permet aux voyageurs de soumettre leur demande de visa, de payer les frais nécessaires et de recevoir leur visa par voie électronique. Le prix de l’e-visa pour un séjour de courte durée à entrées multiples et valable 90 jours est de 100 euros. Il est recommandé de faire la demande au moins sept jours avant la date d’entrée au Tchad.
L’initiative s’inscrit dans une dynamique de modernisation des services publics et de transformation numérique du Tchad. Elle intervient quelques jours seulement après le lancement du Projet d’appui à la transformation numérique (PATN) du Tchad financé par la Banque mondiale à hauteur de 76,45 milliards FCFA (environ 123,2 millions $). Le projet vise entre autres à réduire la fracture numérique, améliorer la connectivité et faciliter l’accès aux services publics numériques.
La mise en place du visa électronique au Tchad représente ainsi un progrès majeur pour la gestion des flux entrants et sortants sur le territoire. En centralisant les données et en utilisant des paiements électroniques, cette initiative permet non seulement de renforcer la sécurité et la transparence, mais aussi de simplifier l’accès aux services administratifs, réduisant ainsi les contraintes géographiques et les longues attentes dans les ambassades.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique de l’éducation s’impose comme une priorité pour répondre aux défis d’inclusion et de qualité dans l’enseignement. En Afrique, des initiatives innovantes permettent de réinventer les méthodes pédagogiques en intégrant des outils technologiques adaptés aux besoins locaux.
Le projet Imaginecole, lancé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en réponse aux défis éducatifs posés par la pandémie de Covid-19, entre dans une nouvelle phase. Il sera désormais placé sous la responsabilité de l’État sénégalais et des acteurs locaux de l’enseignement, qui devront l’adapter aux spécificités du pays. Ce transfert, précédé d’un double atelier organisé à Dakar du lundi 9 au vendredi 13 décembre, symbolise la volonté de renforcer les capacités locales pour intégrer durablement les outils numériques dans l’enseignement.
« Nous arrivons à une étape où nous allons confier le projet au Sénégal. Nous avons développé de nombreuses formations sur le numérique, l’éducation et même l’utilisation de l’intelligence artificielle en classe. Il est temps que les autorités nationales prennent le relais pour poursuivre cette dynamique », a déclaré Idalina Ndiaye Rodriguez, coordonnatrice régionale de l’initiative Imaginecole pour l’UNESCO.
Conçue pour garantir la continuité pédagogique durant les crises, Imaginecole est une plateforme régionale accessible dans 11 pays d’Afrique francophone. Elle met à disposition des enseignants et des élèves des ressources numériques variées, allant des bandes dessinées éducatives aux outils d’intelligence artificielle. Ce projet s’inscrit dans un contexte où le Sénégal intensifie ses efforts pour bâtir une éducation inclusive et efficace. À cet égard, le pays a récemment obtenu un financement de 70 millions d’euros de la Development Bank of Southern Africa (DBSA) pour soutenir la transformation numérique de son système éducatif.
Le transfert d’Imaginecole promet de moderniser l’enseignement au Sénégal, en rendant les apprentissages plus interactifs et accessibles. Cette initiative pourrait également renforcer la motivation des élèves, réduire les inégalités éducatives et positionner le Sénégal comme un acteur clé de la transformation numérique en Afrique francophone.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La numérisation des institutions culturelles est devenue un enjeu majeur pour de nombreux pays souhaitant préserver leur patrimoine tout en facilitant l’accès à la connaissance. Dans ce contexte, la collaboration internationale joue un rôle crucial pour soutenir ces initiatives de modernisation.
La République démocratique du Congo (RDC) sollicite l’assistance de la France pour la modernisation et la numérisation de sa Bibliothèque nationale. Ce projet ambitieux a été présenté par le député national Léonard She Okitundu lors de la visite de l’ambassadeur de France en RDC, Remy Maréchaux, à cette institution emblématique, le lundi 9 décembre.
« Doter la République démocratique du Congo, premier pays francophone, d’une bibliothèque nationale moderne revêt une importance cruciale pour la promotion et la préservation de la langue française dans le cadre de la diversité linguistique mondiale », a déclaré Léonard She Okitundu. Il a également souligné l’urgence de numériser cette institution pour répondre aux exigences actuelles, rappelant que le président Emmanuel Macron s’était déjà montré réceptif à cette initiative.
Ce plaidoyer s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique que la RDC mène à travers son Plan National du Numérique « Horizon 2025 ». La Bibliothèque nationale, créée en 1989 et véritable patrimoine du pays, se trouve confrontée à des défis majeurs liés à son état de dégradation, alors qu’elle conserve plus de 120 000 ouvrages et 700 000 photographies historiques en noir et blanc. Sans un processus de numérisation rapide, ces ressources précieuses risquent de se détériorer irrémédiablement ou d’être perdues en cas de catastrophe, telle qu’un incendie, mettant en péril des décennies d’efforts de conservation et d’enrichissement culturel.
Si les discussions sur un financement, évoquées par Remy Maréchaux, aboutissent, la numérisation de la Bibliothèque nationale apporterait plusieurs avantages notables. Elle permettrait non seulement de préserver les documents historiques face à l’usure du temps, mais aussi d’améliorer leur accessibilité en les rendant disponibles sur des plateformes numériques, facilitant ainsi leur consultation par un public plus large et diversifié. De plus, cette numérisation contribuerait à renforcer la diffusion du savoir et de la culture congolais à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Malgré l’intérêt de nombreux pays africains pour l’e-gouvernement, financer ce type de projet sur fonds propres demeure un défi. Multiplier les sources de financement au niveau continental pourrait s’avérer une approche judicieuse.
Depuis Lomé, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et la banque de développement allemande KfW ont récemment procédé au lancement officiel du Fonds de transformation digitale (FTD), destiné à la sous-région de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Ce lancement fait suite à plusieurs années de préparation, le projet étant en gestation depuis 2020. Pour l’occasion, l’initiative a été présentée par Moustapha Ben Barka, vice-président de la BOAD.
Un levier pour la modernisation numérique
Conçu comme un outil financier et stratégique, le FTD vise à soutenir les projets de digitalisation dans les huit pays membres de l’UEMOA. Ce fonds cible exclusivement la transformation numérique des administrations publiques, incluant la modernisation des infrastructures technologiques, le développement de systèmes d’information et l’implémentation de solutions numériques innovantes. Ses ressources, modulables et flexibles, seront adaptées aux priorités spécifiques de chaque pays concerné.
« Le FTD incarne notre ambition collective de bâtir des administrations modernes, capables de répondre efficacement aux besoins de nos populations dans un monde en constante évolution », a déclaré Moustapha Ben Barka lors du lancement.
Au Togo, ce fonds s’annonce dans un contexte où le pays ambitionne de renforcer sa digitalisation et de moderniser ses services publics. Ces dernières années, le ministère chargé de la digitalisation, avec l’appui opérationnel de l’Agence Togo Digital, a initié plusieurs réformes majeures dans le domaine des services publics, incluant la numérisation de nombreux services administratifs. L’objectif affiché est ambitieux : atteindre 75 % de services publics digitalisés d’ici à 2025.
Ayi Renaud Dossavi
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Djibouti s’engage résolument dans l’ère numérique pour moderniser ses services publics et renforcer son développement durable. En établissant des partenariats stratégiques avec des acteurs mondiaux, le pays entend devenir un modèle de transformation digitale en Afrique de l’Est.
Le ministère djiboutien de l’Économie numérique et de l’Innovation (MDENI) a annoncé, le mardi 10 décembre, la signature d’un protocole d’accord avec la Fondation eGov, une organisation indienne spécialisée dans les solutions open-source pour les services publics. Ce partenariat vise à catalyser la transformation numérique de Djibouti à travers l’utilisation de la plateforme DIGIT, développée par eGov, afin d’améliorer la prestation des services publics, d’encourager l’innovation et de soutenir l’agenda numérique national.
📢Réaffirmant son engagement en faveur de la transformation digitale,le @MENIDjib ,sous la direction de Madame la Ministre @MariamHamadou1,a signé un accord de partenariat stratégique avec l’organisation Internationale eGov Foundation,pour la transformation numérique 1/5 pic.twitter.com/LDwP5hzfc0
— MDENI (@MENIDjib) December 10, 2024
« Ce partenariat représente une étape cruciale dans la réalisation de notre vision d’un Djibouti numériquement autonome. La mise en œuvre de solutions telles que le système de permis de construire va non seulement transformer les services publics, mais aussi positionner Djibouti comme un leader dans l’utilisation de la technologie pour stimuler la croissance urbaine durable », a déclaré Mariam Hamadou Ali (photo, à gauche), ministre de l’Économie numérique et de l’Innovation.
Créée en Inde, la Fondation eGov est un acteur mondial reconnu pour ses solutions numériques open-source destinées à améliorer la gouvernance et l’expérience des citoyens. Ce partenariat s’inscrit dans son engagement à fournir des biens publics numériques et à accompagner les pays en développement dans leur transformation numérique d’ici 2030. Pour Djibouti, il s’inscrit dans le cadre de la feuille de route « Djibouti Smart Nation », élaborée pour préparer la stratégie nationale de souveraineté numérique.
Dans le cadre de cette collaboration, plusieurs projets seront déployés, notamment la phase pilote d’un système de permis de construire pour rationaliser les processus administratifs et améliorer la transparence. La plateforme DIGIT sera également utilisée pour moderniser d’autres secteurs clés tels que la santé, l’assainissement, les finances publiques et la gouvernance locale. En outre, un programme de renforcement des capacités sera mis en place avec en projet un transfert de connaissances aux équipes locales pour une gestion autonome des outils numériques.
Ce partenariat marque une avancée majeure dans les efforts de modernisation des services publics à Djibouti. Bien que le pays se classe actuellement au 174e rang mondial selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024, avec un score de 0,2911 sur 1, en dessous des moyennes régionale (0,3903) et mondiale (0,6382), cette collaboration témoigne de la volonté du gouvernement djiboutien de relever ces défis.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’IA révolutionne les modèles économiques et sociaux à travers le monde, offrant des solutions innovantes aux défis complexes. En Afrique, elle suscite de grands espoirs pour accélérer le développement durable, réduire les inégalités et stimuler l’innovation locale.
Le gouvernement congolais voit dans l’intelligence artificielle (IA) un levier stratégique pour accélérer son développement numérique et économique. Lors de la 3ᵉ édition de la Conférence africaine des start-up, tenue à Alger du jeudi 5 au samedi 7 décembre, Léon-Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique du Congo, a exposé la vision du pays en matière d’IA, axée sur l’innovation et la collaboration régionale et internationale.
Parmi les priorités majeures identifiées, l’amélioration de la recherche en IA occupe une place centrale. Pour répondre à ce défi, le Congo a lancé, en partenariat avec la Commission Économique pour l’Afrique (CEA), le Centre Africain de Recherche en Intelligence Artificielle (CARIA). Situé à Brazzaville, ce centre se veut un catalyseur pour l’innovation et la coopération sud-sud dans des domaines tels que la vision par ordinateur, la robotique ou encore le calcul génétique.
Léon-Juste Ibombo a également mis en avant les initiatives du Congo pour orienter l’utilisation de l’IA vers le développement économique et social. Depuis près de sept ans, le pays récompense l’innovation numérique à travers le Prix Sassou-Nguesso, une initiative complétée par le programme Seeds for the Future, en collaboration avec Huawei, afin de promouvoir les start-up locales. En 2022, une loi spécifique sur la labellisation des start-up a été promulguée pour encourager leur croissance et attirer des investissements dans ce secteur stratégique.
Le Congo entend également jouer un rôle clé dans la formation et le développement des compétences locales en collaborant avec le Cameroun pour créer une université Inter-État sur le numérique. Ce projet stratégique vise à établir un lien solide entre les universités et les industries afin de promouvoir l’innovation et de soutenir les jeunes talents dans des domaines tels que l’IA et la robotique.
Outre la recherche et la formation, le pays ambitionne d’explorer le potentiel transformateur de l’IA dans des secteurs critiques tels que la santé, l’agriculture, les transports et la finance.
Tous ces projets s’inscrivent dans une dynamique continentale, où l’IA est perçue comme une technologie capable de répondre à des défis sociaux et économiques majeurs. Pour le continent, tirer parti de cette technologie constitue une occasion de combler le fossé numérique, de moderniser les économies et de renforcer les capacités locales. À en croire Olumide Balogun, directeur de Google pour l’Afrique de l’Ouest, l’intelligence artificielle pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars au produit intérieur brut de l’Afrique d’ici 2030.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji