La transformation numérique amorcée en Afrique vise, entre autres, à doter les populations de compétences numériques essentielles pour s'adapter aux exigences du monde moderne. Il est crucial que cette modernisation soit inclusive, permettant à tous de bénéficier des opportunités du numérique.
Le gouvernement britannique a annoncé un financement de 390 millions de shillings (3,02 millions $) pour améliorer l'accès numérique au Kenya. Cette information a été dévoilée le lundi 23 septembre par le haut-commissaire britannique adjoint au Kenya, Ed Barnett (photo, à gauche), lors du lancement d'un projet numérique agricole dans le comté de Busia. Ce financement est destiné à renforcer l'accès au numérique dans les comtés de Busia et de Mandera, en particulier pour les populations marginalisées.
Young people with digital skills create solutions that lead to job creation.
— Ed Barnett (@edwardabarnett) September 23, 2024
Youth, women & persons with disabilities will benefit from the Ksh390M, digital communities project we've launched today in Busia @040County w/ @HonOtuoma.
Digital access for all 🇰🇪🇬🇧 pic.twitter.com/9kLQqn4OX8
« Mettre les jeunes, les femmes et les personnes handicapées au cœur du développement est transformateur. Le Royaume-Uni s’est engagé à collaborer avec le Kenya pour garantir à ces groupes vulnérables l'amélioration de leurs compétences numériques et l'accès à des services essentiels comme l'administration électronique, des emplois sécurisés et une participation active à l'économie numérique », a déclaré Ed Barnett.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet « Renforcer les communautés numériques », qui vise à promouvoir l'inclusion numérique des groupes marginalisés dans ces régions. L’objectif est d’atteindre plus de 190 000 personnes, dont 10 000 jeunes, tout en contribuant à l'ambition du Kenya de former 20 millions de citoyens aux compétences numériques d'ici 2027.
Le projet en collaboration entre le Haut-Commissariat britannique et le Kenya Information Communication and Technology Action Network (KICTANet) mettra particulièrement l'accent sur l'employabilité numérique. Il s’agira d’identifier des jeunes femmes et des jeunes à fort potentiel, et de les former aux compétences nécessaires à l'emploi, au mentorat, à la gestion financière et à l’entrepreneuriat.
Ce soutien financier britannique facilitera également les efforts de numérisation en cours dans les comtés de Busia et de Mandera, notamment à travers des campagnes de sensibilisation communautaire sur la cybersécurité, l’hygiène numérique et les avantages de l'inclusion numérique. Par ailleurs, le projet contribuera à la production de recherches, de notes d'orientation et d'autres documents stratégiques destinés à améliorer les politiques publiques en matière de TIC.
Samira Njoya
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La transformation numérique en cours au Sénégal exige des financements conséquents pour se concrétiser. Il devient donc essentiel de rechercher des partenaires stratégiques afin de soutenir et d'accélérer le déploiement des projets en cours.
La Fondation Gates et le Sénégal souhaitent renforcer leur collaboration dans le domaine du numérique. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye (photo, à gauche), s'est entretenu à cet effet, le lundi 23 septembre, avec son fondateur Bill Gates (photo, à droite) en marge de la 79e Assemblée générale des Nations unies tenue à New York aux Etats-Unis.
Le @PR_Diomaye a reçu @BillGates pour discuter du renforcement de la coopération entre le Sénégal et la Fondation Gates. Les axes de coopération incluent l'agriculture assistée par l'#IA, l'assainissement et l'utilisation du numérique pour améliorer d’autres secteurs. #UNGA79 pic.twitter.com/fmw9RMhE3e
— Présidence Sénégal (@PR_Senegal) September 23, 2024
Selon un communiqué de la présidence sénégalaise, la rencontre a permis de discuter de plusieurs axes de coopération stratégique, notamment l'optimisation de l'agriculture grâce à l'intelligence artificielle, l'amélioration des infrastructures d'assainissement via des solutions numériques, ainsi que l'intégration des technologies pour moderniser d'autres secteurs économiques essentiels.
La rencontre s'inscrit dans les ambitions du nouveau gouvernement de faire du Sénégal un hub digital en Afrique, accélérant ainsi sa transformation numérique. Le programme présenté par le président inclut des partenariats internationaux pour accompagner la numérisation des secteurs essentiels du pays avec l'objectif d'accroître la contribution du numérique au PIB, la portant à plus de 10 % d'ici les prochaines années.
Si les discussions aboutissent, la Fondation Gates pourrait jouer un rôle clé dans cette transformation, notamment en facilitant l'intégration de l'intelligence artificielle pour augmenter la productivité agricole et améliorer l'accès aux services essentiels. Elle devrait également permettre de renforcer les capacités technologiques du pays, en offrant un soutien technique et financier pour accélérer la modernisation des infrastructures et des secteurs prioritaires.
Active en Afrique depuis sa création en 2000, la Fondation Gates est l'une des plus grandes organisations philanthropiques mondiales. Elle a déjà soutenu plusieurs projets sur le continent, allant de la lutte contre les maladies infectieuses à l'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) pour les populations les plus vulnérables.
Samira Njoya
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Pour réussir sa transition numérique, le Maroc doit s'appuyer sur une main-d'œuvre qualifiée dans les métiers du numérique. En formant des talents adaptés aux besoins du marché, le royaume vise à aligner les compétences de ses diplômés sur les exigences croissantes de l'économie numérique.
Le ministère marocain de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration et la Fondation de recherche, de développement et d’innovation en sciences et ingénierie (FRDISI) ont signé une convention de partenariat le vendredi 20 septembre à Rabat. L'initiative a pour but de soutenir la recherche et le développement dans le domaine de la transformation numérique.
« L'accord assurera le suivi de 18 projets de thèse de doctorat dans les domaines liés au numérique, avec une allocation mensuelle de 7000 dirhams (environ 722 dollars), en plus d'un accompagnement et d'un encadrement pendant trois ans », a précisé le ministère dans un communiqué.
Le nouvel accord s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement marocain pour valoriser les compétences et les talents des jeunes dans les secteurs de la numérisation et des nouvelles technologies. Elle fait également partie intégrante de la nouvelle stratégie numérique nationale baptisée « Maroc Digital 2030 » qui sera lancée dans les prochains jours.
Ladite stratégie vise à former 45 000 talents dans le numérique chaque année, à convertir 50 000 jeunes vers des métiers numériques, et à accueillir 6000 nouveaux talents étrangers par an. Elle met particulièrement l'accent sur le développement d'une jeunesse talentueuse et créative, afin de renforcer la compétitivité du Maroc à l’échelle mondiale.
En investissant dans sa jeunesse, notamment à travers ses doctorants, le Maroc mise sur l'innovation et la recherche avancée pour renforcer sa compétitivité à l'échelle internationale. Cette stratégie vise non seulement à répondre aux besoins en compétences du marché de l'emploi, mais aussi à former une main-d'œuvre capable de transmettre ses connaissances. L'objectif est de positionner le royaume comme un acteur incontournable du secteur technologique, attirant des investissements étrangers et favorisant l’émergence de solutions innovantes
Samira Njoya
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La transformation numérique, promue par les Nations unies depuis 3 décennies, met l'accent sur la modernisation des services publics comme un levier essentiel de développement. Bien que l'Afrique ait longtemps affiché un retard par rapport au reste du monde, les écarts se réduisent progressivement.
Le Gabon, l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’île Maurice, et le Ghana demeurent des leaders dans la mise en œuvre de l’administration électronique dans leurs régions respectives. C’est ce qui ressort du rapport intitulé « E-Government Survey 2024 : Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », publié par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (UN DESA). Ces pays occupaient déjà cette position en 2022.
L'Afrique du Sud conserve la première position en Afrique australe ainsi que sur le continent, avec un indice de développement très élevé. Même constat pour l’île Maurice, qui reste le leader en Afrique de l'Est. En Afrique du Nord, la Tunisie maintient sa position de leader, tout en gagnant une place dans le classement continental après avoir été quatrième en 2022. Le Ghana, pour sa part, conserve la première place en Afrique de l'Ouest, se positionnant au septième rang sur le continent. En Afrique centrale, le Gabon reste en tête, bien qu'il ait chuté au quinzième rang continental après avoir occupé la 11e place en 2022.
Selon l'ONU, ces cinq pays se distinguent par un indice de développement supérieur à la moyenne africaine (0,4247 sur 1,0000), en matière d’infrastructures de télécommunications, de capital humain et de services en ligne, se rapprochant ainsi de la moyenne mondiale, qui est de 0,6382.
Ces leaders régionaux en matière d'administration électronique en Afrique montrent l’exemple à suivre pour d'autres nations du continent. Leur progression démontre que l’investissement dans les infrastructures numériques, le développement du capital humain et l’amélioration des services en ligne sont essentiels pour favoriser une gouvernance plus efficace et inclusive. Cette dynamique, si elle est étendue à l’ensemble du continent, pourrait accélérer la transformation numérique de l’Afrique, sa croissance économique et son développement durable.
Samira Njoya
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La transformation numérique en Afrique exige des investissements massifs. La recherche de partenaires stratégiques, tant financiers que technologiques, est cruciale pour soutenir cette ambition et garantir le succès des initiatives en cours.
La Mauritanie et le sultanat d’Oman souhaitent accélérer la mise en œuvre d’un protocole d’accord sur le numérique, signé précédemment entre les deux parties. Ce sujet a été au centre des discussions entre Ahmed Salem Bede Etvagha (photo, à droite), ministre mauritanien de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration, et Jassim bin Eid bin Abdullah Al Saadi (photo, à gauche), chargé d’affaires à l’ambassade d’Oman en Mauritanie.
Selon l'Agence mauritanienne de presse, cette rencontre a permis d'élaborer des projets concrets de coopération, notamment dans les domaines de la cybersécurité et de la transformation numérique des services. « Au cours de la réunion, le ministre a exprimé le souhait de son département de s’inspirer de l’expérience omanaise dans le domaine de la transformation numérique, notamment en ce qui concerne la domiciliation des compétences numériques et l’alignement des projets technologiques avec les valeurs civilisationnelles des deux peuples frères ».
Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de modernisation de l’administration 2024-2027 de la Mauritanie et des efforts plus larges de transformation numérique entrepris par le pays.
Le choix de l’Oman pour accompagner la Mauritanie dans sa numérisation n’est pas fortuit. Le sultanat connaît actuellement une transformation numérique majeure, marquée par une modernisation efficace de ses services. Ces avancées lui ont permis de se hisser au 41e rang dans le classement 2024 e-Government Development Index de l’ONU sur le développement de l'administration électronique. Oman a également réalisé un bond significatif dans l'indice des infrastructures de communication, passant de la 48e à la 22e place mondiale, reflétant ainsi ses progrès technologiques.
En s'appuyant sur l'expertise omanaise, la Mauritanie espère combler son retard dans le domaine du numérique. Le protocole d’accord vise à localiser l’expertise technologique, à aligner les projets numériques sur les besoins nationaux et à explorer de nouvelles opportunités d’investissement qui favorisent le développement numérique du pays.
Samira Njoya
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Le gouvernement nourrit l’ambition de faire du Burundi un pays émergent d’ici 2040. Pour atteindre cet objectif, l’exécutif mise sur le développement des TIC utilisées comme un accélérateur clé de la transformation économique et sociale.
Le vice-président du Burundi, Prosper Bazombanza, a lancé, le jeudi 12 septembre, le Projet d’appui aux fondations de l’économie numérique (PAFEN), financé à hauteur de 92 millions de dollars par la Banque mondiale. Ce projet vise à améliorer l'accès à l'Internet haut débit et à renforcer les capacités des services publics numériques dans le pays.
1/5. Lancement officiel des activités proprement dites du Projet d’Appui aux Fondations de l’Economie Numérique #PAFEN, don de 92 millions USD de la Banque mondiale, ce 12.9.2024 par S.E. M. le vice-Président de la République du Burundi, M. Prosper BAZOMBANZA. pic.twitter.com/f6um4vOIkN
— PAFEN (@PafenBurundi) September 13, 2024
« Nul n’est sans ignorer l’importance que le gouvernement du Burundi attache à ce projet, qui vient à point nommé alors que nous nous sommes engagés sur un élan de digitalisation pour soutenir la transformation structurelle de notre économie, ainsi que la gestion transparente, efficace et efficiente de la chose publique », a indiqué M. Bazombanza.
L’initiative s’inscrit dans la vision du Burundi de devenir un pays émergent d'ici 2040 et un pays développé d'ici 2060, avec le numérique comme levier essentiel de développement. Elle intervient quelques mois après la conclusion d’une enquête nationale menée dans le cadre de ce projet, visant à évaluer le niveau de pénétration des TIC dans le pays.
Bien que les résultats de cette enquête ne soient pas encore publiés, il est important de souligner que le Burundi accuse un certain retard dans ce domaine. Selon un rapport de l'Union internationale des télécommunications (UIT) publié en décembre 2023, le Burundi se classe 43e sur 45 pays africains membres de l'UIT, avec un score bien en deçà de la moyenne continentale, soit 23 points.
Le principal défi du PAFEN sera de combler la fracture numérique d'ici 2028, de faciliter l'accès aux services numériques pour le secteur public, et de mettre en place un cadre juridique pour la protection des données. Le projet cherche également à attirer des investissements privés pour le développement des infrastructures numériques, afin de créer les conditions propices à la croissance numérique du Burundi.
Samira Njoya
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En juin dernier, les autorités gabonaises ont approuvé un prêt de 56,2 millions d’euros pour investir dans le numérique. Depuis lors, le gouvernement lance divers projets et scelle des partenariats stratégiques pour accélérer la transformation numérique.
Bonjean Rodrigue Mbanza, ministre gabonais de l’Economie numérique et des Nouvelles technologies de l’information, a accueilli le vendredi 13 septembre à Libreville des représentants de Swiss Authentis, une firme technologique suisse. L’objectif est d’évaluer les options qu’offre cette entreprise pour faciliter la numérisation des services publics gabonais.
« J'ai demandé à mes collaborateurs d'examiner attentivement les différentes solutions proposées afin de déterminer leur adéquation avec nos besoins. Le Gabon demeure résolument ouvert à toutes les propositions technologiques innovantes et s'engage pleinement dans sa stratégie pour devenir un hub technologique en Afrique centrale », a indiqué le ministre.
Cette initiative intervient quelques mois après l’adoption par le Conseil des ministres d’un projet de loi autorisant le Gabon à contracter un emprunt de 56,2 millions d’euros auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), une entité de la Banque mondiale. Elle s’inscrit dans le cadre du projet Digital Gabon qui vise la modernisation par la dématérialisation des procédures de l’administration publique.
Par ailleurs, il faut signaler que le Gabon fait partie des meilleurs élèves en Afrique centrale en matière des technologies de l’information et de la communication. Selon l’Union internationale des télécommunications, le pays affiche un indice de développement des TIC de 74,7 sur 100 en 2024 et pointe au 10e rang continental. Le classement est dominé par la Libye (88,1), le Maroc (86,8) et les Seychelles (84,7).
Adoni Conrad Quenum
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Dans le cadre de la mise en œuvre de la numérisation de ses services publics, les autorités congolaises se sont tournées vers la Banque mondiale d’une part et un cabinet spécialisé d’autre part.
Le vendredi 13 septembre s’est déroulé à Brazzaville une réunion de travail entre les parties prenantes de la numérisation des services publics congolais. L’objectif est de définir une feuille de route et d’identifier les services prioritaires à numériser.
En plus de l’équipe du cabinet ADDINN, l’entreprise chargée de la réalisation de la plateforme, les ministères sectoriels et les administrations de tutelle ont également participé à cette réunion stratégique. Pour Francis Seck Mangouani, coordonnateur national du projet d’accélération de la transformation numérique (PATN), la version bêta de l’interface du portail devrait être disponible dans les quatre prochains mois.
« Il s'agit d'un atelier relatif à la mise en œuvre du portail des services publics du gouvernement. Au cours de cet atelier, nous avons vu comment prioriser certains services qui pourront être mis en ligne […] Nous avons aussi planché sur cette question et avons pu ressortir les six secteurs prioritaires retenus par le Plan national de développement 2022-2026, qui vont faire partie d'un traitement », a déclaré Guy Parfait Sosthène Itoumou, chef de service des études et de la prospective à l’Agence de développement de l’économie numérique.
Cette initiative intervient quelques mois après la mission d’appui à la mise en œuvre du PATN de la Banque mondiale. L’institution finance le projet à hauteur de 100 millions $ et il s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Congo Digital 2025 ». L’un de ses objectifs est de moderniser les usages et les pratiques des services publics et, à travers sa vision stratégique, l’e-gouvernement et l’e-citoyen s’imposent comme des piliers essentiels.
La mise en place d’un portail national de services publics facilitera l’accès aux démarches administratives pour les populations, en particulier celles vivant dans les zones reculées ; le suivi en temps réel de la procédure ; ce qui améliore entre autres la transparence et la confiance dans les services publics. Pour l’administration, elle permet, entre autres, de réduire les coûts liés à la gestion des documents et l’accueil physique des populations.
Adoni Conrad Quenum
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Les avancées impressionnantes en intelligence artificielle (IA) provoquent aujourd'hui une fascination mêlée de préoccupations. Il est essentiel de porter une attention soutenue à cette problématique.
Au Kenya, la montée de la désinformation générée par l'intelligence artificielle suscite des inquiétudes croissantes parmi les autorités. Lors du lancement du cinquième « Plan d'action national du partenariat pour un gouvernement ouvert », le président William Ruto (photo) a annoncé la mise en place prochaine d'un cadre réglementaire pour encadrer l'utilisation de l'IA et garantir l'intégrité de l'information.
« Nous instaurons un régime réglementaire pour prévenir l'utilisation abusive des nouvelles technologies, y compris l'intelligence artificielle, qui engendre une désinformation menaçant notre démocratie », a déclaré le président Ruto.
Cette initiative intervient dans un contexte mondial où la désinformation alimentée par l'IA est devenue une préoccupation majeure.Un rapport du Forum économique mondial de janvier dernier révèle que la désinformation est désormais perçue comme le plus grand danger pour l'économie mondiale dans les deux prochaines années, surpassant des menaces telles que les conflits armés, les crises climatiques ou l'inflation. Une étude de 2019 de la société de cybersécurité CHEQ et de l'Université de Baltimore estime que la lutte contre ce phénomène pourrait coûter plus de 78 milliards de dollars.
Le cadre réglementaire que le Kenya s'apprête à lancer marquera une étape importante dans ses efforts pour promouvoir une utilisation responsable de l'IA. En parallèle, le gouvernement kényan collabore avec la coopération allemande pour élaborer une stratégie nationale en IA. Ces initiatives visent à encadrer l'usage des technologies émergentes de manière éthique et responsable, tout en veillant à ce que le Kenya respecte les normes mondiales en matière de gouvernance numérique.
Samira Njoya
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Les réformes du secteur TIC porte l’Ethiopie à plus de 80 millions d’abonnés mobiles
l'Ethiopie nourrit l'ambition de devenir un véritable hub de l'économie numérique en Afrique subsaharienne. Pour atteindre cet objectif ambitieux, l'exécutif a mis en place une série de mesures visant à moderniser l'ensemble du secteur.
Les réformes engagées en Ethiopie il y a six ans ont été déterminantes dans la transformation de plusieurs secteurs stratégiques, notamment celui des technologies, où des avancées majeures ont été réalisées grâce à l'innovation et à la numérisation. Lors d'une interview accordée à Addis Walta TV récemment, le ministre de l'Innovation et de la Technologie, Belete Molla (photo), a mis en lumière ces progrès.
D'après le ministre, l'ouverture du secteur des télécommunications a constitué un tournant décisif. L'arrivée de nouveaux opérateurs concurrents d'Ethio Telecom, principal fournisseur du pays, a dynamisé le marché, entraînant une amélioration notable de la qualité des services et le développement de solutions innovantes. A ce jour, le secteur des télécommunications compte plus de 80 millions d'abonnés mobiles, reflétant l'ampleur de cette transformation.
En parallèle, la réforme nationale a également renforcé la cybersécurité. Le développement de l'infrastructure cybernétique, l'extension des capacités de l'Administration de la sécurité des réseaux d'information et la formation de ressources humaines qualifiées dans ce domaine ont été des mesures essentielles pour garantir la sécurité numérique. Ces efforts ont permis de consolider la connectivité du pays, favorisant ainsi la croissance des paiements numériques et de la monnaie mobile, qui sont devenus des pratiques courantes.
La stratégie nationale « Digital Ethiopia 2025 » s'inscrit dans cette dynamique de réforme. Elle englobe notamment le programme des « cinq millions de codeurs », une initiative ambitieuse visant à former cinq millions de jeunes aux compétences numériques d'ici 2026. Plus de 157 000 jeunes sont déjà inscrits, et les autorités prévoient d'accélérer cette progression dans les années à venir.
Ainsi, grâce à ces réformes audacieuses, l'Ethiopie est en passe de devenir un acteur incontournable de l'économie numérique en Afrique, attirant des investissements internationaux et posant les bases d'une croissance inclusive et durable.
Samira Njoya
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