Plusieurs analystes, cabinets, etc. estiment que les start-up contribueront au rayonnement économique de l’Afrique. Mais encore faut-il qu’un cadre de croissance adéquat soit mis à leur disposition. Quelques pays l’ont fait et ne cessent d’en récolter les bénéfices.
L’Afrique du Sud demeure l’écosystème start-up le plus dynamique d’Afrique australe. C'est le pays de la zone dont les jeunes pousses technologiques ont attiré le plus de financement depuis 2019. Soit 1,7 milliard $ représentant 95 % de la totalité des fonds mobilisés dans la sous-région, selon la plateforme Africa : The Big Deal.
« Au cours des trois dernières années, les financements levés par les start-up en Afrique du Sud ont affiché une tendance forte et régulière : en croissance de 3,7 fois entre 2019 et 2020, et 3,1 entre 2020 et 2021 », révèle la plateforme.
« Pour le semestre 2022, les chiffres correspondent à peu près à ceux de l'année dernière (394 millions $ au premier semestre 2021 ; 392 millions $ au premier semestre 2022 ; -1 % en glissement annuel). Aucun autre marché ne peut réellement concurrencer l'Afrique du Sud à ce stade », indique-t-elle.
Bien que l’Afrique du Sud soit la championne d’Afrique australe, la sous-région en elle-même n’est que le troisième écosystème start-up le plus performant d’Afrique en matière de levée de capitaux. Elle est derrière l’Afrique de l’Ouest (4,2 milliards $ mobilisés), l’Afrique de l’Est (plus de 2,3 milliards $ mobilisés), mais devant l’Afrique du Nord (près de 1,5 milliard $ mobilisé). Depuis 2019, l’Afrique australe ne représente que 17 % de l’ensemble des financements attirés par le continent.
Après l’Afrique du Sud, la Zambie est le second pays qui a enregistré une industrie start-up assez dynamique au cours des trois dernières années. La Zambie, comparée à l’Afrique du Sud, c’est 46 fois moins de fonds levés (37 millions $) avec 22 fois moins de transactions de 100 000 $ et plus (12 contre plus de 263).
« La Namibie et le Zimbabwe viennent ensuite, mais aucun autre marché que la Zambie ne peut revendiquer plus de dix contrats de plus de 100 000 $ depuis 2019 », souligne Africa : The Big Deal.
Muriel Edjo
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Faciliter les démarches d’obtention de visa, tel est le rôle primordial des visas en ligne. Si plusieurs pays tardent à se lancer, d’autres voient dans ce service un moyen efficace de rendre leur pays plus attractif.
La République togolaise a annoncé le lundi 11 juillet la mise à jour et la relance de « Togo Voyage », son système électronique de délivrance de visas. Contrairement à l’ancienne version lancée en août 2020, la nouvelle intègre désormais le processus d'immigration de demande de visa en ligne et les formalités sanitaires liées à la Covid-19, facilitant ainsi considérablement les formalités de demande de titre de voyages pour les visiteurs.
« Je suis satisfait de la plateforme Togo Voyage car elle a révolutionné nos méthodes de travail. Aujourd'hui, nous avons accès à une base de données unique et virtuelle des voyageurs entrant et sortant du pays, ce qui rend le traitement cent fois plus rapide et permet à nos services de sécurité nationale d'agir plus efficacement », a déclaré Yark Damehame, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
La plateforme disponible en français et en anglais offre aussi la possibilité au voyageur de conserver ses données personnelles grâce à un compte individuel sécurisé par un mot de passe. Il enregistre toutes les informations personnelles dans le but d’éviter de les ressaisir à chaque voyage.
Le paiement du nouveau visa a également été digitalisé. Il peut se faire par carte bancaire ou par paiement mobile. « Le paiement en espèce n'est pas autorisé », peut-on lire sur la page d’accueil du site.
La numérisation du visa est l’une des multiples réformes prévues par le gouvernement togolais d’ici 2025. Il y a quelques mois, le gouvernement avait annoncé la numérisation de tous les services publics dans le but d'améliorer la facilité de faire des affaires pour les investisseurs locaux et internationaux, ainsi que de fournir des services gouvernementaux efficaces à ses citoyens.
La nouvelle version de la plateforme Togo Voyage, portée par l'Agence Togo Digital (ATD), créée par le gouvernement pour piloter l’ensemble du processus de transformation numérique de l'administration publique du pays, sera étendue aux frontières terrestres et maritimes au cours de l’année.
Samira Njoya
Parmi les secteurs d’activités qui suscitent de plus en plus l’intérêt des consommateurs en Afrique figure celui de la mobilité. Le développement de la connectivité et le changement des habitudes de consommation de la data transforment progressivement le marché, qui attire de plus en plus d’investisseurs.
L’entreprise estonienne de mobilité partagée Bolt, qui gère l'application mobile éponyme permettant de commander un chauffeur depuis son smartphone, annonce l’ouverture d’un quartier général régional à Nairobi au Kenya. L’installation qui accueillera les cadres supérieurs exécutant des opérations en Afrique, servira de base opérationnelle pour piloter le développement des activités de l’entreprise dans la sous-région Afrique de l’Est.
Le directeur régional de Bolt, Paddy Partridge, a justifié le choix de Nairobi au regard de « son emplacement stratégique dans la région ». Selon lui, « l'infrastructure disponible nous a permis de nous développer énormément sur le marché de l’Afrique de l'Est et nous pensons que nous pouvons en tirer parti pour en faire encore plus sur l'ensemble du continent ».
Il a affirmé que « ce n’est que le début. Nous espérons qu'il [le quartier général, Ndlr] nous permettra de développer un modèle cohérent d'engagement pour les villes durables, qui contribuera à améliorer les services municipaux et les transports urbains pour les millions de personnes de la région ».
Bolt est actuellement opérationnel dans sept pays africains : le Kenya, l'Ouganda, la Tanzanie, le Nigeria, le Ghana, l'Afrique du Sud et la Tunisie. Il y a quelques mois, la société a révélé des difficultés opérationnelles en Tanzanie. En avril 2022, elle évoquait même l’éventualité d’une interruption d’activités dans ce pays où Uber a déjà suspendu ses opérations en raison de l'environnement réglementaire difficile.
Nairobi confirme à travers ce nouvel investissement étranger la maturité de son écosystème économique propice aux affaires. La ville accueille déjà un studio d'innovation de la société américaine de services financiers Visa, un centre de recherche et de développement de Microsoft. En avril dernier, Google annonçait l’installation dans la ville de son tout premier centre de développement du continent.
Bolt ambitionne d’exploiter la pénétration croissante des smartphones en Afrique de l’Est, le développement de la demande en connectivité suscitée par la Covid-19, la croissance de l’industrie du paiement mobile, pour se renforcer dans la sous-région et s'étendre sur tout le continent.
Samira Njoya
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L’industrie des objets connectés s’est développée à travers le monde au cours des dix dernières années. Avec la 5G, elle va croître davantage. C’est une opportunité d’emplois en Afrique où la main-d'œuvre qualifiée dans des secteurs technologiques de pointe fait encore défaut.
Les universités virtuelles du Mali, du Sénégal et de la Tunisie, en partenariat avec le groupe français d'écoles d'ingénieurs INSA, à travers son service commun dédié à l’ingénierie pédagogique (OpenINSA), lancent un cursus académique de trois ans orienté sur l’Internet des objets (IoT) en septembre 2022. Les quatre partenaires l’ont dévoilé le jeudi 23 juin.
La formation en ligne intègre entre autres des cours sur la sécurité et l’architecture des objets connectés, la maintenabilité et la fiabilité d’une architecture d’objets connectés, la création d'applications informatiques liées à des objets connectés et les bases de la data science.
« Les ressources conçues dans le cadre de ce partenariat sont placées sous licence Creative Commons. Elles sont mises à disposition dans un espace ressource de tous les enseignants-chercheurs des établissements partenaires du projet. C’est toute la force de ce projet. Avoir fédéré autour de lui une solide communauté », a déclaré Jean-Yves Plantec, le directeur d’OpenINSA.
C'est depuis 2019, dans le cadre du programme d’Appui au développement de l’enseignement supérieur français en Afrique (ADESFA), que les universités virtuelles du Mali, du Sénégal et de Tunisie et le Groupe INSA préparent ce cursus IoT. De début 2020 à mai 2022, ils sont entrés dans une nouvelle phase de leur collaboration en se concentrant sur l’élaboration d’une formation en ligne, accessible en priorité à des étudiantes et étudiants de deuxième année de licence, mais aussi à des personnes en reconversion et des salariés, dans le cadre de la formation tout au long de la vie.
Au sortir de cette formation virtuelle, l’Afrique pourra compter sur cette main-d’œuvre hautement qualifiée dans ce secteur innovant. Au cours des dix dernières années, l’industrie des objets connectés a connu une croissance rapide. Bracelets, montres, enceintes et autres outils connectés s'immiscent dans le quotidien. Rien qu'entre 2018 et 2019, 2,5 milliards d’objets connectés ont été vendus dans le monde selon la Banque des Territoires.
Samira Njoya
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Ce nouveau modèle innovant et inclusif va permettre d’élargir l'accès à une éducation numérique de qualité et d’offrir des opportunités de travail aux porteurs de projets innovants au Sénégal.
C’est la ville de Dakar qui a été choisie pour le lancement et l’implantation de la toute première zone d’intelligence collective portée par l’agence de talents panafricaine « 01Talent Africa » en partenariat avec Atos, un leader international de la transformation digitale. Le nouveau centre d’intelligence collective appelé Zone01 a été lancé le lundi 4 juillet 2022 dans les locaux d'Atos Africa, qui accueilleront en septembre prochain 120 futurs jeunes talents originaires du Sénégal.
Lors de la cérémonie du lancement, Alpha Barry, directeur Afrique d'Atos, a donné les raisons pour lesquelles l’Afrique est le continent idéal pour le développement dudit projet. Il explique « qu’avec une moyenne d'âge de 19 ans, l'Afrique est le continent le plus jeune du monde et représentera 40 % de la population mondiale d'ici la fin du siècle. En travaillant avec 01Talent en Afrique, nous offrons à cette jeunesse l’opportunité de libérer son potentiel créatif afin qu’elle contribue à l’innovation et à la transformation digitale du continent ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique qui a pour but d’accélérer la transformation digitale en Afrique, en permettant de massifier les compétences numériques de niveau international par une offre de formation d’excellence, innovante et inclusive sur le continent.
« Cette initiative stratégique confirme l’engagement de 01Talent et d’Atos dans la création d’un écosystème technologique africain renforcé par la formation de talents de niveau international essentiels à la réalisation de la transition digitale du continent. C’est une opportunité énorme de création d’emplois pour les jeunes et de valeur pour les entreprises locales. Tous deviennent acteurs du changement », a précisé Karim Sy, le directeur stratégique de 01Talent Africa.
Au terme de cette première expérience qui débutera en septembre 2022, les résultats attendus sont, entre autres, la création d’une force collective qui accélèrera la transformation digitale de l’Afrique, la transformation digitale des territoires et des entreprises du Sénégal et l’autonomisation de la première cuvée d’apprenants.
Après Dakar, Atos et 01Talent développeront leur partenariat avec l’ouverture de nouvelles Zone01 sur le continent africain, notamment en Égypte, au Maroc et en Mauritanie.
Samira Njoya
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L’infrastructure financière unifiée a été développée et peaufinée au cours des trois dernières années par le gouvernement avec l’expertise technique de la société nigériane eTransact. Elle traduit la volonté des pouvoirs publics d’accroître l’inclusion numérique.
La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a officiellement lancé la plateforme nationale d’agrégation des moyens de paiement électronique (NPSI), mardi 5 juillet à Yaoundé. Accessible via le code USSD #237#, cette initiative du gouvernement camerounais a comme objectifs une meilleure traçabilité des flux financiers numériques dans le contexte actuel de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et de promotion de l’économie numérique.
Selon Pierre Kaldadak, le directeur général de la Cameroon Postal Services (Campost), l'entité publique chargée de l’hébergement et de la gestion de cette infrastructure financière pour le compte de l’État, l’avantage qu’offre ce service réside dans « l’équité d’accès à l’interconnexion, la réduction des coûts d’accès aux services à valeur ajoutée, la visibilité et la traçabilité de toutes les transactions non bancaires, bancaires et extra-bancaires ». Il certifiera le traitement des transactions financières de tout instrument électronique de paiement (carte, porte-monnaie électronique, transfert de fonds, etc.).
Le DG de Campost a indiqué qu’actuellement « tous les opérateurs télécoms sont agrégés à la plateforme ainsi qu’une quarantaine d’entreprises, et un bon nombre d’entreprises sont en attente de connexion ».
En gestation depuis 2018, la plateforme nationale d’agrégation des paiements électroniques est une infrastructure qui permet aux prestataires de services financiers traditionnels d’offrir leurs services via un téléphone mobile ou via Internet à travers un code USSD unique ; elle a été inaugurée le 30 juin 2020. Sa réalisation avait bénéficié de l’expertise technique de l’entreprise nigériane eTranzact.
Pour Minette Libom Li Likeng, la NPSI contribuera entre autres à la réduction de la dépendance des consommateurs au cash, au renforcement de l’inclusion financière ; elle stimulera l’innovation à travers le développement d'applications publiques et privées, ainsi que la promotion des start-up. Cette infrastructure numérique « constitue l’utilitaire central, partagé, des systèmes numériques et de paiement du Cameroun », avait-elle affirmé.
Samira Njoya
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Il y a cinq ans, la Banque mondiale s’est engagée à soutenir financièrement le gouvernement ougandais dans l’acquisition d’infrastructures télécoms de qualité. Avec plus d’un demi-milliard de dollars de financement décaissé, le pays s’est doté de moyens techniques pour l’économie numérique.
Le gouvernement ougandais, à travers l’Autorité nationale des technologies de l’information (NITA-U), s’est réjoui des nombreuses réalisations accomplies par le Programme régional d'infrastructures de communication (RCIP) qui arrive à son terme le 16 août prochain.
Lors d’une conférence de presse, organisée le mercredi 29 juin à Kampala, Hatwib Mugasa (photo), le directeur exécutif de la NITA-U, a dévoilé quelques-uns des succès enregistrés par cette initiative, notamment l’amélioration de l’accès à Internet grâce aux 1 606 km du réseau national de fibre optique, les 300 points Wi-Fi déployés à travers les villes principales du pays. Il y a aussi la dématérialisation des services publics, la mise en place des services d’identification numérique et de signature électroniques (Ug-Pass).
Hatwib Mugasa déclare qu’en cinq ans, le RCIP enregistre un taux d'achèvement de 100 % sur toutes ses composantes. Selon lui, c'est grâce à ce programme que le gouvernement a pu réduire ses dépenses dans les capacités data internationales. La facture mensuelle de bande passante de l'État est ainsi passée de 300 $ par mégabit par seconde (Mbps) en 2016 à 70 $ actuellement. Il a révélé qu’un total de 725 ministères, départements et agences publics, ainsi que des sites gouvernementaux locaux et des groupes d'utilisateurs cibles ont pu être connectés au réseau national de fibre optique.
Le RCIP a été lancé en 2016 en Ouganda. Il a été financé à hauteur de 775 millions $ par la Banque mondiale avec plusieurs objectifs, dont l’amélioration de l’accès à Internet, la mise en oeuvre d’un environnement propice à l’e-gouvernement.
Avec les succès acquis au cours des cinq dernières années, l’Ouganda s’est doté de moyens pour entamer sa transformation numérique. Aujourd’hui, le gouvernement peut proposer aux populations plusieurs services innovants, notamment l’e-santé, l’éducation à distance, le paiement des taxes en ligne et bien d’autres.
Samira Njoya
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Les problèmes de litiges dans le secteur foncier sont légion en Afrique. Entre la lourdeur administrative et les documents acquis illicitement, l’administration guinéenne a décidé de se tourner vers la technologie pour apporter une solution viable aux populations et aux investisseurs.
Le ministère guinéen de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire a lancé, mercredi 29 juin, l’application habitatguinee.app. L’objectif est d’aider les populations, en l’occurrence les demandeurs de bail, à aisément réaliser les formalités administratives et mettre un terme aux nombreux dysfonctionnements constatés dans le secteur depuis des années.
Ousmane Gaoual Diallo, ministre guinéen de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, explique lors de la cérémonie de lancement que « le projet vise clairement à promouvoir l’efficacité et la sécurisation dans la mobilisation des recettes de l’État en minimisant les risques éventuels qui s’y attachent ».
Présent à la cérémonie, le Premier ministre Mohamed Béavogui (photo, au centre) ajoute « qu'avoir un bail valide et sécurisé est une condition nécessaire aussi bien pour les citoyens qui aspirent à avoir un toit ainsi que pour les investisseurs ».
L’application dispose de dix modules et sa configuration est accessible à une poignée de personnes habilitées. Il est impossible d’y naviguer sans une inscription préalable.
Selon Souleymane Diallo, technicien de Global High Tech, partenaire du ministère dans la conception de la solution, « l’application fait intervenir tous les départements et toutes les structures impliquées dans l’établissement des contrats de baux en Guinée. Elle permet de dématérialiser tout le processus d’attribution de baux et de recueillir l’ensemble des baux existants sur le territoire dans la même plateforme ».
Adoni Conrad Quenum
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Alors que la transformation numérique prend de l’ampleur en Afrique, la dématérialisation des services publics s’intensifie. L’authentification des usagers devient nécessaire pour garantir la confiance en ligne. Certains pays prennent déjà des dispositions à cet effet.
Le ministère des Technologies de la Communication a signé, vendredi 1er juillet, un accord de partenariat avec l’Agence nationale de certification électronique et les opérateurs télécoms pour la mise en œuvre de l’identité numérique mobile « mobile ID ». Ce projet naissant permettra d’associer le numéro de carte d'identité nationale des citoyens à leur numéro de téléphone.
« Ce nouveau service va permettre de renforcer les solutions de confiance numérique en Tunisie, et ce, en mettant à la disposition du citoyen un nouvel outil simple et sécurisé d’utilisation lui permettant d’accéder à tous les services numériques et d’avoir en outre une signature numérique », a indiqué dans un communiqué Nizar Ben Néji, le ministre des Technologies de la Communication.
Les opérateurs téléphoniques auront en charge la vérification de l'identité des citoyens et de joindre leurs numéros de carte d'identité nationale à leur numéro de téléphone. Le Centre national de l’Informatique aura la responsabilité de créer un matricule unique pour chaque citoyen.
L’Agence nationale de certification électronique créera un QR Code via lequel le citoyen pourra signer électroniquement des documents administratifs en ligne. A terme, en cas de besoin d’un document administratif, tout Tunisien pourra se connecter sur la plateforme de l’administration en question, s’identifier avec son matricule, demander le document dont il a besoin ; le signer si nécessaire.
Le projet d’identification numérique mobile annoncé depuis le mois de février 2021 entre dans le cadre du processus d’accélération de la transformation numérique dans le pays. Il permettra selon le ministre des Technologies et de la Communication de se débarrasser définitivement de la signature légalisée et de la copie conforme.
« Le Mobile ID » viendra faciliter l’accès des Tunisiens aux 120 services administratifs déjà en ligne dans le pays. Le ministère explique que le service sera déployé progressivement avant sa généralisation à toutes les administrations.
Samira Njoya
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L’espace abrité par Orange Digital Center est une opportunité offerte aux porteurs de projets et aux entreprises d’éprouver la qualité de leurs produits et services tech. Une sorte de test à petite échelle avant le grand lancement.
Le tout premier laboratoire 5G d’Orange (Orange 5G Lab) en Afrique a ouvert ses portes à Dakar au Sénégal. Destiné à l’écosystème numérique et aux acteurs économiques, cet espace dédié à l’expérimentation et au développement de produits et services compatible avec la technologie télécoms a officiellement été inauguré, jeudi 30 juin, par Sékou Dramé, le directeur général de la Société nationale des télécommunications (Sonatel), et le directeur de la technologie et de l’innovation d’Orange, Michaël Trabbia.
Très fier d’inaugurer avec @SekouKDrame l’#Orange5GLab de #Dakar !
— Michaël Trabbia (@MichaelTrabbia) June 30, 2022
Moins de 18 mois après l’Europe, c’est le 1er laboratoire des usages #5G en #Afrique 👍👍👍
Merci à toutes les équipes @GroupeSonatel @orange_sn @Orange #Innovation 🙏 pic.twitter.com/pqN9PXatLR
Michaël Trabbia a déclaré que la 5G est un levier de compétitivité des entreprises et de développement des territoires. C’est la raison pour laquelle Orange est engagée dans une démarche de co-innovation autour de la 5G pour créer les usages de demain. « L’ancrage territorial est clé dans le dispositif Orange 5G Lab, pour soutenir la transformation numérique des acteurs économiques, et aider chacun à tirer parti du potentiel de la 5G », a-t-il soutenu.
Orange 5G Lab Dakar est logé à l’Orange Digital Center de Dakar dans une salle de 108 m² avec plusieurs univers pouvant servir d’espace de démonstration de services de réalité virtuelle et réalité augmentée, d’espace gaming ou de co-working. Cet espace offre des cas d’usages dédiés aux entreprises dans plusieurs domaines (e-Santé, smart port, smart édu, smart Agri) en partenariat avec les fournisseurs de technologie Huawei et Nokia ; des démos en co-innovation avec l’écosystème et les startups : Caytu en partenariat avec la Dakar American University of Science and Technology (DAUST), Senvital en partenariat avec la médecine d’entreprise Sonatel.
Orange 5G Lab Dakar est le 14e espace technologique du genre à être inauguré par le groupe télécoms français sur l’ensemble de ses marchés. Il y en a déjà dix en France et un en Roumanie, en Belgique et en Pologne. Plus de 1 200 entreprises et collectivités ont déjà bénéficié de l’espace technologique, 114 ont pu mettre en œuvre une expérimentation autour de leurs propres cas d’usage.
Au Sénégal, l’introduction de la 5G associée à de nouvelles technologies telles que le Big data, l’IA, la réalité augmentée vise à stimuler la transformation de la société et de l’économie sénégalaise dans des domaines clés comme l’agriculture, la santé publique, l’éducation, l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes.
Ruben Tchounyabe
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Le tech entrepreneur camerounais Vincent Onana Binyegui n’a rien perdu de sa volonté d’améliorer l’accès de tous à une éducation de qualité, surtout en zone rurale. Depuis 2016, il a multiplié les actions pour développer sa start-up et les solutions qu’elle propose.
La start-up camerounaise Teachmepad Mobile Limited, conceptrice des tablettes éducatives solaire « Teachmepad », recherche 5 millions d'euros pour financer le projet d’implantation d’une usine d’assemblage de ses appareils dans le pays. Il a lancé à cet effet une levée de fonds en pré-série A le mercredi 1er juin. Les 5 millions d’euros seront répartis en financement participatif par action de 420 000 euros et en financement participatif par prêt de 4,573 millions €. L’opération devrait prendre fin au 1er juin 2023.
« Le projet d'implantation au Cameroun d'une usine d'assemblage des tablettes numériques solaires brevetées en pleine deuxième levée de fonds (5 000 000 €) a fait l'objet d'un examen des services techniques de la Société nationale d’investissement (SNI) », a révélé Vincent Onana Binyegui, le fondateur et président-directeur général de Teachmepad, au terme d’une séance de travail à laquelle il était convié par le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
L’usine « Teachmepad Mobile Industry » créera 200 emplois directs, soutient Vincent Onana Binyegui. Après le démarrage des travaux de construction, il sera question pour la start-up de se doter en Chine d’une unité à capacité de production de 5 000 tablettes par jour tournant à moins de 20 % de régime avec 10 employés pour la première année, avant de passer progressivement à une équipe forte de 205.
Au cours des séances de travail avec les experts du gouvernement, la SNI a recommandé un appui de l'État pour redimensionner le projet et le rendre suffisamment bancable pour un accompagnement technique et financier additionnel. SNI recommande par ailleurs d'associer à l'usine d'assemblage, un partenaire technique, de préférence manufacturier de composants mobiles, pour garantir les volets « approvisionnement et préparation de la matière première » conformément à la capacité de production de l'usine.
En 2021, à l’issue d’une première levée de fonds lancée en 2020, la start-up avait réussi à rassembler près de 1,219 millions d’euros d’investisseurs français et camerounais. Ce montant a notamment permis d’acquérir un site d’une superficie de 5 hectares sur lequel sera implantée l’usine ; de passer des prototypes à la production des exemplaires de préséries commerciales à l’imprimante 3D ; et de progresser dans les procédures administratives et les études nécessaires à la réalisation d’un tel projet.
La tablette éducative solaire Teachmepad embarque du contenu éducatif préinstallé et accède à Wikipédia sans Internet. Elle a été conçue comme une solution d’apprentissage dans les zones rurales en proie au faible accès à Internet, au faible nombre d’enseignants et au mauvais accès à l’électricité. Elle a reçu le brevet d’invention de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).
« Nous ambitionnons de devenir le fournisseur agréé des États africains, en tablettes numériques solaires brevetées « Teachmepad », afin qu’ils réalisent aussi aisément leurs collectes de données ou travaux statistiques de recensement général des populations n’importe où, jusque dans les zones confrontées au problème d’accès à l’électricité et à Internet », a déclaré Vincent Onana Binyegui.
Ruben Tchounyabe
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Après le Bridge Fund porté par Digital Africa et déployé par Proparco en novembre 2020, les deux institutions s’associent à nouveau pour un nouveau projet, Fuzé, attendu d’ici trois mois. Ce dispositif vise à soutenir des entreprises innovantes en phase d’amorçage en Afrique.
La plateforme Digital Africa, dédiée au soutien des start-up numériques et à fort potentiel en Afrique et Proparco qui finance des entreprises privées, dans plusieurs régions dans le monde, dont l’Afrique, lanceront conjointement en septembre prochain, le fonds Fuzé. Présenté comme « une solution de financement adaptée à l’amorçage des start-up d’Afrique francophone », ce nouveau véhicule soutiendra près de 200 start-up africaines, à différents stades de leur croissance.
Conscient du fait que « l’amorçage est l'un des moments les plus difficiles du parcours entrepreneurial en Afrique », le fonds Fuzé a choisi de s'intéresser spécifiquement aux entreprises en phase d'amorçage, avec pour objectif de « créer l’effet de levier nécessaire pour passer le cap des débuts, autrement difficile à franchir sans soutien », explique Proparco.
Bien avant cette nouvelle initiative, Digital Africa et Proparco avaient conjointement lancé en novembre 2020, le fonds Bridge doté d’un capital de 5 millions d’euros et dédié au financement d’entreprises innovantes en Afrique. En deux ans d’existence, ce fonds a financé 11 start-up, pour un montant total de 3,88 millions d’euros.
Avec le nouveau véhicule, les deux structures financeront des start-up dont les besoins de financement oscillent entre 20 000 et 30 000 euros. Le financement sera accordé par palier et conditionné aux progrès et à la réussite des entreprises. Au-delà du capital, les deux associés mettront à disposition des entreprises bénéficiaires, un large éventail d’offres et de solutions pour renforcer leur croissance dans leurs marchés respectifs.
En Afrique, la tech poursuit sa dynamique de croissance. En 2021, l’ensemble des start-up du continent ont levé 5,2 milliards $ en equity, selon Partech. Par rapport à 2020, les montants investis ont triplé et les activités de financement ont doublé. Selon la plateforme Africa : the big deal, ce montant pourrait encore progresser jusqu’à atteindre 7,3 milliards $ de fonds levés d’ici la fin de l’année, à condition que la collecte de fonds entamée depuis le début de l’année 2022 poursuive le même rythme tout au long de l’année.
Chamberline MOKO
L’e-éducation a démontré toute sa valeur lors de la pandémie de Covid-19. Au-delà de son côté pratique, c’est surtout la richesse et la grande diversification des contenus qui lui donnent son importance. De nombreux pays africains ont décidé de l’adopter.
Les ministères camerounais de l’Enseignement supérieur (Minesup) et des Enseignements secondaires (Minesec) ont convenu de numériser de manière concertée leur système éducatif. Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur, et son homologue des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga, se sont engagés, à cet effet, le vendredi 24 juin à Yaoundé.
« Les deux membres du gouvernement ont pris acte des efforts déployés par l’État en matière de digitalisation des enseignements, notamment à travers le Centre national de supervision du réseau interuniversitaire du Minesup et le Centre d’éducation à distance du Minesec. Ils ont décidé de mutualiser lesdits efforts afin de réaliser des économies d’échelle, et de parvenir à l’efficience escomptée », indique un communiqué publié après la réunion interministérielle.
Il est aussi prévu la coopération entre les infrastructures et ressources numériques des deux ministères notamment les Centres de développement du numérique universitaire des Institutions publiques d’enseignement supérieur et les structures déconcentrées du Minesec, tout comme le renforcement des capacités des enseignants du secondaire en techno-pédagogie numérique, à travers tous les départements d’informatique des Écoles normales supérieures et des Écoles normales supérieures d’enseignement technique du Cameroun.
La transformation numérique du système éducatif supérieur et secondaire du Cameroun rentre dans le cadre de la modernisation de l’éducation nationale contenue dans la Stratégie nationale de développement 2030 (SND30). L’objectif est de fournir aux apprenants et aux enseignants des cadres d’apprentissage et de partage de connaissances plus propices au développement de la connaissance.
Les deux ministres ont pris l’engagement de procéder à une évaluation régulière de la collaboration ainsi amorcée.
Ruben Tchounyabé
L’intérêt des investisseurs pour la tech africaine ne cesse de croître tant le nombre d’entreprises innovantes se multiplie. Dans les différentes sous-régions, des pays s’affirment progressivement en leader. Ils cristallisent une communauté de tech entrepreneurs désireux de conquérir le monde.
Le Nigeria est depuis janvier 2019 l’industrie start-up la plus dynamique d’Afrique de L'Ouest en matière de levée de capitaux. Au mois de mai 2022, le pays avait confisqué à lui seul 3,6 milliards $ sur les 4,2 milliards $ attirés par la sous-région Afrique de l’Ouest depuis 2019. Soit 86 % de l’ensemble des fonds levés par les start-up d’Afrique de l’Ouest, sur la période.
Les start-up nigerianes ont attiré plus de financements que celles d’Afrique du Nord et de l'Est combinées au cours de la période. 3,6 milliards $ contre 3,8 milliards $. Depuis 2019, 6 $ sur 7 levés en Afrique de l’Ouest vont au Nigeria, selon la plateforme Africa : The Big Deal.
Bien que la part totale des financements perçus par les start-up du Nigeria ait diminué progressivement, elle reste toutefois bien imposante. En 2019, le Nigeria a confisqué 93 % des 760 millions $ levés en Afrique de l’Ouest. En 2020, le pays a compté pour 87 % des 504 millions $ attirés. En 2021, c’est 85 % des 2 milliards $ de financement suscité dans la sous-région. Au mois de mai 2022, le Nigeria pesait pour 84 % des 983 millions $ déjà mobilisés en Afrique de l’Ouest.
Au niveau du continent, l’industrie start-up du Nigeria est également demeurée championne en matière de levées de fonds selon les données de Partech. En 2021, elle a obtenu la plus grosse part des 6 milliards $ mobilisés en Afrique. Soit 1,8 milliard $. En 2020, le pays a attiré 21 % des 1,43 milliard $ que les start-up ont réussi à lever en Afrique. Soit 307 millions $. Enfin, en 2019, une fois encore le Nigeria avait pris la tête des start-up les plus financées avec 747 millions $ levées sur les 2 milliards perçus par le continent.
Au-delà du Nigeria, le Ghana et le Sénégal sont deux autres industries start-up performantes en Afrique de l’Ouest. Bien sûr, ils ne sont pas au même niveau que le Nigeria. Le Ghana a obtenu 7 % du total des fonds levés par la sous-région entre 2019 et 2021, soit 279 millions $. Le Sénégal quant à lui a attiré 243 millions $ sur la même période. Ensemble, le Nigeria, le Ghana et le Sénégal ont mobilisé 99 % des financements de la sous-région depuis 2019.
Muriel Edjo
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