La transformation numérique du Ghana avance de plus en plus. Plusieurs services publics sont déjà accessibles en ligne. Mais ils demeurent encore largement adressés aux populations urbaines. Dans un souci d’inclusion, mettre fin à la faible couverture télécoms de l’arrière-pays est nécessaire.
Au Ghana, le gouvernement s’est engagé à améliorer l’accès des populations des zones rurales à la connectivité à haut débit. Pour y parvenir, il s’est engagé à investir la somme de 155 millions €. C’est Ursula Owusu-Ekuful, la ministre des Communications et de l’Économie numérique, qui l’a affirmé, mardi 7 juin, en marge de la Conférence mondiale de développement des télécommunications de l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui se tient du 6 au 16 juin à Kigali au Rwanda.
Ce sont 3 millions de Ghanéens des zones rurales que le gouvernement veut connecter à Internet d’ici 2023 grâce à ce nouvel investissement. 6 000 villages sont ciblés. 2 016 sites télécoms ont déjà été bâtis jusqu’ici dans l’optique d’atteindre cet objectif. Des mesures réglementaires ont également déjà été prises pour garantir la réalisation avec succès de ce projet de connectivité rurale, notamment le partage d’infrastructures et « l'itinérance nationale permettant à tout utilisateur d'accéder aux services d'appel d'urgence et à large bande dans nos communautés rurales, non desservies et mal desservies, quel que soit leur fournisseur de services », a déclaré Ursula Owusu-Ekuful.
La connectivité rurale que va développer le gouvernement contribuera à l’inclusion numérique. Un plus grand nombre de personnes pourront accéder aux services publics en ligne depuis leur téléphone mobile, ainsi que saisir des opportunités qu’offrent l’e-commerce, le transfert d’argent en ligne. Les populations jusqu’ici privées de connectivité Internet de qualité pourront s’informer aisément sur des offres d’emploi ou tout autre sujet d'intérêt, s’éduquer, etc.
Selon l’UIT, un accroissement de 10 % du taux de pénétration du haut débit en Afrique entraînerait une augmentation de 2,5 % du PIB par habitant. Pour le Ghana, le projet de connectivité rurale est également porteur de nombreux enjeux économiques.
Selon le Digital Report 2022 de We Are Social et Hootsuite, la population totale du Ghana était de 32,06 millions de personnes en janvier 2022, pour une population urbaine de 58,6 % contre 41,4 % de ruraux. 16,99 millions d'internautes étaient enregistrés dans le pays pour un taux de pénétration d'Internet de 53,0 %.
Hormis l’amélioration de l’accès à Internet pour les populations, Ursula Owusu-Ekuful a par ailleurs réitéré l'engagement du Ghana à améliorer leurs compétences numériques pour leur permettre d'utiliser les services et solutions numériques publics et privés qui se multiplient.
Muriel Edjo
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L'Internet est aujourd’hui au cœur du développement en Afrique. Mais une grande partie de la population demeure non couverte du fait de l’éloignement des infrastructures télécoms. Les opérateurs voient dans le satellite un investissement plein d’opportunités.
À travers le téléport de Gandoul, la Société nationale des télécommunications (Sonatel) – filiale du groupe Orange – renforcera la couverture de sa connectivité à haut débit au Sénégal. Mardi 17 mai, lors de la journée internationale des télécommunications, l'opérateur a lancé les activités de remise en service du téléport en parallèle de la célébration de ses cinquante ans.
La société télécoms a prévu de s’appuyer sur ce centre de télécommunications pour apporter l’Internet par satellite à un plus grand nombre de Sénégalais, particulièrement ceux installés dans les zones rurales et éloignées des infrastructures de fibre optique et des tours télécoms.
Au téléport de Gandoul, Sonatel opèrera la passerelle « O3b mPOWER » de la Société Européenne des Satellites (SES), fournisseur luxembourgeois de services télécoms par satellites, qui comprend une constellation initiale de onze satellites de haute performance, un logiciel intelligent et une infrastructure au sol étendue. En février 2022, les deux entreprises ont signé un accord de service à cet effet.
Inauguré le 5 avril 1972 par le président Léopold Sédar Senghor, le téléport de Gandoul, qui a été réhabilité successivement en 1991, puis en 2003 et en 2020, a accueilli la première antenne satellite intercontinentale d’Afrique. Il a opéré les premières communications par satellite au Sénégal et en Afrique. En 1978, la station avait permis l’automatisation de l'essentiel des communications internationales du Sénégal ; elle a contribué en 1981 à la réussite du programme de la navette spatiale Columbia de la NASA.
Sonatel a affirmé que « la constellation satellitaire O3b mPOWER de plusieurs térabits de capacité et son infrastructure terrestre automatisée peuvent générer des milliers de faisceaux dynamiques pour délivrer aux clients des services de connectivité à des débits de plusieurs gigabits par seconde et à faible latence sans précédent en Afrique ». De quoi faciliter l’accès de millions de Sénégalais à divers services publics et privés en ligne. Il n'est pas exclu que Sonatel étende son offre de service à d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.
Muriel Edjo
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Depuis 2020, le gouvernement nigérian s’est fixé comme objectif d’atteindre un taux de pénétration du haut débit de 70% en 2025. Il multiplie, à cet effet, les contacts avec les acteurs à même de contribuer à une entrée sans heurts des populations dans la quatrième révolution industrielle.
La Commission des communications du Nigeria (NCC) et Google Global Services Nigeria se disent déterminés à travailler ensemble pour un accès au haut débit en permanence. L’annonce a été faite lors d'une visite de courtoisie d’une délégation de l’entreprise de services Internet dans les locaux du régulateur télécoms, jeudi 14 avril à Abuja. L’objectif était d’échanger sur les possibles actions communes susceptibles de propulser la transformation numérique à travers le pays et l’Afrique.
Le vice-président exécutif et directeur général de la NCC, Umar Garba Danbatta, a souligné l’importance d’une telle synergie et la nécessité de rendre les initiatives des deux parties plus percutantes via une coopération renforcée pour un impact quantifiable et remarquable. La directrice de Google Afrique de l’Ouest, Juliet Ehimuan, s’est pour sa part réjouie de l’approche consultative qu’a toujours adopté le régulateur télécoms, dans la formulation de politiques pour la fourniture optimale de services de télécommunications qui auront un impact sur le numérique et la dynamique économique du pays.
La visite de Google Global Services Nigeria chez la NCC est intervenue quelques jours après la rencontre du 7 avril avec le ministre des Communications et de l’Économie numérique, Isa Ali Pantami, en prélude à l’atterrissement du câble sous-marin de fibre optique Equiano d’ici fin avril. À travers cette infrastructure télécoms à haut débit, Googles Global Services Nigeria veut garantir à la forte population nigériane un accès à une connectivité data de haute qualité en ligne avec les ambitions du gouvernement de porter le taux de pénétration du haut débit à 70 % d’ici 2025, et de garantir l’inclusion numérique de tous.
Umar Garba Danbatta s’est dit optimiste sur le fait que cet investissement de Google au Nigeria aura un impact sur le développement socioéconomique du pays. Il a d’ailleurs émis le vœu qu’Equiano dispose de points d’atterrissage supplémentaires dans l’arrière-pays, grâce à des efforts de collaboration avec les sociétés d’infrastructure agréées, pour réduire considérablement les coûts des données et compléter ainsi les efforts de la Commission visant à garantir la disponibilité de l’Internet haut débit partout.
Ruben Tchounyabe
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Depuis 2020 la pandémie de Covid-19 a accéléré l’adoption des paiements numériques en Afrique. Les opérateurs de télécommunication renforcent leurs offres de services financiers pour faciliter les achats pour les populations.
La société de télécommunications Orange Egypt a signé un accord exclusif avec la société de paiement électronique Visa. L’accord annoncé sur le compte Twitter de l’opérateur télécoms, le mardi 12 avril, vise à fournir aux clients d’Orange Cash des solutions de paiements numériques exclusives par le biais de cartes bancaires virtuelles et physiques.
اورنچ مصر توقع اتفاقاً حصرياً مع شركة "فيزا" العالمية لتوفير حلول دفع رقمي مبتكرة وحصرية لعملاء محفظة "اورنچ كاش" لتسهيل إتمام جميع تعاملاتهم المالية بطريقة أسرع واكفاء واكثر أماناً.
— Orange Egypt (@Orange_Egypt) April 12, 2022
رقم التسجيل الضريبي
205-006-930 pic.twitter.com/jStfKmG5rZ
À travers ce partenariat d’une durée de cinq ans, Visa va lier ses services et produits au portefeuille Orange Cash. Cela permettra aux clients d’Orange Egypt d’effectuer des transactions d'achat en ligne et en magasin en utilisant les différents services de paiement de Visa, aussi bien au niveau national qu’international, à partir du portefeuille d'Orange Cash. Il permettra également de développer le service de code QR pour aider les commerçants à accepter les paiements à partir du portefeuille numérique.
Le partenariat avec Visa s’inscrit dans le cadre de la volonté d’Orange de « fournir à ses clients des fonctionnalités nouvelles et uniques pour faciliter leurs paiements quotidiens et leur faire gagner du temps et de l'énergie ». Pour Visa, l’initiative s'inscrit dans le cadre de ses plans visant à « diversifier les méthodes de paiement, à encourager les paiements numériques et à soutenir l'évolution de l'Égypte vers une économie sans numéraire ». La société avait signé en mai 2017 un protocole d’entente avec les autorités égyptiennes pour développer l'infrastructure nécessaire pour faire du pays un centre régional du paiement numérique.
Ce nouveau partenariat permettra aux clients d’Orange Egypt d'effectuer des transactions financières de manière simple, rapide, efficace et sûre. Il permettra également à l’opérateur d’attirer de nouveaux clients et d’améliorer sa position sur le marché du paiement numérique en Égypte. Visa Inc., quant à lui veut saisir « l’extraordinaire opportunité » que lui offre cette collaboration pour poursuivre ses ambitions de croissance.
Ce partenariat contribuera également aux efforts de l'État égyptien pour passer au cashless alors que pays est engagé depuis 2016 dans un processus de transformation numérique, qui s’est accéléré en raison de la pandémie de Covid-19.
Isaac K. Kassouwi
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Au cours des quatre dernières années, le satellite est devenu une alternative prisée par les opérateurs pour connecter les communautés éloignées. Mais elle présente aussi des limites. AST SpaceMobile propose une solution pour franchir ces obstacles.
Le groupe télécoms français Orange a signé, vendredi 25 mars, un protocole d’accord non contraignant avec la société AST SpaceMobile, pour tester son réseau cellulaire à large bande basé dans l’espace dans l’un de ses marchés africains. Le service d’AST SpaceMobile, qui sera déployé à travers le satellite BlueWalker 3, permettra aux populations de se connecter directement au réseau sur leur mobile via les fréquences standard 3GPP, sans passer par un équipement supplémentaire au sol.
Chris Ivory (photo), le directeur commercial d’AST SpaceMobile, explique qu’à travers cette solution directement applicable, l’entreprise « cherche non seulement à combler les lacunes de la couverture cellulaire à large bande pour des millions d’abonnés existants, mais aussi à étendre le service mobile à des zones qui n’en ont actuellement que peu ou pas du tout ».
Orange, comme plusieurs opérateurs télécoms, multiplie actuellement les solutions pour répondre à la demande en services télécoms de qualité qui se développe en Afrique. Le satellite est une option qui est déjà mise en œuvre. Mais elle présente des limites dans la mesure que les équipements au sol sur lesquels sont retransmis le signal ne permettent pas toujours de couvrir avec efficacité les populations installées dans les zones reculées.
Grâce à la technologie spatiale d’AST SpaceMobile, Orange pourra apporter le signal partout il faudra. Le consommateur pourra directement se connecter au réseau. Le protocole d’accord entre Orange et AST SpaceMobile ouvre la voie à des discussions pour un potentiel accord sur l’utilisation par l’opérateur télécoms du réseau de satellites BlueBird que prépare le fournisseur de services télécoms spatiales.
Adoni Conrad Quenum
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Nouvellement doté du câble sous-marin Equiano de Google qui sera opérationnel au 4e trimestre de cette année, le Togo s’active sur un nouveau front. Le pays veut tirer ses capacités au plus près des populations urbaines pour s'assurer de l'accès du plus grand nombre au haut débit.
« Notre stratégie pour baisser les coûts consiste à déployer une infrastructure de fibre sur les lignes électriques. Creuser le sol et enfouir le câble en profondeur implique d’importants coûts de déploiement. Au lieu de cela, nous comptons déployer les câbles sur des poteaux qui accueillent des lignes électriques [lignes de la CEB (Communauté électrique du Bénin), Ndlr]. Imaginez quand vous dites à un résident que vous lui donnerez Internet haut débit avec son électricité à des prix abordables », a confié au média économique Quartz, Cina Lawson (photo), ministre de l’Économie numérique, dans une interview.
Pour asseoir son plan, le gouvernement togolais est à la recherche d’au moins 300 millions €, a indiqué la ministre, sans donner de détails : « Nous discutons avec des bailleurs de fonds pour lever 300 millions d'euros afin de mettre la fibre sur toutes les lignes électriques ».
CSquared Woezon à la manette
C’est CSquared Woezon, la nouvelle structure (une joint-venture formée par CSquared (propriété de Google, la SFI, Convergent Partners et Mitsui), d’une part et la Société d'infrastructures numériques (SIN) détenue à 100 % par l’État d’autre part), qui sera en charge de ce projet d’envergure.
Créée pour gérer la station d'atterrissement du câble sous-marin Equiano, CSquared Woezon va aussi s’occuper de déployer la fibre optique sur les lignes électriques à haute tension intérieures et celles qui relient le Togo à ses pays voisins, notamment le Ghana, le Burkina Faso et le Bénin.
Selon la Banque mondiale, la CEB possède un réseau de transmission de 438 km équipé de fibre noire (fibre optique inactivée) au Togo, et plus de 1 000 km avec les pays voisins comme le Bénin et le Ghana.
Baisser les coûts
Avec un taux de pénétration de 23%, l'amélioration de la connectivité Internet est l’une des priorités du gouvernement, d’autant que dans sa feuille de route, les 2/3 des projets prioritaires ont une composante digitale. A ce titre, le programme Togo Digital promet faire du pays d’Afrique de l’Ouest un hub digital à l’horizon 2030, notamment en baissant le prix et la qualité de l’Internet qui restent jusqu’à présent peu compétitifs comparés aux pays voisins. Selon une étude commanditée par Google dans le cadre d’Equiano, les cabinets Africa Practice et Genesis Analytics ont estimé qu’avec le nouveau câble, les prix de détail de l'accès à Internet devraient baisser de 14 %.
Le secteur privé pour le dernier kilomètre, mais le gouvernement aussi
« Le Togo compte environ 1,2 million de foyers. Si nous déployons notre plan, au moins 500 000 foyers et 50 000 entreprises seront connectés aux réseaux de fibre optique. Je parle donc d'une vision qui transformera tout le Togo », assure la ministre togolaise. Si Cina Lawson veut déployer la fibre dans tout le pays via les lignes électriques, elle compte sur une participation active du secteur privé, mais rappelle que l’État doit rester le maître du jeu.
Sur le dernier kilomètre, « le gouvernement veut surtout réduire les risques du projet en contribuant au financement, pour s’assurer que les prix soient bas. S'il est entièrement dirigé par le secteur privé, il aura besoin d'un retour sur investissement qui peut entraîner des prix élevés », a indiqué Cina Lawson.
A juste titre, au Togo, plusieurs accords existent entre opérateurs mobiles, FAI et des services publics pour le déploiement de l’Internet à travers le pays. C’est notamment le cas de l'accord passé par TogoCom et GVA (Canalbox) avec la CEET (Compagnie Énergie Électrique du Togo), permettant à ces opérateurs d’utiliser les pylônes électriques de l'entreprise publique pour fournir de la fibre optique à domicile (FTTH).
e-Gouv passe aussi sous le giron de Csquared Woezon
Rappelons que le réseau e-Gouv, dont la mise en place a été financée en majeure partie par la Chine, et qui connecte déjà 560 bâtiments publics, dont l'université de Lomé entre dans le giron de cette co-entreprise détenue à 56 % par CSquared, basé à Maurice, et l’État togolais à travers la SIN (44%).
Fiacre E. Kakpo
En Afrique, la numérisation des services publics est repartie de plus belle depuis 2020, induite par la Covid-19. Cependant, la connectivité qui permet d’y accéder n’est pas encore accessible de tous. Au Sénégal, le gouvernement se penche sur la question.
Le président de la République du Sénégal, Macky Sall (photo), a instruit le ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications, d'améliorer la couverture du territoire national en réseaux de télécommunications. Lors du Conseil des ministres tenu le lundi 21 mars, il a demandé à cet effet le développement du service universel des télécommunications.
Le chef de l’Etat, a souligné « l’urgence du redéploiement et du renforcement des mécanismes d’intervention du fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT), instrument d’impulsion, dont l’évaluation institutionnelle des activités demeure une priorité ».
Selon les dernières données du marché télécoms sénégalais publiées par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), l’on dénombrait 15 418 058 abonnés à Internet. Soit un taux de pénétration de 92,29%. Cependant, les données de l’Arpt demeurent muettes sur le taux de couverture des services télécoms dans le pays.
Le taux de pénétration qui est calculé en divisant le nombre total de SIM – plusieurs individus résidant en zone urbaine détiennent plusieurs cartes SIM car abonnés à plusieurs opérateurs télécoms – par le nombre total d’habitants estimé à 16 705 608 en 2020 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) laisse présager que des régions du pays sont encore mal couvertes en réseaux télécoms.
Pour le Sénégal qui accélère la numérisation de ses services publics, la transformation numérique de plusieurs secteurs stratégiques comme la Santé ou encore l’éducation, il est crucial que les services télécoms, notamment Internet et le paiement mobile, soient accessibles même dans les zones les plus reculées du pays. Ce n’est qu’ainsi, estime le président de la République, que tous les Sénégalais pourront pleinement prendre part à la société numérique que promeut le plan Sénégal Emergent.
Muriel Edjo
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Depuis 2020, la pandémie de Covid-19 a accéléré le processus de transformation numérique en Afrique. Les gouvernements multiplient les investissements pour garantir aux citoyens la connectivité Internet, qui est un pilier de cette transformation.
Le gouvernement du Botswana a annoncé, lundi 21 mars, qu’il prévoyait de connecter à Internet un total de 500 villages à travers le pays. Baptisé SmartBots, le projet sera mis en œuvre par étapes et coûtera environ 12,7 millions $ à l'Etat.
Pour la réalisation de ce projet, les villages dont la population est inférieure à 5 000 habitants seront connectés par le biais de la fourche souple activée par l’utilisateur (UASF). Le gouvernement fournira une subvention aux opérateurs de téléphonie mobile. Les villages dont la population est égale ou supérieure à 5 000 habitants seront mis à niveau vers la 4G et au-delà, grâce aux interventions réglementaires de l’Autorité de régulation des communications du Botswana (BOCRA). La première phase du projet consistera à apporter de la connectivité Internet dans 61 villages qui ne disposent que d’un accès minimal aux infrastructures de backhaul et à l’électricité à haut débit.
Le projet SmartBots est conforme à la stratégie nationale en matière de large bande (NBS) lancée en 2018 par le gouvernement botswanais dans le cadre de ses ambitions de transformation numérique. Elle vise à connecter chaque citoyen, entreprise et communauté à une infrastructure à large bande à haut débit et de qualité appropriée à des prix abordables. La mise en œuvre de cette stratégie a commencé en 2021, avec pour objectif de connecter 203 villages au cours de l’année fiscale 2021. Le projet intervient dans un contexte marqué par la forte accélération de la transformation numérique à travers le continent africain depuis 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.
A terme, le projet SmartBots devrait permettre à environ 1,2 million de Botswanais de se connecter à l'Internet à haut débit et d’accéder aux services numériques grâce à des points d’accès Wi-Fi disponibles dans les lieux publics. Selon le gouvernement, le projet permettra aux citoyens de participer activement au développement de l’économie numérique. Il fournira également de nombreuses opportunités d’emploi et permettra à la jeunesse d’être compétitive à l’échelle mondiale.
Isaac K. Kassouwi
Baptisé en l'honneur d'Olaudah Equiano, un écrivain, ancien esclave d'origine nigériane, le câble Equiano est une infrastructure qui devrait offrir environ 20 fois plus de capacité de réseau que les derniers câbles construits pour desservir le continent.
Nitin Gajria (photo), directeur général de la branche Afrique subsaharienne chez Google est attendu à Lomé, le vendredi 18 mars, pour lancer le câble Equiano, ont confirmé à Togo First, plusieurs sources proches du dossier. Le Togo deviendra ainsi le premier pays africain à accueillir ce câble sous-marin, Equiano, une place qui était réservée au Nigeria.
Vaste projet d’infrastructure réseau du géant de l’Internet pour connecter l’Europe à l’Afrique, le déploiement de ce câble sous-marin était attendu pour 2021, mais le calendrier a connu plusieurs perturbations en raison d'une due diligence. Le câble dont la construction a été confiée au Français Alcatel Submarine Networks, filiale de Nokia, partira de Lisbonne au Portugal pour aller rejoindre Cape Town en Afrique du Sud.
« Equiano, un câble Internet sous-marin de nouvelle génération financé par Google, ira du Portugal jusqu'à l'Afrique du Sud, le long de la côte africaine de l'océan Atlantique. En 2022, il devrait atterrir à Sesimbra (Portugal), Lomé (Togo), Lagos (Nigeria), Swakopmund (Namibie) et Le Cap (Afrique du Sud), avec des branchements en place pour les phases suivantes du projet. L'année dernière, le câble a atterri à Ruperts Bay (Sainte-Hélène) », a confié Togo First, une source chez Google.
Avec l’arrivée d’Equiano, le Togo sera désormais alimenté par deux câbles sous-marins, le premier étant le câble sous-marin ouest-africain (WACS) inauguré en 2012. Par ailleurs, Maroc Télécom qui détient Moov Africa a reçu depuis l’an passé, le feu vert du gouvernement togolais pour déployer aussi son câble sous-marin. Celui-ci devrait relier Casablanca à Lomé.
Fiacre E. Kakpo
En 2018, le gouvernement a pris conscience des faibles moyens du pays en matière de connectivité. Il avait alors engagé des investissements à cet effet. Quatre ans plus tard, le câble PEACE a atterri sur les côtes de l'archipel.
La République insulaire des Seychelles est désormais reliée à un second système sous-marin de fibre optique qui renforcera l’accès de sa population à de la connectivité de qualité. Le système Pakistan East Africa Cable Express (PEACE) a en effet atterri, le lundi 7 mars, sur la côte de Persévérance, une île artificielle située au nord-est de Mahé, la plus grande île du pays.
Benjamin Choppy (photo), le secrétaire principal du ministère des Technologies de l’information et de la Communication, voit dans cette infrastructure une opportunité pour le pays de sécuriser et d’améliorer ses moyens de communication. Depuis 2011 les Seychelles n’étaient connectées qu’à un seul câble sous-marin de fibre optique, le Seychelles East Africa System (SEAS), qui le reliait à la Tanzanie.
« Nous n’en avions qu’un seul et cela présentait un risque pour nous si quelque chose arrivait, surtout aujourd’hui. Si vous regardez la quantité de trafic que nous avons sur le câble, plus de 95 % sont sur le câble SEAS. Si quelque chose se passait mal, ce serait catastrophique », a déclaré Benjamin Choppy.
Le PEACE est un système de câbles sous-marins de 15 000 km parcourant l’Afrique, l’Europe et l’Asie. Dans sa conception, il intègre la dernière technologie 200G et la technologie WSS qui permettent de transmettre plus de 16 térabits de données par seconde par paire de fibres. Des capacités qui lui donnent les moyens de répondre aux besoins croissants en connectivité dans le pays.
Le gouvernement des Seychelles a investi 20 millions $ pour se connecter à cette nouvelle infrastructure télécoms à haut débit qui soutiendra la numérisation des services publics et le développement de l’économie numérique. Amadou Dina, directeur général d’Airtel Seychelles, a déclaré que la société télécoms a déjà conçu de nouveaux produits qui seront lancés lorsque le nouveau système sera mis en service en mai prochain.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : La Côte d'Ivoire évalue son niveau de connectivité afin de rendre Internet plus accessible à tous
En deux ans, la transformation numérique s’est accélérée à travers l’Afrique, sous l’effet de la Covid-19. Le continent a pleinement pris conscience des enjeux de développement en rapport avec Internet. Plusieurs pays ont engagé des actions pour ne pas rater la prochaine révolution mondiale.
Le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire veut rendre Internet accessible à toute la population au regard de son impact sur l’amélioration des conditions de vie socioéconomiques. Mais pour y parvenir, il lui faut au préalable identifier les obstacles actuels à la concrétisation de cette ambition. D’où le lancement, le lundi 7 mars à Abidjan, de l’étude sur l’universalité d’Internet par le ministre de l’Economie numérique, des Télécommunications et de l’Innovation, Roger Adom (photo).
Cette étude qui est à l’initiative de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), à travers la Chaire Unesco, sera réalisée avec le suivi d’un comité consultatif du secteur du numérique. « Après avoir effectué des constats consensuels, nous ferons des recommandations pour améliorer la situation d’Internet en Côte d’Ivoire », a déclaré le professeur Alain Kiyindou, représentant de la Chaire Unesco.
Il a indiqué qu’une cérémonie officielle de validation de l’étude est prévue « entre mai et juin 2022 » et le cas ivoirien sera présenté comme un cas d’école en décembre 2022 à Addis-Abeba, au Forum mondial sur la gouvernance d’Internet.
Selon l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), le taux de pénétration d’Internet était d’environ 78% au troisième trimestre 2021. Ce taux de pénétration, qui est calculé en comparant le nombre d’abonnements Internet au nombre total la population, peut toutefois ne pas refléter le véritable niveau d’accès à Internet dans le pays. En effet, plusieurs individus en zone urbaine détiennent plusieurs cartes SIM qui augmentent le nombre d’abonnements. Dans leur Digital Report 2022, We Are Social et Hootsuite estiment à 36,3% le taux de pénétration d’Internet en Côte d’Ivoire.
L’Etude sur l’universalité d’Internet en Côte d’Ivoire est financée par la Banque d’investissement et de développement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à hauteur de 13,250 millions FCFA (22,3 millions $). Ses retombées doivent permettre aux Ivoiriens de bénéficier des 180 milliards $ de revenus que l'économie numérique devrait générer en Afrique d’ici 2025, selon Google et la Société financière internationale (SFI).
Muriel Edjo
La demande en connectivité à haut débit s’est accentuée depuis 2020 en Afrique avec la Covid-19. Les risques cybercriminels aussi. Améliorer l’offre tout en protégeant l’accès est devenu une nécessité pour garantir le développement de la région. L’ICANN en est consciente.
La Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (ICANN) annonce, ce lundi 28 février, l'installation prochaine de deux grappes de serveurs racine en Afrique. L’un sera installé au Kenya. Les deux infrastructures techniques permettront que les requêtes Internet provenant d'Afrique puissent être traitées dans la région, sans dépendre de réseaux et de serveurs situés dans d'autres parties du monde. Elle améliorera également la qualité du réseau à travers une réduction de la latence dans toute la région.
Selon l’organisation internationale à but non lucratif — qui assure la coordination du système des noms de domaine et joue un rôle clé dans le maintien d'un Internet mondial, interopérable et sûr —, les serveurs racine réduiront « le temps de chargement des sites web, notamment en cas de pics d'utilisation de l'Internet. Cela apportera des avantages immédiats aux internautes de tout le continent qui accèdent quotidiennement à Internet ».
Les serveurs racine réduiront aussi l'impact d'une éventuelle cyberattaque sur le continent. Les cyberattaques par déni de service distribué (DDoS) visent à saturer les serveurs par une avalanche de requêtes. L’infrastructure technique permettra une largeur de bande et une capacité de traitement des données plus élevées, réduisant le risque d'interruption de l'Internet en raison d'une cyberattaque.
Cet investissement de l’ICANN en Afrique rentre dans le cadre des ambitions de la coalition numérique Partner2Connect lancée le 20 septembre 2021 par l'Union internationale des télécommunications (UIT) pour favoriser une connectivité et une transformation numérique significatives à l'échelle mondiale. Des ambitions qui s’alignent également avec la stratégie africaine de transformation numérique (2020-2030).
L’UIT estime actuellement à 33 % le taux de la population qui accède à Internet en Afrique. Avec la transformation numérique qui s’accélère et a induit une forte consommation d’Internet, l’Union croit que cette proportion de consommateurs de data va augmenter rapidement au cours des prochains mois.
Muriel Edjo
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En 2019, le plan Engage 2025 a été lancé par Orange dans le but d’offrir aux consommateurs une expérience télécoms plus soignée. Mais parvenir à la qualité de service envisagée requiert au préalable une transformation du processus opérationnel de l’entreprise.
Le groupe télécoms français Orange a confié à la société Atos — spécialisée dans la fourniture de solutions intégrées dans les domaines du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs — la numérisation des opérations commerciales de 14 de ses 16 filiales d’Afrique. Deux contrats ont été signés à cet effet, mardi 22 février, entre les deux parties. L’objectif est d’optimiser de façon significative les charges d’exploitation d’Orange dans les cinq prochaines années, de diminuer ses émissions de carbone, et d’améliorer la résilience opérationnelle ainsi que l'agilité commerciale du groupe dans la région.
Le premier contrat porte sur la prise en charge et la maintenance par Atos d’une centaine d’applications dans des domaines clés — tels que la facturation, la gestion de la relation client, la business intelligence et le big data, l’approvisionnement, la saisie et la gestion des commandes — dans les filiales d’Orange. Le contrat comprend également la gestion des infrastructures de quatre filiales précises que sont Orange Burkina Faso, Orange Sierra Leone, Orange Cameroun et Orange Madagascar. La même approche sera appliquée progressivement à d’autres filiales de la région.
Le second contrat signé par Orange avec Atos porte sur le déploiement d’Orange Private Cloud — environnement de cloud computing dédié — dans six filiales (Burkina Faso, Botswana, Sierra Leone, Liberia, Botswana et République démocratique du Congo). Dans ces pays, Atos pourra également prendre en charge l’intégration d’applications multifournisseurs dans Orange Private Cloud.
Jocelyn Karakula, la directrice de l’innovation technologique, d’Orange Moyen-Orient et Afrique, a justifié le choix d’Atos, pour accompagner la société télécoms dans cette transformation d’envergure, par son expertise. « Les services cloud et la gestion des applications critiques, sa connaissance approfondie du marché des télécommunications et sa présence locale dans plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique en font un partenaire précieux », a-t-elle affirmé.
La collaboration entre Orange et Atos rentre dans le cadre du renouvellement du contrat CISA signé en 2017 par les deux parties, mais qui portait seulement sur sept filiales africaines du groupe télécoms. Ce nouveau contrat intègre de nouveaux domaines innovants qui s’inscrivent dans le périmètre d’Atos, tels que l’intelligence artificielle et le machine learning, les services de surveillance du cloud et l’orchestration du cloud, la maintenance prédictive et l’automatisation intelligente.
A travers sa transformation numérique qu’Orange accélère en Afrique, la société s’aligne sur l’une de ses quatre ambitions de croissance à l'horizon 2025, qui est « d’offrir une expérience client réinventée, des réseaux plus intelligents ainsi qu’une meilleure efficacité opérationnelle ».
Muriel Edjo
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En 2016, les Sud-Africains dénonçaient les coûts élevés d’Internet à travers la campagne DataMustFall. En 2019, leurs revendications n’avaient toujours pas provoqué de véritables changements. Depuis 2020, la Covid a fait campagne pour eux.
Lors du débat sur l'état de la nation au Cape Town City Hale, la semaine dernière, la ministre sud-africaine de la Communications, Khumbudzo Ntshavheni (photo), a annoncé une allocation mensuelle de 10 GB de data aux domiciles. Un forfait qui permettra l’intégration de toutes les couches sociales de la population sud-africaine à la transformation numérique que le gouvernement accélère depuis l’année dernière.
Face à ses collègues, Khumbudzo Ntshavheni a déclaré que la connectivité est devenue un nouveau service de base, comme l’eau et l’électricité, dont les domiciles sud-africains ont besoin. Une déclaration qui a suscité diverses réactions sur les réseaux sociaux, davantage de moquerie et d’ironie des Sud-Africains qui doutent de la concrétisation de cette promesse. Au cours des dernières années, ils n’ont cessé de batailler sans succès pour une connectivité accessible pour tous.
La connectivité gratuite que promet le gouvernement sud-africain rentrera dans le cadre de la seconde phase du South Africa Connect (SA Connect), la politique nationale du haut débit, approuvée le 28 janvier par le cabinet du président Cyril Ramaphosa. Elle portera sur la connexion de 80 % des administrations publiques, des communautés et domiciles à un accès au haut débit au cours des trois prochaines années. Le débit oscillera entre 10 mégabits par seconde (Mbps) et 100 Mbps selon le besoin réel exprimé.
La première phase du projet SA Connect a été lancée en 2013. Elle a servi de module d’expérimentation et porté sur la fourniture de la connectivité Internet de 10 Mbps à près de 970 administrations publiques essentielles.
Selon le Digital Report 2022 de Hootsuite et We Are Social, le taux de pénétration d’Internet est de 68,2 % en Afrique du Sud. Dans son rapport 2019 « Economic contribution of broadband, digitization and ICT regulation Econometric modelling for Africa », l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’une augmentation de 10 % de la pénétration du haut débit mobile entraîne une augmentation de 2,5 % du PIB par habitant. Par contre, une augmentation de 10 % de la pénétration du haut débit fixe entraîne une augmentation de 0,3 % du PIB par habitant.
Muriel Edjo
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