La transformation numérique en cours sur le continent est à la une de l’actualité dans plusieurs pays. Au Rwanda, le gouvernement travaille durement pour réaliser d’ici 2024, une partie de ses projets numériques.
Le gouvernement rwandais est sur la voie de lancer un système d'identification numérique unique (SDID) et déployer la technologie de 5e génération (5G) dans le pays. La ministre rwandaise des TIC et de l'innovation, Paula Ingabire, l’a confirmé récemment dans un podcast produit par le journal privé rwandais The New Times.
« Nous commencerons très bientôt avec ce que nous appelons la phase de pré-enrôlement qui consiste à inscrire les citoyens et à obtenir leur biométrie. L'identité actuelle que nous avons n'est donnée qu'aux personnes âgées de 16 ans et plus, mais nous fournirons l'identité numérique dès la naissance. C’est un aspect passionnant de l’identifiant numérique », a déclaré la ministre.
Le nouveau système qui est en cours de déploiement est financé à hauteur de 40 millions de dollars par la Banque mondiale. Il sera fondé sur un registre national de la population qui contiendra les données biographiques et biométriques de tous les citoyens rwandais y compris ceux de la diaspora et des étrangers vivant sur le territoire.
Au cours de la même émission, la ministre a également mentionné que les premiers tests de la 5G ont récemment été réalisés avec succès dans le pays à partir de la stratosphère à l'aide d'un prototype de véhicule aérien sans pilote (HAPS). Au cours de l’essai, une connectivité 5G a été fourni pendant environ 73 minutes à une altitude maximale de 16,9 km, apprend-on de la plateforme ts2.space.
Ces initiatives et bien d’autres en cours dans le pays s’inscrivent dans le cadre des actions menées par le gouvernement rwandais visant à favoriser la prestation de services publics dans divers secteurs, améliorer la couverture Internet dans tout le pays y compris les communautés rurales et fournir une identité à tous les citoyens du pays.
Samira Njoya
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En mai dernier, le ministre kényan chargé des TIC a révélé l’intention du gouvernement de mettre en vente des smartphones assemblés localement. Quelques mois plus tard, grâce à un partenariat public-privé, le projet se concrétise.
William Ruto (photo, au centre), le président du Kenya, a procédé le lundi 30 octobre au lancement officiel de l'East Africa Device Assembly Kenya (EADAK), une usine d’assemblage de smartphones low cost située dans la ville d’Athi River. Fruit d'un partenariat entre le gouvernement, les entreprises privées de télécommunications Safaricom et Jamii et de la firme chinoise Shenzhen TeleOne Technology, EADAK devrait assembler entre 1,2 million et 1,4 million de smartphones chaque année.
Ils seront accessibles sur tout le territoire national dans les magasins des deux partenaires privées locales et sur la plateforme de commerce en ligne Masoko.
« Le smartphone assemblé par EADAK, qui coûtera environ 7 500 shillings [environ 50 $], est livré avec le logiciel e-Citizen préinstallé afin de permettre à un plus grand nombre de Kényans d'accéder facilement aux services gouvernementaux [...] Nous avons l'avantage d'avoir des appareils moins chers par rapport aux importations et de créer des emplois localement. L'usine EADAK emploie actuellement 300 personnes », indique William Ruto.
Cette action s’inscrit dans le cadre de la volonté du gouvernement d’accélérer la transformation numérique au Kenya. Plus tôt dans l’année, le président Ruto a obtenu de la Banque mondiale un financement de 390 millions $ pour la mise en œuvre de divers projets d’accélération de l’économie numérique. Avec EADAK, les autorités kényanes veulent faciliter l’accès aux gadgets des technologies de l’information et de la communication pour les populations dans un pays qui compte 29,7 millions de smartphones actifs, soit 46,9% des 63,3 millions de téléphones mobiles connectés au réseau, selon l’Autorité des communications.
« Le lancement de l'EADAK réaffirme notre conviction que la connectivité peut transformer les vies et stimuler le progrès économique. [...] Ce partenariat souligne notre volonté constante d'étendre l'accès à la 4G et d'autonomiser les Kényans grâce à des smartphones abordables et de haute qualité, de créer des opportunités d'emploi et de faire croître notre économie », a déclaré Peter Ndegwa (photo, à droite), président-directeur général de Safaricom.
Adoni Conrad Quenum
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Avec l’essor mondial de géant comme YouTube, TikTok, ou encore Facebook, les créateurs de contenu numérique ont considérablement augmenté en Afrique ces dernières années. Les gouvernements veulent tirer profit de la situation pour renflouer les caisses.
Au Kenya, les créateurs de contenus doivent désormais payer des taxes. Le président de la République William Ruto (photo) a approuvé les amendements proposés au projet de loi de finances pour 2023 concernant les impôts et taxes dédiés spécifiquement aux créateurs digitaux.
Selon le projet de loi, les paiements effectués par les contribuables aux créateurs de contenu seront désormais soumis à une retenue à la source de 15 %. La taxe concerne les ventes de marchandises où des biens et des services physiques sont vendus avec un logo, une marque ou un slogan au public du créateur de contenu. Le texte propose également une taxe sur les abonnements au contenu payant des créateurs et les revenus générés sur le contenu gratuit.
C’est en mai dernier que la loi avait été amendée et soumise à l’approbation du gouvernement qui n’a pas tardé à répondre positivement, créant ainsi un sentiment de frustration chez les jeunes créateurs de contenus dans le pays. Selon eux, la taxe proposée est trop élevée pour une économie numérique en croissance, étant donné qu'ils bénéficient d'un soutien minimal de l'Etat dans la création de contenu. Du côté du gouvernement, la nouvelle taxe vise à diversifier les sources de revenus, s'attaquer à la réduction de la pauvreté et accroître l'économie numérique.
La nouvelle loi fait partie des nombreuses taxes introduites dans la loi de finances 2023, certaines étant axées sur l'extension du filet fiscal dans l'espace numérique. Lesdites dispositions fiscales visent à créer des revenus supplémentaires pouvant atteindre 2 milliards de dollars pour le gouvernement kényan.
Samira Njoya
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La suspension des réseaux sociaux pendant les périodes électorales est devenue fréquente sur le continent. En janvier 2021, Facebook a été suspendu en Ouganda et est toujours bloqué.
Le collectif de commerçants Urban Smart Traders Business Association Limited a menacé cette semaine d’entamer des actions en justice à l’encontre de la Commission ougandaise des communications (UCC) si les autorités ne donnent pas de nouveau accès au réseau social Facebook. Un ultimatum de deux semaines a été donné.
« Avant la fermeture malheureuse de Facebook le 12 janvier 2021, les membres de notre client géraient activement 100 groupes Facebook, 500 sites web en ligne et 280 mini-sites web, dans le seul but d'accroître la connectivité et la visibilité en ligne afin d'améliorer leurs revenus commerciaux », indique l’avis.
Plusieurs événements malencontreux ont éloigné les deux camps pour que la suspension perdure jusqu’à ce jour. En effet, dans le contexte des élections présidentielles de janvier 2021, les autorités ougandaises ont suspendu le réseau social à cause des discours haineux et des fake news qu’il véhiculait.
Dans un second temps, la firme de Mark Zuckerberg a refusé de restaurer des comptes pro-gouvernement qui ont été supprimés pour tentative coordonnée pour influencer l’opinion publique à l’approche des élections. En 2022, l’autorité fiscale ougandaise a essayé de collecter la taxe sur valeur ajoutée sur tous les géants du web opérant virtuellement dans le pays.
Selon Luyimbazi Nalukoola (photo), avocat du collectif des commerçants, les pertes financières pour les membres d'Urban Smart Traders Business Association Limited seraient de l’ordre de 66 milliards de shillings ougandais (environ 17,5 millions $). « Certains des membres de notre client ont ouvert des comptes sur des marchés en ligne locaux, ce qui a entraîné des frais exorbitants de 138,8 % supérieurs à ceux de Facebook, soit une perte d'environ 18 millions de shillings rien qu'en frais d'abonnement », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, même si de nombreux ougandais ont simplement abandonné l’utilisation de Facebook, il faut souligner qu’une partie s’est tournée vers les réseaux privés virtuelle pour y accéder. Cette solution n’est pas sans faille puisque les autorités peuvent également empêcher leur utilisation. La Tanzanie a récemment réglementé son utilisation sur son sol.
Adoni Conrad Quenum
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L’Algérie ambitionne d’améliorer grandement le niveau de vie, les infrastructures et moyens de subsistance modernes, ainsi que la transformation pour la prospérité en faveur de sa population. En vue d’atteindre cet objectif, plusieurs initiatives sont mises en œuvre par les autorités.
Le ministre algérien des Finances, Laaziz Faid (photo), a procédé le dimanche 22 octobre à Alger au lancement officiel du projet « la ville modèle pour le paiement électronique » a-t-on appris de l’Agence de presse algérienne. Le nouveau projet vise à développer des systèmes de paiement modernes dans le cadre de la numérisation accélérée du secteur financier.
إطلاق مشروع مدينة #سيدي_عبدالله النموذجية في #الدفع_الإلكتروني
— ALGÉRIE PRESSE SERVICE | وكالة الأنباء الجزائرية (@APS_Algerie) October 22, 2023
🔗https://t.co/zxhHClFyuN pic.twitter.com/tozZGswtXO
S’exprimant sur l’objectif de cette nouvelle initiative, Laaziz Faid explique que « l’Algérie entame une étape cruciale de modernisation de la numérisation et des paiements électroniques, visant à généraliser ces pratiques au niveau des quartiers et des villes pour servir les citoyens, dans le but de renforcer les paiements électroniques, à tous les niveaux socio-économiques et de stimuler l’économie nationale ».
Ainsi, cette initiative qui s’étend sur six mois a pour but de sensibiliser les citoyens, les commerçants et les opérateurs économiques quant à l’importance d’adopter les méthodes de paiement alternatives et électroniques. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie numérique du gouvernement algérien visant à numériser tous les secteurs d’activités du pays y compris les finances.
A travers ce nouveau projet, le gouvernement ambitionne de doter l’ensemble des commerçants en dispositifs d’acceptation et les citoyens en cartes de paiement, pour que la majorité des transactions commerciales s'effectuent de manière électronique aux moyens de cartes de paiement ou de code QR au niveau de la ville de Sidi Abdallah et sur toute l’étendue du territoire par la suite.
A terme, le projet permettra la massification de l’usage des moyens de paiement électronique et contribuera à atteindre l’objectif de l’inclusion financière en Algérie. Il contribuera à réduire les coûts liés au traitement et à la protection des transferts de liquidités, ainsi qu’à améliorer la traçabilité des transactions en consolidant la sécurité financière. Il permettra également de promouvoir le développement de services financiers innovants, à la mesure des attentes et des besoins des citoyens en matière de facilité et de confort dans les opérations financières.
Samira Njoya
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En 2019, Raxio s’est engagé à construire dix à douze centres de données en Afrique. L’entreprise est en pleine croissance et continue son expansion sur le continent.
Raxio Data Centres, un fournisseur de centres de données Tier 3 axé sur le continent africain, a annoncé, mercredi 25 octobre, la réussite d’un tour de table d’un montant de 46 millions $ auprès de ses actionnaires, en l’occurrence Meridiam et Roha. Les fonds seront utilisés pour continuer son expansion sur les marchés africains.
Raxio Data Centres secures an additional $46M in equity funding, reinforcing its status as Africa's best-funded data centre platform.
— Raxio Group (@raxio_group) October 25, 2023
CEO Robert Mullins emphasizes the company's commitment to advancing Africa's digital infrastructure.
Read more: https://t.co/W7cBUJTyb1 pic.twitter.com/Bn6W21QtYZ
« Ce financement aidera Raxio à s'étendre et à consolider sa position en tant que fournisseur ayant la plus grande empreinte géographique de centres de données en Afrique, à un moment où la demande d'infrastructures numériques de haute qualité en Afrique continue de croître de la part des entreprises internationales et locales », a déclaré Brooks Washington, partenaire chez Roha.
Divers acteurs publics et privés injectent d’importants fonds dans le développement des infrastructures technologiques sur le continent. Selon l’Union internationale des télécommunications, l’Afrique héberge moins de 2% des centres de données dans le monde et les géants mondiaux du secteur y voient une opportunité et investissent dans plusieurs pays en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Nigeria ou encore le Kenya.
Plus tôt dans l’année, Raxio avait déjà obtenu un prêt de 170 millions $ de l'Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF) et de Proparco, la branche de l’Agence française de développement (AFD) chargée du financement du secteur privé dans les pays en développement, pour accélérer sa croissance en Afrique. L’entreprise est présente en Ouganda, en Ethiopie, au Mozambique, en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo, en Angola et en Tanzanie.
Robert Mullins, président-directeur général de Raxio Data Centres, explique que « cette injection de capital permettra à Raxio de continuer à étendre sa présence à travers le continent et de fournir les environnements critiques résilients que nos clients recherchent ».
Adoni Conrad Quenum
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L’adoption des cryptomonnaies et de la blockchain continue de progresser rapidement en Afrique. Même si le continent n’occupe pas encore les premières places dans la mobilisation des ressources, les investissements au profit des entreprises du secteur s’accélèrent.
Le Comité consultatif présidentiel ougandais sur les exportations et le développement industriel (PACEID) a signé, le lundi 23 octobre, un mémorandum d’accord avec un consortium technologique TA-CargoX comprenant Technology Associates et CargoX une entreprise de transfert de documents par blockchain. Le mémorandum d'accord vise à créer « TradeXchange, une plateforme numérique nationale de facilitation du commerce.
Uganda’s Presidential Advisory Committee on Exports and Industrial Development PACEID signed the Memorandum of Understanding (MoU) with the Technology Associates & CargoX consortium (TA-CargoX)@paceidug @GovUganda https://t.co/9wrDwD08sN#Uganda #innovation
— CargoX (@CargoXio) October 24, 2023
1/3 pic.twitter.com/EFtwaVPHh5
« Le Consortium TA-CargoX fournira une plateforme commerciale numérique robuste et conforme au niveau mondial en tant que moyen le plus sûr d'intégrer l'Ouganda dans le réseau commercial mondial. Cette plateforme automatise la chaîne de valeur des importations et des exportations, assure la visibilité de la chaîne d'approvisionnement, garantit la transparence, la traçabilité, l'authenticité et la fiabilité des processus commerciaux, ainsi que des économies directes pour tous les participants », a déclaré Girisch Nair, président de Technology Associates.
Le nouveau partenariat s’inscrit dans le cadre de l'objectif ambitieux de l'Ouganda visant à doubler ses exportations d'ici à 2026. Le PACEID ambitionne ainsi de tirer parti de cette collaboration pour soutenir les exportateurs, résoudre les goulets d'étranglement commerciaux, et les conformer facilement aux normes commerciales mondiales, entre autres.
TradeXchange sera donc une plateforme de collaboration basée sur la blockchain qui rationalisera les processus et améliorera la circulation de l'information entre les agriculteurs, les producteurs, les commerçants et les organismes gouvernementaux.
Une fois fonctionnelle, elle permettra d’aider le gouvernement à réduire les délais de déblocage des marchandises, à réduire les coûts de mise en conformité des importations et à améliorer l'efficacité de l'évaluation des risques à l'importation des marchandises, du recouvrement des recettes fiscales et de la transparence globale des flux de marchandises.
Samira Njoya
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Les géants mondiaux comme Amazon, Microsoft ou encore Oracle se sont engagés à investir dans la construction de centres de données en Afrique. Les acteurs locaux se positionnent également sur le marché.
Medallion Data Centres, un opérateur nigérian de centres de données, a lancé le mardi 24 octobre un nouveau centre de données dans la ville de Lagos. Baptisé LOS2 Data Centre, il vient suppléer LOS1 qui a atteint sa capacité maximale et peut en revanche accueillir davantage de données. LOS2 est doté d'une installation informatique d'une capacité d'un mégawatt (MW).
« Le nouveau centre de données Tier 3 nous aidera à étendre le processus actuel de peering et de connectivité que nous avions dans LOS1, notre premier centre de données à Lagos qui a atteint sa pleine capacité. Nous avons décidé de construire un deuxième centre de données pour accueillir les données d'un plus grand nombre de clients », a indiqué Ikechukwu Nnamani, président-directeur général de Medallion Data Centres.
Les fournisseurs de centres de données en Afrique augmentent leurs investissements dans le secteur à cause de la demande croissante sur le continent. Digital Realty, la maison-mère de Medallion Data Centres, s’inscrit dans cette dynamique et veut devenir un acteur majeur du secteur en Afrique depuis l’acquisition de Medallion en 2021. La firme s’est engagée à investir 500 millions $ en dix ans pour accélérer l’économie numérique du continent.
« Nous sommes ravis de pouvoir construire et développer le centre de données LOS1 et d'être prêts à permettre à nos clients de continuer à développer leurs activités et à contribuer au renforcement et à l'amélioration de l'infrastructure Internet au Nigeria », a déclaré Mike Collins, vice-président du développement des marchés chez Digital Realty Group.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis une vingtaine d'années, l'Afrique utilise de plus en plus les données satellitaires pour accélérer son développement. A ce jour, une dizaine de pays disposent de leur propre agence spatiale et mettent en place des stratégies pour atteindre les objectifs fixés.
L’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES) et l’organisation régionale de communication par satellite (RASCOM) ont signé, le mardi 24 octobre, un protocole d’accord avec partenariat stratégique en marge du dialogue Union africaine - Union Européenne en cours à Dakar. L’accord vise à renforcer et à accélérer les initiatives de numérisation du Sénégal en exploitant les capacités des solutions de communication par satellite.
C’était une véritable fierté d’inaugurer, aux côtés de @maramkaire , le Forum International sur le Dialogue Spatial Union africaine - Union Européenne au nom de Son Excellence le Président @Macky_Sall . L’établissement d’une stratégie spatiale africaine concertée est une… pic.twitter.com/ugxJUYKCAP
— Amadou BA (@amadou_ba_) October 25, 2023
Dans le cadre du partenariat, les deux organisations mettront en œuvre des projets afin de révolutionner divers secteurs au Sénégal par l’utilisation du satellite, notamment les télécommunications, l'agriculture, l'éducation, la santé…
Le protocole d’accord témoigne ainsi de l’engagement du Sénégal de se hisser parmi les pionniers dans l’utilisation de la technologie spatiale pour favoriser l’innovation en Afrique. Il s’inscrit dans le cadre du programme spatial dénommé SenSAT lancé par le gouvernement pour satisfaire les besoins du pays en produits et services spatiaux et faire du secteur spatial un véritable levier pour son développement socio-économique et durable.
Pour la RASCOM, le protocole rentre en droite ligne avec ses missions visant à résorber la fracture numérique en créant une connectivité totale en Afrique, de manière durable et viable.
La mise en œuvre du partenariat permettra ainsi de combler la fracture numérique dans le pays en tirant parti des technologies de pointe en matière de communication par satellite et en fournissant des services publics essentiels à toute la population, y compris celle des zones les plus reculées.
Rappelons que ledit accord intervient quelques jours avant la réception du premier satellite du Sénégal prévue pour le 10 novembre.
Samira Njoya
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Après une phase pilote dirigée par la Direction de l'informatique et du développement des startups (DIDS) du ministère du Tourisme et des Loisirs, le secteur touristique ivoirien fait un grand pas en avant.
Siandou Fofana (photo), ministre ivoirien du Tourisme et des Loisirs, a présidé le lundi 23 octobre à Abidjan la cérémonie de présentation du Système d'information digitalisée du tourisme (SITD). 22 641 opérateurs de l'écosystème touristique et ludique, dont 19 201 établissements d'hébergement et de restauration et 3 440 dédiés aux loisirs, ont fait l'objet d'une mise en ligne sur le SITD.
L’objectif est de mettre en avant les destinations touristiques du pays, de disposer de données fiables pour les prises de décisions stratégiques ou encore de connaître les tendances du marché sur tout le territoire national, ce qui est de bon augure à la veille de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qui se déroulera dans les mois de janvier et février 2024.
J'ai présidé le lundi 23 octobre, la cérémonie de présentation du Système d'Information Digitalisée du Tourisme (SITD), à l'hôtel Tiama d'Abidjan Plateau. Ce système révolutionnaire propulse l'administration touristique ivoirienne dans l'ère numérique.#tourismeetloisirs pic.twitter.com/mijP92gzpG
— Siandou Fofana Officiel (@siandou_fofana) October 24, 2023
« Au moment où notre pays se prépare à organiser la CAN de l’hospitalité et de l’innovation, cet outil s’avère stratégique. [...] Je voudrais à tout égard vous rassurer de ce que nous sommes pleinement conscients des défis que posent, notamment en matière de cybersécurité et de protection des données, une telle plateforme. Des dispositions techniques et organisationnelles fermes ont été prises, à cet effet, afin de garantir que l’ensemble de vos informations restent sécurisées et cloisonnées », a indiqué Siandou Fofana.
Depuis quelques années, la Côte d’Ivoire a entamé un processus de dynamisation de son secteur touristique. Diverses actions ont été menées par les autorités pour mettre en avant le pays comme une destination touristique de premier plan en Afrique de l’Ouest. En août dernier, un accord d’une durée de trois ans a été signé avec l’Olympique de Marseille pour inscrire la marque « Sublime Côte d’Ivoire » dans les travées du stade du club de football français, sur les shorts durant les matchs et sur les maillots d’entrainements.
En marge de la CAN, plus d’une vingtaine de délégations composées de footballeurs, des équipes techniques et médicales et de supporters seront présents sur la terre d'Eburnie pendant un peu moins d’un mois. Ils pourront partir à la découverte du pays et cette plateforme servira d’outil pour géolocaliser les agences de voyage, les restaurants, les sites touristiques, les bars et night-clubs ou encore les hôpitaux et cliniques, les stations-service, etc.
Adoni Conrad Quenum
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A l’instar de plusieurs autres pays d’Afrique, le Niger veut faire du numérique un pilier de développement. Des projets sont en cours dans le pays pour satisfaire la population dans les dix prochaines années.
Le gouvernement du Niger s’est engagé dans un processus de réformes approfondies du secteur du numérique. Le secrétaire général du ministère de la Communication, des Postes et de l’Economie numérique, Moustapha Tinao l’a annoncé, le samedi 21 octobre, en marge de la Journée mondiale du cryptage célébrée à Niamey par l’Association Internet Society du Niger.
Selon le secrétaire général, le gouvernement travaille pour la mise en place d'une nouvelle politique de développement du numérique pour la période 2023-2032, ainsi que d'améliorations dans le cadre légal et institutionnel du secteur pour qu'il puisse prendre en compte le nouvel environnement numérique.
« Les ambitions du gouvernement de la république du Niger en matière de développement des Technologies de l’information et de la communication visent entre autres à démocratiser ces technologies en les rendant accessibles à tous, ce qui va concourir à l’atteinte des ODD et assurer l’accès de toutes et de tous à des services », a déclaré Moustapha Tinao.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement nigérien de développer les technologies de l’information et de la communication afin de faire du numérique « un véritable levier de développement économique et social ». Conscient qu’il faut « digitaliser ou disparaître », l’exécutif veut démocratiser les TIC en les rendant accessibles à tous.
En croissance rapide, la population du Niger dépasse déjà les 25 millions de d’habitants. Il devient donc urgent pour le gouvernement de satisfaire la population en matière de fourniture des services publics dématérialisés. Le pays mise ainsi sur la numérisation de plusieurs secteurs, notamment les fintechs, la smart mobilité, l’éducation, l’agriculture et la santé.
Rappelons qu’en août, le gouvernement a annoncé un projet de fusion des sociétés de télécommunications Niger Telecoms et Zamani Telecom. L’initiative donnera naissance à une grande société publique qui permettra de mieux positionner l’Etat sur le marché télécoms national actuellement dominé par le secteur privé.
Samira Njoya
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L’Internet par satellite gagne du terrain en Afrique. Depuis le début de l’année, le fournisseur américain Starlink se déploie sur le continent et ses concurrents ne comptent pas lui laisser le champ libre sur ce marché.
StarWin, un fournisseur chinois de terminaux de communication par satellites, a annoncé la semaine dernière la réussite du test de son terminal d'antenne à réseau phasé à orientation électronique (ESA) pour les communications en mouvement (COTM) sur le satellite à grande vitesse HYLAS 4 en bande Ka d'Avanti Communications, un fournisseur britannique de connectivité à haut débit par satellites. L’objectif est de fournir une connectivité haut débit à travers l’Afrique aux clients gouvernementaux, militaires et professionnels.
« Nous sommes ravis d'avoir joint nos forces à celles d'Avanti pour ce projet révolutionnaire. Le test réussi de notre terminal ESA en bande Ka n'est que le début d'une nouvelle ère, et nous attendons avec impatience d'autres avancées dans l'industrie. L'avenir de la connectivité mobile en Afrique est plus prometteur que jamais », a déclaré Amelia Liu, directrice de l'exploitation et cofondatrice de StarWin.
L’Internet par satellite est une alternative intéressante pour le continent africain, en l’occurrence pour les populations vivant dans les zones reculées. Pour diverses raisons, les fournisseurs traditionnels d’Internet n’arrivent pas à couvrir ces endroits, ce qui représente un frein à l’atteinte de l’un des objectifs pour le développement durable qui est de fournir un accès à l'Internet à un coût abordable pour tous dans les pays les moins avancés.
Avanti, avec sa flotte de quatre satellites HYLAS en bande Ka, offre une capacité de 50 GHz et couvre plus de 1,7 milliard de personnes dans 118 pays.
« Ce nouveau partenariat avec StarWin nous permettra d'élargir notre offre dans le secteur de la défense et de la sécurité en Afrique, en fournissant de plus grandes capacités de déplacement. Ce nouveau chapitre nous permettra de poursuivre notre mission, qui est de fournir une connectivité sûre et fiable à ceux qui en ont le plus besoin », a indiqué Donald Walker, vice-président principal du secteur gouvernement et défense chez Avanti.
Adoni Conrad Quenum
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L’Afrique reste la région du monde où les enjeux de santé sont les plus importants et critiques. Avec l’avancée de la technologie, les choses peuvent bien changer si les politiques adéquates sont mises en place.
Le Mobile World Congress 2023, tenu du 17 au 19 octobre à Kigali, a permis aux invités et participants de découvrir les dernières technologies de télécommunications mobiles et de discuter sur l’avenir du mobile en Afrique. C’était également l’occasion de mettre sur pied des initiatives tel que le Réseau africain de santé numérique (ADHN) lancé en marge du congrès.
Le nouveau réseau servira d'organisation faîtière afin d'agir comme une place de marché reliant les opérations de santé numérique et les politiques de mise en œuvre sur le continent.
In the thought-provoking #AHTS23 session, experts shed light on the pivotal role of the Africa Digital Health Network (ADHN) in enhancing life expectancy & driving economic vibrancy and inclusivity across Africa.#MWC23 pic.twitter.com/Elm5HoKpLy
— Africa HealthTech Summit - AHTS2023 (@AfricaHTSummit) October 19, 2023
« Nous espérons construire un réseau qui apportera toutes les innovations et unira les parties prenantes de la santé numérique à travers le continent. Fondamentalement, nous allons créer une sorte de marché où les acheteurs et les vendeurs de la santé numérique se rencontrent et nous espérons construire une plateforme technologique pour aider à faire tout cela », a déclaré Jean Philbert Nsengimana, conseiller principal en technologie des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Selon les concepteurs du projet, le réseau sera une organisation à but non lucratif, mais il est prévu d'intégrer des investissements et des gouvernements pour assurer sa mise en œuvre, qui sera principalement axée sur l'amélioration du marché de la santé numérique. Au lancement, 150 membres issus de 43 pays de se sont inscrits aux niveaux individuel et institutionnel.
Le lancement du Réseau africain de santé numérique intervient au moment où le développement de l'e-santé est au cœur des préoccupations des gouvernements africains. Au Sénégal par exemple, l’exécutif a obtenu en juin un près de 50 millions $ de la Banque mondiale pour la numérisation de son système de santé.
Au Kenya, d’ici 2030, l’adoption généralisée d'outils numériques sélectionnés pourrait réduire les dépenses de santé de 400 millions USD jusqu'à 2,5 milliards USD selon le cabinet de conseil McKinsey & Company. Il est donc urgent de mettre en place un réseau permettant à tous les acteurs de fédérer leurs actions pour un avenir meilleur de la santé en Afrique grâce aux nouvelles technologies.
A en croire Brian O'Connor, président d’ECHAlliance, un Connecteur mondial pour la santé numérique, le Réseau permettra également de mettre en valeur les innovations numériques de l’Afrique dans le domaine de la santé et de lui assurer des partenaires mondiaux à un point de contact unique.
Samira Njoya
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La firme technologique saoudienne veut se développer à travers l’Afrique, en particulier dans la région arabe. Pour cela, elle s’associe à des partenaires stratégiques.
Elm, un fournisseur saoudien de services et de solutions numériques, a signé la semaine dernière lors du Gitex Global à Dubaï un protocole d’entente avec CyShield, une entreprise technologique égyptienne opérant dans l’intelligence artificielle et la cybersécurité.
L’accord conclu entre Hakeem Al Rasheed (photo, à droite), directeur des affaires internationales chez Elm, Wael Ali (photo, à gauche), directeur de la technologie chez CyShield Technology, a pour objectif principal de favoriser l’expansion de la firme saoudienne en Afrique en commençant par l’Egypte.
To explore opportunities for collaboration and expansion in the Egyptian market,#Elm signed a MoU with Cyshield company on the 3rd day of #GITEX2023 pic.twitter.com/ZCkPvOGVXT
— عِلم (@elm) October 18, 2023
Les deux parties devront mettre en place un cadre de coopération bilatérale basé sur des intérêts communs dans le but d’atteindre leurs objectifs respectifs. Selon Majid Al Arifi, porte-parole officiel et vice-président du marketing chez Elm, outre le fait que sa compagnie veuille étendre son empreinte grâce à divers partenariats avec des entreprises opérant dans le secteur technologique, ce présent accord permettra d'explorer et d'évaluer les opportunités présentes sur les marchés régionaux et internationaux et de collaborer à la création de nouvelles entreprises numériques communes.
Lors de l’étape africaine du Gitex à Marrakech en mai et juin dernier, Elm s’était déjà associée à la société publique en charge de la gestion des infrastructures numériques du Sénégal (Sénégal Numérique) dans le but de favoriser l’inclusion numérique dans le pays. Avec plus de 30 millions d'utilisateurs, 700 000 entreprises clientes, Elm veut fournir les outils nécessaires à son partenaire égyptien pour renforcer sa position d’acteur important dans la transformation numérique du pays des pharaons.
Selon Al Arifi, le renforcement des partenariats régionaux d'Elm constitue un pilier essentiel des efforts visant à garantir une infrastructure technologique qui soutienne la transformation numérique dans la région arabe et sur le continent africain. Il permet en outre aux entreprises de fournir des services par l'intermédiaire de plateformes numériques, garantissant ainsi une efficacité et une fiabilité maximales.
Adoni Conrad Quenum
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