Pour diverses raisons, les autorités de plusieurs pays du continent s’attaquent aux réseaux sociaux. Cela a été le cas au Sénégal, en RDC ou encore en Éthiopie plus tôt dans l’année.
Les députés kényans n’ont pas pu se mettre d’accord lors de la plénière du mardi 15 août sur l’interdiction du réseau social chinois TikTok. Le sujet est traité au parlement à la suite d'une pétition lancée par Bob Ndolo, un homme d’affaires kényan, qui a entre autres souligné le partage de contenus inappropriés sur la plateforme et la collecte des données des utilisateurs par la firme chinoise.
« Bien qu'il ait gagné en popularité auprès des jeunes, le contenu partagé sur la plateforme est inapproprié et encourage la violence, le contenu sexuel explicite, les discours de haine, le langage vulgaire et les comportements offensants, ce qui constitue une menace sérieuse pour les valeurs culturelles et religieuses du Kenya », peut-on lire dans la pétition.
La position radicale de Bob Ndolo s’oppose au point de vue de nombreux parlementaires. Kimani Ichung’wah, chef de la majorité au parlement kényan, explique d’ailleurs « qu’il n'y a rien de criminel ou de maléfique à être sur TikTok. Même si je suis d'accord avec ce que dit Ndolo, il pourrait y avoir un élément d'abus dans l'utilisation de ces applications. Mais nous ne pouvons pas, en tant que Parlement, présider à l'interdiction d'une application. Nous ne pouvons pas nous battre avec la technologie ».
Dans diverses parties du monde, TikTok a été restreint ou interdit par les autorités. Au début du mois, les autorités sénégalaises ont suspendu la plateforme chinoise jusqu’à nouvel ordre, car « il a été constaté que l'application TikTok est le réseau social privilégié par les personnes mal intentionnées pour diffuser des messages haineux et subversifs menaçant la stabilité du pays ». En juillet dernier, c’est la RDC qui a décidé de punir l’exposition des contenus immoraux sur TikTok.
Adoni Conrad Quenum
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En Afrique, le déficit de financement d'amorçage reste un défi majeur à l’innovation. Pour y faire face, des fonds sont créés dans le but d'accompagner les entrepreneurs africains en vue de faciliter le démarrage de leurs activités.
Founders Factory Africa (FFA), un accélérateur et investisseur sud-africain basé à Johannesburg a annoncé, le lundi 14 août, l’obtention d’un financement supplémentaire de 114 millions de dollars de la Fondation Mastercard et de Johnson & Johnson Impact Ventures (JJIV).
Selon le communiqué de FFA, les fonds permettront à l’incubateur d’étendre son modèle et de mieux servir les start-up et les fondateurs axés sur la technologie à travers le continent africain.
🤩 Exciting News!
— Founders Factory Africa (@FoundersFFA) August 14, 2023
🌍 Founders Factory Africa is supercharging its mission to empower African founders!
This follows investments from Mastercard Foundation and Johnson & Johnson Impact Ventures. 🚀
Learn more: ✅ https://t.co/g8fXL2QuiG ⬅️
« Nous sommes ravis de bénéficier d'un financement nouveau et dynamique, qui fait suite à des investissements antérieurs dans Founders Factory Africa par Standard Bank Group, Small Foundation et Netcare Group », a déclaré Alina Truhina, cofondatrice de FFA.
En effet, depuis sa création en 2018, Founders Factory Africa a soutenu plus de 55 start-up technologiques dans 11 pays africains.
Avec ce nouveau financement, le studio ambitionne de redoubler d'efforts pour remédier aux déséquilibres entre les hommes et les femmes dans la sphère technologique. Dans ce sens, il fournira aux fondateurs des deux sexes le financement, les connaissances et le soutien pratique à la création d'entreprise, dont ils ont besoin pour atteindre le succès commercial et créer un impact systémique en Afrique.
Samira Njoya
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Alors que les autorités sénégalaises ont suspendu Internet et les réseaux sociaux à plusieurs reprises, ces dernières semaines, des alternatives émergent pour rendre caduques ces pratiques.
L’Autorité sénégalaise de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a annoncé l’arrestation de 5 personnes pour la commercialisation irrégulière de terminaux Starlink, apprend-on d’un communiqué de presse paru le lundi 7 août.
« La fourniture des services d’accès à Internet à des utilisateurs est soumise à une autorisation préalable, selon les modalités prévues par les articles 57 et suivants de la loi n°2018-28 portant code des communications électroniques. Ainsi, cinq individus de la société Starlink, pris en flagrant délit, ont été appréhendés par la direction de la Sûreté urbaine de la Police nationale, et mis à la disposition de la justice », peut-on lire dans le communiqué.
Les arrestations sont survenues dans le cadre d’une opération de contrôle. Les personnes interpellées risquent une peine d'emprisonnement d'un à cinq ans et une amende de 30 à 60 millions de francs CFA (environ 100 356 $). Bien que le fournisseur américain d’Internet haut débit par satellite soit en plein déploiement sur le continent, ses services ne sont pas encore disponibles au Sénégal.
Néanmoins, il est possible d’associer ces actions à plusieurs coupures d’Internet et à la restriction des réseaux sociaux dans le pays de la Teranga ces derniers mois, à cause des manifestions pour soutenir le leader du parti politique des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko, condamné pour « corruption de la jeunesse » en juin dernier. D’ailleurs, les autorités sénégalaises ont encore coupé Internet le 31 juillet alors qu’il a été arrêté à nouveau pour « vol avec violence ».
Les terminaux de Starlink permettent en effet de contourner les différentes mesures de restriction des autorités. Le matériel de la firme américaine a juste besoin d’un ciel dégagé pour se connecter au nuage de satellites déployés par SpaceX, ce qui permet d’accéder à Internet sans passer par les opérateurs mobiles ou autres fournisseurs opérant dans le pays.
Adoni Conrad Quenum
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Des opérateurs de télécommunications présents dans plusieurs marchés d’Afrique ont annoncé de nouvelles perturbations dans la fourniture de l’accès à Internet aux consommateurs. Cette situation résulte d’un nouvel incident sur le système sous-marin des fibres optiques SAT3 et WACS.
Un glissement de terrain sous-marin dans le canyon du Congo, l'un des plus grands canyons sous-marins du monde, a récemment endommagé les câbles sous-marins West African Cable System (WACS) et South Atlantic 3 (SAT-3).
Selon les rapports sur l'état du réseau, SAT-3 a été coupé le matin du dimanche 6 août, tandis que WACS a été coupé plus tard dans la soirée causant ainsi un ralentissement des services Internet dans plusieurs pays d’Afrique parmi lesquels le Sénégal, l’Afrique du Sud, l’Angola, le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Bénin.
Dans un communiqué, Openserve, un fournisseur d'infrastructure chargé de la vente en gros des lignes fixes, a confirmé les ruptures et a fait savoir qu’il travaillait avec ses partenaires du consortium pour faciliter la restauration des câbles.
« Le réseau Openserve reste robuste grâce à nos investissements dans d'autres capacités de câbles internationaux, c'est pourquoi tous les services de transit IP d'Openserve (WebReach) ont été automatiquement réacheminés, ce qui permet à nos clients de continuer à bénéficier d'une connexion sans faille », informe le communiqué.
La réparation des câbles a été confiée au navire câblier Léon Thévenin, mais le processus risque de prendre un certain temps. Selon les experts, il faudra probablement un mois, pour que le navire se rende sur le site de l'incident, en fonction des conditions météorologiques.
Pour rappel, le West Africa Cable System (WACS) comporte quatre paires de fibres, 15 stations terminales et une longueur totale de 16 000 kilomètres. Il appartient à un consortium de 18 opérateurs de télécommunications internationaux. SAT-3 est un système de câble plus ancien, opérationnel depuis 2001 avec une capacité de 120 Gbps.
Samira Njoya
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Après avoir lancé une attaque par déni de service contre plusieurs entités et administrations au Kenya puis au Soudan du Sud, Anonymous Sudan a décidé de s’en prendre à un autre pays du continent.
Le groupe hacktiviste pro-russe Anonymous Sudan a mis en garde le mercredi 2 août, via sa chaîne Telegram, le Nigeria contre toute intervention militaire au Niger. Quelques heures après l’annonce, il a attaqué la filiale nigériane de l’opérateur sud-africain de télécommunications MTN.
« Beaucoup se plaignent de ne même pas pouvoir charger google.com. Nous revendiquons l'entière responsabilité de cette attaque en raison des actions du gouvernement nigérian avec le Niger. Ils tentent de couper l'électricité et sont prêts à participer à l'invasion planifiée du Niger par les colonisateurs français », peut-on lire sur la chaîne Telegram du groupe.
L’attaque n’a pas été officiellement confirmée par MTN Nigeria, mais L'Agence nationale de développement des technologies de l'information (NITDA), par l'intermédiaire de son équipe de préparation et de réponse aux urgences informatiques, a détecté les activités d'un groupe d'hacktivistes visant son infrastructure numérique, apprend-on d’un communiqué publié dans l’après-midi du mercredi 2 août.
PRESS RELEASE
— NITDA Nigeria (@NITDANigeria) August 2, 2023
The National Information Technology Development Agency (NITDA), through its Computer Emergency Readiness and Response Team has detected activities of a hacktivist group targeting our vital digital infrastructure.
Read below for more details 👇🏽 pic.twitter.com/4A2nUJy2nu
Ces actions s’inscrivent dans le cadre du coup d’Etat dont a été victime le président nigérien Mohamed Bazoum le 27 juillet dernier. Le Nigeria, actuel dirigeant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), menace d’intervenir militairement dans le pays pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Après le Kenya et le Soudan du Sud, C'est au tour du Nigeria de subir les attaques du groupe hacktiviste pro-russe. Contrairement au Soudan du Sud, le Kenya et le Nigeria se classent parmi les bons élèves en matière de cybersécurité. Dans son rapport publié en 2020 sur l’indice mondial de cybersécurité, l’Union internationale des télécommunications classe le Kenya et le Nigeria respectivement aux 5e et 4e places sur le plan continental. Il faut également souligner que les deux pays disposent d'une stratégie nationale de cybersécurité et ont ratifié la Convention de Budapest sur la cybercriminalité ou la Convention de l'Union africaine sur la cybersécurité et la protection des donnée.
Adoni Conrad Quenum
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En Afrique, près de la moitié de la population ne bénéficie pas de solutions financières numériques. Pour cela, la Banque africaine de développement (BAD) et ses partenaires ont multiplié les initiatives. L’objectif est de répondre aux besoins des personnes financièrement exclues et défavorisées.
Le gouvernement indien va verser 2 millions de dollars à la Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique (ADFI), un fonds hébergé et géré par la Banque africaine de développement (BAD). L’institution financière l’a annoncé dans un communiqué le mercredi 2 août.
Le financement vise selon la BAD à aider à lever les obstacles à la croissance et à l’adoption de solutions financières numériques, ainsi qu'à accélérer l’inclusion financière en Afrique.
#India pledges $2M to @ADFI_AfDB for digital financial solutions in Africa. India's #financialinclusion success offers valuable insights to scale up initiatives to meet the needs of the financially excluded. Learn more: https://t.co/v34gM3EpY1 #IntegrateAfrica pic.twitter.com/DAF80VDaQf
— African Development Bank Group (@AfDB_Group) August 2, 2023
« Le rôle pionnier de l’Inde dans les services financiers numériques, l’extension de l’inclusion financière aux zones rurales reculées et la création d’infrastructures pour la numérisation des services financiers, offre à l’Inde une excellente opportunité d’œuvrer au sein du partenariat de l’ADFI pour partager l’apprentissage et l’expertise sur l’infrastructure publique numérique afin de promouvoir l’inclusion financière numérique à travers le continent », a déclaré Manisha Sinha, la secrétaire adjointe au département des affaires économiques et membre principal du conseil d’administration de l’ADFI pour l’Inde.
En effet, la crise de la Covid-19 a renforcé la nécessité d’une plus grande inclusion financière numérique en Afrique, ce qui amène à déployer des services dématérialisés moins coûteux afin de faire bénéficier les populations, actuellement non bancarisées ou mal desservies, d’une gamme de services financiers formels adaptés à leurs besoins, à des conditions accessibles, tout en garantissant des opérations viables pour les prestataires.
C’est dans ce sens que la BAD a lancé en 2019 le fonds ADFI avec une dotation initiale de 40 millions de dollars provenant de la Fondation Bill & Melinda Gates, du gouvernement du Luxembourg et de l’Agence française de développement : l’Africa Digital Financial Inclusion Facility (Facilité africaine d’inclusion financière numérique – ADFI).
Le fonds espère consacrer 400 millions de dollars au total, d’ici 2030, en faveur de l’inclusion financière numérique de 332 millions de personnes en Afrique, dont 60 % de femmes.
L’initiative de soutien de l'ADFI par l'Inde permettra ainsi d'aider à développer des projets pour répondre aux besoins des personnes financièrement exclues et mal desservies sur le continent. En effet, l'Inde est, selon la BAD, reconnue mondialement pour le succès de son système de paiement public numérique qui a transformé la gouvernance, l'inclusion financière et la résilience pour des millions de personnes.
Samira Njoya
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Alors qu’une nouvelle bataille juridique se profile pour le leader du Pastef, l’Etat qui redoute un embrasement comme en juin dernier a une fois de plus pris un certain nombre de mesures sécuritaires. Elles visent à restreindre la mobilisation populaire en faveur de l’homme politique.
Le ministère de la Communication, des Télécommunication de l’Economie numérique a décidé de suspendre à nouveau l’Internet mobile dans le pays. La mesure qui prend effet ce lundi 31 juillet est justifié, selon le ministère, « en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux dans un contexte de trouble à l’ordre public ». Le ministère précise que la suspension est « temporaire sur certaines plages horaires ».
La mesure gouvernementale survient après l’arrestation du leader du parti politique Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko (photo), vendredi 28 juillet. Il a été appréhendé à son domicile dans la soirée pour le motif de « vol avec violence ».
Selon le procureur de la République, l’opposant politique « a volé avec violence le téléphone portable d'une femme gendarme dont le véhicule était tombé en panne aux abords de son domicile, et a aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt ».
Communique du Procureur de la République près du Tribunal Hors Classe de Dakar #senegal #Kebetu #Justice pic.twitter.com/fJEQLSZG72
— Ministère de la Justice du Sénégal (@minjust_sn) July 28, 2023
Pour sa part, Ousmane Sonko a expliqué avoir arraché le téléphone d’un des agents des renseignements généraux en poste permanent devant son domicile depuis son procès de mai 2023, au motif qu’il le filmait, et lui avoir demandé de le déverrouiller et d’effacer les images prises.
De retour de la prière du vendredi, les agents des renseignements généraux postés devant mon domicile 24h sur 24 se sont mis à me filmer.
— Ousmane Sonko (@SonkoOfficiel) July 28, 2023
J’ai personnellement arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d’effacer les images qu’elle a prises, ce qu’elle… pic.twitter.com/VSokXCRruj
A Dakar, où Ousmane Sonko a entamé une grève de la faim depuis le dimanche 30 juillet, des manifestations violentes ont de nouveau éclaté dans quelques quartiers de la capitale. L’Etat redoute que ces manifestations soient plus violentes que celles de juin dernier, survenues après la condamnation du leader du Pastef le 1er juin à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Lors d’un point de presse organisé le 29 juillet, le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Abdou Karim Diop, a révélé que l’arrestation d’Ousmane Sonko pour vol n’a fait que déclencher une action qui était déjà imminente. Il a affirmé que l’opposant politique sera poursuivi pour six autres chefs d’accusation qui sont : appel à l’insurrection ; atteinte à la sûreté de l’Etat ; association de malfaiteurs ; complot contre l’autorité de l’Etat ; actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à un créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.
Muriel Edjo
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L’efficacité de l’action publique a toujours été entravée par le faible adressage physique du Sénégal. Avec la numérisation de l’ensemble du territoire national, le gouvernement compte tout changer.
Le Sénégal s’apprête à numériser les adresses de ses localités. Le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique a annoncé, le jeudi 27 juillet à Dakar, son intention de doter le pays d’un système d’adressage numérique permettant d’identifier, avec précision, la localisation les bâtiments, les habitations, les commerces.
Présidant un atelier consacré au projet d’adressage numérique national baptisé « Un Sénégalais, une adresse », Fatou Bintou Ndiaye Sall, la secrétaire générale du ministère en charge des télécoms, a souligné que le projet est plus que jamais une nécessité pour le pays.
« L’adressage est devenu, en quelques années seulement, une question d’intérêt général, avec la généralisation des services de géolocalisation […] Dans un pays comme le nôtre, où le commerce occupe 50 % des activités génératrices de revenus, la réussite de ce projet va accélérer la modernisation de l’activité commerciale », a-t-elle déclaré.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet d'adressage numérique national (ANN), le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique travaillera en collaboration avec le ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du territoire. Un cabinet sera également contacté pour élaborer les textes juridiques et réglementaires nécessaires pour cette initiative.
Cet ambitieux projet initié en février 2021 fait partie des nombreuses actions de transformation numérique de la société sénégalaise contenues dans la stratégie Sénégal numérique 2025. Sa nécessité se fait davantage ressentir avec l’intérêt considérable que les populations manifestent depuis peu pour les services et prestations à domicile.
Le projet d’adressage numérique, une fois effectif, contribuera entre autres à l’efficacité des interventions des services de secours et des forces de sécurité, accélèrera le développement de l’e-commerce et des activités postales, facilitera le travail des services des impôts et des domaines.
Samira Njoya
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Après le rejet par Khartoum de la nomination du président kényan William Ruto à la tête d’un groupe de médiation en juin dernier, un groupe de hackers s’en prend au Kenya depuis quelques jours.
Une attaque informatique par déni de service touche, depuis le dimanche 23 juillet, le Kenya. Elle a été revendiquée par Anonymous Sudan, un groupe de hackers soudanais pro-russes. Il a jeté son dévolu sur le pays dirigé par William Ruto car Nairobi aurait publié « des déclarations mettant en doute la souveraineté du gouvernement [soudanais] ».
Des sites Internet appartenant à des médias tels que The Standard Group, des banques comme la Kenya Commercial Bank ou encore des universités (celui de Nairobi par exemple) et des entreprises comme le leader des télécommunications Safaricom et son service de mobile money M-Pesa ont été touchés. Quant au gouvernement, le portail de l’administration publique eCitizen, qui héberge entre autres les services de demande de Visa, l’enregistrement des entreprises ou encore les permis d’affaires, a été temporairement paralysé.
Selon Eliud Owalo, ministre kényan de l'Information, de la Communication et de l'Economie numérique, les hackers n’ont pu accéder à aucune donnée et rien n’a été perdu.
Il faut souligner que ce type d’attaque n’a pas pour but de dérober des données. Une attaque par déni de service vise à rendre inaccessible un serveur grâce à l'envoi de multiples requêtes jusqu'à le saturer ou par l'exploitation de failles de sécurité afin de provoquer une panne ou un fonctionnement fortement dégradé du service.
Par ailleurs, cette attaque informatique traduit l'importance de la cybersécurité à l'heure de la transformation numérique en Afrique. Elle met en lumière les nouveaux défis des Etats pour garantir leur développement sur le segment de l’économie numérique. Il est urgent que les pays africains, au-delà de renforcer l'accès à Internet, la qualité de la connectivité et la numérisation des services, accentuent la sécurité de leurs systèmes d'information.
Dans son rapport de 2020 sur l'indice mondial de cybersécurité, l'Union Internationale des télécommunications (UIT) classe le Kenya parmi les bons élèves. Il occupe la 51e place sur le plan mondial et la 5e au niveau continental. En matière de cybersécurité, le pays présente l'un des meilleurs niveaux de préparation technique et réglementaire sur le continent.
Adoni Conrad Quenum
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Le continent africain dispose de nombreux atouts, comme la jeunesse de sa population, pour devenir leader dans le domaine de l'intelligence artificielle. Des entreprises spécialisées dans le domaine l'accompagnent dans cette ambition.
Le groupe inq., un fournisseur mondial de services innovants a dévoilé, le mardi 25 juillet à Lagos, ses plans stratégiques visant à façonner l'avenir des solutions de pointe et de l’intelligence artificielle (IA) au Nigeria et en Afrique.
S’exprimant lors d'une table ronde avec les médias, Glad Dibetso, le PDG du groupe a déclaré que l’entreprise travaillait méticuleusement pour faire progresser le paysage technologique du continent, ceci en misant sur l’éducation de la jeunesse entre autres.
« La connectivité sert de passerelle pour transformer l'éducation dans nos écoles, en permettant aux enfants d'apprendre la robotique, l'IA et le développement de logiciels. En donnant à davantage d'étudiants les moyens d'acquérir ces compétences essentielles, nous envisageons une augmentation des petites entreprises axées sur la technologie, ce qui conduira finalement à l'émergence d'un plus grand nombre de licornes africaines », a déclaré Glad Dibetso.
Dans la poursuite de cet objectif, l’entreprise nourrit également l’ambition de faire du Nigeria un centre d'excellence pour le développement de solutions d'IA personnalisées dans le secteur de l'énergie. Selon Andile Ngcaba, le président du groupe, les entreprises de production et de distribution d'énergie au Nigeria auront accès à des analyses de la consommation d'électricité en temps réel permettant d'identifier et de traiter les fuites tout au long de la chaîne de valeur de l'électricité.
Ces projets et bien d’autres s’inscrivent en droite ligne des ambitions de l’entreprise visant à multiplier les usages de l’IA en Afrique pour faire du continent un pionnier dans ce domaine. Il y a quelques jours, l’entreprise a annoncé le lancement dans ses 10 marchés en Afrique et en Asie de deux produits d’IA locaux, à savoir DocAi et VisionAI.
DocAI un outil permettant de numériser les processus des entreprises et leur permettant d'utiliser la reconnaissance optique de caractères (OCR) spécifique à un domaine pour télécharger des documents numérisés et extraire des informations précieuses. Vision AI permet quant à lui de déployer des technologies de reconnaissance d'images basées sur l'IA dans les systèmes de surveillance par caméra, permettant des analyses et des alertes en temps réel.
Le groupe qui opère au Nigeria depuis environ quatre ans veut faire du pays un hub régional à travers lequel il se développera dans plusieurs pays anglophones de la région. Au Nigeria, inq. a fourni jusqu’ici des solutions de cloud, de connectivité et d'IoT à plusieurs entreprises. La société affirme qu'elle a également construit de grands modèles de langage propriétaires qui alimentent aujourd'hui sa suite de solutions d'IA.
Samira Njoya
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Le gouvernement sénégalais ambitionne de répondre aux priorités du pays en matière de développement durable, d’innovation, et de création de valeur, tout en garantissant sa souveraineté numérique.
Le Sénégal se dotera très bientôt d’une Stratégie nationale des données. Le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Moussa Bocar Thiam, a procédé le mardi 25 juillet à la restitution des travaux d’élaboration de ladite stratégie en vue de sa mise en œuvre prochaine.
Heureux d'avoir présidé la cérémonie de restitution de la Stratégie Nationale des Données au King Fahd Palace. Objectif : utilisation responsable des données, protection de la vie privée, promotion de l'innovation. Construisons ensemble un avenir numérique florissant. pic.twitter.com/Rw9MHaCYmd
— Me Moussa Bocar Thiam 🇸🇳 (@MaitreMBT) July 25, 2023
« Nous savons tous qu’aujourd’hui les données sont essentielles dans l’économie numérique. Et il est important que le Sénégal qui fait parti des pays pionniers en la matière puisse mettre en place une stratégie de gouvernance des données de stratégie de valorisation des données, voir comment ces données peuvent être traitées dans le pays, comment l’usage doit être réglementé », a déclaré M.Thiam.
C’est le 23 mars dernier que le ministre Moussa Bocar Thiam a lancé les travaux d’élaboration de la Stratégie nationale des données avec l'appui du gouvernement allemand, l’Union européenne (UE) et la Smart Africa. Le projet résulte de la nécessité de doter les usagers d’un document régissant la sécurité et l’intégrité des données lors de leur utilisation. L’objectif étant de faire de la donnée un moteur de croissance socio-économique, d’inclusivité, d’innovation et d’ouverture vers l’international, à l’horizon 2028 au Sénégal.
Ainsi, la stratégie restituée s’appuie sur les principes fondamentaux, tels que la protection de la vie privée, la transparence et l’équité. Elle prend également en compte le cadre réglementaire, les infrastructures de collecte de données, les data centers par exemple, la conservation et l’exploitation des données.
A en croire le ministre en charge de l’Economie numérique, sa mise en place prochaine permettra une utilisation responsable des données, une meilleure protection de la vie privée, la promotion de l'innovation, ce qui mènera à la construction d’un un avenir numérique florissant au Sénégal.
Samira Njoya
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Cela fait déjà sept ans que le Cap-Vert a lancé la construction d’un espace technologique qui rassemblera des activités de recherches, des centres de formation de haut niveau et des industries de pointe. Le pays qui y place de grands espoirs espère le voir achevé l’année prochaine.
La Banque africaine de développement (BAD) a accordé un deuxième prêt d’une valeur de 14 millions d'euros au Cap-Vert pour l’aménagement de son parc technologique, le TechPark. L’institution financière et le gouvernement ont signé un accord à Praia, la capitale du pays, selon un communiqué publié par la BAD le mercredi 26 juillet.
Selon Carlos Monteiro, le président du conseil d'administration du TechPark, le financement servira à équiper les deux centres de données et d’autres espaces du parc technologique. Il servira également à acquérir du mobilier, à installer des parcs pour les énergies renouvelables, à aménager des espaces verts et à former des ressources humaines pour travailler sur les infrastructures.
« La prochaine génération de talents africains n'a pas besoin de chercher des opportunités à l'étranger ; le Cap-Vert possède l'infrastructure nécessaire et un système politique favorable pour cultiver leurs rêves et leurs ambitions dans leur pays », a déclaré Abdu Mukhtar, le directeur de la BAD pour le développement industriel et commercial.
Le financement octroyé au Cap-Vert rentre dans le cadre de stratégie de la BAD visant à soutenir de grands projets numériques en Afrique. Il intervient à la suite d’un premier prêt de 31,59 millions d'euros qui avait servi à financer la construction du TechPark et le démarrage de ses opérations. Pour le Cap-Vert, le financement épouse les ambitions du gouvernement de transformer le pays en une nation numérique, avec une économie dynamique.
Ce financement devrait permettre d’accélérer les travaux dans le parc qui sera inauguré d’ici le début de l’année 2024. Une fois qu’il sera opérationnel et aura atteint sa pleine capacité fonctionnelle, le parc technologique permettra de créer 1 014 nouveaux emplois directement liés à ses activités. 1 217 emplois indirects seront aussi créés. Il générera en moyenne 7,5 millions d’euros de recettes par an au cours de ses cinq premières années de fonctionnement.
Samira Njoya
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Le président ghannéen Nana Akufo-Addo fait de la numérisation des services une des priorités de son administration. Plusieurs projets sont en cours dans le pays afin de fournir le cadre nécessaire pour assurer la fourniture des services numériques aux citoyens.
Le Ghana commencera à délivrer des identifiants nationaux aux nouveau-nés à partir du mois d’août prochain. Le vice-président du pays, Mahamudu Bawumia (photo), l’a annoncé le samedi 22 juillet à Cape Coast lors des célébrations du 75e anniversaire du Collège national du Ghana, l'une des écoles les plus importantes du pays.
« A partir du mois prochain, tous les bébés nés au Ghana, une fois qu'ils les auront emmenés à la pesée, recevront le numéro de carte du Ghana et obtiendront également leur numéro d'identification de certificat de naissance en même temps, car les deux bases de données se parlent. La nationalité des parents sera établie dans le cadre de la procédure », a déclaré le Dr Bawumia.
A en croire le vice-président, la délivrance des numéros d'identification aux nouveau-nés dans le pays s’inscrit dans le cadre d'un vaste programme de numérisation entamé par le gouvernement afin d'améliorer la prestation des services publics et de préparer la nation à participer pleinement à la quatrième ère industrielle.
Selon les responsables de l’Autorité nationale de l’identification (NIA), les numéros d’identification qui seront attribués aux nouveau-nés seront utilisés au cours de leur vie. Les cartes physiques contenant leurs données biométriques ne seront délivrées que lorsqu'ils seront plus âgés et leurs caractéristiques physiques complètement formées.
La délivrance des numéros d’identification aux bébés devrait permettre de rationaliser les services gouvernementaux, d'améliorer le processus d’identification et de donner aux citoyens une identité numérique robuste, propulsant le Ghana plus loin dans l’ère du numérique.
Samira Njoya
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Avec la Covid-19 et la transformation numérique, le secteur des postes a connu des évolutions, notamment avec l’accélération du commerce électronique. Les pays africains ont décidé de se mettre à jour afin de profiter des opportunités qu’offre ce secteur en pleine croissance.
La République populaire de Chine accompagnera l'île Maurice dans la transformation numérique de la société postale nationale, la Mauritius Post. Une délégation d'experts chinois a effectué à cet effet une visite au Musée postal de Maurice le lundi 24 juillet, marquant ainsi la première étape d’une longue collaboration.
Selon le ministre mauricien des Technologies de l'information, de la Communication et de l'Innovation, Darsanand Balgobin, dans le cadre de cette collaboration, la Chine offrira au personnel des bureaux de poste une formation approfondie, afin qu'ils puissent acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour mettre en œuvre les idées apprises au niveau local.
La Chine apportera également son expertise technique pour la numérisation des activités clés de la poste afin d'améliorer les services postaux offerts à la population.
Cette collaboration s’inscrit dans le cadre de la nouvelle vision de la Mauritius Post, qui consiste à introduire la technologie numérique dans ses activités principales et à se revitaliser grâce au projet e-post.
A cet effet, le gouvernement de Maurice a sollicité l’expertise de plusieurs pays afin de l’accompagner pour améliorer les services postaux, notamment en rendant la livraison des colis plus rapide et en réduisant les inefficacités existantes grâce à des services de réclamation numériques, mais aussi grâce au suivi des colis et aux paiements en ligne.
Tout comme l'île Maurice, plusieurs autres pays africains, notamment le Sénégal, le Congo, l’Afrique du Sud ou encore Djibouti ont lancé des initiatives visant à numériser leurs services postaux. L’objectif est de tirer parti de la technologie pour booster l’activité postale et attirer de grands groupes de vente en Afrique, favorisant ainsi le développement du e-commerce.
Samira Njoya
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