A l’instar de plusieurs pays africains, la Mauritanie multiplie les actions pour le développement de l'entrepreneuriat, des start-up et des PME. Pour de meilleurs résultats, il est plus que nécessaire de mettre en œuvre un cadre régissant toutes ces actions.
Le samedi 9 septembre, le Parlement mauritanien a approuvé la Startup Act, le projet de loi sur les start-up en Mauritanie. Le ministère de la Transformation numérique, de l’Innovation et de la Modernisation de l’administration l’a annoncé dans un communiqué publié par les médias locaux.
« La présente loi a pour objet de promouvoir la création et la promotion des start-up en Mauritanie basées sur la créativité, l’innovation, l’utilisation des nouvelles technologies, la réalisation d’une forte valeur ajoutée ainsi que d’une compétitivité au niveau national et international », informe le communiqué.
Présentée au Conseil des ministres le jeudi 7 septembre et initiée en mars 2022 par les acteurs du secteur privé et public de l'industrie technologique mauritanienne, la loi s’inscrit dans la stratégie globale de la République islamique de Mauritanie pour le développement de l’économie numérique et de l’innovation. Elle a pour principal objectif de définir un cadre juridique et institutionnel incitatif pour la création et le développement des jeunes entreprises technologiques en Mauritanie.
Selon les autorités du pays, la loi prévoit entre autres des dispositions comme des conditions d’octroi du label start-up et structures d’appui, des avantages en matière de régime douanier et fiscal, ainsi que d’autres mesures incitatives pour faciliter l’installation et le développement des start-up.
Une fois promulguée par le président de la République et mise en application, la Startup Act devrait permettre de faciliter l’accès au financement et à l’investissement, tant au niveau local qu’à l’échelle internationale, pour les start-up. L’objectif est de labelliser 300 start-up dans les cinq prochaines années ; d’accompagner une douzaine de structures d’appui à l’entrepreneuriat, en créant 3 000 emplois directs ; et de contribuer à l’économie numérique à raison d’environ 2,5 millions MRU (66 000 $) de chiffres d’affaires par start-up labellisée.
Samira Njoya
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La fintech valorisée à environ 3 milliards de dollars pourra désormais proposer des devises mondiales telles que le dollar, l'euro et la livre sterling aux utilisateurs du Nigeria.
Le spécialiste nigérian des paiements Flutterwave a annoncé, le lundi 11 septembre, le lancement d’une nouvelle solution nommée « Swap ». Conçue en partenariat avec Wema Bank et Kadavra BDC, et soutenue par la Banque centrale du Nigeria (CBN), la solution Swap est présentée comme une plateforme numérique sécurisée et fiable qui permettra aux Nigérians d'avoir un accès immédiat à des devises étrangères à des taux de change compétitifs.
New product alert 🚨
— Flutterwave (@theflutterwave) September 11, 2023
We’re pleased to introduce our latest product, Swap, powered by Flutterwave (https://t.co/etC57BtEAt) in partnership with @Kadavrabdc1 and @wemabank - your freedom to exchange currencies 🚀
Swap offers a safe, trusted, and accessible channel to change money… pic.twitter.com/CrfiPSSzbc
« Chez Flutterwave, notre dévouement à l'innovation n'a d'égal que notre engagement à simplifier les processus financiers pour offrir des possibilités infinies. Swap représente une avancée significative dans la manière dont les Nigérians vont s'engager dans les opérations de change », a déclaré Olugbenga Agboola (photo, à gauche), cofondateur et PDG de la licorne.
En effet, le Nigeria est confronté depuis quelques années à divers problèmes de change. L’un d’eux est un arriéré de change de 10 milliards de dollars, que la CBN vise à résoudre d’ici deux semaines. Cet arriéré comprend les demandes de dollars des fabricants, des importateurs ; les indemnités de déplacements professionnel et personnel, ainsi que les factures médicales engagées à l'étranger.
A en croire le gouverneur par intérim de la CBN, Folashodun Shonubi, Swap résoudra deux problèmes critiques qui affligent le marché des changes du Nigeria : le manque de synergie entre les institutions financières et une forte dépendance aux transactions en espèces.
A court terme, Flutterwave introduira un système pratique d'émission de cartes pour les utilisateurs de Swap. L’entreprise prévoit de distribuer plus de 10 millions de ces cartes aux Nigérians d'ici octobre pour leur permettre de résoudre rapidement des problèmes tels que l'allocation de voyage personnel (PTA) , l'allocation de voyage d'affaires (BTA) pour faciliter leurs poursuites éducatives, leurs efforts commerciaux et leurs diverses exigences de voyage.
Samira Njoya
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Après les fintech Flutterwave et Nala, c’est au tour d’Interswitch d’opter pour le moyen de paiement développé par la firme américaine Alphabet.
Interswitch, une start-up nigériane opérant dans les technologies financières, a annoncé l’intégration de la solution de paiement Google Pay à sa plateforme Interswitch Payment Gateway (IPG), apprend-on d’un communiqué de presse publié le lundi 11 septembre.
Exciting news from #TheSwitch!
— Interswitch Group (@InterswitchGRP) September 11, 2023
Starting today, #Interswitch will support @GooglePay on our #InterswitchPaymentGateway (IPG) platform! 🥳
Read here https://t.co/JrrZtZwDt7#InterswitchXGooglePay 🤝🏽#InterswitchPaymentGateway#GoogleWallet#TechItToTheNextLevel⏩#NeverS20P 🚀 pic.twitter.com/xSMgA22jpa
« Les commerçants peuvent désormais stocker les données de paiement dans Google Wallet [le portefeuille numérique du géant de Mountain View]. Cette intégration facilite le processus de paiement sur la plateforme Interswitch, améliorant ainsi l'expérience de l'utilisateur. En outre, cette collaboration permet l'acceptation de cartes internationales sur la passerelle de paiement Interswitch, ce qui permet aux entreprises de répondre de manière transparente aux besoins d'une clientèle internationale plus large », peut-on lire dans le communiqué.
Fondée en 2002 par Mitchell Elegbe, la fintech nigériane est devenue une licorne en 2019 après l’acquisition de 20 % de ses actions par le géant américain Visa. Elle s’est imposée dans l’univers africain des technologies financières et pendant la pandémie de la Covid-19, elle s’est avérée une alternative de choix pour les transactions commerciales au Nigeria et sur le continent.
« En intégrant Google Pay à notre passerelle de paiement, nous permettons aux entreprises d'exploiter le potentiel d'une clientèle mondiale tout en garantissant des paiements sûrs et fiables », a déclaré Muyiwa Asagba, directeur général du commerce numérique et de l'acquisition de commerçants chez Interswitch.
Jenny Cheng, vice-présidente et directrice générale de Google Wallet, affirme que « les utilisateurs peuvent simplement ajouter leurs cartes de débit et de crédit à l'application Google Wallet et avoir la certitude que leurs informations financières sont en sécurité lorsqu'ils effectuent un achat ou prennent un train ».
Adoni Conrad Quenum
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Un sondage réalisé par We Are Tech apporte des indications intéressantes sur la manière dont la digitalisation africaine est perçue et utilisée au quotidien.
On veut une administration innovante !
Selon le sondage We Are Tech Africa, c’est d’abord dans l’administration que les répondants attendent des innovations pour faciliter leur vie quotidienne et améliorer la gouvernance de leur pays. Leur seconde préoccupation réside dans l’éducation. Puis dans l’agriculture. Les autres secteurs restent assez loin derrière.
Les usages évoluent et se diversifient
En ce qui concerne les usages numériques, sans surprise, les réseaux sociaux sont les plus utilisés, suivis des médias en ligne et des services financiers (mobile money et fintech). On notera toutefois la percée significative du e-commerce, de l’e-admin, de l’e-éducation et même de l’intelligence artificielle.
Il y a encore des freins à la digitalisation africaine
Selon les répondants, les principaux obstacles que rencontre la digitalisation africaine sont les coûts trop élevés, la faiblesse de la connectivité et le déficit de promotion des nouveaux services.
ChatGPT commence à percer
39% des répondants déclarent utiliser le service d’OpenAI. 8% affirment même le solliciter quotidiennement.
Les cryptos restent attractives
Si 63% des internautes estiment que les cryptomonnaies ne présentent pour eux aucun intérêt, ils sont tout de même 9% à posséder déjà un portefeuille et 25% à envisager d’en ouvrir un.
Le sondage We Are Tech Africa a été réalisé via Internet entre le 4 et le 7 septembre 2023 sur la base de 205 réponses. We Are Tech Africa est un site d’information qui couvre l’évolution de la digitalisation africaine, opéré par l’Agence Ecofin en partenariat avec le groupe Orange.
Après son rachat en janvier dernier par une firme allemande, la start-up tunisienne ayant des bureaux à Tunis, à Lagos ou encore au Cap a décidé de s’implanter dans la région des Grands Lacs.
InstaDeep, une start-up tunisienne d’intelligence artificielle basée à Londres, a annoncé le jeudi 7 septembre son expansion au Rwanda. La jeune pousse ouvrira à Kigali des bureaux qui seront dirigés par Arnu Pretorius, jusqu’alors responsable de la recherche en IA en Afrique pour InstaDeep. C’est Karim Beguir, fondateur de la jeune pousse en 2014, qui a révélé l’information lors du Deep Learning Indaba, une rencontre annuelle de la communauté africaine de l'apprentissage automatique et de l'intelligence artificielle qui s’est tenue à Accra cette année.
« Il est logique de déployer et de développer notre équipe à Kigali alors que le Rwanda émerge en tant que leader dans la construction de l'économie du futur. Nous sommes ravis de partager cette nouvelle au Deep Learning Indaba avec cette communauté dynamique de chercheurs et de développeurs africains en IA », explique Karim Beguir.
Après la Tunisie, le Nigeria et l’Afrique du Sud, c’est le quatrième pays du continent qu’investit InstaDeep. Outre son pays d’origine, la Tunisie, le choix des deux autres se justifient par le fait qu’ils disposent d’écosystèmes technologiques matures à l’échelle du continent et attirant des millions de dollars depuis de nombreuses années. Le Rwanda n’appartient pas à cette classe mais le pays effectue de nombreux efforts pour mettre en place un écosystème tout aussi attrayant.
Selon le Government AI Readiness Index d'Oxford Insights publié en décembre 2022, le pays se classe à la 93e place mondiale et figure dans le top 10 sur le continent. Aussi, Kigali dispose, contrairement à de nombreux pays africains, d’une politique nationale en matière d'IA, ce qui est de bon augure pour améliorer la qualité de son paysage technologique.
Adoni Conrad Quenum
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Le but de l’Africa Smart Cities Investment Summit est de faciliter la collaboration panafricaine sur les initiatives en matière de villes intelligentes et de poursuivre leur développement sur le continent, avec l'objectif de construire 100 villes intelligentes d'ici 2100.
Le Rwanda a dévoilé, lors de l'Africa Smart Cities Investment Summit (ASCIS) qui s’est tenu du mercredi 6 au vendredi 8 septembre à Kigali, Smart City Hub. L'objectif est de faciliter et d'encourager des solutions numériques efficaces et durables qui améliorent la qualité de vie des citoyens et des communautés au Rwanda grâce à la technologie et à l'innovation.
“'The Smart City Hub, we are launching today aligns with our country's vision to test, scale, and promote cutting-edge solutions. We hope that through this hub, collaborations will emerge to support these solutions in transforming Rwanda into a smart city. Furthermore, the… pic.twitter.com/6YhSFr0WFX
— Africa Smart Cities Investment Summit - ASCIS (@ASCISummit) September 6, 2023
« Le Smart City Hub, que nous lançons aujourd'hui, s'aligne sur la vision de notre pays qui consiste à tester, mettre à l'échelle et promouvoir des solutions de pointe. Nous espérons qu'à travers ce hub, des collaborations émergeront pour soutenir ces solutions et transformer le Rwanda en une ville intelligente. En outre, les enseignements tirés pourront être partagés avec d'autres villes africaines », explique Paula Musoni Ingabire, ministre rwandaise des TIC et de l'Innovation.
Depuis 2017, le Rwanda a mis en place un plan directeur visant à transformer plusieurs villes du pays en villes intelligentes dans le but d’améliorer la qualité de vie des habitants et de promouvoir le développement durable grâce à la technologie. Toutefois, ces transformations technologiques d’envergure comportent des risques cybersécuritaires. D’après l’édition 2020 du Global Cybersecurity Index publié par l’Union internationale des télécommunications, le Rwanda dispose du septième cyberespace le plus sécurisé du continent avec une note de 79,95, loin derrière Maurice (96,89) et la Tanzanie (90,58) respectivement aux première et deuxième places.
Le pays des mille collines n’est certes pas à la traine dans le secteur mais il est impératif de renforcer sa position. D’ailleurs, lors d'une des tables rondes de l’ASCIS, Ghislaine Kayigi, responsable des normes de cybersécurité à l'Autorité nationale de cybersécurité du Rwanda, a expliqué qu'il était nécessaire d'étudier les vulnérabilités des infrastructures dans les villes intelligentes et d'évaluer les risques associés aux données personnelles.
Par ailleurs, le projet impliquera les énergies et les infrastructures renouvelables (approvisionnement énergétique durable, logements abordables, partenariats et investissements public-privé, technologies de construction et matériaux de construction), la gestion de l'eau et des déchets (gestion durable des ressources en eau, réduction-réutilisation-recyclage, lutte contre la pollution de l'air), la mobilité et l’hôtellerie (urbanisation durable), la transformation numérique et l'innovation, la résilience et l'adaptation climatique, etc.
Adoni Conrad Quenum
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Appelées aussi greentech, ces jeunes pousses émergent rapidement en Afrique avec la conviction que les nouvelles technologies vont jouer un rôle de premier plan dans le développement durable du continent.
Le Catalyst Fund, un fonds de capital-investissement qui investit dans des start-up en phase de démarrage et axées sur le climat en Afrique, a atteint la première clôture de son fonds de 40 millions de dollars. Le fonds a annoncé le mercredi 6 septembre une première clôture de 8,6 millions de dollars avec le soutien de FSD Africa Investments (FSDAi), de la Fondation Cisco, de l'USAID (Prosper Africa) et de l'investisseur technologique Andrew Bredenkamp.
🚀 Exciting news!!
— Catalyst Fund (@TheCatalystFund) September 5, 2023
We're thrilled to announce the first close of our $40m venture capital fund and accelerator.@FSDAfrica Investments (FSDAi), @Cisco Foundation, @USAID @ProsperAfricaUS , and tech investor @abredenkamp are backing us🌍Read more: https://t.co/bQqYZIFGqd
Dirigée par la Française Maelis Carraro, l’accélérateur Catalyst Fund installé au Kenya prévoit d’investir ces fonds dans une quarantaine de start-up, dont une vingtaine durant l’année en cours. Les entreprises éligibles seront financées à hauteur de 200 000 $ pour les start-up en phase de pré-amorçage, 500 000 $ pour les entreprises en phase d’amorçage et 1,5 million $ pour des sociétés plus matures, sous forme de financement de série A.
« En associant des prises de participation à la création d'entreprises sur le terrain, nous pensons pouvoir libérer un énorme potentiel pour les entreprises innovantes sur le continent. Soutenir les entreprises en phase de pré-amorçage nécessite plus que du capital. Nos créateurs d'entreprises sont des ingénieurs, des spécialistes des données et des experts en marketing de croissance qui peuvent aider les fondateurs à créer des entreprises évolutives et à fort impact », a déclaré Maelis Carraro.
Bien que le changement climatique soit une réalité mondiale, l’Afrique est le continent le plus vulnérable à ses effets néfastes, même si la région ne contribue qu’à hauteur de 3 % aux émissions mondiales de CO2. Il est donc important d’investir dans ces jeunes pousses qui opèrent dans la lutte contre le changement climatique. Selon un rapport d’AfricArena, un accélérateur d’entreprises technologiques, publié en février 2023, ces start-up ont mobilisé un total de 1,17 milliard $ en 2022 dont 863 millions ont été investis en capital.
En se concentrant stratégiquement sur des solutions dans les domaines de l'agri-tech et de la gestion de la pêche, des systèmes alimentaires, de l'insurtech et de la fintech climatique, de la chaîne du froid, de la gestion des déchets et de la gestion de l'eau, Catalyst Fund ambitionne d'accélérer la croissance verte durable. Il se concentrera sur des solutions qui peuvent permettre aux communautés de mieux se préparer et gérer les chocs, d'adapter les moyens de subsistance aux impacts climatiques et de construire une résilience à long terme.
Samira Njoya
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L’Internet pour tous constitue un enjeu majeur de développement des pays de l'Afrique de l’Est. Malgré les ambitions des stratégies nationales, plusieurs pays peinent à offrir une meilleure connectivité aux populations. La mise sur pied d’un projet commun pourrait être une solution.
La Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) lancera, dans les prochains mois, un projet d'intégration numérique régionale de l'Afrique de l'Est (EA-RDIP 2023-2028). Daniel Murenzi, le responsable principal des TIC à la CAE, l’a annoncé lors de la 10e édition du Forum sur la gouvernance de l'Internet en Afrique de l'Est (EA-IGF) qui s'est tenu le mardi 5 septembre à Kigali, au Rwanda.
Le projet en préparation vise à répondre aux besoins de connectivité des pays de la région de la Corne de l’Afrique.
Regional ICT experts and stakeholders convene in Kigali, Rwanda for the 10th East Africa Internet Governance Forum under the theme: The Internet We Want - Empowering All People in East Africa#EAIGF23 pic.twitter.com/YYK739kGCQ
— East African Community (@jumuiya) September 5, 2023
« Le projet d'intégration numérique régionale de l'Afrique de l'Est répond aux discussions et aux recommandations du 9e Forum sur la gouvernance de l'internet en Afrique de l'Est et vise à favoriser l'intégration du marché numérique en développant la connectivité à large bande et en améliorant l'environnement des services numériques », a déclaré Daniel Murenzi.
Le projet de cinq ans soutenu par la Banque mondiale s’aligne sur les priorités régionales, en mettant l'accent sur la nécessité de combler la fracture numérique, de réduire les coûts de connectivité et d'autonomiser les groupes marginalisés tels que les jeunes, les personnes handicapées et les femmes. L'objectif est d'accroître l'accès à la large bande et aux services numériques, en favorisant le développement et l'intégration des marchés numériques en Afrique de l'Est.
Pour atteindre cet objectif, la CAE mise sur l'Internet et des partenariats entre les Etats membres. Des stratégies seront à cet effet mises en place pour faire en sorte que l’accès à Internet soit abordable pour tous. Rappelons qu'en janvier, l’Afrique de l’Est affichait 23,1 % de pénétration d'Internet qui profite à 110,7 millions de personnes, ce qui correspond à 8,4 % de sa population.
Une fois mis en œuvre, le projet soutiendra la connectivité transfrontalière, l'harmonisation des donnée, l'harmonisation des réglementations et des politiques en matière de données et de commerce électronique, et la suppression des barrières commerciales, dans le but d'établir un marché numérique unique.
Samira Njoya
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Depuis 2011, le Congo est desservi par un seul câble sous-marin de fibre optique international, le WACS. Les pannes qui surviennent fréquemment sur cette infrastructure provoquent une perturbation des services Internet.
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon-Juste Ibombo, a procédé le jeudi 7 septembre au lancement des travaux de construction d'un 2e réseau backbone national de transport de données issu de la connexion récente du Congo au nouveau câble sous-marin de fibre optique 2Africa.
Le câble sous-marin 2 Africa initié par Meta, la maison mère de Facebook, permettra la transmission de données entre Pointe-Noire et Brazzaville à très haut débit avec une capacité de 10 gigas.
TÉLÉCOMMUNICATIONS :
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) September 8, 2023
DES AVANCÉES SPECTACULAIRES EN COURS
Un nouvel épisode de la révolution numérique se joue à Pointe-Noire et dans le Kouilou avec le nouveau câble 2 Africa de @Meta https://t.co/eZbT5JM0Wf https://t.co/1vpSiP8mqM @ARPCECongo pic.twitter.com/XW94yktntf
Selon le ministre en charge des Télécoms, le nouveau réseau vient améliorer et renforcer davantage la capacité de ce qui existe déjà. « La construction du nouveau réseau backbone de Matombi qui desservira Pointe-Noire, Brazzaville et les autres villes du pays concrétise cette forte ambition qui vise notamment à améliorer la vitesse et la fiabilité des communications électroniques, faciliter les échanges commerciaux, l’accès aux marchés internationaux, favoriser l’innovation technologique et encourager l’émergence des start-up, renforcer la participation du Congo à l’économie numérique mondiale », a-t-il déclaré.
La mise en place de 2 Africa constitue la deuxième connexion de la République du Congo à un câble sous-marin international. En 2011, le pays s’était connecté au câble WACS (West Africa Cable System), dont il dépend principalement pour les services Internet haut débit. Les pannes qui surviennent fréquemment sur cette infrastructure provoquent néanmoins une perturbation des services Internet.
Une fois achevé en 2024, le câble à fibre optique 2Africa sera long de 45 000 km, ce qui en fera le plus long du monde. Il desservira une zone géographique (Afrique, Moyen-Orient, Europe) où vivent environ 3 milliards de personnes soit 36 % de la population mondiale.
Au Congo, 2Africa devrait non seulement réduire les coûts des services Internet, mais aussi étendre l'accès de ces services à des millions de personnes supplémentaires. Selon les dernières données du régulateur, le pays compte actuellement 3,05 millions d'internautes, ce qui équivaut à un taux de pénétration de 54 %.
Samira Njoya
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Le Nigeria ambitionne de devenir un leader de l’économie numérique en Afrique. Pour atteindre son objectif, il signe des partenariats avec des pays qui partagent les mêmes objectifs.
Le ministre nigérian de la Communication, de l'Innovation et de l'Economie numérique, Bosun Tijani, a signé le mercredi 6 septembre deux protocoles d'accord à New Delhi en Inde. Le premier accord, signé avec le ministère indien de l'Electronique et des Technologies de l'information, vise à partager les meilleures solutions numériques au profit des citoyens des deux pays.
Le second partenariat signé avec l'équipe de Central Square Foundation, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour garantir une éducation scolaire de qualité en Inde, a pour but de mettre sur pied des solutions pour faciliter l’enseignement et l'apprentissage au Nigeria à travers les nouvelles technologies.
Nigeria and India have a shared passion for a better tomorrow, driven by the power of digital transformation. As part of these collaborative efforts between our countries, I signed a Memorandum of Understanding (MoU) on behalf of Nigeria with my counterpart at India's Ministry of… pic.twitter.com/pJrLlIWSEE
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) September 6, 2023
« La collaboration entre nos pays nous offre une plateforme pour tirer parti de la trajectoire ascendante de la transformation numérique en tant que moteur de la croissance économique », a déclaré Bosun Tijani.
La signature des deux protocoles d'accord se fait en marge du 18e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 qui se tiendra du samedi 9 au dimanche 10 septembre à New Delhi. Elle intervient alors que le gouvernement nigérian multiplie les actions visant à attirer des investisseurs supplémentaires dans le pays et augmenter les fonds pour soutenir les innovateurs nigérians et accroître les ressources pour les entrepreneurs locaux. L’objectif est de créer un million d'emplois dans l'économie numérique et d'améliorer la culture numérique des jeunes.
Le choix de l'Inde pour l'accompagner dans la réalisation de ces projets numériques est judicieux. En moins de 10 ans, le taux de pénétration du numérique en Inde a plus que doublé. La cinquième puissance économique du monde a lancé en 2015, le « Digital India », un programme ambitieux avec pour objectif de transformer l’Inde en « une société digitale et une économie de la connaissance ».
Samira Njoya
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Avec l’accélération de la transformation numérique, les Etats africains sont contraints d’investir dans la cybersécurité. 18 des 54 pays du continent ont déjà élaboré des stratégies nationales de cybersécurité et 22 disposent d'équipes nationales de réponse aux incidents informatiques (CIRT).
Dans son rapport « Cybersecurity in Africa-Call to action » publié en juin 2023, le cabinet Kearney explique que le manque d’investissement et la faible réglementation exposent le continent noir aux attaques cybercriminelles. Pourtant, les investissements sur le marché africain de la cybersécurité devraient passer de 2,5 milliards $ en 2020 à 3,7 milliards $ en 2025, soit un taux de croissance annuel composé de 7,9%.
« Malgré cet investissement, la région perd plus de 3,5 milliards $ à cause des cyberattaques, et plusieurs autres milliards en raison des opportunités commerciales manquées à cause des cyberattaques », selon le document.
Pour étayer ce point, la cyber-résilience de l’Afrique, la capacité du continent à résister, à s'adapter et à se rétablir face aux cyberattaques, a été testée. Pour cela, le rapport s’appuie sur les cinq meilleurs élèves du continent, selon l’indice mondial de cybersécurité de l’Union internationale des télécommunications, que sont l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, le Kenya et l’Egypte.
« A travers les cinq pays sélectionnés, l’analyse a montré que la cyber-résilience de l’Afrique est faible, notamment en matière de stratégie, de gouvernance et d’entités opérationnelles, ainsi que de coopération intersectorielle », explique le rapport.
Alors que la référence moyenne est de 0,25% du PIB, l’Afrique du Sud, champion africain en dépenses dans la cybersécurité, n'y investit que 0,19% de son PIB contre 0,03% pour le reste des pays d’Afrique subsaharienne. « Si chaque pays africain consacrait 0,25% de son PIB par an à la cybersécurité, cela correspondrait aux dépenses des marchés matures. Nos estimations suggèrent que cela se traduit par 4,2 milliards $ par an pour la région », peut-on lire dans le document.
Outre l’investissement financier, l’investissement en capital humain est aussi un volet important. En effet, 84% des organisations croient que moins de 50% des candidats postulant pour des emplois en cybersécurité sont qualifiés, et plus de la moitié des entreprises recherchant ces profils prennent plus de 6 mois pour trouver des personnes qualifiées.
Dans ce contexte, Youssef Mazouz, secrétaire général du Centre africain de la cybersécurité, explique dans une interview donnée à We Are Tech Africa en mai dernier qu’il faut « accompagner l’Afrique par la mise en place des formations continues, la mise en place des compétences, l’ouverture des centres ou des universités de recherches dans le domaine de la cybersécurité ».
Qu’en est-il de la réglementation ?
Les pays africains ont du mal à accorder leurs violons. Bien que la convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles ait été adoptée en 2014, son entrée en vigueur n’est toujours pas effective à ce jour. Selon son article 36, la convention doit être ratifiée par au moins 15 pays sur les 54 du continent pour son entrée en vigueur, mais seulement 14 se sont exécutés. Le dernier en date fut la Côte d’Ivoire en mars 2023. Toutefois, la transformation numérique s’accélère sur le continent depuis la pandémie de la Covid-19.
« La cybersécurité n’est pas une question dont les pays africains peuvent s’isoler. L’interconnectivité des systèmes entraîne l’interconnectivité des menaces à la sécurité des Etats membres [...] L’absence d’un cadre de gouvernance unifié et mis en œuvre rend difficile la collaboration et le partage de renseignements entre les pays », indique le document.
L’Afrique gèrera mieux le problème en s’associant comme les pays du vieux continent qui ont opté depuis mai 2018 pour le règlement général de protection des données (RGPD), un texte qui encadre le traitement des données de manière égalitaire sur tout le territoire de l'Union européenne (UE).
Adoni Conrad Quenum
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Ces dernières années, le Kenya s'est imposé comme un leader de la transformation numérique sur le continent africain, son écosystème TIC étant l'un des plus dynamiques au monde.
Le gouvernement Kenyan mettra en œuvre dans les prochains mois un centre d'excellence pour la formation numérique de la main-d'œuvre publique. Le ministre de l'Information, des Communications et de l'Economie numérique, Eliud Owalo (photo, au centre), a rencontré à cet effet, le lundi 4 septembre, une délégation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de Microsoft Corporation.
Les trois parties ont discuté de l’implémentation dudit centre, dont l’objectif est de doter les fonctionnaires en compétences numériques requises pour renforcer la numérisation.
1/3 The MIC&DE Cabinet Secretary Mr. @EliudOwalo has met a delegation today from the United Nations Development Programme (UNDP) and Microsoft Corporation. The teams deliberated on the development of a Centre of Excellence for digital skilling of the public workforce. pic.twitter.com/WrgdIIpS0p
— Ministry of Info, Comms & The Digital Economy KE (@MoICTKenya) September 4, 2023
La rencontre entre le ministère en charge des TIC, le PNUD et les responsables de Microsoft s’inscrit dans le cadre du Plan directeur pour le numérique 2022-2032. Elle intervient trois mois après la signature d’un partenariat entre le gouvernement kényan et le PNUD. Le partenariat se concentrant sur des domaines clés essentiels pour conduire une transformation numérique inclusive, notamment la formation et l'amélioration des compétences, la gouvernance des données, l'administration en ligne, les emplois et les entreprises numériques.
Une fois mis en œuvre, le centre permettra aux agents de l’Etat de mieux utiliser le numérique pour la fourniture des services publics destinés aux citoyens. L’objectif est d’accélérer la transformation numérique de l’économie et de réduire considérablement le chômage. Selon les prévisions d'Accenture pour l'Afrique (Africa iGDP Forecast), d'ici 2025, le secteur numérique au Kenya ajoutera 1 400 milliards KES (9,5 milliards $) soit 9,24 % au PIB du pays.
Samira Njoya
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Fondée en 2014, la healthtech a déjà levé environ 90 millions $, dont 30 millions $ en 2022, pour soutenir sa croissance. Pourtant, elle n’est pas épargnée par le climat économique délétère qui souffle sur les start-up du continent noir.
La plateforme ghanéenne d’e-santé mPharma a licencié 150 employés, rapporte Techcabal ce lundi 4 septembre. D’après Gregory Rockson, président-directeur général de la start-up, la firme a été obligée de « redimensionner l’équipe » à cause des conditions macroéconomiques actuelles liées à la dévaluation du Naira.
« Cette décision nous permettra de continuer à servir les plus de 200 000 patients qui comptent sur nos services Mutti [service de pharmacie en ligne de la start-up] pour leurs besoins en matière de soins de santé chaque mois », indique Gregory Rockson. Et il poursuit : « nous avons permis aux employés concernés de conserver leur assurance maladie et nous avons prolongé de 90 jours à 3 ans la période pendant laquelle ils peuvent exercer leurs options d'achat d'actions ».
Depuis le début de l’année, plusieurs start-up du continent ont pris des décisions radicales pour se maintenir à flot. Alors que la plateforme kényane de ventes en ligne Copia Global a dû se retirer du marché ougandais en avril dernier, en raison du ralentissement économique et des marchés financiers limités, les fintech nigérianes Lazerpay et Bundle Africa ont mis fin à leurs activités après des réductions de personnel.
Dans le même temps, les investissements en capital-risque sur le continent sont au ralenti. Au premier semestre de 2023, 2,2 milliards $ ont été investis dans les jeunes pousses africaines, en baisse de 52 % par rapport au premier semestre de 2022. Le nombre d’opérations suit également la même tendance puisque, selon l'Association africaine de capital investissement et capital-risque (AVCA), seulement 263 opérations ont été signalées au premier semestre de cette année contre plus de 400 sur la même période en 2022. C’est donc un ralentissement net pour l’écosystème des start-up en Afrique qui ne suivait pas la tendance mondiale.
Adoni Conrad Quenum
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Le débat relatif à l’impact de l’intelligence artificielle sur le développement du continent a pris de l'ampleur depuis l’année dernière. Les opportunités et les menaces qu'elle représente sont dès lors passées au crible par divers experts nationaux et organisations.
Selon le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’intelligence artificielle (IA) peut se révéler un formidable atout pour la paix et la sécurité internationales. L’organe onusien soutient cette position au regard du rythme rapide d’évolution des conflits et de la quantité importante de données produites que les êtres humains sont incapables de traiter efficacement pour des processus décisionnels efficaces.
Le PNUD croit que « l’intelligence artificielle peut nous aider à comprendre, voire anticiper, le déclenchement et l’évolution d’une crise ». Mais elle doit être associée à l’humain. En effet, l’organisme international est certain que l’IA Human-in-the-loop (HITL) — qui combine la puissance de l’apprentissage automatique avec l’intelligence humaine pour résoudre des problèmes complexes — peut aider à mieux analyser les données dans des circonstances radicalement changeantes.
En Afrique où les réseaux sociaux sont devenus des outils privilégiés d’expression, et où la désinformation et les discours haineux se développent, tout comme la communication des groupes extrémistes, l’IA servira à y relever la vigilance. Surtout sur des plateformes telles que « Facebook et Twitter qui n’ont pas voulu ou ont été incapables de remédier à ces vulnérabilités fondamentales », affirme le PNUD.
« Ces entreprises sont souvent incapables de prendre en compte les impacts multiplateformes de leurs politiques et des comportements de leurs utilisateurs. Ils ne disposent pas des ressources (et des incitations internes) nécessaires pour comprendre l’impact de la technologie dans un contexte non occidental et, jusqu’à présent, n’ont pas été disposés à partager les mesures nécessaires pour évaluer correctement les effets de leurs politiques et interventions », déplore l’organisme dans édition d’août 2023 de son « Development Futures Series ».
Après le début du conflit ukraino-russe le 24 février 2022, Twitter, YouTube, Facebook ont été activement utilisés pour rendre compte des événements en temps réel, ainsi que comme « armes » pour influencer et façonner les opinions en ligne. Cependant, ils se sont également révélés utiles pour étudier de nombreux aspects du conflit tels que les attaques contre des établissements de santé, les champs de mines et l’utilisation de systèmes d’armes interdits (par exemple les armes à sous-munitions).
Pour le PNUD, les systèmes d'intelligence artificielle peuvent être testés au sein de l'ONU, dans un petit nombre de bureaux de pays ou d'autres opérations sur le terrain pour répondre aux besoins de chaque contexte. L'objectif initial pourrait être d'élargir les efforts de prévention dans les endroits où les tensions augmentent ou d'identifier les campagnes de désinformation visant le personnel humanitaire.
Ces tests pourraient déboucher sur la création d’une plateforme mondiale de pointe pour partager des outils, des étiquettes, des modèles et des algorithmes d'intelligence artificielle.
Muriel Edjo
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